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  • Irotoridori no koi

    30 mai 2021 à 20:13 • Dorama Chick •

    De tous mes regrets en 2020, ne pas avoir trouvé le temps ni les mots de vous parler de Followers est mon plus grand. En tout cas téléphagiquement parlant… et en fait, même au-delà. Followers a été tellement importante pour moi.
    Ce mois-ci, vous avez voté pour que l’article bonus correspondant aux donations sur Tipeee porte sur l’une de mes séries préférées de 2020, m’offrant une seconde chance. J’espère ne pas la gâcher.

    Il est assez rare pour la fiction japonaise de parler de show business ; il y a des exceptions, bien-sûr, comme Toranai de Kudasai!!! ou par exemple, et j’ai toutes les intentions du monde de vous en parler à un moment, de M: Ai Subeki Hito ga Ite. Mais globalement les choses en sont là, et les raisons à cela sont multiples.
    Toutefois, la plus importante d’entre elles pourrait se résumer aisément à « on ne chie pas là où on mange » ! Rappelons que la plupart des séries japonaises sont produites en in-house, c’est-à-dire par les équipes de production des chaînes elles-mêmes, et non par des sociétés de production indépendantes. Du coup, le meilleur moyen de ne pas froisser la direction ni les partenaires commerciaux de celle-ci, c’est encore de ne pas mettre le sujet sur le tapis du tout, et de passer sous silence le fonctionnement de l’industrie et plus encore ses coulisses. Faudrait pas que quelqu’un se sente visé, d’autant que comme vous le savez, l’industrie du divertissement japonaise repose sur les synergies. Tout le monde mange au même endroit ! Se mettre à dos une agence artistique ou une maison de disques, c’est inconcevable.

    Force est de constater que ce sont des considérations dont Netflix n’a mais alors rien à péter. D’abord, qui va oser se fâcher contre Netflix, hein, qui ? Et quand bien même, vous pensez que Netflix joue son bilan annuel sur le marché japonais ? Voilà. Donc du coup : perché. Au moins en partie. Et puis pour le moment, la politique de fiction japonaise de Netflix en est encore au point d’essayer d’offrir des séries révolutionnaires dans le panorama national (ce qui n’est plus vraiment sa priorité dans la plupart des autres pays du monde), donc à la limite, bouleverser le statu quo, c’est bon pour les affaires.
    C’est ce qui explique que, malgré le nombre restreint de séries live action originales produites au Japon pour la plateforme, on en trouve déjà deux sur le show business, libérées de (quasiment) toutes les contraintes du milieu. Après Zenra Kantoku (dont la deuxième saison n’arrivera pas une minute trop tôt en juin), voilà donc que Netflix nous a proposé en février l’an dernier la série Followers.

    Qui va plus loin encore dans la démarche, en fait : cette fois, impossible de s’abriter derrière un biopic.

    Followers est, fondamentalement, une histoire d’ambition.

    Celle de Limi Nara, d’abord, une photographe ayant rencontré le succès et désormais au sommet de sa carrière. Lorsque démarre la série, elle est la reine de la soirée pendant la remise d’une récompense de Femme de l’Année ; elle se prépare également à exécuter plusieurs photoshoots pour de grandes publications et à voyager à l’international ; elle travaille avec les figures les plus importantes du divertissement ; elle a une bande d’amies dans le show business (le manager Yuruco, l’agent-star Akane, et la cheffe d’entreprise Eriko), avec lesquelles, au fil des décennies, elle a vécu les évolutions de sa carrière. Il faudrait aussi mentionner l’influence immense qu’elle a, au-delà de ses activités professionnelles, sur les réseaux sociaux. Tout semble lui réussir mais ce n’est, évidemment, pas si simple. Car même arrivée à ce point dans sa vie, il y a encore des choses qui manquent à Limi, de nouveaux objectifs à atteindre.
    A l’inverse, la jeune actrice Natsume a tout à construire. Arrivée à Tokyo où elle espère percer, elle ne décroche pour le moment que des rôles de cadavres, et survit uniquement grâce à des petits jobs dans la restauration ainsi que le soutien sans faille de sa meilleure amie Sunny. Rien ne semble fonctionner alors qu’elle ne rêve que d’évoluer et de réaliser son rêve… mais elle manque aussi d’un petit quelque chose qui lui permettrait d’avancer. Est-ce elle qui ne sait pas se vendre, la totale indifférence qu’elle suscite sur les réseaux sociaux, le fait qu’elle n’ait pas signé avec la bonne agence, ou tout simplement les attentes du milieu qui ne correspondent pas à qui elle est ? Un peu de tout cela. Toujours est-il que dans le premier épisode, son agent l’avertit que si elle ne décroche pas un rôle rapidement (…et « une personne vivante », cette fois), elle perdra jusqu’à son contrat avec la compagnie artistique.
    C’est hélas ce qui se produit après une expérience déshumanisante sur le plateau d’un photoshoot publicitaire qui tourne à l’échec ultime… mais qui paradoxalement s’apprête à changer le cours de sa vie.

    Il apparaît rapidement que l’ambition que veut décrire Followers n’est pas une idée aveugle du succès ni de la célébrité. Ce n’est pas exactement la gloire qui importe aux héroïnes principales de la série (et pas plus aux autres), mais plutôt la recherche d’une satisfaction, d’un équilibre, bref, du bonheur.
    Followers interroge, au passage, si notre ambition sert toujours nos propres intérêts ; si nous cherchons ce dont nous avons réellement besoin ; qui sont les amies que l’on mérite, celles que l’on ne mérite pas et celles qui ne nous méritent pas ; qui nous voit réellement dans un monde où la visibilité semble au centre de tout et pourtant si flottante. Ce n’est pas tant les réseaux sociaux eux-mêmes qui intéressent Followers, mais les habitudes sociales qui ont envahi presque toutes nos relations à cause d’eux, y compris notre relation à nous-même.

    Ne vous y trompez pas. Followers a bel et bien l’intention de parler du show business en lui-même, et pas de le traiter comme simple métaphore. Et il s’y déroule des choses vraiment courageuses pour une série japonaise parlant de l’industrie du divertissement japonaise… comme par exemple avoir une intrigue, justement, dans laquelle une personnalité froisse une compagnie et voit sa carrière quasiment détruite dans la foulée. Followers dit à voix haute ce que tout le monde sait sur l’entertainment japonais, mais ose à peine chuchoter depuis des années.
    C’est fait de façon d’autant plus audacieuse que Followers fait ce que les séries des quatre coins du monde sur le show business font de mieux, c’est-à-dire mêler réalité et fiction, en invitant des personnalités japonaises à jouer leur propre rôle (Erika Sawajiri, Miyavi, Naomi Watanabe, Yuu Yamada…), tout en ayant, à son générique, des personnalités japonaises qui incarnent des rôles de composition (Mika Nakashima jouant la chanteuse sayo, ou Nobuaki Kaneko qui m’a donné l’une de mes chansons préférées de l’univers et endosse le rôle du manager Yuruco, par exemple). Dans ce joyeux brouillage, on peut ainsi se permettre d’interroger sa personnalité publique (Nakashima occupe la scène musicale nippone depuis près de 20 ans), ou se cacher derrière un rôle de soutien ou de guest pour explorer d’autres choses. Et toutes les nuances au milieu. Evidemment, comme c’est toujours un peu le cas pour ce type de fiction, certaine des subtilités n’apparaîtront qu’à celles parmi le public qui connaissent l’industrie japonaise ; l’essentiel du message, cependant, est parfaitement audible pour quiconque regarde la série avec des yeux neufs.
    Mais de toute façon, la série ne se résume pas à ça.


    Followers se réclame d’un héritage féministe. Un féminisme moderne, qui se veut à la fois optimiste et réaliste sur les difficultés rencontrées par ses personnages féminins, et qui a la volonté affichée de se vouloir inclusif.

