To the moon (and back ?)

28 août 2015 à 12:00

Avec la fin ce dimanche de Falling Skies, voici le dernier volet de la rétrospective sur les saisons antérieures. Bienvenue dans la saison 4, où tout est possible. Surtout rire à s’en faire mal aux côtes.

A ce stade vous avez compris que Falling Skies ne sera jamais ma série préférée, mais qu’elle aura eu du mérite et qu’en dépit de ses mauvaises habitudes (saison à la progression lente, puis cliffhanger suivi d’une grosse déception au season premiere suivant), elle est capable de s’adonner à la fois à la science-fiction, à laquelle elle se régale de pouvoir emprunter toutes sortes de retournements de situation, et à la série de guerre, à laquelle elle s’adonne sans réserve pendant l’essentiel de ses épisodes.
La saison 4 montre que Falling Skies connaît également ses classiques, et qu’elle n’est pas effrayée par la perspective d’aller picorer dans d’autres séries de science-fiction/guerre qui l’ont précédée. Cette saison comporte d’immmmmmenses hommages à V (la version des années 80), et Falling Skies répète avec délice de vieilles erreurs parce que la série a abandonné toute honte et transcende le concept de guilty pleasure.

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C’est bien évidemment à Lexi, la fille de Tom Mason que je fais ici référence. Il avait été révélé à la toute fin de la saison 3 que celle-ci était capable de grandir de façon accélérée ET qu’elle détenait de grands pouvoirs (Falling Skies flirte en effet dangereusement, pendant toute la saison, avec la magie… non, ne posez pas de questions, vraiment, c’est gênant pour tout le monde). Eh bien cette saison 4 va s’échiner à décrire toujours plus les avantages et inconvénients, forces et dangers, de ces incroyables pouvoirs.
Si vous n’avez pas vu V et les tribulations d’Elisabeth, eh bien Lexi propose un rattrapage plutôt sympathique, avec de nombreuses questions similaires sur son double héritage humain/extraterrestre.

Comme à son habitude, Falling Skies a en outre décidé de faire démarrer sa saison 4 bien après là où la saison 3 s’était achevée, et le contexte de la série a encore énormément évolué. Désormais des camps de « redressement » ont été créés pour les jeunes Terriens ; fatigués de devoir annihiler les humains qui décidément n’y mettent pas du leur, les Esphenis ont ainsi mis en place ces écoles, évoquant furieusement la Hitlerjugend, où les enfants et adolescents sont entraînés pour trouver et dénoncer des adultes, puis les remettre aux bons soins de nos invités. Ces camps sont presque totalement dénués de présence extraterrestre (ce sont des adultes qui agissent comme « éducateurs »), avec seulement quelques Skitters assurant la sécurité, ce qui rend la manipulation mentale d’autant plus insidieuse pour les jeunes humains. Max, le fils cadet de Tom Mason, y vivra quelques peu passionnantes aventures avant d’être secouru.
De leur côté, les adultes sont parqués dans Charleston comme dans un camp de concentration, dont Tom Mason devra essayer de faire sortir tous les humains environnants parce qu’il est Tom Mason et que toutes les responsabilités du monde reposent sur ses épaules. Il est aidé en cela par son fils Hal, toujours aussi peu utile dramatiquement.
Falling Skies n’insite pas vraiment sur les parallèles historiques (un comble quand on connaît la profession d’origine de notre héros), mais ils sont indubitables et assez poignants dans leur genre.

