Le jour et la nuit

22 octobre 2004 à 20:17

J’ai déjà parlé du contraste entre mes journées, réelles (bien souvent trop), et les nuits que je passe à m’imaginer une autre vie, celle-là aussi éloignée que possible de la réalité.

Une fois de plus mes propres rêves me blessent. Il me faut vous dire que je ne contrôle pas ces « jeux », comme je les appelle. Le scénario en est aléatoire, les intervenants, les tours et détours, tout est hors de prise. Grosso-modo, et même le fonctionnement de tout cela est assez difficile à expliquer, je ne décide que de la première image. Le lieu. Tout le reste ne dépend plus de moi. C’est en fait un moment, parce qu’il est entre rêve et réalité, où mon subconscient s’exprime. Et où j’ai la possibilité d’extérioriser des rêves, des pensées et des sentiments que je n’oserais pas m’avouer en temps normal.

Bref, me voilà hier soir embringuée dans une histoire abracadabrantesque, jugez plutôt : Lord T se faisait violer par un bande de salopards et moi je l’aidais à passer ce cap difficile.

Ok, je sais : des fois ça va pas bien chez moi. Sur le coup, je me suis dit « c’est du grand n’importe quoi ». Mais en me penchant sur la question, j’ai découvert quelques petites choses. D’abord, Lord T rabaissait un peu son vilain caquet, d’où il ne sort ces derniers temps que des abominations. Eh oui c’est pas joli à dire mais voilà qui, au moins fictivement, lui a appris l’humilité. Et tout cela (ya du génie dans ce subconscient l’air de rien), sans que j’en suis fautive. Eh ouais. Au contraire, finalement, ça me donnait le beau rôle : celui de la demoiselle au coeur noble qui, parce que Lord T avait besoin d’un maximum d’Amour et d’attention, lui pardonnait afin de l’aider à passer ce cap. Et pas du tout en espérant rentrer dans ses bonnes grâces. Non, juste pour avoir bonne conscience.

De fait, ce matin, rude awakening au programme. Parce que Lord T n’est pas au courant qu’il a appris l’humilité ou qu’il a découvert les beautés de mon coeur (toutes relatives en l’occurence). J’en crève depuis ce matin : jamais il ne changera, jamais il ne me donnera l’occasion d’avoir raison d’être aimante et attentionnée, jamais il ne medonnera raison de déployer des trésors de patience et d’amour envers lui. Ce type ne me hait même plus : je lui suis totalement indifférente. Quoi que je ressente, quoi que je fasse, quoi que je dise, c’est pareil.

Je crois que ce « jeu » était un début de prise de conscience (ils me servent souvent à cela), afin de comprendre qu’il est temps de remballer toutes ces choses positives que je tenais tant à entretenir : il est temps d’être une salope, une vraie, de moi aussi mettre de la mauvaise volonté dans l’ambiance à la maison, de faire mon possible pour le haïr et enfin l’évacuer de ma vie comme un déchet biologique. Il est temps que je mette en oeuvre ce que la plus grande partie de ma vie m’a appris : la haine. Pourquoi m’embêter à l’aime contre vents et marées ? Il n’y a que lui qui y gagne dans l’affaire. Et de toutes façons je suis perdante. Alors tant qu’à faire, autant l’emmener en Enfer avec moi.

Et dans l’ensemble, je suis tellement dégoûtée de Lord T et de moi-même (cette petite conne qui cherche à être quelqu’un de bon et se fait manger la laine sur le dos), que j’ai décidé d’ignorer royalement la Terre entière dans les jours à venir, moi y compris ça va de soi. Là, c’est bien fait, le monde n’avait qu’à pas être aussi pourri, j’aurais peut-être fait un effort.

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