    Explicitement, la série s’interroge sur les possibilités de bonheur d’une femme japonaise de nos jours :  plus particulièrement, entre 2018 et 2020 puisque son intrigue de 9 épisodes seulement s’étend sur deux années. Ses protagonistes Limi et Natsume, ainsi que leur entourage respectif, personnifient des choix et des opportunités différentes, que la série interroge. Toutes les femmes en question étant des femmes actives de deux générations, la notion de succès est omniprésente, mais Followers s’interroge sur sa forme en permanence.

    Par certains égards, les scènes dans lesquelles les groupes d’amies se réunissent pour partager les hauts et les bas pourra rappeler d’autres séries, et c’est assez naturel. Les passages mettant en scène Limi et ses amies Yuruco, Akane et Eriko, a fortiori parce qu’on parle de femmes riches et un peu âgées, évoqueront à l’occasion Sex & the City. En 2020 ? Voilà qui fait un peu cliché au premier abord.
    Mais il faut bien garder à l’esprit qu’il n’y a pas eu de Sex & the City japonais. En fait, il n’y a jamais eu de série comme Followers dans toute l’histoire (pourtant longue) de la télévision nippone. Une série dont deux des personnages centrales sont LGBT (ainsi qu’au moins un personnage secondaire) ; où il y a des scènes de sexe lesbien (TRANSIT GIRLS, la première série lesbienne de ce pays, 4 ans plus tôt, n’en avait pas, et on s’y embrassait du bout des lèvres) ainsi que des références au mariage et à l’adoption par des hommes gay ou bi ; où l’on montre le sang d’une fausse couche et la cicatrice d’une ablation du sein ; où l’on parle de désir d’enfant mais aussi de l’ambivalence face à ce désir ; où l’on a été mariée plusieurs fois ou bien on manifeste le désir de ne pas choisir le mariage plutôt que le travail ; où l’on fait un enfant toute seule ; et bien plus encore. Il peut arriver qu’un dorama fasse référence à certains de ces aspects, mais aucune série n’en a abordé autant, et certainement pas avec une approche bienveillante mais analytique qui il y a encore quelques années aurait été inimaginable.
    Cela ne veut pas dire que Followers réussit sur tous les points. Cela étant, je crois qu’on sera toutes d’accord pour dire que quand on est la première à faire quelque chose, on a le droit à quelques tropes un peu usés ailleurs.

    Followers est en outre une série qui n’emploie pas ces chemins pour le plaisir de remplir des quotas, mais bel et bien parce qu’elle a quelque chose à en dire. Le meilleur signe, c’est que lorsque la série n’a rien à dire de ses personnages et de leurs intrigues, elle s’autorise à les laisser en sommeil pendant un épisode ou deux, plutôt que de leur faire jouer les second couteaux dans les intrigues des autres. Et vice-versa, d’ailleurs. Si tout le monde avait ne serait-ce que cette présence d’esprit, on éviterait déjà beaucoup de problèmes dans certaines représentations boiteuses.

    Mais même comme ça je n’ai pas encore tout dit du bonheur que représente Followers.
    Tout simplement parce que ce n’est pas seulement une série qui a quelque chose à raconter. C’est une série qui a une intention marquée sur comment le raconter.

    On dit souvent que la télévision est un medium d’autrice, par opposition au cinéma qui serait principalement le terrain de jeu des réalisatrices. Il y a de bonnes raisons, d’un point de vue historique et industriel, à cette conception des choses, mais il faut tout de même rappeler que nombre de grandes réalisatrices de la planète ont commencé et/ou produit des oeuvres majeures pour la télévision. Et ce n’est certainement pas récent. Si vous en doutez, Lars Von Trier revient à la télévision danoise avec Riget Exodus l’an prochain pour vous le rappeler.
    Parmi ces grandes réalisatrices, il faut maintenant compter Mika Ninagawa. Elle est, certes, la co-autrice de la série (avec Yuri Kanchiku, qui signera l’an prochain la série japonaise évènement First Love ; et Kouta Ooura), mais elle est avant tout la réalisatrice de l’intégralité des 9 épisodes de la série. Photographe de formation, à l’occasion réalisatrice de clips musicaux ou de publicités léchées, elle est connue principalement pour ses couleurs vives, qui forment la patte reconnaissable entre mille de Followers. Une série comme ça non plus, il n’y en a pas souvent au Japon (un pays où encore une fois les réalisateurs de séries sont plutôt des employés de chaînes que des créatifs indépendants, et où les séries, tournées dans des délais très serrés quasiment en parallèle de la diffusion, n’ont pas souvent le bénéfice de la post-prod).

    Il n’y a rien que Mika Ninagawa aime tant que les couleurs saturées, surtout si elles sont placées en contraste direct avec d’autres couleurs saturées et/ou des motifs complexes. Plus il y a d’accessoires, de fleurs, de néons, de filtres, plus elle est contente.
    Chose sur laquelle nos goûts se rejoignent ! L’ensemble donne des scènes d’une beauté intense, où une même pièce peut changer de couleur du tout au tout, d’une scène à l’autre ou parfois au cours d’une même scène, pour refléter une émotion différente. Où les vêtements fluo se pressent devant des papiers peints chargés. Où les lampes sont omniprésentes, rajoutant des couleurs primaires ou secondaires à des plans qui n’en manquaient pourtant pas. Les lectrices les plus fidèles de ces colonnes comprendront que je donne l’un des meilleurs compliments possibles en disant que le style visuel de Mika Ninagawa m’évoque celui de Luiz Fernando Carvalho. Le soir pour m’endormir, je les imagine s’envoyer des polaroids fluos chacune depuis le bout de leur monde. Personne n’est plus amoureuse que moi de la façon dont Mika Ninagawa est amoureuse de la couleur.
    A cela faut-il aussi ajouter un univers bourré de références artistiques (notamment cinématographiques ; encore une fois je me répète, mais c’est l’école Luiz Fernando Carvalho), une camera qui ne se répète jamais, une obsession pour trouver les lieux les plus hauts en couleur de Tokyo, et par-dessus le marché une passion invétérée pour le symbolique… Where do I sign ?

    Ce n’est pas qu’une question stylistique. Même moi qui suis peu experte dans l’aspect technique de la réalisation, je suis capable de vous rappeler que la forme a toujours un sens. Aucune gratuité dans la façon dont Followers vous provoque des fractures de l’oeil à chaque seconde, non seulement parce que comme on l’a dit la série a plein de choses à explorer dans ses intrigues, mais surtout parce que l’idée, c’est d’agir comme un rehausseur d’émotion. Je ne saurais compter le nombre de fois où j’ai explosé en sanglots, ravagée par la beauté d’une scène ou d’une autre. Le genre de beauté qu’a choisi Followers est du genre qui vous rend vulnérable à la moindre émotion ; tout est plus intime dans ce Tokyo bariolé. La ville est vaste, mais jamais impersonnelle ; en fait tout le monde semble y avoir trouvé sa place visuellement. Ce n’est pas un patchwork « pop », c’est une succession d’existences et chacune a son style, son lieu où chaque protagoniste existe sans concession (l’appartement de Limi ne pourrait être habité que par elle !).

    J’aimerais pouvoir dire que c’était l’effet de surprise, mais revoir la série pour les besoins de cette review (…genre j’étais contrainte et forcée !) m’a fait strictement le même effet. Il y a quelque chose dans la beauté étourdissante de Followers qui donne encore plus d’impact à ses personnages, à leurs émotions, à leur sort, à leurs amitiés.
    En un sens c’est une bonne chose que si peu de séries accomplissent ce que produit Followers. On a besoin de médiocrité parce que si on regardait des choses puissantes comme ça tous les jours, on ne tiendrait tout simplement pas le choc. Mais la bonne nouvelle c’est qu’il existe aussi des séries comme Followers, ambitieuses, belles et sincères, qui nous détruisent et nous mettent sur pied dans le même mouvement.
    Et après que tout cela soit dit, je ne peut m’empêcher de remarquer que, bon sang, cette review n’est vraiment pas à la hauteur de ce que j’ai ressenti devant cette série.


