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  • Daddy’s little judge

    29 mai 2022 à 23:42 • Review vers le futur •

    Canal+ Afrique continue de lancer des fictions locales pour étoffer son catalogue, et le mois dernier c’était le cas d’Eki, une série gabonaise, devenant la 12e création originale sur le continent ; elle s’est achevée il y a quelques jours. Cette fois-ci, il s’agit d’un legal drama, ce qui fait qu’évidemment j’avais encore plus envie d’y jeter un oeil ! On a déjà pu parler de quelques séries judiciaires africaines par le passé, francophone (comme dans la review d’Allô Tribunal) ou non (je vous renvoie à celle de Castle & Castle, ou dans un autre registre celle de The LAB), mais vous me connaissez, ce n’est jamais assez ! Quand on voit toutes les séries de ce genre qui nous parviennent d’autres régions du monde, c’est difficile de se sentir rassasiée avec si peu.

    Trigger warning : viol, violences reproductives.

    Avant que je ne commence, si vous souhaitez tenter le coup par vous-même, bonne nouvelle : le premier épisode est disponible sur Youtube. Certes, la qualité video est un peu aléatoire (en particulier pendant les scènes d’action ou certains gros plans), et Canal+ Afrique ne met en ligne que le premier épisode de ses séries et pas les suivants… mais enfin, vu les circonstances, c’est mieux que rien. En tout cas, si vous préférez voir l’épisode avant de lire la review, vous avez l’option !

    La série porte le nom de son héroïne, Eki Nyonda, une juge spécialisée dans les affaires de divorce. Elle est également la fille d’Edouard Nyonda, un haut magistrat dont elle a tout appris. En fait, Eki fait le choix de privilégier l’exposition de la relation entre le père et la fille pendant une large partie de son épisode inaugural, prenant de prime abord des airs de série dramatique plutôt que judiciaire. Edouard célèbre en effet ses noces d’émeraude (40 ans de mariage, donc) avec Chantal, son épouse et la mère d’Eki ; or, si le père et la fille sont proches, ce n’est pas du tout le cas de la mère et la fille, qui n’ont rien en commun. Lors de la soirée fêtant l’amour intemporel du couple, nous allons avoir tout le loisir de découvrir à quel point Eki et Edouard partagent non seulement leurs professions mais aussi leurs goûts (pour les échecs, notamment ; Eki semble s’être choisi ce jeu comme métaphore récurrente). Il est clair en revanche que Chantal, qui ne parle que de mariage et d’enfants, de mieux s’habiller ou se coiffer, ne fait qu’agacer la jeune femme, qui n’a aucun goût pour ces choses-là, pas plus que pour les mondanités.
    On apprendra aussi, plus tard dans l’épisode, que lorsqu’elle était enfant, Eki a été élevée seule par Edouard pendant 7 ans, Chantal étant au loin (pour une raison qui n’a soit pas été dite, soit pas été claire pour moi). Cela n’a, évidemment, fait que creuser le fossé entre elles.

    La fête tourne toutefois court lorsque la police fait irruption pour procéder sans ménagement à l’arrestation d’Edouard Nyonda, devant le gratin de la ville, comme le pire des malpropres. Pour sa fille Eki, c’est choquant, mais la série nous a préparées un peu mieux à cela, en nous présentant en tout début d’épisode la découverte macabre du corps d’une petite fille de 12 ans, ainsi que de sa nourrice, dans des conditions absolument atroces. La mère de la jeune victime, une dénommée Vanessa Mba, semble être une call girl frayant avec la haute société gabonaise. Le lien nous apparaît comme assez évident sur le moment. Surtout après avoir regardé Pandore plus tôt cette année (ce n’est probablement pas le cas du public de Canal+ Afrique, évidemment).
    Pour Eki, toutefois, le lien est ailleurs : l’actuel procureur est Hugues Madéké, un homme qui a une dent contre elle et par extension sa famille (plusieurs allusions à un passif houleux ayant provoqué une blessure d’orgueil chez Madéké l’indiquent). Pour la juge, il est évident que le procureur veut profiter de l’affaire pour nuire aux Nyonda, et que l’enquête est menée à charge… mais c’est parce qu’elle n’a pas encore toutes les pièces en sa possession (et qu’elle ignore que la tagline de la série est « La famille c’est secret » !).

    Là où j’ai du mal à suivre Eki, c’est dans la suite du déroulé de l’épisode. C’est que, si l’intrigue sur le meurtre de la fille de Vanessa Mba se poursuit effectivement, et est clairement amenée à occuper une grande partie ou toute la saison… eh bien, la série insiste pour adopter aussi une structure semi-procédurale, et suit Eki Nyonda dans les affaires qu’elle gère au bureau. C’est un choix étrange parce que, si l’affaire de ce premier épisode n’est pas dénuée du tout d’intérêt (d’ailleurs Eki indique explicitement après son générique : « Cas de divorces librement inspirés de faits réels »), elle induit des rupture de rythme et de ton assez surprenantes. Lorsqu’Eki officie au palais de Justice le lendemain de l’arrestation de son père, elle semble totalement détachée de l’affaire qui pourtant, dans les autres scènes, la préoccupe. Sans être entièrement déconnectées de l’intrigue en fil rouge (par exemple Eki va recevoir un appel dans son bureau, ou y être dérangée par la presse), ces scènes induisent une déconnexion émotionnelle, d’autant qu’Eki est évidemment très professionnelle et ne montre rien de son inquiétude aux justiciables qui défilent devant elle… mais du coup, à nous non plus. S’instaure qui plus est une dynamique plutôt légère avec sa nouvelle greffière, Jessica Obamba, qui sert de caution humoristique à plusieurs reprises. Personnellement, j’aime bien ce personnage (d’autant que j’ai trouvé Eki injustement cruelle avec elle), mais je ne comprends pas trop comment on en arrive à de telles variations sur le fond et sur la forme.
    Encore une fois, je n’ai pas de problème avec l’affaire sur laquelle Eki Nyonda statue dans cet épisode. Elle est même très intéressante, et l’occasion d’en apprendre plus sur le système judiciaire gabonais.
    Un pasteur se présente pour demander le divorce aux torts exclusifs de son épouse, qu’il accuse d’avoir fui le domicile conjugal pour aller vivre avec un autre homme. Selon la loi, le pasteur est dans son bon droit… mais en interrogeant l’épouse, Eki et Jessica commencent à avoir quelques doutes. Au début, la jeune femme indique être d’accord pour porter la responsabilité entière du divorce, quand bien même cela signifie qu’elle n’aura aucune pension alimentaire pour son fils ni quoi que ce soit. En poussant un peu, les deux juristes vont découvrir que la réalité est bien plus horrible : l’épouse, jugée incapable de donner un enfant à son mari, est passée par toutes sortes de traitements violents imposés par le pasteur et réalisés par un nganga. Elle a tout supporté sans rien dire, jusqu’à ce que le nganga tente un jour de sacrifier son fils ! Malheureusement, elle n’est en mesure d’apporter aucune preuve de ses dires…
    Comme vous le voyez, l’affaire est complexe. Elle est en outre accompagnée de nombreux flashbacks qui décrivent la colère grandissante du pasteur, et les différentes interventions du nganga. Si Eki avait été une série à la Law & Order pour ne s’intéresser qu’à ce dossier, ç’aurait pu être un épisode complet sans problème !

    …C’est le mélange des deux qui est parfois un peu maladroit. Je dois dire que, avec la personnalité d’Eki (le peut qu’on sait d’elle personnellement ne pousse pas exactement à l’empathie), ce sont les deux limites que je vois à cet épisode inaugural. Fort heureusement, le personnage central est voué à s’épaissir avec les épisodes ; et peut-être qu’à mesure que l’enquête autour d’Edouard avance, la série va trouver son rythme. C’est tout le mal que je lui souhaite, même si je doute d’un jour pouvoir le constater par moi-même.


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  • Garbage Fyre

    29 mai 2022 à 23:41 • Review vers le futur •

    La série espagnole Bienvenidos a Edén vient d’être renouvelée pour une deuxième saison, très peu de temps avant son lancement. Certes, quand on regarde sa popularité d’après les statistiques de Netflix, ça a du sens… mais sur le papier, rien ne semblait la destiner à un tel sort. Imaginez ça : un groupe de jeunes gens se retrouvent sur une île mystérieuse. En quoi c’est original ? Rien que sur Netflix, il n’y a qu’à se baisser pour ramasser des séries partant de ce synopsis (de qualité variable…), et je ne parle même pas au-delà.
    Mais c’est vrai aussi que je me tue à répéter à qui veut l’entendre, et surtout aux autres, qu’une série, ce n’est pas son synopsis. C’est son traitement.

    Booon, j’ai compris, je m’y colle. Voyons donc pourquoi Bienvenidos a Edén rencontre un tel succès.

