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  • We never know whom we marry

    19 février 2023 à 20:31 • Dorama Chick •

    Il y a quelque chose dans l’air ? Qu’est-ce qui se passe ? Cette année, trois diffuseurs américains ont décidé de commander des séries très similaires… et vu qu’elles n’ont pas vraiment l’excuse d’avoir un pitch super commun (comme, mettons, un police procedural par exemple), ça crée un drôle de hasard. Pourquoi tout d’un coup ces séries sur des couples atypiques sont devenues la marotte des chaînes US, on ne saura pas. Toujours est-il que ce soir sur le network étasunien, ABC va ouvrir les hostilités avec The Company You Keep, dans laquelle un ex-escroc et une flic tentent de faire fonctionner leur couple malgré tout ce qui les sépare ; ce à environ deux semaines du lancement de True Lies sur CBS et Paramount+, où une femme découvre que son époux est un espion, et en amont Mr. & Mrs. Smith, sur un couple d’espionnes qui acceptent un nouveau job qui secoue leur relation, et qui devrait atterrir dans les mois qui viennent sur Amazon Prime Video. Les histoires changent, mais l’idée qui les sous-tend, pas vraiment : il s’agit avant tout de reconsidérer le couple au prisme des activités professionnelles de chacune, qui agissent comme un révélateur de ce que l’on ignore sur l’autre, et qu’il faudra donc redécouvrir et accepter bien que sur le tard.
    C’est toujours marrant à observer, ces mini-tendances…

    La coïncidence est ici d’autant plus confondante qu’aucune de ces trois séries n’est totalement inédite ! Mr. & Mrs. Smith est l’adaptation d’un film de 2005 (rien à voir, en revanche, avec la série éponyme de 1996), True Lies est, évidemment, basée sur le film du même nom sorti en 1994… et The Company You Keep ? C’est sûrement l’adaptation qui ressemblera le plus à un projet original, vu qu’elle est un remake US d’une série sud-coréenne, que beaucoup n’ont donc pas vue.
    Gungmin Yeoreobun! (ou My Fellow Citizens! de son titre international) a initialement été lancée en 2019 par le diffuseur public KBS. C’est la seule série du lot qui ne soit pas explicitement intéressée par l’espionnage, bien que le concept de double-vie subsiste (et puis il faut bien des variations !). Comme je n’avais pas regardé la série originale, et que je gage que la majorité d’entre vous non plus, voici donc une review du premier épisode.

    En fait, cette introduction est plus ou moins coupée en deux : pendant une bonne partie de l’épisode, on découvre Yang Jung Kook, un escroc qui est, au moment où nous faisons sa connaissance, sur le point d’achever le plus gros coup de sa carrière. Et probablement le dernier. Il s’agit en effet d’arnaquer un usurier, auquel il fait croire qu’il a monté un business juteux au Venezuela afin d’échanger des billets en monnaie locale contre des won. L’idée fonctionne, d’autant que Jung Kook a un allié parmi le staff de sa cible, et le voilà bientôt en possession d’une rondelette petite somme qui devrait le mettre à l’abri pour le restant de ses jours. Oui, même en divisant la somme, puisque sa petite amie Hee Jin est aussi dans le coup, ainsi que deux complices, Charles et Seung Yi. Il n’y a plus qu’une seule chose à faire après avoir réussi ce tour de force : faire profil bas pendant 6 mois, d’autant que les billets sont probablement marqués, et ensuite toucher le pactole. Franchement, le plus dur est fait ! Dans le soulagement ambiant, Jung Kook propose même à Hee Jin de l’épouser, et elle lui dit oui. Pour un arnaqueur, franchement c’est le scénario idéal… Jusqu’au lendemain, quand il s’avère que Hee Jin s’est tirée avec tout le pognon. Réussissant enfin à la contacter par téléphone (de justesse : elle était sur le point de monter dans son avion !), Jung Kook découvre que si ses sentiments à lui étaient sincères, ceux de Hee Jin, en revanche, ne l’ont jamais été. Après ça, il fait la tournée des bars et des clubs pour essayer d’oublier sa souffrance.
    Une fois ces éléments posés, nous repartons en arrière de quelques heures pour découvrir une autre protagoniste : Kim Mi Young. Policière chevronnée, elle est positionnée avec son partenaire dans un véhicule de surveillance aux abords d’un love hotel ; mais interrompt la procédure lorsqu’elle repère un véhicule familier qui s’engage dans son parking. Dégainant sans plus réfléchir sa batte de baseball, elle se précipite dans le motel pour découvrir… son petit ami, en charmante compagnie. Ce connard la trompait depuis un bon moment, et en plus il a le culot de prétendre que c’était par inquiétude pour elle, vu qu’elle fait le métier peu féminin de policière et qu’en plus elle y risque sa vie. Mais Mi Young n’est pas le perdreau de l’année, et ça ne prend pas. Elle plaque le gars, là, comme ça, en plein motel, encore en caleçon, pleurant comme un bébé… Après ça, elle fait la tournée des bars et des clubs pour essayer d’oublier sa souffrance.

    Si ça a l’air court, c’est parce que ça l’est, pour une série sud-coréenne. Ce premier épisode dépasse à peine la demi-heure. Pourquoi ? Eh bien parce que, comme on le disait à propos de Jojak, les chaînes sud-coréennes ont commencé à explorer des idées pour insérer plus de publicité tout en se conformant à la loi, et proposer des épisodes de 30 minutes fait partie de ces idées de génie. Gungmin Yeoreobun! pratique exactement la même technique, et donc je vous invite à vous référer à la review de Jojak (ou au moins à la première partie de celle-ci) pour en comprendre les enjeux, notamment dans le cadre d’une review de pilote.
    Ici, la question est d’autant plus saillante qu’on est donc devant une série qui va avoir un remake sous la forme d’un drama (donc d’une durée d’une heure, publicités comprises… et vous inquiétez pas qu’un network US ne va certainement pas de priver de coupures de publicité, lui !). Il « manque » donc des choses à ce premier épisode, qui se trouveront probablement dans The Company You Keep ce soir… à commencer par une troisième protagoniste, qui dans Gungmin Yeoreobun! n’apparait pas avant le deuxième épisode. Mais les deux personnages introduits dans ce premier épisode n’ont même pas encore interagi non plus !
    Et c’est d’ailleurs certainement le meilleur moment, en tout cas le plus touchant et bien fichu : les heures qui suivent la rencontre entre les deux protagonistes, et leur décision de noyer leur chagrin dans… une relation ensemble ! L’idée de génie est donc que Mi Young et Jung Kook commencent à se fréquenter, sans attaches, avec l’idée que si ça colle entre eux eh bah très bien, et si ça ne marche pas eh bien personne n’aura rien perdu. Or, ça marche bien, ça marche même tellement que Jung Kook finit par la demander en mariage…
    Sauf qu’évidemment, il ne lui a pas dit qu’il était escroc (parce que bah c’est illégal donc), et elle ne lui a pas dit qu’elle était flic (parce que ça dégoûte les mecs), et les surprises commencent donc après le mariage. Dans le deuxième épisode, on a même droit à un fast forward de deux ans qui montre que la révélation (partielle) des cachotteries a largement refroidi les relations de couple. A charge pour la série, entre autres choses, de mener ces deux personnages vers un peu plus d’acceptation… non sans péripéties au passage, quelques unes assez surprenantes si on en croit la toute première scène de la série.

    N’ayons pas peur des mots, Gungmin Yeoreobun! est plutôt une dramédie, voir une comédie en single camera, qu’une série dramatique. Beaucoup d’élements l’engagent sur le terrain de l’humour, qu’il s’agisse bien-sûr de la situation initiale, de certains retournements de situation (…attendez de découvrir la mère de Young Mi), de certaines répliques, et de l’interprétation. Il y a de jolis moments, mais pour l’essentiel c’est une romcom, avec autant de rom que de com. Pour le coup, ce côté comique fonctionne vraiment bien sur un format d’une demi-heure (même si ce n’était pas nécessairement le but à la base), parce que le format court s’accommode bien des changements de ton, du montage énergique, et du côté très léger de ce démarrage.
    Alors évidemment, il y a des choses que The Company You Keep va probablement changer, non seulement parce que toutes les adaptations font des choix (c’est même leur boulot), mais aussi parce que dans le cas présent, certains de ces choix sont peu ou pas adaptés au changement de format. Personnellement, comme je ne regarde jamais les trailers, je me réserve la surprise pour la découverte du premier épisode… et au pire, si ça ne marche pas, des séries similaires, ce n’est pas ça qui va manquer dans les prochains mois.

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  • La Suisse a d’incroyables bâtards

    17 février 2023 à 19:48 • Telephage-o-thèque •

    La tension est à son maximum. Les visages se crispent. Sur les écrans, les mâchoires sont serrées. C’est la dernière ligne droite pour savoir qui va gagner.
    En jeu ? Le droit d’avoir une enfance, tout simplement.

    Dans le futur de Bâtards, tout a mal tourné. Ce que l’on appelle la Grande Crise a perturbé toute la planète, et le monde a sombré dans la pauvreté en moins de 5 ans. Dans le désespoir ambiant, beaucoup de familles n’ont plus réussi à s’occuper de leurs enfants. Des milliers d’entre eux ont été abandonnés : on les appelle les Bâtards. Etant donné que c’est ici le titre de la série, je n’applique donc pas mon féminin par défaut dans la review présente. La plupart se sont regroupés dans les zones industrielles vidées par la Grande Crise, et vivent dans des conditions misérables, à l’écart du reste de la population. Chaque année, l’émission Incroyables Bâtards se penche sur le sort de ces enfants.
    Ou plutôt, le met en scène. Dans cette télé réalité, 20 enfants entrent en compétition pour déterminer qui méritera de se faire adopter par un couple riche et célèbre. La clé du bonheur tient à gagner un jeu télévisé… La série Bâtards commence alors qu’une nouvelle saison d’Incroyables Bâtards, elle, est déjà en cours de diffusion : 16 enfants ont déjà été éliminés. Ne restent que Dylan, le fort en gueule ; Harmonie, la battante ; Rocky, le timide ; et surtout, Milla, la grande au regard dur, qui est en tête d’Incroyables Bâtards. Avec près de 4 millions de followers sur les réseaux sociaux, on la donne d’ores et déjà grande gagnante. Il ne reste vraiment qu’un seul mystère : l’identité du couple qui se dit prêt à adopter quiconque gagnera cette nouvelle édition. Pour l’instant, on n’en connaît que les ombres, et les épreuves que le couple sélectionne sur suggestions du public.

