Si tu tombes sept fois… envisage de vivre allongé

30 juillet 2013 à 19:41

Je pensais que ce serait un peu plus facile après avoir posé les mots. Evidemment c’était un raisonnement simpliste. Mais alors que je croyais qu’être enfin capable de me lancer était le signe que je me trouvais sur la bonne voie, il est rapidement devenu clair, après la publication de mon post précédent, que j’étais toute aussi susceptible de faire une rechute.
C’est très exactement ce qui s’est passé.

Mais pire encore : je me suis encore plus fermée. Téléphone, amis, réseaux sociaux… seules deux personnes ont trouvé grâce à mes yeux : ma soeur d’une part, avec laquelle je ne veux pas abandonner les efforts récents (et fructueux, et surprenants, et partagés) de rapprochement, et T. d’autre part, ces deux personnes n’ayant en tout et pour tout que 2 points communs, mais non des moindres. Il sont les seuls à faire partie de ma vie depuis plus de 3 ans… et ils sont notoirement occupés et inaccessibles la majeure partie du temps. Ma soeur a en effet un emploi du temps de ministre (qualificatif que j’emploie en connaissance de cause !), et T. vit en Province (ce que je lui reprocherai sûrement jusqu’à ma mort). C’est-à-dire qu’on se parle par téléphone, on s’envoie des mails ou des textos, on se voit (très éventuellement), mais mon besoin de calme de solitude reste intact.
Et c’est d’autant plus nécessaire que ça me permet de craquer sans témoin.

Très important, ça, de ne laisser aucun témoin.
Vu que le seul moyen infaillible pour n’être pas prise en flagrant délit de faillibilité est d’être seule, c’est précisément la mission qui a été la mienne ces dernières semaines. Une mission que je m’impose, ou plutôt qui s’impose à moi ; il n’y a pas vraiment de volonté consciente là-dessous. Je gère tout ça à l’instinct… et vu que mon instinct est pourri, je ne gère en fait pas grand’chose.

Répondre aux mails, aux textos, est devenu très compliqué ; je n’arrive plus à poser la souris sur mon compte Facebook (d’une certaine façon tant mieux, je n’ai jamais trop aimé ce réseau, mais pour les quelques personnes qui avaient FB pour source principal de contact avec moi, c’est compliqué), je me force à venir tweeter au moins une fois par jour (les jours où ça va à peu près, plusieurs fois, même – venir simplement lire est un tant soit peu plus facile et m’arrive trois ou quatre fois par jour), mais suis incapable d’ouvrir l’onglet des mentions, ayant trop peur de…
…Je ne sais pas de quoi, au juste, pour être sincère.

J’ai sûrement peur de ne pas pouvoir entendre ce qu’on pourrait me dire. Mes contacts sur Twitter ont-ils lu mon post ? Dans ce cas, ont-ils eu l’impression que j’en faisais des tonnes ? Ont-ils estimé que ce n’était pas une raison pour les priver de la seule chose qui les intéresse venant de moi : quand je parle de séries étrangères ? Auraient-ils préféré ne pas savoir ce qui se passait dans ma tête ? On ne peut pas dire que lire des choses à propos des traumatismes des autres soit un hobby très apprécié.
Ou pire, n’ont-ils même pas remarqué le post, ignorent-ils que je vais mal ?
La perspective qu’ils ignorent dans quel état je me trouve semble aussi angoissant que la perspective qu’ils le sachent. J’ai terriblement envie d’être consolée, et pourtant, rien ne me fait plus peur que de l’être.

Les retours que je n’ai pas pu ignorer longtemps (les quelques commentaires sous le post précédent, merci à eux ; les mails reçus suite à sa publication aussi) m’ont demandé énormément de temps pour finalement les lire ; je suis pour le moment incapable d’y répondre.
Non que je n’aie rien à dire. J’aurais, au contraire, des choses à expliquer, approfondir ou même juste contredire. Mais la perspective d’exprimer quelque chose sur ce que je vis depuis plus de 6 mois maintenant me terrifie. Il y a un mail en particulier, envoyé par l’une d’entre vous, pour lequel j’ai bien une vingtaine de brouillons, correspondant à autant de fois où j’ai ouvert Thunderbird, commencé à rédiger une réponse, et refermé le tout en un temps record de 12 secondes. Parce que je ne me sens pas le droit de discuter sur ce sujet, ça m’énerve, ça me lasse, « oh lady, non, franchement, arrête de parler de ça, c’est chiant à la fin », me dit une voix intérieure particulièrement excédée par mon misérabilisme, « ce que tu vis est sans comparaison avec l’expérience atroce d’autres personnes, j’espère que tu as honte de te plaindre comme ça ».
Après toutes ces années, je me sens toujours coupable de me sentir mal.

