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    11 février 2022 à 22:04 • Telephage-o-thèque •

    Parfois on approche une série, on lit son résumé, on voit son matériel promotionnel… et on a l’impression qu’on sait déjà à quoi elle va ressembler. Avant même d’avoir cliqué sur le plus petit icône de lecture, on pense l’avoir cernée. Comme si on pouvait faire l’expérience d’une série sans la regarder.
    A mon niveau (celui de quelqu’un qui regarde plusieurs centaines de pilotes par an), cette sensation de pouvoir prévoir ce que je vais regarder, c’est une habitude que j’essaie de combattre. En refusant de regarder des trailers, de lire les résumés, et même de lire des reviews, j’essaie de me forcer à me faire moi-même une opinion d’une série sans laisser quoi que ce soit parasiter mon ressenti. Mais c’est facile pour moi : je n’ai à peu près que ça à faire de ma vie. Tout le monde n’a pas le luxe d’avoir du temps pour tester un premier épisode avant de se faire une opinion. Parfois, pour faire des choix (et vu le nombre de séries qui existent, il faut faire des choix), être expéditive est nécessaire.

    Avant que vous ne fassiez l’impasse sur Até que a vida nos separe, une série portugaise ajoutée sous le titre international Until Life Do Us Part au copieux catalogue de Netflix (la première série portugaise, en fait !), laissez-moi vous dire pourquoi elle est bien plus intéressante qu’elle ne pourrait le sembler au premier abord.

    Tout commence avec une demande en mariage tout ce qu’il y a de plus romantique, dans un charmant petit restaurant, entre un beau jeune homme et une belle jeune femme. Sauf que celle-ci rejette la demande. Dans la scène suivante, elle profite de sa liberté en conduisant au crépuscule, et passe la nuit sur une plage. Au petit matin, elle est réveillée par de bruyants voisins qui se sont installés dans une tente juste à côté de la sienne. Mais les deux hommes qui sont arrivés dans la nuit sont tellement séduisants qu’au lieu de protester, elle esquisse un sourire excité, et reste avec eux.
    Le démarrage du premier épisode d’Até que a vida nos separe est trompeur : la rencontre entre Catarina, Guilherme et Bruno n’est absolument pas l’objet de la série. A partir de cette scène, les trois jeunes gens vont au contraire apparaître, fugacement, dans l’arrière-plan d’une autre intrigue.
    En réalité, Até que a vida nos separe s’intéresse donc à d’autres protagonistes, très différentes.

    Vanessa découvre qu’elle vient de commencer sa ménopause ; une visite chez son amie de toujours, une gynécologue, le lui confirme. La nouvelle lui tombe un peu dessus comme une tonne de briques, quand bien même il lui est impossible de nier que divers effets secondaires, comme les bouffées de chaleur dont elle souffre, sont bel et bien omniprésents dans sa vie. Mais bon, ça veut dire qu’il va y en avoir de plus en plus, comme la disparition de sa libido. Elle vieillit… c’est un changement que son corps lui impose et auquel il va falloir s’adapter, et on peut comprendre qu’il lui faille un moment pour accuser le coup. Et puis, ce n’est pas comme si sa vie était parfaite en-dehors de ça. Elle gère une société d’organisation de mariages qui ne fonctionne qu’à peu près. Elle pense aussi à ce qui est et à ce qui aurait pu être, d’autant que le mariage qu’elle prépare concerne le fils d’un ex, Vasco, un homme très riche. Heureusement, il y a au moins une chose à laquelle elle peut se fier, c’est l’excellente relation qu’elle entretient avec sa fille Rita, qui bosse sur l’organisation de mariages avec elle.
    De son côté, Daniel aussi prend de l’âge, mais pour lui les signes sont différents. Il le sent au fait que la vie de bohème qu’il a longtemps menée, en tant que photographe, touche ses limites. Sa maison, il la loue à ses riches parents, qui n’hésitent pas à augmenter son loyer ; ce genre de choses était éventuellement tenable dans sa jeunesse, mais dans la cinquantaine, ce n’est plus mignon du tout. La clope au bec, des fringues froissées et une casquette vissée sur le crâne à la fois par habitude et à la fois parce qu’il se dégarnit lentement, Daniel est frustré de n’être embauché que sur des événements mondains sans intérêt (et encore, uniquement parce que son vieux pote Vasco lui file des boulots), plutôt que de pouvoir vivre de la photographie d’art. Au moins, il a une bonne relation avec son fils Marcos, un étudiant en master de sociologie.

    Até que a vida nos separe (« jusqu’à ce que la vie nous sépare », qui d’ailleurs est aussi le titre de la série maintenant qu’elle est sur Netflix en France) découpe son épisode en trois chapitres, dont on ne perçoit pas nécessairement comment ils sont connectés narrativement. Mais thématiquement, c’est assez net : la série philosophe sur le temps qui passe, et avec lui, la façon dont les relations évoluent.
    A quoi ressemble l’amour, du point de vue de ces cinquantenaires ? Elles sont un peu blasées, aujourd’hui ; bien loin de l’enthousiasme des jeunes futures mariées qui se présentent dans les locaux de Vanessa, le cœur battant, l’âme débordant d’idéaux, pleines d’optimisme. Au fil de l’épisode, la série pousse ces héroïnes à s’interroger, mais aussi à interroger les autres ou simplement à capter des bribes de conversations entre inconnues, sur ce qu’est l’âge, ce qu’est la famille, ce qu’est l’amour, ce qu’est le mariage, ce qu’est le divorce. Ce qu’est la vie.
    Sur beaucoup de ces choses, Até que a vida nos separe est un peu blasée. Mais pas totalement. Pas fondamentalement. D’ailleurs, l’air de rien, l’épisode est truffé de petites scènes dans lesquelles les parents de Vanessa, qui à leur grand âge s’aiment comme au premier jour, sont la preuve que tout n’est pas foutu. Peut-être tout simplement qu’il n’y a pas de solution miracle. C’est à chacune de trouver la réponse à toutes ces interrogations, peu importe ce à quoi elle ressemble.

    Ces dernières années, j’ai eu l’occasion plusieurs fois d’attirer votre attention sur le lissage de la fiction internationale. Un lissage qui peut être simple à identifier, par exemple lorsqu’il concerne les formats (avec le recours au « standard » du format d’environ une heure pour les séries dramatiques, notamment, même pour les pays dont ce n’est historiquement pas dans la culture télévisuelle). Et aussi, parfois, un lissage plus subtil, presqu’indécelable sur les genres, les tons, les formes.
    Ce lissage est dû en grande partie au fait que pendant longtemps, une série était produite à un endroit (ou éventuellement co-produite entre deux ou trois pays), puis exportée ailleurs. En intention première, on avait donc le public local de cet endroit à cœur, et le reste venait en seconde intention, quand la série était exportée. Si la série était exportée… Aujourd’hui, de plus en plus, les diffuseurs sont internationaux. Quand une plateforme est présente dans 190 pays (sur une planète qui n’en compte officiellement que 195), elle n’a plus de public local. Elle a des niches d’audience à séduire (et des quotas à remplir, souvent imposés à la force du bras par certains territoires), certaines étant linguistiques ou régionales, mais l’enjeu est différent. Or de plus en plus de diffuseurs suivent ce modèle, ou tentent de le suivre en étendant leur implantation à toujours plus de pays. Et ces diffuseurs (qu’on parle de plateforme de streaming ou simplement de chaînes linéaires ouvrant des filiales), ils emploient des flying producers qui traversent la planète plusieurs fois par an pour s’assurer que certains « standards » sont appliqués, quel que soit le pays de production d’une série donnée.

    Cela ne signifie pas que tout se ressemble, loin de là. Toutefois, à certains égards, et comme je le disais, parfois de façon invisible, on y tend.
    En tant que spectatrices, qu’est-ce que ça signifie pour nous ? Eh bien par exemple qu’il devient assez rare qu’une série soit un peu difficile d’accès. Pas pour voir les épisodes, mais pour les comprendre. Il devient rare, chez ces diffuseurs, qu’on suive des narrations sortant de l’ordinaire, qu’on adopte un style moins mainstream, qu’on cultive, même, une forme d’opacité, qui fait qu’une série peut déplaire parce que sembler trop incongrue. Il devient rare qu’on laisse une série avoir l’air être brouillonne ou expérimentale ; un flying producer s’assure au besoin que tout le monde saisit exactement ce qu’est et fait une série, universellement.
    Vous savez où l’on trouve ce genre d’expérimentations, le plus souvent ? Chez les chaînes dont les ambitions ne sont pas internationales ! A l’origine, Até que a vida nos separe est une série de la chaîne publique portugaise RTP1, diffusée au printemps dernier ; Netflix n’en a fait l’acquisition qu’après-coup, mais n’a rien à voir avec sa production, comme pour beaucoup de séries nichées dans sa base de données. Eh bien ça se sent, et sans vouloir prétendre que toutes les séries des diffuseurs internationaux sont parfaitement formatées aujourd’hui (comme le prouvait encore récemment Foodie Love, à laquelle j’ai beaucoup pensé devant Até que a vida nos separe, il s’y produit encore des choses intéressantes), je ne suis pas surprise que ce soit à une chaîne comme celle-là qu’on doive une série un peu plus surprenante que la moyenne. C’est juste hautement ironique que désormais, ce qui ressemble le plus à une série indépendante soit une production d’une chaîne publique nationale, quoi.