    J’avais dit que j’allais chercher de la science-fiction à regarder, et j’ai bien fait d’aller fouiner du côté de la Suisse, où j’avais jusque là totalement raté l’existence de Bâtards. Proposée en ligne sur différentes plateformes de la télévision publique RTS, la websérie d’anticipation est plutôt courte : toute mouillée, son unique saison de 6 épisodes ne dure que 52 minutes. Et c’est pas tous les jours qu’on peut s’offrir le luxe de regarder toute une saison en si peu de temps, surtout quand la qualité est au rendez-vous !
    Chaque épisode adopte un point de vue différent : non pas parce qu’un personnage différent partage sa perspective, mais parce que la série décide à chaque fois de changer d’angle pour aborder son sujet. Le premier épisode est ainsi une reconstitution fidèle d’un épisode d’Incroyables Bâtards, auquel on assiste comme si on était en temps réel, et qu’on découvre donc comme si l’on était spectatrice d’une émission de reality TV. Tout juste a-t-on une légère mise en situation pendant les premières secondes de l’épisode, juste avant que celui-ci ne soit diffusé en direct, alors qu’on suit les derniers préparatifs de son producteur, Rémi. Le public ne le connaît pas, pourtant : Théa, une préadolescente au large sourire qui émaille ses phrases d’un anglais bourré de clichés, est la présentatrice de l’émission, et c’est à elle d’annoncer les challenges aux Bâtards. Et puis, il y a nos quatre Bâtards, bien-sûr.
    En fait, quelque chose qui frappe assez rapidement, c’est que tout dans Incroyables Bâtards est conçu pour placer la responsabilité sur les épaules des enfants : c’est une gamine qui présente, ce sont des mômes qui proposent les épreuves, et ce sont, évidemment, les gosses qui sont en compétition. Pendant plusieurs épisodes, le couple adoptant reste caché, et Rémi oeuvre dans l’ombre : les adultes sont disculpées. En fait, plutôt que d’intervenir à la source, l’émission fait son beurre de la misère dans laquelle les Bâtards sont plongés après être abandonnés, ne faisant qu’exonérer plus encore les parents de leurs responsabilités.

    Cela se retrouve jusque dans les épreuves qui forment la compétition, dont on va avoir un échantillon pendant les épisodes. Proposées par de jeunes spectatrices (mais validées par les futures adoptantes), ces épreuves consistent à des tests de force et d’endurance. Il semble couler de source pour tout le monde que les Bâtards mènent une vie dure qui les prépare à ces challenges ; mais personne ne semble se poser la question de la mise en scène d’enfants devant, par exemple, s’étrangler mutuellement pour amuser la galerie. Pire encore, absolument à aucun moment ne semble qui que ce soit se demander ce que ces épreuves peuvent bien prouver : si le prix à gagner est celui d’une vie confortable, alors savoir qui dispose de la plus grande force physique ne devrait pas être important.
    Mais ce que démontre progressivement Bâtards, en s’éloignant progressivement du spectacle pour mieux en étudier les coulisses, c’est que dans le fond tout cela n’a pas d’importance. On est là pour le spectacle, pour les jeux du cirque. Le public aisé regarde ces mômes se foutre sur la tronche pour se divertir, évidemment pas par inquiétude pour leur sort. Et d’ailleurs, quand dans les épisodes suivants, l’émission va commencer à salement déraper, personne ne remettra vraiment son principe en question. Les enfants, en revanche…

    La démonstration de Bâtards est implacable. Elle est d’autant plus impressionnante que la websérie s’attaque en réalité à plein de sujets, interrogeant aussi bien notre rapport à la reality TV qu’à la célébrité au sens large, au pouvoir des réseaux sociaux, aux dynamiques de classe, à l’altérisation des populations les plus vulnérables pour mieux les opprimer, et bien-sûr, à la façon dont notre société ne respecte pas vraiment l’enfance.
    Forcément, en moins d’une heure, Bâtards a le temps de poser plus de questions sur ces thème que d’y répondre. Il n’empêche que le propos est là, quand bien même je suis, en revanche, un peu moins convaincue par la conclusion (plus sur la forme que le fond). De toute évidence, un concept pareil aurait bénéficié de plus de temps et d’un peu plus de budget, mais pour l’essentiel, la série atteint son but. Franchement, vu l’investissement en temps que représente son visionnage, je ne vais pas commencer à faire la fine bouche : la qualité est là. Et pour ne pas risquer de vous spoiler (c’est vite fait sur une série de 52 minutes au total !), je m’arrête là, vous n’aurez qu’à regarder vous-même.

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  • Fast forward

    12 février 2023 à 22:42 • Telephage-o-thèque •

    En ce moment, ça me dirait bien de me trouver une série de science-fiction à dévorer. J’ai remarqué que ça me fait souvent ça quand je teste un pilote de série de science-fiction qui s’avère complètement décevant, et vu que j’ai tenté The Ark récemment, ça se tient.
    Du coup, je lorgne du côté des séries que je n’ai pas encore regardées (dans l’objectif de trouver quelque chose avec au moins une saison déjà diffusée), et avec le renouvellement cette semaine de The Peripheral, il ne m’a pas fallu chercher longtemps quelle série ajouter à la liste.

    The Peripheral ne sera pas nécessairement l’élue (quoique si je ne trouve rien de mieux à me mettre sous la dent, j’y reviendrais peut-être), car elle accumule plusieurs clichés. Mais vu le premier épisode à deux cent à l’heure qu’elle fournit, il faut quand même lui attribuer, a minima, des points pour l’effort.

    La série se déroule principalement en 2033 (soit demain), dans une petite bourgade du Sud de Caroline du Sud. Flynne Fisher est une jeune femme qui tente de survive avec un job de merde dans une imprimerie 3D, et tout en aidant sa mère, sévèrement malade et dont les médicaments coûtent une blinde. Son grand frère Burton, qui vit dans une caravane derrière leur maison, est un gamer professionnel qui passe le plus clair de son temps dans des réalités virtuelles (ou « sim »), ce qui apparemment est un métier qui peut rapporter. En fait, Flynne est plus douée que lui, et d’ailleurs à l’occasion elle lui donne un coup de main sur certaines missions en le remplaçant dans son casque.
    C’est ce qui explique que ce soit Flynne qui se retrouve un jour à prendre les commandes d’un tout nouveau casque de réalité virtuelle qui a été envoyé à Burton par une mystérieuse entreprise colombienne, Milagros Coldiron. Sauf que cette réalité-là semble tout sauf virtuelle.
    La première mission de Flynne (dont l’avatar dans le sim de Milagros Coldiron a l’apparence de son frère) consiste à aider une femme à en kidnapper une autre, dans le Londres de la fin du 21e siècle ; l’expérience se déroule parfaitement. Toutefois, ça ne saurait durer : la seconde fois qu’elle entre dans cet univers, elle est soumise à d’atroces tortures. En outre l’insistance avec laquelle Flynne rapporte avoir eu l’impression que c’était réel pose des questions, y compris, vers la fin de l’épisode, à elle-même. Le doute devient d’autant plus nécessaire quand il s’avère qu’une prime a été mise sur la tête des Fisher et que des mercenaires suréquipés arrivent dans leur petite ville.

    Le premier épisode de The Peripheral a décidé de ne pas trop nous en dire, évidemment, sur ce qui se passe réellement. Cependant, grâce à la toute première scène de la série, dans laquelle deux personnages se sont parlé de façon cryptique mais inquiétante, on sent qu’il y a anguille sous roche à plus d’un égard. Le rythme effréné de l’épisode introductif, ainsi que son festival d’effets spéciaux et son effort pour cultiver la différence entre la réalité sordide de Flynne en Caroline du Nord et la réalité virtuelle dans une Londres futuriste en mettent plein les yeux, ce qui permet de meubler un peu en attendant que quelques questions obtiennent plus tard des réponses. Le world building de The Peripheral est, il faut l’admettre, plutôt bon. Alors, bon, ce n’est pas un monde très complexe, mais la série aime dresser le portrait de cet univers et d’à quel point le monde y est pourri, et pourtant pas très différent du nôtre si ce n’est sur des points de détails superficiels, essentiellement technologiques.
    J’ai quelques petites idées sur ce qui constitue le business model de Milagros Coldiron, et si c’est vraiment ce dont il s’agit, ça peut être très intéressant, voire même une variation intéressante autour de problématiques similaires à celles du voyage dans le temps. Mais ça se trouve je me plante aussi complètement.
    Si je suis honnête, The Peripheral est sympathique, mais elle ne frappe pas vraiment par sa complexité. Elle dédie beaucoup de sa première heure (et des brouettes) à des scènes d’action, ce qui ne veut pas toujours dire grand’chose dans un premier épisode certes, mais combiné aux moyens évidents de la série, laisse penser qu’une bonne part de son intrigue va être occupée par des scènes dans ce genre. C’est assez peu souvent le signe d’une série qui a beaucoup de choses à dire. En outre, son exposition est simpliste, il y a peu d’éléments qui justifient que la série se déroule dans les années 2030, et certains de ses dialogues laissent franchement à désirer en termes de subtilité. Bref on n’y a pas inventé le fil à couper le beurre virtuel pour le moment.

    Reste que je voudrais bien savoir si ma théorie à son sujet est valide, ou si l’idée est meilleure dans ma tête que dans la série (…je n’envisage pas vraiment que ce soit l’inverse). D’où le fait que la quête de la série de SF parfaite continue…

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  • I don’t want to be anything other than me

    10 février 2023 à 23:57 • Telephage-o-thèque •

    Le gros problème que j’ai avec la parodie dans les séries… c’est qu’il s’agit de séries. C’est évidemment subjectif, hein, mais mon genre préféré n’est pas nécessairement le mieux placé pour cet exercice, qui supporte assez mal le long terme. Ce qui est drôle dans la parodie, c’est bien souvent de percevoir ce qui est parodié, et comment ; or, une fois que c’est fait, il est très difficile de maintenir beaucoup d’intérêt.
    Il y a des parodies qui tiennent la route sur plusieurs épisodes, une saison, plusieurs saisons même ! Mais ces séries relèvent de l’infime minorité, ou développent des idées pour éviter de simplement répéter, épisode après épisode, « hey regardez, je me moque de ce produit popculturel… ENCORE ». C’est par exemple le cas de La Flamme (adaptation française de Burning Love), qui a opté pour un genre différent d’émissions de télé réalité pour sa deuxième saison ou son spin-off (selon les points de vue), Le Flambeau. Parfois on se retrouve devant de petits miracles télévisuels, comme Le Coeur a ses Raisons qui est une comédie avec ses propres mécanismes humoristiques, au-delà de la parodie, mais on reste dans le domaine de l’exception.

    La série québécoise Complètement Lycée avait une idée sympathique sur le papier. Mais au-delà ?

    Tout dans le premier épisode de Complètement Lycée (que je regarde seulement maintenant, alors que la série a apparemment fait parler d’elle dés l’an dernier à CANNESERIES et que sa diffusion originale sur Noovoo date même de fin 2021… encore heureux que les séries n’aient pas de date de péremption !) pose les bases d’une série qui a très bien compris ce qu’elle veut parodier, et comment.
    S’inspirant des teen dramas étasuniens, en particulier du début des années 2000 (la série semble se dérouler en 2007, d’ailleurs), Complètement Lycée se déroule dans, eh bien, un lycée, et raconte les vie de jeunes de 15 ans. L’héroïne en est Allison, une ado très sage qui fait sa rentrée pour une nouvelle année, retrouvant tout son univers scolaire après un été mouvementé. Il y a son meilleur ami Keith, secrètement gay ; son ex William, avec lequel elle vient de se séparer mais qui en pince toujours pour elle ; mais aussi les personnalités les plus populaires du lycée, comme la star de l’équipe de basketball Brian ; sa petite-amie la cheerleader Ashley ; ou encore Les Jumelles, qui sont jumelles (mais anciennement triplées). Dans la quiétude de l’établissement, pourtant, s’annonce un bouleversement : Chaz, un élève venu des couloirs mal famés du lycée, vient de se voir offrir l’opportunité de rejoindre l’équipe de basket. Et Allison tombe immédiatement sous son charme…
    Complètement Lycée a été à bonne école, et maîtrise parfaitement les codes des séries dont elle s’inspire (en particulier One Tree Hill et The OC). Ils sont venus, ils sont tous là : tous les clichés du genre se retrouvent en l’espace d’une petite demi-heure, sans qu’il n’en manque le plus petit à l’appel. Complètement Lycée ajoute à cela une maîtrise formelle : l’image est conforme, la distribution parfaitement lookée, et, cerise sur le gâteau, la série est doublée en français européen comme si la série avait réellement été produites aux USA puis exportée. Sur la forme, il n’y a rien à redire.