Ou plutôt : après toutes ces années, je me sens A NOUVEAU coupable de me sentir mal. Je gérais mieux tout ça il y a encore pas si longtemps. J’étais capable de parler de mon expérience, de la douleur, des souvenirs.

Quand T. m’a dit au téléphone (et, je l’ai su ensuite, dans son commentaires sur ce blog) que j’avais un peu refoulé tout cela, je me suis étonnée : j’ai l’impression de n’avoir parlé que de ça depuis une décennie ! Alors peut-être pas dans le détail, certes ; pas en racontant des épisodes précis, des scènes en elles-mêmes, mais j’avais l’impression d’avoir une parole très libérée sur tout cela, je croyais même que c’était un combat que j’avais remporté, après que mes parents aient nié si longtemps que quoi que ce soit se soit passé !
Je pensais que j’avais progressé, depuis l’époque où je pensais que J’étais la responsable de ce que mes parents me faisaient, que JE méritait même leur traitement ; être capable de prendre du recul, de dire que j’avais été… bon j’ai toujours du mal avec le mot « victime », mais enfin, bon, je n’étais pas la fautive en tous cas, ILS avaient fait des choses terribles, ILS étaient les adultes et donc les responsables de ce qui s’était passé. Le simple fait d’en prendre conscience, puis de le dire, n’aurait-il pas dû être suffisant ? C’était pourtant un énorme tournant pour moi, ça a renversé tout ce que je croyais être vrai, toute la façon dont je pensais le monde pendant mes deux premières décennies. JE n’étais pas mauvaise !
Et depuis cette révélation, depuis que j’avais déconstruit le lavage de cerveau qu’ils m’avaient fait initialement subir, je n’ai plus jamais tu quoi que ce soit. Je n’avais plus trouvé d’excuse à mes parents, mais surtout je n’avais plus passé quoi que ce soit sous silence. Le simple fait de me plaindre d’eux après une visite forcée était déjà une énorme victoire à mes yeux ! Raconter à d’autres la dernière manifestation de leur volonté d’asseoir leur pouvoir sur moi était une façon de ne plus les laisser gagner. En fait j’avais l’impression de raconter ces choses-là perpétuellement !

Quand, il y a bientôt deux ans, j’ai posé les derniers jalons de mon « Operation New Start » et que j’ai finalement réussi à couper entièrement les ponts avec eux, je le voyais comme l’accomplissement d’un processus de distanciation qui avait pris 10 ans. Pas comme un déni. Juste une façon de dire : « ok,  ils ne changeront jamais, ils me seront toujours profondément toxiques, donc c’est pas la peine de continuer à tendre l’autre joue, on arrête les frais », ce qui était une autre révélation en soi : je n’accepterais plus jamais qu’on me traite mal !
Je pensais que ça marquerait un nouveau départ… de toute évidence.

Me voilà aujourd’hui rattrapée par quelque chose que je n’avais pas évité, pas ignoré, pas tu, mais par quelque chose que je pensais avoir pris 10 ans à régler. CA SEMBLAIT BIEN ASSEZ ! Commencer à vivre à seulement 30 ans, c’était déjà bien tard.

La réalité que je vis depuis quelques mois, la façon dont mon cerveau semble grippé, bloqué à un stade que je pensais avoir dépassé (10 ans de travail sur moi-même !), est terrifiante parce que ça voudrait dire que, soit tous les progrès accomplis ont été perdus, soit qu’ils sont insuffisants. Dans les deux cas, ça veut dire que je ne suis pas prête d’aller mieux.
C’est absolument inenvisageable. Qu’on soit bien clairs, cette perspective est hors de question. Je DOIS aller mieux. Après 10 années de thérapie, après 10 années à travailler pour me libérer de toutes les horreurs, après 10 années à tenter d’aller de l’avant, après 10 années à ne quasiment pas vivre (dont 5 à tout juste survivre !) parce que centrée sur le pansage de mes plaies et sur la guérison, c’est totalement inadmissible !

