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    30 mai 2023 à 23:38 • Dorama Chick •

    Ce n’est pas tous les jours, et c’est heureux, qu’on voit des séries sur la militarisation de la jeunesse. La Corée du Sud nous en a pourtant fourni un exemple, et elle sait de quoi elle parle, en ce printemps avec Banggwa Hoo Jeonjaenghwaldong. Vous avez peut-être entendu parler d’elle sous son titre anglophone, Duty After School, qui apparemment est également le titre international du webtoon qui l’a inspirée.
    Sa première saison, proposée sous la forme de deux parties, diffusées l’une en mars et l’autre en avril, s’appuie sur plusieurs genres. Teen drama, série de science-fiction, série militaire, horreur même… tout se mélange.

    Trigger warning : tentative de suicide, tentative de viol, aggression sexuelle, PTSD

    Pour être honnête, j’étais partagée quant à l’idée de démarrer cette série. D’abord parce que je craignais la redondance : sur le papier, il me semblait que Banggwa Hoo Jeonjaeng Hwaldong n’était qu’une transposition à un genre différent de ce qui avait fait la (relative) popularité de Jigeum Uri Hakgyoneun quelques mois plus tôt. Troquer des zombies contre des aliens ? Ok, rien de nouveau sous le soleil. Mais… mais d’un autre côté, je ne sais pas résister à de la science-fiction militaire, l’un de mes sous-genres favoris. L’un des sous-genres qui m’a fait aimer les séries, en fait. Donc, eh bien…

    Banggwa Hoo Jeonjaeng Hwaldong démarre au sein de la classe 3-2, en dernière année de lycée. C’est principalement le point de vue de Kim Chi Yeol qui nous sert de point d’entrée : le jeune homme, un peu introverti, observe de loin l’activité de la classe : les filles populaires (et notamment la jolie Lee Na Ra), celles qui le sont moins (comme No Ae Seol), les têtes de classe (l’intello solitaire Jang Young Hoon), les responsables (la déléguée Kim Yoo Jung), les pitres (à l’instar de l’exubérant Woo Hee Rak) ou encore les bourreaux harceleurs (Kwon Il Ha étant résolument le pire). Une classe normale. Parfaitement normale. Etonnamment normale, en fait, vu les circonstances : un an plus tôt, d’étranges sphères violacées sont apparues, suspendues dans l’atmosphères terrestres, immobiles.
    Il est difficile de ne pas voir dans Banggwa Hoo Jeonjaeng Hwaldong une métaphore de l’épée de Damoclès qui pend, à ce jour encore, au-dessus des adolescentes sud-coréennes, comme le font ces sphères alien qui ont débarqué avant que la série ne commence. Le pays est toujours menacé par la Corée du Nord, quand bien même ce conflit ne ressemble pas nécessairement à l’idée qu’on se fait d’une guerre ouverte (ce qui se passe en Ukraine, par exemple). Quelque chose que les jeunes ne peuvent oublier, vu l’ampleur du service militaire dans leurs vies à tous les égards. Banggwa Hoo Jeonjaeng Hwaldong se contente d’employer la science-fiction pour pousser cette logique plus loin, et de se demander : que se passerait-il si cette militarisation de la société sud-coréenne devait s’accentuer encore ? Et, en particulier, si elle devait concerner la jeunesse encore plus qu’aujourd’hui ?
    Ainsi, la vie a continué sous les objets violets dans le ciel. Le premier épisode dépeint une vie normale en-dehors de ce rappel incongru : le lycée, les cours particuliers, les amourettes, et les plaisanteries… L’existence de toutes s’est ajustée à la réalité. Pourtant, celle-ci est sous la menace de nouveaux ajustements, déplaçant une fois encore le curseur de ce qui est normal pour toute une classe d’âge en forçant les lycéennes à suivre un entraînement militaire. Alors, bon, « forcer » peut paraître exagéré : un formulaire leur a été remis, ce n’est pas obligatoire. Mais en offrant des crédits supplémentaires dans la course scolaire, l’institution éducative et militaire sait bien ce qu’elle fait. Et hors de question de faire l’impasse sur quelques points supplémentaires, quand l’avenir universitaire et donc l’avenir tout court se joue parfois à trois fois rien !

    L’entraînement militaire par lequel, du jour au lendemain, la classe 3-2 est forcée de passer, souligne à quel point ces adolescentes n’étaient pas prêtes pour tout cela. Et pourquoi l’auraient-elles été, d’ailleurs ? Leur condition physique est à plusieurs reprises soulignée par des grimaces d’incompréhension, de douleur, d’épuisement. Leur incapacité à comprendre la discipline militaire, également, est reprise plusieurs fois. Mais si la série, parfois, s’en amuse, elle ne la critique pas. Ce n’est pas une façon de dire que les jeunes, de nos jours, sont si dissipées et molles qu’il leur faudrait une bonne guerre. C’est au contraire une façon de démontrer combien leur innocence a été rompue brutalement.
    Cette brutalité ne fait pourtant que commencer, alors que les fameuses sphères violettes changent de comportement. La seconde partie du deuxième épisode entre dans le vif du sujet, opérant un tournant qui emprunte plus aux codes horrifiques qu’à la fiction de guerre. Les paniques successives, le décompte de plus en plus élevé de victimes humaines (dans l’école et… en-dehors), la terrifiante impression que rien ne peut être fait pour arrêter la catastrophe, font bientôt basculer Banggwa Hoo Jeonjaeng Hwaldong dans une atmosphère post-apocalyptique. Bientôt, l’entraînement cède la place à l’urgence, et avec elle, la survie ; la série a la bonne idée de ne pas rester dans l’enceinte du lycée, ce qui certes, met en pause les questionnements sur le rôle des institutions (et donc des adultes) dans le sort des adolescentes embrigadées, mais permet à l’intrigue de ne pas s’enliser.

    Ainsi, la « classe 3-2 » devient le « peloton 2 ». De lycéennes, ses jeunes héroïnes deviennent réservistes, et finalement soldates. Les mois s’éffilochent et les horreurs s’accumulent sous leurs yeux.
    Banggwa Hoo Jeonjaeng Hwaldong s’interroge au nom de ses jeunes protagonistes (et spectatrices) : « et nous, dans tout cela ? » ; si peu de personnages adultes s’en soucient. Qu’advient-il de nos joies, nos peines, nos loisirs, nos centres d’intérêt, nos amours, nos espoirs ? Notre futur ? Quel est le projet pour nous, quand nous subissons ce monde qui s’écroule et qu’il nous faut prendre des précautions dont nos aînées ont été incapables, dans l’urgence ? Bon, inutile de préciser que cette interrogation n’a rien de purement sud-coréenne.

    Au fil de son histoire, découpée en arcs brefs mais vifs de deux épisodes chacun (donc trois arcs dans la première partie, deux arcs dans la seconde), Banggwa Hoo Jeonjaeng Hwaldong adresse tous les sujets courants dans ce type de fiction ; ce n’est pas original, mais c’est efficace. Par moments, l’évolution du peloton 3-2 emprunte des chemins extrêmement banalisés (mais pour quelqu’un qui a regardé l’intégralité de Falling Skies, il n’y a pas vraiment raison de se plaindre). Comme dans les meilleures séries de guerre (et plusieurs autres), la guerre y est montrée comme absurde en plus de violente.
    Sauf qu’ici en particulier, on ne questionne pas sa raison d’être : les sphères SONT dangereuses et l’invasion n’a, a priori, pas été provoquée. Ce qui rend la guerre absurde n’est, à aucun moment, son motif, la défense des vies humaines tombant sous le sens, mais son mode de recrutement. Banggwa Hoo Jeonjaeng Hwaldong dénonce la façon dont les vies des jeunes sont déconsidérées. Le terme de « chair à canon » prend ici tout son sens, et évidemment le fait que cette chair à canon soit mineure au début de l’intrigue joue un rôle prépondérant dans le propos. Au risque de me répéter, il n’est pas rare dans les séries adolescentes de tenir un discours sur l’absence de fiabilité des générations précédentes (l’officier Lee et son adjoint Kim, les deux soldats formant puis accompagnant le peloton 3-2, sont les seuls auxquels on peut faire confiance… et ce sont des anticonformistes). Ce thème est de toute évidence important pour la génération qui est principalement visée par la série, et il est ici bien exploité, parce qu’il s’imbrique parfaitement dans les questions de responsabilité de vie ou de mort.

    Toutefois Banggwa Hoo Jeonjaeng Hwaldong veut aussi aller au-delà, et c’est un aspect vraiment intéressant de son propos, entre deux scènes d’action ou de teenageries : elle interroge le système qui encourage les jeunes à risquer leur vie… sous le prétexte de l’améliorer. Le fait que la vie de ces jeunes ploie sous la pression de ces examens, ça, c’est un problème. Le fait que quelques points de plus pour le concours d’entrée à l’université soit puisse inciter des gosses à accepter un entrainement militaire, ça, c’est un problème. Et le fait que des adolescentes se retrouvent à brader leur innocence au nom d’un avenir qui ne leur est même pas garanti, ça, c’est un problème. Quand elle parle de tout cela, Banggwa Hoo Jeonjaeng Hwaldong en parle incroyablement bien, avec un propos vraiment rare, et précieux. Et sa conclusion tente d’essayer de s’efforcer d’effleurer la dimension socio-économique de la problématique, aussi… avec plus ou moins de bonheur.
    « Pourquoi les adultes nous ont-elles donné des armes ? Elles auraient dû nous empêcher de les tenir » ! Le sentiment de trahison progresse à mesure que les horreurs défilent. Les jeunes recrues de Banggwa Hoo Jeonjaeng Hwaldong comprennent (mais trop tard) qu’on les a sacrifiées. Le rôle des adultes était de les protéger non en leur donnant des armes, mais plutôt en leur permettant de vivre leur jeunesse pleinement, et joyeusement. De faire l’impossible pour que leur seul souci dans la vie reste le lycée, les cours particuliers, les amourettes, et les plaisanteries.

    Parfois difficile à regarder, surtout dans les premières interactions avec les « sphères » (qui en fait ne sont pas sphériques tout le temps… d’ailleurs les effets spéciaux sont vraiment très bons), n’hésitant pas à employer des jump scares et ne reculant pas devant les atrocités (je ne m’attendais pas autant à des prises de vue de corps mutilés, mais on en est là), nerveuse dans ses scènes d’action parce que, quelque soit le degré de maîtrise des armes, il reste toujours un fond de panique… Banggwa Hoo Jeonjaeng Hwaldong aurait pu être l’un de mes coups de cœur de l’année. Elle m’aurait suffisamment tenue éveillée pour obtenir ce titre.
    Seulement voilà, deux choses l’en empêchent. Et ce ne sont pas des petits empêchements.