    Mais sur le fond ? Sur le fond c’est plus compliqué. Ce que ce premier épisode révèle, c’est une série dans laquelle tout nous dit sans arrêt de ne pas prendre l’intrigue au sérieux… mais il n’y a que l’intrigue pour porter Complètement Lycée, parce que, outre la parodie, il n’y a pas vraiment de proposition.
    La série n’a par exemple pas vraiment de gag, elle tourne juste au ridicule des clichés (certains écorchés des centaines de fois avant ça, comme celui du petit déjeuner gâché par exemple), mais n’ajoute pas les siens. La blague, toute la blague, est : ce que font ces teen dramas est ridicule, et je vais vous le prouver. Mais une fois la démonstration faite, et on l’a vu tous les éléments sont parfaitement en place pour le faire, il ne reste que, ma foi, l’histoire d’un teen drama. Il faut attendre ses retournements de situation ridicules comme on attendrait ceux d’une série dans laquelle un chien mange un cœur sur le point d’être transplanté. Dans le fond, du côté des spectatrices, la démarche devient rigoureusement la même : admettre que tout cela est ridicule, mais quand même s’investir dedans si on veut continuer à regarder…
    Il y a un passage qui m’a brièvement donné de l’espoir, au début de l’épisode, quand un personnage s’est plaint que la caméra n’était plus sur lui ; je me suis dit que si Complètement Lycée arrivait à trouver une dimension un peu plus meta, dans laquelle les personnages prennent conscience d’être dans une série adolescente au rabais, là ça peut devenir intéressant. Le reste de l’épisode, pourtant, n’y fera plus vraiment référence.

    Dans l’ensemble, Complètement Lycée fonctionne sur le moment parce que je regarde beaucoup de premiers épisodes sans avoir l’intention (sauf coup de cœur) de voir la suite. J’aime voir la mise en place d’une série, comment elle pose son ton, comment elle introduit des choses qui lui serviront par la suite, comment elle fait une promesse à qui la regarde. Du coup ça ne me fait rien, une fois que je cerne (dans les grandes lignes) ce à quoi j’ai affaire, de mettre de côté une série qui ne m’éblouit pas. Accessoirement c’est pas mal commun avec la démarche qu’on a en festival : on ne compare que le premier ou les deux premiers épisodes de chaque série, et puis au bout de quelques jours on donne des récompenses à des vainqueurs, sur la base d’un huitième ou dixième d’une saison (et je trouve drôle que certaines professionnelles du milieu qui jadis me critiquaient pour ma consommation de pilotes, parce que « une série ça se juge sur la longueur », soient aujourd’hui les premières à poser leurs fesses dans les sièges des festivals TV de France et de Navarre).
    Dans ce genre de contextes, je comprends que Complètement Lycée trouve son public. Sur le long terme ? C’est plus compliqué. La série a eu un total de 8 épisodes sur Noovoo, ce qui est relativement court, mais quand même un peu long vu ce qui nous est présenté dans cette introduction. Allez-y si le cœur vous en dit, évidemment… mais ça aura plus d’effet sur vous, étrangement, si vous aimez les teen dramas et leur mécanismes, que si vous cherchez une comédie qui tient debout par elle-même.

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  • Ma couleur préférée est sépia

    8 février 2023 à 14:47 • Dorama Chick •

    Fin janvier, j’ai remarqué que le premier épisode de la saison 2 de Meikenchiku de Chushoku wo avait été sous-titré… et évidemment, je n’ai toujours pas parlé de la saison 1 ! Devinez donc ce qu’on fait aujourd’hui.
    Lancée pendant l’été 2020 par BS-TV Tokyo (la version satellite de TV Tokyo) et co-produite avec BS-TV Osaka, Meikenchiku de Chushoku wo porte littéralement pour tagline Déjeûnons dans un édifice célèbre, en français dans le texte (en fait, la traduction du titre japonais), ce qui en fait une série assez transparente dans son intention.

    A l’origine, quand j’avais commencé la série, elle m’avait été présentée comme une « série d’appétit », et je me disais que la regarder pour la reviewer ne pourrait qu’ajouter à ma longue collection de reviews sur ce sous-genre japonais que, vous le savez, j’affectionne particulièrement. Mon enthousiasme à écrire sur la série était un peu retombé en découvrant que la réalité était plus complexe, et surtout moins culinaire qu’attendu. Ce qui ne veut pas dire que Meikenchiku de Chushoku wo soit une mauvaise série, simplement elle n’entrait alors pas trop dans le cadre de ce sur quoi j’avais envie d’écrire.
    Meikenchiku de Chushoku wo est (un peu comme Tetsu Oota Michiko, 2 Man Kilo d’ailleurs) une série au rythme lent, contemplatif, et basé sur une exploration du réel moins que sur la fiction. Il y a une intrigue avec un fil rouge, je vous rassure ; mais le cœur des épisodes est surtout de s’intéresser aux découvertes que les deux protagonistes centrales font en découvrant des bâtiments anciens japonais.

    Tout commence par un bel été, quand Fuji Haruno (incarnée par Elaiza Ikeda, qui incarnait le rôle principal de Followers sur Netflix), une jeune femme qui aime tout ce qui est un peu vintage, envoie un message à une inconnue sur les réseaux sociaux : elle suit son compte depuis un moment, et admire la façon que l’inconnue a de parler des endroits qu’elle visite. L’inconnue emploie en effet le terme « otome kenchiku » (les sous-titres anglais l’ont traduit fidèlement en « maiden building« ), un qualificatif plutôt poétique et suranné qui donne envie à Fuji de devenir son apprentie, et la suivre dans ses visites pour adopter son point de vue. A sa grande surprise, l’inconnue se révèle être un homme un peu âgé, Chiaki Uekusa (Chiaki étant majoritairement un prénom féminin, la méprise est concevable). Toutefois celui-ci accepte sa proposition, et commence donc à prendre Fuji sous son aile, l’embarquant dans ses visites et en partageant avec elle ses connaissances architecturales.
    A partir de là, la série adopte une formule qui bougera assez peu dans les épisodes suivants, consistant à suivre Fuji dans sa vie de tous les jours (avec ses préoccupations personnelles sur lesquelles je reviens dans un instant), puis à interrompre son quotidien par un message de Chiaki : « voulez-vous déjeuner dans… », suivi d’une description vague d’un lieu tenu secret. Le maître et l’apprentie se retrouvent ensuite quelque part dans Tokyo, marchent jusqu’au lieu en question, ont le privilège d’une visite semi-guidée (apparemment tout le monde connaît Chiaki dans ces bâtiments !), puis déjeunent dans le restaurant attenant à l’édifice, ou, s’il n’y a pas de restaurant, font une pause sandwich pendant laquelle Chiaki et Fuji échangent quelques mots sur autre chose que l’architecture. Par exemple avec la jeune femme demande un conseil, ou pose des questions personnelles pour apprendre à mieux cerner son aîné. Une fois le déjeuner fini, chacune retourne à sa vie, ce qui permet à l’intrigue de Fuji de progresser grâce à ce qui s’est dit avec Chiaki au déjeuner.

    Si vous m’avez déjà lue au sujet des « séries d’appétit » (et mon Dieu, comment avez-vous pu l’éviter ?), vous pouvez sûrement constater qu’il y a là pas mal de ressemblances avec ces séries culinaires. En particulier, le déjeuner apparaît comme une matérialisation de la satisfaction ressentie pendant cette journée.
    Mais la différence, et elle est de taille, est que Meikenchiku de Chushoku wo n’est pas franchement intéressée par le repas en lui-même, qui constitue une très courte de scène, et qui, pour l’essentiel, se penche peu sur le contenu des assiettes. Tout au plus Fuji et Chiaki pousseront-elles quelques « oh » et quelques « ah », confesseront que tout cela est très bon, et apprécieront l’ambiance dans laquelle elles consomment leur déjeuner. Toutefois, la gastronomie n’est pas le but ici. Le violon d’Ingres de la série est résolument l’architecture, et dans une certaine mesure, comment l’ancrage de celle-ci dans le passé peut informer le présent de Fuji.

    C’est que, cet été-là est un été de transition. Fuji et sa meilleure amie Ayaka, qui se connaissent depuis leurs études, ont en effet pris la décision d’ouvrir leur propre « café » (appellation à la japonaise légèrement trompeuse pour nous, puisque doit également y être servi un plat populaire comme le curry). Pour réaliser ce rêve commun dont elles parlent depuis l’université, mais qui ne s’est jamais concrétisé, Fuji et Ayaka, toutes deux récemment célibataires, se sont promis de consacrer tout leur temps libre à développer leur projet. Les deux jeunes femmes ont réparti les tâches selon les compétences de chacune : Ayaka, qui travaille déjà dans la restauration, est en charge du business plan et de la cuisine ; Fuji, dont le travail de bureau est moins corrélé au projet, est chargée de penser à un concept, de la décoration, et de trouver le lieu à acheter. D’où les visites, en fait : Fuji espère s’inspirer de lieux anciens pour créer un établissement un peu retro, et les otome kenchiku de Tokyo doivent nourrir sa réflexion.
    Il s’avère cependant que Fuji n’est pas aussi passionnée par le projet qu’espéré. Ou disons qu’elle le serait un peu plus si elle ne se posait pas plein de questions… notamment sur son amitié avec Ayaka. Les deux jeunes femmes sont très différentes, et ce qui apparaissait jadis comme une force complémentaire devient, avec les objectifs plus pragmatiques, un obstacle. Ce n’est pas exactement que les deux amies se disputent… c’est plutôt qu’un malaise s’installe, à plus forte raison parce que Fuji se sent inférieure à son amie. Meikenchiku de Chushoku wo se fait la chronique de ce flottement. Fuji aimerait que ce café se fasse, mais elle voudrait aussi ne pas se sentir dépassée, et ne pas se sentir frustrée par son emploi actuel, dont l’ennui et l’inadéquation semblent parfois être son seul moteur à se lancer dans le projet de café…

    Il y a donc une vraie intrigue derrière ces épisodes nonchalants, mais, en définitive, assez peu de retournements de situation. Le ton contemplatif de la série donne plutôt l’occasion à Fuji de faire le point pour déterminer où elle en est dans la vie… ce qui, hélas, de par son tempérament, signifie douter d’elle-même, de ses motivations, et du futur qui l’attend. En cours de saison, son ex petit-ami, avec lequel elle a rompu 6 mois avant le début de la série, fait en outre une réapparition, ce qui ne rend pas les choses plus claires. Dans tout ça, Chiaki n’est pas qu’un professeur bénévole en architecture : il arrive à Fuji d’essayer d’obtenir de lui, en tant qu’aîné, des paroles de sagesse qui pourraient l’inspirer non seulement dans les plans pour le café, mais plus largement aussi les plans pour la vie. Cette aide sera ne sera pas toujours celle espérée ! Chiaki est un homme solitaire, détaché, qui mène une vie assez peu dédiée aux autres et entièrement centrée sur son propre plaisir. Toutefois, progressivement, il va commencer à ressentir une affection toute paternelle pour la jeune femme.
    Au fil des rencontres dans des lieux atypiques, les deux nouvelles connaissances s’apprivoisent, en apprennent l’une sur l’autre, et, l’air de rien, laissent une empreinte…