    Sur le papier, je n’étais pas enthousiasmée par Até que a vida nos separe, je le confesse. Mais heureusement, j’ai pris le temps de voir par elle-même que ce qu’elle met en place, et même la façon dont elle le met en place, est unique. J’ai plein d’autres choses à reviewer, et plus encore à regarder entre deux reviews, mais après avoir fini ce premier épisode, je n’ai qu’une pensée : voir les suivants. En partie parce que j’ai hâte de voir la façon dont Até que a vida nos separe a prévu de me prouver que, même maintenant, je suis loin de l’avoir totalement cernée.


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  • Snowball

    6 février 2022 à 19:29 • Dorama Chick •

    Cette semaine, Disney+ va proposer la série sud-coréenne Seolganghwa (sous son titre international Snowdrop), près de deux mois après son lancement dans son pays d’origine. En théorie, Snowdrop a tout d’un succès assuré : les fictions sud-coréennes sont à la mode, la popculture sud-coréenne dans son ensemble est d’ailleurs à la mode, et l’héroïne principale de cette romance est interprétée par Jisoo, l’une des membres du groupe de Kpop BLACKPINK (l’un des groupes sud-coréens les plus connus à l’international). Alors qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?

    La review du jour, cependant, est moins un avis sur le premier épisode qu’un avertissement. Je vais essayer d’expliquer pourquoi la diffusion de Seolganghwa devrait nous laisser, nous public international, plus que circonspect.

    Beaucoup de choses, presque tout en fait, semblent pourtant très anodines dans le démarrage de Seolganghwa. La série se déroule en 1987, et 90% de l’intrigue du premier épisode est dédiée à nous raconter le quotidien d’Eun Yeong Ro, une étudiante qui réside au pensionnat attaché à l’université féminine Hosu. Elle vient d’une famille modeste, et ne peut suivre les cours que grâce à une bourse, qui est conditionnée en partie à son respect strict des règles du pensionnat. Celles-ci incluent un couvre-feu, par exemple ; on y considère en outre que toute une chambrée est responsable des erreurs de l’une de ses membres, ce qui crée des liens mais aussi, à l’occasion, des tensions. Yeong Ro partage sa chambre avec trois amies très différentes : Hye Ryeong, chanteuse de formation et adulée par la gente masculine ; Seol Hui, la bonne copine un peu suiveuse ; et Jeong Min, qui est très politisée et peu intéressée par les affaires de cœur.
    On va passer une bonne partie de l’exposition de Seolganghwa à la regarder essayer de vivre une jeunesse joyeuse malgré ces règles, qui ne sont pas terriblement étouffantes si ce n’est qu’à cet âge-là, toutes les règles sont étouffantes. Entre les interactions avec ses amies, son amitié avec Bun Ok (une employée du pensionnat qui a environ le même âge) et plus généralement son bon cœur avec toutes sortes de gens, et les premiers émois amoureux, la vie de Yeong Ro est plutôt calme, dans l’ensemble. On a le sentiment d’une jeunesse normale pour une jeune femme vivant dans un monde transitoire, entre l’adolescence et l’âge adulte, protégée du monde extérieur mais désireuse d’y entrer. Yeong Ro est, sans doute possible, une héroïne à laquelle il est implicitement demandé de s’identifier.
    Dans ce premier épisode, elle va faire la rencontre d’un autre étudiant qui revient d’un séjour dans une université allemande, Soo Ho. C’est un coup de foudre qui se produit pendant un blind date de groupe : la chambrée de Yeong Ro a été invitée par la chambrée de Soo Ho à aller prendre un verre. La série ne fait aucun mystère de l’électricité qui passe entre les deux personnages immédiatement, qui s’effleurent les mains dans les secondes suivant leur rencontre et depuis n’arrivent plus à se quitter des yeux.

    Tout cela est extrêmement innocent, me direz-vous.

    Un peu moins lorsqu’on comprend (avant de le voir confirmé explicitement vers la fin de l’épisode) que le gentil Soo Ho est soupçonné d’être un espion nord-coréen par les autorités sud-coréennes. Nous le savons parce que, dans une poignée de scènes, nous sont présentées des employées du renseignement anti-communiste, qui tentent désespérément de mettre la main sur cet espion venu d’Allemagne, et qui a déjà tué à plusieurs reprises.
    Et ce qui est encore moins innocent, c’est que deux scènes et demies nous parlent plus largement du climat politique de la Corée du Sud à ce moment-là, Seolganghwa démarrant au printemps 1987. L’épisode mentionne ainsi, en passant, toutes sortes de figures politiques, et montre même une manifestation pro-démocratie. Mais l’ambiance de 1987 ne saurait se résumer à cela : on verra aussi, brièvement, Jeong Min lire un bouquin sur le socialisme et le cacher par peur d’être prise sur le fait, ou une scène dans laquelle il est question d’arrestations d’étudiants plus ou moins arbitraires.

    D’ailleurs tout l’épisode est un peu à l’image de cette scène. Soo Ho et Yeong Ro viennent de passer un moment magique-mais-maladroit (elle s’est ridiculisée devant lui et elle est mortifiée, il a fait un geste chevaleresque parce qu’il l’a trouvée touchante), et la police militaire fait irruption dans leur dos. Soo Ho se fige, commençant à suer à grosses gouttes comme quelqu’un qui a des choses à se reprocher… Alors qu’ils consultent leurs fichiers, confirmant qu’ils cherchent à interpeler des étudiants pour motifs politiques, Yeong Ro décide dans le feu de l’action de mimer une scène de jalousie avec Soo Ho, histoire d’allumer un contre-feu. Jouant le jeu, Soo Ho la prend dans ses bras. La police militaire s’en va, et alors que Soo Ho la remercie implicitement, elle souffle : « Mon grand-frère a été arrêté à une manifestation, une fois. Alors… ».
    Mais cette scène ne dit rien ou si peu des arrestations, ni de leurs conséquences (on parle entre autres de torture). Elle ne dit même pas grand’chose de la suspicion qui commence à peser sur Soo Ho, d’ailleurs. Sa légère musique au piano, son filtre légèrement rosé, le fait qu’elle se passe dans la contre-allée d’une fleuriste, et bien-sûr la façon dont Yeong Ro est émue d’être dans les bras de cet inconnu qui lui plaît… c’est une scène romantique que Seolganghwa signe ici. Une scène romantique comme des centaines de romcoms en créent : un pur prétexte pour pousser un homme et une femme l’un dans les bras de l’autre. Littéralement. C’est juste que dans le cas de Seolganghwa, cette excuse est tirée du contexte historique dans lequel se déroule cette romance plutôt que quelqu’un qui trébuche sur un coin de trottoir.
    Tout cet épisode est à l’image de cette scène : la romance reste l’objectif central de la série. Et ce, quelle que soit la façon dont il lui faille traiter les réalités historiques dont elle s’inspire.

    Lorsque Seolganghwa a été lancée sur la chaîne câblée JTBC en décembre dernier, cela faisait quasiment un an qu’elle faisait parler d’elle. Et comment en serait-il autrement ?
    On parle d’une période de l’Histoire pendant laquelle un régime autoritaire a utilisé l’anticommunisme pour lutter contre les opposants politiques, accusant les manifestantes pro-démocratie (dont la plupart, comme c’est souvent le cas, étaient des étudiantes) d’être des espionnes envoyées par la Corée du Nord pour lancer une guerre civile. Et cette période est suffisamment récente pour que nombre de Coréennes d’aujourd’hui l’aient vécue ! Evidemment que cela allait émouvoir les gens.

    Les initiatives pour attirer l’attention sur la série se sont donc multipliées au fil des mois, en interpellant les autorités, d’abord, dans l’espoir que la diffusion par JTBC soit annulée. Puis, lorsque cela a échoué, pour protester devant les locaux de la chaîne câblée elle-même. Et enfin, pour attirer l’attention de Disney+ quant à la portée de cette série avant de la montrer au public international (plusieurs dizaines d’historiennes ont signé une lettre ouverte à cet effet). En outre, en parallèle, les écrans sud-coréens étaient au printemps dernier l’objet d’autres accusations de révisionnisme, dans le cadre de la diffusion de Joseon Gumasa (j’en touchais quelques mots au moment de son annulation).
    Parmi les problèmes cités, on peut mentionner le fait que l’héroïne ait initialement porté un nom ressemble au nom de l’épouse d’un des étudiants les plus tristement célèbres pour avoir été torturés et tués par le régime (le nom a depuis été changé en Yeong Ro, donc), le fait qu’un espion nord-coréen se fasse effectivement passer pour un étudiant (confirmant implicitement que les arrestations étaient motivées par autre chose que la volonté de saboter le mouvement protestataire), ou encore la mise en avant des agentes des renseignements dans la série (qui passent ici pour des héroïnes voulant sauver la nation, alors que dans la réalité leurs méthodes étaient dignes du KGB)… On parle bel et bien de révisionnisme ici.

