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  • Le sel de la terre

    8 avril 2022 à 21:48 • Review vers le futur •

    Que serait le Ramadan sans une série mettant en scène Mohamed Ramadan au générique ? Rarement on aura vu un acteur mieux nommé.

    L’an dernier j’avais brièvement reviewé Mousa, (et encore plus brièvement Al Ostoora dans un fun fact) mais j’ai réussi à mettre la main sur le premier épisode d’Al Mishwar, sa série de cette année. Du coup, ce sera notre série du jour. Toutes mes sources sur le sujet semblaient s’accorder à dire qu’Al Mishwar était l’un des mosalsalat les plus attendus du Ramadan 2022, par contre, de façon intéressante, aucune ne semblait s’accorder sur le sujet de la série. Personnellement, ça ne me dérange nullement de me lancer dans une série à l’aveugle, mais si vous voulez en savoir un peu plus, suivez-moi, je vais tout vous expliquer.

    Maher et Ward forment un couple soudé. Toutes les deux sont employées dans une mine de sel d’Alexandrie, Maher chargeant les camions et Ward travaillant dans l’atelier de la même compagnie. Ce n’est pas un job qui rapporte beaucoup dans un cas comme dans l’autre, c’est pénible, et même si l’endroit n’est pas totalement hostile, le couple ne s’entend pas vraiment avec sa hiérarchie. Lorsque la série commence, Maher est appelé en urgence à l’infirmerie de la compagnie : Ward serait tombée. Il panique, d’autant qu’il ne parvient pas à la joindre sur son téléphone… avant de faire irruption, paniqué, à l’infirmerie, et découvrir qu’elle va très bien ! Ward a en fait tout simplement trouvé une combine pour qu’elle et son mari quittent le travail plus tôt ce jour-là, et profitent du reste de leur journée ensemble.
    L’épisode les suit avec bonheur, alors qu’elles vont s’achètent quelques fruits frais, assistent à un match de foot de leur fils Raheem au bord de la plage, puis rentrent à la maison. Cette maison, c’est celle de sa tante Wassifah, une vieille femme avec laquelle la petite famille a emménagé. Ce n’est pas grand, et c’est un peu vétuste, mais la maison bouillonne d’activité et de bonne humeur. En plus, Maher et Ward sont clairement amoureuses comme au premier jour, donc tout semble parfait.

    Al Mishwar ne nous dit pas tout de suite pourquoi tout cela est important, ou parfois dépose une allusion discrète avant de retourner à sa tache : décrire le quotidien, mais surtout l’attitude, de Maher et Ward.
    On l’a dit et on l’a redit : une série quotidienne n’a pas les mêmes priorités lorsqu’on parle d’exposition. Même si, par la suite, Al Mishwar promet de prendre des airs de thriller, pour le moment ces instants chroniqués sont doux. Ils nous permettent d’apprendre à connaître le cœur de ce couple, leur affection l’une pour l’autre, et leur terrible envie de vivre.
    C’est que, Maher et Ward n’ont aucune intention de travailler dans une mine de sel toute leur vie ; leurs ambitions sont ailleurs. Pas question de se rompre le dos pour un salaire de misère. Même si ça ne fait qu’un peu plus de deux semaines depuis leur embauche, elles en ont déjà marre. Il semblerait même que ce soit une couverture, qui justifie auprès de Wassifah et surtout son fils adulte Salah (qui ne vit pas avec la famille, mais auquel elle paie le loyer) les revenus du couple, sans être leur vraie source d’argent. Apparemment, leurs plans sont ailleurs, en particulier au Caire où la famille habitait précédemment, et où l’un de leurs amis surveille quelque chose… Mais quoi ? On ne le saura pas précisément. Mais effectivement, ça pique la curiosité.
    En tout cas, la série a établi que le mensonge n’était pas un problème à leurs yeux…

    Bien qu’il soit assez clair que ce qui se loge dans ce mystère va probablement conduire au changement de ton, du drama familial vers le thriller haletant, pour le moment, on savoure. On savoure cette tranche de vie, ces scènes heureuses même dans l’imperfection, ces personnages fortes en gueule mais attachantes (précisément parce que cette accalmie ne saurait durer… peut-être la regrettera-t-on plus tard, quand les choix auront des conséquences ?). Et on savoure la façon dont elles sont filmées.

    Al Mishwar donne tous les signes d’être une très, très belle série. Les premiers plans filmés dans la mine de sable sont incroyables de beauté, et les scènes plus intimistes sont colorées et chaleureuses. Parfois on a l’impression que certains plans, plus contemplatifs, sont juste là pour forcer les spectatrices à apprécier la beauté qui se loge dans un quotidien pourtant en apparence peu reluisant… et parfois on dirait que c’est juste pour se vanter (« ce plan-là, c’est parce que je le pouvais ! »). Ca m’a fait sourire avec émerveillement et tendresse plusieurs fois. Il faudrait aussi mentionner l’excellent générique d’ouverture de la série, recréant ce qu’on imagine être des scènes à venir de la série en modèle réduit, avec des petites figurines pour représenter les protagonistes. Je ne sais pas quelle est la part de maquettes et la part de 3D dans ce résultat, mais bon sang, des génériques comme ça, j’en prendrais volontiers tous les jours.
    Par chance ! Al Mishwar est précisément diffusée tous les jours pendant ce mois de Ramadan, entre autres sur la plateforme Shahid.


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  • Viral

    7 avril 2022 à 21:52 • Telephage-o-thèque •

    Parfois j’ai le sentiment de pouvoir vous apprendre un ou deux trucs sur la télévision de la planète, et parfois ma review commence comme un gigantesque point d’interrogation.
    Je n’ai absolument aucune explication quant au phénomène que je m’apprête à décrire. Pour être franche, j’ai hésité à en parler précisément parce que je n’en saisis pas toutes les ramifications, et que, s’agissant d’une série russe en avril 2022, ces ramifications sont potentiellement dérangeantes. Mais je me dis aussi que l’explication viendra peut-être d’une lectrice plus avisée que moi, ou qu’en tous cas, nous aurons au moins partagé ce moment de perplexité ensemble.

    Trigger warning : tentative de viol.

    La série du jour s’appelle Epidemiya, et avant d’aller plus loin quant au mystère qui me pousse à écrire ces lignes, parlons de son premier épisode.

    La vie semble normale à Moscou, et pourtant elle a déjà changé, sans que personne ou presque ne le remarque. Des personnes tombent malades, crachent du sang, ont les yeux qui prennent une étrange couleur blanche ; mais le phénomène semble si marginal qu’on l’attribue facilement à autre chose. Jusqu’à ce qu’il ne soit plus possible de le faire. Quand le grand public est informé de l’épidémie par les médias (et encore), quelques milliers de cas sont déjà officiellement recensés, et probablement plus encore ont eu lieu. Une école où un cas a été repéré est entièrement mise en quarantaine par l’armée, et la jeune « patiente zéro » évacuée sans explication ou même accord de ses parents. Très vite, les cas se multiplient et Moscou est entièrement barricadée : plus personne n’entre ni ne sort. A l’intérieur de la ville, la panique ouvre la porte au pire.
    Sergei semble, en apparence, y avoir échappé : lui et sa femme Anya, ainsi que Misha le fils adolescent de celle-ci, vivent en banlieue, hors du cordon sanitaire, à quelques pas de leur riche voisin Lionya, la jeune compagne enceinte de celui-ci Marina, et Polina, une adolescente alcoolique et désabusée. Le problème, c’est que l’ex-femme de Sergei, la froide Ira (qui est encore furieuse d’avoir été abandonnée au profit d’Anya), et leur fils Anton, sont encore à Moscou. Sergei confie donc à son père Boris (un statisticien de l’institut Gamaleya) la mission de protéger une moitié de sa famille pendant qu’il se risque à aller chercher l’autre moitié à Moscou, pour pouvoir prendre la route au plus vite et partir loin du foyer de l’épidémie.

    Adaptation d’un roman de 2011, tournée en 2018 et diffusée dans son pays natal en novembre 2019, Epidemiya n’avait aucun moyen de savoir à quel point elle allait être d’actualité.

    Le déroulé des événements que son premier épisode détaille, toutefois, est assez différent de celui d’autres séries similaires. Epidemiya commence d’une façon qui pourrait rappeler, par exemple, Cordon, sauf que contrairement à la série belge, ici nous n’avons que le point de vue de Sergei et ses proches : pas celui de personnalités politiques, de membre de la police ou de l’armée, d’éminences scientifiques. Un seul expert apparaîtra à la télévision, invité le jour de l’annonce officielle de l’épidémie, mais il sera coupé dés qu’il tentera de sonner l’alarme.
    Cette approche fait une différence majeure : la plupart des séries expliqueraient les décisions précises et le cheminement de pensée des dirigeantes conduisant à des choix parfois difficiles, exploreraient les dilemmes vécus par le personnel armé sur le terrain, montreraient les pressions reçues par la presse pour se conformer au discours officiel. Pas ici. Dans le cas de ce premier épisode, il n’y a pas de visage à mettre sur les différentes mesures prises (et pour cause, les militaires portent tous des masques à gaz !). Il en résulte une impression de décisions aveugles et, par voie de conséquence, brutales.
    L’incompréhension rend tout monstrueux… et, reconnaissons-le, une bonne partie de ce qui se passe l’est même avant que la ville ne bascule dans le chaos. Enfermée, soumise à des règles qui changent tous les jours sans prévenir ni sans explication, constamment en prise avec l’armée qui semble être en roue libre, la population est terrifiée. C’est comme ça que le pire a tendance à se produire. Une partie de l’intention d’Epidemiya semble être de souligner cela : le sentiment d’abandon par les autorités, de manque d’humanité venu des forces armées, de violence venant d’institutions invisibles ; ce qui permet toutes les autres violences. La survie ne pourra se faire que malgré ces gens-là, certainement pas grâce à eux. Cette gestion de crise déshumanisante est pire que n’avoir plus de repères : c’est être trahie par les repères existants.

    Dans tout cela, la situation de Sergei est à la fois simple et compliquée. Tout ce qu’il a à faire, c’est emmener ses proches aussi loin que possible (sur les conseils de son père, qui a étudié de près ce qui se passe en cas d’épidémie). Sauf qu’évidemment, avec Ira et Anton bloquées à l’intérieur du cordon sanitaire moscovite, ce n’est pas si facile de mettre tout le monde à l’abri. L’épisode le voit donc tenter une opération de la dernière chance, tandis que son autre famille, restée en banlieue, est à la merci d’un autre danger.
    Clairement, dans Epidemiya, le plus grand risque ne vient pas de l’épidémie ; ce n’est qu’un détonateur.

    …Voici la raison pour laquelle je suis devant vous aujourd’hui à parler d’une série russe, alors que pour le moment j’avais résolu de les mettre de côté entièrement : Epidemiya figure en 8e place des séries les plus regardées sur Netflix pour la France pour la semaine écoulée. Apparemment, plus tôt cette semaine, elle s’est même hissée à la 2e place (toutefois il faudra attendre les classements officiels de Netflix pour le confirmer).
    Et je ne parviens pas à déterminer pourquoi.

    Quelles sont les chances pour qu’une série de 2019, passée inaperçue à son lancement, dénuée de promotion alors aussi bien que maintenant, et largement remplacée par d’autres séries thématiquement voisines bien plus notoires sur un plan public et/ou critique (Sweet Tooth, Anna, Station Eleven, Jigeum Uri Hakgyoneun… pour n’en citer que quelques unes), devienne soudainement populaire ? La série aurait pu percer au début de la pandémie COVID-19, ç’aurait même eu beaucoup de sens étant donné la façon dont elle démarre et une partie de son discours, mais nous sommes dans une phase bien différente maintenant. Une phase pendant laquelle tout le monde veut tourner la page ; une phase pendant laquelle les gens ne veulent plus survivre à la pandémie, mais revenir à une vie normale. Epidemiya n’est pas une série sur ça.
    Et attention ! Elle n’est pas populaire partout, non : en France et en Outre-Mer spécifiquement, comme le montre le tableau que Netflix met gentiment à notre disposition en même temps que son Top10 (d’ailleurs c’est très intéressant que Netflix parle de « pays » et non de « territoires », terme d’ordinaire utilisé dans l’industrie audiovisuelle pour ce genre de choses, mais c’est pas le sujet du jour). Aucun autre pays ne regarde Epidemiya en ce moment au point de placer la série dans son classement, aucun. Et c’est la seule série de notre classement national qui, cette semaine, est dans ce cas-là ; d’ordinaire les séries que regardent les Françaises sont des séries qu’on regarde aussi ailleurs. Je suis sûre que CANNESERIES aimerait s’en attribuer le mérite, mais qui se souvient quelle série était sélectionnée par le festival aussi loin que le printemps 2019 alors que son édition 2022 battait son plein ? Je me permets de douter que ce soit l’explication.
    Pour une série russe qui plus est, en pleine guerre sur le sol ukrainien ! A la grande rigueur, j’aurais compris ce genre de popularité récente dans des pays limitrophes de la Russie (sur le sol russe, la série n’est pas sur Netflix mais sur sa plateforme d’origine, Premier ; Netflix est le distributeur international), comme reflet d’une inquiétude post-apocalyptique, mais là ? Qui va spécifiquement chercher à regarder une série russe par les temps qui courent ?
    On ne peut même pas vraiment parler d’une ascension progressive ou d’un sleeper hit qui serait remonté dans les priorités des spectatrices l’air de rien : la série est absolument absente du Top10 les semaines précédentes. C’est donc d’autant plus étonnant qu’elle apparaisse comme au milieu de nulle part. Ce succès soudain laisse entendre qu’une influenceuse, quelque part, aurait attiré l’attention d’un public nombreux sur la série, ou quelque chose du genre ; or, impossible de trouver la trace d’un tel phénomène, surtout capable d’avoir l’effet d’une trainée de poudre pareille. Par exemple, sur Twitter, les tweets les plus récents utilisant le hashtag #TotheLake (le titre sous lequel la série est proposée en France, comme vous avez pu le constater) montrent qu’assez peu de francophones tweetent dessus en ce moment ; si viralité il y a (…pardon), elle doit s’être produite ailleurs. Peut-être dans l’algorithme de Netflix-même ? Si c’est le cas, ça laisse quand même dubitative…

    Comment tant de francophones ont soudain eu connaissance de l’existence d’Epidemiya ? Je n’ai pas la réponse. Vraiment là, je viens à vous les mains vides. Cela n’a pas de sens pour moi.
    Si ça en a pour vous, n’hésitez pas à m’éclairer en commentaire.