    Toutefois, n’allez pas croire que Meikenchiku de Chushoku wo n’utilise son sujet (les fameuses otome kenchiku) que comme un prétexte. Les épisodes s’attardent longtemps, au contraire, dans ces lieux hors du commun. La série fonctionne autour de règles qui ne sont pas dictées explicitement (par exemple si Chiaki avait décidé de les suivre dans ses excursions), mais dont l’omniprésence guide néanmoins tous les épisodes. Par exemple, les visites du tandem se font toujours en journée, alors que l’établissement est vide : qu’il s’agisse d’un musée ou d’une bibliothèque, il n’y a jamais personne pour troubler la quiétude du lieu (les rencontres ne sont pas du tout l’objet de la série comme cela pouvait être le cas, par exemple, dans Tetsu Oota Michiko, 2 Man Kilo). On y trouve juste une employée qui les accueille à leur arrivée, leur présente quelques éléments notables du lieu, avant de discrètement s’effacer pour mieux les laisser arpenter les couloirs, les escaliers (grande fan d’escaliers, cette  Meikenchiku de Chushoku wo) ou les jardins. En l’absence d’autres touristes, l’endroit semble alors comme hors du temps, ce qui permet à Fuji et Chiaki d’apprécier aussi bien ce qui relève de l’historique (les moulures d’origine, mettons) que de l’histoire du bâtiment (une rénovation plus récente). Un entre-deux bien pratique. En outre, tous les bâtiments tokyoïtes visites dans cette première saison ont en commun d’avoir été construits au 20e siècle, par des architectes ayant des influences occidentales (soit parce que l’architecte vient d’un autre pays, soit pour avoir étudié temporairement sous un maître européen ou américain).
    Ces règles construisent l’identité de la série. Elles se retrouvent dans les bâtiments visités mais aussi, par ricochets, dans les événements historiques discutés, ou même les plats consommés. La formule de la série consiste également à conclure chaque épisode par un montage des différentes photos prises par Fuji pendant la visite (certaines parfois un peu floues ou mal cadrées !). Malgré cet aspect profondément procédural, la première saison a, au fil de ces pérégrinations sages, le temps de boucler son intrigue, et l’on en saura plus sur les choix que fait Fuji pendant cet été pas comme les autres.

    Quelques mois après la diffusion de cette première saison, un SP (pour « special« , l’appellation fourre-tout dans laquelle les chaînes japonaises incluent les téléfilms et autres épisodes spéciaux) emmène cette fois Fuji dans sa ville natale, Yokohama. D’une durée de seulement 46 minutes, ce qui est certes le double des épisodes hebdomadaires mais quand même plutôt court, le SP organise des retrouvailles entre Fuji et Chiaki. Depuis la première saison, les deux amatrices de belles bâtisses ont en effet un peu perdu contact, ce qui semble être la faute à personne. En particulier, la jeune femme n’a pas reçu de message « voulez-vous déjeuner dans… » depuis plusieurs mois, et Chiaki s’est fait discret sur les réseaux sociaux. Fuji a quant à elle trouvé une forme d’épanouissement découlant de la conclusion de la saison 1, et profite de ce bien-être nouveau pour s’organiser quelques virées à Yokohama, en profitant pour regarder d’un oeil nouveau les bâtiments auprès desquels elle a grandi, mais auxquels elle n’avait encore jamais prêté attention. C’est ainsi que lui vient l’idée d’inviter Chiaki, rompant leur silence impromptu pour lui proposer un programme dont, cette fois-ci, elle est l’instigatrice.
    Les dynamiques sont légèrement renversées pendant cet épisode qui, cette fois, prend le temps d’explorer une partie du passé douloureux de Chiaki. Dans la première saison, on avait appris rapidement qu’il était le fils d’un architecte plutôt fameux, mais qu’il avait terriblement déçu son père ; le SP prend cette information et décide d’explorer la relation entre le père et le fils… hélas, après la mort du père. Est-il trop tard pour panser les plaies passées ? Au fil de cette journée à Yokohama, Meikenchiku de Chushoku wo et son atmosphère calme, si propice à l’introspection, offrent une chance à Chiaki de faire le deuil non de son père, mais de leur relation.
    Les ingrédients de la saison passée restent en grande partie immuables par ailleurs (même si évidemment, avec un épisode isolé on n’a pas le bénéfice d’autant de variété que dans une saison complète, avec ce que les variations peuvent permettre visuellement ET thématiquement). Une parenthèse offerte au duo de passionnées, avant de reprendre leur quotidien où elles l’avaient laissé, à Tokyo.
    La seconde saison, diffusée pendant l’été 2022, prend cette fois la direction d’Osaka. Elle compte moins d’épisodes : seulement 6, contre 10 pour la première saison… ce qui devrait faciliter une traduction plus rapide. Je ne vous en propose donc pas une review pour le moment, je le ferai peut-être lorsque tous les épisodes auront été traduits. Et puis, c’est HPriest, figure du fansub anglophone, qui a pris le projet, donc les risques d’abandon relèvent de l’inexistant.

    Il n’y a, franchement, que la télévision japonaise pour produire des séries comme celle-ci. Meikenchiku de Chushoku wo pousse vraiment l’aspect travel show aussi loin que possible, en s’arrêtant sur les détails du bâtiment visité, en superposant des photos d’époque à l’écran lorsque les protagonistes parlent de figures historiques, en montrant, quand elles existent, des plans ou des images d’archives pour constater l’avant/après de certains endroits. Pourtant, son cœur bat bel et bien au rythme d’une narration dramatique, dont les contours se dessinent légèrement au fil de visites qui ont toutes les apparences de l’anodin.
    En regardant Meikenchiku de Chushoku wo, on est frappée par son intérêt sincère pour le sujet ; peu de séries sont dirigées par la curiosité culturelle pure, sans aucun cynisme, sans aucune arrière-pensée. Même si elle est diffusée par des chaînes du satellite, elle serait parfaitement à sa place sur le service public (d’ailleurs je trouve la série comme le format lui-même parfaitement exportables), tant son émerveillement face à des bâtiments méconnus mais chargés d’histoire est communicative. Comme les « séries d’appétit » dont elle est la cousine éloignée, je ne comprends pas que des séries comme celle-ci voyagent si peu. Faites-moi plaisir, allez jeter un oeil au moins sur son premier épisode, c’est un véritable vent de fraîcheur dans un menu téléphagique parfois chargé en superproductions plus impressionnantes mais moins sincères.

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  • Exorcisme générationnel

    3 février 2023 à 22:45 • Review vers le futur •

    « The world’s mad, and normal never fixed anything. »

    Telle que vous me voyez, j’ai regardé les 8 épisodes de Lockwood & Co. en l’espace d’environ 12 heures la nuit dernière, et il est devenu plutôt rare qu’une série Netflix me motive à ce genre de choses ! Et heureusement, parce que je ne suis plus toute jeune et les nuits blanches devant une série ne me sont plus aussi faciles que par le passé… Et c’est sans compter les nuits blanches qui se préparent parce que la froussarde que je suis va craindre les cauchemars.
    En tout cas, ça justifie totalement que je mette de côté ce dont je voulais parler aujourd’hui, pour vous proposer une review de la première saison.

    Dans la réalité de Lockwood & Co., voilà un demi-siècle maintenant que le monde a été bouleversé par l’apparition d’un étrange phénomène, simplement surnommé The Problem. Des fantômes (ou « visitors« , une précaution de vocabulaire dont je n’ai aucune intention de m’embarrasser) ont commencé à apparaître, sauf que leur contact provoque la mort des humaines ! Après une panique mondiale conséquente, et un taux de mortalité terrifiant, il a été découvert que certaines personnes jeunes avaient le don de les percevoir, et très vite le monde s’est adapté. Désormais, des agences forment et emploient des enfants et ados, pour traquer et repousser cette menace… du moins jusqu’à ce que les talents de toutes ces jeunes personnes disparaissent en atteignant l’âge adulte. Les agences obéissent à une régulation stricte, imposée par l’organisme DEPRAC (Department of Psychical Research and Control), qui impose notamment une supervision adulte des activités ; DEPRAC établit également les modalités de destruction des « sources » (les objets auxquels les fantômes restent attachés, et qui leur permettent de revenir parmi les vivantes), ou la classification des menaces (il y a trois types de fantômes, le Type 3 étant le plus dangereux mais aussi le plus rare). Le reste de la population vit dans la peur, notamment en se soumettant à un couvre-feu nocturne strict. Dans le même temps, l’industrie mondiale s’est totalement réorientée : puisque seuls le fer, l’argent et le sel constituent des armes valables contre les fantômes, l’économie s’est focalisée là-dessus, conduisant à une crise technologique et du coup financière (dans le monde de Lockwood & Co., le temps s’est grosso-modo arrêté aux années 70). Les choses vont mal.
    C’est dans cette réalité qu’est née Lucy Carlyle, une jeune fille vivant dans une petite ville britannique et qui, dés son plus jeune âge, a fait montre d’un talent particulier, étant capable d’entendre des manifestations fantomatiques mieux que quiconque. Ce talent lui permet d’être recrutée par une agence locale, Jacobs & Co., où elle fait ses classes et rencontre celle qui deviendra sa meilleure amie, Norrie. Les deux adolescentes se promettent de partir pour Londres et intégrer la prestigieuse Fittes Agency que dés que Lucy obtiendra sa certification de niveau 4… ce qui n’arrive jamais. Lors d’une intervention supposément de routine, toute l’équipe de l’agence est confrontée à un Type 3, et massacrée ; seule Lucy et Norrie en réchappent, mais Norrie est « ghost locked » (j’y reviens). Lucy se trouve accusée d’avoir manqué à son devoir de prévenir l’adulte responsable (ce qui n’est évidemment pas le cas), et par cette négligence causé la mort de ses collègues. Devant l’absence de soutien de sa mère, et dégoût pour le système tout entier, elle décide de tout plaquer pour réaliser le rêve qu’elle avait jusque là bâti avec Norrie, tentant sa chance à Londres. Evidemment, elle est rejetée par la Fittes Agency, mais découvre au hasard d’un annonce qu’une agence du nom de Lockwood & Co. recrute… et s’y voit embauchée ! Sauf qu’à sa grande surprise, Lockwood & Co. ne compte que deux employés avant son arrivée : Anthony Lockwood et George Karim, deux adolescents ! L’agence existe donc en-dehors de toute supervision adulte…

    Bon, maintenant qu’on parle toutes de la même chose, il me faut vous dire ceci : Lockwood & Co. est beaucoup plus efficace que moi en matière de plantage de décor !
    Ses trois premières minutes sont un chef d’oeuvre d’orfèvrerie, posant à la fois le ton de la série et les personnalités de deux des personnages, mais aussi d’instiller l’idée que son univers est complexe, et même de lui donner une dimension émotionnelle en proposant, déjà, un commentaire sur certains thèmes sous-jacents à son intrigue. J’aimerais pouvoir dire que tous les pilotes que je regarde sont capable d’un tel exercice de jonglage ! C’est vraiment de la belle ouvrage : avant la fin de ces 3 minutes, je savais déjà que j’étais sous le charme, quand bien même il me restait encore beaucoup à apprendre et découvrir sur l’univers de la série (chose que le générique, un peu plus tard, a ensuite achevé de me fournir), et ce, alors que je ne connaissais rien des bouquins. Cette intuition s’est confirmée pendant la suite du premier épisode, si bien que, malgré mon côté (notoirement) couard, j’ai su que j’allais immédiatement continuer la série.