    C’est donc à une série, a minima, « controversée » qu’on a affaire ici.
    Loin de moi l’idée de vouloir en détricoter le vrai du faux, et… c’est précisément la raison pour laquelle j’appelle votre attention sur le sujet.

    Le révisionnisme potentiel de Seolganghwa s’appuie ici sur une forme de propagande très subtile, offerte par trois facteurs concordants : les fictions sud-coréennes sont à la mode, la popculture sud-coréenne dans son ensemble est d’ailleurs à la mode, et l’héroïne principale de cette romance est interprétée par Jisoo, l’une des membres du groupe de Kpop BLACKPINK (l’un des groupes sud-coréens les plus connus à l’international). The perfect storm.

    Je consomme de la popculture sud-coréenne comme tant d’autres, donc il ne s’agit pas de jeter la pierre. Toutefois on doit à la vérité de reconnaître que tout ça, c’est le résultat d’années de dur labeur pour l’industrie du divertissement sud-coréenne, qui remonte à la hallyu (ou « vague coréenne »), dont les graines ont été plantées dans les années 90. En ce début de 21e siècle, on peut dire qu’elles ont porté leurs fruits.
    C’est, pour dire les choses clairement, du soft power. La hallyu n’est pas apparue par accident : c’est une volonté de politique culturelle (à l’origine pour contrer l’influence de la popculture japonaise en Corée du Sud ; les deux pays ayant, pour faire vite, une histoire compliquée). Si par bien des aspects cette hallyu est inoffensive, avec son cortège de chansons entêtantes, de stars filiformes et de séries accrocheuses, il nous faudrait en tant que consommatrices être capables de garder dans un coin de nos têtes que cette vague participe à une volonté de promouvoir la Corée du Sud (si vous en doutez, regardez par exemple les contorsions effectuées pour éviter ou repousser le service militaire des membres de BTS, ou les récompenses non-musicales reçues par ledit groupe).
    Et pour être claire tous les pays qui peuvent se permettre de financer une politique culturelle font ce genre de choses, à un degré ou à un autre. La France, par exemple, a une politique de soft power aussi, comme en témoigne le fait qu’elle s’accroche au concept de « francophonie » comme une moule à son rocher. Et quand on se réjouit que Dix Pour Cent gagne un International Emmy Award et/ou qu’elle soit adaptée en Inde (Call My Agent: Bollywood) ou en Turquie (Menajerimi Ara), qu’est-ce que vous croyez qu’on fait, dans le fond ? Donc il ne s’agit pas de dire : ouhlala, la méchante Corée du Sud.

    Or, si l’expérience d’Ojingeo Game nous a appris quelque chose pas plus tard qu’à l’automne dernier, c’est que l’engouement énorme pour les produits de la popculture sud-coréenne, qui semble s’intensifier depuis quelques années… s’accompagne d’une ignorance quasi-totale quant à la politique, la société et l’Histoire coréenne.
    C’est, en un sens, ce qui rendrait les efforts révisionnistes d’une série sud-coréenne plus dangereux encore que ceux d’une série étasunienne : nous avons une proximité culturelle (c’est « l’Occident »), nous avons certains événements historiques en commun (par exemple, le Débarquement), et pour beaucoup, nous avons une facilité linguistique (on apprend l’anglais à l’école, encore très rarement le coréen). Nous sommes, en tout cas en partie, imperméabilisée à une série étasunienne qui donnerait dans la plus pure propagande révisionniste, parce que nous avons quelques repères. Ce n’est pas une armure d’invincibilité, loin de là. Mais en tout cas ça aide à avoir un peu d’esprit critique.
    La fiction internationale pose un obstacle supplémentaire : nous avons tendance à la considérer, par défaut, comme inoffensive. Cela ne date pas de Seolganghwa, ni d’Ojingeo Game, ni de Parasite… repensez par exemple aux réactions amusées devant Gangnam Style il y a 10 ans (oui vous êtes vieille). Qui avait saisi la critique de la bourgeoisie de Séoul en regardant les centaines de milliers de reprises de la chorégraphie chevauchante de PSY ? Le chanteur sud-coréen multipliait les apparitions dans les médias occidentaux (y compris dans Saturday Night Live), invité par quelques unes des plus riches célébrités de la planète qui étaient incapables de saisir l’ironie… C’est particulièrement vrai pour la fiction asiatique, à laquelle le grand public a très peu été familiarisé. Il suffit de compter le nombre de séries asiatiques live-action diffusées par les chaînes linéaires pour s’en convaincre. Bah oui, les Asiatiques, c’est bien connu, sont « bizarres« . Et d’ailleurs pendant longtemps, quand on a pu voir des séries asiatiques en France, bah elles étaient « bizarres » ; entre ça et les images d’émissions absurdes dans les best-ofs de fin d’année, joli cercle vicieux. Bref, il y a des pays qu’on a été habituées à prendre moins au sérieux que d’autres ; une habitude imprégnée de racisme qu’il faut déconstruire, si on veut maintenant se mettre à consommer cette popculture.

    Aujourd’hui, avec l’arrivée de Seolganghwa en France, vous et moi n’avons même pas les outils nous permettant d’avoir une compréhension des enjeux. Nous ne sommes pas en position de reconnaître les indices potentiels de la réécriture d’une Histoire dont nous ignorons tout, rien ne nous y a préparées ; alors en débattre, encore moins. Le mieux que nous puissions faire, c’est écouter. Et consommer prudemment.
    Peut-être qu’à l’heure où il y a plus de séries de la planète que jamais sur nos écrans, il faut nous interroger là-dessus. Interroger ce que nous regardons. Interroger nos apprentissages, nos repères, et nos protections. Interroger ce que nous choisissons de regarder (et vraiment faire ce choix conscient), et pourquoi. Il est difficile de croire que la production de Seolganghwa ne savait pas qu’embaucher Jisoo dans le rôle principal allait attirer l’attention sur la série, étant donné qu’elle est l’une des idols sud-coréennes les plus connues dans le monde. Il faut au moins interroger cela.


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  • What happens in Vegas

    5 février 2022 à 22:06 • Telephage-o-thèque •

    Il existe pas mal de séries étasuniennes ayant pour décor la ville de Las Vegas. Pas très étonnant, c’est le genre de ville dont l’existence repose presque totalement sur sa réputation en tant que Sin City, et une réputation comme celle-là, la popculture l’entretient autant qu’elle s’en repaît. Tout est excitant et sulfureux à propos de Las Vegas ! Et du coup on y va pour des choses excitantes et sulfureuses, et ainsi de suite.
    Plusieurs de ces séries portent même le nom de la ville dans leur titre, sous diverses formes, et Vega$ est de celles-là. Son pilote est, vous l’aurez compris, ma review du jour.

    Et au passage, c’est un vrai pilote ! Je sais que j’utilise indifféremment le même tag pour les pilotes et les premiers épisodes, mais là, promis, c’est un pilote : un téléfilm de 73 minutes diffusé au printemps 1978 (la première saison étant lancée à l’automne suivant), dans lequel un détective privé du nom de Dan Tanna travaille sur plusieurs affaires en même temps.
    Sur le papier, je pourrais m’arrêter là. Vega$ n’est pas une série très compliquée, elle repose sur une formule assez classique, en particulier quand on connaît l’omniprésence des séries procédurales dans les grilles américaines des années 70, et en particulier vu son genre télévisuel assez codifié.

    …Mais comme je me suis bien amusée devant cet épisode, je vais vous en dire un peu plus !

    Dan Tanna correspond en de nombreux points à l’archétype du détective privé : c’est un homme déterminé, compétent, doté d’un solide sens de la répartie, et évidemment il a du succès avec les femmes. Où sont les détectives privés gays ? Bon, pas dans les séries des années 70, j’imagine, mais un reboot de Vega$ avec un homme gay fan de Liberace, ça serait extraordinaire. On en apprend assez peu sur son histoire, hors le fait que c’est un vétéran qui a fait le Vietnam, et qui a d’ailleurs gardé contact avec des membres de son unité qui apparaîtront au cours de l’épisode (« the place is bad, but the friends were good »). Mais la série établit que c’est quelqu’un qui a des principes, en tout cas : il refuse les affaires de divorce, par exemple ; il déclare aussi à la police tous les dommages matériels qu’il cause, et paie les dégâts (il a une ardoise au poste de police, du coup). Dans ce pilote, Tanna est contacté par les parents texans d’une jeune femme de 18 ans qui serait en fugue à Las Vegas, mais découvre rapidement que les choses ne sont pas si simples, et finit par rembourser ses clients afin de protéger la jeune femme. Il y a donc toutes sortes d’indices démontrant que Tanna est profondément moral, quand bien même ça ne l’empêche pas de tremper dans des milieux un peu moins recommandables que la moyenne. Mais bon, hein, c’est Sin City. Si on enlève les milieux peu recommandables, que reste-t-il ?

