Unbreakable Mary Jane

10 janvier 2017 à 9:00

Si vous avez réussi à échapper à mes réguliers rappels de ces dernières semaines sur Twitter, alors permettez que je vous le confirme dans ces colonnes : oui, Being Mary Jane revient ce soir pour une quatrième saison, ce qui n’est pas rien quand on sait quelles mésaventures ont été les siennes ces derniers mois.
Pour ceux qui dans le fond n’ont pas trop suivi, parce que l’actu des séries ne couvre jamais aussi bien BET que HBO, je récapitule. D’abord il y a eu le départ de sa créatrice Mara Brock Akil, partie avec son producteur de mari vers la télévision de network (elle développe Black Lightning pour The CW, qui pourrait ainsi obtenir un superhéros DC noir, enfin ; le pilote de comédie Documenting Love est également à l’ordre du jour depuis cet été pour ABC). Plus inquiétant, il y a eu ensuite les négociations compliquées autour du contrat de Gabrielle Union (portant sur les saisons 4 et 5 de la série), qui ont pris des proportions assez inquiétantes lorsque le syndicat SAG-AFTRA a décidé de représenter non pas Union, mais l’intégralité de la distribution dans ce contentieux. J’aime autant vous dire que les fans serraient les fesses.
Et puis, le mois dernier, BET a annoncé que sa série-phare avait bel et bien une date de lancement, et on a pu pousser, au moins temporairement, un soupir de soulagement.

Certaines questions, bien-sûr, sont encore en suspens : à quoi ressemblera la 4e saison de Being Mary Jane avec une nouvelle productrice et scénariste au poste de showrunner (Erica Shelton Kodish, qui arrive tout droit de la saison finale de The Good Wife), mais aussi de nouvelles orientations clairement affichées ? La Mary Jane Paul que nous aimons tant va-t-elle s’en trouver changée ? Surtout qu’on ne l’a plus vue depuis l’automne 2015…

Vous savez quoi ? Pour répondre à partir de ce soir à toutes ces questions, il m’apparaît comme incroyablement important de revenir sur la 3e saison de la série. C’est donc ce que je m’apprête à faire aujourd’hui, afin de vous parler, une fois de plus, de la meilleure série sur une femme noire que la télévision étasunienne propose actuellement. Je me tue à vous le dire depuis des années, ptet qu’un jour vous y jetterez même un œil !
En attendant, tout ce qui suit est spoiler, du coup.

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Le cliffhanger n’a jamais été au centre de la pratique de Being Mary Jane, aussi lorsque la saison 2 s’est achevée sur un accident de voiture, se produisant qui plus est au moment d’une terrible révélation, il y avait de quoi être décontenancé.

C’est pour schématiser par l’entremise d’un butt dial que Mary Jane a appris que sa meilleure amie Lisa, avait eu des relations billclintonesques avec l’homme de sa vie, David, dont MJ venait de passer deux saisons à tenter de se séparer (sans effet durable hélas). La saison 3 reprend quelques minutes après l’accident, accompagnant son héroïne dans le tumulte des urgences où elle a été précipitée ; un grand soin est apporté à la façon dont l’état de Mary Jane nous est présenté, et je ne m’attendais sincèrement pas à un tel impact mais OH MON DIEU SON VISAGE traduit assez bien ma réaction sur le moment.
Autour de notre héroïne, ses parents, sa productrice et amie Kara, mais aussi son ex David et la bien embêtée amie d’enfance Lisa, tentent de composer avec la tournures des évènements. L’issue est assez satisfaisante concernant David, qui se prend une mandale qui n’avait que trop tardé (…hélas temporairement, parce que Being Mary Jane aime jouer avec mes nerfs et refuse de se débarrasser de ce personnage totalement). Lisa, rongée par la culpabilité, se fait remonter les bretelles également.
Tout le monde vient au secours de MJ, mais tout le monde n’a pas réalisé que l’un des plus grands dangers qui la guettent n’est pas la révélation des infidélités ou trahisons de son entourage proche, mais une totale inconnue, CeCe. C’est elle que Mary Jane a percutée en voiture ce soir-là ; lorsque notre héroïne apprend que cette brave dame n’a pas d’assurance santé, elle lui signe un chèque de quelques milliers de dollars pour l’aider dans ses dépenses à l’hôpital. Las, cela fait office d’aveu de culpabilité, et CeCe va désormais faire tout son possible pour extorquer toujours plus d’argent à Mary Jane.