    Rien n’est plus classique dans la fiction dite « YA » que l’idée que la jeunesse peut ce que les adultes ne peuvent (ou ne veulent) pas faire pour régler les problèmes. Ces positions correspondent à la lente réalisation pour leur public que le monde va mal et que rien, ou si peu, n’est fait pour en corriger la trajectoire. Les adultes, ou toute figure autoritaire d’ailleurs (mais dans le cas présent et beaucoup d’autres, c’est la même chose !), ne font pas ce qui a priori devrait être leur job (c’est-à-dire la mission de protection qu’une enfant attendrait de ses aînées). C’est un rite de passage à l’âge adulte que de réaliser que ni nos parents ni nos gouvernements ne suffisent à nous protéger de la dure réalité ; souvent sans vraiment essayer. Il faut reconnaître que c’est un cliché, mais Lockwood & Co. a réussi à maîtriser ces éléments pour raconter quelque chose sur la déliquescence d’un monde où tout empire. Dans son univers, les puissants (masculin volontaire) s’en sortent aux dépens des plus vulnérables, et c’est vrai pour le monde vivant comme l’au-delà. Les fantômes apparaissent alors comme des victimes, jusque là éliminées par les plus grandes agences (comprendre : silenciées), dont lentement l’agence auto-gérée de Lockwood & Co. va réaliser qu’il y a une autre façon de procéder… en corrigeant une injustice passée. Il y aurait donc d’autres moyens que détruire pour apporter un peu de calme dans un monde tourmenté, mais il est bien difficile de changer la donne quand, par ailleurs, on n’est jamais pris au sérieux par les autorités.
    Et comment le serait-on ? L’exploitation des jeunes dotées de talent par des agences sans scrupules (…et certains parents, comme démontré par la mère de Lucy) jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien à en tirer, n’aide pas à être considérée. Lockwood & Co. a, au fil de son aventure, la finesse d’explorer les questionnements sur l’avenir quant on a grandi dans un tel mépris : pour ces jeunes talentueuses formées dés leur plus jeune âge à affronter le pire, à quoi ressemble l’avenir ? Quand on a connu l’exploitation, la violence, le traumatisme, quel genre d’adulte peut-on devenir ? Dans la mythologie de la série, il y a qui plus est un spectre (ha !) supplémentaire qui plane au-dessus des têtes de tout le monde : si seules les personnes jeunes ont les capacités nécessaires pour voir les fantômes et les combattre, alors inexorablement, cela leur donne une obsolescence programmée. Au fil des épisodes, le sort de plusieurs anciennes agentes est ainsi révélé, parfois comme une anecdote certes, mais toujours imposant un compte à rebours ineluctable. Il y a les jeunes mortes, bien-sûr, et leur nombre est conséquent ; celles qui sur leur lieu de travail sont « ghost locked » (c’est-à-dire plongées dans un coma surnaturel par un esprit trop puissant) et généralement ont peu d’espoirs de rémission, celles qui obtiennent des jobs satellite de l’industrie (généralement pour une paie minimale), celles qui tentent de gagner leur vie de façon illégale (chasseuses de reliques, notamment)… Ce n’est jamais vraiment reluisant. Et même sans ça, encore faudrait-il échapper indemne à ce que l’on a vu pendant des années formatrices. Qu’adviendra-t-il de nous quand le monde nous aura usées ?
    Du coup, suivre les règles semble dérisoire, et écouter les personnes qui en décident (les adultes, donc) totalement inconcevable. Une grande partie du discours de Lockwood & Co. mêle rejet et dégoût (et à l’occasion, pitié). « Screw the rules. They bend the rules all the time, why shouldn’t we ? I mean, why can’t we change the rules ?« , s’exclamera un personnage ulcéré. Le constat sombre sur l’état du monde d’une fiction comme Lockwood & Co. s’accompagne, et c’est heureux, d’une envie de se battre contre les fantômes mais aussi contre un système qui doit impérativement changer. Ce qui commence par embrasser pleinement de vivre en-dehors de la normalité… mais aussi en explorant le mystère fondateur qui explique comment les choses en sont arrivées là, 50 ans plus tôt ; d’où la mythologie de la série, que la seconde partie de la saison va explorer plus en profondeur.

    Bien que les romans soient antérieurs, tout cela fait de Lockwood & Co. une parfaite série de l’ère COVID : « I had this friend who was convinced none of it made sense. How it started, how it spread, how it only seems to get worse, not better, no matter what we do« . Plus largement, elle a parfaitement saisi les enjeux métaphoriques d’une série destinée à un public Gen Z, qu’elle sait mettre en évidence tout en s’intéressant à des fantômes, et en multipliant les mystères et les scènes d’action (qui sont, par ailleurs, efficaces et plutôt bien troussées).
    Je sors d’une intégrale de The Good Place qui a duré très exactement 4 jours : tout ce que j’allais regarder ensuite était voué à sembler peu intelligent. Après ça, le premier épisode de The Ark m’a donné l’impression que me trépaner serait l’équivalent d’un ticket d’entrée pour Mensa, mais quelques heures plus tard à peine, Lockwood & Co. me sort déjà du marasme. Est-ce que c’est la meilleure série de tous les temps ? Non. Faut pas pousser. Il y a quelques inévitables clichés, beaucoup trop de personnages masculins (même Lucy est à l’occasion reléguée au second plan), et la série est, résolument, bâtie comme si une deuxième saison lui était acquise, ce qui, bon, par les temps qui courent m’irrite plus qu’autre chose. Mais pour son genre ? Pour son diffuseur ? Pour sa durée ? Elle fait du beau boulot, est à la fois divertissante et fine, et en prime sa distribution tient vraiment bien la route !
    Alors, ça vaut bien quelques insomnies.

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  • Take Five Une

    31 janvier 2023 à 20:31 • Take Five •

    Puisque j’ai décidé d’adapter le rythme des publications à mon propre rythme (plutôt que l’inverse), l’une des conséquences est que je risque pendant quelques temps de parler d’un peu moins de pilotes que par le passé. Alors que, fidèle à mes préférences comme à ma réputation, je continue d’en regarder des centaines par an ! Non, vraiment, chiffre homologué par mon carnet de visionnage sur Notion.

    Pour éviter que tous ne tombent totalement dans l’oubli, j’ai donc décidé que je posterai désormais des reviews Multi additionnelles, regroupées dans une nouvelle rubrique surnommée Take Five. Le principe est simple : parmi les séries testées récemment, retenir le premier épisode de 5 d’entre elles. Contrairement aux autres reviews Multi, il n’y a ici pas de thème, pas de contexte particulier (un festival, par exemple), pas de raison de les regrouper si ce n’est que, à mon avis, je ne prendrai jamais le temps de leur donner une review Pilote à part, qui aurait été plus longue. BEAUCOUP plus longue, si vous me connaissez…
    Cela dit, contrairement à mes reviews de pilote plus classiques, je ne m’interdis pas de potentiellement leur offrir une review de saison plus tard dans l’année. Oui parce que j’ai une règle : je n’offre pas une review de pilote et une review de saison à la même série pendant la même année, partant du principe qu’il y a trop de séries pour en privilégier une avec DEUX articles en si peu de temps. Enfin, on verra, on n’y est pas encore, et pour être honnête il y a plusieurs séries dans ce premier Take Five qui n’ont aucune chance d’être rementionnées un jour, avant même d’envisager de l’être dans une review de saison. Je vous rassure, ce ne sera pas toujours comme ça !

    Half Pants Full Pants (2022)

    Sortie à la mi-décembre sur Amazon Prime, Half Pants Full Pants est apparemment l’adaptation d’une autobiographie éponyme dans laquelle l’auteur Anand Suspi racontait son enfance dans les années 70 et 80, passée dans le sud-ouest de l’Inde. A bien y réfléchir, je n’ai pas vu beaucoup de séries indiennes dont le héros est un enfant, d’ailleurs ; dans le contexte actuel, les séries qui voyagent sont généralement les séries pour adultes (exception faite de quelques diffuseurs habitués des co-productions, qui sont généralement basés dans des pays anglophones et/ou européens d’ailleurs). Half Pants Full Pants essaie de recréer une enfance pleine de naïveté, dans laquelle on apprend de petites et de grandes leçons, sur un ton de chronique. Ce premier épisode suit le jeune protagoniste alors qu’il s’est mis en tête de prouver à des copains qu’il pouvait transformer une simple pièce en aimant, simplement en la déposant sur les rails du train avant que celui-ci n’entre dans la gare de la ville. Une opération dangereuse mais que, dans son innocence, le héros ne comprend pas encore, trop occupé avec son meilleur pote à faire croire que leurs pères sont des hommes importants. Pour ma part je n’ai pas détesté son rythme assez contemplatif, mais j’ai eu du mal à déterminer à qui la série s’adressait. Est-ce une oeuvre nostalgique destinée à un public plus âgé que son personnage en culottes courtes ? Si c’est le cas, il n’y a vraiment que la nostalgie à y trouver, et absolument rien d’autre, ce qui par définition est dommage lorsqu’on n’a pas les références émotionnelles pour accrocher. Est-ce une série pour enfants désirant s’identifier au jeune héros ? Dans ce cas, c’est un peu mou mais pas mauvais. Hélas, j’ai un peu passé l’âge. Un coup manqué, mais vraiment de peu.

    His Dark Materials (2019)

    C’est au détour d’une conversation sur Twitter que j’ai découvert que cette série, que je pensais être purement une fiction fantastique, incluait apparemment des éléments plus proches de la science-fiction. Cela lui a permis de remonter dans ma liste de séries à tenter, et j’avoue que… ce premier épisode est assez léger sur l’aspect SF. Il y a des aspects steampunk qui ne sont pas sans promesses, mais pour le moment l’insistance est très peu dessus. Focalisée que j’étais sur cette question, j’ai à peine remarqué qu’en fait je connaissais plutôt bien le sujet de His Dark Materials, pour avoir vu le film The Golden Compass il y a des années de ça pendant que j’étais dans une phase « films pour la jeunesse ». Comme j’en ai quasiment tout oublié, l’effet de redondance devrait être minimal si je continue la série… et, oui, pour le moment c’est un « si », car je ne suis pas super enchantée par le ton, qui me semble un peu trop familial. Parfois, une série n’a pas besoin d’être mauvaise, il lui suffit juste de ne pas être pour moi.