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  • A touch of eternity

    3 avril 2022 à 22:41 • Telephage-o-thèque •

    …Ça va ? On vous dérange pas trop, chez Movistar+ ? Tranquille, on commande un remake officieux de Stranger Things en pensant que ça ne va pas se voir ?!

    Entre nous soit dit, j’exagère pour la forme. La série espagnole Paraíso a certes des points commun avec la série de Netflix, c’est indéniable ; mais elle en a aussi, par exemple, avec Beau Séjour. Et plus encore, Paraíso s’appuie en effet (de façon très libre) sur l’affaire réelle des meurtres d’Alcàsser pour nous plonger dans un monde irréel, au cœur de la ville fictive d’Almanzora de la Vega.

    Trigger warning : tentative de suicide, violences sur mineur.

    Plusieurs adolescentes disparaissent dans des circonstances étranges, sans que personne ne puisse expliquer ce qui leur est arrivé… et croyez-moi, vous n’avez aucune idée de ce à quoi la série conduit.

    Almanzora est une petite ville portuaire nichée près des falaises de la côte valencienne ; rien de spécial ne s’y est jamais produit, jusqu’à ce que, pendant l’été 1992, trois amies disparaissent pendant une soirée organisée par la boîte de nuit le Paraíso (« paradis »). Sandra, Elena et Malena ont 16 ans, et tout le monde s’inquiète à leur sujet… ou plutôt, s’est inquiété, avant de commencer à privilégier la thèse de la fugue.
    Les familles, toutefois, continuent de se demander ce qui a bien pu se produire, faute d’avoir la preuve que les filles sont saines et sauves. C’est par exemple vrai pour Javier Merino, le frère de 14 ans de Sandra ; l’adolescent est non seulement déchiré par la disparition de son aînée, mais aussi assiste, impuissant, à l’efffondrement de leur père Mario, un pêcheur qui semble sombrer dans la dépression. Pendant les 3 mois qui ont passé depuis la disparition de Sandra, Mario a cessé de s’occuper de son fils, a rompu avec sa petite amie Paula Costa (qui travaille au bas de l’échelon au commissariat de la Guardia local), et est désormais obsédé par la résolution de l’enquête. L’arrivée d’un nouvel enquêteur venu de Madrid, le lieutenant Zhou, semble signifier que les choses vont bouger, mais dans quel sens ?

    Javi aussi est rongé par cette disparition, naturellement. Avec ses potes Álvaro et Quino, et l’aide de la jolie Bea et sa meilleure amie Olivia, il tente comme il peut de réunir des indices qui auraient éventuellement échappé à la police. Et c’est ainsi que les trois garçons se retrouvent, la nuit, entre les murs du Paraíso, bientôt rejoints par leur bully Zeta. C’est là que les adolescents découvrent une trappe secrète conduisant à une caverne sous la boîte de nuit, mais avant qu’ils n’aient pu trouver où elle conduit, le Paraíso prend feu et ils se retrouvent prisonniers des flammes en pleine nuit.
    Lorsqu’au petit matin, ils tentent de sortir des décombres, ils réalisent qu’ils sont morts. Tout Almanzora s’active pour extirper leurs cadavres de la boîte de nuit calcinée, et ils ne peuvent rien faire qu’assister, impuissants, à cet étrange « après ». Et pourtant, puisqu’ils sont encore plus ou moins là, ils décident de continuer à mener l’enquête à la fois sur la disparition des filles, et sur l’incendie du Paraíso.


    Donc ça, c’est l’intrigue du premier épisode, et c’est, très franchement, l’un des meilleurs épisodes introductifs de ces deux à trois dernières années. Le rythme est impeccable, la reconstitution du début des années 90 est saisissante (mais pas non plus un gimmick ; par exemple les références de popculture sont utilisées par les personnages pour expliquer leur pensée, pas juste pour faire du namedropping), et la fin du premier épisode conduit à une scène réellement émouvante, dans une intrigue qui ne manque pourtant pas d’enjeux sans ça. C’était génial, j’ai dit bravo, je me suis juré d’en faire une review une fois la saison finie.

    …Vous le sentez arriver, le « mais » ?
    Mais… j’ai vu les épisodes suivants. Et je viens à vous beaaaaaaucoup plus mitigée au sujet de Paraíso. Oui-oui, rythme, ambiance, tout ça ; on va retrouver la plupart de ces ingrédients par la suite (notez qu’il y a une absente de ma liste). Le problème est ailleurs.

    Le personnage central de la série est Javi, de toute évidence. Avec ses potes Álvaro et Quino, et même leur tourmenteur Zeta, il va se révéler être, si ce n’est nécessairement le personnage le plus actif de l’intrigue, en tout cas celui par lequel nous allons vivre les événements.
    Et c’est une grande partie du problème, quoique pas le seul. Car en effet, dans le monde de Paraíso, les « fantômes » que sont devenus les 4 adolescents ne sont pas capables de grand’chose. On ne les voit pas, on ne les entend pas, ils ne peuvent rien toucher… du coup pour mener une enquête, vous pensez bien que c’est compliqué. Alors certes, comme dans toute série du genre, il va se trouver quelques élues capables de passer outre ces limites, mais tout ce que ça permettra, la plupart du temps, c’est de passer le relai de l’action à d’autres personnages. Sauf si ces personnages sont impuissants… Alors, par de nombreux aspects, Javi et compagnie sont assez inutiles à l’intrigue. Ils en sont le point focal, mais uniquement parce que leur sort est peu ordinaire ; pas parce que le scénario dépend d’eux (…hors deus ex machina, ce qui est encore un autre sujet).
    En soi, ce ne serait pas une source de mécontentement pour moi, si en échange Paraíso se saisissait de ce manque d’utilité pour l’intrigue principale, en permettant un peu de character development à la place. Explorer la douleur ressentie par Javi à l’idée de quitter son père, par exemple, aurait été intéressant, mais ça va très, très peu être adressé. Même chose pour le déchirement d’être séparé de la jeune fille qu’il aime, Bea, dont on entendra un peu parler dans les premiers épisodes et plus vraiment ensuite. De la même façon, Álvaro et son bourreau Zeta se retrouvent, bon gré mal gré, liés par les événements ; hélas en-dehors d’une conclusion mal amenée, cette dimension ne sera pas du tout exploitée. Quant à Quino, c’est un garçon en fauteuil roulant pour qui la vie de fantôme va résolument rebattre les cartes de la mobilité (…ce que j’aurais aimé que la série évite, mais bon), et à part un passage obligé pendant lequel il va brièvement danser, rien. Paraíso veut nous faire vivre l’aventure incroyable de ces 4 adolescents au-delà de la mort, mais sans vraiment nous raconter ce qu’ils ressentent, comment leurs relations évolue, ou quoi que ce soit.

    Qui plus est, la série ne semble pas toujours très sûre des règles du jeu. C’est vraiment un gros problème parce que, dans une fiction surnaturelle comme Paraíso, être capable de déterminer ce que peuvent et ne peuvent pas faire les personnages, c’est quand même élémentaire. Des fois Javi peut effleurer des gens ; des fois non. Des fois, les toucher leur cause d’incroyables blessures ; et des fois non. Des fois les garçons traversent des murs ; des fois ils s’entassent dans une cachette pour échapper à un « méchant » en suant à grosse gouttes. On sait pas. On sait pas pourquoi des fois les choses marchent et des fois elles ne marchent pas, ou ne sont même pas tentées. Lorsqu’après leur mort, l’une de leurs premières initiatives est d’essayer de retourner dans le tunnel sous le Paraíso, les garçons découvrent que la trappe a été refermée par quelqu’un, et laissent tomber. Pourquoi ne peuvent-ils pas passer à travers comme pour les murs ? Mystère. Because of reasons. Posez pas des questions comme ça. Et attendez de découvrir où mène la caverne…
    C’est très, très dommage, parce qu’on a bien besoin de constance dans cette série qui, par ailleurs, est aussi extrêmement imprévisible par d’autres aspects. Et l’emploi du mot « imprévisible » est à lire ici comme un euphémisme charitable…

    Parce que, wow ! Si ya bien un truc qui ne manque pas à Paraíso, ce sont les idées. La série a envie de faire plein de choses !
    …Pas forcément de les expliquer, mais de les faire, en tout cas.

    En particulier, elle commence lentement à révéler ce qui est arrivé à Sandra, Elena et Malena, qui, vous vous en doutiez peut-être, sont en faite toujours vivantes. Mais cette révélation se fait en refusant d’expliquer vraiment ce qui leur est arrivé, maintenant dans le noir les tenants et aboutissants de ce qui s’est produit. Tout ce qu’on peut faire, c’est assister à une forme (très légère, je vous rassure) de torture porn, et deviner qu’il se trame encore pire pour elles, mais sans gagner une compréhension des enjeux. On marche sur une ligne assez fine entre l’exploration d’un univers insoupçonné, et le refus de trop en dévoiler, histoire de ne pas démystifier l’univers en question. En somme, Paraíso est très forte pour poser des questions ; c’est souvent les réponses, son défaut.

    Vu ce que je vous ai dit sur les règles de son monde fantastique, et qui s’applique à plusieurs autres domaines de son intrigue, vous commencez à deviner ce qui m’a déplu à propos de la série : la série est pleine de rebondissements imprévisibles… mais une partie de ces rebondissements, on la doit au refus de la série de nous aider à comprendre certaines choses. Quitte à nous laisser soupçonner que certains des ingrédients avancés n’ont en fait pas été vraiment pensés.
    Le plus fou, c’est que ce n’est pas faute par ailleurs de nous fournir des flashbacks sur plusieurs décennies ou bien des scènes dans lesquelles les personnages explicitent leurs intentions (sans parler de ceux dont les motivations sont simplistes et restent inchangées au long de la saison). Mais avec tous les ingrédients que la série superpose, on finit quand même par être dans le flou total, parce qu’on n’obtient pas de clarté sur les éléments les plus importants de la série. C’est vrai pour l’aspect fantomatique du sort de Javi et ses amis (qui vont se demander une demi-minute pourquoi ils ne voient aucun autre fantôme en ville, et plus jamais ensuite), mais aussi pour d’autres aspects encore plus nébuleux, sur lesquels j’essaie comme je peux de ne pas vous spoiler.

    Alors, oui, je suis déçue par Paraíso, et d’autant plus déçue que je trouvais son premier épisode vraiment efficace et bien fichu. Ca ressemble à du gâchis mais, si je suis honnête avec moi-même, ce n’en est pas tout-à-fait.
    Peut-être que l’épisode introductif de la série était bon, mais dans l’ensemble, je ne suis pas convaincue que l’intention de Paraíso soit de toucher au génie. C’est une série d’aventure fantastique, essentiellement destinée à un public adolescent (éventuellement jeune adulte), dont les tours et détours sont surtout là pour nous donner envie d’avancer, mais pas vraiment pour avoir un sens profond.
    Quand je la regarde comme « juste » une série pour la jeunesse (ce qui semble méprisant de prime abord, mais après tout différents publics requièrent un degré d’attente téléphagique différent), je vois une série qui réussit sur plusieurs niveaux. L’intrigue est pleine de surprises quand bien même elles sont parfois tirées d’un chapeau, la mythologie est engageante à défaut d’être détaillée, il y a pas mal de protagonistes secondaires intéressantes (j’ai bien aimé Marta, notamment), et encore une fois, stylistiquement, la série assure.
    On est dans un registre similaire à la série australienne Nowhere Boys, mais avec un budget de toute évidence supérieur (et une touche d’horreur çà et là). Pour une série adolescente, on pourrait être plus mal loties. Hélas… hélas je ne suis pas une adolescente ; et je ne sais pas trop si j’ai envie de voir la deuxième saison qui devrait bientôt arriver.

    Allez, il nous restera toujours le générique de fin, interprété par Ana Torroja de Mecano (groupe abondamment cité dans la série), et que, je dois dire, je me surprends à avoir en tête très régulièrement. Je vous laisse sur cette note positive :


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  • Le casse du siècle

    2 avril 2022 à 22:00 • Telephage-o-thèque •

    Le lancement du Ramadan en ce début de mois d’avril signifie qu’est officiellement ouverte la saison des mosalsalat. Vous n’êtes en effet pas sans savoir que le mois sacré du monde musulman est l’occasion pour les chaînes de vivre leur plus intense saison télévisuelle de l’année, les projets les plus ambitieux et onéreux trouvant leur place dans les grilles quasiment tous en même temps. Mais au pire, si ça vous avait échappé, vous pouvez jeter un œil à ce que j’ai pu en dire par le passé.
    Il est encore un peu tôt pour dénicher les premiers épisodes de quelques unes des dizaines de séries qui apparaissent à partir de ce soir, mais pour marquer le coup, je me suis dit que ce n’était pas une mauvaise idée de parler de la nouvelle saison d’une série égyptienne dont nous avons déjà discuté ensemble. Je veux bien-sûr parler de Al Haramy !

    J’avoue éprouver beaucoup d’affection envers Al Haramy ; la première saison (reviewée ici), sans être parfaite, mettait en place des protagonistes touchantes, et son sujet avait le mérite d’être original. Alors vous imaginez bien que j’espérais beaucoup de cette seconde salve d’épisodes !

