Origin story

20 février 2021 à 23:51

Imaginez n’avoir aucun souvenir de votre propre histoire. Ni votre enfance, ni vos parents, rien. Comment pouvez-vous construire une vie adulte ?
C’est bien le problème de Gölge, un homme qui ignore tout de son propre passé. Jusqu’à son nom : Gölge signifie « ombre » en turc.

Dans 50m², on ne sait rien du héros, mais au moins ça nous fait ça en commun avec lui. On va en revanche vite apprendre qui il est quand la série démarre : c’est l’homme de main d’un dénommé Servet, un genre de mafieux local.
En fait, Gölge doit bien plus qu’un job à Servet, il lui doit la vie. C’est cet homme qui l’a recueilli, alors qu’il n’était qu’enfant ; il l’a trouvé dans une rue, seul, à l’abandon, et l’a depuis lors traité comme son propre fils. Un fils qui fait tous les sales boulots pour lui, mais un fils quand même. Aujourd’hui, grâce à la générosité (et grâce aux activités criminelles) de Servet, Gölge a une belle maison, une belle voiture, et une vie confortable dans l’ensemble. Mais rien à faire, il a besoin de faire la lumière sur sa propre identité.

Le démarrage de 50m² est intéressant, dans le sens où on a déjà vu 712 séries sur des activités illégales, mais généralement on les a vues du point de vue du mafieux. La plupart des autres séries porteraient sur Servet ! Mais ici on s’intéresse à son homme de main, celui qui casse la gueule ou menace les gens, voire leur fait la peau si besoin est.
Vous savez, c’est idiot, mais par moments dans ce premier épisode j’ai pensé à City Hunter (ou Nicky Larson dans nos contrées), la façon dont la série avait toujours des tonnes d’hommes de main pour se dresser entre le héros et la fille qu’il voulait sauver/draguer dans l’épisode, tous avec une tronche patibulaire évidemment. Et bien-sûr ils se font étaler en deux temps trois mouvements, et personne ne s’inquiète jamais de savoir ce qui leur est arrivé pour finir là, démontés par le héros sur son chemin pour aller vers le VRAI méchant de l’épisode. Bah 50m² est un peu la réponse à cette question, au moins un peu disons. Gölge en est arrivé là parce qu’il était un enfant seul, vulnérable, et que le VRAI méchant l’a recueilli et lui a donné un boulot.
Mais rien à faire. Bien que Servet ait déjà déplacé des montagnes pour trouver l’identité des parents, ceux-ci restent un grand point d’interrogation et Gölge n’arrive pas à arrêter de les chercher. Or, tout ce qu’il a, c’est UNE photo les représentant, photo qu’il avait sur lui lorsque Servet l’a trouvé.

Et d’ailleurs Servet il n’a pas l’air si mauvais homme. Outre le fait qu’il a élevé Gölge comme son fils (quand bien même c’est une vie de criminel, c’est mieux que rien), il est aussi en train de préparer l’ouverture prochaine d’un orphelinat flambant neuf, financé avec de l’argent sale, certes, mais confortable au possible, pour que les enfants comme Gölge ne manquent jamais de rien. Il n’a pas bon coeur, ce truand, je vous le demande ?
Pas vraiment. Le premier épisode de 50m² lève progressivement le voile sur qui est Servet. Par exemple le fait que l’orphelinat ne soit qu’une couverture à un trafic d’armes (le premier pour Servet, qui est en train de diversifier ses activités)…

Pourtant, l’air de rien, cet épisode ne parle pas que de crime, et je l’en remercie parce que personnellement je suis assez peu friande de ce genre de choses. A des années-lumière de l’intrigue entre Gölge et Servet, il se passe dans un petit quartier sans histoire quelque chose d’à la fois triste et banal : un vieil homme meurt. C’était le tailleur de son quartier, un quartier criblé de dettes qui ne vit que grâce à des prêts octroyés par le seul commerçant dont les affaires florissent, et qui possède la plupart des bâtiments du quartier. La mort de ce petit tailleur, qui vivait dans sa boutique et n’avait a priori pas de famille, libère d’ailleurs les lieux, à moins qu’on ne trouve un héritier qui souhaite reprendre la boutique.
Par un concours de circonstances, Gölge va laisser croire aux amis du défunts qu’il est son fils. Au début, bien plus préoccupé par sa relation avec Servet et ses développements que je ne vous détaillerai pas, il balaie du revers de la main la possibilité de reprendre la boutique… mais très vite cela devient l’endroit idéal où se replier discrètement.

Une petite boutique de 50m² dans un quartier sans histoires pour un homme sans histoire. Une petite boutique dont l’orphelin a hérité de son père. Il y a une certaine poésie là-dedans.
Mais de l’humour, aussi, et c’est je dois dire ma plus grande surprise quant à 50m². En dépit de l’aspect sérieux des affaires de Servet, ou de la tragédie qui se joue au quotidien pour Gölge parce qu’il souffre de ne pas savoir qui il est, il y a un côté incroyablement drôle dans le traitement. Le héros Gölge, par exemple, a beau prendre un air profond et désabusé quand il boit, personne ne prend vraiment ses airs lugubres au sérieux, et il est même tourné à la limite du ridicule. Plus encore, la série comporte des one-liners qui fonctionnent très bien pendant une scène de baston ou autre. Au final on s’amuse beaucoup alors que sur le papier, il n’y avait rien que de très sérieux.

Hélas, cent fois hélas, c’est le moment où je vous dis que tout n’est pas parfait : je ne sais pas exactement où va conduire ce détour par la boutique du tailleur, mais je sais que ça va me faire puissamment chier. Et je le sais d’autant mieux que ça fait près de 3 semaines que j’essaie de finir le 2e épisode de 50m², et que je n’y arrive pas, parce que pour le moment les scènes qui se passent dans ce quartier m’ennuient puissamment. A la base je m’étais bien amusée devant le premier épisode, et j’étais partie pour une review de saison, mais là je dépose les armes (Servet peut les revendre s’il veut) et me contente d’une review du premier épisode. Entre la romance qui se prépare (et se voit comme le nez au milieu du visage), les petits vieux qui parlent sans arrêt pour ne rien dire, et la pseudo-menace incarnée par le type le plus riche du quartier, franchement j’ai trop de peine à garder les yeux ouverts.
Alors, même si par ailleurs je reste persuadée que 50m² n’est pas entièrement à jeter, et que je suis un peu intriguée par le mystère des origines de Gölge, je m’arrête là. Vous me raconterez.


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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

2 commentaires

  1. Tiadeets dit :

    l’identité des parent, – Il manque un ‘s’ ?

    Parfois quand ça veut pas, ça veut pas. Ma mère en regarde beaucoup des séries comme ça (qui me font arrêter après un épisode).

    • ladyteruki dit :

      Ugh, moi et les « s » bon sang… je les mets quand il en faut pas, je les oublie quand il faut… si c’était un drinking game tout le monde serait en train de rouler sous la table à chaque article. Anyway, merci 🙂

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