    D’abord, la seconde partie (celle diffusée en avril) est vraiment, vraiment en-dessous de la première (celle de mars). Honnêtement, on est à la limite de l’accident de parcours. A la rigueur, j’aurais compris le premier arc d’avril si la série n’avait pas eu de conclusion, et que Banggwa Hoo Jeonjaeng Hwaldong espérait revenir pour une nouvelle saison d’ici un an ou deux. Or, comme la série a bel et bien une fin (et oh, croyez-moi, j’y reviens !), on a plutôt le sentiment de jouer les prolongations pour faire du remplissage. Le passage à la prison ? Non mais sérieusement, ya rien qui tient. Sans parler de la kelleyrisation d’un personnage dans la deuxième partie de la série ; ça coûtait pourtant rien de le mentionner vite fait à des fins de continuité. Non vraiment, si vous voulez regarder la série, ya rien de mal à s’arrêter à la fin du 6e épisode et à totalement ignorer la seconde partie de Banggwa Hoo Jeonjaeng Hwaldong, même moi qui suis une puriste ne saurais vous le reprocher.
    Et puis, surtout, je fais partie de celles (et on a l’air d’être assez nombreuses) interloquées par sa conclusion finale. Quand bien même… oui ok, admettons, elle fait sens, si on veut, on peut racler un peu et y trouver du fond… elle gâche quand même un peu la note générale de la série tant elle finit par brouiller le propos. Pire, cette conclusion nous est délivrée, avant de l’annuler, puis de la rétablir, puis l’amenuiser avec une… j’ose à peine vous le dire… séquence musicale finale ?! Je, euh, non, j’ai pas d’explication non plus. D’autant que la chanson ne dit rien que la série n’ait déjà dit plus tôt.

    Si Banggwa Hoo Jeonjaeng Hwaldong n’était pas aussi effrayée par son sujet, ou au moins le ton de son sujet, ç’aurait pu être une très bonne série. Pas parfaite, mais bonne. Genre, facilement capable d’atterrir dans le Top10 de mon année, et je vous dis ça, on n’est même pas encore en juin. Elle avait toutes ses chances, mais cette seconde partie de saison, et la conclusion (pour ne pas dire la chute) ont pas mal ruiné de choses.
    Pour autant, je maintiens ce que j’ai dit : Banggwa Hoo Jeonjaeng Hwaldong tient un propos rare sur la militarisation de la jeunesse, et à la portée dépassant largement les frontières coréennes. Donc je recommande quand même d’y jeter un oeil… si vous avez les tripes.

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  • Supernova

    28 mai 2023 à 21:34 • Telephage-o-thèque •

    Trois enfants, un mari, des amies, un boulot, des projets… Ester a une vie bien remplie, comme beaucoup de quarantenaires. Une vie à la fois banale, et unique, tant elle irradie son entourage de son énergie inépuisable. Il y a beaucoup de vies comme celles d’Ester, mais il n’y a qu’une Ester…

    Sauf que dans le premier épisode de la série norvégienne Etterglød, Ester apprend suite à un frottis de routine qu’elle a un cancer. L’approche d’Etterglød ne semble pas vouloir être la maladie, pourtant. Ce qui l’intéresse est ailleurs, et c’est apparent dés ce premier épisode.

    Les présentations avec Ester, sa famille, son cercle d’amies, son travail et ses passions, se font de façon enlevée. Entourée d’amour notamment avec son mari Arild (elles s’aiment comme au premier jour !), investie dans l’accompagnement qu’elle offre à un patient, gourmande de fêtes et de voyages, Ester est infatigable. Nous faisons connaissance avec elle alors qu’elle prépare d’ailleurs un weekend festif, celui de ses 40 ans : d’abord un repas d’anniversaire avec Arild et leurs enfants (dont deux sont déjà adolescentes), puis, le lendemain au soir, un immense dîner dansant avec l’ensemble de ses proches. Et elle y tient : tout le monde devra être sur la piste de danse ! Même (voire surtout) les râleurs… Sauf qu’au beau milieu du déjeuner familial, elle reçoit un appel de son médecin, qui lui apprend donc (vu qu’elle insiste pour ne pas attendre d’avoir un rendez-vous la semaine suivante) qu’elle a un cancer du col de l’utérus.
    On pourrait penser que tout s’effondre, mais Etterglød ne mange pas de ce pain-là. En fait, Ester est étonnamment forte : elle décide de mettre tout cela de côté, d’autant qu’elle a pour le moment peu d’éléments, et demande à Arild de faire comme si de rien n’était pour le reste du weekend. Il sera bien temps plus tard de s’inquiéter. Sauf qu’évidemment, le couple s’inquiète quand même, même si sur l’insistance d’Ester cette inquiétude est cachée à leur entourage dans les heures qui suivent, la nuit qui suit, la journée qui suit, la fête qui suit. Arild, en particulier, a vraiment du mal à masquer son émotion.

    Quand on regarde le premier épisode d’Etterglød sous le prisme des scènes avec Ester et Arild, on a l’impression d’une nouvelle terrible, mais aussi d’un gros point d’interrogation. On ne sait pas ce qui va se passer : c’est à la fois une source d’angoisse, mais également rassurant. Après tout, un cancer, ce n’est pas nécessairement une condamnation à mort. Sans avoir eu le rendez-vous plus long avec un spécialiste, Ester et Arild ne savent pas encore quel est le pronostic, par exemple.
    …Sauf qu’Etterglød a la bonne idée de ne pas proposer que ces scènes avec Ester et Arild. Et on peut trouver des indices, dans ce qui se passe à l’hôpital ou dans ce qui est dit au-dehors, sur ce vers quoi la série veut réellement se diriger. Par ces multiples allusions, Etterglød ne cherche pas à parler de maladie. Non, son propos va au-delà d’un diagnostic ou d’un traitement. En fait, cet épisode inaugural s’ouvre sur un fantastique monologue d’Arild devant sa classe d’astrophyisique, une audience fascinée à laquelle il explique le fonctionnement des astres : « Une fois apparue, une étoile va continuer à briller pour des milliers d’années. Mais rien ne dure éternellement, pas même une étoile. Après, disons, 10 milliards d’années, l’hydrogène va se dissiper. Et quand une étoile commence à mourir, ça se passe très vite. Mais même dans la mort, cette étoile continue de nous surprendre. Si elle est suffisamment large, cela peut causer ce que l’on appelle une supernova. Et ceci, mes jeunes amies, est l’une des plus belles choses dans cet univers. », et il est là, le sujet d’Etterglød. Dans cette interrogation de notre mortalité, plus ou moins imminente. Dans ce que nous laissons derrière nous.

    C’est même légèrement irritant, pour être parfaitement honnête, parce que dans cet épisode, Ester est une force de la nature, et qu’on s’intéresse finalement assez peu à ses émotions individuellement. Préoccupée par la façon dont Arild prend la nouvelle et est incapable de garder le secret ne serait-ce qu’une journée, obnubilée par son désir de faire la fête et danser comme si de rien n’était, la protagoniste par laquelle tout arrive est, en réalité, un peu absente d’une grande partie du volet émotionnel. Peut-être parce que la série a déjà décidé de son sort, peut-être pour une autre raison, Ester est choquée sur le moment, émue pendant la soirée d’anniversaire, mais guère plus. On n’est pas exactement dans l’inspiration porn, parce qu’Etterglød est un peu plus nuancée que ça, mais il s’en faut de peu. Espérons que les épisodes suivants prêtent mieux attention à son expérience à elle, et pas juste à ce qu’elle personnifie.
    N’empêche que malgré ce défaut, le premier épisode d’Etterglød est quand même touchant. Je comprends qu’elle ait fait impression à CANNESERIES l’an dernier (elle a même reçu un prix sous son titre international, Afterglow). Il a cette patte assez caractéristique des séries dramatiques scandinaves, qui ménagent une forme d’authenticité qui permet d’éviter le mélodrame trop simpliste. Pour le reste, il faudra voir sur la durée.

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  • Ton seul souci, c’est l’école

    27 mai 2023 à 18:23 • Dorama Chick •

    Ce ne sont pas les séries qui manquent, particulièrement en Asie, pour parler de la pression ressentie par les élèves vis-à-vis des examens et diplômes. Il est d’ailleurs assez étonnant qu’au pays du Bac, ces questionnements fassent si peu l’objet de séries entières. En tout cas, qu’il s’agisse de teen dramas classiques dans lesquels les résultats académiques servent de toile de fond, ou de séries s’intéressant plus spécifiquement à cette problématique, il y a l’embarras du choix sur les écrans asiatiques. J’entends bien vous en reparler sous un angle différent prochainement, d’ailleurs, si tout va bien. Si tout va bien.
    Pour l’instant, en tout cas, direction l’Indonésie avec A+, une série lancée cette semaine par Amazon Prime Video. La plateforme, qui s’est implantée il y a moins d’un an seulement dans l’archipel, essaie en effet d’investir dans du contenu original : un peu comme Netflix l’a fait quelques années plus tôt quand elle était dans sa période d’expansion internationale.

    L’approche choisie pour A+, c’est vraiment de parler du stress des concours, en se déroulant dans une école privée très select, la Bina Indonesia School… où les examens blancs sont rien moins que mensuels ! Forcément, ça met la pression, et du coup forcément…

    Trigger warning : violences intrafamiliales, tentative de suicide et suicide.

    Voilà. Au moins ça donne le ton.

    Malgré cet avertissement (qu’A+ elle-même inclut en ouverture de son épisode), pourtant, l’épisode inaugural de la série démarre comme une dramédie colorée et innocente, lorsqu’une lycéenne du nom de Kalypso (dite « Kai ») est envoyée dans un nouvel établissement. De la Bina Indonesia School, elle ne sait rien sinon ce qui en est dit à la télévision : que c’est l’excellence de l’éducation indonésienne. La belle affaire ! Kai n’a pas du tout envie d’être là, et vit ce transfert en cours d’année scolaire comme imposé ; il l’est : cette inscription prestigieuse est en fait l’une des dernières volontés de son père, récemment décédé. Vous le voyez, la priorité de Kai n’est pas vraiment de se préoccuper de ses notes.
    Et pourtant, il va bien falloir. Le système de la Bina Indonesia School est très exigeant à ce sujet : les droits de scolarité sont évalués en fonction du classement établi à la suite de chaque examen blanc mensuel ! La pression est donc double : à la fois les notes, et à la fois les parents, qui s’inquiètent des frais scolaires si ces notes baissent. Cela explique que le classement soit hautement compétitif, avec en particulier quatre élèves qui trustent perpétuellement les meilleures places : Re, Kenan, Aurora et Adinda.

    Dans ses premières minutes, A+ emprunte des ressorts familiers : mettre en place une sorte de « cartel » des quatre élèves les plus en vue de l’école, ça a déjà été fait. Et ô combien : outre le succès international de séries comme Hana Yori Dango, rien qu’en Indonésie elle a déjà eu droit à deux adaptations officieuses ! Et c’est vraiment à la série japonaise que je pensais dans un premier temps, tandis que Thalia (ou « Thal ») sympathisait avec Kai pour lui présenter les complexités de son nouvel univers scolaire. C’est que, il faut tout lui expliquer, à Kai, et notamment de ne pas se mettre à dos les fameuses 4 élèves les plus populaires, dont certaines ont la réputation d’être d’ailleurs très belliqueuses. D’ailleurs en quelques jours, l’adolescente parvient à se mettre à dos plusieurs d’entre elles…
    A cela encore faut-il ajouter qu’A+ est une série lumineuse et colorée, avec des jolies musiques adolescentes et évidemment quelques amourettes. En particulier, Thal en pince pour Kenan, qui en plus d’être très bien classé aux examens est aussi un sportif hors pair et un ancien délégué des élèves. Il est par-fait. Bref, les premières minutes d’A+ pourraient laisser penser qu’on a ici affaire à un teen drama malicieux, dans la droite lignée de la série malaisienne Projek: Anchor SPM.