    Le principe d’origine de la série (apparemment tiré de faits réels… même si je n’en ai jamais trouvé une trace tangible) était de raconter l’histoire d’un jeune voleur coincé pendant plusieurs jours dans le logement d’une famille, situation d’autant plus compliquée à cause du confinement de la pandémie COVID. L’idée motrice était que ce huis clos forcé allait permettre au jeune homme de côtoyer une famille normale (chose qu’il n’avait jamais connue) tout en lui permettant, discrètement, d’apprendre à connaître leurs problèmes les plus personnels. A la fin de la saison précédente, on était revenues à un étrange status quo : Kamal, le jeune voleur qui (à son corps défendant) avait cambriolé une famille pendant le confinement, était sorti de la maison, désormais libre de ses mouvements. Il avait résolu certains problèmes de la maisonnée, en particulier celui qui concernait la grande-soeur de la famille, Farida ; ce service rendu lui avait d’ailleurs valu de ne pas être dénoncé à la police par le père, Tarek, à condition de foutre le camps et ne plus jamais approcher la famille. Le season finale s’était conclu alors que Kamal, grâce aux encouragements de Sally (la cadette dont il était tombé amoureux), s’inscrivait en école d’ingénierie.
    La saison 2 commence donc alors que Kamal est maintenant hors de la maison, éloigné de la famille, et, par ailleurs, l’intrigue se déroule après que le confinement soit levé.
    Comment peut-on ressusciter la formule qui a fonctionné pour la série quand tant de paramètres élémentaires ont changé ?

    Ici les protagonistes de cette nouvelle saison sont résolument les mêmes, mais leurs circonstances ont dramatiquement changé, après une ellipse temporelle de quelques mois environs. Kamal survit tant bien que mal, essayant de rentrer dans le droit chemin en jonglant entre ses cours, son job de livreur (genre Uber) la nuit, et son couch surfing chez un ami, Essam. Essam trempe dans toutes sortes de combines pas très légales, mais malgré ses efforts pour essayer d’en faire profiter Kamal, le jeune homme insiste pour rester dans la légalité, même si ça signifie en baver.
    De leur côté, la famille de Tarek, Rania, Farida, Sally et Nour a déménagé dans une nouvelle maison, loin de l’hôtel particulier de la première saison. Malgré les menaces récurrentes et sérieuses de le faire, Rania n’a pas demandé le divorce comme on aurait pu s’y attendre. Farida essaie de rebondir après le traumatisme des événements de la saison passée, Sally vient de subir une opération à cause de ses problèmes de santé, et Nour… Nour comme d’hab n’a rien à faire dans l’histoire, et d’ailleurs on la verra encore moins pendant cette saison. Le problème majeur de l’intrigue va arriver par le biais de Tarek, qui derrière son anxiété habituelle (que COVID n’aide pas à apaiser ; la série mentionnera la pandémie en début de saison mais, comme dans la vraie vie, fera mine de l’oublier par la suite), a aussi de vrais problèmes cette fois : il a tapé dans la caisse de son entreprise pour financer le déménagement de sa famille, et maintenant, il faut rendre l’argent. Sauf que son associé, Nashaat, s’est rendu compte que tous les documents officiels de la compagnie étaient à son nom et que, si le détournement était remarqué, les ennuis judiciaires seraient pour lui ; alors Nashaat a liquidé les comptes de la société et l’a ghosté proprement, espérant se barrer vite fait, avec femme et enfants, vers l’étranger.

    Contrairement à ce que j’imaginais, Al Haramy ne nous prépare pas une intrigue corporate : Tarek commence à suer à grosses gouttes, et essaie de se lancer à la poursuite de Nashaat. Et pour ça, il a une idée lumineuse : embaucher Kamal pour récupérer à la fois l’argent que Nashaat a vidé dans les caisses, et les documents qui font de lui le gérant de l’entreprise.
    Sur le papier ç’aurait pu fonctionner : forcer Tarek et Kamal à collaborer, autour d’actions illégales qui plus est (alors que Tarek était si prompt à se présenter comme un paragon de vertu dans la saison précédente !), aurait pu permettre un rapprochement inattendu entre les deux hommes. D’autant que Kamal est toujours, au fond de lui, désireux de faire partie de cette famille dont il a partagé l’intimité pendant quelques jours, lui qui n’a jamais connu la douceur d’un foyer aimant ; sans parler de son idylle avec Sally. C’était tiré par les cheveux, mais ç’aurait pu marcher. Manque de chance, le traitement de cette intrigue part dans tous les sens.

    En définitive, Kamal ne va plus vraiment côtoyer cette famille qu’il aime tant. Même sa collaboration avec Tarek occupe, à tout casser, deux scènes de dialogues, puis plus rien jusqu’à la conclusion de l’intrigue. Sa romance avec Sally tombe sous le sens mais ne bouge pas d’un cil d’un point de vue dramatique ou émotionnel. Quant aux autres membres de la famille, il va échanger peut-être dix mots avec elles, maximum.
    A la place on se retrouve dans cette aventure sans queue ni tête, qui semble dépasser tout le monde, alors que Sally est kidnappée par Nashaat et son beau-frère Amine, lequel a embauché des hommes armés pour se retrancher dans un ranch en marge de la ville. Tout d’un coup, Al Haramy est devenu un thriller d’action (et d’action un peu lente, d’autant que les épisodes de cette nouvelle saison sont un peu plus longs), au lieu de nous parler de ces personnages, de ce qui les lie et de ce qui les sépare. On parle de millions, de passeports, d’armes à feu…
    Comment peut-on ressusciter la formule qui a fonctionné pour la série quand tant de paramètres élémentaires ont changé ? …Eh bien, on ne la ressuscite pas, et c’est bien ça le problème. Il y avait sûrement moyen de réussir à le faire, mais aucun choix narratif de cette saison 2 ne fait quoi que ce soit pour esquisser pareil mouvement. C’est quasiment une série différente.

    J’ai remarqué au fil des années que, quand je regarde des séries de pays auxquels j’ai comparativement peu accès, j’ai tendance à essayer de voir le bon côté des choses. Parce que je n’ai pas autant de références auxquelles comparer ces séries, ou parce que je ne veux pas qu’une expérience tiède gâche la vision que j’ai (et que je donne) d’une contrée donnée, j’essaie de garder à l’esprit que tout n’est pas si mauvais, que même une série moyenne a des qualités, ou bien que, parfois, ce qu’on pourrait considérer comme un défaut a plus à voir avec des codes culturels ou popculturels différents. Sans aller jusqu’à faire passer des vessies pour des lanternes, je crois que cette relative indulgence est surtout, pour moi, une façon de ne pas porter de jugement trop sévère alors que j’ai des lacunes.
    Mais là je vous avoue que j’ai beau me creuser, j’ai dû mal à trouver le bon côté des choses. Et quand les choses vont mal, lacunes ou pas, il faut le dire.
    J’étais contente de pouvoir voir les épisodes de cette saison 2 de Al Haramy (ce qui n’était pas garanti), et me voici vraiment déçue. L’accident de parcours semble assez facile à expliquer en surface : la série est victime de son succès, et a été renouvelée alors qu’elle avait trouvé une fin à peu près naturelle (un peu abrupte à mon goût, mais assez logique dans les grandes lignes). Mais à bien y regarder, ça n’explique pas tout, et notamment pas d’avoir complètement écarté tout ce qui faisait son charme pendant la première saison. Pire encore, cette nouvelle mouture se clôt vraiment de la pire façon qui soit, alors qu’absolument aucun personnage n’a trouvé une vraie satisfaction, et moins encore Kamal qui n’est pas vraiment plus proche de la famille, et pour cause, celle-ci est trop occupée à imploser. C’est à mes yeux un ratage absolu, au-delà de tout accident industriel, et il n’y a rien à sauver.
    Si une saison 3 il y a (et je crains que ce soit l’intention derrière cette fin de saison), vraiment, il faut se ressaisir. Pour tout dire, si une saison 3 se présente et qu’elle m’est accessible, même malgré mes difficultés à voir des séries égyptiennes aussi souvent que d’autres, je pense que j’y réfléchirai à deux fois avant de la regarder. On en est là.

    Le mois de Ramadan est vraiment le moment idéal de tester la période d’essai gratuite de Shahid ; pas mal de mosalsalat y seront accessibles avec sous-titres anglais et/ou français (personnellement j’ai déjà utilisé ma période d’essai l’an dernier, mais j’espère pouvoir jeter d’une façon ou d’une autre un oeil au thriller Al Mishwar par exemple). Du coup, si jamais vous vous retrouvez sur la plateforme, profitez-en pour tenter la première saison d’Al Haramy, que je recommande toujours… Essayez juste d’oublier que je viens de vous dire qu’il en existait une seconde.


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  • Le malheur au bout du chemin

    1 avril 2022 à 23:21 • Review vers le futur •

    Ibra et Léon ont décidé de quitter tout ce qu’ils connaissaient pour partir tenter leur chance en Europe, plus spécifiquement en France. Un périple de plusieurs centaines de kilomètres à travers l’Afrique les attend, et après elle la traversée de la Méditerranée… autant dire que rien n’est joué d’avance. Mais ce à quoi ils n’étaient pas préparés, c’est que le plus grand danger viendrait d’autres hommes…

    Trigger warning : viols, suicide.

    Diffusée un peu plus tôt cette année par Canal+ Afrique, la série burkinabée De plus en plus loin s’attaque au sujet difficile du trafic humain. Je ne m’attendais pas à réussir à la voir (c’est souvent très compliqué pour les séries produites en Afrique par le groupe C+), et me désespérais un peu… avant de réaliser qu’en fait, le premier épisode avait été mis à disposition sur la chaîne Youtube officielle début mars. Je sais pas comment je me suis débrouillée, je ne l’ai remarqué que cette semaine, faut croire que malgré les années je suis toujours aussi peu dégourdie… En tout cas, aujourd’hui, on parle de ce premier épisode, qui, vous l’aurez compris, n’est pas à mettre devant toutes les paires d’yeux.

    Le premier épisode de la série commence dans un bus qui se dirige vers la frontière marocaine ; à ce moment-là, la décision de partir a déjà été prise par Ibra et Léon, l’argent a été versé à un passeur, et le périple a commencé. Les deux jeunes hommes sont amis, mais sont assez différents. Ibra est un peu plus jeune ou, au moins, plus naïf ; il dépense de l’argent dans un bracelet prévu pour lui porter chance, au lieu de rester prudent jusqu’à l’arrivée comme tente de lui conseiller Léon. Celui-ci est en effet plus sur ses gardes, et observe avec attention ce qui se passe autour de lui. En particulier, il commence à froncer les sourcils quand l’homme qui les emmène au Maroc réclame leurs passeports, ou semble converser à messes basses avec d’autres interlocuteurs sur leur route.
    L’épisode va crescendo, accompagnant Ibra et Léon d’étape en étape, de mains en mains ; après un premier homme, ils sont confiés à un second groupe, armé cette fois. Ils passent la nuit sous un large tente vétuste, avant d’être entassés dans des camions. En fait, plus le voyage progresse, plus des questions se posent. Un de leurs compagnons de voyage fait d’ailleurs remarquer à Léon que l’homme qui dirige le groupe armé qui les escorte à travers le désert ne parle pas marocain…
    Finalement, Ibra et Léon sont débarqués dans un camp au-dessus du quel flotte un drapeau libyen : ils ne sont pas du tout là où on leur avait promis. A ce moment-là, ils réalisent qu’ils ne sont plus du tout libres depuis un bon moment.

    Les choses empirent à partir de là. Ibra commence lentement à déchanter, tandis que Léon, lui, est alarmé. Impossible de lui donner tort. Les migrantes parquées dans ce camps sont explicitement traitées comme des esclaves ; les hommes du camps sont violents, n’hésitent pas à faire valoir leur autorité sur les femmes, parlent ouvertement de la valeur potentielle de chaque personne retenue. Lorsque les hommes du camps tentent de protester, la répression a de tragique conséquences…
    Tout cela est très dur, et c’est le but. Mais l’idée motrice, dans De plus en plus loin, n’est pas de faire durer ce calvaire. Je ne vous dis pas comment je le sais, vous n’aurez qu’à regarder, mais c’est une évidence même pour qui n’a pas lu le résumé officiel (or, je l’ai aussi lu !).

    Il arrive ponctuellement que des séries européennes parlent de migration ; c’est le cas de la mini-série italienne Lampedusa, par exemple (la review est ici), la série irlandaise Taken Down (j’avais écrit sur le premier épisode à l’époque) ou encore, plus récemment, la franco-allemande Eden (que j’avoue n’avoir pas vue, n’hésitez pas à me dire si je devrais m’y mettre). Il est intéressant d’avoir ici, pour changer, un point de vue non-européen sur la question, un point de vue concerné, mettant en scène les personnes qui souffrent plutôt que celles qui les réceptionnent plus ou moins bien (…plutôt moins que plus) à l’arrivée. En outre, cela permet de raconter les parcours de celles et ceux qui ne parviennent pas jusqu’à l’Europe… et en effet, De plus en plus loin s’est choisie une approche un peu à part : il ne sera jamais question de traverser la Méditerranée. Mais cela ne signifie pas que le prix est moins élevé en terme de souffrance et d’exploitation.
    C’est clairement ce qui intéresse la série ici. Et on peut choisir de l’entendre exclusivement comme une dénonciation de pratiques inhumaines… mais.

    Mais, je ne peux m’empêcher de penser que c’est une série de Canal+ Afrique.
    Et dans Canal+ Afrique, certes, il y a « Afrique »… mais il y a aussi « Canal+ », un groupe dirigé par Bolloré dont on aura du mal à ignorer les idées politiques. Quand une série de ce groupe parle d’immigration et d’Afrique, il faut rester prudente quant au message que l’on reçoit. Attention, je ne dis pas que c’est de la pure propagande ; je ne critique pas non plus les intentions de ses créateurs (ceux-ci semblent adopter, en interview, une position de « chaque spectatrice en tirera ses propres conclusions »). Je dis simplement que commander cette série plutôt qu’une autre, ce n’est pas neutre : il y a un choix qui se fait dans les fictions qu’une chaîne choisit ou non de financer. C’est le B-A.BA. de la diffusion de séries.
    Donc quand une série dit : « Regardez les atrocités qui vous attendent, et la façon dont ça va vous changer à jamais, si vous essayez de partir vers l’Europe », comment dire ? Cela laisse un peu dubitative.

