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  • Take Five Huit

    1 septembre 2023 à 21:31 • Take Five •

    Take Five est de retour ! Après un mois un peu compliqué téléphagiquement parlant, les choses vont reprendre leur cours dans ces colonnes, et ça commence avec une review surprise de 5 séries dont j’ai testé le premier épisode pendant le mois écoulé. Certaines circonstances ont d’ailleurs été un peu particulières, puisqu’avec mes écouteurs défaillants, j’ai exploré différentes options pour continuer à regarder des séries… mais l’essentiel est qu’au final, on ait des découvertes à faire. Peu importe comment.

    Cangaço Novo (2023)

    Les choses sont bien mal parties quand je vois qu’en moins de deux minutes, le premier épisode d’une série a opéré deux rebonds dans le temps… et que ce n’est pas une série de science-fiction. Littéralement, deux minutes ! D’abord pour faire allusion à l’enfance d’un personnage, puis pour le montrer adulte, puis pour revenir une semaine en arrière. Franchement, il devrait y avoir une cérémonie de récompenses pour ce genre de choses.
    Blague à part, je voudrais vous dire que c’est le seul travers de Cangaço Novo, une série lancée par Amazon Prime cet été, mais l’inventaire se poursuit au-delà de ces deux premières minutes. Pourtant, Cangaço Novo semble avoir une vision, c’est juste que cette vision est brouillée. Ses protagonistes sont superficielles pour la plupart, son langage est cryptique (l’épisode est rempli d’allusions si bien que même quand quelque chose se passe, on ne sait pas vraiment ce qui se passe), son exposition est chaotique. Dans cet épisode introductif, son héros Ubaldo, un type qui vient de se faire virer de son boulot dans une banque, reçoit un courrier l’informant qu’il a touché un héritage au nord du pays ; pensant que cela peut l’aider à payer les factures d’hôpital de son père mourant, il décide de faire le voyage à Cratará, une bourgade poussiéreuse du Ceará. Hélas, ce mystérieux héritage ne lui est pas acquis : il découvre qu’à Cratará, il a deux soeurs, Dinorah et Dilvânia, qui doivent donner leur accord pour la cession de la ferme familiale à la banque avant qu’il ne touche le moindre real. Or, si Dilvânia est touchée d’apprendre qu’il est en vie, Dinorah, elle, se montre violente. Pour elle, Ubaldo est mort depuis des années ; il n’a donc aucun droit ici. Elle le fait reconduire à la gare routière par l’un de ses hommes de main… parce que, ah oui, Dinorah fait partie d’un gang. La violence c’est son truc, et Ubaldo va en faire l’expérience une fois encore lorsqu’il se trouve, le lendemain, dans une banque que le gang prend d’assaut. Cangaço Novo est grisée par cette violence, et veut nous la présenter comme une opportunité pour son héros. Plus que ça encore : une vocation. Traité par les hommes de main du gang (dont Jeremias, qui devient de facto une sorte d’allié) comme un messie parce qu’il ressemble à son père et que celui-ci était à la tête du gang pendant les heures de gloire de celui-ci, Ubaldo semble être « destiné » à redorer le blason du groupe. Entre les maladresses structurelle de l’introduction et le discours, il n’y a pas grand’chose à sauver là-dedans. En fait, ça m’a pris trois heures pour finir ce pilote de 50 minutes, donc bon…

    Danger 5 (2012)

    Une fois n’est pas coutume, j’inclus ici un revisionnage ; après tout, rien ne l’interdit dans les règles du Take Five ! Et en l’occurrence, je n’avais effectivement jamais offert à Danger 5 de review. Ce mois-ci, désoeuvrée à cause de mes problèmes de son, j’ai tenté de chercher sur Youtube des épisodes à regarder sur mon portable, pour voir si je tolérais la pratique. Le confort de visionnage, ne nous mentons pas, n’était pas au rendez-vous (c’est marrant parce que ça ne m’a pas toujours dérangée, mais bon). Au moins ç’aura été l’opportunité de découvrir que le premier épisode de la série australienne était proposé par la chaîne officielle de Shout! Factory, ce qui, il faut le dire, colle parfaitement à leur ligne éditoriale.
    Danger 5 est un petit ovni, et si vous n’y avez jamais jeté un oeil, abandonnez la lecture de cette review dans les plus brefs délais et cliquez sur le lien de chez Shout! pour voir par vous-même. Il n’existe à ma connaissance rien de semblable : une série produite au 21e siècle singeant les séries d’espionnage des années 60 mais dont l’intrigue se déroule dans les années 40… non, on ne peut pas dire que ce soit courant. L’humour daté de Danger 5 est absurde, volontairement ridicule, et pas toujours du meilleur goût (on pourra se dire qu’elle a l’excuse de ses inspirations, au besoin). Revoir le premier épisode m’a permis de confirmer que ce qui m’était resté de la série était plutôt exact… mais aussi de réaliser que je ne ris plus des mêmes choses aujourd’hui, paradoxalement. Je regrette infiniment que l’épisode avec les dinosaures nazis ne soit pas également en ligne, je suis à peu près certaine que je l’aurais mieux apprécié, même avec le recul. Et, oui, j’ai bien dit « dinosaures nazis » ; encore une fois, allez regarder Danger 5 plutôt que de lire des reviews à son sujet !

    Filles du Feu (2023)

    En 1609, le juge Pierre de Lancre arrive dans le Pays basque avec un mandat du roi : brûler toutes les sorcières de la région. C’est sur la base des informations délivrées par un noble local, D’Urtubie, qu’il a une femme en particulier dans sa ligne de mire. Car Filles du Feu, comme son nom le suggère, est en fait une histoire de femmes (et par des femmes, faut-il également noter). Gratianne, une sorgin locale, est en effet la matriarche d’une dynastie de femmes et de filles que la série révèle progressivement : Jeanette, qui a vraisemblablement hérité de son don mais refuse de s’y consacrer, préférant une vie de famille normale ; Catherine, une veuve joyeuse qui réussit dans le commerce ; ou encore Morguy, une femme présentant un léger retard cognitif. Autant de sorts (pardon pour le jeu de mots) qui sont menacés par l’arrivée du juge, forcément.
    J’en veux toujours à France2 pour l’annulation du legal drama Le Code, mais il faut rendre au service public ce qui revient au service public : Filles du Feu n’est pas mauvaise du tout. Son scénario est infusé d’un propos féministe certes pas spécialement subtil, mais porté avec obstination par une intrigue qui sait pertinemment que derrière le contexte historique, il y a surtout une métaphore (…au passage, allez au moins jeter un oeil aux titres d’épisodes, je les trouves excellents). J’ai un peu des sentiments ambigus vis-à-vis de son parti-pris fantastique ; je me demande s’il n’annule pas une partie du propos, mais bon, peut-être que sur le long terme ce dilemme trouve une résolution harmonieuse. Hélas, les dialogues y sont raides, comme souvent dans la fiction française, et la direction d’actrices tombe parfois un peu à plat, mais la réalisation fait vraiment tout son possible pour donner du sens, et même de la beauté, à tout cela.
    Filles du Feu est une fiction qui n’est pas parfaite, mais qui a quand même un peu plus que le seul mérite d’exister. Les dynamiques de genre qu’elle souligne dés son premier épisode sont intemporelles, et cela me rend curieuse quant à l’évolution de l’intrigue. Par contre il faut vraiment que France2 apprenne à faire un effort sur le matériel promotionnel, c’est vraiment désolant de voir des affiches comme ça en l’an de grâce 2023.

    Nan Yang Er Nu Qing (2023)

    Pour la 712e fois, un joli poster est la seule raison pour laquelle j’ai démarré une série chinoise. Vous entendez ça, France2 ? Bon, dans le cas présent, le sujet m’a aussi intéressée, je vous rassure, mais très franchement je pense que si ça n’avait pas été le cas ç’aurait été le même tarif. Me voilà donc devant le premier épisode de cette série chinoise qui, fait exceptionnel, ne se déroule pas en Chine mais à Xingzhou… c’est-à-dire Singapour (et vu la liste des organisations et entreprises singapouriennes ou malaisiennes ayant participé de près ou de loin à la série, dans le générique de fin, la série est vraisemblablement tournée dans le coin). On y suit dans les années 30 des jeunes femmes ayant quitté la Chine pour aller à travailler à Xingzhou, et en particulier Ouyang Tian Qing et He Xiao Chan, qui rejoignent les rangs des femmes Samsui. Comme l’explique subtilement un dialogue de cet épisode introductif, la loi singapourienne a en effet rendu plus compliqué et plus cher d’employer des immigrés masculins, mais les femmes sont parfaitement capables d’abattre la même somme de travail, en particulier sur les chantiers, et sont moins chères, ce qui a provoqué un effet d’aubaine pour des travailleuses pauvres chinoises désirant gagner de l’argent à envoyer à leur famille. C’est donc dans cet univers que Tian Qing, une jeune femme pleine d’assurance, et son amie d’enfance Xiao Chan, qui l’a suivie illégalement dans le bateau, se retrouvent à Singapour pour travailler sur ses chantiers. La série nous présente aussi une autre protagoniste, Bai Wei, une jeune femme éduquée et plutôt aisée, qui a fait la traversée pour se faire engager comme tutrice auprès d’une famille riche, les Lu. Ses intentions ne semblent cependant pas purement éducatives…
    Le premier épisode de Nan Yang Er Nu Qing, comme celui de beaucoup de séries chinoises, ne recherche pas l’efficacité. Ses scènes peuvent être parfois longuettes (par exemple celle qui, sur les docks, force Tian Qing à se confronter à un gangster local, Kuang Haisheng), et son ton oscille entre la série feelgood et la dramédie sans grande ambition. Il faut donc un peu réviser vos attentes : si vous n’en espérez pas une grande fresque dramatique, Nan Yang Er Nu Qing est pleine de fraîcheur, sympathique, et décidée à offrir une reconstitution historique fort agréable à l’oeil. Je n’ai pas encore tenté Ten Pound Poms, mais c’est un peu ce que j’imagine en regardant le matériel promotionnel.
    Et puis, je sais pas, le sujet est rare. Des séries historiques parlant d’immigrantes, il n’y en a pas tant que ça ; et tournées de leur point de vue, encore moins. Celles qui nous parviennent sont généralement intéressées par les pays anglophones (voir aussi Jamestown, Banished, New Gold Mountain… Ten Pound Poms, donc), qui plus est. En l’occurrence, j’ignorais même l’existence des femmes Samsui avant de regarder la série ! Alors, ne serait-ce que pour cette curiosité, ça valait la peine de jeter un coup d’oeil à Nan Yang Er Nu Qing.