    Ne vous y trompez pas, ou du moins ne vous laissez pas berner durablement : A+ a bel et bien l’intention de mettre les mains dans le cambouis, et dénoncer les rouages malsains de l’exigence de performance en milieu de scolaire. Sauf qu’elle n’a pas l’intention de le faire avec légèreté, mais plutôt en parlant santé mentale. L’épisode inaugural se conclut ainsi avec l’annonce du classement pour les derniers examens blancs en date, qui conduit à un suicide…
    A+ est claire quant à son propos : elle n’est pas en train de donner dans le mélodrame, mais d’adresser une part importante du mal-être de sa cible. D’ailleurs, à la fin de l’épisode, elle précise : « d’après une étude conduite auprès de 75 collèges et lycées dans 26 provinces indonésiennes, il y a 10 837 élèves qui ont des pensées suicidaires » (les chiffres datant apparemment de 2015). Pour A+, il y a urgence. Une urgence qui fédère au-delà des clivages à l’intérieur du lycée, si j’en crois la dernière scène, et exige que des actions soient entreprises. Et qui va les entreprendre ? Bon, comme souvent, il ne faut pas attendre des adultes qu’elles se bougent, donc comme l’indique le générique, ce sont les élèves qui vont devoir agir. Reste à voir quelle forme cette action va prendre, ce que cet épisode inaugural n’aborde pas encore.

    Si je n’étais pas dans un état d’esprit fragile en ce moment, cette review n’existerait pas ; ou plutôt, elle n’existerait pas en l’état : je vous aurais fait un compte-rendu après avoir regardé toute la saison (elle ne dure en plus que 6 épisodes). Mais là, bon, je ne me sentais pas de le faire, le lancement d’A+ intervenant avec une mauvaise période pour moi téléphagiquement (j’espère vous en reparler à tête reposée), mais aussi personnellement (c’est bientôt la date anniversaire de ma tentative de suicide). Il y a en particulier une intrigue dont je n’ai pas vraiment parlé, et qui me touche beaucoup… je vous renvoie aux avertissements de début d’article.
    Bref, je ne peux pas vous en dire plus sur la série, mais si vous vous sentez de vous y atteler, A+ vous est chaudement recommandée. Dans tous les cas, c’est la fin de l’année scolaire sous nos latitudes, alors prenez soin de vous, et… prenez soin des élèves que vous connaissez, aussi. Pensez donc, elles ne savent peut-être même pas qu’A+ pourrait leur offrir un peu de catharsis.

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  • À chaque génération…

    26 mai 2023 à 22:19 • Review vers le futur •

    En tant qu’adulte, je ne rêve plus vraiment à des choses fantastiques ; les scénarios invraisemblables que j’imaginais ont été noyés, je suppose, dans le flot d’odieuses réalités. Toutes ces aventures incroyables qui me passaient par la tête, que je consignais dans des cahiers à m’en user les doigts, pour lesquelles je dessinais (très maladroitement) des illustrations, et dont j’énumérais dans d’interminables listes autant de caractéristiques que possible, comme pour les rendre plus réelles… elles ne l’ont, évidemment, jamais été.
    Ne faisons-nous pas toutes plus ou moins ça, à un certain âge ? Quand nous quittons une enfance qui consomme l’art pour passer à une adolescence qui veut en créer, par ses propres moyens ? N’est-ce pas une façon de projeter nos espoirs autant que nos angoisses, sur des feuilles de papier Canson subtilisées dans la pochette d’arts plastiques pourtant réservée à l’école ? Je suis terrifiée à l’idée que vous me répondiez que, non, nous n’avons pas toutes fait ça…

    Il fait sens qu’aujourd’hui, des séries comme Stranger Things, Paraíso, Paper Girls ou encore Der Greif voient le jour. Des séries qui se déroulent dans les années 80 à 90, avec de jeunes héroïnes qui y vivent d’incroyables péripéties tout en apprenant à se connaître et à comprendre le monde. Si ça a énormément de sens, c’est que leurs créatrices, nées à la fin des années 70 ou au début des années 80… eh bien, avaient précisément l’âge de ces protagonistes. Et l’âge de rêver de monstres, de magie, de superpouvoirs, de voyages dans le temps, et surtout d’un destin inédit. Il n’y a pas de hasards : aujourd’hui, ces créatrices ont aujourd’hui le pouvoir de créer les séries où ces histoires prennent forme. Et peut-être que si je travaillais dans cette industrie, moi aussi je voudrais créer les séries qui donnent corps à mes rêves éveillés de gamine, avec des monstres, de la magie, des superpouvoirs, des voyages dans le temps, et un destin inédit.
    Certes, pour moi c’était plutôt des batailles dans l’espace, mais soyons réalistes, c’était le fantastique qui dominait l’imaginaire collectif de ma génération.

    Et pourtant, Der Greif n’est pas très certaine que ce destin inédit soit si enviable. Ou disons que, deux décennies étant passées par là, le flot d’odieuses réalités a un peu modifié le regard qu’on pose sur certaines aventures incroyables. Qui deviennent, du coup, un peu plus croyables.

    En 1994, Mark Zimmermann fête ses 16 ans. Tout ce qu’il veut comme cadeau, c’est que son grand-frère Thomas et sa mère soient assises à la même table pour son dîner d’anniversaire. Il faut dire que sa famille est fracturée depuis une dizaine d’années.
    De 1984, il n’a que quelques souvenirs confus de son anniversaire. Le jour de ses 6 ans (ou plutôt dans la nuit), son père l’a tiré brutalement hors de sa chambre, a vidé son coffre-fort dans la précipitation, a mis les deux garçons dans la voiture et, en dépit des tentatives de son épouse pour l’arrêter, a pris la fuite, complètement paniqué. Mais Mark ne sait pas vraiment ce qui a bien pu provoquer cette fuite, ou plutôt, il est difficile de se fier à ses souvenirs tant ils semblent inconcevables : une étrange créature verte dans l’escalier, par exemple, ou… son père s’embrasant spontanément devant lui quelques minutes plus tard. Est-ce que ça s’est vraiment passé comme ça ? Ou, impressionnable et encore enfant, Mark a-t-il plaqué sur un traumatisme les histoires abracadabrantesques que son père lui racontait ? Après tout, cet homme au regard habité était pris d’hallucinations…
    Quoi qu’il en soit, sa famille ne s’en est jamais remise. Pire, les divagations de son père ont été plus tard reprises par Thomas, que sa mère a envoyé en institution psychiatrique dans l’espoire de lui éviter le même destin. Pas étonnant que la famille se soit disloquée. Malgré tout, il poursuit son existence dans la petite ville de Krefelden, dans sa chambre sous les toits, de façon plutôt normale. Il va au lycée (où il a un petit commerce de cassettes audio…), il aide son frère au magasin de disques qu’il tient, et… bon, c’est à peu près tout. Mais c’est déjà pas mal. Et puis il y a cette nouvelle étudiante, Becky, qui avec un peu de chance lui prendra aussi un peu de son temps.

    Der Greif pose, lentement, un univers adolescent plutôt classique, mais qui s’entremêle d’éléments plus inquiétants. La scène qui ouvre la série, présentée comme un cauchemar mais s’apparentant aussi à un souvenir (où est la limite, parfois…?), montre que le fantastique n’y va pas de soi.
    En fait Der Greif emploie ici un trope qui n’est pas étranger à beaucoup de séries en son genre (je pense par exemple à la série britannique Crazyhead, certains épisodes de The Magicians ou Buffy, etc.) en montrant combien l’aspect fantastique ressemble, pour qui n’y croit pas, à des problèmes de santé mentale. S’agit-il d’hallucinations ? Le réflexe du pédopsychiatre qui suit Mark est de dire que oui. Toutefois, les choses ne sont pas toujours explicables par un pédopsychiatre… L’originalité essentielle de Der Greif, toutefois, est d’imbriquer ces mécanismes dans deux autres tropes : Mark est une forme d’élu, mais c’est le cas de tous les hommes de sa famille avant lui… ce qui signifie que ce n’est pas sa seule santé mentale qui est remise en question, mais celle de son frère et de son père avant lui. Bref, il y a une dimension générationnelle à ce questionnement de la folie, qui est d’ordinaire absent de séries similaires. Et absent, en fait, de beaucoup de séries sur la santé mentale aussi. Cet aspect est intéressant, et suffisamment appuyé pour ne pas sembler être un prétexte.

    J’ignore où il conduit, mais dans l’intervalle, pas mal d’autres choses vont nous être montrées. Comme par exemple la découverte progressive qu’après avoir signé la Chronik, ce livre qui se transmet de génération en génération dans le secret, il commence à déverrouiller certaines aptitudes. Ou bien comme lorsqu’il a une (soi-disant) hallucination, dans laquelle Mark est transporté près du repère d’un monstre bipède terrifiant, dévorant des créatures vivantes (et potentiellement ça inclut des humaines…). Est-ce un autre monde ? Est-ce la fameuse Tour Noire dont son père lui parlait enfant ? Quoique peut-être est-ce le même monde que le nôtre, juste un plan différent de celui-ci… Mark n’a pas encore complètement compris ce que lui indique la Chronik.
    Une chose est sûre : ce destin inédit, quand bien même il semble s’accompagner de quelques avantages, est particulièrement effrayant.

    Non, vraiment, je vous avais pas menti, ça fout un peu les jetons. Je sais que je suis un peu sur les nerfs en ce moment, surtout que je regarde autre chose qui m’a un peu mise à vif (j’espère vous en reparler bientôt), mais Der Greif est assez glauque. Son univers emprunte plus à l’horreur qu’à la fantasy, et ça se sent. J’ai vu que la presse allemande évoquait des comparaisons avec Lord of the Rings ou la sus-mentionnée Stranger Things, mais pour moi, visuellement, on est plutôt dans le domaine d’El Laberinto del Fauno. C’est franchement pas la rigolade, et c’est peut-être encore plus angoissant parce que les effets spéciaux y sont limités à peut-être trois scènes grand maximum.
    Bref, Der Greif est clairement une série sur ces aventures incroyables qui faisaient jadis galoper l’imagination, mais passées depuis par un cerveau adulte. Ce n’est pas pour moi dans les faits, mais dans l’esprit je respecte à fond la démarche.

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  • I’m gonna take that mountain

    20 mai 2023 à 20:46 • Zappeur, Zappeur n'aies pas peur ! •

    Quand on me promet qu’une série de TFHein n’est vraiment pas comme les autres séries de TFHein… ma foi, on pourrait penser que j’ai suffisamment d’expérience pour être prudente, après tant de déconvenues passées, mais je tombe dans le panneau à chaque fois. Et puis après, je viens râler ici : tatati, tatata, c’était de la merde et j’ai été bien eue. Bon.
    Une fois de plus tout le Twitter francophone promettait que Les Randonneuses, cette fois, c’était la bonne : une vraie série qui fait les choses bien même si elle est sur TFHein. Bon, la victoire d’une de ses interprètes à Series Mania un peu plus tôt cette année me donnait un peu de tranquillité d’esprit, mais un peu seulement.

