What could possibly go wrong ?

29 septembre 2016 à 23:41

Un an après que le monde télévisuel ait été endeuillé par la fin de Falling Skies… ou, ok, peut-être juste moi… l’espoir renaît enfin. Oui, amis téléphages, je pense avoir trouvé une série qui puisse prendre sa place, en l’occurrence Aftermath. Cette série canadienne m’a autant divertie, autant amusée, et autant secouée, pendant son premier épisode lancé voilà quelques jours par Space et SyFy, que la série de TNT avait pu le faire pendant 5 saisons.

Aftermath, qui s’embarrasse de zéro exposition, démarre in media res (comme dans Falling Skies, tiens) alors que les catastrophes s’enchaînent dans l’État de Washington ; la plupart des humains que l’on croise pendant ces premières images sont paniqués, et fuient le désordre. Le professeur Copeland n’est pas différent, et il a embarqué quelques uns de ses livres et autres sujets de travail afin de retourner auprès des siens, dans la maison familiale située dans la campagne de l’État de Washington.
Et quand je parle de catastrophes, je ne veux pas dire que la machine à laver tombe en panne le même jour qu’un pneu de la voiture est crevé ! Non, je parle de tornade, de tremblement de terre, de pluie de poissons… entre autres. Il semble que tout le pays (voire toute la planète, même si contrairement à certaines séries similaires, Aftermath s’intéresse assez peu à ce qui peut se produire à l’échelon mondial) vive cet enchaînement de cataclysmes, auxquels il faut encore ajouter un autre phénomène : de plus en plus de gens perdent la tête et deviennent imprévisibles et violents. Très franchement, dans pareil contexte, ça n’a rien d’étonnant, mais enfin, ça fait encore un souci de plus, quoi.

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La succession de problèmes plus inquiétants les uns que les autres est véritablement la grande force de ce premier épisode d’Aftermath, qui annonce clairement la couleur. Le spectateur est averti : on est ici dans une série qui ne craint pas la surenchère, et où la règle, c’est qu’il n’y a pas de règle. Tout peut arriver, des catastrophes naturelles aux phénomènes plus surnaturels, mêlant gaiement les genres. En ratissant aussi large au lieu de se focaliser sur un type de danger (de la même façon que The Walking Dead a choisi les zombies, mettons), Aftermath décrète donc que rien ne sera trop gros pour elle, trop invraisemblable, trop étrange. Ce n’est peut-être pas le genre de promesse qu’une série devrait faire si elle espérait récolter l’approbation de la critique, mais pour réjouir des spectateurs amateurs du « toujours plus », on peut difficilement rêver mieux.

Dans le chaos ambiant, Aftermath tente aussi de raconter quelque chose d’un peu plus intéressant et de mettre en place une forme de mythologie.
Ainsi, la façon dont les humains sont en train de péter un câble n’a rien d’une réaction psychologique face à ce qui se produit : ce serait plutôt présenté par le pilote comme une épidémie. Pour le moment on n’en connaît qu’un seul symptôme : avoir du sang au fond de la bouche. Pas spécialement pratique pour reconnaître les personnes plus dangereuses que d’autres à première vue, et Aftermath compte bien là-dessus, comme le montrera cet épisode inaugural. Cette épidémie permet de proposer des pseudo-zombies, c’est-à-dire des humains qui n’en sont plus vraiment, qui ne comprennent que la violence, et qui représentent uniquement du danger.
En cours de pilote, on apprend aussi qu’un tremblement de terre aurait peut-être aussi libéré des créature mythiques, les Skinwalkers, issues des cultures natives des États-Unis. Capables de posséder des humains et de leur conférer des capacités surnaturelles, les Skinwalkers sont pour l’instant assez flous en cela qu’à part faire le mal, on ne sait pas trop ce qu’ils veulent. Purement violents (par le truchement de pauvres humains innocents, certes, mais quand même), les Skinwalkers ont eux aussi un côté zombie, finalement, mais viennent compléter la menace précédente.
Ce n’est même pas tout : après quelques tergiversations, le Pr Copeland (un professeur d’université… comme dans Falling Skies !), qui se spécialise en « religion, archéologie et mythes », commence en effet à penser que ce à quoi sa famille est en train d’assister est en fait la fin du monde, au sens biblique du terme. Ce n’est pas amené super subtilement, mais quand un pilote de moins d’une heure a déjà provoqué une tornade, l’apparition d’entités capables de posséder des humains, et une pluie de météorites, je pense qu’on sera tous d’accord pour dire que la subtilité n’est pas exactement son fort.