    Une centaine de jeunes adultes reçoivent un mystérieux message sur Instagram, venant de quelqu’un disant s’appeler « Edén », qui leur propose rien moins que le bonheur. Le bonheur, dites ! Vous refuseriez le bonheur ? Vous avez du bonheur à refuser, vous ? Bon, eh bah voilà.
    Surtout quand le bonheur prend la forme d’une invitation à une fête exclusive sur une île luxueuse, tous frais payés. Edén est en fait une marque qui veut proposer à ces jeunes de venir tester sa prochaine boisson, Blue Edén. A condition de signer un contrat extrêmement rigoureux et de venir seules, ces 100 jeunes peuvent donc faire partie de l’élite, le temps d’une fête.

    Toutes les invitées se présentent, acceptant sans rechigner le contrat qui leur a été proposé (…aucune chance que ce soit un mauvais signe) en espérant trouver un peu de bonheur dans cette occasion sans pareille. Zoa fait partie de ces 100 fêtardes, espérant ainsi en profiter pour prendre de la distance avec une situation familiale compliquée, puisqu’elle élève seule sa jeune sœur, alors que leur mère passe son temps à entrer et sortir de cures de désintoxication. Il y a cependant une chose que Zoa n’a pas fait comme les autres : en dépit du contrat qu’elle a signé, lequel stipule qu’elle doit venir seule, elle a invité sa meilleure amie Judith à l’accompagner.
    Le voyage vers l’île commence dans le secret : il y a des hommes masqués partout, personne ne leur a dit où était l’île, leurs bagages sont « pris en charge » (on ne les reverra plus de l’épisode), et des fouilles avec détecteurs de métaux sont pratiquées à plusieurs moments, ainsi que des vérifications d’identité. Tout ça pour monter sur un voilier où il n’y a rien d’autre à faire que danser toute la nuit, avant d’arriver à une île où il n’y a rien d’autre à faire que danser toute la nuit. Personne ne se demande où sont les chambres d’hôtel ou même les WC, bon, clairement je suis pas faite pour être une party girl, moi ç’aurait été ma première question en débarquant d’une nuit sur un bateau sans accès à un trousseau de toilette.
    De toute évidence, tout cela est cousu de fil blanc mais, voyez-vous, le bonheur est à ce prix. Enfin, personne ne se pose trop de questions, en fait.

    Les spectatrices non plus. Depuis le début de cet épisode inaugural, Bienvenidos a Edén nous a clairement dit de quoi il s’agissait, et, au risque de vous choquer, il ne s’agit pas d’une opération de lancement pour un energy drink. Qui l’aurait cru ?! Les bras m’en tombent.
    Au lieu d’essayer de maintenir un minimum de mystère, nous allons au contraire découvrir que l’opération est organisée par une femme, Astrid, dont ce n’est pas le coup d’essai ; elle a placé beaucoup d’espoir dans cette nouvelle promotion de 100 jeunes, et avant même le début de la fête, a même sélectionné les 5 personnes parmi elles qui allaient rejoindre son projet. Bon, évidemment Bienvenidos a Edén ne va pas nous dévoiler la nature du projet tout de suite, mais déjà ça pose des questions. Si tu as déjà choisi les 5 personnes que tu veux… pourquoi tu t’es fait chier à choisir (on a vu son assistante Mayka trier des profils Instagram !) et inviter les 95 autres ? Tu pouvais aussi bien faire croire que l’évènement promotionnel pour ta « boisson » était encore plus VIP et directement inviter les 5 jeunes sur l’île ! Mentir pour mentir…
    A ce stade vous aurez sûrement deviné, soit au déroulé soit à mon ton, que Bienvenidos a Edén n’a pas l’air d’avoir la lumière à tous les étages. On fait des trucs mais on reste en surface. On essaie de construire un mystère mais on le détricote avant même d’avoir instauré une ambiance énigmatique. On met en place des ingrédients uniquement pour s’en débarrasser ensuite parce qu’en réalité c’était du set dressing. Par exemple, le fait que Judith accompagne Zoa… bah en fait ça pose pas de problème ; pendant une minute un agent de sécurité lui dit qu’elle ne peut pas monter sur le voilier, du coup les deux amies font leurs adieux et… oh bah finalement tu peux venir aussi. Du coup pourquoi toutes ces règles ? Pour faire genre, bien-sûr, parce qu’en gros Bienvenidos a Edén est juste là pour faire genre.

    L’épisode continue à nous montrer la fête, et les 5 jeunes qui sont « élues » pour boire du Blue Edén (parce que l’organisation d’Astrid s’est fait chier à quand même formuler une boisson juste pour recruter ces 5 jeunes). Naturellement, Zoa en fait partie. La boisson semble avoir l’effet d’absolument n’importe quelle party drug (grosse ambiance SPIDES ; si vous n’avez pas la référence, c’est ptet pas plus mal), entrainant de la confusion, des couleurs vives, et une tendance à avoir des flashbacks d’exposition.
    Sauf que le lendemain de la fête, tout le monde sur l’île a disparu. Oui, même Judith. Il ne reste que les 5 jeunes sélectionnées, qu’un drone guide à leur réveil vers une sorte de village futuriste dans les collines de l’île. L’épisode s’arrête là comme si la révélation de l’existence de ce village, ou de la présence d’Astrid sur l’île, ou le fait que tout le monde sur cet île s’habille en bleu, c’est absolument renversant. Alors que bon, du point de vue des protagonistes qui se sont réveillées sur la plage, c’est juste un espoir de prendre leur première douche en 48h, quoi.

    Ecoutez, je sais que je suis une vieille conne, et que ça va pas s’arranger avec l’âge. Mais enfin, j’ai des questions, quand même. Avec toutes les séries qu’on a là-dehors, c’est sur Bienvenidos a Edén que la jeunesse inscrite sur Netflix a jeté son dévolu ? Pourquoi ?
    Il n’y a rien dans cet épisode qui donne envie de voir les suivants. Même pas la présence de Lola Rodríguez (je ne savais même pas qu’elle y avait un rôle mineur, celui de Mayka ; bon, maintenant que je sais, je la préférais dans Veneno et j’aime mieux attendre Vestidas de Azul pour profiter de sa présence). Rien n’est logique, ni dans la construction de cet épisode qui tente d’impressionner ses spectatrices sous des prétextes fallacieux, ni dans rien. Pour vous donner un exemple con, il y a un moment avant de monter sur le voilier où les 100 invitées sont passées au détecteur de métal, un garde dit « ne portez pas d’objets métalliques » et… le plan suivant montre une invitée avec un gilet à fermeture éclair et une bague à chaque doigt ; mais non, la série a décidé que c’étaient sur ses bottes métalliques qu’il fallait porter notre attention, alors l’agent de sécurité repasse le détecteur de métaux devant les bottes et, surprise, les bottes bipent. Et l’invitée passe quand même ! Du coup, en matière de security theater, ça se pose là. C’est un détail, mais tout est à l’avenant : Bienvenidos a Edén a décidé à l’avance ce qui était important ou non, mais a complètement occulté le fait que, pour nous, tout cela est nouveau, et qu’une partie des frissons que nous sommes supposés ressentir vient de l’inconnu. Sauf qu’il n’y a pas d’inconnu quand il est clair que la série elle-même ne respecte pas les règles de l’univers qu’elle impose. Elle dévoile même une partie du plan d’Astrid avant même que nous ne nous inquiétons !
    Pourtant, apparemment, ça n’empêche personne de dévorer la série. Pour la semaine dernière (sa 3e semaine d’exploitation), Bienvenidos a Edén était dans le Top10 de Netflix dans pas moins de 68 territoires ; elle était encore plus regardée la semaine d’avant. Je vous avoue que je ne comprends pas. Je sais qu’on a toutes baissé nos standards à force de bingewatcher une nouvelle série tous les vendredis sans poser de question, mais je sais pas, à un moment personne ne se rend compte que c’est parfaitement vain, pour ne pas dire risible ?

    Dans tous les cas, au vu de cette review, si pour le moment vous aviez échappé à Bienvenidos a Edén, vous savez où vous vous placez. Il y a un million d’autres séries qui valent plus votre attention à mon avis ; mais bon, je ne suis même pas sur Instagram, alors…


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  • Parloir

    28 mai 2022 à 21:34 • Telephage-o-thèque •

    Lancée en décembre dernier par la plateforme Shahid, Anbar 6 est une série carcérale libanaise se déroulant dans une prison pour femmes. On a pu parler de plusieurs de ces séries récemment, notamment à l’occasion de ma review du premier épisode de la série sud-africaine Lockdown. J’y mentionnais entre autres le fait que ces séries incluent systématiquement une protagoniste présentée comme « innocente » (même si cette innocence est parfois relative dans les faits, elle est réelle sur un plan moral), avec laquelle les spectatrices sont invitées à entrer dans le monde carcéral et en apprendre les codes.
    Eh bah vous n’allez pas croire ce qui se passe dans le premier épisode d’Anbar 6.