    Sygeplejersken (2023)

    Inspiré par le cas réel d’une « ange de la mort » danoise, Christina Aistrup Hansen, raconte l’histoire de Pernille, une jeune infirmière débutante qui arrive dans un nouvel hôpital, au sein d’un service intense, et se retrouve placée sous l’aile de Christina (incarnée par Josephine Park, qu’il faut décidément tenir éloignée du milieu médical), une infirmière plus expérimentée avec laquelle elle se lie d’amitié… avant de commencer à se poser des questions sur sa pratique. Ou plutôt, c’est la promesse du pitch tel que présenté sur Netflix ou via le matériel promotionnel, mais le premier épisode de Sygeplejersken ne pose en réalité aucune question. On sait.
    D’une certaine façon, le ton de Sygeplejersken est déterminé par un choix de scène très tôt dans son premier épisode, lorsque la série décide de nous montrer quelqu’un injecter secrètement un produit à un patient, provoquant sa mort. Cette seule scène change toute la lecture de cet épisode introductif. Sans elle, la série aurait été un thriller : les patients meurent dans ce service, parfois dans des circonstances incompréhensibles, est-il posible que quelqu’un…? Mais avec elle, Sygeplejersken devient un face à face psychologique : est-il possible que Christina…? Aucun mystère n’est ici réellement ménagé, parce qu’on nous a indiqué très vite qu’il y avait quelqu’un qui tuait ses patientes, et les soupçons des spectatrices se tournent naturellement vers la seule protagoniste ayant de l’importance dans l’entourage de Pernille : Christina. L’intrigue, elle, s’ingénie au contraire à souligner combien l’amitié entre les deux infirmières va croissant, nous préparant à ce qui semble être une inévitable confrontation.
    Pourtant, ce même premier épisode de Sygeplejersken cumule les scènes s’intéressant au reste de l’existence de Pernille (son ex, sa fille, sa relation naissante avec l’un des docteurs), brisant régulièrement l’ambiance étouffante de l’hôpital (présenté comme l’un des pires du Danemark, et effectivement en incapacité de payer des ampoules pour ses couloirs vu le nombre de prises de vues lugubres). Au point qu’à un moment j’ai eu l’impression que Sygeplejersken, bien que consciente d’avoir un sujet juteux, ne savait pas comment le traiter. Décider de le présenter par les yeux de Pernille est une chose, mais étant donné qu’elle ne court aucun vrai risque, l’ambiance de film d’horreur ne fait pas toujours sens. Et du coup, on n’est absolument pas là pour s’intéresser à sa vie privée. Allez savoir, peut-être que je suis totalement passée à côté de quelque chose… ou peut-être que c’est Sygeplejersken qui s’est plantée.

    Si vous avez lu l’une ou plusieurs de ces reviews, n’hésitez pas à me glisser un mot sur ce que VOUS avez vu en août !

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  • Cook smarter, not harder

    18 août 2023 à 22:33 • Dorama Chick •


    Qui n’a jamais eu envie de manger bien, mais sans se compliquer la vie ? Avec la somme astronomique de videos, sur TikTok et autres, vantant les mérites d’un plat original mais préparé en 5 minutes grand maximum, on ne me fera pas croire que ça ne concerne que moi. Pour certaines personnes, c’est une question de circonstances : le dimanche soir, ou en rentrant du boulot, ou pendant une période compliquée, on veut des solutions qui nous permettent de produire moins d’efforts. Pour d’autres, c’est tout un style de vie…
    …Ce qui est le cas de Tsuyu Mendou, une employée de bureau qui tente toujours de se simplifier la vie… même si pour cela il lui arrive fréquemment d’emprunter des raccourcis. Bon, à la fin, les choses sont faites et bien faites, mais enfin, il y a une façon de faire, normalement. Cela peut scandaliser son entourage ! Tsuyu s’en fiche. Du moment qu’elle se régale !
    – Ne culpabilise pas d’être fainéante…
    – Oh je culpabilise pas !

    Eh oui, aujourd’hui on parle une fois de plus d’une « série d’appétit » japonaise, ce sous-genre qui n’en finit pas de me ravir. Et de me donner matière à vous rebattre les oreilles avec des titres de séries dont vous n’entendez quasiment jamais parler ailleurs, alors qu’il faudrait. Pour de multiples raisons !
    Au passage, pour la 712e review consécutive sur ce thème, je continue de m’étonner qu’en France on ne se soit jamais emparées du concept de « série d’appétit », alors qu’on se vante tellement de notre patrimoine gastronomique, mais bon.

    Mentsuyu Hitori Meshi, puisque c’est d’elle qu’il s’agit dans la review du jour, s’intéresse donc à Tsuyu et ses pratiques culinaires un peu à part. Tsuyu n’est cependant pas exactement le même genre de flemmarde que Hana, l’héroïne de Hana no Zubora Meshi. Ce n’est pas qu’elle soit prête à manger n’importe quoi pourvu que ça demande peu d’efforts, c’est surtout que ce qu’elle veut manger, elle cherche à le préparer avec aussi peu d’efforts que possible. Il y a une nuance.

    Elle se traduit principalement par l’utilisation quasi-systématique de mentsuyu, une préparation vendue toute prête normalement utilisée comme base à d’autres plats, mais qui généralement représente l’alpha et l’omega de l’assaisonnement pour Tsuyu. Un peu comme d’autres avec le Maggi, dont on ne citera pas les noms. Moi, c’est de moi qu’il s’agit. Tout ce que je mange est à base de Maggi. Je mourrai probablement jeune mais je mourrai heureuse. Pour Tsuyu Mendou, le mentsuyu (et vous aurez, au passage, sûrement remarqué que le nom choisi pour l’héroïne ne saurait être accidentel) remplace la sauce de soja, la marinade pour yakitori, le fond de sauce pour les pâtes, tout. Chaque fois qu’elle commence à cuisiner, elle s’imagine danser et chanter une mini-ode à la gloire du mentsuyu, parce qu’il sait tout faire. Je soupçonne une compagnie vendant du mentsuyu d’être derrière tout ça, mais on n’aura hélas pas le temps de mener l’investigation aujourd’hui sur un potentiel sponsorship, ni de parler de la longue et délicieuse histoire du product placement à la télévision japonaise. Je maintiens que c’est louche.
    Bref, Tsuyu coule une histoire d’amour parfaite avec son mentsuyu… mais chaque fois qu’elle parle de ses prouesses en cuisine, on la regarde d’un drôle d’œil. Au bureau, c’est l’assistante de la présidente, la très délicate, suprêmement polie, et infiniment gourmande Iriko Togoshi, qui s’en étonne le plus. Iriko est tout le contraire de Tsuyu : c’est une jeune femme qui n’aime rien faire à moitié, et qui met beaucoup de soin dans les repas qu’elle prépare pour elle-même ainsi que pour son mari. Pourtant, Iriko n’est pas une snob : si les choix culinaires de Tsuyu la surprennent, elle ne les juge pas vraiment, et apprécie son enthousiasme ainsi que le fait qu’elle se montre si inventive pour économiser ses efforts. Et puis, la joie de vivre de Tsuyu est communicative, et elles ont au moins ça en commun, d’aimer cuisiner, même si c’est fait différemment.
    La présidente de leur compagnie, l’excentrique Mme Yaranai, trouve les procédés de Tsuyu très drôles ; le collègue qui occupe un bureau à côté de celui de Tsuyu, Tsutomu Hokabe, est quant à lui un gourmand qui adore acheter des plats tous faits et ne voit pas l’intérêt de cuisiner pourvu de se remplir la panse (si vous vous posez la question : évidemment que l’acteur choisi pour ce rôle est gros, et il l’était probablement aussi dans le manga…). Tsutomu ne semble pas avoir remarqué qu’une autre collègue, Mai Shirota, est éperdument amoureuse de lui ; Mai s’avère également être une passionnée de nutrition et de santé. Du moins on nous le dit, mais ça ne se sent pas encore trop dans ce premier épisode.
    Bref avec tout ça, les conversations sur la nourriture vont bon train à longueur de journée, mais ne vous en faites pas, Mentsuyu Hitori Meshi n’a pas oublié l’essentiel : nous montrer la graille.


    Bénies soient les « séries d’appétit ».
    Vous pouvez cliquer pour agrandir, mais à vos risques et périls.

    Dans le premier épisode, Tsuyu va cuisiner deux fois. Une première fois, selon ses méthodes habituelles, elle va concocter des spaghettis aux champignons et au poulet, en deux temps trois mouvements. Elle cuit même les spaghettis au micro-ondes ! Et naturellement, utilise du mentsuyu comme sauce. Toutefois, à force de discuter avec ses collègues et notamment Iriko, Tsuyu a la conscience qui commence à la travailler. Ne serait-elle pas trop flemmarde ? C’est au point qu’une apparition prenant la forme d’Iriko fasse irruption dans sa cuisine, et ponctue son temps devant les fourneaux d’expression surprises et/ou navrées quant aux raccourcis culinaires empruntés.
    Le lendemain, Tsuyu est encore plus intimidée par Iriko, la vraie cette fois, lorsque celle-ci l’invite à partager les délicieux sandwiches qu’elle a préparés pour la pause déjeuner. Intimidée oui, mais pas au point de refuser ! Tsuyu se sent inspirée par les délicieux sandwiches en question, et en plus un sandwich, eh bah, c’est relativement simple à faire ! Alors le lendemain, pour son jour de congés, elle tente de répliquer les sandwiches en question… mais voilà, c’est beaucoup plus de travail que ce à quoi elle est habituée. Le fantôme d’Iriko va lui apparaître à nouveau pour l’inciter à faire quelques efforts…

    Bon, ce n’est pas de la grande télévision, ça c’est sûr. Au même titre que ce n’est pas de la grande cuisine. C’est fait exprès, je vous ferais dire.
    Ce que manigance Mentsuyu Hitori Meshi est assez transparent : derrière sa petite dramédie sans prétention, la série donne des idées de repas simples pour essayer d’acheter moins de plats tous prêts, et se donner un peu plus de mal que la moyenne sans se fouler. En témoigne, d’ailleurs, son utilisation très particulière de la structure classique de la « série d’appétit » : le point d’orgue de l’épisode est non pas atteint en mangeant, mais en cuisinant. D’ailleurs Mentsuyu Hitori Meshi est l’une des séries du genre les moins intéressées pour décrire l’expérience consistant à manger, et son vocabulaire à ce sujet est squelettique !
    Je persiste à penser qu’une compagnie de mentsuyu a financé la série (et/ou le manga à son origine) plus ou moins secrètement, mais il n’y a pas que ça : Tsuyu essaie de se donner le moins de mal possible au moment de la préparation, mais aussi de se laisser très peu voire pas du tout de vaisselle à faire ensuite. L’idée motrice de la série est vraiment : « par pitié, ça prend autant de temps de mettre quatre ingrédients dans une poêle que de commander sur Uber Eats, faites au moins ça ». Le voilà, le message. Aucune surprise. C’est juste fait par le biais de la fiction pour avoir l’air légèrement moins infantilisant qu’une émission « non-scriptée ». L’évolution des pratiques culinaires sert ici d’horizon en matière de character development : Tsuyu qui se demande si elle ne pourrait pas faire ne serait-ce qu’un tout petit plus que d’habitude… et Iriko qui, ma fois, se demande aussi si elle ne pourrait pas faire un peu moins. Je vous rassure, l’interrogation d’Iriko ne dure pas longtemps ! Mais c’est intéressant que l’épisode ait inclus ces hésitations.

    Mentsuyu Hitori Meshi est tellement investie dans sa mission, qu’elle va jusqu’à nous fournir la recette en fin d’épisode… que les fansubs ont, il faut le dire, pris grand soin de traduire dans le détail, et joliment. On les en remercie parce que c’est pas de Netflix qu’on pourrait en attendre autant.
    Parfaitement : ni oubli ni pardon.