    Pour l’essentiel, toutefois, je ne suis pas trop fâchée avec le premier épisode de ces Randonneuses. Et ça, c’est la bonne nouvelle.

    Les Randonneuses, c’est l’histoire d’une expédition organisée dans les montagnes auvergnates par Karen. La jeune femme suit les pas de sa sœur, Eve, qui était la personne ayant initialement organisé ce voyage avec plusieurs amies de chimio. Malheureusement, Eve est décédée avant cette aventure, et Karen part donc à leurs côtés, avec ses cendres qu’elle espère disperser au sommet. C’est un moment intense aussi bien physiquement qu’émotionnellement, donc, d’autant que Sara, Noémie, Patty, Valérie et Morgan sont dans des états de santé variables.
    Il semblerait que chaque épisode suive le point de vue d’une randonneuse différente, mais je n’ai vu que le premier pour le moment. Bien qu’introduisant tout le monde, il s’intéresse principalement à Sara, une femme mariée qui dans ce premier épisode manque de peu de louper le train. Il faut dire que quelques minutes plus tôt, elle a renversé un homme avec sa voiture. Un homme qui est son mari. Et qu’elle l’a renversé alors qu’il sortait de chez ce qui semble être sa maîtresse et mère de son autre enfant, dont elle ignorait l’existence jusqu’alors… Tout ça fait beaucoup, quand dans le même temps Sara fait face à un diagnostic compliqué qui lui a déjà imposé l’ablation d’un sein, ce qu’elle a mal vécu.

    Il y a, comme je le sous-entendais en introduction, du bon mais aussi du moins bon dans cette exposition des faits.
    Les Randonneuses a clairement envie de raconter des choses intéressantes sur le cancer, ou plutôt sur la sociologie du cancer. L’intrigue de Sara est éminemment révélatrice de cette intention, ainsi que les nombreuses petites phrases lancées, souvent l’air de ne pas y toucher, au fil des échanges entre les autres protagonistes alors qu’elles se lancent dans cette excursion, le soulignent suffisamment. Pour ces 6 femmes (même si dans une certaine mesure Karen est un peu un cas à part, n’ayant pas de cancer elle-même), la maladie fait partie de la normalité, bien entendu. C’est une réalité pour elles d’avoir un cancer, comme ça l’est pour vous de ne pas en avoir. Ou au moins, je vous le souhaite. C’est quelque chose dont on parle sans tabou, parce qu’on en parle entre expertes de leur corps et de leur expérience ; c’est quelque chose dont on peut plaisanter, aussi. Les Randonneuses retranscrit bien cela, cette intimité avec la maladie qui crée une intimité avec autrui. A un tel point qu’il n’apparaît même pas comme vraiment nécessaire de truffer l’épisode de ces petites scènes dans lesquelles les personnages extérieurs au groupe (et qui sont, hasard ou coïncidence, généralement des hommes) découvrent, estomaqués et gênés, que ces randonneuses ont (ou ont eu) un cancer. Il était inutile de créer cette cohésion artificiellement, quand elle fonctionne si bien sans. Et ça donne des moments « de comédie » qui en fait sont parfaitement inutiles, puisque le franc parler des héroïnes est drôle de façon bien plus fluide et réaliste sans cela.
    Dans cet ordre d’idées, poser par l’intrigue de Sara les questions que ce cancer pose, non pas en tant que diagnostic médical ou comme état aux yeux des autres, mais dans la relation à son propre corps ainsi qu’à son mariage, c’est intéressant. Et basé sur des choses, hélas, très réelles. Les quelques flashbacks de Sara, au cours de l’épisode, sur les derniers mois (ou années ? je n’étais pas super claire sur la timeline, mais qu’importe), soulèvent des choses intéressantes. D’ailleurs elles ne se limitent pas au cancer, mais valent pour toute maladie ou handicap. Il y a un discours, plutôt bien écrit, sur l’acceptation d’un corps qui semble « trahir », sur les interventions médicales qui sont parfois vécues comme des intrusions plutôt qu’une aide, et/ou sur la dépendance que l’entourage semble mettre en place sans même y penser, et contre laquelle il est compliqué mais nécessaire de s’élever.
    Être malade, ce n’est jamais qu’une question de santé physique. C’est toutes sortes de choses compliquées autour, des ajustements brutaux, des conflits qui émergent ou sont mis en évidence par les circonstances, et une tas de paradoxes inattendus. Or, ces thèmes sont souvent tus à la télévision française, où le sujet des maladies graves (comme tellement, tellement d’autres) a longtemps été considéré comme anxiogène, et donc rarement exploré dramatiquement. Il ne faut sûrement pas chercher plus loin d’explication aux fameuses scènes « comiques » des hommes mis mal à l’aise devant des crânes féminins sans cheveux, dans le fond, que cette crainte de parler de choses trop sérieuses aux spectatrices Bon, TFHein gonna TFHein.

    Là où j’ai le plus de mal, cependant, c’est sur le choix de Sara pour ouvrir la série. Cette histoire d’accident de voiture qui me semble compliquée, et pas vraiment en accord avec les autres intentions de la série. Ça fait un peu thriller au rabais, là où le reste des Randonneuses s’escrimait à poser les bases d’un human drama (ce n’est pas sale) aussi sincère que possible.
    Sara panique, s’inquiète d’avoir pris la fuite dans la panique, tente de dissimuler les raisons de son inquiétude avant de finalement les partager avec ses amies, s’angoisse en imaginant les retombées humaines (est-il mort ?!) puis juridiques, essaie d’éviter de mettre dans la confidence Morgan (qui est flic ; vous savez bien que si une série française n’a pas de flic au générique, elle est dans l’illégalité)… Bref ça prend beaucoup de place dans l’épisode, et franchement, pourquoi ? Quand il y a tout le travail d’exposition à côté ? Quand certaines autres protagonistes sont à peine mises en place ? Quand la série est supposée dépeindre une « aventure humaine » ? Honnêtement, ça paraît plus polluant qu’autre chose. Peut-être plus tard dans la série, j’aurais été moins réticente à cette intrigue.
    Cet aspect m’a, un peu malgré moi, refroidie. Dans une série qui par ailleurs n’est pas toujours très fine, comme on l’a vu, ça a un peu fini d’achever mon enthousiasme.

    Reste qu’évidemment, oui, ok, quand on voit de quoi on part, effectivement, Les Randonneuses fait partie des bonnes séries dramatiques de TFHein. Les intentions sont louables, grosso-modo suivies d’effets. En outre, il y a des protagonistes dont j’ai un peu envie de découvrir ce qui les habite, maintenant qu’au moins, l’intrigue de Sara a été « débroussaillée » par cet épisode inaugural. Certaines n’ont pas encore montré beaucoup d’aspérités, comme Noémie qui ressemble un peu trop à un roc, ou Patty qui est un peu trop cool pour ne pas cacher quelques blessures indicibles. J’ai aussi un peu de curiosité vis-à-vis de Karen, que pour le moment la série ne prend pas au sérieux (le traitement de sa crise d’angoisse par les autres randonneuses m’a fait de la peine), mais qu’elle sera bien obligée de traiter avec quelques égards quand viendra le temps de son propre épisode.
    Il y a donc des choses qui me rendent curieuse quant à la suite des Randonneuses, et qui, en tout cas je l’espère, pourraient continuer de dire des choses intéressantes, même si ponctuées de respirations comiques forcées, par peur de son propre sujet. Mais ce n’est pas la calamité que j’ai souvent trouvé dans des séries promues dans des termes similaires, alors j’ai un peu envie de me forcer. On verra. Ce ne sont pas les séries qui manquent, en ce moment ; la proposition de TFHein n’est pas à comparer qu’avec les autres séries (parfois calamiteuses) de la chaîne, mais avec une planète entière de séries souvent plus affirmées dans leur propos et leur ton…

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  • Like fine wine

    19 mai 2023 à 12:24 • Review vers le futur •

    Pour reprendre l’expression consacrée (aussi clichée soit-elle) : Grand Crew est l’une des comédies les plus douces que vous ne regardez pas.
    Suite à une première saison plus fine que ce que son pitch pourrait laisser penser (« un groupe d’amies se retrouve dans un bar à vin »), Grand Crew revenait en mars sur NBC pour une nouvelle cuvée, certes dans un certain anonymat, le network étasunien étant allergique à la promotion de la série. Je persiste à dire que c’est bien dommage, et cela portera tôt ou tard préjudice à la longévité d’une série qui pourtant n’a rien à se reprocher, bien au contraire. En tout cas, pour le moment, elle n’est pas incluse dans les grilles pour l’automne et n’a semble-t-il pas été mentionnée pendant les Upfronts.

    Quel que soit l’avenir qui attend Grand Crew, on peut en tout cas parler de sa saison 2, et c’est donc le sujet du jour.

    Si pour quelque raison vous avez fait le choix de ne pas lire la review de la saison précédente, ou que, dans le même ordre d’idées, vous voulez regarder cette nouvelle mouture sans avoir vu les épisodes de l’an dernier (il y a des gens bizarres, je ne juge presque pas), rappelons que les plus grandes qualités qui émanent de Grand Crew tiennent dans son parti pris assumé. La comédie en single camera fait ainsi le choix de parler de personnages, noirs et majoritairement masculins, d’une façon qui célèbre à la fois leur joie, leur excentricité, leur maturité, et leur complexité intérieure. Tout cela, bien-sûr, en sirotant un verre de vin.
    Noah, Wyatt, Anthony, Sherm, Nicky et Fay représentent un choix conscient, même si les leurs ne le sont pas toujours, et que les intrigues sont plus l’illustration de ce principe qu’une occasion de disserter à son sujet.