    Le pilote de Vega$ suit donc cette affaire, qui a tous les attributs d’une intrigue de détective privé classique, et en parallèle, Tanna continue d’accepter d’autres jobs, qui servent d’intrigue secondaire. Celle-ci fait plus « couleur locale » : cette histoire ne pourrait se produire nulle part ailleurs, hors peut-être Atlantic City. Ainsi, il est chargé par un casino de surveiller un arnaqueur notoire, qui semble avoir trouvé une combine pour systématiquement décrocher le jackpot aux machines… sauf que personne ne comprend comment. Du coup, il n’y a aucun motif pour l’arrêter ! Et comme normalement c’est toujours la maison qui gagne, Tanna doit essayer de découvrir le fonctionnement du stratagème.

    Dan Tanna est sans nul doute un personnage central solide ; Robert Urich l’interprète avec une malice évidente, mais sans jamais négliger de le rendre humain, voire vulnérable. En fait j’ai même été surprise de le voir glousser comme un adolescent après avoir passé une nuit torride avec une belle blonde, comme s’il ne parvenait pas à croire que cette vie soit la sienne. C’est à ce genre de petits détails (et quelques autres) qu’on se surprend à sourire avec affection devant certaines de ses réactions. En un sens, Tanna est la personnification du terme « cool » (un terme certes parfois galvaudé), avec son logement-garage, ses gadgets incroyables et sa décapotable colorée, mais il est aussi un peu plus que ça. Il y a une forme de dualité qui s’exprime ici à travers le personnage, mais qui en fait est emblématique de tout le pilote.

    C’est justement ça qui m’a fascinée : le panachage omniprésent dans ce pilote. Vega$ se nourrit à deux mamelles, avec d’une part, le « folklore » moderne de Las Vegas, qui sied si bien aux années 70 ; et d’autre part, un héritage très net des films noirs, notamment dans le déroulé de certaines scènes, ou la fonction de détective solitaire elle-même.
    J’imagine qu’à l’époque, les exécutives d’ABC se sont dit : « ah, bonne idée, une série moderne qui reprend les codes de vieux films en noir et blanc, ça va faire un super contraste ». Evidemment, aujourd’hui, le rendu est différent : pour nous, il y a moins de contraste entre le passé et le passé (quand bien même ce sont, ça va de soit, deux époques différentes). Certaines choses semblent kitsch, mais de façon diffuse ; d’autres ont perdu leur originalité parce que, ma foi, plusieurs décennies de fiction policière procédurale nous contemplent.

    Tout en m’amusant des tours et détours des intrigues, ou de la façon dont Vega$ essaie de se distinguer légèrement d’autres séries similaires (Tanna a par exemple DEUX assistantes qui se relaient !), j’ai eu une pensée émue sur ce que cela dit de la façon dont les séries vieillissent. Elles sont toutes vouées à le faire, bien-sûr… même si certaines s’y attèlent plus vite que d’autres. Qui sait ce que les spectatrices de demain verront dans les séries qui nous semblent à la pointe de la modernité aujourd’hui ?
    C’est sûrement encore plus vrai pour les séries de la trempe de Vega$ : des séries qui ne sont pas des bijoux, mais qui essaient d’exister malgré tout, par elles-mêmes, avec leur spécificités, leurs influences, leur idée de renversement d’un cliché… qui dans quelques décennies, seront souvent également devenues, à leur tour, des clichés aussi. Peut-être que certaines séries parmi les plus innovantes ne vieillissent pas ou faiblement, mais le gros du peloton, et à plus forte raison à l’ère de la Peak TV et des milliers de sorties hebdomadaires (chiffre ressenti…) des plateformes de streaming, beaucoup de séries ne sont pas destinées à bien vieillir. Ma foi, très souvent, elles ne sont pas conçues pour vieillir du tout, vu que la semaine prochaine une trentaine d’autres sortiront à leur tour…

    Pourtant, il y a un charme indéniable qui se dégage de ce pilote de Vega$. Quelque chose d’à la fois cynique et sincère, que j’ai un peu de mal à m’expliquer. J’espère que certaines des séries d’aujourd’hui arriveront à dégager quelque chose comme cela…
    De Vega$, pendant très longtemps, je ne connaissais que le générique (qui figurait sur une vieille compilation, que j’avais achetée quelque part au début des années 2000), je suis tombée par hasard sur ce pilote cette semaine, et me voilà soudain à me sentir très nostalgique, voire mélancolique ! Ça n’a pas de sens, mais bon, si tout devait avoir du sens…


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  • Adieu, monde cruel

    4 février 2022 à 21:05 • Review vers le futur •

    Alors ça… J’en ai vu des délires écrits sous drogue dures, mais j’avoue que des séries comme Búnker, ça n’arrive quand même pas tous les jours ! Lancée il y a quelques jours par HBO Max, cette comédie mexicaine promet de l’originalité trash, je ne vois pas d’autre terme.
    Le premier épisode, en tout cas, est un peu déstabilisant, car il met en place un univers déjanté, peuplé par une large palette de personnages ne connaissant pas la définition du mot « subtil ». Et le pire, c’est que passée la première réaction (qu’est-ce que le fuck ?!), ça fonctionne plutôt bien.

    Ce premier épisode nous présente à la base trois mondes très distincts, dont on ne comprend pas tout de suite comment ils sont voués à entrer en collision. Mais bien-sûr, ils le sont !

    Le premier est le monde de Vladimiro, un homme dans la cinquantaine qui habite un bunker atomique sous sa maison. Car, oui, il ne remonte plus à la surface que pour le strict minimum, préférant le confort et surtout la tranquillité de son abri nucléaire. Right there with you, Vlad. L’endroit a vraisemblablement été construit dans les années 60 ou peut-être 70, mais il y a toust les équipements dont on peut rêver et bien plus, d’un immense jacuzzi à une cuisine équipée, en passant par une bibliothèque immense. Et, avantage non-négligeable : son épouse Amparo ne s’y aventure pas, et du coup, c’est ça, pour Vladimir, la paix absolue. Il attend la fin du monde pépère.
    Le deuxième est le monde de Napoleón, le riche propriétaire d’un parc d’attraction aquatique, Aquamundo. C’est une enflure patentée, un connard imbu de lui-même et cynique, qui ne semble pas vraiment tourmenté par l’idée que l’un de ses dauphins a arraché le bras d’un petit garçon, et que des ennuis se profilent sur un plan aussi bien juridique que d’image publique. Il ne s’intéresse pas non plus au sort de son propre fils. Par contre, il est bien plus préoccupé par un accord peu légal qu’il a passé avec Oleg, un terroriste géorgien qui lui a passé une commande un peu bizarre. Problème : Napoleón n’arrive pas à l’honorer, et Oleg n’est pas du genre patient !
    Le troisième est celui de Maya, une criminelle qui est en train de préparer un gros coup… sauf que ses trois hommes de main sont des branquignols. A commencer par Casper, le fils de Vladimir, qui semble plus attiré par la perspective de jouer les fées du logis que conduire des opérations illégales.

    Chacun de ces mondes nous est présenté avec un excellent sens du rythme et des petites touches absurdes (comme Casper et ses bougies d’aromathérapie, les installations du bunker de Vladimir, ou les costumes dégueulasses du parc de Napoleón)… Mais il y a aussi, à l’occasion, quelque chose de plus extrême. Il suffit de voir Oleg converser posément au téléphone tout en sciant un corps humain (encore habité), ou d’assister, oui, assister, au lavement du colon de Napoleón, pour s’en convaincre. Par certains lointains aspects, Búnker évoque peut-être un peu une série comme Crimi Clowns (dont d’ailleurs je m’aperçois que je n’ai jamais fait de review en propre, il faudra songer à y remédier), mais honnêtement j’ai du mal à trouver d’autres références fiables pour dresser des comparaisons.
    En tout cas, Búnker ne connaît pas la demi-mesure, et bien maligne celle qui saura deviner où l’aventure se dirige, une fois l’explication donnée à la convergence de tous ces personnages. Quel que soit la destination de l’intrigue, en tout cas, il ne fait aucun doute que Búnker va faire un plaisir d’y aller en écumant tous les penchants les plus ridicules et/ou sordides de ses protagonistes, et honnêtement, moi, je suis partante.


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  • C’est pour ton bien

    31 janvier 2022 à 22:07 • Review vers le futur •

    Comme je le laissais entendre dans ma rétrospective de 2021, l’une de mes bonnes résolutions cette année est de dénicher plus de séries africaines. Sur les bons conseils de Najat, me voilà donc à me pencher sur Marodi, une société de production sénégalaise qui vend ses séries à des chaînes mais les propose aussi sur Youtube.
    J’avoue qu’à part Maîtresse d’un homme marié, je n’avais jamais vraiment fait attention à leurs séries. Or, la semaine dernière Marodi a lancé Emprises (à raison de deux épisodes par semaine), une nouvelle série qui me donne donc l’occasion parfaite de mettre au jus.