    Empruntez les raccourcis, nous dit Mentsuyu Hitori Meshi ! Au moins dans un premier temps, histoire de prendre goût à faire juste un peu plus d’efforts que d’habitude. Puis un peu plus. Puis un peu plus…

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  • Pente glissante

    12 août 2023 à 19:58 • Telephage-o-thèque •

    On ne compte plus les séries se déroulant dans des salles de classe. Ce ne sont pas les angles qui manquent, qu’il s’agisse de parler de résultats académiques, de harcèlement scolaire, ou plus simplement du quotidien d’une tranche d’âge. On trouve même des séries qui s’y installent pour raconter des histoires de fantômes !
    Tout ou presque peut être raconté à travers une salle de classe, et la série israélienne Shat Efes (projetée et récompensée sous le nom de The Lesson à CANNESERIES, mais aussi parfois évoquée sous le titre anglophone de Zero Hour, une traduction littérale) l’a bien compris. A travers la confrontation entre un professeur d’éducation civique et l’une de ses élèves mal dans sa peau, la série s’attaque… ma foi, à quasiment tous les sujets à la fois. Tout part d’un échange en cours, qui fait boule de neige.

    Lian est une adolescente qui ne pourrait pas plus ressembler à une adolescente : elle parle fort, elle a des idées arrêtées, et elle est profondément insécure. Comme elle a une grande gueule, elle se traine une réputation d’élève difficile, même si en réalité, l’épisode introductif de Shat Efes offre une vision plus nuancée de son attitude.
    En cours de grammaire, un jour, elle pose une question que sa prof trouve insolente ; l’échange a vite fait de monter en intensité, et afin de couper court à la discussion pour en revenir au cours, Lian est envoyée dans le bureau du proviseur. Ulcérée parce qu’elle a eu l’impression d’être réduite au silence alors que sa question lui semblait légitime, Lian a mauvaise mine lorsque son professeur d’éducation civique, Amir, la croise dans le couloir. Il l’encourage à expliquer la situation, et pensant bien faire, offre un compromis : si elle peut présenter, lors de son prochain cours avec lui, un sujet de débat enrichissant pour la classe, il intercèdera en sa faveur.
    Tout ce qu’elle a à faire, c’est de préparer un sujet… mais Lian a d’autres choses à l’esprit. Parce qu’elle est adolescente, parce qu’elle a un crush pour son camarade de classe Asi, parce qu’elle est grosse et en conflit avec son propre corps… Au dernier moment avant le cours, elle tente désespérément de penser à quelque chose. Rien à faire. Comme Amir lui indique qu’il refuse de reporter cet exercice à plus tard, sans quoi leur accord est caduque, Lian improvise.

    La scène dans la classe d’Amir dure 10 minutes. Et 10 minutes, dans l’ambiance claustrophobique d’une salle de classe où la tension monte, c’est vraiment beaucoup. Surtout au sein d’un épisode d’à peine un peu plus d’une demi-heure !
    Sur le moment, Lian improvise donc, et évoque la présence d’élèves arabes à la piscine, qui auraient harcelé sexuellement plusieurs des ados juives présentes. Très vite, la conversation s’oriente moins vers le harcèlement verbal que sur le fait qu’il proviendrait d’Arabes. Lian est lancée : il faut interdire la piscine aux Arabes ! Amir essaie de l’orienter sur la question du Droit, de lui faire comprendre que si le harcèlement à la piscine va à l’encontre de ses Droits, alors il ne fait pas plus sens d’enfreindre les Droits d’autrui… Rien à faire. Pire, lorsqu’il essaie de démontrer par l’absurde que son raisonnement est une pente glissante qui a déjà été suivie par d’autres, et qui conduit à des atrocités que les élèves juives ne peuvent que réprouver, ni Lian ni la plupart de ses camarades (y compris Asi, dont le frère est récemment décédé dans un attentat) ne saisissent l’ampleur de leur dissonance cognitive. « Les Arabes dans l’océan », se met à chanter la classe, parce que l’extermination d’un peuple leur apparaît comme légitime dans ce cas précis. Lian est galvanisée par le soutien de sa classe (ignorant ses camarades arabes), et Amir, décontenancé et poussé dans ses retranchements, a des paroles plus que malheureuses. Il critique Lian pour son manque d’humanité… et fait référence à son poids.

    Cet incident pourrait n’être qu’anodin, il marque pourtant le début d’un processus. Lian, furieuse que quelqu’un ait mentionné à voix haute ce qu’elle fait tant d’efforts pour dissimuler, et convaincue d’être dans son bon droit et d’avoir affaire à un professeur déplorable, est plus remontée que jamais. D’autant qu’elle a pour une fois le soutien de toute une classe, et même l’attention d’Asi. Amir, lui, a l’impression d’avoir échoué en tant qu’éducateur, et le fait que sa vie privée soit également complexe (il vient de divorcer depuis quelques mois à peine, et gère la garde partagée de ses deux enfants, qui vont également au lycée), n’a pas forcément les idées claires. Il est aussi profondément chamboulé par les idées extrêmes auxquelles ses élèves sont si promptes à adhérer, surtout à quelques semaines de leur circonscription militaire. Certes, les deux parties ont leurs torts dans le déroulement de l’échange, mais n’était-ce pas à l’adulte de mieux gérer la situation ?
    Les choses ne vont pas en rester là. Bientôt, les maladresses et mauvaises idées s’accumulent, et voilà que Lian poste sur les réseaux sociaux une video parlant de l’incident… où elle a taggé des instances politiques et gouvernementales.

    C’est comme assister à un accident au ralenti. Shat Efes fait du très bon boulot dans son bothsiderism (je ne pensais pas dire ça un jour !), montrant comment ce sont principalement les circonstances personnelles qui conduisent à l’emballement. Toutefois, il n’y a pas d’atténuation sur le fond : il reste terrifiant que certaines choses puissent être pensées, dites, partagées et soutenues. Amir n’avait pas réalisé, au début de son cours, avant de demander à Lian le résultat de ses réflexions sur un sujet de débat, à quel point son discours allait être suivi d’effet…

    De nos jours, en Israël (…et ailleurs), ce pouvoir peut aussi être corrosif, et les réseaux sociaux se transforment en machine à extrémiser et à attiser les passions. Shat Efes, bien-sûr, n’a pas encore souligné dés son premier épisode toutes les nuances de son conflit ; mais il ne fait aucun doute qu’il ne porte pas, pas vraiment, sur un professeur d’éducation civique et une de ses élèves mal dans sa peau.

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  • Tapestry of lies

    11 août 2023 à 22:17 • Dorama Chick •

    Quiconque a connu un harcèlement prolongé connaît bien ce sentiment : une impression mêlée d’impuissance et de toute-puissance. La première est réelle, ravivée à chaque incident, et bien souvent est clairement énoncée par la personne qui torture pour souligner son emprise ; la seconde est un fantasme, mais, dans l’ivresse de la douleur, elle semble réelle aussi. C’est parfois la seule chose qui aide à tenir : cette impression de comprendre les tenants et les aboutissants mieux que quiconque, de posséder une volonté quasi-surnaturelle, d’être capable de démêler les fils de l’univers alors même qu’ils se resserrent autour de votre cou.

    Et puis, vient la promesse. La promesse qu’on se fait à soi, qu’on ne partage avec personne si ce n’est quelques objets inanimés ou corps célestes. La promesse qu’on se fait d’employer cette toute-puissance pour se venger de l’impuissance. Il peut se passer des mois, des années, des décennies même, pendant lesquelles cette toute-puissance imaginaire continue de nous propulser vers l’avant. Un avant bien précis. Elle remplace la guérison, mais pour être honnête, il y a des choses dont on ne guérit jamais de toute façon. Et puis, un jour, elle s’estompe. On n’en a plus besoin, une fois qu’on a réellement acquis une forme de contrôle véritable, plutôt que rêvée. Parfois même, elle disparaît complètement.

    Trigger warning : agressionS psychologiques, physiques et sexuelles.

    C’est un stade que les héroïnes de revenge drama, bien-sûr, n’atteignent généralement pas. Dans le premier épisode de The Glory, par exemple, Dong Eun n’a pas guéri. Au contraire, elle a engagé toute son illusion de toute-puissance dans un but et un seul : la revanche. Au centuple.

    Je n’avais initialement aucune intention de regarder la première saison de The Glory (en anglais dans le texte), ni lorsqu’elle a été lancée en décembre dernier, ni lorsqu’elle s’est achevée au printemps. Avec le temps (pour ne pas dire « avec l’âge »), il y a des genres dont je réalise que je me porte mieux quand j’en suis éloignée, et les revenge dramas en sont.
    Ils ont tendance à ne pas faire appel à mes meilleurs souvenirs… et, souvent, à mes meilleurs traits de caractère non plus.

    Devant un revenge drama, il est naturel, et encouragé, de souhaiter que la vengeance ait lieu. Je ne dis pas que cela ne se produit jamais, mais il est quand même bien rare qu’à un moment donné de la série, l’ex-victime assoiffée de revanche reçoive l’épiphanie dont elle a vraiment besoin, celle qui lui fait réaliser que quelle que soit la douleur infligée à autrui, les nôtres ne s’en trouvent pas effacées pour autant ; la poussant à faire demi-tour. C’est peut-être la conclusion qui émergera une fois la vengeance accomplie (« même après avoir fait tout ça, je souffre encore »), mais rarement avant. Il n’y a pas de demi-tour. Alors dans l’intervalle, rien ne retient son geste. Si une personne le tentait, elle serait, d’une façon ou d’une autre, dépossédée de toute capacité d’interrompre le plan. Du côté des spectatrices, on verrait une interruption comme un problème ou un danger, certainement pas comme une résolution pacifique. Personne ne veut que la victime aille en thérapie et vive sa vie ! On veut du sang. Plus ou moins figurativement, selon les séries. Tout ce qu’il reste à faire, inexorablement, est de regarder la collision se produire. S’il n’y a pas de collision, il n’y a pas de série !
    …Sauf que les revenge dramas ne montrent pas cela comme inévitable, comme une conséquence d’un traumatisme, non. Les revenge dramas cherchent l’assentiment des spectatrices, leur engouement, leur joie même, lorsque cette revanche enfin se matérialise. Dans le fond, on a toutes en tête quelqu’un qui nous a causé une forme de tort, même si ce n’est pas aussi grave que dans la série (en tout cas espérons-le), et qu’on voudrait faire payer. Alors, par le truchement du revenge drama, elle va payer. Avec jouissance, c’est donc ce que le public célèbre : chaque étape qui nous rapproche du moment où, avec sadisme (mais un sadisme motivé, c’est promis !), on va lui faire payer, et avec elle toute personne que nous rangeons dans la même catégorie. Et. C’est. Bien. Fait.
    C’est en grande partie l’essence de ce qui se joue dans un revenge drama… et je n’aime pas vraiment ce que cela me fait ressentir. C’est cathartique et c’est bien ce qui me fait peur ! Je préfère penser que j’ai arrêté de fonctionner à partir du principe qu’un jour, j’accomplirai une forme de revanche ; mon peu d’énergie est ailleurs.

