[#Ozmarathon] 4×06, les mains propres

3 février 2012 à 23:55

Eh bah je sais pas pour vous mais, si on fait une moyenne, c’est quand même une putain de saison et je m’éclate comme une petite folle !
D’accord, la saison 4 d’Oz n’est pas révolutionnaire sur le fond ni la forme, elle ne choque plus autant qu’avant et ne retourne plus notre univers comme au tout début de la série, mais bon sang, c’est quand même hyper bon ! Le Ozmarathon continue donc dans la joie, l’allégresse et la mort violente, comme Dieu l’a voulu !

Derrière le propos badin et pédagogique des monologues de Hill, se cache un épisode sur la responsabilité.

A l’image des Muslims où Saïd tente désespérément de faire prendre conscience à Arif de ses responsabilités, et finit par monter lui-même au créneau pour essayer de régler les problèmes grandissants d’Em City. Oh, il y règne le calme plat et la violence en est absente, mais le quartier devient un véritable ghetto et cela inquiète de plus en plus du monde. Quand Arif tente d’intervenir, il est trop tard, il a été exclu du processus il y a bien longtemps, s’il en a jamais fait partie, et il n’a plus aucun poids.
A travers cette intrigue, on sent à la fois que le leadership de Kareem Saïd était finalement un mal nécessaire : oui, cela lui donnait de trop nombreuses occasions d’exprimer son amour fou pour son ego, oui, ses choix étaient parfois contestables, mais son charisme et son sens des responsabilités vis-à-vis de la communauté étaient des valeurs sûres. Allez, on sait tous qu’Arif va demander à Saïd de revenir dans la course, fais donc pas tant d’histoires mon petit, sois beau joueur, cède la place au leader naturel.

En prenant lui aussi la responsabilité de ses actes, Mobay est surprenant. Il a touché le fond, ment comme un arracheur de dents aux autorités qui lui posent des questions sur la mort du prisonnier qu’il a lui-même tué (pendant que Hill pissait probablement de frayeur sur sa chaise), a trouvé instinctivement un super moyen de consommer de la drogue sans avoir l’air d’y toucher… et le voilà qui débarque chez Sister Peter Marie pour y déballer une confession sincèrement touchante, avec une lucidité folle sur ses actions. Voilà, pile quand il ne restait plus grand’chose de réellement captivant à faire avec sa plongée en Enfer, le personnage de Mobay vient de faire un volte-face qui va pouvoir nous intéressant. Bien-sûr, pour le moment il est protégé par le secret professionnel, mais son ambivalence va être captivante, bien plus que si elle l’avait été dés son arrivée à Oz.

Nat Ginzburg aura été un sacré personnage. Après avoir été l’outil qui a éliminé Nappa, il aurait pu disparaitre comme tant d’autres prisonniers qui n’ont été que de passage. Au lieu de ça, il a intégré le couloir de la mort, tenu compagnie à Shirley Bellinger et… et a eu droit à un superbe épisode de mort, plein de surprise et de tendresse, avec des petits morceaux de sagesse dedans. Notre prisonnier décide donc d’aller au-devant de la mort et de prendre la responsabilité de mourir plus tôt, avec l’aval de Sister Peter Marie, fort à propos. La réflexion sur l’euthanasie et la peine de mort était par exemple très intelligente (et sans repasser par l’habituel laïus de Sister Pete sur sa crise de foi), et sans s’apesantir 3h sur cette question, l’histoire de l’exécution de Nat est l’une de ces indications qu’Oz a encore plein de choses futées à dire et de questions à soulever, sans effort mais avec de bons résultats. Tout ça avec une conclusion qui m’a émue aux larmes, mais avec un sourire attendri. Vraiment du joli boulot. Adieu Nat, on va te regretter, et on n’aurait pas cru.