    Rama est la matriarche d’une famille aisée, qu’elle a entièrement portée sur son dos pendant des années. Aujourd’hui ses enfants ont grandi et commencent à avoir juste un peu moins besoin d’elle, mais elle est toujours présente dans leurs vies.
    Pape Demba a réussi dans les affaires ; pendant ce premier épisode, il est même promu à un poste d’importance au sein de sa société. C’est un homme marié, heureux en amour ; il faut dire que son épouse Diary est parfaite en tous points. Sérieusement, j’ai dû mettre l’épisode en pause.
    Ouly a fait un très beau mariage : elle a réussi à mettre le grappin sur Mansour, un homme riche, dont elle est devenue la quatrième épouse il y a seulement six mois. La lune de miel est loin d’être terminée, au point de rendre jalouses les autres femmes de Mansour.
    Quant à la plus jeune, Marie Thérèse, elle est encore étudiante, ce qui devrait la promettre à un brillant avenir également. Hélas, elle est celle qui a les rapports les plus tendus avec Rama, n’ayant jamais totalement digéré l’absence de son père.

    Car en effet, il y a un peu anguille sous roche : au tout début de l’épisode, Rama nous a été montrée dans une position compromettante. Emprises semble suggérer qu’elle a tué le père de ses enfants, mais ne le confirme pas dans ce premier épisode, pas plus que les circonstances, qui semblent indiquer de la légitime défense. De toute façon tout le monde (sauf Marie Thérèse) se comporte comme si le père n’avait jamais existé. D’ailleurs la série démarre le jour de la fête des mères, qui est une nouvelle occasion de porter aux nues (et couvrir de cadeaux) la matriarche, dont on ne cessera de vanter le courage et l’abnégation au passage.
    Emprises ne veut, toutefois, pas seulement jouer sur cette ambivalence. Plus l’épisode progresse, plus il devient clair que la série veut montrer la main-mise de Rama sur la vie de sa progéniture. C’est, après tout, ce que suggère le matériel promotionnel (simple mais particulièrement réussi) de la série.

    Sous ses airs de primetime soap, Emprises s’intéresse donc au rôle de cette mère. Une mère que ses enfants aime, et probablement vice-versa ; en tout cas, comme l’indique à plusieurs reprises cet épisode d’introduction, elle prend son rôle au sérieux. Ce n’est pas exactement une mauvaise mère, mais c’est, de toute évidence, une mère imposante, voire envahissante. On la verra conseiller Ouly sur la façon de mener son mariage, et sa façon de la pousser à faire un enfant dés que possible n’est pas que l’expression d’une femme qui veut des petits-enfants : c’est une femme calculatrice, prête à tout pour obtenir ce qu’elle considère être le succès… à travers ses enfants. Potentiellement, ça fait d’elle une femme dangereuse.
    Dans cette introduction, certaines intrigues secondaires m’ont totalement indifférée (mais si vous avez aimé Big Love, il y a de quoi vous intéresser). Mais certains indices laissent penser que les fruits ne sont pas tombés loin de l’arbre, et que la génération élevée par Rama a hérité d’elle quelques habitudes. Ouly, en particulier, semble prête à tout pour obtenir l’exclusivité des affections de son mari. Et j’espère que Diary s’achètera une bonne paire de cisailles de jardinage pour ce que Pape Demba s’apprête à faire.
    Si ce genre d’intrigues soapesques vous intéresse, je ne saurais que trop vous recommander de jeter un oeil à Emprises. Personnellement ce n’est que modérément ma came, mais je reconnais que l’angle choisi, et ce personnage de mère ambigu, ont plus que du mérite.


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  • Les bonnes questions

    30 janvier 2022 à 19:14 • Review vers le futur •

    Une jeune femme se réveille dans une chambre d’hôtel. Elle n’est clairement pas dans son état normal, et il lui faut une longue minute avant de réaliser qu’à côté d’elle, dans le lit, se trouve un cadavre ensanglanté.
    Non, ce n’est pas le point de départ de The Flight Attendant, mais celui de Horoub, une mini-série libanaise lancée un peu plus tôt ce mois-ci, et qui, à partir de ce même sujet, va faire quelque chose de très différent.

    Trigger warning : suicide.

    Parce qu’en-dehors de cette scène qui ouvre la série, et qui lance une intrigue de thriller portant sur l’étrangeté de ce décès, Horoub est en réalité beaucoup plus intéressée par ses influences mélodramatiques.

    L’existence de Mira n’est pas désagréable, mais elle est assez quelconque. Elle a épousé un homme qui l’aime, et qui a du succès en affaires ; elle vit dans une belle maison ; elle a une meilleur amie avec laquelle elle parle de tout, même une employée pour s’occuper de sa maison…
    Quand commence la série, son époux Jassim et elle fêtent leur anniversaire de mariage. Jassim est peut-être un homme très occupé, mais ce jour-là il a pris le temps de mettre en scène un réveil tout doux pour sa dulcinée, a prévu plusieurs cadeaux, et n’en finit pas de couvrir Mira de compliments. A voir tout cela, Mira semble heureuse, n’est-ce pas ? Ma foi… pas exactement. Elle n’est pas malheureuse, c’est certain, mais il plane dans son attitude une forme de lassitude, ou au moins d’ennui. Fort heureusement Jassim ne lui laisse pas un moment pour penser à quoi que ce soit, et tout au long de la journée, il va continuer de la surprendre. L’apogée de la célébration est atteinte lorsqu’il lui annonce qu’il a prévu des vacances en amoureuses à Beyrouth, la ville natale de Mira qu’elle n’a apparemment pas vue depuis longtemps. J’ai cru comprendre que Mira et Jassim vivaient au Koweït mais comme ce n’est pas explicité dans les sous-titres et que mes maigres sources se contredisent, ne me prenez pas au mot.

    Pourtant, une fois arrivée à Beyrouth, Mira a beau ressentir beaucoup de nostalgie pour la ville, elle ne semble pas plus heureuse. Il y a perpétuellement un nuage gris dans ses yeux, et Jassim, qui le sent sans trop la pousser à ce sujet (elle lui donne des réponses évasives de toute façon), se contente d’essayer de lui remonter le moral. Le soir-même, dans le fabuleux hôtel de luxe où elles résident pendant ces vacances, Mira et Jassim doivent assister à un dîner de gala luxueux, qui leur servira de fête d’anniversaire de mariage.
    Deux imprévus majeurs apparaissent pendant cette soirée : d’abord, la présence du père de Mira, qui n’était absolument pas invité mais a quand même trouvé le moyen de venir avec sa nouvelle épouse, la jeune Samar ; et surtout… la présence de son premier amour, Essam, un chanteur embauché pour la soirée. Ces deux présences sont la source de troubles émotionnels pour Mira, mais, ça va de soi, pour des raisons différentes. Concernant Essam, le problème est qu’elle s’aperçoit de sa présence au moment où celui-ci chante un titre qu’il a écrit et qui porte le nom de… « Mira » ; combiné à la nostalgie de Beyrouth, évidemment, cela ne peut qu’émouvoir notre héroïne. Mais pour son père, les choses sont plus compliquées, Mira étant en froid avec lui et n’ayant pas non plus de bonnes relations avec Samar.

    Horoub n’a pas oublié, en égrenant ces événements, son histoire de mort dans une chambre d’hôtel, et on va y revenir avant la fin du premier épisode, ne vous en faites pas. Mais passer par toute cette exposition a de la valeur, et c’est une troisième articulation de cet épisode introductif qui nous le confirme.
    A plusieurs reprises, intercalées entre les différentes scènes que je viens d’évoquer, Horoub insère de brèves séquences dans laquelle Mira est dans une forêt, terrifiée, essayant visiblement de se cacher. En voix-off, on l’entend faire des confessions (on comprendra progressivement qu’elle enregistre des messages sur son portable, qui ne semble pas capter). Et ces confessions nous confirment son mal-être : bien qu’entourée (de son mari Jassim, de sa meilleure amie Fadia…) et bien que confortable (sa grande maison, ses multiples cadeaux hors de prix…), Mira se sent seule ; isolée, même. Elle a l’impression que tout cela est vide, que ce n’est que du paraître, que son existence entière est vidée de toute substance. Et que maintenant qu’elle est dans la forêt (on ne sait pas exactement pourquoi, mais vu l’histoire de la chambre d’hôtel, on devine), elle réalise que tout cela ne lui est d’aucune aide quand elle en a le plus besoin.

    La réalisation élégante mais en mille-feuilles de ce premier épisode fait vraiment plaisir à voir. Horoub est une série qui arrive à mettre en scène aussi bien la banalité d’un quotidien pas désagréable, mais sans intérêt, que le tourbillon de la découverte d’un cadavre, ou encore la contemplation anxieuse de la forêt libanaise (le titre anglophone de la série, après tout, est Escape). Sans en faire trop dire explicitement à son héroïne (même dans ses quelques monologues, on n’y efface pas les non-dits), la série parvient en outre à faire passer des nuances très subtiles sur son état d’esprit. L’omniprésence des portables et des réseaux sociaux joue également son rôle dans le discours que tient la série sur les rapports humains, et leur friabilité.
    C’est vraiment de la belle ouvrage, et cela sert pleinement l’angle dramatique. Ce premier épisode n’a pas envie de mettre en place du suspense pour le suspense. Il ne veut pas questionner, disons, la santé mentale de sa protagoniste (comme le fait The Flight Attendant) ou nous pousser à nous lancer dans une enquête policière (quand bien même deux personnages de flics apparaissent brièvement dans cette introduction). Non : tout tourne autour de Mira, son quotidien, ses émotions, et la fracture entre les deux.