    Cette nouvelle saison emprunte un chemin similaire à la précédente (quoique l’aspect feuilletonnant soit irrégulier), en proposant des choses un peu farfelues, souvent teintées de romance, et généralement en créant des combinaisons de personnages variées, pour raconter des histoires sur la joie d’être trentenaire à Los Angeles. Même si cela inclut aussi quelques déconvenues… Il faut noter que cette fois, TOUTES les protagonistes ont droit à des intrigues dignes de ce nom, ce qui n’était pas forcément le cas de certaines précédemment (Sherm ayant été très souvent traité comme un comic relief et pas grand’chose d’autre).
    La saison commence sur les énièmes déboires amoureux de Noah. Et une fois de plus, il est question de demande en mariage ! En tant que serial monogamist, Noah est en effet confronté à un choix compliqué : sa petite amie Simone, qui est canadienne, doit quitter les USA pour des raisons administratives d’immigration, mais un mariage pourrait lui permettre de rester. Noah a-t-il appris de sa précipitation passée ? Ou va-t-il se ruer à la mairie, embarquer ses meilleurs potes dans une aventure rocambolesque à travers Los Angeles (y compris le métro…), pour épouser une quasi-inconnue ? Le suspense est… en fait, plus présent que ça n’en a l’air dans mon résumé, héhé ! C’est, comme on dit, la saison de la maturité pour Noah, maturité relative mais maturité quand même, et l’occasion de se poser les bonnes questions.
    De leur côté, Anthony et Fay continuent leurs chassé-croisé, d’autant plus complexes qu’Anthony est dans une relation prometteuse avec Talia (la scène de brossage de dents était l’un des meilleurs moments du début de saison). Les hauts et les bas vont se poursuivre pendant plusieurs épisodes de la saison, jouant avec des tropes très familiers, mais prouvant aussi que Grand Crew continue d’être très intentionnelle dans sa façon d’éviter les écueils des séries auxquelles elle pourrait être comparée (oui, c’est une référence à une intrigue de Friends, et c’est tout ce que je vous dirai à ce sujet sans spoiler). Dans le même temps, chacune d’entre elles a aussi des intrigues secondaires relevant du professionnel et du financier…
    Nicky a aussi, et ça fait du bien, droit à une storyline plutôt intéressante, qui la force à sortir de sa zone de confort et assumer, au grand jour, qu’elle a un petit ami. Pour une femme qui refusait de se montrer vulnérable, c’est un grand pas ! Là où la jeune femme servait souvent de caution humoristique ou de sage guide à ses amies dans la saison précédente, elle doit donc affronter la vie de couple, d’autant plus que Michael (le frère de Wyatt) n’étant pas angeleno, il doit cohabiter avec elle lorsqu’il lui rend visite. Un épisode proprement délicieux en ressortira !
    Wyatt et sa femme Kristen (qui apparait sporadiquement ; j’apprécie qu’elle ait sa vie de son côté, mais qu’elle ne soit pas absente de plusieurs grands rendez-vous de la bande) se posent aussi la question de la parentalité. Le couple a toujours tenu pour acquis qu’il aurait des enfants un jour, mais Kristen commence à avoir des doutes, ce qui ébranle un peu Wyatt. Plus tard dans la saison, il accueille sa nièce adolescente chez lui, ce qui donne une opportunité d’apprendre quel genre de parents Wyatt et Kristen pourraient être… si. Ce n’est pas un angle majeur de la saison, mais il fonctionne bien !
    Et même Sherm trouve donc une raison d’être, en s’interrogeant sur son avenir professionnel. Il a toujours été celui qui a le moins d’éducation, le moins de réussite, le moins d’avenir en un sens ; il est devenu, un peu par la force des choses, le colocataire d’Anthony, mais il semblait un peu vivre à ses crochets. Dans cette nouvelle saison, il s’investit dans sa nouvelle affaire (il est devenu chauffeur à son propre compte), et se passionne plus que jamais pour l’entrepreunariat. La rencontre fortuite d’un multimilliardaire célèbre le met, presque par accident, sur une nouvelle voie, et il commence à envisager d’apprendre sérieusement l’œnologie !

    Grand Crew continue d’explorer comment ces personnages peuvent grandir… et en même temps, cultive une certaine idée de l’innocence. Une innocence mûre : elle n’est pas aveugle aux réalités de la vie, mais elle est préférable aux prises de tête. Le fameux « passage à l’âge adulte » que dépeint Grand Crew implique aussi, voire surtout, un plus grand confort financier, une palette de choix élargie, et des possibilités de goûter à un raffinement nouveau. Du coup c’est plus compliqué qu’à la vingtaine, et en même temps plus facile de trouver de la joie, et d’en exprimer toutes les facettes. Our multitudes got multitudes. Tout cela était présent dans la saison précédente, mais se retrouve renforcé par les intrigues de ce nouveau cru.
    Tout cela, avec des dynamiques de groupe sans cesse mouvantes (ne serait-ce que parce que la saison, courte, a beaucoup de choses à raconter), des protagonistes occasionnelles bien choisies (c’est toujours un plaisir de retrouver Colton Dunn de Superstore, et il s’insère incroyablement bien dans les dynamiques de la série… Franchement si saison 3 il y a, il faut le faire passer au générique), et quelques coups de folie, comme la soirée dans laquelle les amies s’incrustent dans un club œnologique très select. Mon seul bémol s’adresse au cadre narratif des deux derniers épisodes, qui soudain décide d’employer Noah en voix-off (ses commentaires étant peu pertinents, en plus), ainsi que sur le traitement de Fay, mais visiblement je ne suis pas la seule à me poser des questions puisque même l’actrice a posté un message ambigu sur Instagram (je ne poste pas de lien, c’est spoiler).
    Très franchement, ces deux légers inconvénients (celui de Noah trouvant, finalement, une explication, d’ailleurs) sont mineurs comparés au plaisir que représentent ces retrouvailles avec la crew. C’est plein de bonne humeur, de tendresse et de folie douce. Que demander de plus à une comédie ?
    Vous voilà donc dépourvues d’excuse si vous n’avez pas encore jeté un oeil à Grand Crew. Et au pire, ça fera un complément de visionnage thématique aux Gouttes de Dieu. Que je sais que vous regardez, n’est-ce pas ?!

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  • What’s your blood type ? I’m blue

    12 mai 2023 à 8:19 • Telephage-o-thèque •

    Avec le retour aujourd’hui de The Great pour une saison 3, me voilà à vous rappeler qu’il s’agit d’une des meilleures séries « historiques » de ces dernières années, et que, si ce n’est pas encore fait, ce ne serait pas la pire idée que de jeter un oeil à cette dramédie. Cependant, comme on ne poste pas tout un article sur la base d’un simple « mais regardez The Great, bon sang de bois ! », je me suis dit que le mieux c’était encore de vous parler de la saison 2. Pour celles d’entre vous qui auraient loupé le coche, rappelons en effet que l’an dernier, j’ai déjà posté une review de la saison 1 ; l’air de rien il y a une méthode derrière le chaos.

    En moins d’un an, je suis passée de « mouaif, je sais pas si je regarderai The Great un jour » à un sincère « c’est l’une de mes séries préférées », à la faveur d’un visionnage enthousiaste initial et (déjà !) de deux revisionnages intégraux depuis. Ce mélange un peu dingue de dramédie excessive, de personnages finement ciselés, et de propos politique complexe me ravit, tout simplement. The Great est profondément intelligente, mais d’une intelligence qui ne se prend pas au sérieux : c’est de ce bois dont les meilleures séries sont faites à mes yeux. Elle est aussi très attentive à toujours garder son intrigue en mouvement, quelque chose de perceptible dés la première saison (surtout vu sa conclusion), mais encore plus palpable dans cette deuxième cuvée, comme vous allez le constater. Il lui serait si facile de faire du sur-place et laisser des intrigues simplement exploiter son univers déjanté, mais non : The Great est, à l’image de son héroïne, toujours à l’affût de ce qui pourrait venir après.
    Le thème de cette nouvelle saison ? Le temps est venu pour Catherine de régner… et évidemment de se heurter à ce bon vieux principe de réalité. Les grands idéaux un rien utopistes de l’impératrice sont-ils réalisables ? Peut-elle changer la Russie, et en faire un empire moderne ? Peut-elle poursuivre son but intellectuel et politique sans être perturbée, alors que Peter est son prisonnier, au sein-même de son palais ? Rien n’est moins sûr.

    Par l’effet d’une cruelle mais accidentelle prophétie, Catherine avait précédemment promis à Leo : « All I wish is to hold Russia in one hand and you in the other« … et c’est hélas ce qui se produit dans l’épisode qui ouvre cette nouvelle saison. Après une guerre civile de plusieurs mois, vécue principalement dans le palais de St Petersbourg, Catherine et Peter finissent par enfin trouver un terrain d’entente. Ou plutôt, Catherine obtient ce qu’elle veut après que Peter, cet imbécile, ait tenté de fuir le palais et se trouve tellement affamé (surtout vu le foodie qu’il se trouve être !) qu’il cède le pays en échange d’un buffet improvisé. Peter ayant abdiqué, Catherine semble victorieuse… jusqu’à ce que la tête de Leo, dont elle espérait secrètement qu’il soit toujours vivant, lui soit remise dans la minute qui suit.
    The Great n’a pas l’intention de laisser oublier à Catherine ce qu’elle a fait au nom de la couronne. Certes, elle s’est convaincue que ce n’est pas par attrait pour le pouvoir, mais par sens des responsabilités et par amour pour la Russie, qu’elle s’est saisie du trône… mais même en rationnalisant les choses, rien n’efface la douleur d’avoir signé l’arrêt de mort de son premier amour. Une bonne partie de la saison baigne dans ce deuil que la jeune femme doit faire alors même qu’elle apprend aussi les réalités d’un règne, et qu’en plus… eh bien, rappelons qu’elle est enceinte de son premier enfant, quoi. Voilà qui fait beaucoup.

    En plus, l’horloge tourne : la naissance imminente de Paul annonce que les dynamiques du pouvoir vont encore bouger prochainement, ce qui chez The Great se révèle, comme je vous le disais, être une caractéristique : l’intrigue est toujours en mouvement. La naissance imminente d’un fils, et donc d’un héritier pour la dynastie de Peter The Great, pourrait convaincre les opposantes à Catherine de lancer une nouvelle offensive contre elle. D’ailleurs, même si elle ne s’en rend pas compte, la fronde a déjà commencé !
    Dans les appartements où Peter est consigné, il a droit aux visites de ses amies les plus fidèles : sa maîtresse principale Georgina Dymova, bien-sûr, son ami d’enfance Grigor Dymov, et dans une moindre mesure Arkady et Tatyana. En petit comité, on commence à s’y demander comment renverser l’impératrice et restaurer l’empereur, même si c’est plus par loyauté que par soucis pour le bien commun. Les plans de tout ce petit monde sont pourtant fragiles : Georgina demande à Catherine de l’exiler hors de Russie, pensant se protéger ainsi que son époux Grigor (pas de chance, celui-ci fait le choix de rester auprès de Peter), Arkady et Tatyana sont arrivistes mais incapables, et… même Peter n’est qu’à moitié convaincu. Il faut dire qu’il est totalement amoureux de son impératrice d’épouse, et une grande partie de la saison 2 de The Great veut d’ailleurs explorer les contours de cet amour, sa véracité, ses contradictions.
    Le personnage devient plus riche, acquiert des dimensions supplémentaires. Le rituel des petits déjeuners (la seule condition qu’il a posée à son abdication) l’oblige à se confronter à Catherine, à échanger avec elle aussi bien sur le plan de la légèreté que sur la complexité de leur relation (un peu comme les dîners du vendredi soir dans Gilmore Girls). Il y a en Peter une réelle volonté de travailler sur lui-même, et il semble petit-à-petit mieux comprendre ses propres limites ; The Great étudie son cheminement intérieur, et teste la sincérité de son changement. Elle semble aussi, imperceptiblement, continuer d’explorer la question de sa masculinité, qui même si les inclinations naturelles de Peter se contredisent parfois (violence extrême ET préciosité assumée) semblent peut-être indiquer que Peter est plus heureux quand il s’adonne à ce qui l’amuse ou l’excite, comme la nourriture, plutôt que lorsqu’il joue les bonhommes virils. En parallèle, il développe une intelligence stratégique rarement vue jusqu’à présent (et écoute mieux les conseils qu’on lui donne, aussi, notamment d’Elizabeth), et fait même le meilleur discours politique de sa vie alors qu’il est en captivité ! Sa joie pour la paternité, qu’il prend de plus en plus au sérieux et qu’il interroge d’autant plus qu’il semble mieux accepter que le rapport qu’il entretenait avec ses parents était néfaste, prend aussi une place intéressante qui termine de donner de la substance au personnage, a fortiori parce que même ses proches la trouvent souvent étrange. Tout ça sans jamais l’éloigner de son rôle d’olibrius obsédé par la bonne bouffe, le sexe et la violence, qui restent dans sa nature mais qu’il semble dompter comme jamais. Dompter… mais pas totalement abandonner ? C’est là tout le défi.

