Bredouille

9 juin 2023 à 22:54

Avant le Bling Ring, il y avait la Lidingöligan, un groupe de jeunes suédoises qui ont cambriolé plusieurs maisons cossues pendant la seconde moitié des années 90. C’est à cette « ligue de Lidingö » (Lidingö étant la bourgade friquée où plusieurs d’entre elles vivaient) que s’intéresse Barracuda Queens, une nouveauté suédoise de Netflix lancée en ce début juin.
Je vous rassure, ça va être une review très courte, entre autres parce que cet épisode, à ma grande surprise, ne dure qu’une demi-heure. Un choix étonnant car l’exposition aurait facilement pu faire usage de quelques minutes supplémentaires pour approfondir certaines protagonistes, mais… ça fait partie des raisons pour lesquelles ceci va être une review un peu expéditive.

C’est que Barracuda Queens ne semble, en fait, pas vraiment être intéressée par ses personnages, voyez-vous. Ce sont surtout les circonstances qui l’intéressent, comme si la créatrice (et réalisatrice) Amanda Adolfsson n’avait été intéressée que par la surface des choses. La mise en place est donc plus focalisée sur la Lidingöligan en tant que groupe, que sur les individualités des unes et des autres : les quatre amies sont parties en virée, ont dépensé des sommes folles ainsi que causé des dommages dans l’hôtel de luxe où elles ont séjourné, mais hors de question de l’admettre devant leurs parents qui les croyaient en stage de tennis. Du coup, avec des dettes à rembourser en quelques semaines, la question se pose de trouver l’argent.
Ce ne devrait en théorie pas être un gros problème, puisque trois de ces quatre amies sont super riches, mais voilà, elles sont à peine entrées dans l’âge adulte (et encore, l’une d’entre elles a 17 ans), l’âge auquel on fait des conneries pour ne pas avoir à avouer qu’on fait des conneries. Lorsque l’une d’entre elles chaparde une montre hors de prix et la met au clou, l’idée leur apparait alors que de l’argent, ce n’est pas ça qui manque dans leur entourage, il suffit d’aller mettre la main sur la richesse d’autrui !

A voir ce premier épisode, Barracuda Queens n’a donc pas dépassé le stade du pitch. Hors Klara, qui va nous montrer un peu d’émotion (elle est très stressée par son examen de Droit, boit comme un trou, et c’est également elle qui, mise au pied du mur, prend la décision de voler la montre), cette introduction ne nous dit vraiment pas grand’chose sur les protagonistes de la série. Peut-être par peur de les ériger en modèle ? C’est dur à dire. D’un autre côté, c’est toujours mieux que les regarder avec mépris pour avoir dépensé en un weekend une somme dont la plupart d’entre nous ne verra pas la couleur sur toute une vie…
Pourtant ç’aurait eu de l’importance : qui elles sont détermine les conflits qui vont tirailler le groupe par la suite… Après, il est vrai que, à voir comment cet épisode inaugural rend la décision de cambrioler évidente en trois échanges de regard et deux répliques, il n’y a pas non plus vraiment de conflit. Vous comprenez bien que, forcément, c’est pas bien compliqué de caser tout ça en trente minutes quand on ne dit rien des personnages, et que ces personnages évoluent comme un banc de poissons uniforme !

Bref, si vous n’avez rien d’autre à regarder, Barracuda Queens va probablement meubler votre weekend et vous laisser tout le loisir de tout oublier lundi à la première heure. Mais franchement, en 2023, qui n’a rien d’autre à regarder ?

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