    Cela dit… pour être honnête, Horoub avait gagné mon cœur bien avant tout cela. Car la vérité, c’est que le premier épisode s’ouvre sur une scène qui se déroule une vingtaine d’années avant tout cela.
    Nous y découvrons une femme qui, dans sa salle-de-bains, avale une poignée de cachets et s’effondre, inanimée. Une petite fille essaie de la réveiller ; en vain. N’ayant pas conscience de ce qui est en train de se produire, l’enfant commence à maquiller sa mère, puis s’allonge et s’endort à ses côtés. Dans le plan suivant, dans sa plus belle robe, Mira s’éveille à côté d’un autre cadavre.
    L’extrême tragédie de ces premières minutes m’a achevée. En les voyant, j’ai su que Horoub n’allait pas faire une priorité du « comment » ou même du « qui ». C’est la lettre d’intention de la série, et même s’il est inévitable, à terme, de se lancer dans une forme d’enquête (car il est assez clair que Mira va être accusée de quelque chose ici, d’où la fuite en forêt sûrement), devant ses images que sais que Horoub n’a aucune intention de faire du mystère son moteur. C’est, très souvent, ce qui fait toute la différence entre un thriller que je veux voir et un que je vais regarder, au mieux, d’un oeil distrait. Qui a tué la victime, comment et pourquoi ? Je ne suis pas intéressée par ces questions, ce sont celles que pose la police, très rarement les autres personnages. Horoub m’a promis d’entrée de jeu que les réponses qu’elle apporterait iraient beaucoup plus loin. Peut-être même qu’elles répondront, au moins temporairement, à mes propres questions, qui sait ?
    Autant vous dire que dans les jours qui viennent, je vais m’assurer de me procurer les épisodes suivants.


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  • Dead on arrival

    29 janvier 2022 à 22:25 • Dorama Chick •

    Ce n’est pas souvent que je regarde le premier épisode d’une série en sachant pertinemment que je n’en regarderai jamais d’autres… tout en trouvant cet épisode plus que solide.
    Tel est pourtant le cas de Jigeum Uri Hakgyoneun, l’une des séries Netflix de la semaine, proposée à l’international sous le titre All of Us Are Dead. Par de nombreux aspects, elle reprend de nombreux thèmes déjà vus (et parfois, revus) dans d’autres séries traitant d’une invasion de zombie. C’est normal, après tout, le genre est très codifié. Toutefois, elle apporte aussi d’autres ingrédients qui lui sont propres.

    Trigger warning : mention d’une tentative de suicide, aggression sexuelle, harcèlement et violences scolaires.

    Et bien-sûr, zombies.

    Sur le papier, quand on a vu une invasion de zombie, on les a toutes vues, mais Jigeum Uri Hakgyoneun sort très tôt de l’ordinaire en nous délivrant dés ce premier épisode, au moins en partie, un point d’origine à l’épidémie.
    Dans la plupart des fictions, on ne s’y intéresse qu’en second lieu, voire pas du tout : le zombie EST. Le premier zombie apparaît quelque part, mord quelqu’un, et dés lors, y apporte le chaos. Son existence n’a pas d’explication, ça ajoute d’ailleurs à l’horreur. Tout est anéanti… et ça n’a même pas de sens. Le zombie est d’une brutalité absurde, d’autant plus absurde qu’il ne veut rien, puisque par définition il ne pense pas. Il est simplement mû par un instinct destructeur, et c’est la seule explication que l’on a. Et, très franchement, la seule dont on ait besoin pour survivre…! C’est en général plus tard, bien plus tard, alors que l’épidémie fait rage ou même a atteint un plateau, qu’on s’inquiète de son origine (qu’on trouve parfois, mais ça reste rare). Toutefois une invasion de zombies a rarement vocation à trouver une résolution, ne serait-ce qu’à cause de l’échelle : les zombies se reproduisent exponentiellement, et n’ont besoin que d’une morsure pour le faire (l’ironie tragique étant que le zombie est affamé de vivant, mais n’engendre que plus de mort… ou, disons, semi-mort). Bonne chance pour guérir un mal comme celui-là.
    C’est donc frappant que Jigeum Uri Hakgyoneun démarre en nous indiquant avec exactitude tout ce qui est très souvent un point aveugle de ce genre de fiction. Nous savons dés ce premier épisode qui est le premier zombie : une souris de laboratoire, gardée dans une cage cachée à l’arrière d’une salle de classe d’un lycée. Alors, certes, nous ignorons comment cette souris s’est retrouvée dans cet état, mais cela nous donne le « zombie zéro » de notre invasion. Et à partir de là…
    Autre point intéressant : le professeur de sciences du lycée, Lee Byeong Chan, est déjà au courant du danger que représente la souris. Il tente autant que possible de l’utiliser pour comprendre le virus dont elle est atteinte, et y trouver un remède, avant même qu’il n’y ait réellement un danger public (seul son fils est atteint… pour autant que l’on sache). Cette dynamique est assez inédite également. Même si, bon, vu les événements, je ne compterais pas trop sur lui dans l’immédiat…

    Il y a d’autres choses remarquables dans ce premier épisode, et elles tiennent bien-sûr au mélange de genres de Jigeum Uri Hakgyoneun : il ne s’agit pas que d’une série de zombies, mais également un teen drama se déroulant dans un lycée. D’ailleurs ce premier épisode s’aventure au moins autant dans les méandres du quotidien adolescent que dans l’origin story de l’invasion.
    Prenant le temps de détailler les dynamiques entre les personnages, Jigeum Uri Hakgyoneun met un point d’honneur à raconter une violence qui prédate largement l’apparition du premier zombie affamé. En fait, c’est très intéressant de voir à quel point l’épisode s’arrête longuement sur le côté déshumanisé de certains personnages (les harceleurs, notamment), ou combien ses scènes de foule se concentrent systématiquement non pas sur des hordes de zombies, mais des hordes d’ados. C’est frappant à plusieurs reprises, mais la moins spoilante et la plus significative est la séquence suivante :

    Ce ne serait pas la première fois qu’une série établirait un parallèle entre des créatures sanglantes imaginaires et les écueils de l’adolescence. Après tout, c’est la principale raison pour laquelle Buffy est si célèbre (bon, peut-être la deuxième maintenant…). Mais à chaque génération, il y a une série. Je ne vois aucune raison pour Jigeum Uri Hakgyoneun de ne pas être celle-là.
    Dans Jigeum Uri Hakgyoneun, on trouve en outre des sujets fétiches de la fiction sud-coréenne, comme l’importance de la classe sociale ou la culture de l’étouffement, dans laquelle le problème est moins grave que la découverte publique du problème. Pour l’instant ces thématiques sont secondaires, et peuvent probablement le rester d’ailleurs, mais il faut reconnaître qu’il s’agit là de questions qui non seulement sont rares dans des histoires de zombie, mais apportent aussi au genre une approche nouvelle. Comment voulez-vous étouffer une invasion zombie si vous refusez de la comprendre et la traiter avec le sérieux qu’elle mérite ? Il faut aussi, évidemment, y voir une réflexion sur le monde dans son ensemble : quels espoirs fonder dans une société dont ses participantes, dés leur plus jeune âge, suivent sans réfléchir la masse absurde de leurs paires et/ou agissent avec elles de façon violente ?
    C’est le genre d’interrogation qui semble se profiler, au vu de cet épisode introductif.

    C’est donc du solide. Hélas… hélas mon estomac l’est moins (surtout que ce soir, c’est soupe à la tomate, je vous raconte pas à quel point j’ai un timing de merde). Car oui, pour finir, Jigeum Uri Hakgyoneun est assez sordide et gore, même si je reconnais qu’elle se débrouille avec une belle énergie pour ne pas abattre toutes ses cartes immédiatement, faisant lentement monter la pression. Mais toutes les qualités et précautions du monde ne m’empêcheront jamais d’être une froussarde, et je dresse donc un drapeau blanc. Reste que si j’avais eu plus de courage, j’aurais très certainement passé mon weekend devant.


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  • Voyage en Italie

    28 janvier 2022 à 21:30 • Review vers le futur •

    On a toutes des défauts, et l’un des miens est de prétendre être curieuse. Un jour comme aujourd’hui, je réalise à quel point c’est faux. La réalité, c’est que plus je regarde de séries et plus mes goûts semblent se restreindre. Il y a encore quelques années ça ne m’aurait pas dérangée de regarder le premier épisode de la série Hotel Portofino ; et quelques années avant cela, peut-être même qu’elle m’aurait plu. Mais voilà : me mettre devant cet épisode a été un véritable défi aujourd’hui. Ou plutôt, rester devant.