Plein de choses sont assez atypiques dans ce début de saison : l’introduction forcée d’un nouveau personnage comme CeCe, pour commencer, qui prend vite une place conséquente dans la série, laquelle ne nous avait pas habitués à ce genre de choses. Il y a aussi le fait que Mary Jane, sévèrement amochée par son accident, soit au repos chez elle pendant une partie de la saison, alors qu’elle venait d’obtenir le fauteuil de présentatrice de Primetime, l’émission-phare de sa chaîne d’information SNC. De nombreux épisodes vont donc s’éloigner de la structure devenue si familière des épisodes dans lesquels les sujets de l’émission donnaient de la matière à la série. Et puis, il y a le fait que plein de dynamiques soient amenées à évoluer, voire disparaître.
Le plus frappant à cet égard est bien-sûr le suicide de Lisa, dont on ne peut pas dire qu’il prenne qui que ce soit au dépourvu, mais qui fait vraiment mal. Plus tard, le départ du voisin, collègue et confident de MJ, Mark (outé à son insu), pour une mission journalistique au Nigeria, ne fera que renforcer cette impression. Plus insidieuse est aussi l’évolution de la relation entre Kara et Mary Jane : puisqu’elles travaillent moins ensemble, elles ont moins d’occasions de se confronter l’une à l’autre, voire d’interagir tout court, du moins pas avec la même intimité. Enfin, le fait que Niecy, la nièce de Mary Jane qui avait pris tant d’importance en saison 2, se prenne en main sur plusieurs plans, implique que même elle n’est plus vraiment dans l’entourage de notre héroïne.

Allons bon, alors reste-t-il ? Eh bien CeCe, justement, et on va voir qu’en dépit de leurs échanges tendus (…rapport au fait que l’une fait chanter l’autre, un détail), les deux femmes vont développer une étonnante amitié. Ne pas s’apprécier, paradoxalement, leur permet d’être plutôt honnêtes l’une avec l’autre, et l’une sur l’autre.
En outre, bien qu’elle ne paie initialement pas de mine, CeCe est en réalité une femme très éduquée, qui tient une librairie spécialisée dans les ouvrages sur l’histoire et la condition afro-américaine ; pour cette raison, elle et Mary Jane auront très souvent des débats de fond fascinants, bien qu’âpres. Il est intéressant de noter qu’initialement ce rôle avait été écrit pour un homme et que c’est finalement Loretta Devine (actuellement dans The Carmichael Show) qui endosse ses traits, apparemment en se donnant pour objectif de rendre le personnage aussi peu féminin que possible : une représentation jusque là totalement inexistante de Being Mary Jane. Je suis plus que ravie par ce revirement de la production, qui permet de créer une relation complexe entre deux femmes au caractère nuancé et bien trempé, radicalement différentes et pourtant préoccupées par les mêmes questions.

D’ailleurs c’est important de le souligner : en dépit de tous les changements opérés dans la structure et/ou l’ambiance de ses épisodes, Being Mary Jane insiste pour continuer de délivrer les discussions abstraites qui ont fait son succès.
Peut-être même plus encore que par les saisons passées, Being Mary Jane semble vouloir théoriser sur certaines choses, comme pour donner des outils à ses spectateurs portant des préoccupations personnelles bien compréhensibles, afin de politiser leur approche de leurs difficultés. C’est particulièrement palpable dans les scènes se déroulant dans la librairie de CeCe, et c’est vraiment une démarche qui me semble unique à l’heure actuelle dans une série dramatique, y compris en pleine vague « diversité ». Dans Being Mary Jane, les choses ne se résument jamais à des intrigues dramatiques ou soapisantes : l’abstraction, la dimension politique, l’approche systémique, ne sont jamais loin. Being Mary Jane propose plus que des déboires amoureux ou financiers pour son héroïne, elle impose d’aller au-delà de l’empathie, et si c’est quelque chose qui a toujours fait partie de l’ADN de la série, en voir les manifestations même quand sa structure ou ses arcs sont profondément modifiés rassure sur ce que la série a à dire sur le fond.