    J’ai eu un peu de mal à trouver des critiques de la série (quelques tweets de réaction, oui ; des articles factuels sur le lancement ou une avant-première, d’accord ; mais rien de long et détaillé). Je serais vraiment curieuse de savoir comment De plus en plus loin a été réceptionnée par celles à qui elle était destinée. Après tout je suis peut-être parano. Mais honnêtement, après avoir vu ce premier épisode glaçant, on le serait à moins.


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  • Une vie après ma mort

    31 mars 2022 à 21:55 • Dorama Chick •

    Pour la review du jour, il va vous falloir faire preuve de beaucoup de flexibilité et d’ouverture d’esprit.
    A plusieurs moments de cette review, vous allez froncer les sourcils, puis écarquiller les yeux, et même être tentée de fermer l’onglet de votre navigateur pour essayer d’oublier ce que vous venez de lire. C’est normal. Mais ne vous laissez pas intimider : je vous promets que si je parle de cette série aujourd’hui, ce n’est pas parce qu’elle est choquante ou déplacée, mais bien parce qu’elle m’a sincèrement émue. Aussi improbable que cela ait semblé quand je l’ai initialement approchée ! Je fais aujourd’hui ma mission d’essayer de vous expliquer pourquoi il faut aller au-delà de son résumé ou même de ses extravagance, pour l’apprécier.

    Tsuma, Shougakusei ni Naru. requiert de faire plus que de suspendre votre incrédulité : il va être nécessaire de la mettre en apesanteur totale. Mais la récompense est à la hauteur de l’effort.

    A l’origine, j’ai regardé le premier épisode de Tsuma, Shougakusei ni Naru. uniquement pour en dire du mal ; une sorte de « je ne m’attendais à rien et je suis quand même déçue » m’animait, et j’étais convaincue d’être sur le point de voir l’une des pires séries de ces dernières années. Il faut dire que son titre se traduit grosso-modo part « Si ma femme devenait une écolière », et que son synopsis ressemblait à ça :

    Pire encore, l’une des plus populaires bases de données sur les séries asiatiques annonçait que la série répondait aux genres suivants :

    L’inquiétude toute naturelle était donc que Tsuma, Shougakusei ni Naru. mette en scène une idylle entre un homme ayant (facilement) la quarantaine et une fillette prépubère, au prétexte qu’elle ne serait pas réellement une fillette et que ça tomberait sous le sens.
    Je partageais cette inquiétude mais… en même temps, il est quand même plus que rare qu’une série japonaise, a fortiori proposée en primetime par l’une des chaînes japonaises des plus mainstream (TBS est extrêmement familiale), ose faire ce genre de choses. Qui plus est, au Japon, depuis des décennies (ah ça je vous prie de croire qu’on n’y a pas attendu la « cancel culture« ), quand un diffuseur reçoit ne serait-ce qu’une centaine de plaintes du public, il publie de plates excuses séance tenante, et retire le contenu offensant autant que faire se peut. J’avais du mal à imaginer qu’il se mettrait sciemment dans une position aussi controversée. Choquer pour faire de l’audience, ce n’est pas le modus operandi de la télévision nippone. Alors comment Tsuma, Shougakusei ni Naru. pouvait-elle espérer se tirer la tête haute de pareil bourbier ?

    Bah, en étant vraiment, vraiment, vraiment tirée par les cheveux. Et dans une certaine mesure, en admettant parfaitement que, de l’extérieur, elle pourrait sembler problématique.
    Alors reprenons.

    C’est une belle journée d’été et une petite famille, les Niijima, s’est organisé une journée de jardinage sur le lopin de terre qu’elle possède en marge de la ville. Keisuke, le père ; Takae, la mère ; Mai, leur fille âgée de 10 ans, plantent des légumes ensemble, comme cela semble être une petite tradition familiale, certes à l’initiative de Takae, une cheffe de formation qui rêve d’un jour utiliser ses propres plantes dans le restaurant qu’elle espère ouvrir un jour. En quelques minutes il apparaît clairement que Takae est la force vive autour de laquelle cette famille gravite. Au retour, dans la voiture, toutes les trois ressentent la fatigue et la plénitude des journées heureuses bien remplies.
    Hélas un camion rencontré au détour de la route vient bouleverser cette journée à jamais. Takae trouve la mort dans l’accident, et avec elle, toute la joie de vivre des Niijima.
    Quand l’intrigue démarre vraiment, dix années ont passé depuis cet accident. Toutefois, pour Keisuke et Mai, le temps s’est figé. Ni l’un ni l’autre n’ont plus rien fait depuis, hors le strict minimum. Keisuke paie les factures, mais sans plus ; la maison n’est plus entretenue ; plus personne ne cuisine, ni même ne se fait du café. Plus rien n’a de sens, le père et la fille n’ont plus envie de rien. Si bien que Keisuke a été placardisé au boulot (il est affecté dans un service avec une patronne plus jeune que lui ; dans une culture où la hiérarchie est principalement basée sur l’ancienneté, c’est significatif), et Mai, qui a fini ses études au lycée, passe sa journée devant des jeux videos sur son ordinateur.
    Ce n’est pas vraiment une vie ; les Niijima ont perdu leur force vive.

    L’arrivée de cette petite fille de 10 ans qui sonne à leur porte un beau jour, et affirme être la réincarnation de Takae, est donc un bouleversement majeur à plusieurs égards. Marika, de son nom officiel, semble sortie de nulle part, mais c’est une boule d’énergie comme l’était Takae. D’emblée elle se positionne comme une épouse et une mère, au sens où elle botte des trains arrière et essaie de secouer tout le monde. Elle est navrée de découvrir comment vivent Keisuke et Mai ; elle entreprend de mettre de l’ordre, au propre comme au figuré, dans leurs vies.

    Tsuma, Shougakusei ni Naru. passe en définitive assez peu de temps à douter de la véracité des dires de la petite fille. Passée la première phase de surprise et d’incompréhension, Keisuke et Mai accueillent à bras ouverts cette opportunité que cette réincarnation miraculeuse leur fournit. On se demande par moments, d’ailleurs, s’il n’y a pas un enfumage quelque part ; de la même façon que, dans le café du temple que la famille fréquente régulièrement, le patron se dit medium et prétend parler aux morts, on a le vague sentiment qu’il y a une entourloupe qui se prépare, une révélation que tout cela était au mieux un malentendu, au pire une arnaque de la plus basse espèce. Marika est-elle réellement la réincarnation de Takae ? Les choses qu’elle dit et qui semblent être la preuve de son identité, ne pourrait-elle pas les avoir lues ou entendues quelque part ? Si le doute plane, il est balayé une fois pour toutes par une scène dans laquelle la petite fille se présente, seule, sur le lopin de terre à la campagne, et sans aucun témoin, s’effrondre de chagrin en constatant que son cher jardin n’a pas non plus été entretenu pendant 10 ans. Cette douleur entre elle et elle seule nous indique que non, elle ne joue pas la comédie.
    Une fois cet aspect clarifié, la série passe à la vitesse supérieure. Et Keisuke, en particulier, est inarrêtable. Du moment où il accepte la possibilité que sa femme se soit réincarnée, il reprend goût à la vie. Au travail, c’est un nouvel homme, ce que sa supérieure Konomi Moriya a remarqué immédiatement. Il amène chaque jour un bento qu’il dévore avec dévotion dans la salle de repos, le sourire aux lèvres, lui qui semblait toujours éteint. En réalité, ce bento, c’est sa femme qui le lui fait chaque matin : même si la petite fille n’a pas emménagé avec les Niijima, leur routine a plus ou moins repris. A un point tel que dés le premier épisode, Keisuke, sûr de lui, propose à Marika/Takae de convenir que, dans 8 ans, elle l’épousera à nouveau et que la famille sera reformée à jamais.

    …Et je vous jure, ce n’est toujours pas glauque… même si effectivement, dans son tourbillon de félicité, Keisuke ne se rend pas compte que ça sent absolument le red flag pour plein de monde !
    La série va légèrement jouer de cela, mais ce n’est pas son but. C’est plutôt une façon pour elle de communiquer qu’elle a parfaitement compris qu’il y avait une dimension potentiellement de mauvais goût à son sujet alambiqué. Mais, même si parfois on voit le visage de Takae quand Marika s’exprime, la série est bien claire : la femme et l’enfant ne sont pas parfaitement interchangeables. Et à aucun moment on ne va manger de ce pain-là.
    En fait, Tsuma, Shougakusei ni Naru. met indirectement en lumière quelque chose d’omniprésent, mais sporadiquement dit à la télévision japonaise : la mère de famille, ce n’est pas vraiment une femme. C’est un rôle dans la famille : la mère des enfants… et aussi un peu celle du mari. Les qualités de Takae dont les Niijima ont le plus besoin sont celles d’une organisatrice et d’une motivatrice. L’énergie de Takae, ce n’est pas de l’amour d’un homme à une femme, c’est l’expression très spécifique d’un amour qui passe par la tenue, dans tous les sens du terme, du foyer. Et c’est, en grande partie, la façon dont Tsuma, Shougakusei ni Naru. évite l’écueil vers lequel elle semblait pourtant foncer tête baissée : à aucun moment l’amour que l’on porte à cette mère est un amour qui a quoi que ce soit de physique, et à peine plus d’amoureux. C’est une reconnaissance pour services rendus.
    La série est pleinement consciente de cela. Sans aller nécessairement jusqu’à sous-entendre qu’il y a un problème systémique derrière cette thématique (vous connaissez la télévision japonaise : on y évite soigneusement de parler de grands ensembles), en tout cas Tsuma, Shougakusei ni Naru. pousse ses protagonistes à s’interroger sur le fait que la maisonnée s’est effondrée après le décès de Takae. Il n’y avait plus personne pour tenir la maison. Or, aussi vite revenue, aussi vite réembauchée pour les mêmes tâches.

    Assez tôt, l’intrigue inclut des passages (même brefs) qui insistent sur cette dimension : Marika/Takae est frappée par le fait que, sans elle, rien ne tourne dans la vie de personne. C’est vrai de Keisuke et Mai, mais également d’un autre personnage, Yuri. Jeune frère de Takae, il se destinait à une carrière de mangaka quand la tragédie a frappé voilà dix ans, et lui aussi a cessé de vivre après l’accident. Il survit, reclus, dans son appartement ; et même si on nous précisera qu’il n’a jamais été très soigneux par nature, son logement est à peu près dans le même état que celui des Niijima. En outre, il a complètement arrêté de dessiner, et sa carrière pourtant en plein essor une décennie plus tôt s’est interrompue brutalement. Il est le membre de la famille le plus difficile à convaincre que Takae s’est réincarnée (dans une petite fille de 10 ans, qui plus est), mais même sans y croire, il commence rapidement à avoir des conversations avec elle similaires à celles qu’il avait avec sa grande sœur, de son vivant. Des conversations franches, où on se dit honnêtement les choses… et notamment le fait que, si tout le monde est devenu incompétent depuis son décès, c’est en grande partie parce que Takae prenait toute la place.
    Il ne s’agit pas de blâmer Takae ici pour avoir été une épouse, une mère, une sœur parfaite. Il ne s’agit même pas de lui reprocher un trait de caractère en particulier. Il s’agit plutôt de dire : « jusqu’à ce que le problème de ton absence se présente, personne ne s’est une seule fois posé la question de l’autonomie de chacune. Tout reposait sur toi ; maintenant que tu reviens, c’est de nouveau le cas, et ça devrait être interrogé ». Le bonheur inouï de voir revenir Takae ne devrait pas éclipser les problématiques soulevées par sa disparition, et ce retour providentiel ne résout, en définitive, rien de profond.

    C’est là qu’on comprend l’intention réelle de Tsuma, Shougakusei ni Naru. : ce n’est pas du tout une série sur la romance défiant la mort entre un homme et une femme. A aucun moment ça n’a été envisagé. C’est un exercice de pensée abstrait, qui a sélectionné des paramètres très précis pour réfléchir à un angle bien spécifique de cette relation.
    Que laisse-t-on derrière soi lorsqu’on meurt ? On s’imagine, évidemment, laisser un vide. Eh bien, Takae a une chance unique de revenir pour découvrir l’ampleur de ce vide, et il faudra bien cette situation surnaturelle pour la laisser constater par elle-même les dégâts causés.
    Sauf qu’elle ne revient pas sous la forme d’une adulte, qui permettrait de reprendre les choses là où elles ont été laissées sans interroger quoi que ce soit au passage : elle revient sous la forme d’une enfant, ce qui force tout le monde à réévaluer les limites de ce qu’on peut attendre et demander d’elle. Qu’une gamine de 10 ans prépare le bento de Keisuke tous les matins, avant d’aller à l’école, est-ce bien normal ? Non, alors pourquoi l’avoir attendu d’une adulte ? Est-ce que Keisuke ne peut vraiment pas se préparer son déjeuner lui-même ? Pourquoi pas ? Bon, ce n’est pas forcément aussi littéral que ça, mais c’est en tout cas ce qu’interroge la série. Qu’on fait, en définitive, Keisuke et Mai pour faire leur deuil et continuer à vivre ? Strictement rien. Et, paradoxalement, cette réincarnation est l’occasion de faire leur deuil, parce que non, même avec Takae de retour parmi les vivants, les choses ne peuvent pas redevenir comme avant.