    …Exactement la même chose que d’habitude. Franchement, si quelqu’un arrive à penser à une seule série carcérale féminine n’employant pas ce procédé dans son épisode introductif, je veux vous entendre en parler. C’est incroyable à quel point c’est tissés dans la nature-même du sous-genre genre, alors que les séries carcérales masculines sont infiniment plus variées à ce sujet. Fascinant, vraiment.

    Donc Anbar 6 nous invite à découvrir cette prison principalement à travers les yeux de Rahaf, une fiche femme d’environ la cinquantaine qui semble accablée par son arrivée en prison. De brefs flashbacks nous indiquent pourtant que ce n’est pas une surprise : nous l’avons vu insister pour revendiquer un meurtre. Avec tant de désespoir, bien-sûr, que nous devinons rapidement qu’elle n’en est pas l’autrice, quand bien même nous n’en connaissons pas plus de détails. L’entrée derrière les murs de la prison est une épreuve pour elle ; elle va passer la plus grande partie de l’épisode en état de choc et/ou en larmes.
    Fort heureusement, plusieurs prisonnières la prennent en pitié ou en affection, et essaient de lui montrer comment fonctionne la vie derrière les barreaux, ou simplement de lui faire la conversation.

    Cette prison (je ne pense pas que son nom ait été prononcé ?) a d’ailleurs une population intéressante. Au fur et à mesure qu’elle est accompagnée de pièce en pièce, Rahaf découvre que, pour l’essentiel, les autres prisonnières sont plutôt amicales ; plusieurs d’entre elles ont son âge ou sont même plus âgées, les plus jeunes sont deux jeunes adultes joyeuses, une qui semble avoir des problèmes de santé, et une troisième très pieuse. Il n’y a pas grand monde de menaçant, en réalité, si ce n’est Halime et ses deux sbires. Halime nous a été présentée dans une scène à part, dans laquelle elle a fait mine d’aider une prisonnière à s’échapper mais lui a en fait tendu un piège pour la faire envoyer en isolement ; elle n’est pas commode, c’est certain, mais le reste de la prison semble vivre de façon si détendue qu’on la croit sans trop de peine quand elle annonce à Rahaf que, tant qu’on suit ses règles, tout se passe bien. Cela semble être vrai.
    Evidemment, ce type de nuance échappe à Rahaf dans sa terreur ; sa première journée dans la prison va être bien maussade, si bien qu’elle va même refuser de se rendre au parloir alors qu’elle a reçu une visite. C’est vous dire si elle n’a pas le moral, malgré les promesses de certaines de ses compagnes de cellule qui lui promettent que la première nuit est la plus difficile et que ça s’arrange ensuite.

    Toutefois, le plus étonnant c’est que, même si Anbar 6 a résolument décidé que Rahaf était son héroïne principale, et que son point de vue allait dominer pendant cet épisode d’exposition… ce n’est pas avec elle que commence la série.
    Anbar 6 démarre en fait avec une opération quasi-militaire pendant laquelle une unité d’intervention armée jusqu’aux dents pénètre dans un appartement cossu en pleine nuit, et procède à l’arrestation d’une vieille dame sous les yeux de sa fille adulte, Layla. Nous ne savons pas pourquoi, ni ce qui justifie de telles mesures. Plus étrange encore en matière de choix narratif, la dame âgée, qui s’appelle Alia, réapparait plus tard dans l’épisode, lorsque Rahaf apprivoise la prison… Sauf qu’elle semble avoir été emprisonnée depuis très longtemps à ce moment-là, et est devenue un pilier de la petite communauté carcérale. Il y a vraisemblablement eu un bond dans le temps entre la première scène de l’épisode et les scènes qui la suivent, mais la série ne nous dit pas de combien de temps, et n’explicite même pas vraiment qu’il a eu lieu. Je vous confesse que c’est un peu déroutant parce que, vous savez, moi, naïvement, je pensais que, vu la panique générée par les conditions de l’arrestation, nous étions supposées éprouver de l’empathie pour ce personnage ! Mais non. Alia apparaît ainsi comme plutôt secondaire pour deux raisons : l’une qui constitue le cliffhanger de la fin de cet épisode, et que je tairai donc ; et l’autre… parce que chaque fois qu’Anbar 6 nous en dit plus sur cette intrigue, c’est par le biais de sa fille Layla.
    La pauvre femme est torturée : Layla s’inquiète de résultats ADN qui devraient déterminer si Alia est bien sa mère ! Mais… pourquoi ?! La série ne le dira pas pendant cet épisode introductif. En tout cas, la jeune femme ne peut accepter l’éventualité que ce ne soit pas le cas. Outre le fait que son stress la rend extrêmement émotive et la conduit à hurler sur des subalternes au bureau, on verra surtout Layla s’inquiéter de ces fameux tests ADN, s’inquiéter du qu’en-dira-t-on, se repasser de vieux messages vocaux d’Alia qui la touchent, et aller visiter la vieille dame au parloir. Anbar 6 est déterminée à nous détailler de toutes les façons possibles à quel point Layla est attachée à sa mère, à quel point les deux femmes partagent de la tendresse, et à quel point la situation est bouleversante pour la fille. Mais à aucun moment cet épisode ne veut nous dire, précisément, pourquoi ce lien maternel est remis en question ; on ne peut que présumer qu’il y a eu une sorte de vol d’enfant ? Probablement ? C’est vraiment étrange la façon dont la série se refuse à mettre les termes sur ce qui se produit ; cependant, il ne fait aucun doute vu la conclusion de l’épisode qu’il faudra en reparler par la suite.

    Malgré ces choix un peu déstabilisants, je dois dire que pour une série carcérale, Anbar 6 est étrangement apaisée. Bien-sûr, il y est question d’une prison, avec les tropes habituels (la traditionnelle fouille au corps étant, cependant, remplacée par une douche au jet ; certes filmée pudiquement). On y trouve une part non-négligeable de violence au tout début, pendant la bagarre qui sert à masquer la tentative d’évasion (cette scène est d’ailleurs finement chorégraphiée et filmée avec une énergie surprenante). Mais, globalement, Anbar 6 est et reste une série dramatique s’intéressant plutôt à des émotions et/ou des interactions. La plupart des séries carcérales féminines sont des études de personnalité, c’est un fait, mais rarement autant que celle-ci. A cela encore faut-il ajouter que la prison est, à défaut d’être un palace, plutôt propre et plutôt facile à vivre ; honnêtement, on est plus proches de l’esprit d’une prison moderne comme Unité 9, effet renforcé par l’âge moyen des prisonnières.
    Il faut également ajouter que, pour le moment, la série n’a qu’un seul personnage masculin avec une (relative) importance dans l’intrigue : Adam, un journaliste un peu idéaliste qui écrit régulièrement des articles sur le monde carcéral (au grand dam de son rédacteur en chef qui trouve que ce n’est pas vendeur et qu’il faut qu’il arrête ses conneries… mec, c’est pas le job du rédacteur en chef de déterminer quels articles finissent par être publiés ?!). Adam a apparemment fait libérer une vieille dame de prison pour qu’elle puisse finir ses jours parmi les siens, même si, encore une fois, on n’a pas trop les détails de l’affaire. Pour l’instant il n’a interagi avec aucune des autres protagonistes, mais il est décrit comme un tel bienfaiteur que ça ne va sûrement pas tarder. A part lui, absolument tous les autres rôles d’importance sont féminins, et j’ai eu l’impression que ça participait à l’ambiance de la série.

    Comme un grand nombre de séries arabophones que j’ai pu consommer au fil des années (mais je ne demande qu’à être détrompée), l’accent est mis sur les discussions aussi anodines que sincères entre personnages. Ce sont très souvent des séries très bavardes, dans le bon sens du terme (j’ai eu l’occasion par le passé d’en parler). Cette approche a un impact incroyable étant donné les spécificités du genre d’Anbar 6. J’ignorais que j’en avais besoin avant d’en voir un exemple, mais oui : quand une série s’intéresse plus à ce qu’elle peut faire dire à ses protagonistes plutôt qu’à ce qu’elle peut montrer d’elles, ça change incroyablement de choses ; et ce, en particulier dans un genre réputé violent comme la série carcérale. J’ai donc été décontenancée par une partie des choix de cet épisode introductif, oui, mais aussi incroyablement charmée. De toute façon, pour mieux comprendre les tenants et aboutissants qui me manquent pour le moment, le meilleur moyen, c’est de regarder la suite.