Le traitement de la vie professionnelle et personnelle de Mary Jane reflète parfaitement cela.
Dans les bureaux de SNC, par exemple, où Mary Jane se retrouve mise en concurrence avec une jeune journaliste du nom de Marisol ; dans ces bureaux très blancs où Mary Jane a dû se faire une place en tant que femme noire (il suffit de voir combien l’angle « Ugly Black Woman » a été exploré pendant la saison précédente ; il l’est encore un peu en saison 3), Marisol est seulement la deuxième latina de la chaîne, après Kara. Elle est aussi la première à apparaître à l’écran devant les spectateurs, là où Kara n’est « que » productrice, dont le rôle se limite aux coulisses. Being Mary Jane aborde ainsi la difficile question de la « rivalité » entre minorités pour exister là où peu de places existent ; il y a une fantastique réplique d’un représentant d’une association pour la diversité à ce sujet, qui souligne combien cette rivalité pour quelques postes-clé dits de « diversité » ne fait qu’augmenter les difficultés desdites minorités au lieu de réellement promouvoir la voix de chacun. Dans les difficultés de Mary Jane à récupérer son poste face à une Marisol ambitieuse (dont il n’est pas difficile de présumer qu’elle a également des choses à dire), ce n’est donc jamais une simple rivalité personnelle qui se met en place, mais structurelle.
De façon plus mineure on constatera aussi, sur la fin de la saison, que le fait que MJ fréquente pour la première fois un homme blanc n’a pas que des conséquences esthétiques, loin de là.

Dans Being Mary Jane, ce que j’aime, c’est que tout a une signification, une portée au-delà des personnages ; et que le poids de ces questions a priori abstraites se reporte sur les personnages et leurs difficultés. Même si parfois ils aimeraient ne pas avoir à livrer une bataille…

J’ai aussi envie d’attirer votre attention sur ce que dit Being Mary Jane du journalisme au sens large pendant cette troisième saison ; un propos qu’il n’est pas inutile d’entendre ou réentendre avec le recul aujourd’hui.
La saison est en effet scindée en deux parties : d’abord, Mary Jane se battant pour retrouver son travail, reprendre sa place… et finalement profiter d’avoir retrouvé son statut. Claquant (comme souvent) pas mal d’argent pour se faire plaisir, MJ va aussi se retrouver dans les tweets de son public, et pécher par orgueil. Bref, elle va passer par une période assez hédonique qui va lui faire endosser le statut de célébrité plus que celui de journaliste.
Cette phase faste va être suivie d’un sévère remontage de bretelles, en seconde partie de saison, par plusieurs entités : CeCe, d’abord, décidément la seule capable de remettre franchement les points sur les « i » à l’héroïne cette saison, mais aussi des étudiants en journalisme, et puis même, indirectement, Mark lorsqu’il décide de plaquer son job confortable à SNC pour accomplir le reportage au Nigeria dont il a toujours rêvé (je ne pense pas que la série ait autant utilisé de stock footage d’actualité qu’alors, et c’est vraiment à son honneur au passage). On voit également Kara passer, même si plus brièvement et différemment, par des phases similaires, alors qu’elle décide de lâcher un peu son taff pour se recentrer sur ses deux fils, mais que finalement elle se trouve forcée à se battre pour son poste à SNC à cause de propos qu’elle a tenus à Marisol.
Being Mary Jane interroge ses professionnels du journalisme, et donc à travers eux, tous les autres : à quel moment est-on en train de faire trop de compromis au nom du confort ou des objectifs personnels ? A quel moment faire un reportage sur un chiot qui a sauvé un petit garçon, c’est de l’info ? Qu’est-ce que la vraie info ? Qu’est-ce que l’info engagée ? Being Mary Jane semble en colère contre le journalisme plus que jamais pendant cette saison ; la série ne veut pas juste utiliser leur job pour aborder des thématiques difficiles, elle veut les forcer à faire leur autocritique. Une belle, une saine colère, donc.