    Pendant ce temps, Catherine prend les commandes de la Russie. Et ça marche moyen.
    Pourtant, le changement, c’est maintenant : la jeune impératrice a conscience qu’elle a devant elle une opportunité inédite d’imprimer du changement, aussi bien dans les affaires de la cour que celles du pays au sens large. Cela commence par l’établissement d’un conseil moins patriarcal, les fidèles conseillers Velementov et Orlo étant forcés à faire un pas de côté au profit de Marial et surtout d’Elizabeth.
    Celle-ci arrive à se rendre finement incontournable pour Catherine, d’abord en l’aidant dans sa grossesse, puis dans ses cas de conscience avec Peter, et finalement dans les affaires de l’empire. Et pourtant elle est aussi imprévisible ; la gentille tante est, l’air de rien, une joueuse de talent lorsqu’il s’agit de politique ! Elle a su se mettre à l’écart le temps que la guerre civile trouve une issue, elle a su se rapprocher de Catherine, elle a su l’influencer vis-à-vis de Peter, et même avec son propre neveu, on ne sait pas toujours si elle ménage les sentiments de Peter comme un enfant, ou si elle prépare vraiment un plan B. Elle n’est pas tombée de la dernière pluie. Il y a clairement des moments pendant lesquels elle semble apprécier le pouvoir de suggestion qu’elle a acquis sous le règne de Catherine, et que c’est une promotion pour elle par rapport à ce que Peter lui laissait, c’est-à-dire le royaume de la luxure et de l’absurde. Mais son soutien à Catherine est intéressant, et apparaît comme sincère, parce qu’il passe par un conseil avisé (Elizabeth est très attentive à la survie de la dynastie, outre son lourd traumatisme vis-à-vis des enfants) différent de celui de Marial.
    Cette dernière, qui plus est, est redevenue une dame de la cour, et à ce titre n’est plus autant en lien avec l’impératrice. Marial, si elle s’inquiète du pardon de son amie après l’avoir « trahie » en fin de saison 1, n’est en réalité pas intéressée par la politique ni le pays, et même pas vraiment par l’influence qu’elle pourrait avoir à la cour. Tout ce qui l’intéresse, c’est son statut et son confort matériel, et d’ailleurs ceux-ci ne sont pas encore tout-à-fait assurés, puisqu’elle devra arranger un mariage pour éviter de se retrouver dénuée de tout à la mort de son père (les femmes ne pouvant légalement pas hériter). Pour Marial, les solutions sont individuelles, jamais systémiques, et seule son affection sincère pour Catherine lui offre de la rédemption. Mais pour combien de temps encore ? Son réalisme est voué à clasher avec celui de son amie, et sa prise de conscience des horreurs de la servitude (illustrée par le tragique épisode avec la vieille serve « Shaky ») reste limitée. Elle ne s’inscrit pas dans les principes de Catherine, et ce n’est qu’une question de temps avant que les tensions entre elles ne deviennent inévitables. Gageons que ça ne va pas s’arranger dans la troisième saison d’ailleurs…
    Vous le voyez, cette saison 2 rebat les cartes, à la fois dans les questions politiques et dans les dynamiques personnelles des protagonistes. On se retrouve ainsi à obliger Catherine et « Archie » à interagir différemment, développant, toutes proportions gardées, un certain respect mutuel pour la foi l’une de l’autre, même si ce n’est pas la foi en la même chose. Pareil pour Velementov, dont on aborde une facette différente de la torture intime face à la guerre et l’inaction, ainsi que la lente désillusion face à la politique internationale menée par Catherine. La série continue d’explorer sa relation de père de substitution avec Peter, aussi, et rend Velementov touchant à plusieurs occasions (c’est une belle saison pour son interprète Douglas Hodge). Orlo, autrefois conseiller pleutre, commence aujourd’hui à se poser des questions sur son investissement aux côtés de Catherine, tout en réprouvant le chantage dont il est la victime par son oncle, un nobliau de région qui lui extorque toutes sortes de bienfaits ; lui aussi déchante sur ce nouveau règne, après avoir été le premier à la cour à soutenir Catherine.
    Mon seul bémol ? Je m’attendais à plus d’interactions entre l’impératrice et Georgina, et à une bascule dans leur dynamique, mais les deux femmes n’interagissent que très peu ; l’exil de Georgina n’arrange rien. En courtisane avisée, l’ex-maîtresse de l’empereur sait qu’elle n’a pas sa place à la cour à cause de sa loyauté à Peter, et Catherine n’a pas besoin d’elle ; aussi elle réclame un exil dont elle pense qu’il lui permettra de trouver une nouvelle stratégie depuis l’étranger avec Grigor. Quand celui-ci décide de ne pas la suivre, la voilà un peu désarçonnée, mais elle finit par revenir après un séjour en France, ce qui semble augurer de choses plus intéressantes pour le personnage en troisième saison. Tant mieux, il a du potentiel car, comme dirait Catherine, Georgina ne sait pas qu’ouvrir les jambes (« did you just call me a dumb whore ? »… « I more implied a smart whore« ). On aurait bien besoin d’en voir de nouvelles démonstrations maintenant que le pouvoir a changé de main.
    Reste que pour The Great, le ver est dans la pomme, et ces ingrédients commencent à semer la discorde ; gageons que ça ne s’arrangera pas en saison 3 vu certains des éléments mis en place.

    En attendant, la série poursuit son discours sur le progressisme et le changement, l’heure étant au parpaing de la réalité sur la tartelette aux fraises des illusions politiques. « There is no such thing as comfortable progress« , nous dira-t-on, mais les personnages qui le disent ne le croient plus qu’à moitié…
    Cela s’illustre par exemple par le problème de la libération des serfs. L’impératrice se réjouit de cette décision humaniste (…quoique prise sous la pression), mais se confronte aux faits : la noblesse russe est vent debout contre cette mesure, et au bord de la révolte. Plus que des compromis, Catherine doit finalement affronter une défaite et reculer après avoir essayé d’imprimer un changement conséquent.
    The Great n’a pas fini d’interroger l’idéalisme et la naïveté de son héroïne !
    Maintenant qu’elle a acquis le pouvoir, c’est même tout un nouveau pan de la problématique que la série peut aborder. Cela passe par exemple par l’apparition de sa mère Joanna, venue lui rendre visite et lui rappelant le regard que beaucoup posent sur le règne de l’impératrice (je n’entre pas dans les détails de l’intrigue ici, mais sachez que l’apparition en guest de Gillian Anderson dans The Great est un cadeau tombé du ciel). Catherine est renvoyée à ce qu’elle est aussi, c’est-à-dire une jeune femme tout juste sortie de l’adolescence aux grandes idées mais pas vraiment capable de les concrétiser ; on le sait depuis la saison précédente, mais c’est une nouvelle façon de penser le problème. On la verra aussi mettre en place l’éducation des jeunes filles de la cour, avant de se prendre des remarques de la part de la jeune génération qu’elle est trop molle et n’accomplit rien de ce qu’elle promettait initialement. Si ses conseillers (masculin volontaire) les plus proches commencent à perdre la foi, celle de Catherine elle-même est donc testée, notamment dans les affaires internationales, avec le sultan ottoman. Se débattant pour garder le contrôle des événements avec diplomatie, la jeune impératrice devra finalement sacrifier ses idéaux, et assassiner elle-même son opposant. La saison ne le souligne pas beaucoup, mais il est intéressant de noter que là où Orlo était en conflit avec lui-même après avoir tué quelqu’un dans la saison 1, furieux d’avoir ôté la vie quand cela va à l’encontre de ses principes… Catherine, elle, le vit plutôt bien, dans l’ensemble. Les circonstances ne sont pourtant pas tellement différentes (le sultan était sur le point de la tuer, elle était en état de légitime défense), mais Catherine n’affiche aucune forme de doute quant à la portée de son action, elle qui il y a quelques épisodes encore jurait que chaque vie était importante. Pire encore, elle commence à envisager sérieusement d’exécuter Peter, après avoir finalement eu vent de sa responsabilité dans la mort de sa mère Joanna…

    Au-delà de la politique (et de l’action politique plus que des intrigues de cour, très souvent), The Great continue aussi d’être un excellent drama. On peut rire de ses excès, de ses excellents dialogues, de ses idées parfois allumées. Mais au final la série excelle à explorer et développer ses personnages, à décliner leur potentiel en des intrigues complexes, émouvantes. Le deuil de Catherine après la mort de Leo, la déception d’une large partie de son entourage, sa propre déconvenue et crise de confiance en soi, le deuil insondable d’Elizabeth, la crise de foi d’Archie… la série arpente des chemins douloureux alors qu’elle pourrait se contenter de la satire.
    Cette saison, plus encore que la précédente (mais en utilisant les graines alors plantées), tient un discours formidable sur le rapport à des parents maltraitants ou toxiques, notamment. Catherine est prise de crises d’angoisse et d’urticaire, dont on comprend à demi-mots qu’elle était coutumière avant d’arriver en Russie, et qui réapparaissent à l’arrivée de Joanna en Russie. Elle tente d’impressionner une mère… qui ne le sera jamais, ou du moins pas par ce qui compte. Lorsque Catherine réalise que Joanna, avec laquelle elle pense avoir une relation si aimante et parfaite (qui se manifeste par toutes sortes de private jokes, notamment), la méprise en réalité, et la considère comme une déception, c’est violent. Cette réalisation dévastatrice que nos parents ne sont pas toujours telles qu’on les croyait, ou, pire, telles qu’on les espérait, c’est une grande part de ce qui se dit dans cette saison.
    Ce n’est d’ailleurs pas un hasard que cet échange entre Catherine et sa mère ait lieu dans le même épisode que la vision de Peter de son défunt père. Depuis la première saison, on sait que la mère de Peter était odieuse avec lui, l’effrayait, le diminuait ; on en a de nouvelles expressions ici alors que Peter commence à ouvrir les yeux et même rejeter ses modèles parentaux (même si la momie de sa mère est détruite par accident, le symbole demeure !). Devenir parent a parfois cet effet aussi…
    Il y a dans The Great un propos en fil rouge sur la maltraitance émotionnelle et parfois physique, dont on ne parle pas assez lorsqu’on traite de la série. Il faut dire qu’il se joue beaucoup, beaucoup de choses dans ces saisons denses en diable ! Mais pour moi, ces instants cathartiques sont aussi un incroyable cadeau, en plus du reste.

    Pour toutes ces raisons, The Great s’est hissée parmi mes séries favorites de ces dernières années ; tous ses aspects ne parleront, de toute évidence, pas à tout le monde, et pas au même degré. Mais il s’y dit et il s’y passe tant de choses, que je persiste à croire que nulle spectatrice ne saurait résister à son charme. Pourvu de lui donner une chance…
    Et maintenant, j’ai ENFIN des épisodes inédits à déguster… ou, me connaissant, à dévorer avec joie puis à revisionner 712 fois d’ici la fin de l’année. C’est en tout cas tout le mal que je me souhaite.