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  • Our house in the middle of our street

    27 mai 2022 à 17:25 • Review vers le futur •

    Il est des genres télévisuels qui circulent plus facilement que d’autres. Avec la comédie, c’est toujours un peu compliqué : outre le problème inhérent à la traduction que beaucoup de séries rencontrent, l’humour est, fondamentalement, quelque chose de très culturel. Sans les références culturelles et parfois popculturelles appropriées, une série comique peut parfois complètement nous passer à côté sans que ce soit la faute de qui que ce soit. A cela encore faut-il ajouter que tous les pays n’ont pas le même type d’humour, ni la même histoire en matière de séries humoristiques (les deux problématiques peuvent à l’occasion se confondre).

    Toutes mes expériences en matière de comédies indiennes n’ont pas toujours été récompensées comme je l’espérais. Toutefois, je viens à vous ce soir avec une bonne nouvelle : pour le premier épisode de Home Shanti, le bilan est plus positif que la moyenne, et prometteur quant à la suite de la saison. Lancée le mois dernier par Hotstar (ou Disney+ Hotstar, ce qui vous parle sûrement un peu plus), Home Shanti est une comédie dans laquelle une famille tout ce qu’il y a de plus moyenne a enfin réussi à faire l’acquisition d’un petit terrain, où elle veut se faire construire une petite maison ; la série chronique ce projet du début à la fin.

    Dans le premier épisode, l’achat a déjà été fait, mais le plus dur reste à venir : il va falloir construire, et ce dans les 10 prochains mois afin de libérer leur appartement. Mais avant toute chose, le petit terrain doit recevoir les rites inauguraux, supposés apporter chance et bonheur à la future habitation.

    La famille Joshi est constituée du père, Umesh, un bon vivant ; de la mère Sarla, une enseignante organisée et pointilleuse ; de Jigyasa, l’aînée, une étudiante ; et de Naman, l’ado mais quand même bébé de la famille. Un beau matin voici tout ce petit monde qui s’organise pour aller sur le terrain (encore nu) de la future maison, avec un prêtre dont elles ont réservé les services. Sauf qu’évidemment rien ne va se passer comme prévu. Parce que, bien-sûr, c’est le genre de série où rien ne se passe jamais comme prévu.

    En théorie, aller chercher le prêtre, apporter les objets nécessaires aux rites sur le terrain, et boucler la cérémonie ne devrait pas prendre plus de deux heures… mais ça, c’est le plan de Sarla. Il s’avère en effet que chaque membre de la famille a sa propre idée de la façon dont la journée devrait se passer. Umesh est rivé à un match de cricket sur son téléphone (et même s’il s’en cache, ça ne trompe personne), Jigyasa veut que la cérémonie se fasse au plus vite pour qu’elle puisse partir rejoindre ses potes, et Naman, sûrement en pleine crise de croissance, est affamé alors qu’il a l’ordre de ne pas manger jusqu’à ce que les rites soient effectués (et encore, la journée doit être végétarienne). Alors que le jeune garçon s’éclipse discrètement pour aller s’acheter quelques chose à grignoter, sa grande sœur essaie d’allumer un feu sous les fesses de sa famille tout en échangeant des appels et messages exaspérés avec sa meilleure amie.
    Et ce n’est que le début, car naturellement les choses continuent d’empirer. Même une fois que tout le monde a réussi à se retrouver sur le terrain, et que le prêtre (tant bien que mal) est arrivé, rien ne va dans le bon sens.

    Cette succession de petites contrariétés est assez prévisible dans son déroulé, mais l’humour n’en est pas pesant. L’épisode s’accompagne aussi d’une voix-off. C’est celle d’Umesh, même si, entre nous soit dit, je ne sais pas pourquoi lui : son rôle en-dehors de ça n’est pour le moment pas plus important, non plus que sa perspective pendant le reste de l’intrigue. Mais ce procédé permet d’insister sur le ressenti plutôt que sur les gags. Si elle n’a rien de fabuleusement original à raconter, cette voix-off nous incite à adopter une position plus émotionnelle qu’une « simple » litanie de tuiles. Sarla ne passe pas pour la chieuse de service, non plus, ce qui au passage m’a soulagée ; tout le monde apprécie ses talents d’organisatrice, c’est juste que le reste de la famille n’accorde pas autant d’importance qu’elle à la cérémonie en particulier ; Umesh tient même des paroles plus qu’admiratives pour elle, y compris pendant son introduction. C’est un cliché auquel il n’était pas garanti d’échapper pour une petite comédie simple d’une demi-heure, pourtant Home Shanti trouve le moyen de l’éviter avec aisance. Comme quoi, c’est faisable !
    Grâce à tout cela, quand (inévitablement) l’épisode atteint son point d’orgue et que Sarla découvre qu’en dépit de tous ses efforts, la cérémonie est foutue et avec elle le projet de construction tout entier, Home Shanti prouve qu’elle n’a pas pour unique but de faire rire. Il y a une véritable tendresse qui s’exprime dans la façon dont ces personnages, qui n’ont en commun que d’être une famille, accordent de la valeur à ces liens familiaux. Umesh, Jigyasa et Naman finissent alors par s’unir pour trouver une solution, et, combinant plusieurs des ingrédients savamment semés tout au long de l’épisode, permettent d’y apporter non seulement un happy ending, mais aussi une dimension chaleureuse. Les voir toutes les trois mettre de côté leurs propres motivations personnelles pour rendre Sarla heureuse, et à travers elle, poser les fondations (métaphoriques comme littérales) de leur future vie dans la maison, crée immédiatement une affection pour les Joshi.

    Cet épisode introductif donne très bien le ton des mésaventures à venir, car n’en doutons pas, la construction de cette fichue maison est vouée aux catastrophes à chaque épisode. En prouvant que ses protagonistes ne sont pas que des aimants à poisse, toutefois, Home Shanti réussit à trouver le ton juste. Voilà qui se regarde le cœur léger, peut-être même plus que certaines séries dramatiques (…mais j’espère pouvoir revenir sur ce point prochainement), et permet de prouver qu’il y a plein de choses qui voyagent bien quand on parle d’humour.


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  • Smart voices in my head

    22 mai 2022 à 21:58 • Telephage-o-thèque •

    Il est des tropes dont on a l’impression de les connaître par cœur après les avoir vus recyclés mille fois, mais qui, entre de bonnes mains (ou simplement des mains inconnues), recèlent des trésors insoupçonnés. Combien de fois avons-nous eu droit à des fictions où une greffe d’organe s’accompagnait d’une greffe de personnalité ? Eh bien la série égyptienne Ansaf Manjaneen vient nous apporter une lecture légèrement différente de cette situation (étrangement) devenue banale dans les séries.

    Cela fait plusieurs années maintenant que je vous parle (par exemple ici) de Viu, la plateforme d’origine hongkongaise qui ne cesse de gagner du terrain. Elle n’est toujours pas disponible dans nos contrées, mais elle poursuit ses efforts dans différentes régions Ansaf Majaneen en est l’illustration, qui se veut panarabique ; l’intrigue de la série se déroule à cheval sur l’Egypte et le Liban, et est l’adaptation d’un roman saoudien. La série démarre en effet alors qu’un frère et une sœur vivent dans deux pays différents : Mahmoud et Reem sont toutes deux des intellectuelles travaillant dans deux universités différentes, ce qui les tient artificiellement éloignées. Toutefois, le frère et la sœur sont très proches, et s’appellent régulièrement pour parler de leurs vies respectives ou simplement échanger sur des sujets de réflexion qui les passionnent.
    Mahmoud, plus âgé, est un professeur respecté et un auteur d’ouvrages philosophiques. Ses derniers écrits en date s’intéressent à la nature de l’âme, à l’incarnation et même à la réincarnation, à travers ce que les différents penseurs du monde en ont dit et écrit. Cela fascine sa jeune sœur, mais cause parfois du scepticisme ou même du rejet hors de leur cercle familial ; il y a par exemple une scène de cet épisode introductif pendant laquelle l’un de ses propres élèves est choqué de devoir considérer des approches non-musulmanes sur la question de l’âme, que Mahmoud essaie d’apaiser et ouvrir à la réflexion.

    Pourtant, j’ai menti. Ansaf Majaneen ne commence pas exactement en s’intéressant à la fratrie ou à ses centres d’intérêt, mais plutôt à un personnage qui pour le moment semble étranger à tout cela. Anas est un homme qui semble s’auto-détruire à petit feu ; outre des problèmes cardiaques qui menacent sa vie, il souffre surtout d’entendre des voix qui, à longueur de temps, le dénigrent et lui rendent le quotidien impossible. L’attente d’une greffe est ainsi le cadet de ses soucis, et il a des pensées suicidaires.
    Avant même que l’intrigue à proprement parler ne démarre, et j’y reviens dans un instant, la superposition de ces deux thèmes est intéressante. Elle suggère d’emblée que dans l’univers de la série, ces voix ne sont pas un signe banal d’aliénation mentale (ce qui est généralement la façon dont ce phénomène est décrit), quand bien même Anas, lui, est convaincu de perdre la raison, comme l’indique une scène dans laquelle il s’ouvre à un oncle mutique. Dans la cacophonie de voix qui lui envahit la tête (et pour laquelle il a développé des stratégies, comme par exemple jouer de la batterie pour les faire taire), on sent qu’il y a des personnalités distinctes, ce qui est assez rarement décrit dans la fiction. Mais surtout c’est le discours de la série relative aux opinions de Mahmoud qui rend cela encore plus intéressant : si l’âme existe et qu’elle s’incarne simplement dans un corps, alors ces voix sont des personnes, des vraies ; pas juste l’expression de la folie d’Anas. Et ce thème-là m’a rendue curieuse.