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  • Where pain meets

    29 mai 2021 à 23:58 • Review vers le futur •

    Il est rare, quand une série est l’adaptation d’une autre oeuvre d’art (un roman, un film, etc.), que je fasse la démarche de consommer l’original avant de voir l’adaptation télévisée. Par principe, d’abord, parce que je considère qu’une série devrait se suffire à elle-même, et ensuite par manque de temps. Ce n’est pas vraiment quelque chose qui me donne des regrets.
    Sauf dans le cas de The Beast Must Die, une série britannique qui est non seulement l’adaptation en série d’un roman publié dans les années 30, mais aussi qui arrive après que deux films aient déjà porté l’histoire à l’écran (juste pas le même). Il est des différences d’interprétation apportées par la série qui sautent aux yeux (un genderflip, ou la présence d’une personne racisée parmi les protagonistes centrales), mais je me demande quelles sont les nuances plus subtiles qui m’ont échappé. Après tout, une adaptation, ce sont toujours des choix, et ces choix sont parlants ; je ne saurai pas ce qu’ils disent. Néanmoins, comme je me connais et sais que je ne lirai jamais ce bouquin ni ne verrai jamais ces films (tout au plus l’un d’entre eux arrivera-t-il sur ma to-watch list et y croupira jusqu’à ce que je fasse de la place sur mes disques durs… ça s’est déjà produit), je vais quand même me lancer dans une review du premier épisode. Je voulais simplement vous prévenir à l’avance qu’elle allait être incomplète.
    Fort heureusement ce n’est pas l’exercice de comparaison qui donnerait tout son intérêt au visionnage de The Beast Must Die. En revanche, ce qui fait sa force est aussi ce qui peut faire du mal, attention donc.

    Trigger warning : PTSD.

    Sur le papier, The Beast Must Die est une énième série sur la mort d’un enfant, avec une enquête de police en sus. Mais vous savez comme moi que le synopsis, ce n’est pas ce qui fait une série.

    Les premières scènes de l’épisode inaugural pourraient vous tromper. On nous y familiarise avec ce qu’il convient d’appeler « l’affaire » : pendant le weekend de Pâques, lors d’un événement organisé sur l’île de Wight, un petit garçon a été renversé et est mort. Le chauffard (statistiquement c’est probablement un homme, mais on n’a pas son identité) a pris la fuite, et la police n’a jamais réussi à faire progresser l’enquête, si bien qu’il n’y a jamais eu de suspect. Pire encore, le chef de la police où l’accident a eu lieu décède peu de temps après, et son remplaçant Nigel Strangeways, bien-sûr, n’est pas trop au courant des détails.

    Le crime, pourtant, hante au moins une autre personne : la mère de la victime.
    Frances Cairnes était professeure des écoles quand un inconnu l’a privée à jamais de son enfant, et cela a, naturellement, tout changé pour elle. Dans le premier épisode, on sait qu’elle a arrêté de travaillé, mais après une rencontre avec Strangeways, elle décide de tout plaquer et de poursuivre elle-même l’enquête. Sauf que bien-sûr ce n’est pas une enquête, pas tout-à-fait : le but n’est pas d’obtenir justice. C’est de la faire soi-même. Quelle que soit la personne responsable de la mort de son fils, Frances a décidé de tuer le coupable.

    Bien que The Beast Must Die passe un peu de temps en compagnie de Strangeways (un excellent élément de la police, qui a demandé à transfert sur l’île de Wight suite à un incident pendant lequel il a assisté à la mort d’une de ses collègues), le premier épisode se concentre principalement sur Frances Cairnes. Sa transformation extérieure, d’abord (elle reprend son nom de jeune fille, se coupe et teint les cheveux, loue un nouveau logement…), mais surtout sa transformation intérieure. Toute la colère qu’elle ressent, elle la dirige vers son but : trouver, puisque la police en a été incapable, qui a causé la mort de son petit garçon. Les spectatrices sont invitées à la voir affiner ses méthodes, trouver le bon angle, s’adapter à l’enquête qu’elle a décidé de mener, elle qui n’avait jamais rien fait de tel jusqu’à présent.
    Le premier épisode ne nous laisse toutefois pas penser qu’il s’agit là du cœur de la série. Cette enquête est de courte durée : à la fin de la première heure, Frances sait (et nous aussi) qui est probablement l’ordure qui a tué son fils sans se retourner. La question centrale, c’est ce qui va se passer après.

    Parce que l’aspect enquête est si secondaire (il ne l’est pas pour Frances, entendons-nous bien, mais il l’est pour la série), The Beast Must Die n’est donc pas un polar ou un thriller.
    C’est avant tout un human drama (ce n’est pas sale) qui prend le temps d’explorer diverses formes de douleur. Le deuil que vit Frances, d’abord et surtout ; le traumatisme du détective Strangeways, aussi (même si pour le moment ça ne semble pas avoir un impact direct sur l’intrigue) ; et même les difficultés émotionnelles d’un personnage secondaire dont on va progressivement faire connaissance pendant l’épisode (non, il ne s’agit pas de Jared Harris que vous voyez sur le matériel promotionnel). Au final c’est un mélange de diverses formes de deuil que d’assister à ce premier épisode, et la promesse, à terme, d’explorer d’autre aspects sombres de la nature humaine, surtout si Frances finit par mettre ses plans à exécution.

    L’aspect émotionnel prend le dessus dans The Beast Must Die, et quelques dilemmes moraux font également une timide apparition. Ce qui compte, ce n’est pas qui a tué l’enfant, mais plutôt comment (si c’est même possible) il est possible de trouver une conclusion satisfaisante après pareilles épreuves.


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  • Pourriture

    28 mai 2021 à 21:27 • Review vers le futur •

    Il y a quelques semaines, j’ai tenté le premier épisode du drama australien Wakefield, bien décidée à en parler. Une série se déroulant dans une institution de santé mentale ? C’est encore rare, et le sujet, de toute évidence, m’intéresse personnellement. Le problème c’est que justement j’ai eu du mal avec le premier épisode, parce que le sujet m’est si personnel, et qu’au final je n’ai pas pu le finir, et encore moins en écrire une review.
    On remet le couvert aujourd’hui avec Mädät omenat (ou Bad Apples de son titre international, une traduction littérale), une série finlandaise de la plateforme Elisa VIIHDE Viaplay, qui se déroule également dans le monde de la psychiatrie.
    Prenons une grande inspiration, serrons les dents, et allons-y. Allons-y ? Si, si, allez, je tente le coup.

    Mädät omenat a la particularité de se dérouler en 1973, et commence alors qu’une jeune femme se réveille, menottée, dans la cale d’un petit bateau. Elle ne sait pas comment elle est arrivée là. Elle est bientôt débarquée sur une île au large de Helsinki, occupée par une institution psychiatrique. Pardon : sanatorium.
    Onerva Kristiina Poikelus est évidemment terrifiée. Comment ne le serait-elle pas ? On la traite et on parle comme si elle n’était pas là. Après une inspection d’hygiène faite par une infirmière antipathique, elle finit par rencontrer le Dr Lundsten, psychiatre et responsable (avec sa femme) de l’établissement. Il se montre rassurant, mais Onerva continue d’être inquiète, bien-sûr. En outre, on lui assure que les téléphones ne marchent plus depuis une tempête récente, et elle est donc obligée d’attendre, sur une île coupée de tout, de pouvoir contacter son mari, Tuomas.