    Ajoutons à cela que je suis aussi très, très moyennement motivée par les primetime soaps s’intéressant aux riches. Et ne nous trompons pas, dans The Glory comme dans la plupart des séries en son genre, on parle ici des riches. Des ultra-riches, même.
    Il n’y a pas vraiment d’accident dans le fait qu’un revenge drama oppose presque toujours une protagoniste dont le statut de victime n’a pas commencé avec la violence elle-même, mais avec une condition sociale défavorable, face à quelqu’un dont le statut de bourreau se double d’un statut social rendant intouchable. Le revenge drama est l’arme des faibles, et cette faiblesse est forcément au moins en partie socio-économique : sinon tout ça irait au procès et on n’en parlerait plus. Presque par nécessité scénaristique, on prend sa revanche contre les puissantes de ce monde. Les scénarios élaborés de vengeance, ils s’appliquent d’abord et avant tout, voire même exclusivement, à celles dont plus ou moins instinctivement on reconnaît la puissance ; la vraie. Cela fait généralement partie de la revanche, d’ailleurs, de s’infiltrer ou de s’élever à leur niveau. Par conséquent, les revenge dramas sont des guerres qui ont lieu sur le territoire des bourreaux, non des victimes. Symboliquement c’est nécessaire… et aussi, pour des raisons plus réalistes : une série se vend plus facilement lorsqu’elle se passe dans de magnifiques manoirs plutôt que dans des bas-fonds crasseux. Bonne chance pour faire du product placement dans des appartements miteux !
    Et du coup bien souvent, les séries de ce genre se reposent en grande partie sur ce qui fait l’essence des soaps dans de nombreux pays : l’excès de luxe. On peut le critiquer, mais on va quand même le montrer ! Or, ces histoires m’intéressent très, très modérément. Et j’ai déjà vu SKY Castle… M’en est pas resté grand’chose, mais je l’ai vue.

    Dans le cas de The Glory, on a tous ces tropes qui se combinent au fur et à mesure d’une introduction à la fois poignante et sans surprise.
    En 2004, Dong Eun a vécu un calvaire au lycée, entre les mains d’une bande de pestes menée par Yeon Jin, une adolescente issue d’une famille extraordinairement aisée. Sa tortionnaire a poussé les choses très loin, encourageant ses amies à la brûler avec un fer à souder ou l’agresser sexuellement ; jamais elle n’a commis ces atrocités elle-même, bien entendu. Mais personne n’est dupe… Abandonnée par les adultes qui auraient dû l’aider (sa mère, absente et cupide ; son prof principal, qui semble privilégier sa tranquillité et son avancement ; l’infirmière scolaire, même), Dong Eun subit les exactions pendant un temps, avant de finalement quitter le lycée en milieu d’année scolaire…
    …Pour réapparaître en 2022. Pas n’importe où : au sein de l’école dans laquelle est inscrite la fille de Yeon Jin. Elle y fait sa rentrée comme professeure !
    The Glory ne fait pas de grand mystère de cette mise en place ; elle fait vaguement mine de provoquer un léger haut le cœur vers la fin de l’épisode, lorsque la totalité du plan de son héroïne nous est révélée. Mais cette révélation n’est pas présentée comme un twist, en aucune façon. C’est surtout l’occasion de s’offrir un cadre narratif permettant de raconter l’Enfer autrefois vécu par Dong Eun aux mains de Yeon Jin et ses complices.

    Ah, oui… Il y a autre chose que je n’ai pas encore mentionné, et que je trouve difficile devant les revenge dramas. C’est l’aspect torture porn que prend la backstory de la victime-devenue-redresseuse-de-torts. Car enfin, il faut bien prouver qu’elle a été victime, et pour cela les séries lésinent rarement sur la reconstitution des détails.
    C’est la principale fonction de ce premier épisode : détailler chaque nuance de la souffrance infligée jadis. Il faudra bien ça, pour justifier des souffrances bientôt infligées en retour ! Il faudra bien ça, pour que les spectatrices puissent juger du bienfondé de ce désir de vengeance. Il faudra bien ça pour apprécier (…dans tous les sens du termes) combien Dong Eun a dédié sa vie à obtenir cette revanche. The Glory ne nous épargnera pas grand’chose, et il est difficile d’imaginer, au sortir de cet épisode inaugural, qu’un détail sur les actes de cruautés de 2004 ne nous ait pas encore été révélé. S’il y en a un, il est bien caché, le fourbe.
    Non seulement The Glory ne se retient pas vraiment dans ce qu’elle montre des actes infligés, mais dans leurs conséquences non plus. Il y a des scènes terrifiantes pendant lesquelles Dong Eun souffre intensément, notamment de ses brûlures. Bien-sûr, cela sert à fournir une matérialisation du traumatisme vécu. On souligne par ce biais combien la douleur ne s’arrête pas après avoir quitté le lycée où sévissent ses bourreaux. Mais le même choix de The Glory qui consiste à montrer les brûlures (bras et jambes au moins) conduit aussi à montrer l’horreur de leur cicatrisation, d’autant plus insupportable qu’effectuée sans aide médicale. Voir Dong Eun tenter d’apaiser temporairement ses plaies avec un soulagement déchirant (le genre qui ne fait que souligner sa détresse) a de quoi remuer l’âme.
    C’est fait avec brio, mais c’est bien là le problème. Parce que je me passerais bien des évocations qui vont avec. Les revenge dramas comme The Glory comptent sur un facteur d’identification pour fonctionner (voir aussi : « on a toutes subi une forme de tort au moins une fois »). Sauf qu’évidemment quand on s’identifie réellement, ça ouvre des plaies que The Glory n’est pas venue pour panser.

    Alors pourquoi avoir quand même tenté de regarder The Glory ? Eh bien, pour ne pas mourir idiote, je suppose. Difficile de nier que les revenge dramas (comme tous les genres télévisuels reposant pour tout ou partie sur les différences de classe, dont la fiction sud-coréenne ne se lasse pas d’explorer) constituent un export presqu’aussi florissant en ce moment que les romcoms. The Glory, une série de Netflix ; 3inching Boksu, une série de Disney+ ; Eve, une série de tvN ; Chaeboljib Maknaeadeul, une série de JTBC… en l’espace de quelques mois, quatre revenge dramas ont démarré sur les écrans sud-coréens, et y ont fait pas mal de bruit. Or, désormais, quand des séries fonctionnent en Corée du Sud, vous pouvez être certaines qu’elles vont être vues bien au-delà !
    Aussi, pendant une grosse partie du mois de juillet, je n’ai été qu’à moitié surprise que Youtube me fourgue par camions entiers des extraits de ces séries. Les montages se succèdent, insistant… soit sur l’aspect torture, soit sur la revanche lorsqu’elle est obtenue. Vous imaginez mon inconfort. Dans les Youtube Shorts, en particulier, on n’en finit pas de voir des moments-clés de ces revenge dramas. Je n’ai apparemment pas fait défiler mon écran assez vite, ou j’aurais dû bloquer la première chaîne qui m’a suggéré de tels extraits (puisque bloquer est le seul langage que les plateformes comprennent). Visiblement je n’ai pas eu les bons réflexes et me suis vite retrouvée ensevelie. En même temps, ça m’a changé des extraits de Suits, que l’algorithme aime également d’un amour fou (surtout maintenant que ça marche sur d’autres diffuseurs…).
    Et de toute évidence, je suis aussi très facilement influençable ! Du coup, j’ai cédé, comme souvent, aux appels des extraits. Si ces séries sont si populaires, je n’allais tout de même pas les ignorer !

    Encore une expérience téléphagique dont je ne ressors pas grandie. Comme souvent, je m’en veux. Après coup. Une fois que c’est trop tard. Une fois que je me déteste. Une fois que je me suis endormie une nuit ou deux en essayant métaphoriquement de soulager mes propres brûlures. Je n’apprendrai donc jamais. Au moins, je ne fomente pas un plan machiavélique pour obtenir vengeance. Non, je ne mange plus de ce pain-là… le temps s’en chargera pour moi.
    Hey, j’ai dit que je ne croyais plus à la revanche : j’ai rien dit sur le karma.

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  • Gardens of Good and Evil

    6 août 2023 à 21:47 • Review vers le futur •

    Après plus de 6712 articles, j’ai un peu de difficulté à me souvenir de tout, mais je suis à peu près certaine que ce que je vais faire aujourd’hui est une première dans ces colonnes : une review d’anime.
    En règle générale, je n’ai plus le temps (et plus vraiment l’envie) de m’intéresser à l’animation. Quand j’étais ado, l’animation japonaise m’intéressait, et j’avais commencé à collectionner quelques manga, mais je trouvais quand même plus facile de ressentir des émotions sincères devant des séries en live action. Alors, à mesure que je m’investissais dans ma passion pour ces dernières, il a fallu faire des choix… ils n’étaient pas si cornéliens, dans le fond.

    Cette semaine pourtant, je suis tombée par hasard sur un extrait de Tengoku Daimakyou (ou Heavenly Delusion de son titre anglophone, utilisé par son distributeur international Disney), une série qui apparemment a fait un peu de buzz au printemps. L’extrait en question était saisissant, à la fois beau et cruel. Étant toujours un peu à la recherche d’une série de science-fiction intéressante, j’ai commencé à ouvrir mon moteur de recherche préféré, dans l’espoir à la fois d’en savoir plus et d’évacuer l’idée de regarder la série (j’avais prévu d’autres choses !).
    Naturellement, si je suis devant vous ce soir, c’est parce que même la lecture assidue du wiki de la série (et du manga qui lui a donné naissance) n’a pas réussi à étancher ma soif. J’ai donc regardé le premier épisode, et suis bien partie pour regarder le reste de la saison. Même en m’étant spoilée !
    Comment en suis-je arrivée là ? Eh bien il faut dire que…

    …Tengoku Daimakyou est vraiment, vraiment bien fichue. Visuellement, on est devant quelque chose qui très souvent évoque le détail des films Ghibli, notamment avec des arrière-plans très détaillés. L’emphase placée sur la nature (notamment la différence entre une nature manucurée et domestiquée d’une part , et une nature sauvage et envahissante d’autre part) fait vraiment plaisir à l’œil, et souligne les intrigues ainsi que les grands thèmes de la série. Toutefois, ce n’est pas qu’une question d’esthétique.

    Lorsqu’elle démarre, Tengoku Daimakyou a deux intrigues principales.
    D’une part, elle suit le quotidien des élèves de la Takahara Academy, une institution construite comme une utopie. Les élèves (dont les âges vont vraisemblablement de l’enfance au début de l’adolescence) reçoivent la meilleure éducation possible dans des classes à petits effectifs où les enseignants sont des robots, bénéficient d’un large espace vert sous une coupole artificielle, et ont accès aux meilleurs soins. Il ne semble pas être un hasard que plusieurs (potentiellement toutes) les élèves disposent de capacités spécifiques et surhumaines ; on verra par exemple que Mimihime possède un don de prescience, ou que Taka est un athlète avec des réflexes et une capacité musculaire hors du commun. Ces dons, toutefois, ne sont pas l’objet de leur éducation, qui laisse beaucoup de place aux loisirs et la vie en communauté. Cette intrigue est vécue principalement du point de vue de Tokio, également élève à Takahara. Dans le premier épisode, Tokio reçoit un message secret lui parlant du « dehors du dehors ». Or, Tokio ne semble avoir jusque là jamais imaginé que le dehors (soit le jardin verdoyant sous la coupole) pouvoir avoir un dehors…
    D’autre part, et c’est le plus gros morceau de ce premier épisode, nous suivons deux autres personnages, en apparence sans connexion avec la Takahara Academy. Dans un monde post-apocalyptique, deux ados ou jeunes adultes tentent de survivre. Maru, encore jeune mais capable de se battre, s’est apparemment offert les services de Kiruko, qui lui sert de garde du corps dans leur périple. Qu’il s’agisse de campagnes où la nature a repris ses droits, ou de villes désaffectées, la vie au Japon semble avoir été impactée par une catastrophe terrible, mais suffisamment ancienne pour ne pas poser de risque immédiat aujourd’hui. Non, les dangers viennent (comme presque toujours dans un monde post-apocalyptique) des autres humaines, comme en témoigne la rencontre de notre duo avec des sortes de brigands.