Comme je refuse d’en discuter avec d’autres autant que je refuse d’en discuter avec moi-même, la vie avec mon cerveau est devenue très compliquée.
C’est LA, et là seulement, que je suis donc passée à la phase d’évitement.

Pourtant ma stratégie dans les heures qui ont suivi la mise en ligne du post précédent a d’abord été d’essayer de « reprendre une activité normale » (whatever that means), de recommencer à tweeter, regarder des séries, écrire, sortir (dans cet ordre de priorités). Mais il a fallu se rendre à l’évidence : cela me donnait beaucoup trop d’opportunités de craquer devant témoins. Ou de craquer tout court, ce qui était devenu aussi insupportable. Donc la stratégie d’évitement s’est mise en place au bout de quelques jours.

Dans les premiers temps, ce qui marchait bien, c’était les Sims 3. Par premiers temps, je veux dire au moins 48h. Mais rapidement ça m’est apparu comme absurde, et faire vivre telle vie ou telle autre à des pixels customisés m’a paru encore plus vain que le reste. Je me suis donc cantonnée à la construction de maisons, ça vidait bien la tête tout en n’étant pas totalement abrutissant, voire même, sous un certain angle, presque créatif. Mais pas trop créatif, surtout que je suis totalement infichue d’être vraiment créative en ce moment.
Après une petite semaine à ce rythme, j’ai commencé à atteindre le moment où ça semblait vain également, ça a commencé à poser problème. Je me suis donc réorientée vers les films, que j’ai avalés de façon plutôt goulue pendant un moment (l’avantage des films étant qu’ils ne requièrent absolument aucune forme d’implication émotionnelle puisqu’on n’y reviendra plus au bout de 2h). Mais là aussi ça m’est apparu comme vain. En plus je trouvais de moins en moins de films que j’avais envie de tester et/ou que j’appréciais.
Je suis donc revenue sur les Sims, mais plutôt qu’y jouer, je me suis abimée dans la constellation de sites et blogs sur le sujet. J’ai jamais autant téléchargé de Custom Content de toute ma vie (et j’ai des dizaines de CD avec du CC pour les Sims 1 pour témoigner que je ne suis pourtant pas frileuse sur le sujet), que j’ai installé… avant d’ouvrir le jeu, tenter d’utiliser les nouveaux contenus, puis ensuite avoir l’idée d’aller chercher un objet particulier pour aller avec tel autre, refermer le jeu et relancer une chasse au CC de plusieurs heures (et autant de Go).
Cette nouvelle stratégie d’évitement a plutôt bien marché pendant quelques jours, jusqu’à ce que rebelotte, ça me frappe comme terriblement dérisoire.

Arrivée à la semaine dernière, j’avais atteint un tel point que ça prenait plus de temps de lancer le chargement des Sims 3, que de poser le moindre objet sur la grille et me lasser. Lancer un film était devenu tout aussi impossible sachant que je n’y passais jamais plus d’une demi-heure. J’ai bien tenté d’écrire, mais je ne me suis jamais sentie aussi incapable d’aligner trois mots de toute ma vie ; rédiger un post pour le blog téléphagique pouvait d’ailleurs prendre 6 à 8 heures (quitte à se coucher 3h avant d’aller bosser en pleine semaine).

L’évitement, c’est donc du sport, surtout quand c’est soi-même qu’on évite ; il y a, d’une façon générale, environ toutes les 20 minutes, un moment où on lève les yeux du guidon dans lequel on avait soignement mis le nez, et dans ce cas-là il faut tout recommencer. Quand on s’extrait de l’état de quasi-transe et qu’on réalise qu’on va toujours aussi mal, il faut refaire toute la gymnastique qui permet de finir la journée sans être complètement au 36e dessous.