    C’est également vrai pour une autre protagoniste dont je n’ai pas encore parlé, et que la série nous révèle très graduellement comme étant partie prenante de ce qui se trame chez les Niijima. Chika Shiraishi est une mère célibataire qui commençait à négliger sa petite fille de 10 ans, au profit d’une aventure avec un homme dont elle attendait beaucoup… et cette petite fille, c’est Marika. Or, avec les souvenirs de Takae revenus à la surface, Marika a changé, et du coup la relation entre Marika et Chika aussi… là encore, les choses ne peuvent pas redevenir comme avant.
    D’ailleurs c’est l’occasion pour moi de souligner que, si la distribution de la série ne démérite pas (Shinichi Tsutsumi, qui incarne Keisuke, donne vraiment tout ce qu’il a), il y a une MVP dans cette série qui répond au nom de Nono Maida. A ma grande surprise, l’interprète de Marika/Takae a réellement 10 ans, mais la maturité de son jeu m’avait laissé penser qu’elle était au moins trois ou quatre ans plus vieille. C’est un rôle compliqué et même un peu ingrat par moments, et pourtant c’est certainement la prestation la plus impressionnante de la série. C’est son premier rôle dans une série hebdomadaire (jusque là elle avait joué la version jeune de personnages de deux asadora), mais on croirait qu’elle a fait ça toute sa vie. En la voyant passer d’un registre à l’autre, en observant les détails de son jeu, en relevant l’intelligence avec laquelle elle interprète une adulte dans un corps de petite fille scène après scène, j’ai été frappée par sa sobriété. Je n’avais pas été impressionnée à ce point par une enfant actrice depuis Mana Ashida (les vraies savent). Pardon, je referme la parenthèse…

    Au fil des épisodes, ce qui se dessine de Tsuma, Shougakusei ni Naru., c’est qu’on a pris toutes sortes de chemins de traverse un peu hallucinatoires pour finalement parler du lâcher-prise. Chaque personnage majeur de la série (et pas juste les Niijima) va devoir accepter de laisser partir quelque chose ; un idéal ou un être cher par exemple. Il faut accepter de perdre un peu pour continuer à aller de l’avant.
    La dernière chose à laquelle je m’attendais, surtout avec ses airs de comédie paranormale (et son ton à l’avenant) pendant de nombreuses scènes, c’était que Tsuma, Shougakusei ni Naru. soit une série sur le deuil dabs tous les sens du terme. Et une série émouvante, par-dessus le marché, même quand elle se contorsionne pour créer les circonstances théoriquement parfaites mais en pratique absurdes propices à ses leçons de vie. J’avais lancé le premier épisode de cette série en m’attendant au pire ; je me suis trouvée à guetter les sous-titres de chaque nouvel épisode, semaine après semaine. Une saison de 10 épisodes plus tard, je sanglotais comme une pauvre chose devant sa conclusion ! Bon sang, la télévision japonaise n’en finira jamais de me surprendre. Don’t tell the others that you’re my favorite.

    Et maintenant c’est à mon tour de la laisser partir…


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  • Tout compris

    27 mars 2022 à 21:57 • Telephage-o-thèque •

    Une chambre d’hôtel, quelque part et nulle part. La chambre 7, précisément. Une chambre défraîchie aux murs d’un vert fluctuant et à la moquette tâchée. Pourtant, la meilleure chambre de tout l’hôtel, la plus chère aussi. C’est entre ces quatre murs que la bien nommée 4 Mure se déroule.

    Trigger warning : tentative de suicide, suicideS, mentions d’abus sexuels de mineures.

    Diffusée début 2021 par la chaîne payante kykNET, et tournée en 2020 pendant le confinement en Afrique du Sud (c’est en partie ce qui lui vaut sa formule), la série a depuis été achetée par l’audiovisuel public australien, pour sa plateforme SBS On Demand qui s’est fait une mission, au fil des années, d’importer des séries de toute la planète. Et c’est, en bout de course, ce qui m’a permis de dénicher les épisodes de sa première saison, dont nous allons parler ce soir.

    Le principe de 4 Mure est simple, et très certainement inspiré par Room 104 : l’intégralité de cette série anthologique se déroule à l’intérieur de cette chambre d’hôtel, par extension de sa salle-de-bains, ainsi que dans le couloir conduisant à la chambre, généralement observé depuis l’oeilleton dans la porte d’entrée. Outre cette porte vers l’extérieur, la chambre inclut également une porte donnant sur la salle-de-bains, deux fenêtres (on apprendra au cours d’un épisode qu’elles donnent sur le palais de Justice de la ville), et la trappe permettant l’accès à un monte-plats. La chambre 7 se situe au premier étage de l’hôtel, et on sait qu’elle a au moins une chambre mitoyenne.
    Bref, c’est une chambre en apparence parfaitement banale. Et peut-être qu’elle l’est, qui peut dire ?

    Le seul visage familier qui va apparaître dans toute la saison est celui de Marcelina, la femme de chambre. C’est une femme âgée (ou plus…) qui est un peu blasée. Des clientes, elle en a vu d’autres. La plupart du temps, on la verra briser le quatrième mur pour s’adresser à nous, et nous livrer ses impressions sur ce que font les occupantes de la chambre 7 ; Marcelina est, pour tout dire, quelqu’un qui a le jugement facile, mais il lui arrive aussi de venir en aide aux clientes qui en ont besoin. Elle a également l’habitude de frapper à la porte puis d’entrée sans attendre d’invitation, généralement parce qu’elle apporte un complément à la commande généralement incomplète que vient de délivrer le monte-plats. Il faut croire que l’hôtel a d’autres employées moins compétentes qu’elle (on verra brièvement un garçon d’étage dans un épisode), même s’il n’y paraît pas vraiment puisqu’elle s’occupe également de répondre au téléphone à la réception.
    4 Mure fait d’elle un personnage à vrai dire un peu changeant, selon les circonstances des épisodes ; dans l’un d’entre eux on en apprendra d’ailleurs beaucoup sur son passé. Cela tranche à la fois avec le ton des autres épisodes, et avec les règles implicites de l’anthologie, dans laquelle en général un personnage servant de lien entre les intrigues et les spectatrices a tendance à rester mystérieux. Mais Marcelina, si elle est parfois indéchiffrable, n’hésite pas au contraire à faire preuve d’une certaine vulnérabilité, que ce soit lorsqu’elle révèle un pan très douloureux de son enfance, ou qu’elle se prend d’affection pour des pensionnaires.

    Ce genre de série me déstabilise toujours un peu. Je comprends parfaitement le concept d’anthologie, évidemment (et notamment l’anthologie épisodique qui a une très longue histoire à la télévision, contrairement à l’anthologie saison-par-saison qui est apparue plus récemment), mais en général une anthologie a un genre défini. Souvent, il s’agit de séries de genre (science-fiction et/ou fantastique, un brouillage des genres étant parfois inévitable) ou des séries policières (dont les cop shows procéduraux sont les héritiers). Plus rarement, on a droit à des anthologies dramatiques… il y a même des anthologies historiques ! Dans l’ensemble, on sait dans quoi on met les pieds : on sera sûrement surprise d’épisode en épisode, et c’est un peu le but, mais quand on commence une anthologie d’horreur, on sait qu’on aura un épisode d’horreur chaque semaine, quoiqu’à des degrés divers.
    Mais dans 4 Mure (comme dans Room 104), pas du tout : on s’autorise parfaitement à ne rien s’interdire. Science-fiction, romcom, revenge drama, satire sociale, horreur… cette saison n’est pas longue, mais elle arrive quand même à tenter des choses extrêmement différentes pendant le peu de temps qui lui est imparti. Du coup c’est vraiment la roulette russe à chaque fois, d’autant que la série n’hésite pas à ponctuer plusieurs de ses intrigues d’humour si le cœur lui en dit. En outre, 4 Mure est anthologique, mais avec une légère continuité (particulièrement apparente dans le 5e épisode) et plusieurs Easter eggs ; il est impératif de regarder les épisodes dans l’ordre, ou au moins de s’assurer de voir le cinquième à la fin.

    Alors du coup, avec un procédé pareil, tout le monde n’accrochera pas de la même façon à tous les épisodes, et j’ai évidemment mes préférés. Celui sur le voyage dans le temps, bien qu’assez confus sur son utilisation du 11 septembre, propose une très, très intéressante conclusion, sûrement la meilleure chute à mon goût. L’épisode sur Jimmy, le tueur à gages retraité est glaçant, mais incroyablement touchant, en particulier dans la façon dont Marcelina s’implique dans la vie du client (je lis d’ailleurs que les deux interprètes sont mariées dans la vraie vie). L’avant-dernier opus s’attaque avec brio à la fameuse « cancel culture« , en mettant en scène une célèbre chanteuse narcissique qui a la brillante idée de se prendre en photo depuis sa chambre d’hôtel… en blackface (la façon dont la série traite ledit blackface en évitant d’avoir à le montrer est d’ailleurs très fine), et si la conclusion me laisse un peu circonspecte, tout le reste de l’intrigue était absolument génial. Enfin, l’épisode final est à réserver aux plus courageuses parmi nous, et très franchement m’a coupé l’appétit ; mais, je suppose, dans le bon sens.
    A l’instar de Room 104, les épisodes 4 Mure ne durent qu’une petite demi-heure, ce qui leur permet de garder un bon rythme… et d’être vite regardés. Je n’avais pas spécialement prévu de me faire une intégrale ce weekend (surtout après le marathon qu’a été Series Mania pendant la semaine passée), mais finalement c’est passé tout seul. Et, oui, je suis consciente de pas mal dresser une comparaison avec la série étasunienne Room 104, mais rassurez-vous : 4 Mure a tout de même son identité propre, ne serait-ce qu’à cause des choix esthétiques très différents induits par le style des deux chambres ; je pense simplement que les téléphages qui ont aimé l’une pourraient autant aimer l’autre.


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  • Lille aux 30 séries

    26 mars 2022 à 22:17 • Love Actuality •

    Vous me connaissez : lorsque c’est possible, je préfère toujours ne pas choisir. Pourquoi se contenter d’une série, ou de deux, quand on peut les voir toutes ?! Alors, maintenant que l’édition 2022 de Series Mania est finie, me voici devant vous à parler de toutes les séries que j’ai vues cette année, puisqu’elles étaient une nouvelle fois accessibles en ligne. Initiative dont je n’aurai de cesse de chanter les louanges, et j’espère que lorsque les histoires de pandémie appartiendront au passé, ces pratiques seront devenues la règle et non une temporaire exception.

    Pour cette expédition qui s’apprête à concerner pas moins de 712 séries (…d’accord : 30), je me suis concentrée uniquement sur le premier épisode des séries sélectionnées pour les compétitions de formats dits « longs », même si le festival mettait des épisodes ultérieurs à disposition. Ainsi, vous pouvez directement aller consulter la Compétition internationale, la Compétition française, et le Panorama international. Comment ça, « c’est tout » ?! Bon, boooon, ok ; la Nuit des Comédies aussi…

    Billy the Kid
     Historique
    On ne sait pas trop pourquoi on est là. Moi, en tout cas, je sais que je n’aurais pas classé ce premier épisode parmi les 500 premiers de ma to-watch list sans ce festival et ma tendance à tout en voir. La fascination pour un tueur de l’Ouest, elle a vécu, non ? Ce premier épisode se fait fort de raconter les origines (réelles, supposées… qui peut dire ?) du Kid. A travers elles, on nous conte l’histoire de cette ruée vers l’Ouest dans laquelle tant de familles se sont lancées pleines d’espoir, pour finalement apprendre de la pire façon qui soit que l’espoir d’une vie meilleure est le pire des poisons. Avec son bref passage par une intrigue à la Wagon Train (…tiens, en voilà un western que j’aurais volontiers regardé à la place : un reboot de Wagon Train !), ce premier épisode n’est que désillusion sur le fameux rêve américain. Les choses vont si vite, et le personnage de Billy the Kid est si emblématique, qu’on sent pourtant de façon diffuse que ce n’est pas LE sujet de la série. Sauf que pour le moment je serais bien en peine de vous dire quel est LE sujet, à part que l’Ouest, c’est pas drôle, et que Billy the Kid a eu une vie mouvementée, toute brève qu’elle ait été. L’avantage c’est que d’un mec mort à 21 ans on tirera difficilement une série de 5 saisons. Plus vite c’est fait, plus vite c’est fini.

    Il Re
    Drama
    Il Re est une sorte de The Shield carcéral, qui pose indirectement toutes sortes de questions éthiques sur la tenue d’une prison « efficace ». Comme prétexte à cette exploration, la série utilise le meurtre du commandant de la prison, bras droit et meilleur ami du directeur Bruno Testori. L’homme est retrouvé à la fois égorgé et jeté du haut du toit de la prison que Testori pensait pourtant mener d’une main de fer, et une enquête à la fois officielle et officieuse commence pour en découvrir le coupable. Dans la prison San Michele, toutefois, il n’y a pas vraiment de règles, ou plutôt, jusque là, c’était Testori qui en décidait, mais Il Re le confronte autant à ses abus de pouvoir qu’aux limites du pouvoir en question. Ce premier épisode est étouffant, en grande partie à cause du côté « expérience de Stanford grandeur nature ». Même si, pour ces mêmes raisons, il ne faut pas attendre de victoire morale, et d’ailleurs dans l’histoire personne n’a vraiment envie de s’interroger sur les droits des prisonniers, juste sur la moralité de ceux qui les gardent. Il y a une nuance.

    Le Monde de Demain
    Drama, Musical, Historique
    Putain mais ouais, c’est ça qu’on veut, bordel ! Le Monde de Demain est un projet sur une époque, sur la passion, sur l’attrait magnétique pour la nouveauté. Un truc qui sonne vrai même quand on n’a pas bien connu l’époque et encore moins le milieu dont il est question. Pour l’instant moins intéressé par les personnages centraux eux-mêmes que par le mouvement dans lequel ils s’inscrivent, ce premier épisode pose son univers avec tendresse, ce qui pourrait surprendre vu le sujet. Tant qu’à avoir des biopics, voilà exactement le genre de biopic que je veux voir sur les écrans français, qui en définitive s’intéresse un peu moins aux figures célèbres mises en scène qu’à ce qui les a animées et, à terme, ce qu’elles ont pu représenter.

    Trigger warning : tentative de suicide.

