Reading will take you places

20 avril 2016 à 12:00

Un soir qu’il dîne avec sa petite amie Karlien et des amis, Tom reçoit un coup de fil éprouvant : sa grand-mère Bettie est décédée quelques heures plus tôt. Ce qui rend la nouvelle particulièrement bouleversante, c’est que Tom croyait qu’elle était décédée 25 ans plus tôt. Le voilà donc découvrant qu’il est orphelin une nouvelle fois depuis la mort de ses parents dans un accident de voiture. Il se met en route pour gérer les affaires de sa doublement-défunte aïeule…
Une fois sur place, il découvre que non seulement Bettie était bel et bien en vie toutes ces années, mais que son existence était remplie de livres et d’amitiés. Le club de lecture dont elle était un membre central continue d’ailleurs à se réunir dans le salon de la vieille dame…

Die Boekklub est une dramédie charmante, je vous le dis tout net. Elle est imparfaite à plusieurs égards (le personnage de Karlien est résolument écrit pour être jeté ultérieurement, par exemple), mais elle m’a renvoyé la même impression de chaleur que Community peut parfois diffuser, rassemblant des personnages très différents autour d’un point commun ténu, mais solide.

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Arrivé dans le bed and breakfast de Bettie, logé aux pieds d’une adorable église, au plein cœur d’un village coquet, Tom est un peu déboussolé par la succession d’évènements. Il est fort heureusement pris en charge par Anna, la meilleure amie de Bettie et une sorte de guérisseuse dotée du Troisième Œil, et Sofia, la femme de ménage et de compagnie de la défunte. Il va aussi rencontrer les autres membres du club : Gert le boucher attentionné (qui organise à lui seul les funérailles), Hanli la cuisinière du groupe (sa réponse à tout évènement est soit de cuisiner, soit de manger), Herman le berger un peu pushover (il s’occupe à la fois de l’élevage de moutons et de son insupportable père handicapé), Gerwin l’institutrice réservée (qui n’ose pas exprimer ses sentiments pour Herman), ou encore Lillie, la fille d’Anna qui cache un étrange secret (elle a disparu pendant 6 mois puis est revenue au bercail comme si de rien n’était, sans explication).

Ah, il y a aussi quelqu’un que ce pauvre Tom rencontre sur place : le fantôme de Bettie, qui essaye de lui adresser un message… Et si cette histoire de fantôme est un peu difficile à appréhender pour notre jeune héros, le testament laissé par Bettie, lui, est très clair : les biens de la défunte, y compris le bed and breakfast mais aussi une somme astronomique, doivent être divisés en deux entre Tom et Sofia… à la condition que Tom réside au moins un an dans le B&B. Pour Tom qui a une vie compliquée à Cape Town (il vit aux crochets de Karlien et tente d’écrire un livre), le choix devrait être simple, et pourtant…

Die Boekklub se regarde avant tout pour ses personnages, leurs interactions, leurs émotions. Plusieurs démontrent des vulnérabilités touchantes, comme Gert qui nous apprendra qu’une autre membre du groupe, Nadia, est morte l’année précédente ; ou comme Herman qui semble souffrir de l’abus verbal de son père mais se refuse à le contrarier. Anna est également un personnage fascinant, beaucoup plus assertif que les autres, et avec quelques excellentes répliques. Elle a clairement un projet pour Tom, peut-être échafaudé avec Bettie de son vivant… ou pas d’ailleurs, puisqu’Anna semble avoir des pouvoirs spirituels (lorsque Bettie a fait une attaque cardiaque dans sa cuisine, Anna l’a senti depuis son jardin à l’autre bout du village, a pris sa voiture et est arrivée sur les lieu pour constater ce qu’elle savait déjà).
Le mélange de Die Boekklub est, je l’ai dit, parfois inégal. L’histoire du fantôme, par exemple, manque d’originalité ou, au moins, de subtilité dans la façon de l’amener sur le tapis (on peut aussi se demander pourquoi le fantôme qui apparaît est celui de Bettie quand elle était jeune, et non au moment de sa mort). La voix-off de Tom au début et à la fin de l’épisode est quant à elle totalement inutile, vu que c’est juste pour débiter des platitudes pseudo-littéraires. Bon, en somme Die Boekklub n’est pas du grand art. Mais elle suscite la tendresse.

Je voudrais cependant préciser que, pour une fois qu’une série sud-africaine nous parvient (certes uniquement dans l’antre secrète des accrédités de Séries Mania, pas en projection publique), il faut qu’elle soit peuplée quasi-exclusivement de blancs et ne dise strictement rien de la société sud-africaine. Cette série tournée en Afrikaans fait partie de ces fictions créées essentiellement à destination des blancs d’Afrique du Sud ; ça la rend potentiellement plus accessible à des Européens qui auraient peur de se rappeler qu’elle se déroule en Afrique, j’imagine.

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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