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  • Jeu, set et match

    10 mai 2023 à 13:46 • Review vers le futur •

    Être téléphage en 2023, ça signifie parfois vous parler d’une série mexicaine sur la pelote basque, créée par un scénariste espagnol et proposée par une plateforme étasunienne.
    Ce kamoulox de nationalités vous est offert par Las Pelotaris 1926, une série de VIX+, plateforme détenue par TelevisaUnivision aux USA dont le rôle est de s’adresser à la fois au public hispanophone du pays, et à toute l’Amérique latine dans la foulée. Lancée l’été dernier, ladite plateforme compte déjà une dizaine de séries originales… sauf que je n’ai parlé que de l’une d’entre elles, Turbia (et encore, c’était dans le cadre plus large de SeriesMania l’an dernier, soit avant que la série ne soit achetée par VIX+).

    Trigger warning : violences domestiques.

    Il était donc grand temps que je vous emmène jeter un coup d’œil à ce qui se fait du côté de VIX+, et cela se fait à l’occasion d’une série historique et sportive, pour changer.

    En 1926, les femmes jouent à la pelota professionnellement depuis moins d’une décennie, mais c’est un des rares sports de haut niveau qui leur soit accessible. Beaucoup n’y poursuivent qu’une carrière brève, généralement interrompue par le mariage.
    Chelo est l’une des rares athlètes mexicaines qui peut se vanter d’avoir un mari encourageant, qui l’a laissée poursuivre sa carrière. Résultat : elle est à un match près du titre de championne de pelota, qu’elle a toujours rêvé de décrocher. Elle peut en outre compter sur le soutien de sa meilleure amie Itzi, une joueuse un peu plus jeune qu’elle, et qui dans ce premier épisode se marie à son tour. Enfin, pour le moment sans connexion apparente avec ces deux sportives, la série suit également Idoia, une joueuse espagnole également au sommet de son art de l’autre côté de l’océan, dont la priorité n’est pas la performance mais plutôt de faire fortune grâce à sa notoriété.

    Las Pelotaris 1926 insiste, et ce dés son introduction, sur le fait que les femmes se sont saisies à peines 14 ans plus tôt de la pelote basque en dépit des hommes, qui jusque là considéraient le sport comme exclusivement masculin ; le simple fait de pratiquer ce sport de façon professionnelle est déjà, en soi, un acte de rébellion.
    D’ailleurs le simple fait d’être une joueuse de haut niveau n’efface pas le fait qu’il s’agit d’un univers masculin : les dirigeants de club sont des hommes, les financiers sont des hommes, les entraineurs sont des hommes, et même le public dans les gradins est exclusivement masculin. Ses motivations, d’ailleurs, sont moins un intérêt pour le sport et plutôt un intérêt pour les jupes volantes, sans parler des paris qui vont bon train. Comme si ce n’était pas assez pour avoir l’impression de lutter contre tout (et tous), les trois héroïnes de la série ont chacune une raison supplémentaire d’avoir l’univers contre elles : Idoia est froide, et très calculatrice ; Itzi est lesbienne, et d’ailleurs dans ce premier épisode elle se marie à un homme gay ; quant à Chelo, elle tombe enceinte dans ce premier épisode, et réalise qu’un choix s’impose à elle. Cela ne risque pas d’améliorer l’opinion que la plupart des hommes de leur entourage ont d’elles. Déjà qu’elles ont le toupet d’être des femmes qui jouent à la pelota (chose qui n’est tolérée que parce que cela rapporte de l’argent aux organisateurs des tournois et à certains parieurs), il faut donc en plus qu’elles soient des personnes ! L’audace.
    Le premier épisode de Las Pelotaris 1926 établit donc tout cela, essayant de donner de l’âme à ses protagonistes… de façon assez variable. C’est par exemple un peu difficile pour Idoia, qui n’a aucune scène dans laquelle elle s’autorise à être vulnérable ou simplement humaine, comme ça peut être dans les échanges entre Chelo et Itzi, ou même Itzi et son époux Mario. On peut comprendre que vis-à-vis des hommes de son milieu, elle se soit blindée pour se protéger (il y a fort à parier qu’elle ait appris cette leçon à la dure…), mais la voir sans aucune interaction sincère avec quelque personnage que ce soit la limite un peu dans son exposition. Sa froideur passe même, à l’occasion, pour de la cupidité pure et simple, ce qui en soit n’est pas un mal (pourquoi une femme ne prendrait-elle pas toutes ses décisions par appât du gain, après tout ?), mais diminue aussi la portée du propos.

    Car Las Pelotaris 1926 veut bien entendu nous parler de survie, d’indépendance, et de liberté. Ses portraits sont écrits comme une ode à ces femmes qui ont surmonté les oppressions passées. Elle s’inscrit pleinement dans la continuité de séries comme Las Chicas del Cable, dont d’ailleurs l’action est quasiment contemporaine.
    C’est en toute honnêteté ce à quoi on a affaire ici : une variation de Las Chicas del Cable sportive. Pour sûr, ça se laisse regarder, et certaines intrigues introduites ne sont pas dénuées d’intérêt (en même temps, je n’attends rien de moins de la part de scénaristes ayant écrit des épisodes de Vis A Vis qu’une romance lesbienne !). En-dehors de ce genre d’intrigues, au stade de ce premier épisode, il n’y a cependant pas grand’chose d’intéressant qui se produise, puisque le discours tenu, en substance, est le même que dans les séries historiques équivalentes : le sexisme que nos aînées ont rencontré, c’était mal (sous-entendu : c’est différent maintenant), merci aux pionnières dont les combats nous ont ouvert la voie. On pourrait même dire que c’est tout un sous-genre télévisuel à ce stade, généralement fasciné par la première moitié environ du 20e siècle ; surnommons-le pour les besoins de la démonstration le Mad Women drama… Bon, je voudrais quand même demander aimablement quelles foules se passionnent pour la pelote basque en 2023, mais passons.
    Vous l’aurez compris, j’ai eu un peu de mal à me fasciner pour la série. Ce qui ne signifie pas qu’elle est mauvaise, ou qu’il soit impératif de l’éviter (…ce n’est pas toujours la même chose !), simplement que l’effet de redite ne m’a pas convaincue. Mais, hey, ne me laissez pas vous écœurer : il y a des spectatrices qui recherchent cet effet de redite ! En un sens, c’est divertissant et confortable. Si vous avez aimé follement Las Chicas del Cable ou n’importe quel autre Mad Women drama, et que ça vous manque, alors vous serez probablement comblée par cette série sportive dont l’action se joue, au moins pour le moment, entre deux continents.

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  • Rent free

    8 mai 2023 à 14:32 • Review vers le futur •

    Mon amour pour Viaplay n’en finit pas de se renouveler. La plateforme nordique possède un catalogue de séries impressionnant, et qui en plus s’améliore avec le temps ; c’est sûrement l’une des meilleures plateformes au monde de ce point de vue. La preuve par l’exemple avec sa nouveauté Arkitekten, lancée la semaine dernière ; la première saison ne compte que 4 épisodes de moins d’une vingtaine de minutes chacun, et pourtant c’est l’un des visionnages parmi les plus éprouvants que j’ai expérimentés ces dernières années.
    Il faut dire qu’Arkitekten est une série de science-fiction qui, comme les pires dystopies, est terriblement moderne, dans laquelle la crise du logement a pris des proportions catastrophiques. Son héroïne, Julie, diplômée d’architecture, est parmi celles qui en font les frais. Ce qui ne manque pas d’ironie, vous en conviendrez !

    De façon superficielle, la Norvège future d’Arkitekten est une société formidable : la ville a été débarrassée de la voiture, des drones promènent les chiens, et le centre d’Oslo n’est plus surpeuplé… sauf que tous ces aspects sont en fait le reflet d’une réalité grave. Les dettes étudiantes sont étouffantes, les emplois sont devenus rares et mal payés, les loyers sont astronomiques ; si Oslo est aussi calme, c’est que plus personne n’a les moyens d’y vivre, tout simplement. La crise du logement ne se voit simplement pas parce que des mesures drastiques ont été mises en place pour évincer les sans-domicile de la rue.
    Julie en fait la terrible expérience quand, simple stagiaire dans le cabinet d’architecture où elle est employée depuis la fin de ses études, mais où elle ne fait que servir le café à longueur de journée, son loyer est encore une fois augmenté, devenant impossible à régler. Et, évidemment, pas de prêt possible à la banque, vu le montant de son prêt étudiant que de toute façon elle ne peut rembourser ; il ne faut pas non plus compter sur une embellie salariale au boulot, où sa patronne lui indique qu’aucun poste d’architecte à plein temps n’est ouvert pour le moment. Prise à la gorge, elle découvre que des « chambres » de fortune sont illégalement louées dans un parking désaffecté de la capitale : ce ne sont que quelques mètres carrés séparés des autres par un pauvre rideau, mais au moins c’est un endroit où dormir au chaud entre deux journées au cabinet. Dans le futur d’Arkitekten, la situation est grave et désespérée, tout comme l’est Julie ; dormir dans un parking au milieu d’inconnues qui à tout moment peuvent faire irruption dans sa « chambre » est le mieux qu’elle puisse espérer, alors elle décide de louer ce logement. C’est toujours mieux que la rue.

    Par le plus grand des hasards, le jour de son anniversaire, Julie apprend que le cabinet qui l’emploie vient de recruter un architecte qui vient de faire la couverture d’un magazine spécialisé, Marcus. Cette étoile montante de la profession n’est autre que l’ex de Julie, à l’époque de l’école d’architecture ! Une double claque, donc.
    Marcus est pourtant très insécure : il n’est pas si compétent que cela, et il a en plus de gros problèmes privés qui le préoccupent. Il est en effet marié à Nina, une jeune femme qui quelques mois plus tôt a été poignardée sur son lieu de travail, et qui a obtenu une indemnisation suite à ses blessures (ses deux collègues, également victimes, n’ont pas eu cette chance…), et depuis elle est obsédée par l’idée de tomber enceinte. Toutefois, grâce au pactole qu’elle a touché grâce à son assurance, Nina a réussi à financer l’achat de l’appartement où Marcus et elle viennent de s’installer à Oslo : dans des circonstances normales, ç’aurait été impensable de se payer un tel luxe. Le problème c’est qu’entre le traumatisme, son obsession pour la parentalité (elle se comporte comme si elle avait déjà un enfant…), et son matérialisme effréné, Nina est parfois un peu effrayante. D’ailleurs celle-ci a oublié de mentionner à son mari qu’elle a contracté pas mal de dettes ces derniers temps…
    Les mondes très différents de Julie et de Marcus entrent donc en collision plusieurs années après leur séparation, mais leurs problèmes ont, au bout du compte, la même racine : l’escalade capitaliste a rendu leurs vies inutilement difficiles.