    Tandis que Tokio s’interroge (et, à sa grande surprise, obtient de la directrice de Takahara la confirmation qu’il existe effectivement un dehors au dehors), le premier épisode suit donc Maru et Kiruko dans leur parcours à travers le pays. A la recherche de quoi ? Du « paradis », apparemment, bien que le tandem ne sache pas vraiment ce que ce nom pourrait désigner précisément. Dans la foulée, Kiruko en profite pour chercher deux hommes dont elle a gardé la photo (mais ne connaît le nom d’un seul), qui semblent importants.
    Plus intéressant, ce monde post-apocalyptique semble compter à l’occasion quelques monstres, les « hiruko ». Ces dévoreurs de chair humaine sont dangereux, mais Maru et Kiruko semblent en capacité de les tuer.

    Sûrement qu’en savoir un peu plus sur l’univers de Tengoku Daimakyou avant de regarder ce premier épisode a un peu aidé à l’apprécier, pour être honnête. Savoir ce que certaines choses réservent a du bon, et je l’oublie parfois tant il est rare (voir quasiment impossible) que je sois spoilée sur ce que je regarde.
    J’ai été un peu surprise de voir que la série se ménageait des moments de calme, voir des pauses humoristiques, vu ses thèmes et ce que je savais de l’orientation de son intrigue. Il y a un peu de nudité, aussi. Mais dans l’ensemble, l’essentiel est ailleurs. Dans cette opposition entre une existence protégée mais limitée, et une autre dangereuse mais libre. Dans cette opposition entre ce qui est perçu comme artificiel et naturel. Dans cette opposition entre une société joyeuse et une autre sans foi ni loi. L’exploration de ces thèmes n’est pour l’instant que superficielle, bien-sûr, étant donné que la tâche de ce premier épisode est de toute évidence de faire les présentations. Mais c’est envoûtant de se laisser prendre dans toutes les formes que prend ce conflit pour le moment.
    L’épisode, hélas, s’interrompt sur un cliffhanger qui n’en est qu’à moitié un, vu qu’il augure plus d’une scène d’action à venir que d’autre chose. Ce qu’il y a d’étrange à avoir lu sur Tengoku Daimakyou avant de l’avoir regardée, c’est qu’au lieu d’avoir le sentiment de connaître la réponse à de nombreuses questions, j’ai au contraire hâte de voir comment elles seront posées… et ce n’est pas exactement ce que cette fin d’épisode promet. Cela dit, en un sens, elle remplit son office, parce que j’ai quand même envie d’avancer dans la série pour aller au-delà de cette inévitable scène d’action…

    Souvent je me morfonds que les séries asiatiques de science-fiction, et en particulier japonaises (puisque c’est un pays dont je consomme beaucoup de séries), osent si peu les sujets post-apocalyptiques. On a eu l’occasion de le dire, dans leur grande majorité, les séries de genre nippones sont plutôt des high concepts (bien que la tendance se soit estompée depuis mon article sur le sujet). Une part de cela est, sans conteste, d’origine industrielle : quand on produit quatre saisons télévisuelles par an, et des séries qui ne sont diffusées que pendant trois mois, on n’investit pas le même degré  d’effort de production, en particulier côté effets spéciaux.
    …Une autre, dans le fond, est peut-être tout simplement due au fait qu’il existe une autre industrie que le live action pour porter ces projets : l’animation japonaise est, de toute évidence, un secteur en constante ébullition. Adapter un manga comme celui, éponyme, à l’origine de Tengoku Daimakyou, n’a pas vraiment de sens ailleurs que dans le domaine de l’animation. Il y a des choses qui sont visuellement plus difficiles à faire porter à une distribution humaine. Pour être honnête, ce n’est pas juste logique : c’est aussi souvent préférable. Pour avoir essayé de regarder le premier épisode de la série de science-fiction coréenne Taegbaegisa ce weekend, et avoir eu envie de me suicider à la petite cuiller, je peux comprendre que le live action ne soit pas toujours la réponse adaptée… à une adaptation.
    …Ce qui, une fois combiné, fait que j’ai pas mal questionné mes choix ce weekend, au bout du compte ! Peut-être que je pourrais remettre en question un peu plus souvent ma règle du « live action ou animation, il faut choisir » que je ne le fais. En tout cas pour le moment, j’ai mis ce principe dans ma poche avec un mouchoir au-dessus, et je vais attaquer le reste de la première saison de Tengoku Daimakyou. Pour le reste, on verra.

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  • Cauchemar en cuisine

    5 août 2023 à 18:54 • Telephage-o-thèque •

    Souvent je parle du timing comme d’une force puissante, incontrôlable par nature, capable de changer totalement notre perception d’une série. Des expériences comme celle que je viens d’avoir avec le premier épisode de la série française Cuisine interne me confortent régulièrement dans cette idée.
    Cette série avait été lancée à la fin de l’année dernière, sans trop de bruit en tout cas pas dans mon coin d’internet, par 13eme Rue. Je n’y avais que modérément prêté attention, aussi bizarre que cela puisse paraître aujourd’hui. Mais voilà que ce mois-ci, sur l’un de mes sites préférés (vous savez lesquels…), les épisodes de Cuisine interne sont apparus. Épiphanie soudaine : « hey, c’est une série qui se passe dans un restaurant, parfait pour moi ! », forcément.
    Surtout après une deuxième saison de The Bear me laissant avec un manque à combler. Timing, je vous dis.

    Résultat ? Eh bien résultat, évidemment, Cuisine interne est notre sujet du jour, en attendant que je fasse main basse sur les épisodes suivants.

    A quelques heures de l’ouverture de son propre restaurant, la cheffe Adriana Soukho est sous haute pression. Elle a tout investi dans ce projet… Même ce qu’elle n’avait pas ! Elle n’a ainsi pas les moyens de payer les ouvriers qui travaillent sur son chantier, en particulier parce que son partenaire en affaires, Gunther, est aux abonnés absents. Cela ne fait qu’ajouter au stress du challenge qui l’attend. Tant de restaurants se plantent…
    Avec l’ouverture chaotique du Ballast, Adriana s’est pourtant fixé un but ambitieux : elle veut une étoile. Elle a l’expérience pour, elle a la capacité de travail pour, elle a même quelques connexions pour ! Ce qui lui manque, c’est de prouver, notamment à une critique gastronomique venue faire son profil et qui s’avère peu emballée, qu’elle peut délivrer une expérience haut de gamme.

    Les heures s’égrènent, le stress d’Adriana augmente, et toujours pas de trace de Gunther. Le voilà qui finalement réapparaît, et impose à Adriana qu’une partie de poker privée se passe dans le sous-sol du restaurant. Privée… et illégale. Cette partie est organisée par Jeff et Angèle Rubens, un frère et une sœur entourées de mystère, qui ont convoqué quelques « baleines » pleines de fric. Elles ont aussi décidé de tenir leur partie au Ballast, le soir de l’ouverture, parce qu’elles n’ont pas le choix, et qu’elles avaient moyen de faire pression sur Gunther.
    D’ailleurs Gunther lui-même force la main d’Adriana, comme ça le cycle est complet.

    Le soir de l’ouverture du restaurant, voilà donc qu’Adriana, sa sœur Stella qui fait le service, sa petite équipe en cuisine, et Gunther (je suppose), doivent ensemble composer avec l’occupation envahissante des Rubens. Angèle, l’organisatrice avisée, et Jeff, qui assure la sécurité, ont en effet toutes sortes de règles rigides auxquelles le Ballast et son staff doivent se plier au dernier moment. En outre, Jeff a l’air d’être prompt à passer aux menaces de violence, et l’ambiance de l’ouverture s’en ressent.
    Mais Cuisine interne n’est pas exactement là pour nous parler de cette étrange dynamique ! Alors que tout le monde commençait lentement mais sûrement à trouver son rythme, quelque chose se produit dans le Ballast. Je ne vous gâche pas la surprise, même si Cuisine interne elle-même n’en fait, il est vrai, pas le plus grand des mystères vu la structure de son premier épisode.

    Moins une série culinaire qu’un thriller en milieu culinaire, Cuisine interne conserve plusieurs des atouts qui font l’intérêt des séries sur la haute gastronomie. On y trouve notamment, en filigrane de ce premier épisode, les hésitations classiques autour de la création d’un plat (d’autant plus hésitantes qu’un leak survenu juste avant l’ouverture du Ballast oblige Adriana à inventer une œuvre en un temps record). Et puis, comme chacune sait, il y a une règle inébranlable en matière de séries se déroulant dans un restaurant : l’établissement doit toujours, TOUJOURS être en crise. Et là on ne peut pas dire qu’on manque de crises !
    Je ne suis pas encore très liée à la plupart des personnages (ce premier épisode a beau en introduire un certain nombre, on ne nous fait vraiment ressentir que la perspective d’Adriana), mais en attendant, Cuisine interne réussit en tout cas l’exercice difficile d’une introduction réussie. Elle joue à deux reprises la carte du retournement de situation, et s’en tire bien, parce qu’elle semble avoir un but précis plutôt qu’une simple envie de nous surprendre. Je soupçonne de toute façon que l’aspect dramatique ne soit pas celui qui l’intéresse le plus… Tant que la tension est palpable et qu’on continue plus ou moins de parler de nourriture, je n’y vois pas d’inconvénient !

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  • Les jeunes de nos jours

    4 août 2023 à 16:42 • Dorama Chick •

    Le démarrage de la saison estivale nippone (le Japon ayant, rappelons-le pour celles dans le fond qui ne suivent pas, un pays avec quatre rentrée télévisuelles par an) est toujours l’occasion de tester toutes sortes de séries, et… de trier le bon grain de l’ivraie.
    Vous allez vite comprendre dans quelle catégorie ranger Saikou no Kyoushi, une série de NTV qui a démarré à la mi-juillet. Je n’en fais d’ailleurs aucun mystère : c’est tout-à-fait puant. Derrière le synopsis sur le voyage dans le temps se cache un bon gros propos réac, que je m’apprête à décortiquer avec vous. Après tout, c’est vendredi, on a bien le droit de se faire plaisir à tirer à vue sur les navets.

    Le scénario de Saikou no Kyoushi (« la meilleure prof ») est… allez, disons « chaotique », par charité ; cet esprit charitable ne durera pas, profitez-en.