    Rikud HaEsh
    Drama
    Projetée sous son titre international (Fire Dance), cette série israélienne se déroule dans une communauté orthodoxe, mais met un point d’honneur à ne pas faire de la religion son sujet, à aucun moment. A la place, il s’agit des émois d’une adolescente suicidaire qui développe un béguin pour le fils, marié, du rabbin de sa communauté. Le premier épisode m’a mise mal à l’aise parce que je n’arrivais pas à déterminer ce que la série disait de ses sentiments à lui ; plus âgé, relativement respecté (bien que moins que son frère, lequel est vu comme le successeur évident de leur père), et généralement assez avisé, il semble avoir pris l’héroïne sous son aile, à plus forte raison après avoir remarqué que la mère de celle-ci est maltraitante. Mais il n’est pas en position, au moins en théorie, de lui retourner son affection. Est-ce que tout se passe dans la tête de l’ado ? Ou est-on devant une romance « impossible » ? Le ton lent de la série n’est pas là pour le confirmer rapidement, la perspective de la jeune héroïne étant omniprésente, mais potentiellement peu fiable parce que, par nature, les adolescentes amoureuses le sont. J’avoue que je n’ai pas trop envie qu’on nous serve une énième série atteinte du Lolita complex, toute orthodoxe soit-elle.

    Sentinelles
    Guerre
    On n’en fait pas beaucoup, en France, des séries militaires, alors quand ça se produit il faut ouvrir l’oeil. A l’instar de séries comme Nobel ou Commando’s, Sentinelles pose la question de l’intervention militaire européenne dans des conflits actuels, ici le Sahel. L’idée n’est pas vraiment de revenir sur le contexte géopolitique des événements, c’est une problématique que Sentinelles laisse à d’autres, mais plutôt d’utiliser une unité pour explorer les retombées émotionnelles mais aussi morales de leur expérience au Mali. L’incident décrit dans ce premier épisode semble être un déclencheur, mais aussi un révélateur de chose préexistantes, et cette introduction prend la peine d’essayer de faire son travail d’exposition tout en commençant à tracer le contour de choses plus complexes et ambivalentes. Il y a quelques facilités formelles, mais dans l’ensemble c’est un épisode solide pour le genre, qui esquisse par moments ce que j’aime le mieux dans les séries sur la guerre : en douter.

    The Baby
     Comédie, Horreur
    J’avoue avoir un peu de mal à cerner ce premier épisode, et, si le temps ne m’avait pas autant été compté, j’aurais sûrement préféré voir aussi un deuxième épisode pour me faire une idée plus précise de ce à quoi on a affaire. C’est que, si The Baby est assez claire sur le manque de désir d’enfant de son héroïne, la série semble moins certaine de ce qu’elle a à en dire. La persistance avec laquelle elle met ledit bébé sur la route de la protagoniste, ainsi que le discours un peu immature tenu par cette jeune femme qui est la dernière de son groupe d’amies à ne pas avoir d’enfant, donne parfois l’impression que l’arrivée du bébé est une bonne chose. Aussi dévastatrice soit-elle par ailleurs… et elle l’est, dévastatrice, sans doute possible ! Comme si l’arrivée de ce bébé étrange était à voir, en partie, comme une bénédiction, malgré le rejet constant de l’héroïne autant que les morts plus ou moins (souvent moins que plus) gore de la série. Difficile en seulement une demi-heure de décider sur quel pied danser.

    Trigger warning : suicide.

     The Birth of Daniel F Harris
     Drama
    Voilà exactement le genre de série que je suis contente, vraiment contente, de ne pas découvrir en festival mais au contraire dans une projection à domicile. Qu’on ne s’y méprenne pas : un festival, et plus encore un festival comme Series Mania qui compte parmi mes préférés (et ne plus pouvoir m’y rendre est une déception chaque année depuis le déménagement à Lille), est le lieu parfait pour des découvertes. Intellectuellement, c’est une source de joie que de pouvoir avoir accès à autant de séries si différentes en si peu de temps. Mais cette curiosité, parfois, ne laisse qu’une place modérée à l’émotion ; on ne peut ressentir les choses de la même façon (ou, parfois, on ne s’autorise pas à les exprimer) dans ce contexte. Quand on vit une expérience télévisuelle dans une salle d’une ou deux centaines de personnes autour de soi ; quand à la fin de la projection, la salle se rallume et qu’il faut, vite, très vite, courir à la prochaine séance ou la prochaine conférence ; quand on est entourée d’autre téléphages qui n’ont pas vécu la même chose et qui en sont à se demander si on va s’acheter un sandwich ou si on a vu leur téléphone… On n’est pas là pour l’intime. On n’a pas le droit de sangloter pendant une heure sur son siège en attendant d’avoir un peu digéré ce qu’on vient de voir. On n’est pas là pour débattre dans la file d’attente d’une séance, ticket à la main, sur les blessures personnelles qu’une projection précédente a explorées comme un chirurgien des entrailles malades. On n’a pas le temps d’être confrontée à quelques uns de ses pires traumatismes pendant un festival. C’est pas l’endroit. Pour toutes ces raisons, The Birth of Daniel F Harris, c’est le genre de série que grâce à Series Mania Digital, je regarde et garde entre moi et moi.

    Transport
    Thriller
    Si vous aussi vous en avez ras-le-bol des meurtres et disparitions, et/ou des séries policières, alors Transport est faite pour vous en cela qu’elle suit l’investigation que mène une journaliste sur des restes équins trouvés dans de la nourriture pour bébés. D’où viennent-ils ? Remonter la piste fournie par une puce d’identification trouvée dans la viande va lui faire découvrir des ramifications internationales… Le sous-genre de la série consumers’ rights mériterait qu’on en parle plus en détail que dans cette mini-review, mais personnellement je suis très friande de ces thrillers créés autour de crimes en col blanc autrement plus réels et fréquents pour le grand public que des meurtres atroces. Je ne suis pas étonnée de voir qu’on les trouve principalement produits des pays où le taux d’actes violents sont assez bas… Le résultat c’est que, dans la grande tradition de ce type de séries, Transport n’est peut-être pas une série d’adrénaline intense, il n’y a sûrement ni corps amputés ni scènes de crime sanglantes, et même niveau surprise on ne peut pas dire qu’on soit assis sur le bord de notre fauteuil… Par contre on tire un véritable intérêt de ce qui se déroule. Si quelqu’un pouvait gentiment nous proposer la suite, ça serait fort urbain.

    Chair Tendre
    Teen drama
    J’ai bien failli passer à côté, mais heureusement Series Mania décidé de jouer les prolongations ce weekend et m’a ainsi donné un seconde chance. La série commence un peu comme First Day (sauf qu’ici l’héroïne est une lycéenne au lieu d’être une collégienne), alors qu’une ado trans fait sa rentrée dans un nouvel établissement scolaire sous une nouvelle présentation. La série introduit cet aspect par petites touches relativement discrètes, mais bel et bien présentes, jusqu’à un twist assez bien trouvé en fin d’épisode qui conduit à… à, ma foi, ce que les résumés nous disaient de Chair Tendre, et qu’on était venues voir. Mais c’est plutôt finement amené, et c’est un joli témoignage de l’élégance de l’écriture ; ça place la barre assez haut pour la suite, en espérant ne pas être déçue.

    Hors Saison
    Policier
    Si vous aimez les polars scandinaves, mais pas les sous-titres. Tout commence avec la découverte d’un corps qui pousse une enquêtrice suisse à retourner dans son patelin natal, où évidemment elle a vécu un grand traumatisme, mais au moins cela garantit qu’elle y a ses attaches et connaît tout le monde. On lui impose un partenaire français très différent d’elle, ce qui va passablement lui compliquer la vie dans les épisodes ultérieurs. Par moments j’ai eu des flashbacks de Glacé, mais c’est surtout parce que la série se déroule dans une station de ski, quoique, comme son nom l’indique, hors saison. Il y a un léger twist vers la fin de l’épisode, qui ne surprendra qu’à moitié… et c’est à peu près tout ce qu’il y a à en dire, honnêtement. Des séries comme ça, Series Mania en met chaque année dans sa compétition officielle pour des raisons qui s’obstinent à m’échapper. Peut-être que Hors Saison a une carte unique dans son jeu, mais pour le moment, au vu de ce premier épisode, elle l’a gardée méticuleusement dans sa main.

    Trigger warning : tentative de viol.

    Les Papillons noirs
    Thriller, Crime drama, Historique
    Une série comme j’aimerais en voir plus souvent, et plus encore sous nos latitudes ; même si je regrette qu’on n’ait pas pu s’empêcher de glisser un aspect policier (un mal de notre temps), hors deux scènes ce premier épisode est impeccable. Mélange à la fois de l’histoire d’amour racontée à un auteur, et de tout ce que cette histoire d’amour remue en l’auteur en question (…ce qui dans un monde idéal devrait être suffisant pour une série, m’enfin que voulez-vous, je sens bien que je suis en minorité sur ce sujet), Les Papillons noirs possède de bons dialogues et une excellente réalisation. Ce premier épisode transmet quelque chose de viscéral et pourtant plein de délicatesse sur l’amour, la filiation, l’art… et j’ai hâte de voir jusqu’où la série va fouiller dans l’intime de ses personnages.

    ReuSSS
    Drama, Musical
    Joli effort sur la forme, un peu moins sur le fond (les dialogues peu riches n’aidant pas), ReuSSS s’attèle à la comédie musicale, genre historiquement peu affectionné par la télévision française. Rien que pour cette audace, elle mérite quelque lauriers, et d’ailleurs elle a récolté hier pendant la cérémonie de clôture. Même si ce premier épisode est court, la distribution semble avoir du talent (ça ne fait aucun doute dans le cas d’Inès Ouchaaou, en tout cas, qui brille plus fort que le soleil de Sète ; d’autres ont hélas moins à se mettre sous la dent), et l’énergie est indéniable. Pour le reste, il faudra voir sur la longueur, 22 malheureuses minutes peinant à établir pleinement les enjeux de l’intrigue principale ; quand le synopsis en quatre phrases d’une série vous en dit plus que son premier épisode, il y a un léger hic.

    Syndrome E
    Policier
    L’épisode met un peu de temps à démarrer mais une fois lancé, on ne l’arrête plus. Syndrome E empile les faits étranges (certains sincèrement glaçants) histoire de donner des frissons en attendant qu’on nous dise, ce qui à mon sens n’est pas encore clair, si on est devant un thriller fantastique ou une série de science-fiction. Pour le moment j’ai tendance à penser que c’est plutôt la seconde proposition, mais encore une fois, je n’ai vu qu’un épisode, et pas lu le bouquin (dont apparemment il s’agit d’une adaptation très libre de toute façon). Tournée avec un peu plus d’ambition visuelle que votre série au poulet moyen, Syndrome E n’évite cependant pas totalement, et croyez-moi je le déplore, les écueils de la direction d’interprètes si courants à la télévision française. C’est dommage parce que si plusieurs membres de la distribution se concentraient juste un tout petit peu, ça donnerait un résultat un peu plus probant. Pas au point d’être une révélation mais enfin, pour le genre ç’aurait presque pu être bien.

    Toutouyoutou
    Dramédie, Historique, Espionnage
    Ce premier épisode ayant pour mission essentielle (et logique) de procéder à l’exposition de l’intrigue, Toutouyoutou commence avant tout comme une dramédie sur une femme au foyer désespérée dans les années 80. Ce n’est que sur les toutes dernières secondes de l’épisode qu’intervient le thème de l’espionnage, ce qui signifie que l’épisode suivant a sûrement un défi plus conséquent à relever en matière de jonglage entre les différents genres que la série s’est choisis. Mais pour le moment, les portraits sont plutôt réussis, les dialogues oscillent entre le banal et l’amusant, et l’ambiance est rétro à souhait. Je ne sais pas si on peut en demander plus d’une série hybride dont les épisodes ne durent qu’une demi-heure, honnêtement.

    Des gens bien
     Policier, Dramédie
    A mon grand regret, le ton de ce premier épisode reste un peu confus. Je m’attendais à une série policière avec de vrais morceaux d’absurde dedans… or, en-dehors de la musique et peut-être du montage de certaines scènes, finalement assez peu de choses se prêtent à ce genre. L’enquête est pour le moment présentée de façon assez sérieuse, le personnage central est trop anxieux et nerveux pour s’essayer à transmettre une émotion moins tendue, et dans l’ensemble, la série a beau employer des comédiennes comiques, elle ne leur donne strictement rien à faire qui ne soit pas purement dramatique. Je ne sais pas, peut-être que ça se décante par la suite, quand le travail d’exposition est fini (et, il faut le dire, Des gens bien fait son travail d’exposition avec intelligence, par paliers, ce qui en fait un bon premier épisode en-dehors de la question du genre). Mais j’avoue que je suis très déçue par le ton de la série, dont j’espérais autre chose. D’un autre côté, je ne sais pas pourquoi je suis surprise : une série qui a réellement un sens de l’humour se serait appelée Des gens bons.

    Funeral for a Dog
    Thriller, Romance
    Dire que j’ai eu un peu de mal avec ce premier épisode est en-dessous de la réalité. Il y a des aspects qui auraient pu m’emballer un peu (les flashbacks dans la Colombie des années 90) mais noyés dans une romance triangulaire prévisible ; et il y a ceux dont je n’ai même pas compris l’intérêt dramatique (l’arrivée d’un journaliste dans la maison d’un auteur qu’il souhaite interviewer, en Italie), même si je suppose que ça s’éclaire un peu dans les épisodes suivants. L’exposition est sommaire, c’est sibyllin sans piquer la curiosité ; des personnages se retrouvent dans les intrigues des deux époques, sans que ça ne suscite réellement de réaction particulière parce que, bah, ouais, les gens vivent plus de 30 ans, je sais pas quoi vous dire. On n’y ressent rien, on ne nous y dit rien ou si peu, et dans le fond, on ne sait pas trop pourquoi on est supposées s’intéresser à quoi que ce soit. Tout cela semble éminemment masturbatoire, le genre de série qui a sa place en festival mais pas vraiment dans le cœur des amatrices de séries. A regarder par curiosité, à la rigueur. Peut-être.