    Hotel Portofino répond au besoin de pas mal de spectatrices britanniques en ce mois de janvier gris, froid, et, si j’en juge par le thème récurrent de ma timeline sur Twitter, beaucoup trop long : c’est une série ensoleillée qui transporte ailleurs. Bon, certes. Mais au-delà de ça…

    Pour résumer, Hotel Portofino se déroule à la fin des années 20 en Italie, dans un hôtel (je vous laisse deviner son nom) tenu par une famille britannique, les Ainsworth, et réservée à une clientèle anglophone de la haute société.
    L’endroit a ouvert il y a quelques mois seulement, et semble être surtout le projet de Bella Ainsworth, qui prend très au sérieux son rôle de manager au quotidien, faisant tourner l’établissement avec quelques employées. Son mariage avec Cecil Ainsworth semble être essentiellement une affaire de raison, et d’ailleurs lui-même ne s’intéresse vraiment ni à elle, ni à l’hôtel, dont il s’absente régulièrement. Leur fille (Alice, je crois ?) vit avec sa propre fille sur place, et semble assister sa mère ; une nourrice sera embauchée en cours d’épisode pour l’aider, mais on passe peu de temps sur ce personnage. La série est en revanche très intéressée par leur fils Lucian. Le jeune homme est revenu des tranchées avec des blessures physiques mais surtout psychologiques, dont il ne se remet pas. Evidemment à l’époque il n’est pas question de diagnostiquer un PTSD, mais clairement il a du mal à remonter la pente, se réfugiant dans des litres d’alcool et des mœurs dissolues ; quand la série démarre, l’un de ses plus proches amis Anish Sengupta, également vétéran, lui rend visite.
    L’hôtel accueille quelques clientes : la snob et désagréable Lady Latchmere, accompagnée de la jeune Melissa ; Jack Turner, qui (scandale !) est venu passer son séjour avec une jeune femme racisée, Claudine ; le comte Carlo Albani et son fils Roberto (ils sont anglophones alors ils ont le droit de rester). Dans cet épisode, arrivent également Julia Drummond-Ward et sa fille Rose.

    Par sa mise en place mais aussi ses choix esthétiques, Hotel Portofino évoque des séries comme The Durrells ou Indian Summers : beaucoup d’escapisme et un peu d’Histoire. Vraiment juste un peu. Cela se caractérise par l’apparition d’un personnage italien, Danioni, encore mineur pour le moment mais dont la fin d’épisode indique qu’il va prendre de l’importance, entre autres parce qu’il milite au parti fasciste. Mais globalement, il ne faut pas attendre grand’chose de la série dans le domaine historique, hors cette problématique et les flashbacks de la Première guerre mondiale dont souffre Lucian : dans des séries comme Hotel Portofino, l’Histoire est tout autant source d’exotisme que la destination.
    Si on lui retirait le côté pittoresque de l’Italie, peu de ses intrigues seraient pour le moment changées. Une grande partie de l’épisode est ainsi consacrée à parler du mariage que les Ainsworth sont en train d’arranger avec les Drummond-Ward, pour unir Rose et Julian. L’idée n’enchante ni l’une ni l’autre. Par contre, Cecil est particulièrement investi dans cet arrangement, qui semble porteur aussi bien financièrement (et les finances du couple en ont bien besoin) qu’à d’autres égards, puisque Julia est… une ancienne conquête. Le monde est petit, surtout quand on est un aristocrate. Très occupée par son cher hôtel, et plus encore par ses propres affaires de cœur (elle est éprise d’un autre), Bella ne commence à ne s’apercevoir qu’il y a un loup que dans ce premier épisode.

    Tout cela est très Downton Abbey, et la série ne s’en cache pas vraiment (et ça me rappelle que j’ai toujours pas touché au premier épisode de The Gilded Age, mais bon au point où on en est, ça peut attendre quelques jours de plus). Pourtant, sur le papier, les résumés de Hotel Portofino parlent de meurtre et de mystère (j’ai vu une comparaison avec du Agatha Christie !), c’est juste que pour le moment on n’en voit pas la couleur. D’autres séries auraient casé quelque chose à ce sujet dans leur premier épisode, histoire de piquer notre intérêt, mais non. Hotel Portofino ne mange pas de ce pain-là.
    Avec le recul, je ne sais pas trop à quoi je m’attendais. Peut-être que si j’avais uniquement eu l’impression de voir une série colorée dans un hôtel d’Italie, ça serait mieux passé. Mais les intrigues sur le mariage arrangé m’ont proprement assommée ; en outre j’en ai tellement marre des séries historiques où ya un personnage codé gay qui secrètement en pince pour un hétéro, ça va bien quoi, on a fait le tour du sujet, essayez de vous renouveler un peu.

    Du coup, moi j’ai perdu une heure de mon temps (plus la rédaction calamiteuse de cette review) aujourd’hui, et je ne vous recommande pas d’en faire autant. Enfin, si, à la rigueur, si vraiment vous avez besoin d’un truc creux et copiant cent autres séries, Hotel Portofino est pour vous.


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  • The tie that binds

    27 janvier 2022 à 20:30 • Zappeur, Zappeur n'aies pas peur ! •

    – C’est juste une corde.
    – C’est pas que la corde.

    Dans une forêt norvégienne, non loin d’une station scientifique isolée de tout, une corde. Elle n’était pas là quelques heures plus tôt, c’est quasiment certain. Personne ne peut l’avoir déposée là. Comme si elle était apparue d’elle-même, une corde. Au milieu des feuilles mortes, cette corde. Ou en tout cas, un bout de la corde.
    Non, ce n’est pas que la corde. Mais c’est difficile de ne pas penser à la corde. De ne pas s’interroger sur la corde. De ne pas avoir envie de suivre la corde. Où mène La Corde ?

    Est-ce que je vous ai déjà parlé de mon épisode favori de Kaamelott ? Au moment de l’épisode Le Phare, au cours de la saison 5, Arthur décide de se mettre en quête d’un enfant qu’il a peut-être eu avec l’une de ses nombreuses maîtresses passées. Il a besoin d’avoir un enfant quelque part, quoi qu’il en coûte, alors Arthur traverse, à pieds, toute la Bretagne dans l’espoir que quelqu’un, quelque part, ait porté son fils ou sa fille. Vers la moitié de l’épisode, il arrive à une plage, et pense y trouver les jumelles du pêcheur, deux de ses amantes de longue date. Ce n’est pas elles qu’il trouve, mais le pêcheur lui-même, qui lui affirme qu’aucune des deux n’a été enceinte, mais l’invite à passer la nuit dans le phare en attendant de reprendre sa route. Le Phare se transforme alors en un épisode irréel, comme passé dans un état second. Le pêcheur n’est pas dans son état normal ; il a passé chaque jour depuis la disparition de son fils à guetter la plage, dans l’espoir que son bateau revienne. Arthur aussi est dans un état second, pour des raisons qui ne sont pas si différentes dans le fond. Tous les deux se comprennent sans tout-à-fait se comprendre ; ils ont cette tenaille à l’estomac en commun. A la tombée de la nuit, l’une de ces conversations porte sur un rêve récurrent que fait le pêcheur ; mon cœur marque chaque fois l’arrêt lorsque ce dernier échange s’achève : « Si-si, j’vous jure. J’ai parlé que de ça ».
    En regardant La Corde, j’ai repensé à cet épisode. A l’ambiance de ces scènes au phare. Au rêve du pêcheur, dans lequel il croise les pêcheurs du passé au fond de l’eau. Et à ce qu’Arthur dit au pêcheur, à un moment : « Je cherche. Et tant que je trouve pas, bon, bah… Quand je suis parti de Kaamelott, je savais pas que ça m’amènerait jusqu’ici ».

    La Corde m’a inspiré exactement la même chose que cet épisode, et en particulier, ces scènes à la plage et dans le phare. C’est irréel. Rien ne répond à la logique. Et puis, la tenaille.
    Lorsque la corde apparaît dans la forêt, elle est une anomalie. Et une anomalie qui est apparue près d’une communauté scientifique, en plus. Elle a un bout dans la forêt… en théorie ça signifie qu’il y a un autre bout quelque part, et très vite les personnages qui prennent connaissance de la corde veulent absolument découvrir ce qu’il y a à l’autre bout. La corde fascine parce qu’elle est là, et parce qu’elle n’est pas entièrement là, et cette fascination est dangereuse : on y met ce qu’on veut au bout. Il ne faut pas plus d’une minute ou deux pour qu’on assiste à un indice quant à la mauvaise idée que ça représente…
    Alors qu’à l’observatoire, se profile le moment-clé de cette communauté scientifique, où elle va recevoir de l’espace des données déterminantes pour ses recherches, son financement et son avenir (la « moisson »), la découverte de la corde vient tout chambouler. Le directeur du centre, Bernhardt, décide de passer son dernier dimanche après-midi libre à longer la corde et découvrir son secret ; Serge, Leïla, Joseph, Dani et Sophie, toutes des employées du centre, l’accompagnent. La compagne de Bernhardt, Agnès, ainsi qu’Ulrik qui s’est blessé et Liam l’un des ingénieurs, restent en arrière. Mais plus le temps passe, plus l’inquiétude monte. Bernhardt et son équipe ne rentrent pas.
    Toutefois, La Corde n’est pas une série sur une disparition. Nous allons continuer de suivre les deux groupes… mais curieusement, ils ne semblent pas évoluer dans le même espace-temps. Dans l’inquiétude, les semaines s’égrènent à l’observatoire, tandis que dans la forêt, quelques jours passent.