    L’épisode ne durant qu’une demi-heure, il faut bien que les choses se mettent en branle sans plus disserter sur ces sujets abstraits, cependant. Ansaf Majaneen met alors en scène, par une belle matinée parfaitement quelconque, la routine quotidienne de Mahmoud et Reem ; or, toutes les deux tombent, au même moment : l’un pendant un malaise, l’autre dans un accident de voiture. Quelques minutes plus tard, Anas est réveillé en urgence par son père : un cœur l’attend à l’hôpital, qui lui est compatible. A son réveil, une quatrième voix lui est apparue, mais celle-ci, pour la première fois, est réconfortante et sensée.

    Evidemment, ces sujets ne sont pas les miens et je peux me tromper, mais j’ai l’impression que l’intrigue surnaturelle (et potentiellement mélodramatique, vu les liens entre le frère et la sœur) a trouvé un angle à la fois original et respectueux. Son approche du thème des voix humanise à la fois celui qui les entend et, dans une certaine mesure, ces voix elles-mêmes, qui dépassent plusieurs des clichés habituels. Quant à l’histoire de la greffe, elle semble s’accompagner d’autre chose qu’un simple mélo (ou pire, une bête romance, ce qui semble être le thème de Pálpito, à laquelle je n’ai pas encore touchée), les résumés d’Ansaf Majaneen semblant suggérer qu’Anas va aider sa nouvelle voix à percer un mystère, vraisemblablement d’ordre intellectuel vu la mise en place de la série.
    Hélas, seul le premier épisode est visible pour les pays non couverts par Viu, et je ne suis pas en mesure de le confirmer avec certitude. De toute façon, les certitudes, c’est un peu surfait.


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  • Réunion pédagogique

    22 mai 2022 à 21:57 • Review vers le futur •

    C’est l’un des succès de la télévision de network aux USA cette saison : la comédie Abbott Elementary a, un peu à la surprise générale, conquis le cœur de tout le monde. De ses audiences à la critique, cette série sur l’école publique a réussi là où aucune autre série avant elle sur ce sujet n’avait pu se faire une place dans l’imaginaire collectif. Elle l’a fait avec une humilité qui l’honore, qui plus est, puisque la série n’a cessé d’utiliser son influence pour… soutenir l’école publique : par exemple en utilisant une partie de son budget pour payer des fourniture scolaires, et ce mois-ci, à l’occasion de la Teachers’ Appreciation Week.

    Au moment de son lancement l’an dernier, je vous avais touché quelques mots sur son premier épisode. Puisque la série est désormais assurée de revenir (il faudrait être idiote pour ne pas renouveler une des rares séries récentes qui fasse l’unanimité !), causons donc de l’intégralité de sa première saison.

    Pour être totalement honnête, je n’ai jamais réussi à écarter complètement au cours de cette saison mes difficultés avec le format de mockumentary choisi par la série.
    C’est un sous-genre de la comédie que j’ai tendance à trouver très vite répétitif : on montre une chose, mais en suggérant perpétuellement que cela ne reflète pas la vérité ou seulement une partie, et on insiste ensuite sur le fossé entre ce qui est vu et ce qui est réel. Le mockumentary a tendance à jouer essentiellement sur deux ressorts, ensemble ou séparément : l’humiliation et/ou l’hypocrisie. Une protagoniste qui se rend ridicule devant les cameras qui la filment se sentira plus tard obligée de s’expliquer pour minimiser l’incident, une personne tout sourire devant son comportement la critiquera en aparté plus tard, une protagoniste fera montre en public d’un comportement différent de celui qu’elle revendique pendant les séquences talking heads… La plupart du temps, cela définit un personnage de façon permanente, et la blague me semble vite tourner en rond ; Abbott Elementary ne fait pas vraiment exception à cette règle.
    Aussi, pendant cette première saison, on observera à de maintes reprises Janine essayer de courir après l’approbation d’autrui, alors qu’elle semble souvent ridicule à son entourage professionnel (et à l’occasion, à ses propres élèves). Plusieurs épisodes la verront se gargariser de ses intentions nobles, alors que dans le même temps on la verra surtout essayer de prouver qu’elle est digne d’affection (au mépris du respect, souvent). Il y a pas mal de cringe dans nombre de ces séquences, et c’était un peu ce que je redoutais car je ne trouve jamais ce procédé humiliant drôle non plus. Fort heureusement, même s’il m’est arrivé plusieurs fois de ressentir de l’embarras de seconde main, Abbott Elementary ne perd jamais sa tendresse de vue, et finit par trouver un équilibre avant la fin de l’intrigue. Janine n’est donc jamais totalement pathétique ; en particulier parce que ses intentions, même lorsqu’elles trahissent une confiance en soi appauvrie, restent nobles.

    La bonne nouvelle, c’est que c’est vraiment l’un des très rares défauts de cette saison initiale. Abbott Elementary emploie les codes du mockumentary en dépit de son message central, ou parfois ne maîtrise pas toujours les codes de son genre d’adoption (la camera se trouve à certains endroits où elle n’est pas supposée filmer, par exemple), mais sur le fond, elle exécute un sans faute.
    Sa vision sans merci de l’éducation étasunienne publique est inversement proportionnelle à l’admiration qu’elle porte envers son personnel enseignant. Le message de la série est que les profs sont humaines, après tout ; mais l’institution devrait être meilleure et, à ce titre, est donc impardonnable. L’institution devrait se montrer irréprochable et soutenir les institutrices au bas de l’échelle, or elle fait tout le contraire, et fait se reposer sur leurs épaules toujours plus de difficultés ; cet abandon par leur hiérarchie pousse lesdites profs à devoir développer des stratagèmes surhumains. Petites et grandes combines, bricolages avec des bouts de ficelle, et tentatives désespérées pour faire bouger les choses ne serait-ce que d’un pouce, se succèdent entre les murs de l’école primaire. Sans même donner les résultats attendus, la plupart du temps.
    Dans la série cependant, rien n’est totalement immuable : Abbott Elementary a une attitude qui n’est pas défaitiste, mais qui reste consciente que la bataille ne se gagne jamais qu’à petite échelle. Et encore, non sans peine, et à condition de se satisfaire de demi-victoires.

    Janine est régulièrement le moteur de ces tentatives, mais jamais isolée : son élan est régulièrement communicatif, si bien qu’elle embarque d’autres personnages dans son sillage. Ses efforts ne sont pas toujours bien dirigés, en raison non seulement de son idéalisme mais aussi son inexpérience, et la série travaille beaucoup cet aspect : Janine a des choses à apprendre. Elle n’est pas la seule (Jacob aussi, qui a débuté au même moment qu’elle, ou encore Gregory, qui est encore plus vert), mais la bonne nouvelle c’est qu’elle peut se reposer sur l’expérience, à la fois du métier et de l’institution, d’enseignantes plus rodées comme Melissa ou bien-sûr Barbara. Il y a d’ailleurs quelques interactions très intéressantes au fil de la saison, comme par exemple le choix (sur le moment saugrenu, et au final incroyablement pertinent) de rapprocher Jacob et Barbara. Parallèlement, l’inexpérience de Janine est relative comparée à celle de Gregory, et elle est évidemment ravie de partager ses quelques certitudes avec lui. Le dernier épisode de la saison sous-entend d’ailleurs que Janine a, l’air de rien, beaucoup progressé malgré les multiples erreurs qu’on l’a vue accumuler, preuve au passage que le côté parfois humiliant de cette première saison est appelé à s’estomper. J’aurai juste un bémol sur Gregory, dont la personnalité semble n’avoir été décrétée qu’en cours de saison (tout d’un coup on apprend qu’il est assez psychorigide), probablement parce que juste en pincer pour Janine ne pouvait pas être un trait de caractère durable.
    Si certaines employées de l’école n’ont pas toujours la chance d’être très nuancées (la principale, Ava, a bien droit à une tentative d’humanisation à un moment, mais elle ne prend absolument pas parce que le personnage est trop clownesque), globalement on a droit à de très jolis arcs, subtilement orientés vers un apprentissage. Car, oui, quand on enseigne, on apprend ; et Abbott Elementary en fait d’ailleurs un thème récurrent.
    Lentement, au cours de sa première saison, la comédie accumule les tuiles, qui s’abattent sur l’école sans prévenir et semblent sans cesse rajouter aux préoccupations de son personnel. Mais ces épreuves solidifient aussi les liens de l’équipe enseignante ; les personnalités si différentes deviennent, régulièrement, moins importantes que les buts communs. Quand on a l’impression d’être seules à pouvoir sauver le navire, on n’a pas vraiment le temps de s’attarder sur ce qui nous oppose, et Abbott Elementary retranscrit bien cette unité dans l’adversité, quand bien même elle trouve parfois ses limites, bien-sûr.