    Alors forcément, quand la ville annonce un concours d’architecture avec une jolie somme à la clé pour quiconque parviendra à trouver la meilleure idée pour construire 1000 logements en centre-ville d’Oslo, on sent arriver les conflits.
    Étrangement, pas tant que ça. Arkitekten a la bonne idée de ne pas chercher à transformer son intrigue en rivalité stérile, et continue de se focaliser, à la place, sur le sens de cette mise en compétition dans un univers où les personnes qui luttent pour survivre sont opposées les unes aux autres sans que le système ne s’améliore vraiment. Il est devenu normal à la fois de s’embourber dans les difficultés financières et dans le fait de chercher à améliorer sa condition individuelle, même de façon minime. Arrêtez-moi si ça vous évoque quelque chose.
    Cet aspect de l’intrigue et du discours de la série est renforcé par un troisième personnage important, Kaja. Il s’agit d’une jeune femme qui occupe la place de parking à côté de celle de Julie ; au début un peu effrayante, elle va finir par sympathiser avec Julie, et lui dévoiler un peu de sa propre réalité. Kaja est mannequin dans une vitrine, un job fatigant et sans la moindre valeur qui est encore pire que ce que vous pensez. Mais la nuit, elle devient une activiste anti-architecture hostile, essayant de rendre Oslo vivable pour les personnes qui sont forcées d’y vivre, mais ne peuvent s’y payer un logement : les SDF.
    Dans le parking, aux côtés de Kaja, Julie se surprend à faire des plans sur l’avenir, et réalise aussi le potentiel de ce parking où elles vivent… et décide de proposer à la ville, dans le cadre du concours, de transformer cet espace abandonné en logements légaux.

    Si je suis réaliste, quatre épisodes d’une vingtaine de minutes, c’est tout ce que je pouvais digérer. Il m’a même fallu faire des pauses régulières, ce weekend, pendant les épisodes. Le résultat est un peu oppressant, et vu le sujet de la série, c’est un peu normal. C’est le but recherché.
    Arkitekten est vendue par Viaplay comme une dramédie, mais on vous excusera si vous ne riez pas vraiment : quand les dystopies semblent aussi actuelles, c’est normal que ça coince un peu. C’est plus son aspect satirique qui lui vaut cette étiquette, qu’une tentative d’humour : la série, à travers Julie, Marcus, Nina (et dans une moindre mesure Kaja, qui est certainement la protagoniste la plus sincère d’Arkitekten), veut plutôt s’attacher à dépeindre à quel point, dans un monde pourri, les gens ont tendance à faire le meilleur choix pour eux-mêmes. Je vous le disais, la situation est désespérée, et du coup les personnages le sont aussi ; ça conduit rarement à des décisions visant à améliorer le bien commun.
    Et c’est bien là le problème. Arkitekten dépeint une société prise au piège, engagée dans un cercle vicieux, quand bien même il a les apparence de la modernité. Parler d’architecture (ou plus spécifiquement, d’urbanisme et de planification urbaine) est un angle vraiment fin pour traiter de tout cela, mais putain, faut vraiment avoir le moral bien accroché. Par certains aspects thématiques mais aussi visuels, la série m’a évoqué Severance ; toutefois, la brièveté d’Arkitekten, et le fait qu’elle soit peu intéressée par le suspense, font qu’elles ne jouent pas tout-à-fait dans la même catégorie. La science-fiction, ici, est en outre limitée à un exercice d’anticipation très léger, plus à voir comme un avertissement qu’un univers à la mythologie complexe, ou métaphorique.

    Certes, avec quelques épisodes de plus dans sa saison, Arkitekten aurait pu poser des mots sur certaines choses à peine effleurées (notamment dans les choix de Julie vis-à-vis de Kaja et Marcus), ou éventuellement laisser plus de place à un discours protestataire (personnellement je comprends pourquoi Julie est l’héroïne, mais j’aurais aimé que l’action de Kaja prenne plus de place dans le propos de la série). Mais en même temps, on n’a pas besoin d’une explication de « comment en est-on arrivées là », et il y a un certain nombre d’éléments, à la fois sur cet Oslo futur et sur les choix des protagonistes, qu’on sent parfaitement sans en avoir le détail. Sans compter que, pardon, mais la genèse du futur dystopique d’Arkitekten, il n’y a pas de mystère : on la vit maintenant. Chaque fois qu’une loi pire que la précédente vient rendre nos existences plus difficiles, même juste un tout petit peu ; deux ans de plus avant la retraite ici, un RSA conditionné à un travail sous-payé là, le travail gratuit des mineures ensuite… La dévaluation de tout sauf de ce qu’il coûte de vivre dans notre société, c’est ça, la backstory d’Arkitekten.
    La brutalité du ton de la série devrait non pas nous rebuter vis-à-vis d’elle, mais plutôt nous servir d’avertissement : croyez-moi, si vous n’avez pas envie de vous taper une heure et demie d’une série sur l’appauvrissement systémique de tout un pays… vous n’avez pas non plus envie de vivre dans un pays qui s’appauvrit. C’est très honnêtement cette pensée qui va me hanter le plus après Arkitekten.

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  • This my party, I can cry when I want to

    7 mai 2023 à 22:10 • Review vers le futur •

    Que de mélancolie dans le premier épisode de Planners, une série argentine que STAR+ (techniquement ST★R+) a lancée vendredi et qu’il m’a prise un peu au dépourvu. Sur le matériel promotionnel, sur les résumés, sur Wikipedia même ! tout le monde me promettait une dramédie se déroulant dans le milieu inoffensif de la planification d’événements festifs. A les croire, j’allais passer un moment tout léger, tout innocent, tout lumineux.
    Alors que pas du tout. Planners démarre avec un cafard monstrueux ; compréhensible, il n’en devient pas moins contagieux. Après je vous concède bien volontiers qu’en ce moment il m’en faut peu.

    La série tourne autour de Malena, une femme qui dans ce premier épisode signe ses papiers de divorce. Pour tout dire, elle était épuisée avant même que son avocat et celle de son ex, Marcus, ne se rencontrent. Cette séparation lui a bouffé toute son énergie, et même si elle a la vague impression de s’être fait avoir dans le partage des biens, tout ce qu’elle veut c’est que ça finisse, puisque de toute façon ça doit finir.
    Vous imaginez bien qu’on ne s’amuse pas tellement à la voir passer par cette période compliquée. Mais…

    Dans le divorce, Malena a donc tout cédé. L’agence évènementielle qu’elle avait co-fondée avec Marcus ? Elle la lui a laissée en échange d’une simple indemnité de licenciement (les documents parlent d’elle comme d’une simple « ancienne employée »), alors même que c’était sa passion, et que cela la sépare de son ami et assistant Ray. Tout ce qu’il lui reste, c’est certes une magnifique villa, mais celle-ci est chère à entretenir et se prépare probablement à devenir un gouffre financier. Mais même ça elle ne veut pas y penser, parce qu’elle vient de divorcer et qu’elle a le cœur trop lourd pour s’inquiéter d’autre chose.
    Son entourage n’a en plus pas vraiment l’air de comprendre par quoi elle passe. Sa mère est à moitié convaincue qu’elle devrait se remettre avec Marcus, à moitié dans l’attente de sa prochaine rencontre amoureuse, comme si c’était la priorité ! Sa sœur Clara est persuadée qu’il faut à tout prix lui changer les idées, ne réalisant pas qu’il est impossible d’oublier qu’elle vient de divorcer juste parce qu’elle est trainée de force dans un club quelconque. Son propre fils, Javi, n’en a absolument rien à péter ; certes c’est un adolescent, et il est préoccupé par sa petite amie Luna, mais pour lui pas grand’chose ne semble avoir changé, dans le fond. Il y a bien le père de Malena, Lito, qui tente de lui parler… mais le truc, c’est que Malena ne veut pas parler. Elle veut juste ruminer sa douleur, la vivre à fond, un verre d’alcool à la main idéalement.
    Donc, oui, dans les jours qui suivent la signature de son divorce, Malena nous fait une dépression, et on ne saurait le lui reprocher.

    Entre alors en scène Cali. Vous connaissez Cali. Vous avez FORCÉMENT rencontré une Cali ; ou peut-être que vous êtes une Cali, même ! Cali c’est une amie de Clara (la frangine de Malena, vous suivez ?), riche, exubérante, aucun soucis dans la vie, pas franchement du genre à faire du sentiment. C’est une tornade. Et c’est une tornade obstinée : lorsque, le soir de la signature des papiers, elle croise Malena, lui reviennent immédiatement en mémoire comment, il y a presque 9 ans déjà, celle-ci avait organisé son mariage. Ne tarissant pas d’éloges épuisantes sur la qualité de son travail d’organisatrice, Cali se met alors en tête que Malena organise pour sa nièce une fête d’anniversaire grandiose, l’argent n’étant évidemment pas un sujet de discussion. Cali a un gros problème de compréhension lorsqu’il s’agit des limites d’autrui ! Elle s’invite sans prévenir chez Malena, décide unilatéralement de l’embaucher pour cette fête, a de grands projets qu’elle exprime avec enthousiasme mais jamais de façon précise, suit Malena dans ses journées d’organisation (quand, contrainte et forcée, elle finit par quand même organiser l’anniversaire en question). Bref, elle ne la lâche plus.
    Mais si, vous connaissez Cali : c’est une forceuse. Le genre qui vous pousse à faire des choses que vous ne vouliez pas faire ; à sortir de votre coquille, à sortir de chez vous, à sortir de votre zone de confort. Le genre que rien ne fait taire, rien n’arrête, rien ne fait céder. Et qui par quelque tour de magie finit par vous entrainer dans son sillage, à contrecœur mais quand même galvanisée par toute cette énergie qui semble inépuisable.

    Les Cali, quand on est une Malena, ça nous énerve. Les personnes qui vont très bien, quand on va mal, en général ont cet effet ; mais c’est pire encore quand elles tentent à tout prix de nous ramener de leur côté de la barrière sans qu’on y soit prête. On tire tellement de frustration et de colère de ce genre d’interaction… En même temps, j’ai le regret d’admettre que n’est peut-être pas le genre de personne qu’on a envie de voir, mais c’est le genre de personne dont on a un peu besoin. On voudrait ne pas en avoir besoin, c’est tout le problème. On voudrait avoir raison d’être au fond du fond, et qu’on nous laisse là à mariner dans notre dépression (souvent justifiée par les circonstances)… sauf que la réalité c’est que ça, c’est déjà la dépression qui parle ! Et elles le savent !
    Les Cali du monde font une faveur aux Malena de ce monde, mais ne leur dites pas, ça les rendrait encore plus insupportables. Parfois, on a besoin qu’une Cali nous prenne en charge et nous force à nous reprendre en main dans le même mouvement. Mais on a aussi besoin qu’elle mette la pédale douce et qu’elle ralentisse un peu pour calquer son rythme sur le nôtre. Vous êtes épatantes, les Cali ; mais ayez pitié de nous, les pauvres Malena au cœur décomposé : on n’est pas sorties de votre moule.

    La fin du premier épisode de Planners est touchante, et satisfaisante, et même prometteuse. A vous je peux bien le dire : j’y suis allée de ma petite larme. Je trouve fou que dans tout ce qu’il lui arrive, Malena soit tombée au pire des moments sur la personne optimale. J’ai un peu hâte qu’on apprenne que tout n’est pas aussi simple pour Cali qu’elle le laisse paraître (c’est la Malena en moi). Toutefois, pour le moment je veux aussi savourer combien Planners, avec son univers friqué et ses fêtes sans queue ni tête (une soirée « Kpop mais sans le côté fuchsia » ?!), a réussi à mettre dans la même intrigue deux protagonistes avec une telle dynamique.
    Ce n’est peut-être pas ce que j’avais envie de voir, mais c’est ce dont j’avais besoin.

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Fun facts

  • Fun fact final du dimanche 23 septembre 2018 - 2018-09-23

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