    Il y a pas mal de choses qui se jouent dans ce premier épisode de Mädät omenat, qui sont devenues des passages obligés pour toute série s’intéressant de prêt ou de loin aux institutions de santé mentale. En particulier, une façon de jouer sur la question : « les protagonistes méritent-elles d’être là ? ».
    Il y a une oscillation perceptible au fil de ce premier épisode. D’une part on trouve des passages qui incitent les spectatrices à s’identifier à Onerva, et qui par voie de conséquence (parce qu’on présume que les spectatrices sont en bonne santé mentale ou en tout cas que c’est ainsi qu’elles se perçoivent elles-mêmes), consiste à dépeindre les réactions de l’héroïne comme normales face à une injustice. Onerva est étudiante en sociologie, mariée, organisatrice de manifestations politiques, et c’est supposé être à son crédit ; elle est arrivée à l’asi-… au sanatorium contrainte et forcée, dans des circonstances qui ne lui ont pas été expliquées, et ça aussi, c’est quelque chose que la série nous invite à admettre à plusieurs reprises. La comparaison implicite avec les autres pensionnaires de l’établissement est aussi là pour souligner qu’Onerva est normale, qu’elle ne présente pas les symptômes évidents de ce que l’on considère représenter la folie. Pourtant il y a aussi, d’autre part, des moments pendant lequel l’épisode veut semer le doute. Ce sont des scènes pendant lesquelles la rage d’Onerva est inquiétante, non dans sa motivation mais dans son degré, ou des moments pendant lesquels elle semble un peu paranoïaque alors qu’elle peut, au moins dans une certaine mesure, parfaitement vérifier qu’on ne lui ment pas. Il y a même deux scènes très brèves qui posent la question de savoir si elle a des hallucinations. Pendant que ces instants de flou se produisent, les spectatrices sont invitées à prendre de la distance (elles ne sont pas comme Onerva, elles), et de loin en loin, à juger que l’emprisonnement de la jeune femme, certes contre son gré, a une raison d’être.

    Derrière le titre et le propos de Mädät omenat, il y a une métaphore assez grossière : l’île où se trouve l’hosp-… le sanatorium est aussi un immense verger, où poussent entre autres de nombreux pommiers. La camarade de chambre d’Onerva, et vraisemblablement d’autres patientes (…et au passage, ce sont effectivement toutes des femmes), travaillent dans ce verger, dont les meilleurs fruits sont exportés hors de l’île, et les pommes pourries sont utilisées (une fois les parties abimées retirées) pour alimenter en jus de fruit le sanatorium, notamment pour la tournée quotidienne de médicaments. Onerva se verra expliquer que ces fruits sont invendables, mais toujours consommables, à condition d’être tenus à l’écart des belles pommes, qu’elles pourraient contaminer. Mais sur l’île, les fruits avariés trouvent quand même une utilité.
    Comme je l’ai dit ce n’est pas la métaphore la plus subtile au monde ; cependant il est difficile de ne pas la trouver profondément choquante.

    La fin de l’épisode, bien-sûr, apporte une forme de réponse à la question posée sur la santé mentale, et plus encore, sur la raison d’être de l’enfermement (puisque dans Mädät omenat ces deux choses sont inextricables…). Est-ce que l’ambiguité va totalement disparaître des épisodes suivants ? Après tout, il a été établi que l’héroïne avait une position politique qui pouvait faire craindre une forme de persécution (a fortiori étant donné le contexte de la psychiatrie dans les années 70).

    Vous ne me verrez pas le vérifier. En tant que personne fréquentant la psychiatrie, à qui on a déjà évoqué l’hospitalisation par le passé, et terrifiée par la perspective potentielle de perdre mon autonomie, c’était déjà assez difficile de regarder UN épisode. Notez bien que ce n’est pas la réalisation qui est a blâmer (au contraire, Mädät omenat est très soignée), ou l’interprétation (Satu Tuuli Karhu, déjà vue dans le polar Karppi, est phénoménale). Le problème, c’est qu’on est mises dans cette position de valider ou non l’enfermement de personnes, par une fiction qui utilise des éléments d’identification mais aussi en montrant que la maladie mentale est autre. Sous un certain angle, Mädät omenat peut parfois paraître comme essayant de décrire une frontière vague entre la normalité et la folie, déplaçant le curseur à plusieurs moments, mais cette frontière n’est vague que parce que la série n’a pas tranché avec autorité pour nous dire où tout le monde dans notre affaire se situe. Une fois que c’est fait, il est attendu que notre attitude s’adapte, et idéalement celle de la patiente aussi. Ce serait fantastique qu’une fiction nous rappelle de la sorte qu’il est question de docilité ici, mais le but est rarement d’interroger le public sur cette docilité ; seulement de décréter si elle est justifiée.
    C’est une question qui me devient intolérable avec le temps.


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  • Fear itself

    28 mai 2021 à 21:19 • Review vers le futur •

    La petite bourgade de Carp. Sa rivière, sa rue principale, son jeu annuel morbide. Vous savez, une bourgade comme tant d’autres !
    Après tout rien ne symbolise mieux l’esprit small town qu’un high concept. Panic est la série YA ont tout le monde parle cette semaine, et vu que dans une semaine ce sera une autre, je me suis dit que j’allais dire quelques mots sur son premier épisode. Par contre, je ne m’engage pas à ce qu’ils soient positifs.

    En un sens, Panic devrait avoir du mérite. Elle fait partie des séries qui commencent à parler des petites villes du ventre mou de l’Amérique sous un angle moins idéalisé qu’à l’ordinaire (Dare Me en est une autre). Cette approche « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » a longtemps été la norme dans les séries produites aux USA, et c’est d’ailleurs encore la règle pour la fiction conservatrice. On y dépeint une existence qui n’est plus décrite comme simple, mais comme limitée, et la nuance est énorme ; naître dans ces villes, y passer sa vie et y mourir, c’est le scénario cauchemar, à plus forte raison pour un public jeune. Ce n’est donc pas très étonnant que ce soit des séries pour jeunes adultes qui s’emparent en priorité du sujet.
    Ce n’est pas plus étonnant que ce soit le terrain de jeu idéal pour du high concept.
    En l’occurrence, Panic décrit une ville où l’avenir semble bouché. On ne sait trop par qui ni comment, à la fin de chaque année scolaire depuis plusieurs années, est organisée une compétition avec plusieurs milliers de dollars à la clé. Son nom est « Panic », tout simplement. Les jeunes qui veulent décrocher cet argent, et avec lui les opportunités de se tirer de ce trou perdu, doivent y risquer leur vie. Le meilleur moyen de survivre, car c’est vraiment de survie qu’il s’agit, est de maîtriser sa peur. Voilà, c’est comme le Port-Salut.

    En tout cas ça c’est sur le papier, parce que malgré les efforts du premier épisode de Panic pour essayer de nous exposer tout ça via une voix-off, on n’en a pas trop le sentiment. Les règles du jeu sont obscures voire contradictoires (pour les joueuses c’est compréhensible, pour les spectatrices moins), la mythologie autour de la compétition ne fait pas sens (si on ne veut pas répondre à des questions, le plus simple dans un pilote est encore de ne pas les poser), et même l’attitude de la ville à propos de ces défis est floue et mal introduite (on ne parle que de ça, mais on n’est pas supposée y penser).
    On ne sait pas pourquoi cette ville semble penser que c’est le seul moyen de s’extraire d’une situation sans issue ! Le premier épisode n’a même pas l’idée de nous montrer ce qui arriverait si l’une de ces gosses décidait de prendre sa voiture et de partir chercher un job ailleurs. Comme plein de gamines issues de ces localités le font, d’ailleurs. Pourquoi pas les jeunes de Carp ? Et puis, pourquoi les adultes sont aussi inutiles ? Ne sont-elles pas passées par la même terreur d’échouer, voire, pour les générations les plus récentes, par le même jeu ? Bon, à part pour des raisons évidentes de « on veut une série sur l’entrée dans le monde adulte mais sans adulte », comme absolument toutes les séries similaires.

    Qui plus est, nous sommes sommées de suivre dans ce jeu mortel une héroïne dont on a su dés la première scène (ne serait-ce qu’à cause de la voix-off, qui lui appartient) qu’elle y prendrait part, quand bien même elle jure mordicus ne pas être intéressée. A d’autres. Pourquoi le fait-elle ? Eh bien primo parce que, sans ça, il n’y a pas de série, et deuzio, because of reasons. Les causes immédiates sont claires, mais ressemblent à des lubies de scénariste ; et les causes profondes ne sont pas vraiment explicitées ou alors à la va-vite.