    Au départ, il y a un meurtre : Rina Kujou, une professeure de lycée désillusionnée (elle en a marre de se faire accuser de harcèlement par ses élèves chaque fois qu’elle intervient dans leur vie…) est poussée d’une balustrade, le jour de la cérémonie de remise de diplômes. Dans sa chute, elle n’a pas le temps d’identifier qui l’a poussée, mais entraperçoit un ruban qui lui confirme que la personne qui veut sa mort vient d’obtenir son diplôme au sein de la Classe D. Or, la classe D, c’est la classe dont Rina était la professeure principale cette année ! Une de ses élèves tente de la tuer ?!
    Au lieu de mourir, toutefois, la voilà ramenée exactement un an en arrière, ne demandez pas comment ni pourquoi, ça n’intéresse personne. Toujours est-il que la voilà le jour de la rentrée des classes, devant… la classe D.

    Lorsqu’elle réalise ce qu’il s’est produit, forcément, Rina regarde sa classe d’un drôle d’œil : qui donc parmi cette trentaine d’adolescentes est sa tueuse ? Bonjour la paranoïa. Elle prend une grande décision : si l’une d’elles a quelque chose à lui reprocher, alors tout faire pour être la meilleure prof au monde ! Quoi que veuillent ses élèves, elle le fera…
    …Et ça tourne mal en moins de dix minutes, parce que la classe D, ce sont les cancres et cas sociaux du lycée ; ces petites teignes ont vu arriver le pigeon. L’immense générosité de Rina s’arrête donc là, et elle change de tactique : désormais elle va être sans pitié ! Cela se matérialise dans le premier épisode par une décision d’aider Kanau Ugumori, une élève de sa classe qui est harcelée par ses camarades. Et ce, par tous les moyens possibles, même illégaux…

    Non mais, je vois bien ce que Saikou no Kyoushi essaie de nous dire. Derrière l’excuse de « la classe D ce sont les pires élèves du lycée, c’est pour ça que tout est permis », on voit bien la veine conservatrice qui pulse sous la peau de la série. La bonne vieille rangaine de les-jeunes-de-nos-jours-sont-intenables-et-il-va-falloir-employer-les-grands-moyens, c’est un classique. Les sanglots longs de Rina dans la première scène, lorsqu’elle se plaignait que les élèves hurlent au harcèlement à la moindre contrariété, est d’ailleurs du même tonneau. Les élèves sont en tort par défaut, toutes, dans leur ensemble. On sait très bien qu’en réalité, ce discours s’applique à absolument toute la classe d’âge, et c’est bien le cas ici.  En l’occurrence, le premier épisode de Saikou no Kyoushi prend bieeen la peine de même blâmer les élèves brimées qui en réalité n’ont pas pris activement part au harcèlement, et ont « juste » regardé ailleurs en espérant que ça ne leur tombe pas dessus. Non, on vous dit, tout le monde est pourri jusqu’à la moelle. La nuance c’est pas notre job.
    Au passage, il est apparent que la série ne s’intéresse qu’à mater le comportement des jeunes, pas leur scolarité. La première scène le prouve : la classe a majoritairement obtenu son diplôme de fin d’études, tout cancres que soient les élèves… Ce n’est donc pas tant d’éducation que de rééducation qu’il est question ici.

    En plus d’un propos nauséabond, on sent que cette histoire de voyage dans le temps, c’est plus un prétexte qui permet quelques deus ex machina qu’autre chose. Et téléphagiquement, c’est dur à excuser.
    On en a la démonstration quand, à peu près à la moitié de l’épisode, Rina se souvient soudainement que Kanau va mourir et que dans la timeline d’origine, elle avait assisté à son enterrement. Tout aussi soudainement, elle se met en tête d’empêcher la mort de la gamine, alors que ça a été loin d’être sa première pensée (ou deuxième, ou troisième) après être revenue dans le passé. On voudrait nous faire croire qu’en même temps qu’elle a eu la révélation que ses élèves ne comprenaient que la dureté, elle allait sauver la seule qui soit une victime ? A d’autres. Si Saikou no Kyoushi était honnête avec elle-même, elle admettrait que la digue est tombée, et qu’après avoir été humiliée par certains éléments de sa classe, la fameuse « meilleure prof » a décidé de faire sauter tous les verrous. Ce volte-face est presque contradictoire : dans une scène vers la fin de l’épisode, Rina va annoncer qu’elle s’en fiche si quelqu’un la tue, elle protègera Kanau au péril de sa vie… Elle chantait un refrain différent pendant la première moitié de l’épisode, donc l’abnégation est quand même relative ! On peut décider que c’est un moment d’évolution pour Rina, de la même façon qu’elle fait évoluer ses méthodes (filmant ses élèves à leur insu, les menaçant directement, etc.), mais il faut quand même admettre que le revirement est rapide, et quasiment incongru. A minima, s’il est motivé par autre chose que de la rancœur, il est mal expliqué.

    Pire, il ne s’agit pas d’une série qui veut vraiment utiliser le voyage dans le temps comme une façon de réparer l’histoire, mais plutôt comme une béquille quand Rina a besoin d’une information qu’elle peut aller piocher dans la timeline d’origine. C’est un procédé qui apparaît à quelques reprises déjà dans le premier épisode, et qui n’augure de rien de bon pour la suite.
    C’est de la fainéantise, soyons claires. Plutôt que de faire opérer à Rina un examen de conscience profond, on prétexte cette histoire de meurtre et de retour dans le temps pour l’inciter à essayer de nouvelles méthodes « pédagogiques » extrêmes. Ce n’est pas Rina qui a échoué, ce sont les lycéennes qui sont trop mauvaises, vous comprenez ? La réévaluation par « la meilleure prof » de ses pratiques ne vient pas d’elle-même, mais de facteurs extérieurs, et ça a tout de suite beaucoup moins de valeur dramatique, surtout si ce n’est pas interrogé par la série. Cela sert juste à établir à quel point ces mômes sont too far gone pour mériter sa gentillesse. Plus largement, Rina ne remet pour le moment rien en question à propos d’elle-même (elle doit devenir intraitable à cause de la dureté des élèves… pas parce qu’elle est un paillasson), et cette paresse coûte même aux intrigues secondaires.
    Par exemple, cette absence de questionnement de soi se perçoit aussi dans sa vie privée. Elle sait que dans la timeline d’origine, son mari va divorcer d’elle comme au milieu de nulle part. Pourtant, ça lui semble anecdotique. Elle paraît avoir non seulement accepté ce fait comme une évidence, mais en plus ne s’être jamais demandé si elle avait pu avoir un rôle dans son départ. « Pourquoi est-il parti » n’est pas juste une question de sa vie intérieure à lui, qui paraît impénétrable, ce devrait être une interrogation sur leur couple, et donc la responsabilité que porte Rina dans ce couple. Mais non.
    Pourquoi ce mari qui a l’air gentil et aimant devient tout d’un coup distant et se barre en lui laissant les papiers de divorce sur un coin de table ? Peut-être que les épisodes suivants se poseront la question, qui sait. Mais vu l’ambiance générale de la série, j’ai plutôt l’impression que Rina va réussir à empêcher ce divorce, pas questionner son rôle dedans.

    Ajoutez à tous ces problèmes une longue séquence bavarde et ridicule en fin d’épisode, et vous aurez compris que Saikou no Kyoushi n’est pas venue pour faire dans la dentelle. Elle est juste bonne à déblatérer des horreurs sur ces saloperies d’ados qui ont perdu tout sens des valeurs, et placer la fameuse « meilleure prof » dans une situation d’échec qui ne peut jamais être sa faute. Après tout, les ados de la classe D ne sont, je cite, « plus vraiment des humaines ».
    Bon bah voilà, comme ça c’est dit.

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  • Take Five Sept

    31 juillet 2023 à 21:27 • Take Five •

    Ce mois de juillet a vraiment filé. Nous voilà déjà rassemblées pour un nouveau Take Five ! Les articles n’ont pas manqué ce mois-ci (j’étais même plutôt en forme vers la fin juillet), mais ne croyez pas que mes visionnages se sont arrêtés là ! J’ai aussi picoré d’autres premiers épisodes de série, à une exception près, puisque l’une des reviews qui va suivre avait initialement été écrite en juin, puis oubliée.
    Ok c’est la honte. Mais pour ma défense, c’est vraiment une série dont j’ai rien à péter.

    Comme des gosses (2022)

    Je m’étonnais un peu de n’avoir pas vu beaucoup de retours sur cette comédie, diffusée l’été dernier sur M6 (et apparemment en cours de rediffusion sur 6Ter cet été). C’est rarement bon signe. Normalement je préfère regarder la série originale avant l’adaptation, mais vu que les chances de mettre la main un jour sur De Luizenmoeder relève du néant, et qu’en plus je sentais arriver la grosse bouse, pourquoi se mettre la rate au court-bouillon ?
    Effectivement, c’était vraiment pas la peine de s’inquiéter : Comme des gosses est le fiasco annoncé. Cela faisait à peine 2 minutes que l’épisode avait commencé qu’on avait droit à une conversation entre un proviseur et une prof justifiant le harcèlement de la part d’un élève, et encourageant même à suivre l’exemple de Macron. « A votre place, je laisserais faire. N’oubliez pas que si dans quelques années, si jamais vous avez un contrôle fiscal, vous serez bien contente d’avoir gardé contact avec le petit Emmanuel. Et allons plus loin : on en connaît même qui sont devenues Première Dame ». J’ai vomi sur mon clavier, suis allée prendre une douche à la javel, et après avoir avalé plusieurs doses d’antibiotiques, ai tenté de finir l’épisode. Les vignettes suivantes (il n’y a pas réellement d’intrigue) n’étaient pas pires que la première. C’est le mieux que je puisse en dire. Ah, ça, n’est pas Abbott Elementary qui veut.

    Deadloch (2023)

    Toute la planète semble faire le forcing pour Deadloch en ce moment. Vous me direz, pour une fois qu’une série australienne fait le buzz, on ne va pas se plaindre…! Alors faisant entorse à ma règle d’éviter les séries policières, j’ai suivi le mouvement ; et je suis au regret de vous annoncer qu’effectivement, c’est pas mal. Sur le papier, Deadloch est assez similaire à plusieurs autres polars (scandinaves ou non), et suit l’enquête qui commence après la découverte d’un corps nu sur la page d’une petite ville de Tasmanie, dont la série porte le nom.
    Dans les faits pourtant, il y a des nuances d’importance. Par exemple, la distribution principale est exclusivement féminine ; Dulcie Collins, qui est la protagoniste centrale, officie depuis 5 ans au commissariat de Deadloch, où elle vit avec sa compagne Cath, une vétérinaire qui a de grands projets pour leur retraite (une ferme renouvelable). C’est Dulcie qui est en charge de l’enquête pendant les 24 premières heures… jusqu’à l’arrivée de quelqu’un détaché de Darwin. Cette personne s’avère être Eddie Redcliffe, qui contrairement à ce qu’on pourrait croire est une femme (…une information que Cath aurait aimé avoir). Hélas Radcliffe n’en a rien à foutre ni de la victime, ni de l’enquête, ni même de Deadloch dont elle espère décamper aussi vite que possible. A cela encore faut-il ajouter Abby Matsuda, une policière inexpérimentée et timide, mais passionnée, pleine de bonne volonté et passionnée par le true crime. Toutes sortes de personnages secondaires viennent également s’ajouter à tout cela, dépeignant une petite ville certes paumée et excentrique, mais désireuse d’essayer d’entrer dans le 21e siècle pour garder sa pertinence dans un monde qui change.
    Et c’est vraiment cet univers qui fait la différence, parce que beaucoup de personnages sont légèrement ridicules (à mon sens Radcliffe l’est un peu trop, et j’ai hâte que la série l’humanise un peu plus), à la limite de la caricature mais suffisamment bien écrits pour que cela s’ajoute, en réalité, au sentiment d’exaspération de Dulcie. C’est que, avant, elle était enquêtrice, et pour une raison qui dans ce premier épisode n’est pas encore détaillée, elle est venue se mettre au vert à Deadloch. Sans que cette vie ne lui déplaise, elle ressent vraisemblablement une part de frustration que la série utilise pour souligner à quel point cette enquête est mal menée, et combien Dulcie est la seule à prendre les choses au sérieux. Il y a peut-être un peu de crise de la quarantaine là-dedans, aussi. En tout cas, grâce à ses personnages et son ton, Deadloch parvient à éviter certains clichés du polar (le fait que la victime découverte nue soit un homme est une surprise explicitement admise par les dialogues), et à offrir une expérience qui est plus légère qu’à l’accoutumée, sans verser dans la parodie. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? A mon corps défendant, je suis obligée de reconnaître que ça fonctionne.