Bien-sûr, un épisode d’Oz ne serait plus un épisode d’Oz sans une querelle d’amoureux entre Beecher et Keller. Beecher réalise que Keller n’est pas responsable de la mort de son fils, alors Keller retrouve la rédemption à nos yeux… pour quelques minutes à peine puisqu’il confesse ensuite à Ray Mukada le meurtre de plusieurs homosexuels. Là encore, excellentissime scène pour le ptit Père Mukada qui refuse, tremblant de peur, dans une scène absolument glaciale de rage contenu des deux côtés, d’absoudre Keller tant qu’il ne se sera pas livré aux autorités pour payer ses crimes. Et Keller, qui était tout-à-fait prêt à prendre la responsabilité de ses actes devant Dieu, qui refuse de la prendre devant la Justice, c’était extrêmement bien trouvé, une réaction fidèle à lui-même. Beecher, qui ignore tout de ses aveux, continue d’être noyé dans ses tourments amoureux et décide là-dessus de tromper Keller sous ses yeux. C’est Dallas, mais on s’en fout parce que c’est superbe, cette façon qu’ils ont de s’autodétruire alors que strictement rien ne les y pousse, si ce n’est leur absence totale de confiance l’un en l’autre…

Pour la séquence humour, on a droit au retour de Rebadow-le-tueur. C’est à hurler de rire : les petits regards par en-dessous, les fantasmes de tuerie dans la cafeteria de la prison, les abdos… Rebadow a décidé qu’il était mauvais et il est à fond dedans, mais ne se rend pas compte à quel point il est peu crédible en tueur à gages. Et surtout, il vise trop petit : alors qu’il obtient la protection d’un des trois pontes d’Em City, il décide d’exécuter… Busmalis. Sérieusement, Rebadow ? Il n’empêche que son séjour au mitard risque de le conforter dans sa vocation nouvelle plus qu’autre chose. Rebadow peut-il être une véritable bombe à retardement ? Saura-t-il ensuite regarder ses actions et les assumer, quand le délire sera passé ?

La pièce de résistance, enfin, nous est offerte par Ryan O’Riley. Toujours aussi grandiose, ce Ryan. Il trouve le temps dans cet épisode à la fois de nous offrir une performance torturée lorsqu’il s’inquiète du sort de Cyril (qui a fait une overdose de médicaments grâce aux « bons » soins de Gloria Nathan), de faire échouer une nouvelle fois la tentative de Stanislofsky de lui nuire (il a perdu le portable dans la manoeuvre, mais il a échappé au pire et c’est l’essentiel), et surtout, de faire ce que tout le monde savait qu’il ferait : se débarrasser du violeur du Dr Nathan.
Sauf que les histoires de combines, de manipulations et de mains propres, c’est fini. Quand il s’agit de venger le viol de Nathan, Ryan se salit les mains, il veut pouvoir le faire lui-même, parce que cette fois, c’est personnel. Jusque là quand il a fait quelque chose d’atroce, c’était par calcul, parce qu’il a une colonne pertes et une colonne profits en permanence dans la tête, et que quand ses fesses et celles de Cyril sont en cause, la fin justifie les moyens. Mais ici, ça n’a plus rien à voir. Il fait une exception. Sa scène de prédation, avant d’exécuter (il n’y a pas d’autre mot) le violeur de sa bien-aimée, est parfaite. On sent la tension monter, on sait que cette fois il va y aller lui-même, que ça va être atroce, ça ne va pas louper, il va le-… ouh punaise, la brute. Qui eut cru que Ryan avait cette bestialité en lui ? Finalement je le préfèrerais presque en salaud aux mains propres. Ce qui se passe dans la tête de Ryan est parfois extrêmement flippant.
Comme attendu, O’Riley va ensuite faire le beau devant Glorian Nathan, et lui envoie un trophée, fier de lui, fier de son acte atroce. Lequel trophée est accueilli à juste titre avec dégoût et… et quelque chose d’autre. Le Dr Nathan quitte Oswald, mais la ballade de Ryan et Gloria est-elle si vite finie ?

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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