    Panic veut en fait EMPLOYER ce désespoir causé par une condamnation à rester en ville, mais elle ne veut pas l’EXPLORER. Et au final, il apparaît de son pilote mal ficelé veut surtout donner dans le torture porn, et pas trop se poser de questions sur comment on en arrive là. Dramatiquement, ne surtout pas trop se fouler.
    Qu’on ne veuille pas faire une série trop intellectuelle, ça se comprend ; qu’on la conçoive avec les pieds faute de se pencher réellement sur ce qu’on décrit, c’est un autre problème. La bonne nouvelle, c’est qu’au-delà du micro-évènement de sa sortie sur Amazon Prime Video, il n’en restera rien. Des séries high concept comme elle, les plateformes nous en chient à l’année. Alors passez-y votre weekend si vous avez vraiment envie de frissons à bas prix (et que vous avez déjà regardé toutes les meilleures séries high concept du marché), et puis oubliez-la… De toute façon, c’est probablement ce que le reste de la planète fera également dés lundi.


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  • Manque de PEEPs

    23 mai 2021 à 22:28 • Telephage-o-thèque •

    Ce mois-ci, NBC a commandé la mise en développement de Dangerous Moms, une adaptation de la série espagnole Señoras del (h)AMPA, et ça tombe bien ! J’avais la série dans mes archives, et grand besoin d’une occasion de la mettre sur le haut de la pile. Vous savez ce que c’est, il faut bien faire des priorités.

    Pour être honnête, sur le papier, Señoras del (h)AMPA ne semblait pas très originale, et c’est ce qui explique que son premier épisode dormait paisiblement dans mes dossiers jusqu’à présent. Le concept de départ est assez simple : quatre femmes au foyer très ordinaires se retrouvent du jour au lendemain coupables d’un meurtre. Oui, voilà, moi aussi j’ai regardé Good Girls.
    Le titre de la série doit au jeu de mot entre AMPA (soit Asociación de Madres y Padres de Alumnos, l’association des parents d’élèves) et le mot « hampa« , c’est-à-dire le monde criminel.

    Bien que la série ait quatre protagonistes, le premier épisode s’attarde plus spécifiquement sur Mayte, une femme qui jongle entre toutes sortes de difficultés. Elle est, pour commencer, séparée de son mari qui a trouvé une nouvelle compagne ; elle doit aussi éduquer ses deux enfants ; et par-dessus le marché, elle a des difficultés financières.
    En théorie elle a un job, mais ce n’est pas exactement un boulot stable… Elle vend des robots ménagers pour une compagnie dont le business model évoque celui de Tupperware : à charge pour elle de trouver des clientes, de leur faire une démonstration à domicile, et de leur vendre des produits. Sur son secteur géographique, Mayte est en concurrence directe avec une autre femme au foyer, Elvira. Et elle vient d’apprendre que l’une d’entre elles sera bientôt virée. Vu qu’Elvira fait toujours tout à la perfection (son mariage, sa maison, son blog lifestyle, sa personnalité de connasse…), ça ne fait pas un pli, Mayte va perdre le peu de revenus qu’elle tirait de ce boulot pourri.

    Avec l’énergie du désespoir, Mayte entreprend de faire une démonstration pour trois amies de l’AMPA : Lourdes, Virginia et Amparo, qui lui font une faveur et acceptent de lui donner une chance de leur vendre sa camelote. Le problème c’est qu’Elvira s’invite au dernier moment… et que par accident, elle est poignardée en pleine démonstration dans la cuisine d’Amparo.

    Peut-être que je suis de mauvaise humeur en ce moment, mais j’ai eu beaucoup de mal à me concentrer sur ce premier épisode rempli de clichés. Le personnage d’Elvira est détestable à souhait (grosso-modo c’est Brie Van de Camp, si Brie van de Camp utilisait un fauteuil roulant), les malheurs de Mayte se succèdent, et puis, c’est le drame, voilà qu’on a un cadavre sur les bras et qu’il va falloir décider ce qu’on va en faire. Evidemment les options les plus logiques sont balayées d’un revers de la main (appeler la police ? mais tout le monde sait qu’on déteste Elvira !), histoire de vraiment forcer les quatre femmes à se débrouiller toutes seules. Bah oui, sinon il n’y a pas de série.

    …Ou bien ?
    A la fin du premier épisode, après avoir épuisé tous les lieux communs possibles et imaginables, Señoras del (h)AMPA trouve enfin la personnalité qui lui manquait désespérément. Le twist de fin dans cet épisode inaugural n’est pas vain, et il met en place, enfin, quelque chose d’original. Peut-être même quelque chose de savoureux.
    En fait Señoras del (h)AMPA réussit son coup quand elle s’accorde le droit d’être dérangeante. Quand elle donne l’occasion à ses personnages d’être retorses, de faire preuve d’humour noir et d’une ingéniosité réelle. Quand au lieu de craindre pour elles, on commence à jubiler. Et quand la galerie de portraits autour d’elles devient un peu moins prévisible. C’est dommage que la série patauge autant pour mettre en place ces ingrédients, et quelqu’un de moins patient que moi n’aurait pas forcément attendu que l’intrigue, mais surtout le ton, se mettent en place. La bonne nouvelle c’est que la plupart des gens ont, en fait, plus de patience que moi !

    Et la seconde bonne nouvelle c’est que, en attendant de voir si NBC commande une version étasunienne, les deux saisons de Señoras del (h)AMPA devraient être déjà disponibles sur Amazon.


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  • Bois tendre

    22 mai 2021 à 23:09 • Review vers le futur •

    La télévision du Ramadan, ce n’est pas que dans le monde arabophone que ça se passe ! En Indonésie, le mois sacré était également l’occasion d’audiences hors du commun, et donc d’une programmation exceptionnelle. Pas très étonnant pour un pays qui compte la plus importante population musulmane au monde (225 millions d’âmes environ), mais cela n’est pas toujours tombé sous le sens. Cela ne fait que depuis 1998 (après la chute de Suharto) que les chaînes indonésiennes ont commencé à investir ce mois, et proposer des fictions spécifiquement commandées pour le public musulman.
    Outre le fait qu’elle est récente, il y a plusieurs autres raisons pour lesquelles la fiction indonésienne du Ramadan reste méconnue : déjà, la télévision indonésienne n’est pas très riche (surtout comparée à des géants de l’industrie TV du Ramadan comme l’Egypte), et surtout, elle est tournée en Indonésien, et ne partage donc pas un socle linguistique comme cela peut être le cas dans le MENA.

    Même si cette tradition n’a donc qu’une vingtaine d’années, et qu’elle a moins de reconnaissance internationale que pour d’autre séries du Ramadan, le sinetron du mois sacré s’étend déjà à la VOD. Personne n’y échappe, la plupart des traditions télévisuelles du monde sont en train de faire cette transition. Cette année, les plateformes iflix et WeTV (cette dernière étant la version internationale de la plateforme chinoise Tencent) proposaient ainsi un partenariat : Ustad Milenial, soit The Millennial Preacher. Ce serait la série la plus chère commandée par WeTV à ce jour, même ! Mais bon, les exécutifs passent leur temps à éviter la question, en disant des trucs genre « oui c’est notre série la plus chère, en cela que son message est d’une valeur inestimable », oh puh-lease, à d’autres.
    Au vu de son titre et sa diffusion, une série indubitablement religieuse, donc. Et en même temps, pas tant que ça.

    Ahmad a toujours rêvé de devenir un ustad, depuis sa plus tendre enfance. A l’adolescence il a réussi à intégrer un pesantren, et désormais il tente de rejoindre un programme international lui permettant d’éduquer le Coran au Caire. Une chance inespérée pour ce fils de menuisier, issu d’une petite bourgade, mais hélas ceci est une review du premier épisode, ce qui veut dire que ce n’est pas gagné d’avance et qu’il lui faudra 20 épisodes avant de trouver (faut-il l’espérer) le moyen de réaliser son rêve.