Il faudrait encore mentionner tout ce que Being Mary Jane, fidèle à elle-même, aborde de façon passagère, soulevant des questions qu’elle demande à ses spectateurs d’interroger par eux-mêmes plus en avant. Non par faute de temps, mais parce qu’elle a toujours procédé de la sorte, en faisant foisonner les idées et les problématiques.
Les questions de statut social reviennent ainsi sur le tapis, avec d’autant plus d’acidité que ses parents sont de nouveau confrontés à des questions d’argent alors que son jeune frère est au contraire prêt à tout pour réussir et se sortir du fameux « the Huxtables have fallen » (cela à un moment où Mary Jane a en outre du confort financier à ne savoir qu’en faire). La question du désir de maternité, lancinante dans la série en général, et qui se voit ici ramenée sur le tapis de façon subtile (MJ s’occupant de sa nièce D’Asia) ou parfois brutale (MJ révélant à son père que pour ne pas être un fardeau pour sa famille, elle a décidé d’avorter voilà 6 ans lorsqu’elle était encore avec David). L’implacable rappel de la mortalité de ses parents et notamment de sa mère, atteinte du lupus. L’histoire de la réussite de la mère de Niecy, qui cache en fait une série de blessures discrètes (et la première scène de sexe de la série à montrer une femme grosse comme désirée/désirable). La pression qui semble reposer sur les épaules de Brandon, le fuck buddy de MJ, un sportif qui va faire des convulsions après une nuit d’ébats. L’incroyable scène dans laquelle Mary Jane décide de faire passer une batterie de tests médicaux à son nouvel amant (un peu wtf si on considère qu’on ne l’a jamais vue en faire autant avec des amants passés, mais assez osée dans son genre) et qui raconte, en creux, comment notre héroïne prend en main sa sexualité et sa santé. Il y a bien-sûr tout un discours implicite sur la beauté suite à l’accident de voiture. Sans oublier cet incroyable épisode qui retourne le trope du « ils ont oublié mon anniversaire » (d’ailleurs si MJ fête ses 39 ans, cela veut dire que la saison 3 a lieu moins d’1 an après le début de la série ?). Et que dire de la scène finale réservée à Niecy, qui renvoie un écho terrible à une scène similaire de la saison 2 avec Patrick ?

Il s’en dit, des millions de choses, en l’espace de 10 épisodes à peine, et ces nuances enrichissent perpétuellement le propos de la série. Les portraits ainsi brossés de tous ces personnages (noirs pour la plupart), de leurs expériences et de leurs difficultés intimes, sont exactement ce que le docteur a prescrit. Sur un plan émotionnel, aussi, ces détails nous incitent à ne pas aimer que Mary Jane (elle-même est parfois dure à aimer, d’ailleurs), mais aussi ceux qui l’entourent. Toutes sortes de choses nous sont révélées, rappelées ou détaillées sur des personnages comme Kara, Mark, Lisa ou encore Niecy. Ces touches successives, supplémentaires, leur font prendre sans cesse plus de sens et de densité ; plus d’âme.
Being Mary Jane ? Being EVERYBODY. Plus le temps passe plus j’adore chacun de ces personnages, tous aussi beautifully flawed les uns que les autres. Je regrette d’autant plus la kelleyrisation brutale de Valerie, du coup.

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Cela ne signifie pas que cette saison est parfaite pour autant. Seuls les menteurs vous promettent des saisons entières remplies de perfection du premier au dernier épisode. Mais même dans les défauts, il se joue parfois des choses importantes ; de la même façon que ce qui est tu dans un autobiographie signifie au moins autant que ce qui y est dit.