    Louis 28 (2023)

    Entre Marie-Antoinette et un revisionnage des deux premières saisons de The Great, en janvier je pensais avoir eu mon lot de séries sur la royauté, eh bien non ! L’uchronie Louis 28 a débarqué à la fin du mois pour imaginer à quoi ressemblerait la France si la monarchie n’avait jamais été abolie. Bon, je vous avoue qu’on n’a vraiment pas besoin de faire germer cette idée dans les esprits en ce moment, mais le projet ici est d’être dans la comédie un peu bête et surtout méchante, donc ça passe. Dans ce premier épisode, la mort de plusieurs membres de la famille royale conduit le personnel du palais, désespéré (et surtout désespéré à l’idée de voir le cardinal Saint-Avit prendre le pouvoir), à aller chercher dans un recoin de France un héritier dont personne ne connaissait l’existence, et qui s’avère être Cédric, un lycéen immature qui a grandi comme un roturier. Et accessoirement, qui a des origines arabes du côté de sa mère. Personnellement, je serais un peu plus enthousiaste si l’humour était plus fin, mais il y a quelques passages un peu meilleurs que le reste (notamment sur la fin de l’épisode entre Cédric et sa mère Samia) qui ne sont pas sans potentiel ! A l’occasion, ce premier épisode laisse penser qu’on va s’attaquer à un peu de politique, mais qu’on ne s’y trompe pas, on est surtout là pour la farce. L’exercice m’aurait bien plus fascinée sous la forme d’une série dramatique, je l’avoue, mais je dis ça de tellement de comédies, il ne faut pas m’écouter.

    The Family Pile (2023)

    Quatre sœurs adultes se retrouvent avec, sur les bras, la maison de leur mère, après le décès de celle-ci. Il s’agit de la maison où elles ont grandi, qui a donc une double valeur sentimentale, mais chacune ayant sa vie, il s’impose que la maison soit vidée et vendue. Les portraits se dessinent très progressivement dans cet épisode introductif, qui prend soin d’ajouter des personnages très lentement, pour finir sur une scène où tout le monde (filles, conjoints, enfants…) se retrouve dans le salon à papoter au lieu de faire les cartons. The Family Pile voudrait vraisemblablement être une série sur le deuil, et plus particulièrement sur un rite de passage rarement étudié dans la fiction, mais son premier épisode finit par être une comédie anglaise assez classique où le décès apparaît plus comme une excuse qu’un véritable mécanisme de la série. Et c’est dommage parce que, moi, dans le fond, je la trouvais intéressante, cette idée de forcer ces membres d’une même famille à se confronter les unes aux autres dans ce contexte si particulier. Peut-être qu’une fois l’exposition passée, on entre mieux dans le vif du sujet ?

    Totenfrau (2022)

    Il faut attendre les toutes dernières minutes de cet épisode pour avoir l’impression de ne pas l’avoir vu 712 fois. Parce qu’autrement, ça démarre de façon bien banale : une femme perd tragiquement son mari avec lequel elle avait une vie semble-t-il parfaite, elle décide de comprendre qui l’a tué parce que la police ne se bouge pas, et elle découvre ainsi qu’il cachait un secret. Supeeer. Fort heureusement, les choses finissent par se décanter. Ce qui ne signifie pas que c’est le thriller de l’année (…passée), loin s’en faut, mais en tout cas, permettre à l’héroïne d’écarter la piste de l’infidélité très tôt nous donne l’autorisation d’espérer un peu plus de cette enquête informelle que des banalités. Je pense pas que j’en regarderai plus (je ne suis pas friande du genre, à la base), mais ça ne m’a pas empêchée de commencer à imaginer quelques pistes possibles pour l’intrigue, ma curiosité ayant été piquée en particulier lorsque la série a abordé la question de l’immigration en faisant tous les efforts possibles pour n’avoir pas l’air de l’aborder (en faisant raconter de façon très lourde à un personnage la backstory d’un autre, présenté comme complètement anecdotique). A d’autres. Totenfrau (dont le titre international, Woman of the Dead, passe complètement à côté du jeu de mot de l’original, mais avec Netflix on a l’habitude maintenant) assume d’être amplement inspirée par les polars scandinaves, et notamment de la philosophie de la « double histoire ». Si c’est votre truc, et ça m’a tout l’air d’être le truc de plein de monde vu que la série était dans le Top 10 de Netflix au début du mois, alors foncez.

    C’est tout pour aujourd’hui, mais une nouvelle compilation viendra bien-sûr ajouter d’autres séries au fil du temps. Dans l’intervalle, avez-vous vu l’un de ces premiers épisodes ?

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  • De l’eau sous les ponts

    27 janvier 2023 à 21:32 • Review vers le futur •

    « Vous, euh… vous avez des secrets ? Enfin je veux dire, des secrets qui mériteraient de nouveaux aveux ? »

    L’une des meilleures séries françaises de 2021 que vous n’avez pas vue (pour employer l’expression consacrée) s’appelait Escape. Mais comme ça se passait le temps d’une soirée à peine sur W9 il y a deux ans, on peut comprendre que vous l’ayez ratée. Fort heureusement, j’avais été plutôt positive quant à la première saison, à l’époque, donc vous pouvez lire ma review pour vous faire une idée de quoi il s’agit. Et, oui, je m’obstine à parler de saison, même s’il n’y a que deux épisodes et qu’ils ont été diffusés l’un à la suite de l’autre (et que certaines sources préfèrent parler de téléfilm). L’intrigue est clairement structurée autour d’épisodes distincts, ça bouge pas.
    D’ailleurs, plus que cela encore, la nouvelle saison d’Escape est, à ma grande surprise, feuilletonnante avec la saison diffusée en 2021. Alors que ce principe d’escape game aurait très bien pu conduire à une anthologie apportant son lot de nouvelles têtes et intrigues à chaque saison (ce qui en plus rendrait le format très exportable, au passage), nous retrouvons ici des visages familiers. Vlad, sa sœur Pauline, sa compagne Hélène, et son copain Stéph sont donc de retour. Pour elles, cinq années ont passé depuis la saison précédente…

    A cette liste de noms (et de visages sur le matériel promotionnel), vous aurez peut-être remarqué qu’il en manque un : celui de Thomas, l’ami d’enfance de Vladimir. C’est que, suite aux révélations faites en conclusion de la première saison, celui-ci est désormais en prison. Le reste de la bande a, tant bien que mal, essayé de reprendre le cours de sa vie après tout cela. En fait une grande partie de cette saison est dédiée à étudier les conséquences des événements précédents, pas simplement parce que ça situe les personnages, mais parce que ça joue un rôle majeur dans le déroulement de l’intrigue et dans les tensions dramatiques qui sous-tendent ces deux nouveaux épisodes. Le procès suivi de l’incarcération de Thomas n’a ainsi pas été montré à l’écran, mais il fait partie de ce que la série veut examiner : un mélange de ressentiment et de soulagement a envahi le reste de la bande de potes.
    Cinq années après, le traumatisme est encore là. Vlad, en particulier, a du mal à remonter la pente, après ce qu’il a subi pendant l’escape game d’alors (…je suis sympa, je vous spoile pas ce que c’était, des fois que vous vouliez rattraper) et dont il ne parvient pas à se remettre. Ses relations avec Hélène sont également plus tendues, et en particulier, celle-ci semble avoir de plus en plus avoir à le recadrer dans sa négativité… et de moins en moins la patience de le faire. En plus Steph a racheté ses parts du restaurant, hors l’établissement définissait le quotidien si ce n’est la raison d’être de Vladimir. Cela a considérablement refroidi les relations entre les deux amis, en plus de ce qui n’a pas tout-à-fait été digéré des actions entreprises pendant le jeu de la dernière fois. Bref, c’est pas la joie pour Vlad… alors que pour Steph, tout semble aller pour le mieux. Lui et Pauline préparent leur mariage, et financièrement, tout roule aussi, peut-être un peu trop car cela crée des jalousies. Qui plus est, le rôle-pivot de Pauline dans l’escape game d’il y a 5 ans n’a pas forcément été universellement accepté…

    Si les quatre amies se retrouvent, ce n’est d’ailleurs pas par plaisir : les voilà rassemblées, ce qui semble être devenu exceptionnel, dans la maison d’enfance de Vlad et Pauline. Et par maison, je devrais dire demeure. Limite manoir.
    La propriété, assez loin de leurs vies citadines, n’était plus occupée que par une seule personne : Burel, l’employé de la famille (officiellement « intendant »). C’était lui qui maintenait la propriété depuis le décès de la mère de Vlad et Pauline ; une fonction qui semblait couler de source puisque c’était un boulot qu’il avait fait pendant toute leur vie. Mais si je parle au passé, c’est que Burel est mort à son tour, et que Vlad et Pauline ont fait l’effort de venir à l’enterrement (à part le curé du coin et une infirmière libérale, personne d’autre ne s’est déplacé pour l’occasion). On ne peut donc pas dire que les retrouvailles soient particulièrement joyeuses. Vlad est (surprise !) de très mauvaise humeur ; revenir dans la maison de son enfance ne le réjouit pas, encore moins que devoir à nouveau sociabiliser avec Steph et Pauline. Cela ne fait qu’ajouter aux circonstances déjà peu gaies…
    Après les funérailles, tout ce petit monde se trouve donc rassemblé de façon fort opportune. Piégées dans une pièce de la maison (…celle avec la piscine intérieure), Vlad, Pauline Hélène, et Steph réalisent bien vite que ce n’est pas un accident, et que quelqu’un les a enfermées là dans un but bien précis. Quand elles réalisent que des indices sont disséminés dans la pièce, le cauchemar recommence.

    Je suis ra-vie que cette nouvelle saison d’Escape soit autant consciente (et qu’elle l’exprime) du potentiel effet de redite. L’escape game est cette fois imposé aux quatre amies, et forcément l’expérience précédente, profondément négative, leur donne à la fois un avantage et un handicap dans la réalisation des énigmes. Très vite vient se superposer une dimension supplémentaire : la dernière fois, elles ignoraient pendant un long moment qu’il s’agissait d’une manœuvre à leur encontre, cette fois elles commencent immédiatement à essayer de deviner qui est derrière tout cela. Mais cela signifie aussi que le ressentiment des épreuves passées va revenir à la surface, et parfois envenimer les choses.
    Dans ce nouveau huis clos, les accusations fusent. Qui a osé infliger cela ? Pourquoi ? Eh bien, pour obtenir des aveux, sûrement, comme la dernière fois. Alors qui à quelque chose à avouer ?! Le premier des deux épisodes insiste sur la paranoïa inhérente à la situation, et c’est proprement délicieux parce qu’on construit parfaitement sur l’existant pour cela. Dans l’urgence du moment, chacune examine les trois autres en se demandant à qui il faudrait, une nouvelle fois, retirer sa confiance. Surtout que, qui dit énigmes, dit coopération… Mais il va aussi s’avérer que les mêmes règles du jeu ne se retrouvent pas nécessairement, cette fois, avec notamment un véritable danger de mort qui ne fait qu’amplifier le stress de nos participantes malgré elles. Escape a finement saisi l’intérêt qu’il y a à reprendre les mêmes personnages et les plonger dans une situation similaire pour en tirer des résultats différents ; c’est à la fois la définition de la folie et une vraie bonne idée dramatique.
    Mieux encore, dans le second épisode de la saison, Escape rebat les cartes, et met de côté la suspicion permanente pour à la place s’interroger sur le fond du problème. Des révélations sont en effet au menu du jour, mais il ne s’agit pas de confesser des actions passées, plutôt d’offrir un éclairage nouveau sur des événements connus de toutes. Cela ne fait que renforcer la force dramatique d’une série qui, vraisemblablement, se refuse à négliger cet aspect alors qu’elle a pourtant un temps réputé court pour s’y intéresser. Si Escape est capables d’approfondir autant ses personnages et ses relations en deux heures tous les deux ans, je ne veux plus entendre personne se réfugier derrière l’excuse des dix épisodes par saison, qu’on soit bien claires.

