Can you keep a secret ?

24 octobre 2010 à 21:15

Douce ironie du sort : la nouveauté nippone pour laquelle j’avais le plus d’appréhension est également celle que j’ai regardée en premier cette saison. Bon, d’un côté, vous me direz, au moins maintenant c’est fait, je suis tranquille. Mais quand même, c’est un pari un peu risqué…
Me voilà donc devant le pilote de Himitsu et, comme je sais que votre curiosité a été piquée (au moins pour quelques uns d’entre vous) depuis que j’ai commencé à en parler, eh bien je me suis dit que je n’allais pas garder mes impressions pour moi. Comme si c’était mon genre de toute façon…

Himitsu, c’est donc cette série au concept étrange (tirée d’un roman ayant déjà fait l’objet d’une adaptation ciné) qui nous parle d’une mère et sa fille qui, prises dans un accident de bus, sont entre la vie et la mort. Lorsque la mère meurt, son esprit semble s’être incarné dans sa fille… On imagine aisément le potentiel d’une telle intrigue quand on sait que le père reste seul face à cet étrange personnage qu’il aime comme une épouse, mais voit comme une fille.
C’était un principe franchement dérangeant, mais bon, à bien y réfléchir, c’était peut-être aussi une façon de voir le sujet avec les yeux des Japonais, loin de notre culture judéo-chrétienne. Une expérience à tenter, de la même façon que 14 Sai no Haha (également avec Mirai Shida) était rafraîchissant sur l’éternel thème de la grossesse adolescente, ou que Gyne offrait un point de vue différent sur plusieurs sujets d’éthique médicale. Ne jamais sous-estimer le pouvoir d’une série étrangère pour vous faire comprendre que vous aviez plus d’œillères que vous ne le pensiez ! Je me tue à vous le dire…

Sauf que déjà, sur le plan de la réalisation, je suis bien obligée d’avouer que Himitsu est une grosse déception. C’est franchement scolaire, voire carrément mauvais, c’est fait sans grande imagination, et si le scénario ne poussait pas pendant une scène ou deux, c’en serait franchement pénible. On tenait un sujet qui permettait pas mal de choses, mais la caméra se refuse obstinément au moindre effort. Il faut dire que la plupart des scènes ne sont pas servies avec beaucoup plus d’entrain par Sasaki Kuranosuke, certainement l’acteur le plus transparent du moment à la télévision nippone (il suffit de voir sa monolithique prestation dans Hanchou dont on parlait il y a peu), qui prouve en plusieurs points qu’il n’a aucune idée de comment aborder son rôle, et fait donc n’importe quoi (ne retranscrivant pas un instant le doute que toute personne sensée devrait éprouver, au moins pendant un quart de seconde, devant les affirmations de sa fille se proclamant être la réincarnation de son épouse). Le sort qu’il fait à la scène la plus tragique de l’épisode est à ce titre parlant, mais pire encore, il gâche totalement la scène-clé de l’intrigue. Bref, c’est un tout, mais un tout fade. Et si Mirai Shida s’en tire à peu près bien, ce n’est vraiment pas parce qu’on l’y aide, croyez-moi.

Bref, c’est franchement bancal sur bien des points. Dommage, parce que le scénario a bien besoin d’une pichenette dans un sens ou dans l’autre, et que visiblement il ne faut pas compter sur la réalisation pour la lui donner. Soit la série veut verser dans le sirupeux (et elle a quelques éléments qui le permettent, déjà…), soit elle veut être dérangeante (et elle le peut encore… pour le moment), mais à un moment il faudra choisir car s’il y a bien deux tons qui ne peuvent cohabiter dans une même série, c’est bien ceux-là. Le pilote offre quelques bonnes idées (dont une très bonne scène, totalement surprenante pour le spectateur occidental, où les familles des victimes sont réunies pour parler dédommagement… et qui contre toute attente s’avère être la scène la plus touchante de tout l’épisode), mais globalement il y a aussi beaucoup de remplissage, et un grand nombre de scènes dont on a l’impression qu’elles sont là parce qu’il le fallait, parce que c’était dans le cahier des charges, parce que sinon la ménagère moyenne ne comprendrait pas… et c’est terriblement dommage.

A ce stade, deux chemins s’ouvrent donc devant Himitsu. Au stade du pilote, rien n’est joué ; on peut partir sur un triangle amoureux (et même pas celui que vous pensez), ou sur une énigme dérangeante. Les paris sont ouverts… Quant à savoir si oui ou non, papa et maman vont consommer leur amour après la réincarnation, qui est franchement la question qu’on se pose tous, le trailer de fin de pilote nous indique que cette question épineuse sera résolue au prochain épisode. C’est vous dire à quel point les problématiques de la série ne sont que tout juste effleurées dans le premier épisode…
Je donnerai donc un épisode supplémentaire à Himitsu pour se décider. Car si je l’autorise à me choquer, voire même me donner envie de vomir… je lui interdis de m’ennuyer. La voilà prévenue.

par

, , , , , ,

Pin It

Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

2 commentaires

  1. Nephthys dit :

    Voilà un pitch curieux, ca ne me donne pas très envie d’y jeter un œil (et ta critique encore moins d’ailleurs)…

    Le truc qui n’a rien à voir mais il y a un drama sur la grossesse adolescente ? Oh ben ca alors… Là tu piques ma curiosité…

  2. ladyteruki dit :

    Le problème au stade du pilote, c’est pas tellement le pitch, comme tu peux le voir
    Oui j’en avais pas mal parlé quand je m’étais envoyé l’intégrale de la série ya quelque chose comme un an. Suis le tag 14 Sai no Haha, je pense que tu ne seras pas déçue : j’ai posté le générique, et bien-sûr plusieurs posts sur la série elle-même.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.