Détail

18 janvier 2022 à 20:36

Une disparition d’enfant parmi tant d’autres… enfin, pour autant que cela existe. Un père à la fois accablé et coupable. Deux enquêtrices qui font équipe pour la toute première fois.
Les séries ukrainiennes (et de l’ensemble de l’ex-URSS en général) à me parvenir sont trop rares pour que je boude un visionnage du premier épisode de Pryatki, en dépit du fait que tout, de son sujet à son matériel promotionnel, suggérait un polar parmi tant d’autres. Et effectivement, quand on commence ce premier épisode, il y a une lourde impression de déjà vu. Certes, les Scandinaves n’ont pas le monopole du genre policier, du froid, ni même des éclairages pâles bleutés, mais il faut quand même reconnaître que la parenté est suspecte…

Et pourtant je n’ai pas entamé cet épisode à reculons, parce qu’il y a un petit quelque chose de hautement intrigant dans Pryatki.

Alina et son père Borovko faisaient juste une partie de cache-cache. Un moment innocent pour tenir la petite fille de 7 ans occupée pendant qu’il prépare les pâtes pour le déjeuner. Rien de spécial. Et pourtant, impossible de la trouver, alors que l’appartement est fermé à clé de l’intérieur. Paniqué, Borovko alerte les autorités, et les enquêtrices Naumova et Shumov débarquent dans son immeuble pour essayer de comprendre ce qui a pu se passer.
Comment aurait-elle pu s’échapper sans ouvrir la porte d’entrée ? Quelqu’un l’a peut-être emmenée ? N’est-ce pas le père, un criminel dont en fouillant l’appartement on découvre des preuves de son recel de faux documents, qui essaie de brouiller les pistes ? Cela pourrait-il avoir un rapport avec le divorce de Borovko et la mère Saenko ? Ou peut-être avec le fait que la grand’mère de la petite fréquente une secte locale ?

Présentée du point de vue de la police, Pryatki nous emmène dans cette enquête qui commence assez classiquement. La petite victime est mignonne une seconde à l’écran, puis disparaît, et le chaos s’en suit : on connaît la recette. Les plans pesants de Pryatki font beaucoup pour poser son ambiance. Il s’arrêtent interminablement sur les cheminées d’usine et le pylônes, qui semblent presque être les seules habitantes de la ville, alors que les rues de cette cité industrielle sont si vides. Ils insistent sur le dénuement de cette ville pleine de brouillard et de rouille. Ils aussi à quel point les protagonistes sont peu loquaces et torturées. Forcément torturées. Nul doute qu’on en apprendra bientôt plus sur leurs blessures mal (voire pas) cicatrisées, vu l’aperçu qu’on en a dans cet épisode d’exposition.
Si l’on ne prête pas attention, tout cela peut même sembler prévisible.

Toutefois, cette introduction fournit un peu plus que le strict minimum syndical. Juste un peu, mais suffisamment pour que cela puisse conduire à quelque chose d’original dans les épisodes suivants ; parfois il n’en faut pas plus au stade du premier épisode. En tout cas le potentiel est là.
Il y a les intrigues personnelles de Varta Naumova, qui arrive à son poste d’enquêtrice le jour-même, mais qui semble en terrain connu ; et de Maxim Shumov, qui lui, vient d’être rétrogradé, après que son ancien partenaire Valery Bondar ait truqué les résultats d’une enquête. Il est très possible que Bondar soit un ripoux, et cet aspect en particulier continue d’avoir des répercussions même après que Shumov soit assigné au dossier de la disparition avec Naumova. On se retrouve dans une situation assez inédite, dans laquelle il y a en fait une dynamique triple au sein de la police, l’évolution du cas Bondar faisant l’objet d’une intrigue à part entière.
Mais je crois que ce qui m’a définitivement rendue curieuse, c’est ce plan, visible pendant le générique (et abondamment représenté lors de mes recherches d’illustrations pour la série). Dites-moi franchement, ça vous frappe comme une image issue d’un polar sur une disparition parmi tant d’autres, ça ?

Le style de cette seule image issue du générique contredit tout le reste. Je suppose qu’elle est en rapport avec la secte que fréquente la grand’mère d’Alina… mais vous admettrez que dans une série hyper austère, et voulant son ton aussi réaliste que possible, reprenant l’absolue totalité des codes du polar froid déprimant, cela pose quand même quelques questions. Faut-il s’attendre à ce que cette histoire de mouvement sectaire prenne une allure fantastique ou de science-fiction ? …Vous savez quoi ? Si ce n’est pas le cas, alors je suis encore plus curieuse !
Cela ne tient pas à grand’chose, mais le premier épisode de Pryatki m’a intriguée. Puisque la série a été proposée par Walter Presents, j’ai mes chances : je vais essayer de récupérer les autres épisodes (certains d’entre eux ont récemment fait leur apparition sur la toile, mais je me suis aperçue que la saison complète était déjà disponible ailleurs depuis un moment), et en découvrir plus dés que possible. Parfois il n’y a pas besoin de plus.


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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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