    La résolution dramatique de tout cela est plutôt satisfaisante. Symboliquement, elle offre à Vlad une occasion d’évoluer (hélas pas trop aux autres personnages, mais bon, encore une fois on n’a pas des heures et des heures). C’est plutôt bien joué, même si la toute dernière scène laisse aussi à penser qu’on compte cette fois franchement sur un renouvellement en saison 3 pour aller plus loin, les dernières images étant un peu abruptes, évitant le cliffhanger d’un cheveu. Pour autant, Escape a réussi un pari un peu fou : proposer une fiction haletante, incroyablement compacte mais pas superficielle, qui donne envie de s’intéresser au sort de ses protagonistes (et quelques pistes nous ont été laissées au cas où ce sort ferait l’objet d’un renouvellement). Tout ça avec, au final, une distribution resserrée, très peu de décors, des effets spéciaux limités autant que possible, et ce que je soupçonne de ne pas être le budget le plus pharamineux de la télévision française (c’est dire), c’est-à-dire ce qu’on pourrait qualifier de fiction « pas chère ». Toutes proportions gardées, évidemment. Cela n’empêche d’ailleurs nullement cette saison d’avoir un très chouette thème, Venise (la Venise de carte postale, naturellement), qui était source de fascination pour la mère de Vlad et Pauline, et dont diverses représentations (figurines de gondoles, masques de carnaval, cartes…) sont disséminées dans la maison. D’où le titre de la saison, « Morts à Venise ».
    Sur moi, en tout cas, ça marche du tonnerre, et je trouve que des séries françaises comme ça, il nous en faudrait plus. Ou, au moins, il nous faudrait plus de celle-ci, pour commencer.

    Vous m’avez bien lue : en janvier j’aurai parlé de trois séries françaises, et deux fois j’en aurai dit du bien. Et j’ai même pas pris de bonnes résolutions, en plus !

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  • Perception des faits

    22 janvier 2023 à 19:15 • Telephage-o-thèque •

    C’est toujours un moment de joie lorsqu’une série dont j’ai reviewé la première saison, sans encore savoir si une seconde serait commandée, revient sur mon écran. Dans ces cas-là, mon petit rituel (invisible à la plupart d’entre vous) consiste alors à retourner sur l’article précédemment publié, et en retirer le tag « Série complète » : de toute évidence, la review de sa première saison n’est plus la review de toute la série. Dans la vie, ce sont les petits bonheurs qui font tout.

    Voir revenir Le Code en ce mois de janvier est l’un de ces bonheurs, attendus fermement. Depuis plus d’un an.
    Le legal drama de France2 compte en effet parmi ses meilleures productions originales de ces dernières années, renvoyant aux classiques télévisuels du genre dont elle a tiré le meilleur des enseignements. Mais elle vole de ses propres ailes, maintenant que la mise en place est passée. Aussi cette deuxième saison (pas seconde !) est-elle un plaisir à déguster, d’autant que les enjeux, bien-sûr, sont un peu plus grands à mesure que le temps passe.

    C’est que, l’état de santé de son héros, Idriss Toma, n’a de cesse d’empirer. Nous apprenons en ouverture de saison que le shrapnel qui s’est logé dans son cerveau lorsqu’on a tenté de l’assassiner, est désormais en train de bouger. Sa vie ne tient qu’à quelques millimètres, et l’éclat de balle baladeur menace son existence… mais aussi, dans l’intervalle, ses facultés. Ce qui était déjà un thème dans la première saison devient donc une préoccupation de premier ordre maintenant que sa docteure a fléché très clairement le parcours qui l’attend dans les quelques mois qui lui restent : tremblements, hallucinations, et ensuite…
    La bonne idée de Le Code, c’est d’en finir définitivement avec le secret : tout le cabinet est désormais tenu au courant des évolutions de la maladie d’Idriss. Cela colle formidablement bien à l’ambiance familiale installée par la saison précédente : dans l’intimité du cabinet, on peut désormais tout partager. C’est vrai pour le danger intérieur qui guette Idriss, mais aussi pour les meilleures nouvelles… comme le fait que lui et Élodie sont (enfin) ensemble. Tout le monde peut dorénavant (et va !) prendre part à un même quotidien, unifié par les événements.
    Bon, un jour ce serait bien qu’Élodie ait une intrigue bien à elle, mais passons.

    Le Code maîtrise vraiment l’aspect dramatique et feuilletonnant de son intrigue ; il n’est jamais question de tourner cet état de santé à un simple gimmick. En fait, là où d’autres avocates de la série n’hésitent pas à utiliser leur expérience personnelle pour informer leurs décisions et même, à plusieurs reprises, leurs plaidoiries, Idriss ne mêle jamais cela à ses affaires. J’en ai même été étonnée, dans l’épisode de conclusion de la saison, lorsqu’il défend un jeune homme schizophrène ayant des hallucinations, et que personne ne fait référence à ce parallèle, alors qu’Idriss doit affronter ses premières hallucinations. Peut-être que si celles-ci persistent en saison 3, ce sera quelque chose que la série interrogera.
    Mais encore une fois, je ne lui reproche pas de parfois faire l’impasse sur des détails comme celui-ci, quand on voit qu’elle n’a obtenu, malheureusement, que 6 épisodes. Je ne sais pas qui il faut soudoyer chez France2, franchement… Il y a donc, hélas, des choses nouvelles dans cette saison que Le Code n’a pas le temps d’explorer en profondeur, mais il faut dire qu’elle fait en revanche un travail épatant pour utiliser le peu de temps à sa disposition pour convenablement traiter ce qui avait été mis sur la table dans la saison précédente.

    Un excellent exemple de ce travail se retrouve ainsi dans la relation entre Claudia Caldeira et Maxime Laffargue, dont la relation confraternelle sous-tend une bonne partie de la saison. Les sentiments de Maxime Laffargue ne sont un secret pour personne, sauf peut-être celle pour qui son cœur bat, et s’il devait y avoir un ship dans Le Code, ce serait très certainement celui-ci ; grâce à Julien, l’odieux juge d’instruction avec lequel Coralie Caldeira est en couple, les choses semblent avoir, pour la première fois, une chance de se produire. Et puis non. Et puis si. Peut-être ? Je ne suis pas franchement fan de romances, donc ce n’est pas mon intrigue préférée de la série, mais même moi je dois reconnaître que la façon dont elle est menée a du mérite, tant elle permet à ses deux protagonistes d’évoluer non seulement vis-à-vis de l’autre, mais aussi personnellement. Pour Clémentine Caldeira et Maxime Laffargue, quel que soit le statut de cette relation, c’est l’occasion de s’affirmer, à des degrés différents, et ça fait plaisir à voir même quand rien n’est définitivement conclu entre elles.
    Du côté de Jeanne Vanhoven, on pourrait croire qu’il n’y a pas de changement, mais personnellement c’est peut-être ce que je trouve le plus intéressant à son sujet. Certes, elle endosse toujours le rôle de caution humoristique dans la série : ses répliques font mouche, ses excentricités font toujours lever les yeux au ciel. Mais dans cette nouvelle saison, Jeanne s’est mise en tête de vivre une sorte de deuxième jeunesse (une sorte de carpe diem en réponse aux révélations autour d’Idriss), y compris sur le plan amoureux. Une représentation d’ailleurs assez rare à la télévision française pour une femme de son âge. Contrairement à ce que j’imaginais, Le Code n’utilise pas les détours de cette intrigue pour tendre vers le dilemme ou le conflit d’intérêt, de la même façon que les pertes de mémoire de Jeanne ne sont pas vraiment prises au sérieux. Mais les éléments sont là, et je soupçonne que le plan, sur le long terme, soit d’en planter les graines avec désinvolture pour mieux nous prendre à la gorge plus tard. Quelque chose dans le regard de Nadia, dans le dernier épisode de cette saison 2, tend à le confirmer.
    Et Nadia, justement. Quelle saison pour Nadia ! Une saison discrètement très difficile, jalonnée de déceptions. Sans s’en apercevoir, trop occupée qu’elle est à être toujours sur tous les fronts, la brillante avocate engagée a lentement sabordé sa vie personnelle ; et même comme ça, elle n’a pas réussi à obtenir beaucoup de victoires. Mon épisode préféré pour elle, c’est le 4e de la saison, Dérapages. Elle y tente désespérément de donner un sens militant à son choix de client et à son choix de défense, mais rien à faire, ça ne va pas dans son sens. Et au lieu d’accepter cette réalité, celle qui pourtant dans ce cabinet est d’ordinaire la plus en prise avec la réalité préfère cette fois le déni, aussi longtemps que possible. C’est formidable de la voir se débattre avec ça, et même si ses intrigues peuvent parfois sembler secondaires, Le Code n’hésite pas à lui faire multiplier les choix douteux. Parce que c’est plus facile de prendre une mauvaise décision que de regarder les choses en face. Sauf que pour un personnage entier comme Nadia, ça n’est pas tenable longtemps. La saison 3 (…et il y aura une saison 3, hein France2 ?!) devrait être fascinante pour elle.

    Les affaires judiciaires ne déméritent pas dans ce tableau. Comme d’habitude pour une série procédurale, chaque spectatrice y trouvera plus ou moins son compte d’un épisode à l’autre, mais tous font l’effort visible d’essayer d’introduire de la nuance dans des affaires complexes, et touchant à des sujets parfois exploités de façon simplistes dans des séries équivalentes.
    J’ai personnellement une préférence cette saison pour Jusqu’à ce que la mort nous sépare, l’épisode introductif de cette nouvelle saison, qui s’attaque à la question sensible du suicide assisté (certes sans la présence de la première concernée, qui par définition n’est plus là pour en parler, mais à part ça en abordant tous les autres points de vue avec justesse) ; Une parfaite coupable, variation intéressante et humaine sur un thème déjà employé la saison précédente dans Le moment de vérité, incluant ce qui est probablement la meilleure plaidoirie dans l’histoire de la série jusqu’à présent ; et puis, le susmentionné Dérapages, une évidente exploration de l’affaire sur la mort d’Adama Traoré, d’autant plus intéressante qu’elle propose un renversement des dynamiques en faisant en sorte de commencer par la défense d’un policier, mais finissant par un propos très clair (mais suffisamment mesuré pour être pris au sérieux par un public aux opinions parfois variées) sur les violences policières.

    Le Code ne recule pas devant la nuance, et c’est vraiment tout à son honneur ; les sujets y sont souvent casse-cou, mais la série s’emploie à démonter les idées reçues des jurées (mais en réalité, des spectatrices) en refusant les évidences notamment sur la santé mentale et les capacités cognitives ; la récurrence de cette problématique dans la série n’en exclut pas d’autres, mais est la démonstration d’un attachement à amener la question de la Justice sur un terrain humain. Dans les crimes dont on débat au fil des épisodes de Le Code, ce n’est jamais vraiment le crime lui-même qu’on explore : pas de photos de scène de crime, pas de détails atroces sur des exactions commises, pas même d’intérêt, pas vraiment, sur les quelques scènes de reconstitution. C’est toujours, à la place, l’intention qui prime ; et derrière l’intention, il y a toutes sortes de questions sur le libre-arbitre, aussi bien au moment des faits que dans les circonstances qui conduisent là. Pourrait-on faire d’autres choix ? Dans Le Code, on admet que les décisions prises au moment d’un crime sont, généralement, la suite logique de mois, d’années de choix précédents. Et que par conséquent, ces choix ne peuvent pas être purement individuels : les circonstances, l’entourage, la société, pèsent à tout moment.
    Cette capacité à expliquer pourquoi c’est toujours plus complexe que ça en l’air, c’est la force de Le Code, et ça lui permet de demander : et du coup, dans un monde où les choses sont plus compliquées qu’il n’y paraît, où nos choix sont limités par le monde et la perception de celui-ci (une nuance vraiment passionnante introduite plusieurs fois), à quel moment sommes-nous ou ne sommes-nous pas responsable ?