    A partir de là… c’est un peu compliqué de décrire La Corde. Parce que ce qui fait son intérêt, c’est précisément l’attente d’une part, et la quête de l’autre. Des deux côtés de l’écran, on s’interroge.
    Chaque groupe a fait un choix, et chaque choix a ses conséquences, mais c’est surtout ce que ce choix dit de ces gens qui a de l’importance. Agnès a choisi d’attendre, Bernhardt a choisi de chercher. Il n’y a pas de bon ou de mauvais choix, d’ailleurs, mais il n’apporte pas le même sort. Plus le temps passe et plus la corde accentue les différences entre chaque protagoniste. Même parmi les personnes qui suivent la corde, il y a celles qui veulent faire marche arrière, et celles qui ont à tout prix besoin de continuer. Quel que soit le sens, tout ce petit monde est mû par quelque chose, en tout cas. Quelque chose d’irrépressible, que la corde suscite, ou peut-être a simplement exacerbé…

    Parfois en les voyant, je me suis dit que ces personnages faisaient avec la corde exactement ce qu’elles faisaient sans. La corde ne les change pas, à l’instar de Joseph qui suit, qui parfois craque, mais continue de suivre. C’est dans sa nature de suivre. Chaque protagoniste de La Corde fait exactement ce qui est dans sa nature, et voit dans la corde exactement ce qu’elle a envie d’y voir. De fait, la série se garde bien d’expliciter ce qu’est la corde, pourquoi elle est si longue, qui l’a laissée là, pourquoi elle est apparue à ce moment-là. C’est un MacGuffin qui permet à l’intrigue de révéler (à nous comme à elles-mêmes) qui sont les protagonistes de la série, ce qu’elles ont dans les tripes (pardon), ce qui les anime.

    Par conséquent, on regarde La Corde en s’y investissant intimement. Ce qu’on lit de leurs réactions, le sens qu’on veut donner à leur quête, la compréhension qu’on a de la corde et de la série dans son ensemble… on ne verra sûrement pas la même série, vous et moi.
    La corde est ce que vous voulez. Ce que vous avez besoin qu’elle soit. Elle est ce que vous cherchez. Ce que vous trouvez au bout de la corde n’est pas forcément ce que j’y trouve, mais nous avons en commun d’avoir besoin de comprendre. Besoin de savoir. Besoin d’y trouver quelque chose plutôt que rien. Besoin de trouver du sens, à tout prix.
    La Corde est une formidable série sur l’âme humaine, une expérience comme j’aimerais en voir tellement plus à la télévision occidentale. En attendant, c’est ce soir sur arte.


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  • Group project

    26 janvier 2022 à 23:57 • Dorama Chick •

    Les teen dramas en milieu scolaire, ce n’est pas ça qui manque, mais leur approche manque parfois d’originalité. Le concept de la série malaisienne Projek: Anchor SPM promettait de changer un peu cela : suivre un groupe d’élèves préparant le Sijil Pelajaran Malaysia (SPM, donc), examen à peu près équivalent au brevet.
    Comme en plus ça fait longtemps qu’on n’avait pas parlé de la Malaisie, eh bien écoutez, on est parties !

    Sekolah Tengku Isa Anuar (la STIA, donc) est l’une des écoles privées les plus réputées du pays, à la fois pour son taux de réussite et son exigence. Le pensionnat accueille toutes sortes d’élèves, dont la vie tourne entièrement autour de la scolarité, des activités péri-scolaires comme le sport, et l’éducation religieuse. L’examen d’entrée y est d’ailleurs extrêmement sélectif. Dans le premier épisode, c’est la rentrée : après des vacances bien méritées, les élèves prennent les chemins de leurs dortoirs et de leurs salles de classe pour l’année à venir. Les élèves ont environ 10 mois pour se préparer au SPM, et le principal de l’établissement est très clair : ne sera tolérée aucune faiblesse. Dans cette fabrique de championnes, on fait partie des meilleures, ou rien.
    Pour cette rentrée sous haute pression, Aaidaa retourne à l’école une boule au ventre. Ce n’est pas tellement pour ses résultats qu’elle s’inquiète : elle est la meilleure élève de sa classe, parce qu’elle passe tout son temps à étudier (et n’a d’ailleurs pas d’amie). Non, ce qui l’angoisse, c’est que son père a clairement indiqué que le seul critère de réussite à ses yeux, c’est qu’elle aide sa demi-soeur Jaja à également réussir l’examen. Jaja est, ma foi, l’inverse exact d’Aidaa : elle est joviale, plutôt populaire, et… pas vraiment une bosseuse. Elle a aussi un lourd béguin pour l’un des sportifs les plus populaires de l’équipe de rugby de l’école, Aizat. Ce dernier est un tire-au-flanc notoire qui préfère accumuler les bêtises plutôt que se mettre devant un bouquin.
    Après avoir posé tout cela (plus quelques autres détails), Projek: Anchor SPM enchaîne sur un montage des jours qui suivent. En janvier, il reste 293 jours avant le passage du SPM… mais rapidement le temps passe, et nous voilà à 190 jours de l’examen. Dans l’intervalle, Aidaa a bûché, Jaja lui a demandé de l’aider à tricher, et Aizat a… eh bien il a fait tout, sauf se préoccuper des cours, trop occupé à aller chanter au karaoke.

    Nous voilà donc 11 jours avant le premier examen blanc de l’année, et Aizat a une fois de plus fait les 400 coups… sauf que ce soir-là, il a été pris la main dans le sac. Le proviseur lui donne un ultimatum : faire gagner son équipe au match du lendemain, et obtenir au moins 8 fois une note « A » pendant les diverses épreuves du SPM blanc.
    Problème : le lendemain, jour du fameux match, Aidaa percute par erreur des ballons qui tombent sur le terrain, et font chuter Aizat alors qu’il était sur le point de gagner le match. Non seulement l’étau se resserre autour du jeune homme, mais l’adolescente devient la proie de toute l’école, qui lui en veut pour cet incident et la perte du trophée inter-écoles. Pendant qu’elle est harcelée y compris par les amies de Jaja, Aizat, lui, décide d’acheter les questions à l’un de ses potes qui s’en est procuré une copie.
    Le jour du SPM blanc, c’est l’heure de vérité.

    Projek: Anchor SPM est très efficace ; avec son montage dynamique et ses dialogues attachés à donner une impression de chronique, elle parvient à donner un air très naturel et engageant à cette intrigue très académique. On voit progressivement où l’épisode d’exposition veut en venir, bien-sûr : obliger Aidaa à aider à la fois Jaja (qui n’est pas très douée en classe, certes, mais a vraiment bon cœur dans le fond) et Aizat (qui, au pied du mur, est bien obligé d’envisager l’inevisageable : bosser) à coopérer.
    Mais c’est la forme que prend cette coopération qui m’amuse le plus : on ne va pas regarder les trois élèves réviser tout au long de la saison. Non ! Leur but, c’est de trouver un moyen de tricher malgré les difficultés inhérentes à l’exercice. Et par la même occasion, chacune va apprendre à progresser à un certain égard, à commencer par Aidaa qui pourrait passer l’examen par elle-même haut la main, mais qui pour plusieurs raisons ne peut pas la jouer solo.

    Je trouve que c’est vraiment une chouette idée et j’avoue m’être délectée de l’épisode. Bien que d’autres intrigues apparaissent çà et là (essentiellement amoureuses), Projek: Anchor SPM affiche sa volonté de vouloir s’intéresser surtout à la partie scolaire de son intrigue. Je vous le disais dans ma review d’Abbott Elementary : les séries à l’école sont nombreuses, les séries en salle de classe, infiniment moins. Or Projek: Anchor SPM a trouvé un angle d’approche parfait pour parler de résultats scolaires sans être barbante, et vraiment, je lui tire mon chapeau. La seule chose qui me laisse un peu sceptique pour le moment, c’est que la série a choisi de se dérouler en 2003, et je ne vois pour le moment pas trop ce que ça apporte à notre affaire (pour l’instant je mets ça sur une nuance qui m’échappe peut-être par rapport au système éducatif malaisien, je sais pas ya ptet eu des réformes à cause de la façon dont ces élèves ont triché ?). Mais bon, c’est un détail mineur, et d’ailleurs visuellement la série ne cherche pas trop à poser une ambiance historique précise, c’est dire si pour le moment ça relève de l’anecdotique. Eh oui, 2003 c’était il y a 20 ans, ça compte comme une série historique, désolée de vous le dire. Ce premier épisode est léger, amusant, et intrigant ; il n’a pas d’airs de déjà vu.

    Bon sang, quand on prend le temps d’aller y faire un tour, il se passe aussi des choses chouettes en Malaisie.


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