A plusieurs kilomètre de là, Anne, pour la première fois, n’est plus un simple médecin attendant que l’action se déroule et lui ramène des blessés : elle conduit désormais ce qui reste du 2nd Mass, cherchant désespérément sa famille éparpillée aux quatre coins de l’Amérique. C’est la première fois dans la série qu’elle occupe ce genre de position, et c’est également la première fois dans Falling Skies qu’une femme mène des troupes au combat. Le début de la saison fait l’effort de lui donner un rôle peu stéréotypé dans cette fonction, puisqu’elle surmène son maigre régiment ainsi qu’elle-même, pas vraiment parce qu’elle est un mauvais leader, mais parce qu’elle est obnubilée par son objectif. En poussant plus loin que quiconque les quelques personnes qui l’accompagnent, et en n’hésitant pas à les rabrouer lorsqu’ils ne vont pas assez vite à son goût, Anne se montre la cheffe la plus impitoyable de toute la série. Évidemment ce sera de courte durée, et toujours avec l’idée que ce surmenage est contreproductif (sans parler du fait qu’il est presque exclusivement causé par son instinct maternel), mais enfin, la dynamique a l’avantage de la nouveauté.

Mais le vrai épicentre de cette nouvelle saison est Lexi, et la petite communauté qu’elle a rassemblée dans une ville paisible et totalement ignorée par la guerre. En pactisant avec un Espheni, qu’elle considère comme son second père (voire son véritable père plutôt que Tom Mason), Lexi a obtenu une paix qui semble pérenne, et les humains autour d’elle la vénèrent pour avoir réussi à trouver une issue pacifique, inespérée. Dans la communauté pseudo-hippie, presque sectaire, qu’elle a fondée, les humains mangent à leur faim et prospèrent, ce qui est mieux que ce qu’on peut dire pour le reste de la planète. Mais cette paix a un prix que Lexi n’avait pas prévu de payer, car sa naïveté est en fait exploitée par les Esphenis.
La saison va looonguement s’appesantir sur la question, en plus d’épisodes que nécessaire si on veut être honnête. Mais cela permet à Falling Skies d’exploiter puis écarter une piste de résolution à la guerre, en expliquant, en substance, pourquoi elle reste une série de guerre : car il n’est simplement pas possible de discuter avec l’ennemi.

Falling Skies continue d’avoir le don pour tordre les évènements afin de coller à son idée de l’intrigue ; la mémoire sélective de la série n’est plus à prouver, et son désintérêt pour la mythologie non plus. L’écartement brusque des Vorls est une grosse déception du début de la saison : après avoir tenu un rôle si important en fin de saison 3, les voilà tous repartis loin de la Terre, laissant une poignée seulement de guerriers, conduits par Cochise. La série confirme qu’elle ne veut surtout pas faire progresser les choses grâce à des avancées technologiques (ce qui était une garantie de la présence Vorl), qu’elle veut obliger les humains à régler leurs problèmes par eux-mêmes (généralement ces humains sont des Mason), et que la mythologie la gène aux entournures si elle veut persister dans le genre guerrier.

Qu’importe. Cela donnera une fin de saison en pleine surenchère que personne d’autre que Falling Skies et son absence totale de honte peut accomplir : Tom Mason va aller sur la lune ! Et, euh… détruire une partie de la lune. Cette intrigue de conclusion de la saison 4 est traitée sans se prendre au sérieux, sans se raconter des histoires sur la profondeur de la série. Et cela rend tout cela délicieux. Voir Tom Mason expliquer pourquoi il faut partir pour la lune (en citant JFK) est un véritable bonbon télévisuel : mauvais pour la santé sur le long terme, mais si savoureux sur le moment !

Tout ça pour nous conduire au cliffhanger de fin de saison le plus culotté de l’histoire de la série (j’ai brûlé d’impatience pendant un an de savoir comment ils allaient se dépatouiller avec celui-là !), et Falling Skies accomplit, comme toujours, ses prouesses habituelles : exciter le spectateur avec des promesses ahurissantes, et délivrer une série sans aucune inhibition, dont le seul souhait est de parler de guerre, d’aventures et de dangers.
Il faudra pourtant bien trouver une conclusion à cette surenchère constante… rendez-vous la semaine prochaine pour la review de la saison 5 et, avec elle, de la conclusion de la série.

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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