Je regrette par exemple que la série rechigne à explorer les tendances alcooliques de Mary Jane, alors même que la hiérarchie de SNC soit prête à les utiliser contre elle. Il n’y a aucune remise en question de ce côté-là, alors que ce serait si fascinant de voir MJ s’interroger sur ce genre de chose face à l’addiction de son frère aîné. Ou quelqu’un d’autre la mettre face à cela, à tout le moins. La saison 2 avait en outre si bien mise en exergue le recours réflexe à l’alcool, que c’est un peu dommage que la série n’en fasse déjà plus rien, dans un sens ou dans l’autre. Je n’attends pas de Being Mary Jane qu’elle devienne Rude Awakening, loin de là, mais il y a une discussion à avoir, et la série se la refuse pour des raisons que je ne cerne pas totalement.

J’ai aussi quelques soucis avec le deuil un peu simpliste que fait MJ de Lisa, oubliée pendant plusieurs épisodes avant d’être finalement rementionnée en fin de saison ; tout le monde impliqué dans cette triste phase méritait mieux que ça.

Il faut aussi ajouter que Being Mary Jane, quand bien même elle s’attache à dresser un portrait complexe et nuancé de son personnage central (dans une moindre mesure de Kara, qui a droit à son propre épisode, et de Niecy qui a encore quelques bons moments portés par une Raven Goodwin qui mérite son propre drama), n’a pas beaucoup de patience pour les femmes en général. Je pense par exemple à une discussion sur le slut shaming qui est totalement détournée, et se refuse à s’engager sur le sujet après avoir posé superficiellement quelques bonnes questions pourtant. Il y a la façon dont MJ envoie péter avec violence l’ex-compagne de Patrick, laquelle sort de rehab et qui s’en prend plein la gueule sans qu’on comprenne pourquoi (et qui, quand elle essaie d’attirer l’attention sur une rechute de Patrick, se fait envoyer sur les roses sans même être écoutée… alors que Patrick, lui, aura droit au bénéfice du doute). Dans le même genre voire pire, la réaction de MJ comme de Kara face à Marisol, supposément une arriviste prompte à jouer de la promotion canapé (juste parce qu’elle est jolie, mais factuellement rien ne l’indique) est en outre assez déplaisante à regarder.
Disons-le clairement, Being Mary Jane comprend mieux l’entraide entre noirs qu’entre femmes, et je trouve ça souvent de plus en plus dérangeant non parce que les personnages réagissent ainsi (il est au contraire souhaitable que MJ ou Kara persistent à être parfois détestables, ou prises en flagrant délit de contradiction avec leurs principes), mais parce que la série ne les recadre pas comme elle peut le faire sur tant d’autres choses. Le traitement de Marisol m’a franchement ulcérée de toute façon. Yavait plein de bonnes choses à en faire. De meilleures choses.

Plus superficiellement, cette saison, les épisodes ont pris la mauvaise habitude de jouer sur le voice over quasi-systématique: il se déroule plein de scènes où les personnages font A pendant qu’on entend des dialogues B (typiquement, Kara et Gael s’envoient en l’air pendant qu’on les entend convenir posément de leur rupture). Une fois de temps en temps, ok, mais tout le temps, ça devient lourd. Et un peu désarçonnant. On en perd franchement l’impression d’authenticité pendant ces passages.
Or ce n’est pas le fait d’un seul réalisateur : on assiste à ce genre de scènes aussi bien pendant les épisodes réalisés par Mario Van Peebles (…je suis sûre que c’est sa faute si j’ai mentionné Rude Awakening !) que ceux de Regina King ou de Salim Akil. C’est un vrai choix qui couvre toute la saison, et j’avoue que j’en comprends mal la finalité si ce n’est par gain de temps.

Quels que soient ses inévitables torts, cette saison 3 de Being Mary Jane répond, involontairement et avant même que ne s’en présente la nécessité, à la question de ce à quoi ressemblera la saison 4. La façon dont cette saison 3 parvient déjà à opérer des changements sans jamais sortir de piste, est rassurante en soi. Si à partir de ce soir, Mary Jane Paul change de ville, de travail, de fréquentations amicales et/ou amoureuses… la série a prouvé qu’elle pourra toujours en tirer des intrigues passionnantes et des discussions intelligentes, et pousser ses personnages (quels qu’ils soient) toujours plus loin dans leurs retranchement émotionnels comme philosophiques.
Et je n’ai presque pas de boule au ventre quand je vous l’affirme.

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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