    Car les choses sont bien plus mal engagées qu’il n’y paraît. Lorsque Ustad Milenial commence, le père d’Ahmad est malade, très malade. S’absentant de ses cours, le jeune homme s’est rendu à son chevet, et l’ambiance est au pessimisme. Même si c’est l’occasion pour lui, qui vit au loin, de revoir ses proches (dont sa mère Maemunah, sa sœur Aisyah, son cousin Ibrahim ou encore sa cousine Khadijah), il est déchiré par les dernières volontés de son père, qui lui demande de reprendre l’atelier de meubles familial.
    Alors que faire ? Partir au loin et se dédier à Dieu, mais manquer à sa famille ? Ou rester mais trahir son vœu de se consacrer à la religion ?

    J’avoue que je ne regarde pas beaucoup de séries indonésiennes. Ustad Milenial m’a rappelé pourquoi je devrais en tester plus souvent.
    Il y a tant de douceur et de tendresse dans ce premier épisode ! En-dehors d’une brève scène à la fin de cet épisode inaugural, les dialogues sont doux, les personnages d’une grande gentillesse, et la mise en place de l’intrigue se fait sans vraiment chercher à dramatiser les choses. Le ton est à la chronique la plus apaisée possible, même quand Ahmad a un cas de conscience, ou que son père décède sous nos yeux. Pas de manœuvres soapisantes ici. Tout est vraiment d’une sobriété parfaite.

    Mon plus grand coup de cœur, qui personnifie plutôt bien les qualités de la série, c’est à la mère d’Ahmad qu’il revient. Maemunah est incarnée avec une douceur infinie (par Cut Mini Theo, dont je viens de décréter que j’étais amoureuse), et pourtant indique fermement sa position pendant le premier épisode : elle est et reste un parent.
    Elle insiste auprès de ses deux enfants pour qu’ils s’occupent de préparer leur avenir, et elle se chargera du reste. Elle encourage Ahmad à ne pas écouter les dernières volontés de son père (une position surprenante) si elles se mettent en travers de ses projets, et insiste pour qu’Aisyah termine ses études à l’université quand bien même les circonstances ont changé. Lorsqu’en cours d’épisode, il apparaîtra que la famille a de lourdes dettes, elle rappellera que c’est un soucis de parent et que ses enfants n’ont pas à s’en inquiéter. Elle trouvera une solution (ça m’a d’ailleurs rappelé une réplique similaire dans Pørni). Tout ça avec une voix plus proche du souffle que du murmure, et un sourire indéfectible sur les lèvres. Il y a quelque chose d’incroyablement affirmatif mais d’une douceur sans faille, dans la position de Maemunah, qui est la manifestation de l’attitude de la série en général.

    Et je sens que ça va être primordial, comme approche, étant donné qu’Ustad Milenial se prépare, entre autres choses, à être une comédie romantique. Ah, elle n’en fait pas grand mystère : lorsqu’Ahmad reparaît, Khadijah dite Kiya est plus que ravie. Elle a du mal à masquer le béguin énorme qu’elle nourrit pour Ahmad, lequel est sûrement trop préoccupé pour le remarquer, mais ça n’a échappé à personne d’autre. Certainement pas les spectatrices. D’ailleurs elle est émouvante, cette petite Kiya, dont le cœur est si facilement bouleversé par un garçon qu’elle adore depuis des années. J’espère que la série ne va pas lui faire un coup foireux. Elle mérite, cette Kiya. Elle aussi, avec son grand sourire, elle insuffle beaucoup de douceur à cet épisode. Je ne lui veux que du bien.
    Au juste le seul mystère de ce premier épisode, c’est pourquoi la série s’appelle « Ustad Milenial » alors que le jeune héros n’est pas un Millennial (il est trop jeune ! c’est clairement un Gen Z…), et n’en donne d’ailleurs aucun signe. A part quand il utilise brièvement son portable pour regarder des photos du Caire au début de l’épisode, rêvant à toutes les choses qu’il pourrait y apprendre sur le Coran, je ne vois pour le moment pas trop d’où ça vient.

    Dans tous les cas, il ressort beaucoup de sérénité de ce premier épisode, grâce à des choix subtils au niveau du ton, des dialogues et de plusieurs protagonistes importantes.
    Au risque de m’avancer (je n’ai pas encore vu les autres épisodes après tout), j’ai envie de dire qu’Ustad Milenial, ce n’est pas tant une série sur la religion, ou une série religieuse, mais tout simplement une série où les personnages, parce qu’ils sont croyants, se comportent d’une certaine façon. Ce qui se passe est donc plus le reflet de leur foi, qu’une façon prosélyte de parler d’Islam (le contraire de beaucoup de séries où il est question explicitement de religion).
    Peut-être que cela évoluera au fil des épisodes, lorsqu’Ahmad va tenter de continuer son apprentissage religieux tout en (ce n’est pas un spoiler si c’est dans le premier épisode) travaillant à l’atelier de menuiserie ? A ce stade ce n’est pas l’impression que j’ai. Je crois qu’Ustad Milenial veut juste apporter au public de Ramadan (et au-delà : la diffusion est toujours en cours, car en Indonésie les fictions lancée pour le mois sacré ne sont pas spécialement diffusées quotidiennement) une fiction positive et bienveillante. Un simple reflet des valeurs portées par ses personnages comme ses spectatrices.


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  • Magie de l’ordinaire

    21 mai 2021 à 15:32 • Review vers le futur •

    A l’origine aujourd’hui, je voulais vous parler du premier épisode d’une série norvégienne. J’avais commencé à préparer la page de la review, uploadé les photos, mis à jour le tag…
    Et puis les choses ont totalement déraillé. Ce que je n’avais pas planifié, c’est qu’entre le moment où je commencerais à écrire et le moment prévu de la publication, j’allais tellement brûler d’envie de voir les épisodes suivants… que finalement la review du jour est une review de saison !
    Mais c’est le genre de problème que, de vous à moi, je suis toujours ravie d’avoir.

    Pørni a été lancée au début du mois par la plateforme nordique Viaplay ; ses résultats ont apparemment été si spectaculaires que moins de 15 jours après son démarrage, la plateforme annonçait le renouvellement de la série pour 2 saisons d’un coup (la prochaine étant attendue pour 2022).
    Et vraiment, je comprends le coup de cœur. Je suis moi aussi tombée sous le charme de Pørni, qui contrairement aux apparences n’est pas une série sur l’industrie du cinéma érotique, mais une jolie petite chronique sur la vie de son personnage principal, Pernille Middelthon, dite « Pørni ».

    Sur le papier rien ne destine Pørni à être exceptionnelle : c’est une dramédie qui suit le quotidien de sa protagoniste éponyme, une femme de 45 ans qui vit à Oslo. Sa vie n’est ni parfaite ni horrible, un peu entre les deux : elle assistante sociale à l’enfance, elle est divorcée depuis 5 ans, elle vit avec son père Ole Johan, elle a la garde de ses deux filles adolescentes (l’aînée Hanna et la plus jeune Sigrid), elle héberge également son neveu Leo.
    Le premier épisode commence alors que le père de Pørni est à l’hôpital, prêt à recevoir un diagnostic définitif de cancer incurable, et que, depuis les toilettes de l’établissement, elle appelle sa sœur Anne au téléphone pour partager son ressenti. Sauf que sa sœur ne répondra pas, et ne répondra plus jamais : elle est décédée dans un accident de la route quelques mois plus tôt. Pørni gère toute seule ce genre de choses, à présent.