     Haus Kummerveldt (2023)

    Luise est une jeune femme créative, intelligente et… un peu morbide. Ce qui ne s’arrange pas lorsque son père s’écroule sous ses yeux, à la table du petit-déjeuner, un beau matin. Dans les jours qui suivent, c’est son frère aîné Veit, revenu spécialement de l’école militaire, qui reprend le manoir familial en main. Et soudain, toutes les velléités artistiques de Luise ne font aucun poids contre les convenances : il faut lui trouver un mari. Haus Kummerveldt se déroule en effet au 19e siècle, et elle n’a pas son mot à dire.
    C’était un peu marrant de découvrir Haus Kummerveldt au beau milieu de mon visionnage de La legge di Lidia Poët, parce que les deux séries ont certaines choses en commun en théorie, mais sur ce qui est essentiel, elles ne se rejoignent pas du tout. Là où la série italienne est un portrait nuancé d’une existence contrariée, mais taillé pour un format grand public, Haus Kummerveldt est une espèce de rêve fiévreux à la réalisation allumée, et à l’héroïne absolument indomptable, dont l’écriture n’apparaît pas tant comme une vocation que comme un exutoire. La rébellion féministe qui bouillonne dans cette série est palpable dés le premier épisode (quand bien même une partie de cette rébellion est inspirée par la consommation de diverses substances !), sublimée par la réalisation chaotique et inspirée, et… absolument parfaite pour arte, qui la propose sur son site. En fait, je ne sais pas comment mieux le formuler : c’est exactement pour diffuser des séries comme celle-là qu’arte existe.

    Host Souzoku Shichaimashita (2023)

    Le synopsis de cette nouvelle série estivale est relativement simple : une trentenaire à la vie un peu en panne perd le dernier membre de sa famille, un oncle qui avait été là pour elle à la mort de sa mère. Ce qu’elle ignorait en revanche, c’était que tonton gérait un « host club » ! Elle en hérite donc, et dans le premier épisode, se pose le cas de conscience autour du choix à faire : en devenir la gérante, ou pas ? Bon, il n’y a pas de série si Kumiko n’accepte pas, vous en conviendrez. Toutefois l’épisode ne bazarde pas la question, et la lie intimement à la réalité de ce qu’est l’existence de Kumiko au moment de cet étrange héritage : employée comme assistante dans une boîte de marketing, elle n’a jamais réussi à évoluer vers un rôle créatif et est donc frustrée. En outre, toute sa vie semble être au boulot, et elle n’a pas vraiment de vie sociale non plus (…en particulier, pas de petit-ami). Il semblerait donc évident pour elle de se saisir de l’opportunité, mais… mais, eh bien, c’est un host club. Ethiquement, ça lui pose un problème sur le principe, car elle trouve ce travail malhonnête. N’est-ce pas tromper les femmes que de leur faire croire à une attirance juste pour qu’elles paient des tournées d’alcool hors de prix ?
    Toutefois, après une soirée entre collègues qui l’a épuisée, voilà que Kumiko se laisse happer par un charmant inconnu, qui d’abord l’emmène dans un bar à chicha, puis, sans qu’elle ne prenne garde à leur destination, l’ammène dans le host club où il travaille. Déçue, Kumiko va pourtant être visitée par plusieurs hosts, chacun ayant son charme et sa spécificité bien à lui. Kumiko change-t-elle d’avis ? Toujours pas. Mais elle est choquée d’apprendre que par le plus grand des hasards, elle a atterri dans le host club dont elle a hérité ! Elle a donc pu rencontrer sans idée préconçue les hommes avec lesquels elle travaillerait si elle acceptait. Il faudra encore quelques efforts, notamment de la part d’un host plus âgé tenant également des fonctions administratives, Naoki, pour la convaincre. La série peut enfin commencer, et, franchement, ne s’en porte que mieux pour avoir prix le temps de détailler ce dilemme.
    Des fictions sur les host clubs, ce n’est pas ça qui manque, mais celle-ci m’a charmée. Malgré le ton de dramédie, j’aime l’interprétation nuancée, un peu douloureuse, que fait Yuki Sakurai de Kumiko. Et puis la galerie de personnages, surtout le staff du club, est intéressante… J’ai des questions concernant le traitement de Rui, notamment. Host Souzoku Shichaimashita a été diffusée pendant la saison printannière, et les sous-titres viennent de commencer à apparaître, donc c’est encore frais ; on verra bien où tout cela mène…

    Valeria (2020)

    Haha, ça alors, vous allez rire : j’avais une review préparée pour juin, dans laquelle je vous disais que la série espagnole Valeria revenait sur Netflix pour une troisième et dernière saison « au début du mois »… et je ne l’ai jamais publiée ! J’ai juste oublié qu’elle était là, en attente de relecture… Du coup on en parle maintenant, sinon après ça, c’est poubelle.
    Il faut dire qu’en trois ans d’existence, je n’avais jamais jeté un oeil à la série. J’avais cru comprendre qu’il s’agissait d’une réponse espagnole à Sex & the City (même si, vu le nombre de séries similaires à travers le monde ces 20 dernières années, les réponses ressemblent de plus en plus à un écho), ce qui m’avait poussée à la mettre très bas sur ma to-watch list, mais le mieux reste de se faire une opinion par soi-même. Parfois il ne faut pas croire les impressions superficielles que l’on a d’une série. Et puis, on ne se prétend pas passionnée de série sans avoir au moins la curiosité d’y jeter un oeil soi-même ! J’ai donc lancé le premier épisode de Valeria en me disant, eh, ça se trouve, je vais tellement aimer le premier épisode que je vais me faire l’intégrale pile au moment où elle s’achève. Timing parfait.
    …Et donc c’est une réponse espagnole à Sex & the City, et j’ai pas aimé du tout. Au juste, je ne sais pas pourquoi j’espérais autre chose. Comme les premières saisons de la série de HBO, la série est très focalisée sur Carrie, je veux dire Valeria, une autrice qui a une panne d’écriture monstrueuse, mais hélas un compte en banque affamé. La différence majeure (et c’est heureux, sinon ça se serait vu) est que Valeria n’est pas célibataire. Petit problème : ce premier épisode n’en a mais alors, tellement rien à foutre, qu’on lui trouve tout de même un enjeu amoureux dans le dernier tiers de l’épisode introductif. Vous me direz, peut-être que l’intention est d’explorer la perte de désir, la fatigue du couple, la tentation de tromper… Pour le moment ça donne surtout l’impression que Valeria ne sait pas raconter son histoire sans introduire ce genre de choses. C’est d’autant plus tragique à mon sens que les trois autres protagonistes ont des vies dont la problématique individuelle est à peine survolée (surtout la pauvre Nerea, à qui il n’arrive rien à part être lesbienne et louper son train), on boit ensemble, on se parle à longueur de journée sur WhatsApp ou équivalent, et au final, vous l’aurez compris, il n’y a strictement rien qui se dise dans Valeria qui n’ait déjà été cent fois répété. Si au moins cet épisode faisait mine de s’intéresser au processus créatif de Valeria (ou absence de), ça serait intéressant, mais même pas. On n’est pas là pour ça, et du coup, moi je suis pas là du tout.

    C’est tout pour moi ce mois-ci, mais je ne désespère pas qu’un jour quelqu’un me parle de ce qu’elle a regardé…?

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  • De l’autre côté de l’écran

    30 juillet 2023 à 21:08 • Review vers le futur •

    Lauro Valente est un auteur de telenovelas brésiliennes très en vue, qui s’est au fil des années essayé à la réalisation et même à la production. Le lancement de sa nouvelle série, Rebote do Destino (« le rebond du destin »), est accueilli avec intérêt par la profession, tant le succès en est quasiment assuré. Ce soir-là, la série a droit à une avant-première devant tout le gratin de l’audiovisuel brésilien, venu assister à la fois à une projection du premier épisode, et à un discours du Maître.
    …Sauf que Rebote do Destino n’est pas une série de Lauro Valente. Pendant des mois, elle a été pitchée, écrite, réécrite, et même castée par sa protégée, la jeune scénariste Isabel Padilha. Tout dans la série vient d’elle, à part, eh bien, le crédit. Le fameux mentor qu’elle admirait tant lui a volé son travail, opéré quelques modifications superficielles, et vendu le projet sous son nom. Elle n’a aujourd’hui plus que ses yeux pour pleurer.

    Le soir de l’avant-première, Isabel est là, dans la salle, la rage au ventre. Malgré les avertissements de son ami Denis, un acteur de la série, elle est bien décidée à…
    …Eh bien, euh, elle décidera sur le moment, on verra. Mais elle va le faire, ça c’est sûr ! Lauro ne l’emportera pas au Paradis.

    Le premier épisode de la série brésilienne Novela a un objectif plus complexe qu’on ne pourrait le penser. Certes, il s’agit de présenter Isabel et Lauro, et la dynamique qui les unit (ou plutôt les désunit). Cependant sa mission est aussi d’introduire un certain nombre d’éléments qui auront leur importance bien plus tard. Et ces choses-là ont en commun de concerner… Rebote do Destino.
    La telenovela fictive est en effet d’une importance capitale. Non seulement elle représente la motivation principale des deux protagonistes centrales, mais elle constitue aussi le terrain sur lequel la bataille entre Isabel et Lauro va se dérouler. C’est que, au risque de vous spoiler (en même temps le matériel promotionnel s’en était déjà plutôt bien chargé), à la fin de l’épisode, Isabel se retrouve happée dans Rebote do Destino ! La voilà soudainement dans les décors colorés de la série, dans la peau d’une des protagonistes, supplantant au passage une actrice de la distribution.
    Il va donc lui falloir naviguer les intrigues qu’elle a elle-même créées (mais qui ont été modifiées par Lauro au moment du tournage) dans les épisodes suivants.

