Pansement

2 juin 2012 à 4:21

Il est des séries qui ont un effet sur nous, et sur nos émotions. On peut en général espérer que cet effet soit positif, mais c’est évidemment très variable. Certaines nous rappellent des souvenirs, par exemple, d’autres nous incitent à réfléchir sur nous mêmes. Simplement regarder une série qui a une bonne histoire ou de bons dialogues, ou même qui peut nous imprimer temporairement un sentiment, sont des façons d’apprécier une fiction parfaitement dignes. Mais atteindre le moment où la série fait encore plus pour vous est un rare cadeau, à apprécier à sa juste valeur.
Il est simplement des séries capables d’atteindre notre âme et de lui imprimer un mouvement, même subtil.

Alors que 3 semaines s’étaient écoulées depuis mon visionnage du 3e épisode de Buzz Aldrin, hvor ble du av i alt mylderet ?, j’ai enfin pu voir le dernier épisode, que j’avais été proprement incapable de trouver avec des sous-titres ; mais de vous à moi, de toute façon, après avoir vu le pilote je n’ai plus beaucoup cherché tant il était certain que j’allais me commander le DVD. Quelques euros et plusieurs jours de patience plus tard, le coffret de Buzz Aldrin est effectivement arrivé dans ma boîte aux lettres et, je ne regrette rien de rien, l’investissement valait mille fois le coup (mais ne le dites pas au vendeur de NordicDVD).

Après le résumé des épisodes précédents, il a suffit de moins d’une minute pour que je pousse un soupir et que je détende mes épaules.
C’était comme se sentir soudainement délestée de tout. Tout comme Mattias venait trouver la sérénité dans les îles Færoe, je crois que j’y ai trouvé de façon similaire énormément de calme : le tempérament taciturne mais à la fois plein de tendresse du héros, son entourage extrêmement chaleureux et accueillant, même si forcément un peu barré et abîmé, et évidemment, la beauté des décors, sont une véritable thérapie.

Quel que soit votre tourment et quel que soit sa gravité, je gage qu’il puisse être soigné, même si ce n’est que temporairement, par Buzz Aldrin. Précisément parce que cette série parle si bien de reconstruction, toute lente qu’elle soit. D’ailleurs, lorsqu’on apprend dans le final combien de temps s’est passé depuis le pilote, difficile de ne pas être surpris tant on avait vécu les évènements hors du temps, sans se soucier d’une quelconque chronologie en-dehors de quelques flashbacks. Je crois bien que c’est l’effet voulu : se concentrer sur la guérison et non sur le temps qu’elle prend. Il faut ce qu’il faut.
Difficile de ne pas penser à toutes les fois où ça m’aurait sans doute fait le plus grand bien de pouvoir regarder Buzz Aldrin et m’installer pendant une petite heure à l’Usine, moi aussi, pour vider mes émotions dans la mer, et arpenter les décors rudes, et pourtant si réconfortants.

Comme Buzz Aldrin fait du bien ! Un vrai pansement pour l’âme. Malgré ses scènes parfois délicates voire carrément tristes, en dépit des quelques fois où on a envie de secouer Mattias par les épaules jusqu’à ce qu’il prenne conscience de sa passivité, malgré toutes les émotions par lesquelles on passe, le coeur continue de se régénérer, comme en tâche de fond. On se sort du visionnage de Buzz Aldrin avec le sourire aux lèvres et l’impression de respirer un air plus pur.

L’aventure Buzz Aldrin s’achève donc pour moi. Non sans bien des regrets. Ce n’est pas tant que la série soit trop courte : son évolution et sa fin sont des évolutions naturelles et qui bouclent bien le parcours de Mattias ; de toute façon Buzz Aldrin, hvor ble du av i alt mylderet ? est l’adaptation d’un roman, et sa durée était décidée d’avance.
Mais j’aurais apprécié pouvoir passer plus de temps dans ces îles à la beauté brute et sereine. Je crois que ça me plairait d’avoir une série qui, semaine après semaine, ait cet effet soignant, et d’avoir ce rendez-vous pendant, je ne sais pas, pourquoi pas la durée de toute une saison télévisuelle ? Ça ferait un bien fou.

Et puis, je crois aussi que Buzz Aldrin a réussi à m’atteindre et rappeler très exactement tout ce qui m’attire dans les pays nordiques, tout ce qui fait que depuis des années je monte lentement mon petit projet. Bien plus que me raconter une magnifique histoire pleine d’humanité, la mini-série s’est infiltrée et m’a rappelé ce petit recoin de mon coeur où je caresse l’idée qu’un jour…

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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