    Ce qui m’a d’emblée épatée dans Pørni, c’est l’attitude de son héroïne et à travers elle, de toute la série. Il n’y a pas de défaitisme.
    Il y a des coups durs, mais ils n’ont pas plus d’importance que les bons moments. La vie de Pørni est complexe, et très occupée, et belle, et triste, et parfois ni l’un ni l’autre. Elle est, voilà tout. Alors oui, c’est émouvant que Pørni ne puisse plus parler à sa sœur, évidemment, mais la série tourne les appels (réguliers) sur le portable de la défunte non pas comme une source de déchirement, mais plutôt comme une façon saine de dire ce qu’elle a sur le cœur, prolonger l’intimité qu’elle avait avec sa sœur, puis repartir de plus belle dans un quotidien plus chargé.
    Le fait que les moments les plus compliqués ne soient jamais la fin du monde, moi, ça m’épate. Je suis dépressive, quand quelque chose de triste ou compliqué se produit, c’est toujours un signe que les choses vont de plus en plus mal et n’iront plus jamais bien. Je ne sais pas voir le monde autrement. Pørni, si. Quand quelque chose va mal, c’est juste  pour elle le signe que les choses vont mal maintenant, mais ça n’exclut pas celles qui vont bien, et surtout, ça n’exclut absolument pas la possibilité que les choses aillent mieux ensuite.
    Je sais qu’il y a des gens qui perçoivent le monde comme ça, et au fond je sais que c’est la façon la plus « saine » de percevoir le monde d’ailleurs, mais quand Pørni, avec tous les outils d’une fiction, me le montre et m’invite temporairement à le ressentir par empathie, je suis désolée mais ça me chavire.
    Quoi qu’il se passe, c’est la vie. Les hauts et les bas. Et ça, c’est de la magie pour moi.

    Au fil des 6 épisodes de Pørni, on va donc la voir jongler entre les impératifs du quotidien (ce qu’on fait à manger, quelle enfant fait quoi, etc.), ses envies à elle (passer du temps avec des amies, peut-être enfin tenter de passer une nuit avec Bjørnar, cet avocat plus jeune qui ne se lasse pas de lui faire comprendre qu’il est intéressé), son affection pour ses proches (son père n’a, en fait, pas un cancer, mais quand même une révélation à lui faire), son attention envers l’adolescence de Hanna et Sigrid (surtout que leur père est un deadbeat dad vivant à Copenhague et que parfois il génère des déceptions supplémentaires) et celle de Leo (c’est son père qui conduisait la voiture dans l’accident qui a tué sa mère, forcément c’est compliqué…), ou encore son métier, qui rajoute encore des enfants pour lesquelles s’inquiéter.
    Il arrive parfois des choses assez sordides (Pørni est harcelée par la mère d’une famille où elle est intervenue), ou des événements qui semblent terrifiants (Sigrid est à un moment la victime d’un chantage à la photo volée), mais dans Pørni, parce qu’on privilégie la stabilité émotionnelle, on ne panique pas. Presque pas. On peut se sentir triste, mais jamais vraiment accablée. En tout cas on se reprend très vite, on affronte le problème, et puis on trouve un moyen de le régler… ou de vivre avec.
    Avec une saison de seulement 6 épisodes d’une demi-heure, Pørni fait beaucoup avec peu, tout en conservant une humilité qui sert parfaitement son propos.

    Dans le même temps, Pørni est le genre de série qui me rend amère.
    Le temps que dure son visionnage, j’ai l’impression d’avoir touché du doigt le visage de Dieu et d’être irradiée par une compréhension parfaite de l’univers et de la place que je peux y tenir. Bon, j’exagère, mais pas de beaucoup. Il y a une paix intérieure communicative à regarder des séries où les actions des protagonistes semblent saines, même dans l’adversité, surtout dans l’adversité. Après avoir eu le sentiment qu’une porte s’ouvrait, j’ai l’impression qu’à l’avenir je pourrai être plus résiliente, moins accablée par tout, tout le temps.
    Ce qui me consterne, c’est que cette impression ne dure jamais. Je regarde un épisode, ou deux, ou six, ce pourrait même être trente ou deux mille… mais quel que soit l’expérience de transcendance éprouvée pendant ce temps-là, elle s’évapore quelques heures plus tard. J’aurais voulu regarder Pørni et qu’elle me donne le pouvoir d’arrêter d’être moi, mais c’est un peu beaucoup demander à de l’art.
    M’enfin, vivement la saison 2 que je puisse, brièvement, croire à nouveau que c’est possible.


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  • Party of four

    21 mai 2021 à 15:28 • Review vers le futur •

    Lancée à la mi-février dernier, la série indienne Crashh raconte l’histoire de quatre frères et sœurs, qui se sont perdues de vue pendant 20 ans.

    Trigger warning : tentative de suicide.

    A l’époque elles formaient une grande famille, mais un terrible accident de la route a changé la donné. Après la mort de leurs parents, les adelphes se sont retrouvées à l’orphelinat, avant d’être adoptées chacune par une famille différente. Certaines, qui étaient encore très jeunes, n’ont probablement pas de souvenir de leur famille biologique.

    Il y a dans Crashh quelque chose qui joue éminemment contre elle : elle essaie désespérément d’adapter à un nouveau médium (ALTBalaji est une plateforme essentiellement consommée sur des portables, tablettes et ordinateurs souvent portables) des recettes qui ont réussi sur d’autres. Sa créatrice de la série n’est autre qu’Ekta Kapoor, la productrice la plus influente à la télévision indienne ces 30 dernières années ; des soaps, elle en a créé ou co-créé plus d’une centaine (et même si généralement ce n’est pas elle qui les écrit, c’est elle qui les produit), alors autant dire qu’elle en maîtrise les codes. Cette série aurait dû s’appeler Krashh, d’ailleurs, puisque ça a longtemps été le gimmick de Kapoor de donner un titre en K à ses séries.
    Le problème c’est que, comme j’ai eu l’occasion de vous le dire par le passé, l’arrivée des séries hebdomadaires, des webséries et des plateformes de streaming a considérablement changé la donne en Inde. Désormais, le soapie de maman n’est plus la seule option ; pour le public, en particulier s’il est jeune, il y a aujourd’hui des options en matière de fiction qui n’existaient pas il y a 10 ans à peine. Ce qu’on s’autorise à dire et à montrer a largement changé, et les exigences en matière de fiction sont différentes : on veut plus de choix, d’audace, d’inédit. Pas question de refaire la même soupe dans les mêmes marmites, donc.

    Crashh semble consciente de cela, au moins à un certain degré. On y montre la mort brutale des parents des protagonistes, dans un funeste accident de voiture s’étant déroulé le soir du 14 février 2001 (…vous comprenez mieux pourquoi la série a été mise en ligne à la mi-février). On y montre des personnages qui fument, qui boivent. Il y a une tentative de suicide dans le premier épisode, amplement discutée ensuite. Dans Crashh, on sait ce qu’il est attendu d’une série moderne de plateforme.
    Est-ce à dire que ça suffit ? Pas vraiment : le ton, lui, reste celui d’un soapie indien classique.

    Concédons à Crashh qu’elle a essayé d’éviter certains écueils. Par exemple, rares sont les soaps à inclure une voix-off, et le premier épisode de Crashh nous en offre QUATRE, à mesure que nous allons rencontrer les différentes adelphes de la famille. Mais les tentatives pour offrir une intériorité à ses personnages échouent, faute d’être capable de leur faire prononcer autre chose qu’une exposition interminable, souvent redondante avec l’action se déroulant sous nos yeux, et une litanie de clichés débités, sans grand talent. Une scène se distingue légèrement du lot, mettant face à face deux dialogues intérieurs qui se répondent sans le savoir, et je veux croire qu’elle est porteuse d’un potentiel pour les épisodes à venir, mais je vais être honnête : je n’aurai sans doute pas la patience de tenter les épisodes suivant.
    En-dehors de cela, Crashh donne dans le business as usual, avec des virages émotionnels toutes les 7,12 secondes (et changement d’ambiance musicale à l’avenant), des personnages qui parlent pour meubler les scènes, et des choses que l’on sait déjà qui nous sont répétées plusieurs fois, au cas où. L’épisode introductif s’achève sans avoir posé d’autre enjeu que celui qu’on connaissait déjà dans la première scène, c’est-à-dire que l’aîné des 4 enfants (aujourd’hui devenu flic) s’évertue à trouver sa famille, et que chacune mène aujourd’hui une vie résolument différente des autres. Voilà, je vous ai épargné 22 minutes.