Ce weekend, je me suis lancée dans des épisodes d’Une Nounou d’Enfer. Ca dure pile une vingtaine de minutes, ça me sert d’ours en peluche télévisuel, c’est parfait. Je pleure et ris à la fois des retrouvailles avec ma Fran. Je connais les dialogues par coeur mais on s’en fiche. Même si cette série n’est pas forcément la plus futée au monde, et si elle semble contraire à tout ce que j’aime dans la fiction d’ordinaire (comme on me l’a d’ailleurs maintes fois fait remarquer), la présence chaleureuse de Fran, et sa façon inconditionnelle d’aimer les enfants Sheffield et les aider à exister sans concession, font du bien en ce moment. On verra bien combien de temps ça fonctionne ; je ne me fais pas d’illusion, mais tout est bon à prendre.

Le seul truc que j’ai été capable de faire correctement pendant tout ce temps, c’est aller au boulot, et faire des lessives.
Je sais pas pourquoi, mais je me suis prise de passion pour la lessive. Un truc dans l’odeur, peut-être. En tout cas c’est vraiment une activité géniale parce que ça n’exigeait pas une attention constante de ma part (que j’étais incapable de donner, cf. règle des 20 minutes), et en même temps ça me donne une impression de propreté et d’organisation (j’ai acheté quelque chose comme 5 marques en un mois, comparé les parfums, testé avec différents programmes, etc.). Mes draps n’ont jamais été si propres vu que je les lave tous les jours (les weekends où j’ai beaucoup de temps à tuer, deux fois par jour, séchage évidemment inclus ; en machine, sur le balcon… j’ai comparé aussi).
Je pense que j’ai atteint le stade où je suis tellement consciente d’être atteinte que je m’en fous complètement. Et si les voisins du dessous ont un problème avec mes machines à 2h du matin, je les attends.

Je n’ai évidemment pas fait qu’éviter. Mais il faut bien continuer d’être le temps que les autres démarches aboutissent. Je vais sans doute entamer une autre thérapie, même si j’essaye de réfléchir à ses modalités, au niveau du temps (inenvisageable de se lancer dans quelque chose qui prenne des années, je refuse de signer un chèque en blanc), et aussi au niveau de la pratique. J’étudie les possibilités pour rejoindre un groupe de parole, mais ça semble difficile d’imaginer me retrouver avec d’autres qui auront vécu bien pire que moi.
Le fait d’avoir les capacités d’attention d’une enfant de 7 ans m’ont permis de me lancer des mini-défis (« je fais des recherches sur tel sujet jusqu’à la prochaine fois où je vais avoir envie de tout plaquer, je fais une lessive, je fais des recherches sur un autre sujet, je fais une lessive, je reviens sur le premier sujet » etc.), et il y a des choses auxquelles je n’avais jamais réfléchies qui finalement pourraient orienter mes choix de soins. C’est encore à réfléchir. Et comme je suis sur liste d’attente pour d’autres choses, j’ai le temps avant de prendre une décision.
Dans l’intervalle depuis le dernier post, j’ai de surcroît essayé de me soucier de ma santé, de mon alimentation, de mon sommeil. On ne peut pas dire que j’aie trouvé la formule gagnante pour autant, mais d’un autre côté, je ne l’ai pas trouvée en 31 ans, alors il ne fallait pas attendre de miracle dans l’immédiat… Mais je tente d’imprimer un semblant de contrôle au chaos, et c’est déjà ça. Je sentais confusément que les 6 mois précédents avaient été un peu n’importe quoi sur ces trois aspects, ça semble un premier pas que d’essayer d’applanir un peu la situation sur le côte physique, quand bien même le mental mettra forcément plus de temps. Prendre conscience de mon état physique et essayer d’organiser un peu les choses m’a également fait réfléchir, pour la première fois, sur l’ampleur de certains de mes problèmes, et c’est aussi quelque chose sur quoi je dois réfléchir. Par exemple j’ai toujours pensé que mon rapport au sommeil était dû à ma nature (« de toute façon je dors peu »/ »je suis insomniaque depuis que je suis bébé »), mais dans le fond, peut-être qu’il faut que je pousse la réflexion plus loin ; de la même façon, j’ai eu l’idée de réfléchir au concept de TCA et pour la première fois, je réalise que peut-être que je suis concernée, et que je n’ai pas seulement « de mauvaises habitudes dues au fait que ma mère nous fait faire des régimes depuis qu’on est gosses ». J’essaye d’arrêter la mutilation, aussi.
Pourquoi mes 10 premières années de thérapie ne se sont jamais aventurées sur ces terrains, d’ailleurs ?