    Toutefois, la série ne se réfugie pas derrière cet aspect chaleureux : il ne doit, jamais, compenser le reste. Abbott Elementary est décidée à parler… ma foi, de ce dont il semble que la société américaine soit un peu plus prête à parler depuis très récemment. Les mouvements protestataires des profs prennent de l’ampleur, les articles sur le financement inégalitaire de l’école publique se multiplient, et on trouve sur les réseaux sociaux (en particulier depuis le début de la pandémie) un nombre croissant de profs qui essaient d’attirer l’attention du public, voire de leurs élèves, sur différents aspects de leur métier. Instants touchants du quotidien (comme chez Miss Pam), relatable content (du côté de Ms Woolley), une panoplie de comptes Insta dédiés à embellir les classes à moindre coût ; mais aussi discussions plus détaillées sur la législation, les programmes ou les conditions salariales (du côté du podcast Teachers Off Duty)… Jamais on n’a autant entendu parler de tout ce qui ne va pas dans les écoles publiques des USA.
    Abbott Elementary reflète parfaitement ces différents aspects. La série décrit avec honnêteté les embûches dressées par un système rigide, et systématiquement paupérisé, plus encore lorsqu’il s’agit d’une ville comme Philadelphie. L’humour est présent mais n’efface jamais le propos de fond, et on sent que c’est une préoccupation constante dans la série que de ne jamais tourner à la farce superficielle. Non seulement on se refuse à rire des professeures, mais on veut lever le voile sur ce qui les pousse si souvent dans leurs retranchements.

    Alors, même avec ses quelques maladresses, Abbott Elementary se regarde avec plaisir. Mieux : elle apparaît comme nécessaire. La télévision étasunienne ne manque pas de séries expliquant à longueur de saison combien le métier de flic est difficile, et beaucoup de choses ont été écrites (en particulier à l’été 2020…) sur la façon dont la fiction a longtemps normalisé cette institution, comme plusieurs autres, aux yeux du grand public .. Il était plus que temps qu’une série fasse de même pour une profession autrement plus maltraitée, et une institution dont les budgets ne cessent de fondre. L’école publique mérite qu’on détaille son fonctionnement et ses difficultés ; son personnel mérite qu’on le mette au premier plan ; et, aussi, ses petites usagères méritent que le grand public se pose des questions sérieuses sur la façon dont on abandonne l’éducation. Voilà qui vaut bien de se coletiner quelques scènes de mockumentary peu inspirées ici et là.


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  • Maybe she died with it, maybe it’s Maybelline

    20 mai 2022 à 23:31 • Review vers le futur •

    32 jeunes femmes sont envoyées à « La Encantada », une sublime demeure où, pendant près de trois mois, elles vont être préparées à l’élection de Miss Mexico 1989. La propriété est magnifique, le décor paradisiaque, et c’est, naturellement, la chance de leur vie.
    Enfin… peut-être pas si évident que ça. Le premier épisode de Señorita 89 (une série de la plateforme hispanophone Pantaya, d’ailleurs je crois bien qu’il s’agit de la première de ses séries que je vois) nous dévoile assez vite qu’à l’issue de ces 3 mois, le rêve a tourné au cauchemar. Le soir qui précède l’élection, l’une des candidates tombe des murs de la demeure et s’écrase devant un parterre atterré d’invitées prestigieuses, de journalistes, de ses consœurs… et devant Elena. C’est à ses côtés que nous allons nous repasser les événements et comprendre ce que La Encantada peut bien cacher.

    Il n’y a donc pas longtemps de mystère sur l’ambiance qui nous attend dans Señorita 89 ; si évidemment des surprises et révélations nous attendent (et la fin de ce premier épisode en contient une de taille), nous sommes tout de suite alertées sur la dangerosité de l’endroit.
    Il faut dire que nous y entrons aux côtés d’Elena, qui n’est pas l’une des candidates, mais une jeune femme qui s’est faite embaucher comme instructrice. Etudiante en Histoire, elle prétend que ces trois mois à La Encantada lui permettront de payer des études à la Sorbonne, mais nous savons que ses motivations viennent aussi de son sujet d’études, grâce à une scène assez transparente pendant laquelle la jeune femme fait une présentation sur la beauté. La thèse d’Elena est simple : la beauté physique n’est qu’une construction, pas un fait établi. Elle est toute relative, en particulier parce qu’elle la confronte à la question de la moralité (une personne réputée belle peut-être amorale… évidemment elle prend pour exemple María Teresa de Landa, la toute première Miss Mexico). Le premier épisode nous explique pas-à-pas qu’Elena, convaincue d’avoir besoin d’étudier des cas pratiques de près, veut rejoindre le concours de Miss Mexico pour observer cette institution tournant entièrement autour d’une beauté strictement physique. Elena s’arrange donc pour obtenir un entretien avec Concepción López Morton, la directrice du comité Miss Mexico, et la convainc qu’elle ferait une formidable tutrice pour apprendre un peu de culture générale à ses protégées.
    C’est donc avec un a priori certain que nous pénétrons l’univers mystérieux qui frémit derrière les grilles de La Encantada.

    Toutefois, la perspective de Concepción, ou dans une moindre mesure des candidates du concours, n’est pas absente du premier épisode de Señorita 89. Elle-même d’une beauté foudroyante (quoique fanée du point de vue d’une organisation comme Miss Mexico), Concepción est une femme pleine d’une apparente assurance, et qui semble nourrir une affection réelle pour ce concours de beauté. Elle en est l’organisatrice, ainsi que son mari ; à ses côtés, on trouve également Luisa, qui agit à mi-chemin entre son assistante et la gouvernante des candidates pendant leur séjour. Le personnel inclut enfin des protagonistes comme la maquilleuse Nora, le docteur Roca, ou le photographe (…dont je n’ai pas retenu le nom s’il a été prononcé).
    Pendant 3 mois, les jeunes femmes doivent rester à La Encantada et n’interagir qu’avec les membres de l’organisation : tout contact avec l’extérieur leur est formellement interdit, ainsi qu’une myriade de comportements plus ou moins « scandaleux ». Le concours a une image de marque à entretenir ! Et puis, il y a fort à faire, les jeunes femmes devant se préparer au concours, par exemple en posant pour les inévitables photos en bikini qui seront placardées dans tout le pays, et qui sont prises dans la piscine naturelle de la résidence.
    Señorita 89 ne nous laisse pas oublier que nous n’avons que de la méfiance à ressentir vis-à-vis du processus comme de ses agentes. Même si Concepción semble sincère, la façon dont sont traitées les candidates est dérangeante, d’abord : on ne les appelle jamais par leur nom, mais uniquement par leur titre (il y a 32 candidates, pour les 31 Etats fédéraux, plus la ville de Mexico elle-même), par exemple. Ou alors, elles doivent se plier à des examens physiques invasifs et sans pitié, pendant lesquelles elles sont traitées comme de véritables bouts de viande. Lorsque les premiers incidents se produisent, dans les heures suivant l’arrivée des jeunes femmes à La Encantada, on comprend aussi que (un peu comme le soupçonnait Elena) la beauté physique mérite tout, y compris qu’on y sacrifie la rigueur morale qu’on prétend entretenir.

    Elena a lu les dossiers des candidates, et nous les présente en voix-off pendant cet épisode inaugural (pas les 32, je vous rassure ; mais plusieurs), et nous allons encore plus en apprendre sur elles par ailleurs. L’idée motrice de Señorita 89 est en grande partie celle-là : nous dévoiler ce qui se cache sous l’enveloppe charnelle de ces jeunes femmes, dans la nudité la plus troublante de leurs âmes. La série n’a pas choisi les années 80 par hasard (…même si entre nous soit dit, les concours de beauté modernes ne sont pas d’un progressisme épatant non plus), et rappelle implicitement que beaucoup des comportements auxquels nous assistons ne seraient plus acceptables, alors que tout le monde ou presque ici considère qu’ils vont de soi ; à part Elena, bien-sûr, qui a décrété qu’elle était au-dessus de tout cela avec l’aval du scénario. Mais l’obéissance attendue des candidates est assez bien dépeinte dans cet épisode, mêlant leur innocence et leur vulnérabilité (entretenues) aux scènes plus glaçantes où transparaissent les intentions de quiconque souhaite exploiter leur beauté.
    Mais c’est aussi, ne nous y trompons pas, un thriller implacable. La mort (accidentelle ?) de la candidate à l’issue de ces 3 mois est, forcément, au cœur de beaucoup de questions que l’on se pose devant cet épisode introductif. Et le twist de fin d’épisode vient même rajouter une couche supplémentaire de glauque. Tout cela est assez efficace, à défaut d’être très subtil (mais ce n’est pas souvent la plus brillante qualité d’un épisode d’exposition), et Señorita 89 mène son intrigue d’une main de maîtresse pour nous dire ce qu’elle a sur le cœur à propos de la beauté mais aussi la place des femmes dans la société mexicaine, et l’acceptation (faute d’autres options) du pire au nom d’un espoir pour le meilleur. Le propos de fond n’a sûrement rien d’inédit, mais c’est dit de si jolie façon.