    Kin
    Crime drama
    Honnêtement, s’il n’y avait pas eu Series Mania, j’aurais continué de faire l’impasse ; mais bon, je suis complétiste dans l’âme. Comme son nom le suggère, la série s’intéresse à une famille dont toutes les membres, ou presque, s’impliquent dans des activités criminelles à un degré ou à un autre. L’intrigue démarre alors que l’un des frères de la famille sort de prison après une peine plutôt longue, et espère entrer dans le droit chemin afin de pouvoir être autorisé à retrouver sa fille. Toutefois il s’agit là plutôt d’un déclencheur : la série n’est pas centrée que sur lui, et Kin privilégie une approche plus chorale, même si certaines protagonistes ont droit à une intériorité plus développée que d’autres. Pour quelqu’un qui, comme moi, n’en a mais alors rien à péter des séries sur le crime organisé (fusse-t-il organisé en famille), j’avoue que je ne vois pas la différence avec les 712 autres séries du genre qui l’ont précédée. Peut-être qu’un oeil plus acéré que le mien sera plus à même de jouer au jeu des sept erreurs.

    Le temps des framboises
    Drama
    C’est pour ce genre de série que je regarde des séries. Il est tellement difficile de ne pas tomber sous le charme du chaos tendre de ce premier épisode ! Derrière son histoire de deuil, Le temps des framboises semble surtout se préparer à être une série sur l’imprévisibilité de la vie. Et la beauté de cette imprévisibilité, sûrement. Ce qui s’annonce dans ce premier épisode est à la fois magnifique et décalé, élégant et brouillon, aérien et braillard ; le temps sera long jusqu’au lancement de la série le mois prochain.

    Mörkt Hjärta
     Thriller, Historique
    Inspiré d’une histoire vraie et basé sur un livre co-écrit par l’une des protagonistes de l’histoire, ce thriller laisse assez peu de place, en réalité, au suspense. Ce qui est rare pour un thriller ! Le premier épisode dévoile même très ouvertement le contexte et les motivations du crime que l’on devine, quand bien même il n’est pas encore confirmé. C’est un peu tout l’intérêt de l’exercice : explorer comment les choses en sont arrivées là, pas mener une enquête factuelle. Mais, parce qu’il s’agit d’un épisode d’exposition, on n’a aussi pas trop de temps ni de place pour l’exploration de l’âme humaine (le titre international de la série, après tout, est The Dark Heart), ce qui donne l’impression d’une intrigue simpliste pour le moment. Vu qu’il s’agit d’une mini-série d’à peine 5 épisodes, il faut espérer que les choses s’agitent un peu plus sur les nuances les plus philosophiques de l’histoire. Pour ma part je ne suis qu’à moitié convaincue, mais ne demande qu’à être contredite par la suite.

    Sunshine Eyes
     Drama, Historique
    Il y a eu autant de destins bouleversés par COVID qu’il y a de gens sur Terre ; Sunshine Eyes a décidé de spécifiquement nous parler de femmes et filles prises dans le tourbillon des événements de 2020, étudiant les conséquences de la pandémie sur leur petit monde. On en tire le sentiment d’une interférence subie, forcément. En soi l’émotion que l’on tire de ce premier épisode ne surprendra pas grand monde, rapport au fait que, encore une fois, toute la planète a vu sa vie interrompue d’une façon similaire. Pour l’instant, ce premier épisode pose des bases assez prévisibles, mais pas désagréables, et il faudrait voir où l’intrigue veut nous mener. Sa réalisation vulnérable (et quelques solides interprétations) lui donne en tout cas un atout bienvenu pour conduire sa mission ; hélas, j’ai cru comprendre que la série n’avait pour le moment pas de diffuseur même dans son pays natal ? J’ai dû mal comprendre. Il FAUT que j’aie mal compris.

    Tao Jin
     Thriller, Aventure, Historique
    Proposée sous son titre international Gold Panning, cette série était sur ma to-watch list depuis le début de l’année, donc un petit coup de pied au derche ne pouvait que faire du bien. Et, ma foi, quel excellent choix ; Tao Jin a parfaitement sa place dans la programmation d’un festival exigeant, on est nettement dans le haut du panier téléphagique ici. Mélange de thriller moite et de chronique historique crasseuse, la série revient sur la queue de comète de la ruée vers l’or dans la province du Yunnan, dans les années 80… même si les conditions de vie et de travail sont très proches de ruées vers l’or en d’autres lieux et à d’autres époques. Parqués dans des dortoirs sales, grattant le moindre gramme d’or dans la rivière au mépris de leur santé, et payés le strict minimum au mieux, les ouvriers de ces gisements d’or sont souvent tentés, pour améliorer leur paie, de vendre leurs trouvailles en contrebande. Un marché juteux mais évidemment sévèrement réprimé, la compagnie minière possédant son propre service de sécurité, implacable, violent. La mise en situation est étouffante à souhait, et on voit débarquer dans cet univers un jeune homme qui n’a pas grand’chose à y faire, si ce n’est pour raisons personnelles. Difficile de ne pas adhérer à ce que Tao Jin met en place, avec une élégance d’autant plus belle que son sujet ne l’est pas. Il n’y a que 11 autres épisodes et il est clair que je vais vite les remonter sur mon ordre de priorités.

    The Responder
     Policier
    Avoir vu cet épisode me crispe d’une façon assez spectaculaire, et pas juste pour les raisons prévues par son créateur. L’officier Chris Carson est un flic hanté ; sauf que ce qui le torture, ce n’est pas exactement qu’il fasse un job difficile, mais la façon dont il le fait, qui oscille très fortement entre ses tentatives de bien faire et ses pulsions de violence irrépressibles. Ce à quoi il faut encore ajouter que Carson est un flic corrompu, qui rend des services à un trafiquant de drogue local. Alors forcément, The Responder ne s’aventure pas exactement en terrain inconnu : des flics torturés, c’est pas ça qui manque à la télévision. Le visionnage de Southland suffit à lui seul à couvrir pas mal de choses que, sur le papier, The Responder semble reprendre. C’est que, la vraie originalité de ce premier épisode est plutôt à aller chercher dans la façon dont les dilemmes (et les troubles qui en résultent) sont montrés : les images des interventions de Carson se juxtaposent à sa vie de famille, à ses visites quotidiennes à la maison de retraite de sa mère, et même à ses séances de thérapie. C’est en télescopant toutes ces vues d’une seule et même existence, mais fragmentée (en partie volontairement, en partie malgré lui), que la série crée un kaleidoscope complexe autour d’un personnage qui ne l’est pas moins. Je l’avoue, de par mon histoire personnelle, j’ai grincé des dents plus d’une fois ; qu’il s’agisse des débordements violents, lorsque Carson ne parvient plus à contrôler le chaos dans sa tête, aussi bien que lorsqu’on parle de son histoire personnelle (de fortes allusions sont faites dans ce premier épisode à une enfance maltraitée, je suppose que les épisodes suivants étayeront), sans oublier bien-sûr comment ces deux ingrédients font sonner toutes les alarmes dans ma tête pour la fille de Carson… Il y a beaucoup trop d’ingrédients dans cette série qui me mettent à cran, pour que j’arrive à desserrer les mâchoires assez longtemps pour en dire du bien. Mais objectivement, si j’étais quelqu’un d’autre, je pense que je pourrais concevoir qu’on trouve The Responder solide dans son étude de personnage. Voilà, je suis au max, là. Je vais aller pleurer et/ou hurler un bon coup maintenant.

    Turbia
     Science-fiction, Drama
    Tournée avec peu de moyens par une simple chaîne régionale, cette série d’anticipation ne se déroule qu’un an dans le futur, à Santiago de Cali, la ville du Sud de la Colombie la plus peuplée. La pluie n’y tombe presque plus, et la pénurie d’eau commence à se faire cruellement ressentir. Enfin… pas partout. Dans les enclaves aisées de la ville, dûment gardées par des services de sécurité et des caméras, l’eau coule encore à flots ; c’est dans les quartiers les plus pauvres que la sécheresse a les plus graves conséquences. Des drogues spéciales circulent sous le manteau pour aider un peu à tolérer le manque, mais le désespoir s’est installé. Turbia ne fait pas l’erreur de laisser penser que ces problèmes sont récents, et uniquement causés par le manque d’eau : la série est très claire, dés ce premier épisode, sur le fait que la pénurie agit comme un révélateur des problèmes de la ville. D’après ce que je lis, chaque épisode se déroulant dans un quartier différent de la ville ; effectivement cet épisode inaugural semble mettre en place un mode semi-anthologique. L’intrigue semble close lorsqu’il s’achève, mais il faudrait idéalement en avoir le cœur net. En tout cas je trouve ça courageux qu’une série pareille soit commandée par une si petite chaîne, et courageux également que les spectatrices se mettent devant chaque soir, parce que, oui, Turbia est diffusée en quotidienne. Faut vraiment avoir le moral bien accroché… et en même temps, faudra effectivement avoir le moral bien accroché en 2023, alors au moins c’est assorti.

    Trigger warning : viol en réunion.

    Twee Zomers
    Thriller
    Alors, je ne sais pas ce qui se passe en ce moment du côté des séries belges, mais après Pandore un peu plus tôt cette année, c’est au tour de Twee Zomers (ou Two Summers de son titre international) de faire partir son intrigue d’un viol en réunion. Et réunion est ici le mot-clé, puisque l’intrigue commence alors qu’une bande de potes (ou, disons, la plupart) se réunit pour passer quelques jours au soleil, 30 ans après avoir passé un été similaire une première fois. Sauf qu’à de nombreux égards, la première fois a tourné au fiasco, au point qu’on se demande pourquoi qui que ce soit se sent nostalgique : un soir, les garçons ont violé l’une des filles alors qu’elle était inconsciente. Plus tard, un incendie a eu lieu, qui a tué l’un des leurs. Alors que tout ce petite monde se retrouve sur la Côte d’Azur (leurs vies ayant encore plus divergé depuis) est un peu étonnant ! Il y a des amitiés qui se sont brisées pour moins que ça, mais soit. Le pot-aux-roses n’ayant (croit-on) jamais été découvert, c’est l’occasion d’un thriller en huis clos sur le temps qui passe (et Dieu sait que je raffole des séries sur ce thème ; quoique j’ai tendance à en voir plus souvent du côté du Japon, comme avec Dousoukai, Gekiryuu, REVERSE, Kamen Dousoukai…) et les méfaits du passés qui ne sont jamais vraiment oubliés. Le premier épisode fait son travail d’exposition avec intelligence mais sans originalité, en proposant plusieurs flashbacks instructifs, même si j’ai eu un peu de mal à me rappeler qui était qui (deux groupes d’actrices jouent les personnages à 3 décennies d’écart, évidemment), mais sans vraiment proposer quoi que ce soit d’ébouriffant pour le moment. Accordons-lui pour le moment le bénéfice du doute : c’est le genre de série qui prend de l’ampleur avec les épisodes.

    Yeladim Bayaar
    Policier
    Je serais éventuellement un peu plus partante pour ce que la série a à raconter si elle ne faisait pas l’erreur de tant de séries en son genre, en privilégiant le point de vue supposément « omniscient »… c’est-à-dire de tout le monde sauf le personnage le plus intéressant de son intrigue. Et par un curieux hasard, tout le monde, ça signifie essentiellement des flics. L’intrigue tourne en effet autour d’une unité de police israélienne qui se lance sur la piste d’un trafic de bébés vers l’Espagne, et demandent à une femme enceinte sans domicile de les aider à infiltrer le réseau. Sauf que ce personnage, une femme vivant à la rue depuis très jeune, mère d’un premier enfant et désormais enceinte à nouveau, est complètement mutique, ce que Yeladim Bayaar utilise pour faire s’exprimer tout le monde sauf elle (…même la femme du chef de l’unité !). Plutôt que de parler du vécu de cette femme enceinte dans des conditions inimaginables, de ses peurs, de ses expériences passées, de ses émotions alors alors qu’elle devient une personne-clé de l’enquête… l’intrigue la traite comme un animal sauvage blessé, et c’est insupportable sur de nombreux plans. Ethique, bien-sûr, mais aussi dramatique, parce que c’est absolument la seule originalité de cette enquête, qui autrement n’affiche aucune forme d’émotion. Ce premier épisode n’a pas beaucoup de mérites et je ne comprends pas bien ce qu’il fait en compétition, hors la suspicion lancinante qu’être une série de yes lui a permis de faire partie d’un package deal (…toutes les séries israéliennes en compétition sont des séries de cette chaîne, on ne m’ôtera pas de l’idée). Après je reconnais bien volontiers avoir développé une allergie profonde aux séries policières, mais ce n’est pas le seul problème, loin de là. Cette introduction de Yeladim Bayaar est au mieux paresseuse.

    All My Friends Are Racist
     Comédie
    Il vous faudra un effort supplémentaire pour celle-ci, puisque j’en ai déjà parlé dans une review dédiée au pilote en septembre dernier.
    Comme je vous connais, voici un bref résumé : All My Friends Are Racist ne prend pas le temps de respirer, parce qu’elle a trop à dire sur les relations raciales de l’Australie moderne. Et par « dire », je pense en réalité « écorcher vif ». C’est probablement l’une des rares comédies à pouvoir se vanter d’être réellement une equal opportunity offender, n’accordant sa clémence à personne, pas même ses héroïnes.