Le plus dingue dans tout ça, c’est que j’ai à la fois besoin de solitude et que je sais qu’elle m’empoisonne. J’ai sûrement besoin d’aide (et celle que j’ai solicitée, professionnelle, met du temps à arriver), mais j’ai tout autant besoin d’affection, si ce n’est plus. C’est quelque chose qui ferait un bien fou : ne pas me sentir seule dans ce que je traverse, me savoir appréciée voire peut-être même aimée (mais ces derniers temps, cette perspective relève de la science-fiction), savoir que quels que soient les dommages qui m’ont été causés et dont je ne suis vraisemblablement pas encore remise, il y aurait quelqu’un pour avoir envie de me prendre dans ses bras sans rien dire et juste être là, de façon réconfortante. Mais je ne me sens pas le droit de m’imposer à qui que ce soit quand je suis dans cet état-là. Et à la vérité, je ne serais sûrement pas capable de l’entendre.
Il n’y a pas de volontaires, non plus – et c’est bien normal vu ce que j’ai à offrir en ce moment… Ce que j’ai à offrir tout le temps ? Je ne sais pas si je serai un jour capable d’être une vraie amie, et moins encore une vraie petite amie. En ce moment je n’arrive même pas à être une copine avec qui sortir, boire un coup et rigoler, alors…
En lisant divers sites et blogs (je n’ai jamais autant lu que ces derniers temps, à la réflexion), je tombe parfois sur des gens largement plus amochés que moi, qui parlent de leur SO, et cette perspective qui relève de la science-fiction pour moi semble une réalité pour d’autres. Je me demande pourquoi je n’arrive pas à en arriver là, au stade où on peut m’aimer malgré le work in progress. Pourquoi il faudrait que j’espère une hypothétique guérison, qui au vu des derniers mois, pourrait tout aussi bien ne jamais arriver.

Quelque chose manquera toujours. Je ne suis pas certaine, au juste, de la façon dont je pourrais résoudre CE problème. Car voilà : guérir de l’absence d’amour par une thérapie, ça ne donne pas de l’amour.

En ce moment, je m’efforce de faire tourner la machine en espérant trouver une solution à moyen terme. Mais je commence aussi à progressivement perdre espoir. Peut-être que je serai toujours dans ce genre d’états. Des flashbacks à 31 ans alors que ça n’était jamais arrivé avant, peut-être une nouvelle surprise dans quelques années quand je m’y attendrai le moins, être une perpétuelle bombe à retardement…
Peut-être qu’il faut juste que je me fasse une raison, je suis irrécupérable. On ne guérit peut-être pas de tout.

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5 commentaires

  1. wtc dit :

    Tu as tout mon soutien, sois assurée que tes apparitions sur twitter sont toujours un plaisir et que tu es lue (sans être jugée!).
    Il arrive qu’en regardant ça comme une abstraction (le mot de « dépression » en est une après tout, en comparaison à ce que c’est que de le vivre, le subir et d’être tout entier miné par elle), on puisse un tant soit peu se détacher de la culpabilité, mais ça ne dure pas, pour les raisons entre parenthèses… Que dire alors, sinon peut-être que réellement, objectivement, quelles que soient les raisons, tu n’es pas coupable, et tu le sais comme tu l’écris / et dans cet état rien ne sert de se comparer, les douleurs ne se comparent pas, ta douleur est tienne et je te souhaite vraiment d’arriver à la combattre
    « En ce moment, je m’efforce de faire tourner la machine en espérant trouver une solution à moyen terme. » c’est certainement ce qu’il faut faire, gérer à moyen terme, voire à court terme, s’assurer de tenir, je sais pas toi mais des fois on ne sait même pas comment ça marche, pourquoi ça part à ce moment-là, revient à cet autre moment, pourquoi même si on sait le pourquoi ça ne part pas, « qu’est-ce qui fait que ».