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  • No Justice, No Peace

    20 mai 2022 à 23:09 • Telephage-o-thèque •

    Puisque j’aime à répéter qu’il n’y a pas de retard en matière de téléphagie, et que les séries n’ont pas de date de péremption, alors voici une occasion de le prouver ! Le lancement ce mois-ci de la saison 2 de la série brésilienne Irmandade m’a en effet rappelé que je n’avais pas du tout regardé la première… C’est pas grave, c’est jamais grave : on va en parler aujourd’hui.

    Trigger warning : violences policières & torture.

    Irmandade (ou Brotherhood de son titre international), c’est l’histoire d’un frère et d’une sœur qui, ayant grandi dans les favelas, ont assisté à la même chose : la misère, la violence, l’injustice… mais qui en ont tiré des conclusions très différentes. Cristina Ferreira est devenue avocate, et a rejoint le bureau de la procureure, où elle essaie de travailler dans le sens de la Justice. Edson Ferreira est quant à lui devenu un criminel ; 20 ans plus tôt, il a été arrêté et envoyé en prison, et désormais c’est là qu’il est retenu, sans que Cristina n’ait eu de ses nouvelles depuis son arrestation.
    Jusqu’à ce qu’un jour, elle découvre par hasard son dossier. Bien qu’encore en prison, il est sur le point de comparaître dans le cadre d’une affaire d’évasion et de meurtre ; les autorités pensent en outre qu’Edson est à la tête d’Irmandade (« Confrérie » en français), une faction violente qu’il dirigerait depuis sa cellule.

    Initialement lancée en 2019, quand elle était alors la deuxième série originale de Netflix au Brésil, Irmandade (ou Brotherhood de son titre international), ne fait aucun mystère de son propos. Ce premier épisode, ciselé avec précision, revient sur l’évènement fondateur de l’intrigue, le moment où le parcours de la sœur et du frère ont bifurqué : l’arrestation brutale d’Edson, alors un jeune homme, sous les yeux de sa sœur Cristina, beaucoup plus jeune. Ce passage est présent deux fois dans l’épisode inaugural d’Irmandade : d’abord de façon factuelle, en ouverture de la série ; puis, plus tard, avec un ajout de contexte supplémentaire qui termine d’expliquer pourquoi le frère et la soeur ont pris des chemins si différents, mais aussi, finalement, la raison pour laquelle ces chemins se rejoignent.

    Depuis lors, Cristina a continué son chemin seule ; à la mort de leur père, c’est à elle qu’est revenue la charge d’élever un troisième frère encore plus jeune, qui n’était qu’un bébé au moment de l’arrestation et n’a donc aucun souvenir en commun avec Edson. Malgré les origines modestes de la famille, elle a su s’élever un peu socialement ; elle vit toujours dans un quartier populaire, mais au moins, elle travaille désormais comme avocate dans le centre-ville. Pour la famille Ferreira, c’est un progrès qui apparaît comme inédit.

    Tout vole naturellement en éclat lorsque, sans s’y attendre, Cristina tombe donc sur le fameux dossier où figure le nom de son frère. A la simple mention de ce nom, les souvenirs remontent, et la jeune femme décide d’assister au nouveau procès d’Edson ; c’est là qu’elle découvre un homme approchant la quarantaine, sombre et violent, qui ne cache pas son mépris d’institutions que, elle, respecte profondément. Se montrant trop peu docile devant la Cour, Edson est bientôt renvoyé en prison, et c’est là que Cristina, alarmée, comprend ce que vit son frère. Même si la perspective de la jeune femme est majoritaire dans ce premier épisode, on suivra un peu Edson dans sa vie carcérale, et notamment on constatera par nous-mêmes que ce qu’il tentait de décrier au tribunal (la violence des institutions à son égard, et plus largement la déshumanisation des prisonniers dans leur ensemble) est très réelle. De gré ou de force, on essaie de lui extirper des aveux…
    Cristina réalise qu’elle n’a plus beaucoup de temps si elle veut sauver la vie de son grand frère, qui est bien parti pour succomber à la torture en prison. C’est à son tour de se heurter aux limites du système que pourtant elle connaît bien, et le premier épisode d’Irmandade l’accompagne dans sa réalisation (rapide, parce que ce n’est pas le cœur de cette introduction) que les moyens juste et légaux, qu’elle tenait pour acquis dans sa droiture morale imprenable, ne lui seront d’aucun secours.

    Du discours d’Edson à la lente compromission (mais pour une bonne cause) de Cristina, tout dans l’exposition d’Irmandade est profondément politique, et ne demande qu’à remettre en question nos convictions sur la Justice. Plusieurs protagonistes secondaires (la procureure, le directeur de la prison, et l’immense majorité des magistrats dans la cour le jour du procès) vont être très claires quant à leur totale acceptation de brutalité du système : tout est justifiable quand on a décidé que l’autre était foncièrement mauvais, et qu’on était forcément du bon côté de la loi. Sauf qu’à la différence d’Il Re dont je parlais il y a peu (même si, considérant les dates de lancement des deux séries, cette comparaison peut sembler antichronologique) et dont le premier épisode m’avait tant ulcérée, Irmandade n’adopte à aucun moment la posture de ces personnages-là. Son approche est de condamner, fermement, ces petits arrangements avec la moralité sous prétexte de corriger la mauvaise herbe.
    A cet égard, ce n’est absolument pas un hasard que les Ferreira soient, pour le moment, les seules protagonistes noires de la série. Tout le monde, en particulier parmi les autorités, est « blanc » (disons, blanc pour le Brésil, mais dans ce contexte c’est clairement une partie du problème qui ne relève pas du détail), et cela participe profondément au discours de la série. On peut même sans trop pousser voir un symbolisme supplémentaire dans le fait qu’Edson est de peau foncée, tandis que Cristina est lightskin…

    Irmandade ne se cache pas de vouloir dénoncer (même sous prétexte d’être dans une série historique : l’intrigue principale se déroule dans les années 90) l’aveuglement d’un pays qui pense fonctionner de façon juste. Je ne saurais pas dire, au vu de ce seul premier épisode, ce que la série veut raconter d’autre par la suite. Il est évident que les risques pris par Cristina dans cette introduction vont la conduire, elle-même, à devoir renégocier sa vision de la Justice, et même de sa propre moralité (son dilemme pendant cet épisode est à lui seul déchirant), mais ça ne semble pas être tout. Mais je n’ai pas l’impression que l’intrigue carcérale soit son seul objectif en ligne de mire ; on n’a pas l’air d’être dans Prison Break, ici.
    Irmandade apparaît décidée à dépeindre une violence qui ne vient pas d’où l’on croit, au point, potentiellement, de justifier des formes de violence supplémentaires en réaction à ces oppressions. Un point de vue intéressant, et finalement assez rare dans des séries. Je ne sais pas où ça mènera, mais, même 3 ans après son démarrage, maintenant j’ai très envie de le découvrir par moi-même.


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  • Banc de touche

    15 mai 2022 à 20:42 • Review vers le futur •

    Roberto Casas est le joueur mexicain de football le plus talentueux de sa génération, et sa carrière est là pour le prouver. Après ses débuts dans le petit club de son village, après avoir joué pour la sélection nationale de son pays, après avoir décroché un énorme contrat pour aller jouer pour une équipe espagnole, il n’a plus rien à prouver. Sa célébrité internationale a fait de lui une légende vivante, et cette gloire lui a apporté une fortune inespérée. Casas personnifie ce à quoi toutes les footballeuses rêvent…
    …jusqu’à l’accident. Pendant un match, alors qu’il célèbre un énième but, Roberto Casas fait un malaise. C’est grâce à celui-ci qu’est détecté un problème de santé qui n’avait jusque là jamais été remarqué, mais qui, désormais, lui interdit de reprendre le sport, sans quoi il pourrait y perdre la vie. Adieu contrats lucratifs, partenariats publicitaires et autres opportunités ; et comme son train de vie n’a pas changé (et que, pire, il sombre d’autant plus suite à cette nouvelle), Casas est rapidement ruiné.