    Bloody Murray
     Comédie, Romance
    Je ne suis pas fan de romcoms, mais les héroïnes de Bloody Murray, si ! Pourtant, largement trentenaires, Dana et Murray ont toutes les raisons d’être désabusées. Dana n’a par exemple jamais oublié son ex, et est surprise de tomber sur lui dans les couloirs de l’hôpital où elle travaille… ou plutôt aux côtés d’une patiente qu’elle aide à accoucher. Quant à Murray, elle multiplie les rendez-vous foireux, qui au moins lui donnent l’excuse de voir son propre ex, Gur, avec lequel elle continue d’avoir des plans cul ; pendant ce temps elle est supposée donner des cours d’écriture de romcom à ses élèves ! Tout cela est pourtant charmant en comparaison avec ce qui les attend, puisque Murray a eu un « meet cute » avec Lior, un homme dont elle a abimé la voiture avant de prendre la fuite ; en retrouvant sa trace, Lio est tombé sur Dana, avec lequel il a immédiatement passé la nuit. La création de ce triangle amoureux n’est pas des plus subtiles, mais Bloody Murray a l’intelligence de déployer suffisamment de références cinématographiques pour que cela passe pour de l’hommage plutôt que du copiage. Personnellement, ce n’est pas ma came (je peux pas regarder de séries romantiques : vous savez bien que j’ai fait mon quota pour l’année !), mais ça se laisse regarder et, pour ce genre de séries, c’est un peu tout ce qui compte.

    Kasko
     Comédie
    Jamal est un jeune homme qui n’a jamais rien accompli dans la vie, à part accumuler des gueules de bois. Sauf qu’un jour il apprend qu’a aussi accumulé des dettes : plus de 600 000 couronnes (l’équivalent de 60 000€), excusez du peu. Il va bien falloir trouver l’argent et, via son frère qui est tout son contraire, Jamal décroche un boulot dans une compagnie d’assurances. Tout le suspense du premier épisode tient dans cette interrogation : Jamal a-t-il, sans le faire exprès, trouvé sa voie ? Ce ne sera pas pour tout de suite si c’est le cas. Kasko a une bonne énergie, un sens du rythme et du montage qui joue en sa faveur, et quelques idées marrantes (comme la boîte aux lettres qui parle… surtout si on est complètement torché). Mais je dois dire que ce premier épisode m’a laissée sur ma faim, et que je m’attendais à un petit quelque chose de plus, parce que filmer un personnage fêtard qui n’a rien à foutre de rien, ça ne peut pas durer éternellement… mais d’un autre côté rien n’indique pour le moment qu’une évolution se prépare. Il faudrait sûrement avoir vu plus d’un épisode pour s’en assurer, mais c’est le jeu ma pov’ Lucette.

    Pôr do Sol
     Comédie, Soap
    Pôr do Sol est aux telenovelas (et en particulier les telenovelas des années 90) ce que Le Coeur a ses Raisons est aux soaps à l’américaine et… et franchement c’est à peu près tout ce qu’il y a à en dire. Comme pour toute parodie se pose la question de l’intérêt sur le long terme d’une série dont l’essentiel de l’humour absurde repose sur l’idée que les telenovelas sont ridicules… mais qu’il faut bien remplir plusieurs épisodes, et donc, de facto, donner un peu dans le soap quand même. Et pourtant, ça n’a pas l’air d’avoir créé de problème dans son pays natal, où la série a remporté un immense succès, qui lui vaut d’avoir une deuxième saison en préparation. Comme quoi, les dégoûts et les douleurs, ça ne se discute pas.

    Spreadsheet
    Comédie
    Eh bah, vous voyez, ça me donne des regrets d’avoir trié ces reviews par ordre alphabétique, et du coup de finir sur une note négative. Spreadsheet est une comédie ? Franchement ça paraît pas. Rien ne m’a arraché de rire, de sourire, ou même de soufflement nasal prononcé. Il y a bien un moment où je me suis gratté l’oreille mais je ne pense pas que c’était lié. Le synopsis de la série tient sur du papier à cigarette : Lauren, une avocate mère de deux enfants, décide après son divorce de se lancer uniquement dans des aventures sans lendemain. Comme elle a l’esprit pratique, elle s’organise avec l’aide de son meilleur ami et collègue pour créer un gigantesque fichier Excel de toutes ses rencontres, supposément pour mieux les gérer. Et bien-sûr, elle ne gère rien du tout, parce que, comme n’importe qui aurait pu le prévoir, les relations même d’un soir, ça ne se gère pas aussi facilement ; ça se saurait. Bienvenue, Lauren, dans notre Enfer à toutes. Alors comble du comble, dés son premier épisode, Spreadsheet n’est plus vraiment intéressée par ce tableau dont on a déjà totalement prouvé l’inutilité, et au lieu d’en faire un amusant gimmick, c’est surtout une excuse pour une énième série sur la vie sexuelle, familiale et professionnelle d’une femme célibataire (ou presque). Pas merci Lauren, de me forcer à finir cette édition de la sorte.

    A noter que je n’ai pas eu le temps pour les formats dits « courts », mais que je vous avais déjà proposé l’an dernier une review de l’intégralité de la série québécoise Je ne suis pas un robot, si le cœur vous en dit.

    Voilà, 30 reviews de pilotes, au terme d’une semaine très chargée (même à distance !). Mon plus grand regret pour cette édition aura été d’avoir raté l’exposition de plusieurs des costumes de The Nanny, mais bon, tout le monde n’a pas la chance de pouvoir partir en pélerinage. Et sur ce, je vais dormir pendant au moins une semaine.


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  • Roulez jeunesse

    25 mars 2022 à 22:09 • Review vers le futur •

    Eh bien écoutez, puisqu’on en était hier à parler de séries sans complication, pourquoi s’arrêter là ? Sauf que ce soir, il ne sera pas question de science-fiction militaire comme avec la série étasunienne Halo, mais de petits bolides avec la série mexicaine Dale Gas.
    Proposée par Netflix depuis ce mois-ci, cette série (proposée à l’international sous le titre Pedal to Metal, tout un programme…) se penche sur les courses de voitures pas très légales qui font vibrer les rues les plus populaires du Mexique. L’influence de Fast & Furious est assez évidente… mais pas que.

    Dans la famille de Quique Guerrero, on aime la vitesse, quoi qu’il en coûte. Seul survivant de l’accident de voiture qui lui a coûté sa famille, élevé depuis par sa grand’mère Amparo, Quique est devenu comme tout le monde avant lui un amateur de moteurs qui vrombissent. Le jour, ça lui permet de travailler dans le garage d’un dénommé Ruco avec son meilleur pote Ramon Martinez (dit « Noche »), et la nuit, les deux compères se présentent à des courses illégales dans l’espoir de se faire un peu d’argent. Ils ne vivent que par, pour, et dans des voitures, et caressent un jour l’espoir d’avoir leur propre garage automobile, où construire de puissantes voitures mais aussi se constituer une vie confortable. Enfin.
    Quand commence Dale Gas, les choses ne vont pas si mal : les deux amis remportent une course importante contre Iñaki Armendariz, le fils d’un des hommes les plus riches et influents de Monterrey, la ville où ils habitent. Iñaki est bourré de fric, et cette victoire sonne un peu comme une revanche. Pourtant, la gloire c’est une chose, mais l’argent en est une autre. Noche, en particulier, tient absolument à miser suffisamment d’argent pour racheter l’atelier de Ruco ; avec l’argent laissé par un client de celui-ci en son absence, il convainc Quique de miser tout sur une course supplémentaire. Ce que les deux adolescents n’avaient pas imaginé, c’est que la course tourne au désastre : leur voiture fait un tonneau, tandis que celle d’Iñaki explose.

    Très vite, Armendariz père met tout en oeuvre pour mettre la main sur les deux amis. Usant de son influence sur la police de Monterrey, il tente de les faire interpeler à l’hôpital. Paniqués, Quique et Noche viennent confesser leur erreur à Amparo, qui décide qu’il n’y a pas d’autre solution que de quitter la ville ; au volant d’une voiture volée par sa grand’mère (…quand je vous disais que c’était de famille !), toutes les trois partent pour la Ciudad de México afin d’y faire profil bas quelques temps.
    C’est que, en réalité, il reste un membre de cette famille en vie : Abel, oncle de Quique et fils d’Amparo. Il a mis son passé criminel de côté et désormais a pris la tête d’une Église Gethsémané située dans le quartier de Torque, réputé pour ses ateliers de mécanique et son trafic de pièces détachées. Abel dirige également un garage de voitures qui permet à des jeunes de se réhabiliter par le travail, et y fait travailler Quique et Noche… mais évidemment, cela ne va pas régler leurs problèmes que d’être en permanence entourés de bagnoles.

    Dale Gas ne se prend pas la tête, mais se donne de la peine. Et ça mérite d’être dit. Il va être question de voitures qui roulent vite et/ou de voitures volées, et on ne s’en cache pas : tout l’univers de la série semble graviter entièrement autour de ce monde souterrain, mais qui est une seconde nature pour les personnages de la série. Toutefois, sur ce canevas simpliste, viennent se greffer d’autres choses, notamment la soif de vengeance d’Armendariz, ou l’exploration du passé familial de Quique. On devine aussi qu’une protagoniste féminine a le potentiel pour devenir un enjeu amoureux… même et surtout parce que pour le moment elle se distingue essentiellement pour son goût pour les belles voitures.
    Le monde que décrit Dale Gas est un univers où tout le monde ne pense qu’aux voitures. A les conduire, à les réparer, à les désosser, à les améliorer, à les voler. Et peu importe qu’on y laisse des plumes. Sous cet angle-là, le microcosme est impressionnant, et donne l’impression d’un gigantesque écosystème, presque d’une religion, plutôt que d’un simple prétexte à plagier l’une des franchises cinématographiques les plus lucratives au monde. Par contre, il ne faut évidemment pas en attendre beaucoup plus.


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  • It’s like I’ve been awakened

    24 mars 2022 à 22:04 • Review vers le futur •

    En ce moment je jongle avec un peu beaucoup de brouillons à la fois (faut d’ailleurs que je perde cette très mauvaise habitude), alors ça fait du bien de pouvoir parler du pilote d’une série qui ne requiert pas d’analyse complexe ou de remise en contexte télévisuelle.
    Bref aujourd’hui, on reviewe le premier épisode de Halo, la nouvelle série de science-fiction de Paramount+.

    Après une exposition des plus brèves de ce qu’il va convenir d’appeler « l’excuse » de l’intrigue, et qui consiste en trois lignes et demies de dialogue, Halo annonce la couleur avec une longue, très longue scène d’action. Asseyez-vous confortablement, cette séquence ne se finit qu’au bout 17 minutes environ, au bout desquelles débarque (enfin) le générique.

    Halo part du principe qu’il n’y a pas lieu d’expliquer en détails la spatio-politique de son intrigue : il y a les indépendantistes (considérées par défaut les « gentilles » de la série), l’UNSC (pour United Nations Space Command) qui dirige le gouvernement de l’Humanité (les « méchantes »), et le Covenant, soit les extraterrestres (et qui sont encore plus « méchantes »). En posant très simplement sa chaîne alimentaire comme allant de soi, la série ne s’autorise pas vraiment de nuances, mais il faut bien se mettre dans la tête qu’on n’est pas là pour ça. Les joueuses fans de la franchise ne sont pas là pour ça, et les noobs (absolument courtisées aussi, comme l’indique sa campagne promotionnelle) vont sûrement être reconnaissantes de ne pas avoir à se taper des kilomètres d’exposition pour comprendre les tenants et aboutissants de l’intrigue. Win-win. Le message est clair : si vous vouliez une série de science-fiction un peu plus philosophique, fallait pas lancer Halo alors que Foundation est juste là à portée de main.
    Tout au long de l’épisode, les différentes protagonistes vont se placer sur cet échiquier élémentaire, sachant qu’évidemment l’absence de complexité dans les dynamiques entre les différents grands ensembles n’empêche absolument pas les motivations personnelles d’être plus diverses. Toutefois on restera en règle générale sur cette dynamique, les gentilles restant des gentilles, les plutôt méchantes des plutôt méchantes, et les très méchants extraterrestres des très méchants extraterrestres (avec des intentions floues qui plus est). Cette approche force le héros John-117 à avoir une épiphanie aussi soudaine qu’inexpliquée (il avoue lui-même ne pas savoir pourquoi il en prend la décision) au cours de cet épisode, passant de soldat au service de l’UNSC à électron libre, le faisant virer de bord pour protéger une indépendantiste au mépris des ordres qu’il a reçus. Ce sera, dans le futur, sûrement l’occasion d’explorer un peu les origines du programme des « SPARTANS » (l’unité biologiquement et technologiquement modifiée de John-117) en même temps que l’histoire personnelle du héros, mais pour le moment il ne s’agit pas d’encombrer nos jolies têtes avec les détails, et de simplement faire rentrer tout le monde dans les bonnes cases.

    Sur le plan de la réalisation, Halo est là pour l’action, et ça signifie qu’il faut du spectacle. De ce côté-là on n’est pas déçues, l’épisode ressemblant à un blockbuster avec ses images de synthèse partout pour simuler des bâtiments, des armures, des armes et des galipettes chorégraphiée. L’épisode inclut aussi de courts plans à la première personne, hommage peu subtil aux origines vidéoludiques de la série, à plus forte raison parce qu’on y retrouve un habillage proche de l’interface vue dans les jeux.

    Vu les origines de la série, c’est une idée simple, on est d’accord, mais qui fonctionne bien. La vue subjective étant encore assez marginale dans les scènes d’action de ce genre de séries, ça donne un peu d’originalité bienvenue au résultat. On peut regretter que ces séquences soient courtes, et ressemblent plus à un clin d’oeil qu’à une véritable volonté de tourner la série en se reposant sur ce point de vue, mais enfin, techniquement c’est sûrement très chiant et/ou coûteux. Et puis de toute façon, personne n’est dupe, on est dans une série et pas un jeu video, le gimmick n’a pas vocation à perdurer. Peut-être que dans une série où le personnage principal aurait un point de vue personnel, ç’aurait du sens. Dans le cas de John-117 qui est contrôlé tantôt par l’UNSC, tantôt par l’étrange artéfact découvert dans ce premier épisode, c’est (au moins pour le moment) assez peu nécessaire d’un point de vue dramatique également.

    Dans l’ensemble Halo délivre précisément ce à quoi on s’attend, et pas grand’chose de plus. Cela peut sembler paradoxal pour une série d’action remplie à ras-bord d’adrénaline, mais en un sens c’est… reposant.
    Ou alors j’ai vraiment besoin de repos et ya plein de subtilités qui m’ont échappé.


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