La question à laquelle devra répondre Aftermath à partir de là, c’est comment on survit à l’apocalypse telle que décrite dans la Bible à long terme… mais pour l’instant, le long terme, c’est loin, si je puis dire ! Et puis, il y a encore plein d’horreurs que les Copeland n’ont pas encore expérimentées, ce serait dommage qu’ils s’en tirent si facilement…
D’autant qu’outre les petites broutilles que je viens d’énoncer, Aftermath propose d’autres obstacles à plus courte échéance en séparant la famille Copeland, l’une des adolescentes (la plus rebelle, en fait) était séparée du troup-… de sa famille. L’occasion de faire se produire deux fois plus de tuiles par épisode, et il n’est pas garanti que d’autres séparations ne se produisent pas ensuite, ce qui permettrait d’incorporer encore plus de rebondissements sans avoir à faire progresser la mythologie (…comme dans Falling Skies ?).

Aftermath se présente donc comme particulièrement jouissive, à défaut de faire preuve d’une profondeur intense. Mais étrangement elle parvient à rester au-dessus du niveau des films catastrophe grâce à son goût pour le mélange de références chrétiennes et d’éléments fantastiques païens, un choix assez intéressant dont je me demande comment il va tourner.
L’angle survival d’Aftermath va probablement se développer (il a déjà commencé à le faire depuis que les Copeland ont quitté leur domicile sécurisant pour prendre la route) (les idiots) (ok ils avaient perdu une fille mais bon, il leur restait deux autres enfants, ça fait une bonne moyenne) ce qui est également une perspective intéressante. Après tout la plupart des séries similaires sont post-apocalyptiques, quand Aftermath est ouvertement apocalyptique tout court !

On peut regretter que les personnages soient très simplistes, et que chacun, comme de par hasard, ait une fonction au sein de la famille qui lui permette aussi de fonctionner comme une mini-unité d’élite (il y a le professeur érudit, l’ancienne militaire expérimentée, la scientifique de service, le gros bras un peu bourrin…), mais c’est aussi cela qui promet des scènes d’adrénaline pour la suite. Il faut également noter que l’aspect familial idéaliste et plein de bons sentiments (…OH MON DIEU COMME FALLING SKIES !) n’aide pas absolument à donner de l’épaisseur à tout ce petit monde. De vous à moi, je ne me suis liée à aucun de ces personnages, et j’espère même qu’en chemin, d’autres protagonistes se joindront à eux (ne serait-ce que pour créer des conflits internes, car pour le moment c’est trop paisible dans cette famille). Mais pour le moment, les Copeland font aussi parfaitement le job de nous présenter un monde à la dérive, de réagir à l’horreur comme toute personne à peu près normalement constituée, et de partager avec nous quelques puissants instantanés de l’apocalypse, telle cette scène totalement téléphonée, mais si réussie dans le genre, qui clot le pilote.

J’exulte devant la perspective d’avoir dans chaque épisode d’Aftermath une raison à la fois de rire de la série, et de m’émerveiller de son manque de limites. Le ridicule ne tue pas, la preuve, il faut que les personnages d’Aftermath restent en vie suffisamment longtemps pour que toutes les calamités possibles leur tombent dessus !

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

1 commentaire

  1. walking dead dit :

    J’avais bien aimer aussi falling skies, très bonne série et bon jeu d’acteur.

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