    Las Bravas FC n’a pas exactement choisi un motif original pour faire revenir son protagoniste vers sa ville natale. Le démarrage de la dramédie mexicaine n’est de toute façon pas là pour marquer des points d’originalité, mais plutôt pour faire sourire… et peut-être espérer en une rédemption pour Casas.

    En fait, on m’aurait dit que Las Bravas FC est une comédie, que je n’aurais pas trouvé ça plus étrange. L’épisode initial de la série (lancée ce mois-ci par HBO Max) fourmille de gags, de répliques à double tranchant, et de passages pince-sans-rire, qui donnent à penser que c’est son aspect humoristique qui prédomine. Ce n’est pas une mauvaise chose ; et puis, en matière d’humour, j’ai vu largement pire. C’est juste que c’est quand même assez rare de la part d’une série dont les épisodes durent une cinquantaine de minutes de miser autant sur ces ressorts, même une dramédie.
    En particulier parce que beaucoup de dramédies (certes pas toutes) trouvent un équilibre grâce à leur volet affectif. Or, dans le cas de Roberto Casas, on peut difficilement se lier au personnage central, qui est parfaitement imbuvable.

    La série fait cependant un travail formidable à la fois pour nous donner une idée de sa trajectoire, et de sa personnalité. Affectionnant les montages incisifs retraçant des mois, des années de la vie de son personnage, le premier épisode de Las Bravas FC nous décrit avec une précision d’horloger combien Casas est devenu un monstre d’ego. Probablement que n’importe qui, en pleine ascension professionnelle comme lui, aurait la même tendance ; mais voilà, on espère quand même que quelqu’un qui trouve le succès à un tel niveau maintienne une certaine forme d’humilité, et clairement… l’humilité, ce n’est pas son genre, à Roberto. Il y a donc une forme de satisfaction, presque karmique, à le voir ensuite dégringoler de son piédestal. Quand bien même, dans les faits, rien de tout cela n’est de sa faute (ce n’est pas une erreur de sa part qui l’empêche de rejouer, mais un problème de santé ; dont il ignorait tout qui plus est), on a quand même le sentiment, encouragé par la façon dont le personnage nous est présenté, que ce coup du sort est mérité, et va le faire redescendre un peu.
    Cette exposition le confirme : la seule opportunité qui se présente à Cavas après avoir tout perdu (et en ayant le fisc aux trousses) est de revenir dans son patelin d’origine pour l’inauguration d’une statue à son effigie. Sauf qu’en réalité, notre footballeur découvre qu’il est parfaitement détesté dans tout le village, où on ne cesse de lui cracher à la gueule (au figuré mais parfois aussi au « propre ») en l’invectivant : il est considéré comme un traitre pour avoir quitté la sélection nationale mexicaine, afin de se remplir les fouilles dans un club espagnol. Ah bah oui, le foot, ça a du sens pour tous ces gens-là, on ne plaisante pas avec la fibre nationaliste des fans du ballon rond.

    Las Bravas FC n’a, naturellement, pas fini cet épisode introductif sans nous offrir une piste de rédemption. Celle-ci se présente alors que même la manager espagnole de Cavas n’a plus d’idées, ni pour sauver sa carrière, ni pour sauver Roberto Cavas de lui-même. Elle lui conseille de rester planqué au Mexique pendant un temps, et c’est en discutant avec les rares personnes de son entourage passé acceptant de lui adresser encore la parole que Cavas découvre que sa ville natale a toujours une équipe de foot. Celle-ci appartient à l’homme le plus riche de la ville… un oncle de Cavas qui le déteste, mais lui propose d’entrainer l’équipe, en échange de quoi les dettes du sportif auprès des impôts espagnols seront épongées.
    Sauf qu’il s’agit d’une équipe féminine constituée d’adolescentes, et qu’évidemment, Cavas pense qu’il est trop bien pour elles. Il est trop bien pour cette ville toute entière, après tout ! Alors des joueuses amatrices qui savent à peine taper dans un ballon…
    C’est là que Las Bravas FC sort sa dernière carte : Sebas, l’ami d’enfance de Roberto, lui révèle que l’une de ces joueuses… est sa fille ! Sauf qu’on ne sait pas trop si c’est la vérité, ou juste une excuse pour convaincre le footballeur à la dérive de rester. Et que même si c’est vrai, on ne sait pas laquelle. Mais en tout cas, maintenant, Roberto Cavas s’est découvert une nouvelle façon de laisser un héritage au monde du foot, et une nouvelle chance de réparer les multiples erreurs du passé. Ce qui ne veut pas dire qu’il va s’en saisir, car le plus gros chantier qu’il a devant lui concerne son ego…

    L’histoire telle qu’elle est introduite dans ce premier épisode n’est donc pas foudroyante d’originalité, j’avais prévenu. Mais Las Bravas FC mène son intrigue avec tellement d’énergie, et bien-sûr d’humour, qu’on se laisse quand même charmer. Et au pire, cette première saison n’a apparemment qu’une demi-douzaine d’épisodes, alors bon…


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  • Les chiens ne font pas des chats

    14 mai 2022 à 22:26 • Review vers le futur •

    Pour le modèle de complicité mère-fille, il y avait Gilmore Girls. Dorénavant, pour le modèle de complicité père-fille, il y a la série québécoise De Pierre en Fille, une succulente comédie lancée le mois dernier sur la plateforme ICI TOU.TV et qui partage avec son homologue étasunienne un don pour les dialogues déclarés à la vitesse de la lumière.

    Le sujet en est plutôt simple : la série suit Pierre, un quarantenaire en pleine crise, et Daphnée, sa fille vingtenaire, qui sont très proches mais vont l’être encore plus lorsque commence la série.

    Pierre a en effet décidé dans le premier épisode de quitter Madeleine, son épouse depuis 7 années, et pour cela décide d’embarquer Daphnée avec lui, pour qu’elle lui offre son soutien pendant la fatidique conversation désagréable qui l’attend. Sauf qu’évidemment il ne le lui dit pas tout de suite, laissant d’abord croire à Daphnée qu’il vient la chercher pour un simple brunch…

    Ce premier épisode n’est pas très long (environ un quart d’heure, tout dépend comment on inclut le générique de fin), pourtant d’emblée il est très clair que ces deux-là s’entendent à la perfection. Le père et la fille se comprennent instantanément pendant leurs conversations à bâtons rompus ; mais elles pourraient aussi bien communiquer télépathiquement que l’effet serait le même. Bien que n’habitant plus ensemble depuis plusieurs années, et que, de leur propre aveu, elles ne se soient pas vues aussi souvent qu’elles auraient pu ces derniers temps, rien de leur lien n’a été perdu. Aussi Daphnée n’a-t-elle pas longtemps besoin d’être convaincue d’accompagner Pierre, lequel redoute d’avoir à annoncer à cette pauvre Madeleine, qui ne se doute de rien, que tout est fini.
    L’épisode introductif ne fait toutefois pas qu’établir à quel point Pierre et Daphnée sont proches : c’est aussi l’occasion d’établir qui sont les personnages, et pourquoi nous aussi, nous devrions ressentir de l’affection à leur égard. De Pierre en Fille démarre, certes, dans des circonstances exceptionnelles, mais semble vouloir nous indiquer que Pierre est un peu impulsif et immature ; Daphnée, quant à elle, est un peu moins détaillée (l’intrigue ne tourne pas autour d’elle, après tout), mais elle nous apparaît comme très décontractée et ouverte d’esprit ; on apprendra également qu’elle est lesbienne. Toutefois, toutes les deux dégagent une belle énergie chaotique qui augure de bonnes choses pour la suite.

    Les dialogues fusent et l’épisode va crescendo, jusqu’à la fatidique conversation avec cette pauvre Mado… qui, en fait, a également une annonce surprise à faire. De Pierre en Fille mène sa petite intrigue tambour battant, les répliques s’échangent quasiment sans respirer (avec d’autant plus d’étincelles que le vocabulaire de la série est très fourni), et bien que la situation, au bout du compte, s’avère tristement banale, on finit cet épisode d’exposition avec le sourire.
    Il est rare de voir des séries faire le choix de raconter ce genre de relations entre un père et une fille. Plus largement, j’apprécie une bonne petite comédie sur les rapports qui se construisent entre deux adultes de deux générations différentes. Il y a peut-être eu des conflits par le passé entre Pierre et Daphnée, mais aujourd’hui ils appartiennent au passé (…pour autant que ce premier épisode soit concerné, en tout cas). Ne reste plus que l’affection, solidifiée par plus de deux décennies de souvenirs construits ensemble. De Pierre en Fille fourmille de références brèves à cette connivence qui dépasse l’instant présent, et c’est vraiment sa force. Je ne peux pas dire que je m’y retrouve personnellement, mais, hey, vous me connaissez : j’adore la science-fiction.


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