    Bref, encore une fois, un *hug* sincère, au plaisir de te relire un peu partout.

  2. T dit :

    Lady, je suis désolé d’apprendre que tu ne vas pas mieux. J’aimerais pouvoir faire quelque chose de plus pour t’aider. Mais je suis loin, et en train de préparer ma rentrée (et si tu te plains que je sois en Province, ne me demande pas ou j’ai été affecté), alors tout ce qu eje peux faire pour toi c’est un petit commentaire pour le moment (et te rappeler que je suis disponible au téléphone, si ce n’est tout le temps, au moins pas mal de temps une fois un petit préavis passé).

    Ceci dit, il y a une chose sur laquelle j’aimerais réagir.

    Je ne crois pas que le bonheur soit quelque chose qui arrive et qui, une fois arrivé, reste. Je crois que tout le monde, pour y accéder, doit y travailler. Certains doivent y mettre plus d’effort que d’autres, mais tout le monde doit y travailler en permanence. De ce point de vue, la dépression est comme l’alcoolisme : il y a des dépressifs qui réussissent a être heureux et en paix, mais il n’y a pas d’ex-dépressifs.

    Je pense aussi que c’est une bonne chose que tu reprennes le travail. Lors de mes épisodes de déprime/dépression, le moment ou je me suis admis moi-meme qu’il restait du travail a faire, et ou je me suis décidé a le faire (changer de métier, redoubler, changer de carrière complétement) ont toujours été le début de l’amélioration.

    Peut-etre que le rocher a pousser est plus lourd pour toi que pour la moyenne, mais je te promets que cette montagne a un sommet. Courage!

  3. Cédric dit :

    Je prends du plaisir à te lire.

    Je ne te demande rien, je ne te demande rien en échange, mais j’ai juste envie de te dire : Je t’aime.

    Peu importe de guérir ou pas, ce que les autres pensent ou pas, ce que les autres ont fait dans le passé ou pas, peu importe même ce qu’on pense de soi-même, les pensées sont si nombreuses, si fausses, toujours…

    La vérité, c’est juste l’existence ici et maintenant, même douloureuse, ne rien en penser, juste exister…

    Et exister, c’est aimer.

    J’existe, j’aime, je t’aime.

    Toutes les histoires que l’esprit se raconte ou auxquelles il s’attache, y compris et surtout sa propre histoire, ne sont que balivernes au final…

    L’essentiel, c’est l’amour. Pas l’ « amour-passion » ou l’ « amour-amoureux », juste l’amour dont on est fait, qui est l’amour de la vie, car nous sommes de la vie.

    Je t’aime « Ladyteruki », je n’attends rien, juste : je t’aime.

    J’aime la vie que tu es.

  4. uzai dit :

    Même si je ne me traine pas les mêmes fardeaux que toi je constate chaque jour que mes traumas ne partiront sans doute jamais, que même en en comprenant la logique et le mécanisme rien ne change ces état d’esprits qui reviennent périodiquement, implacables…

    Dans le pires périodes tu ne peux tenir qu’un jour après l’autre je crois. C’est ce que tu as l’air de faire, tiens bon.

    « So, I guess we are who we are for a lot of reasons. And maybe we’ll never know most of them. But even if we don’t have the power to choose where we come from, we can still choose where we go from there. We can still do things. And we can try to feel okay about them. » ― The Perks of Being a Wallflower

    Un peu facile à dire, je sais.

  5. krizo dit :

    Je ne découvre ce post que maintenant. Il me touche beaucoup. Tu es border-line comme toutes les personnes maltraitées par leurs parents. Je m’étonne cependant que 10 ans de thérapie n’aient que survolés les choses visiblement. Il faut aller tout au fond, oser aller affronter cette souffrance. Il y a de bons thérapeutes, il faut un trouver. Pas de ceux qui survolent pour ne pas mettre les mains dans la merde. Tu as lu Alice Miller ? Et ce qui concerne la mémoire traumatique (http://memoiretraumatique.org/). Bref je ne vais pas t’embêter plus. Juste de dire à mon tour merci pour ta curiosité et ton intelligence, et de redire mon plaisir de te lire.

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