    Il faut dire qu’elle n’a pas vraiment le choix, surtout qu’elle est évidemment arrivée là par accident, et que pour le moment il n’est pas évident qu’il existe un moyen de sortir de la telenovela. Cela dit, c’est un bon moyen parfait de se venger : en influant directement sur les intrigues, Isabel a enfin le pouvoir de créer !
    Car en effet, le premier épisode de Novela s’achève en nous délivrant les codes de cet étrange phénomène : Isabel peut prendre des décisions de façon autonome à l’intérieur de la série. Et, du coup, elle a la possibilité d’influencer les autres protagonistes, qui évidemment n’ont pas conscience d’être fictives. Elle peut aussi (bien que pour le moment ce soit involontaire) influencer le ton de la série, et donc la réaction du public…

    Par conséquent, Novela s’avère être une proposition plus raffinée que prévu. Se refusant à être une simple parodie du genre (comme Pôr do Sol, par exemple), elle aspire plutôt à être une série sur les coulisses de la télévision de daytime : ses mécanismes industriels, sa création, sa réception… Tant mieux, ça ne lui donne que plus d’épaisseur : la parodie, en série, ça peut vite devenir répétitif.
    Plus incroyable encore, c’est une série qui exige de ses spectatrices une attention double : à la fois à ce qui se passe, maintenant qu’Isabel est dans la série, et ce qui devrait se passer Le premier épisode a en effet pris le soin de semer des indices sur ce que la série, si elle avait été diffusée telle que Laura l’a tournée, aurait dû être. A la fois à l’échelle de la série… et au-delà.
    D’autant qu’à l’origine, quand elle l’a conçue, Isabel voyait Rebote do Destino comme une œuvre télévisuelle révolutionnaire, cassant les codes du genre et renversant les attentes du public. Elle a imaginé un univers étonnant, et je vous assure que rien ne vous a préparé pour les scènes dans la série ; au passage, le production design est absolument dément, je suis fan. De son côté, Lauro est devenu un auteur complaisant, et son vol prouve qu’il n’a aussi aucune sorte d’éthique. Absorbé dans son ego, il est passé en quelques décennies de scénariste audacieux… à producteur plus attentif à son succès qu’à son art. La mise en place de Novela prépare à un affrontement de deux styles radicalement opposés, et par la même occasion, à une réflexion sur le medium tout entier. Qui, au juste, doit être satisfaite par ce qu’il se passe dans une telenovela ? Le genre, souvent mésestimé (c’est historiquement vrai de tous les genres similaires), est pourtant fort de ses richesses. La telenovela est un genre qui a 70 ans et bat toujours des records d’audience, après tout… mais pour combien de temps encore, si les séries n’innovent plus ?

    La lutte pour l’avenir de la telenovela a donc commencé. C’est une promesse intéressante, reste à savoir comment Novela va la tenir, d’autant que contrairement aux séries dont elle parle, sa première saison ne dure que 8 épisodes sur Amazon Prime Video. Quelques autres points restent également à préciser pour elle, après ce premier épisode, qui n’avaient pas le temps d’être explorés très en profondeur dans cet épisode d’exposition déjà dense. Par exemple : Lauro a quand même modifié des ingrédients de la série (et il l’a quand même tournée, ce qui n’est pas rien)… aura-t-on une interrogation sur ce que cet apport peut avoir de bénéfique ? Après tout, il a une expérience qui manque à Isabel, même si elle voit ces modifications comme un sacrilège. Elle reste une novice… Outre sa vengeance, va-t-elle apprendre quelque chose de son côté ? Pour l’instant, Novela n’a pas le temps de le suggérer. Après, je vous accorde que l’épisode ne dure qu’une demi-heure, on ne peut pas tout lui demander d’un coup. Pour l’essentiel, ce premier épisode reste une bonne surprise.
    Le problème évidemment, c’est qu’avec un titre pareil, Novela a peu de chances d’être remarquée par les utilisatrices d’Amazon Prime Video n’ayant pas déjà des atomes crochus avec le genre dont elle porte le nom. Pourtant je soupçonne que quiconque se passionne pour la télévision puisse y trouver son compte. Si vous en avez l’opportunité, je vous en conjure, dépassez vos idées préconçues !

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  • Débordement

    29 juillet 2023 à 22:18 • Telephage-o-thèque •

    Quel avenir quand on a grandi dans le dénuement le plus complet ? Au milieu de Kibera, l’un des plus grands bidonvilles d’Afrique, voilà Junior, Dimore, Ade et Dayo à un embranchement ; le choix qu’ils feront à 17 ans déterminera le reste de leur existence. On n’a pas l’option d’être un gosse bien longtemps, quand on grandit là.
    Le premier épisode de Pepeta met en place l’étau. Il y a d’un côté le foot, une passion joyeuse et peut-être, avec beaucoup de travail et encore plus de chance, porteuse d’avenir. Et de l’autre, il y a le crime, un business peu reluisant mais qui permet de gagner sa vie.

    Trigger warning : violences sur mineur.

    Or, dans Pepeta, il s’avère que parfois les deux chemins se croisent plus qu’on ne le voudrait.

    La série kenyane Pepeta se voit comme un grand ensemble drama. Elle suit non seulement les quatre amis depuis leur enfance jusqu’à l’adolescence, mais aussi toutes sortes de personnages qui s’apprêtent à influer sur leur sort. C’est d’ailleurs la première des leçons donnée par cet épisode introductif : le chemin qu’emprunteront ces quatre garçons ne dépend pas que d’eux. Plus précisément, elle ne dépend presque pas d’eux. En fait, c’est presque comme si…

    Tout commence lorsque les quatre amis, à ce moment-là âgés de 9 ans, décident de regarder la retransmission d’un match de la All African Games. La rencontre est décisive, et oppose l’équipe nationale kenyane à son homologue somalienne. Junior, Dimore, Ade et Dayo sont, comme absolument tout le monde à Kibera, en admiration devant le joueur-phare de l’équipe, Humphrey Biki. Leur héros. Rassemblés devant l’une des rares télévisions du quartier, les gamins se mêlent aux hommes pile à temps pour assister à un coup de maître qui assure à l’équipe kenyane la victoire… quelques minutes plus tard, pourtant, Biki est gravement blessé sur le terrain. Evacué en urgence, il n’assistera pas au coup de sifflet consacrant sa victoire.
    Les quatre gosses ressortent de cet événement avec des étoiles plein les yeux. C’était le match d’une vie ! Même si hélas il faut retourner aux leurs… D’ailleurs, Junior, qui rentre chez lui après son couvre-feu, se fait battre comme plâtre par son père, un religieux intransigeant.
    Le quotidien de Junior et ses copains n’est pas toujours terrible. Il a de bonnes notes à l’école, par exemple ; il y a les potes ; il y a le foot, même s’ils jouent avec un vieux ballon en mousse tout pété. Et puis, il y a Zeze.

    Zeze, c’est l’espèce de grand frère par procuration, le mec cool du quartier, que tout le monde connaît, qui est toujours sympa avec eux, qui leur donne un petit billet de temps à autres, parce qu’il les aime bien.
    …Parce qu’il les aime bien ? Pepeta nous avertit rapidement : sa générosité n’est pas gratuite. En fait, progressivement, Zeze commence à donner des petits jobs aux garçons, comme par exemple compter son argent. Des boulots simples, sans risque, sans rien à se reprocher, contre lesquels il leur donne quelques billets supplémentaires. On ne sait jamais quand ce sera utile, d’avoir des gosses sous la main. Entre deux vols à main armée, se préparer des choix sur le long terme lui donnera un coup d’avance.
    S’il y a bien quelqu’un qui a remarqué son cirque, c’est… Biki. Le footballeur a tout perdu après son match glorieux. Ou plutôt il a tout dépensé en alcool. Et alors qu’il boitille dans les sentiers de Kibera, allant s’acheter une énième bière, il a remarqué Junior, Dimore, Ade et Dayo. Il a remarqué leur enthousiasme à jouer au foot. Il a remarqué qu’ils étaient plutôt doués. Il a remarqué les largesses de Zeze, aussi. Et il sait ce qu’elles signifient. Alors Biki, qui était pourtant au fond du trou, prend une décision qui va changer sa vie. Il vend sa télé, et lance un club de foot pour les gosses de Kibera.

    Malgré son aspect chronique ; en dépit de son montage entraînant ; presqu’à rebours de l’enthousiasme juvénile de ses héros, la première partie de l’épisode introductif de Pepeta est sombre. On sent ce qui se trame. Les quatre garçons, bien-sûr, n’y voient que du feu, mais grâce à la perspective de Biki, les spectatrices, elles, comprennent que le piège est sur le point de se refermer. La série a la bonne idée de ne pas chercher à faire du mystère, mais plutôt de marquer les points d’étape de la glissade ; on imagine sans peine qu’au fil des mois, des années, d’autres petits moments se sont déroulés. L’écriture ne veut pas s’apesantir, juste nous indiquer les moments où, ma foi, ces gamins ont fait des choix sans le savoir.
    Et puis, voilà que l’épisode opte pour un plus grand saut dans le temps. Alors qu’ils ont 17 ans, Junior, Dimore, Ade et Dayo sont maintenant des joueurs de l’équipe de Biki. Et alors que la timeline semble se compresser, Pepeta décide de donner un dernier tour de vis pour serrer l’étau.

    Biki arrive à grand-peine à faire vivre son équipe de sport. Personne n’a d’argent pour rien à Kibera, et certainement pas pour de l’équipement sportif. Toutes les tentatives de l’ex-champion pour trouver un sponsor à son club échouent, lamentablement. Et il est désolé, à la fois pour ces gamins et à la fois pour lui-même, d’en être réduit à quémander pour sauver la vie de ces jeunes. L’urgence est là. Zeze est devenu plus influent. Lui et ses deux sbires tapent plus fort, maintenant, se lançant dans le car-jacking. Au point que l’officier de police Kepha est sur sa piste… A la fin de l’épisode, on lui a même apporté un flingue, qui a l’effet instantané d’empirer son attitude menaçante.
    Lorsque Junior, Dimore, Ade et Dayo viennent toquer à sa porte pour lui demander une faveur, ses yeux brillent. Il leur promet d’acheter les chaussures neuves que personne d’autre ne peut leur payer. Ils lui devront juste une petite faveur… Hébété d’être confrontés à ce qu’ils n’avaient jamais remarqué jusqu’alors, les ados acceptent, bien-sûr. Sans savoir ce que sera la faveur.

    Eux ne le savent pas. La toute première scène de l’épisode, elle, nous l’a dit (oui, le premier épisode de Pepeta est ce genre de premier épisode). Et c’est glaçant.
    Quel premier épisode réussi ! L’écriture est affûtée comme une machette, vraisemblablement soucieuse de ce qu’on pourrait qualifier de big picture, posant la situation avec lucidité ; la naïveté de la première partie de l’épisode est vite nuancée par tout ce qui est délivré à notre regard d’adulte. Les dialogues, en tout cas la traduction, sont un peu moins fins ; mais comme vous l’avez vu, il se passe tellement de choses dans ce premier épisode qu’on peut bien passer sur des répliques d’exposition un peu trop expositionnelles. L’interprétation est, en revanche, au taquet. La qualité d’image est, accessoirement, dans le haut du panier parmi les séries kenyanes qui me sont parvenues, et ça ne fait pas de mal de le noter.
    C’est de la belle ouvrage, et… c’en est même paradoxal. Il est difficile de chanter les louanges d’une série aussi étouffante. Surtout quand on apprend qu’elle est inspirée par l’histoire vraie de Harun « Rio » Wathari, un jeune footballer de Kibera entré dans un gang.
    Aucun gosse ne devrait avoir à faire ces choix. Si on peut les appeler ainsi.

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Fun facts

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