    Alors, je finirai cette review de saison par une apostrophe de France2 :
    Il faut pas juste que vous la renouveliez, cette série. Il faut que vous l’aimiez. Ce qui commence par lui donner plus d’épisodes par saison, pour commencer. Accessoirement investir dans un peu de matériel promotionnel serait pas mal aussi (vous avez UNE photo de promo depuis la saison 1, and that’s it… le reste c’est des photos d’épisodes ou des photomontages bricolés par des plateformes ; faudrait pas un changement de distribution sinon c’est la panique). C’est d’une myopie… Il faut lui donner ce qu’elle mérite. C’est une petite perle et vous devriez chaque jour remercier le ciel de l’avoir dans vos grilles, même si ce n’est que quelques semaines par an. Soyez à la hauteur de ce que vous commandez.
    Je vous accorde que c’est aussi à nous, spectatrices, de vous montrer l’amour que nous ressentons pour Le Code. Pour vous inciter à mieux la choyer.

    Aussi j’enjoins toutes les âmes téléphagiques qui me liront à aller donner de la force à la série, pas le mois prochain, mais dans les jours qui viennent : de l’avis-même du co-créateur Nicolas Robert, c’est maintenant que tout se joue. D’ailleurs, dans quelques minutes (19h30 précisément), il poursuivra sur Twitter son travail de livetweet commencé plus tôt, et commentera en direct les deux derniers épisodes de la saison 2 avec quiconque voudra bien les regarder sur le site de francetv. Du coup, exceptionnellement, un petit coup de coude conclura cette review : allez regarder Le Code aussi vite qu’humainement possible, voire même plus tôt encore. En particulier les deux derniers épisodes, diffusés cette semaine.
    Sans vouloir vous mettre la pression, la vie d’Idriss Toma en dépend, quand même.

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  • Empowerment

    22 janvier 2023 à 1:24 • Review vers le futur •

    Ce n’est qu’en lançant le premier épisode de Grind que ça m’est apparu : je n’ai jamais vu une série sur le travail du sexe qui soit produite en Afrique. Si ça existe, je n’en ai même pas connaissance. C’est-à-dire que je n’ai pas vraiment de repère quant aux représentations auxquelles je peux m’attendre.

    Trigger warning : tentative de viol ou viol.

    Série nigériane mise en ligne par Amazon Prime Video cette semaine, Grind se déroule en effet dans un club de strip tease. Mais avant de passer au cœur de l’action, le premier des 10 épisodes nous introduit d’abord à la protagoniste centrale de la série, Tarela (ou juste « Tare »), une jeune femme qui ne travaille pas encore dans le milieu de la nuit…

    Et la situation de Tare est difficile, quand commence la série. Elle a interrompu ses études pour travailler, et elle est la seule personne de son foyer à avoir des revenus… ou disons qu’elle le serait, si sa patronne ne lui devait pas plusieurs semaines de paie. Mais en tout cas, elle essaie et se donne du mal, espérant régler quelques unes des factures qui s’accumulent, y compris le loyer de la toute petite maison du bidonville où sa famille habite. Elle a une petite sœur, Kome, qui va encore à l’école… en théorie. Dans la pratique, leur mère Ebiere n’a pas pu payer les frais de scolarité, et la petite est donc livrée à elle-même à longueur de journée. Quant à Ebiere justement, c’est une femme très croyante, qui donne tout son argent à l’Eglise, confiante que Dieu veille sur leur sort et que, du coup, tout donner à Dieu lui sera rendu au centuple plus tard.
    Tare est donc seule à faire face aux difficultés du quotidien.

    Le premier épisode l’établit en détail, prenant la peine par exemple de la suivre au travail, dans le bar où la patronne, en plus de l’escroquer et l’insulter à longueur de temps, compte sur elle pour ne pas repousser les mains baladeuses de la clientèle. On découvrira également qu’un voisin de Tare et sa famille a des vues sur notre héroïne, et qu’à la faveur de quelques factures non-réglées, il n’attend que de proposer un arrangement financier, par exemple un mariage arrangé (…et vu la façon lubrique qu’il a de regarder Tare même sans ça, on ne doute pas vraiment que ce n’est que l’une des options qu’il a en tête).
    Clairement, la situation de départ de Grind est un océan de pauvreté, et donc de désespoir. Toutefois, quand sa meilleure amie Edesiri lui vante les avantages de son travail au nightclub, un avantage essentiellement financier qui plus est, Tare refuse. Même temporairement, pour payer les frais de scolarité de sa sœur par exemple, elle ne veut pas avoir à danser en petite tenue (il faut noter qu’il n’y a pas de nudité totale dans Grind, même pas suggérée ; du coup n’hésitez pas à me corriger si le terme de strip tease est inapproprié). Naturellement, il n’y aurait pas de série si Tare ne changeait pas d’avis par la suite. Tout cela semble assez classique, dans l’ensemble.

    Ce qui est intéressant en revanche, c’est que ce n’est pas vraiment une question de moralité ici. Il n’y a pas de jugement de valeur quant à au strip tease, pas même de la part de Tare lorsqu’elle refuse l’offre d’Edesiri de la remplacer le temps de ses vacances à l’étranger (…qu’elle peut se payer parce qu’elle gagner 80 000 naira par nuit). Non, Tare est oppose à l’idée de danser, parce qu’elle s’imagine tout de suite être touchée par les clients. L’idée lui fait horreur, de la même façon qu’elle a eu une réaction épidermique vis-à-vis des clients du bar où elle travaillait (oui, elle a plaqué son job pendant le premier épisode ; en même temps, pas de paie, pas de travail !). Grind nous annonce en réalité, dés sa toute première scène, qu’elle a la ferme intention d’étudier cela, et de proposer une radiographie du rapport de Tare à la sexualité. Qu’il s’agisse de son refus d’être touchée (y compris après avoir accepté de danser au club, et indiquant à Edesiri qu’elle ne fera aucun lap dance), ou bien de son petit-ami (avec lequel elle ne prend aucun plaisir), ou des cauchemars qu’il lui arrive de faire (…d’où le trigger warning), Tare semble en fait avoir un traumatisme à gérer, qui évidemment, dans l’urgence de sa situation personnelle plus large, n’a pas vraiment pu être adressé.
    Et pourtant, le choix de travailler dans le nightclub ne se fait pas avec dégoût. En fait, même si elle a besoin d’être rassurée, il s’avère très vite que Tare a toute sa place dans le club. Pendant leurs différentes séances d’entraînement (et au passage je trouve ça super d’avoir inclus ces scènes, qui prennent vraiment le métier au sérieux) avec Edesiri, son amie aussi bien que les autres employées comme la serveuse Tiwa ne peuvent que reconnaître qu’elle a du talent. A force d’efforts pour perfectionner son don naturel, au bout de plusieurs jours acharnés, Tare est enfin prête à monter sur scène pour la première fois. Nerveuse ? Oui. Mais, comme l’indiqueront les dernières images de l’épisode, à l’aise, étrangement. Dans son élément.

    Il y a une forme de poésie à ce que, contre toute attente, ce soit ce travail-là qui permette à Tare de s’émanciper ; cela semble être la promesse de Grind, en tout cas. A long terme, disons.
    Dans l’intervalle, on n’échappera pas, bien-sûr, à d’autres intrigues internes à la vie du club (la mise en place d’une concurrence avec Halima, l’une des meilleures danseuses, par exemple). En outre, les problèmes financiers ne sauraient se régler d’un coup, surtout que la foi de la mère de Tare va forcément s’en mêler ; c’est d’ailleurs très intéressant que la piété de celle-ci soit présentée sous un angle négatif, voire une forme de négligence. Grind est très sévère avec cette femme qui croit au properity gospel et constitue une menace pour ses filles à cause de cela. Ce qui est dépeint ici n’est pas un sentiment de supériorité morale, comme certaines autres cultures pourraient dénoncer, mais une forme avancée d’hypocrisie. La foi d’Ebiere est si aveugle qu’elle a totalement perdu de vue la réalité ; et le prix est payé, au propre comme au figuré, par ses filles. Peut-être que ce portrait s’étoffera de nuances par la suite (après tout, cette foi est aussi le résultat de la pauvreté, pas juste sa cause), mais pour le moment la série déjà pose les bases d’un propos assez rare sur le sujet, puisque c’est par le péché que Tare va, finalement, trouver la rédemption. Les dynamiques s’en trouvent chamboulées, d’autant qu’Ebiere ne semble pas prendre au sérieux comme elle le devrait la menace qui pèse sur sa fille quand le voisin est dans les parages…

    Je suis assez ravie par ce visionnage. Non seulement pour ce qu’il apporte à un thème que je pensais vu et revu, mais aussi pour son existence sur Amazon Prime, tout court.
    Parce que, voyez-vous, il est impossible d’ignorer que Grind a les meilleures intentions du monde… mais un budget de l’équivalent d’un clignement d’yeux dans The Rings of Power. Si bien que je me suis même demandé si la série avait été pré-produite et vendue à Amazon en dernier recours (chose fort possible au demeurant, d’autant que les chaînes linéaires nigérianes sont assez conservatrices ! Simplement je n’ai rien trouvé qui le confirme), vu que la chose se fait souvent pour les séries nigérianes finissant à la télévision traditionnelle. Alors bon, en effet, pourquoi pas se tourner vers la SVOD, qui en outre est gourmande en productions à ajouter à son catalogue. Les problèmes de budget conduisent ainsi à quelques problèmes techniques, par exemple la série est tournée en prise de son directe, par exemple, et n’a pas la possibilité de corriger des problèmes de micro en post. La réalisation a de l’ambition, mais on est sur du tellement petit budget que cela se traduit par des maladresses ; idem pour la direction d’actrices qui parfois semble devoir dépendre en partie d’improvisation. Bref, c’est un peu bricolé avec peu d’argent, comme souvent pour les séries indépendantes en Afrique, et… et oui, ça me ravit.
    Pour la bonne raison que si Amazon a acheté cette série malgré son niveau de production, qui est difficilement comparable au standard établi par la plupart de ses séries originales, c’est à la fois parce qu’elle y croit, et parce qu’elle pense Grind destinée à un public que ça ne choquera pas. Contrairement à un grand nombre de séries africaines proposées par les plateformes internationales ces dernières années, on est là devant une série qui n’a pas été acquise pour plaire à qui que ce soit, excepté un public nigérian ; on peut difficilement en dire autant, par exemple, d’une série comme Queen Sono, mettons. Depuis des années, les plateformes achètent des séries locales pour les proposer au monde entier ; j’ai déjà parlé du « lissage » qui se produit à cette occasion, et ici il est totalement absent. C’est miraculeux.
    C’était, à mes yeux, l’une des promesses initiales du streaming : donner un accès à la télévision du monde. Pas forcer tout le monde à regarder une fiction paramétrée pour plaire au plus grand nombre, qui est… ce qu’on a eu à la place.
    Grind est ce qui avait été promis.


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