    Ce n’est pas que je sois fâchée envers Crashh. Pas vraiment.
    C’est sûr que je m’attendais à quelque chose d’autre, et il y a des séries d’ALTBalaji, comme Code M par exemple, qui ont su innover dans une certaine mesure. En outre la série est co-produite avec la plateforme Zee5, qui elle-même est l’héritière d’une longue tradition de chaînes indiennes traditionnelles, mais qui a su proposer des séries originales et même fines (The Final Call étant sans conteste ma favorite). Au passage soyons honnêtes : beaucoup des séries issues de la fiction hebdomadaire, des webséries et de la SVOD indiennes sont beaucoup plus adaptés aux goûts occidentaux, aussi.
    Mais je suis déçue parce que j’espérais, à défaut d’autre chose, un tear jerker, et même ça je ne l’ai pas eu. Les soaps ne sont pas conçus pour donner des émotions fortes, en tout cas ce n’est pas leur but principal ; cet héritage devient, pour le sujet choisi, un fardeau. En un sens Crashh est trop high concept pour un soapie traditionnel, mais elle est aussi trop pantouflarde pour être une série de SVOD réussie.
    Entre les deux, il reste quoi ? Hélas pas assez.


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  • A TV series a day

    16 mai 2021 à 21:37 • Telephage-o-thèque •

    Ce weekend j’ai eu envie de regarder une série médicale, et comme évidemment rien n’est simple avec moi, j’ai entrepris d’en profiter pour me chercher une série très vieille. Par chance, je suis tombée sur le premier épisode de Salle n°8, une série médicale française de 1967. Parfait ! En plus ça me permettra de parfaire ma culture télévisuelle française, qui comme nous le savons toutes n’est pas souvent ma priorité.

    Salle n°8 est à la fois une longue et courte série : elle a duré seulement 3 mois sur les écrans de l’ORTF, certes, mais elle l’a fait avec la bagatelle de 65 épisodes ! Cela signifie qu’il s’agissait d’une série quotidienne, diffusée à 19h25 les soirs de semaine… à raison d’environ un quart d’heure par épisode. A bien des égards, des séries comme ça, on n’en fait plus.

    Salle n°8 s’ouvre sur le monologue d’une voix-off laconique : « Un hôpital, quelque part dans la banlieue parisienne. Avec ses longs couloirs interminables. Une salle parmi tant d’autres, la salle n°8. Médecine générale pour hommes. Le patron, le professeur Montade. Son assistant, Jacques Pernet. Philippe Deltec, l’interne en médecine, responsable de la salle. Anne Badel et Serge Groppard, deux jeunes externes attachés à la salle. Madeleine, l’infirmère responsable. Mamadou, le garçon de salle. Et puis… Maurice et Françoise, internes en pharmacie ; Marc Dauzat, interne en chirurgie ; Raymond Clabaurout, interne en médecine. Pour eux tous, l’hôpital, c’est leur vie ». Les visages se succèdent. On n’en saura guère plus pour le moment.
    Beaucoup de séries auraient très bien pu montrer ce défilé de visage pendant un générique (celui de Salle n°8, qui précède cette tirade, est bien plus court), mais ne vous y méprenez-pas, il ne s’agit pas vraiment d’une exposition. Le but n’est pas de dire qui sont nos personnages (à plus forte raison parce que la plupart n’est pas amenée à apparaître dans le premier épisode), mais à donner des éléments de contexte. Un contexte très spécifique (ce sont ces gens-là, avec ces fonctions-là), mais qui en parallèle qui indique de manière prononcée que cette salle d’hôpital, c’est toutes les salles d’hôpital. Salle n°8 a l’ambition d’être quelconque, en quelque sorte.

    La suite de l’épisode est plus conventionnelle, mais insuffle la même énergie à son propos. Elle propose de suivre Anne Badel à la veille de son arrivée à l’hôpital. Elevée dans une famille aisée et où tout le monde réussit (le père est avocat spécialisé dans les divorces, la mère est juge pour enfants, le frère vient d’être admis à Polytechnique…), Anne a hâte de commencer son externat. Mais elle est aussi inquiète, parce qu’elle a été convoquée une semaine plus tôt que prévu, et qu’il s’agit donc de sa dernière soirée avant de prendre ses fonctions.
    Le lendemain, elle se présente à l’hôpital, un peu anxieuse ; elle y fait la connaissance d’un autre externe, Serge Groppard, qui entreprend de la draguer lourdement (ok, le « lourdement » est de moi), et trouve même le moyen de se faire affecter à la salle n°8 afin d’être à ses côtés. L’épisode s’achève alors qu’ensemble, elles ont enfilé leur blouse blanche et s’apprêtent à pousser les portes de la fameuse salle n°8.

    Voilà, c’est le premier épisode. Bon, en à peine 13 minutes, il ne fallait pas attendre une intrigue trop complexe, non plus. Mais si vous croyez qu’il n’y a rien à en dire, vous vous méprenez : l’air de rien il se dit des choses assez intéressantes dans ces quelques premières scènes.
    D’abord, le fait que la série prenne Anne comme sujet principal est intéressant, car sur le papier ce sont les deux externes, Anne et Serge (…zut, je vais avoir ce générique dans la tête pendant des jours, maintenant), qui sont supposément les protagonistes centrales. On peut imaginer que c’est parce qu’Anne ignore tout de ce milieu, alors que c’est déjà le deuxième stage de Serge ; mais je soupçonne que ce soit aussi parce que Salle n°8 est, comme beaucoup de feuilletons, plutôt destinée à un public féminin, et qu’il y a un facteur d’identification. A cela il faut ajouter que Salle n°8 semble avoir très intentionnellement établi que les deux parents d’Anne travaillent (on est dans les années 60, ce n’est pas exactement la représentation la plus courante de la famille typique à la télévision). Anne elle-même, comme elle s’en offusquera après un commentaire un peu cavalier de son père, s’apprête à devenir docteure et non infirmière. Dans la façon qu’ont ces personnages de parler, au dîner, il y a une volonté claire de placer tout le monde à pied d’égalité, y compris quand les deux générations de Badel s’asticotent mutuellement.
    Et puisqu’on parle de représentation, soulignons autre chose à propos de Salle n°8, que peut-être vous aurez remarqué lorsqu’on parlait de son monologue introductif : il y a des personnages racisés dans cette série médicale. Eh oui, n’en déplaise aux révisionnistes imbéciles qui prétendent le contraire, il y avait des noires en France dans les années 60, et des actrices noires aussi. Salle n°8 compte un personnage majeur, Mamadou (incarné par l’imposant Serge Nubret), parmi le personnel de la salle, qui d’ailleurs dans le deuxième épisode va être la première personne à accueillir Anne et Serge dans la fameuse salle 8. C’est pas un spoiler si vous n’étiez pas née quand l’épisode a été diffusé. Une dizaine d’épisodes de la série présenteront aussi, plus tard, l’infirmière Malou (interprétée par l’actrice américaine Marpessa Dawn), qui apparemment va même être un enjeu amoureux pour Serge si j’en crois la description qu’en fait l’INA.

    Certes les deux personnages occupent des fonctions subalternes, mais c’est quand même intéressant. En 1967, sur l’ORTF, il se trouvait donc au moins une série française pour présenter quotidiennement (ou presque) des noires à la télévision, et même pour mettre en scène une potentielle romance interraciale. C’est plus que ce que je ne peux dire de certaines chaînes françaises aujourd’hui.

    Enième preuve qu’on peut faire beaucoup de choses même avec un petit format, donc, Salle n°8 est certes plutôt désuète aujourd’hui (Serge est forceur pas possible alors qu’il est supposé être charmant… nos aînées ont vraiment eu du mérite de pas tout cramer) mais elle a aussi une approche nettement plus progressiste que la moyenne. Cependant, on fait peu de médecine dans ce premier épisode, cependant (on n’a même pas encore pénétré la salle qui donne son nom à la série !), et je suis un peu restée sur ma faim, aussi je pense que je vais encore regarder quelques épisodes pour confirmer ma première impression…


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  • Tous les chats sont beaux

    15 mai 2021 à 23:45 • Review vers le futur •

    La cour d’un petit immeuble en cours de désaffection. Une poignée de flics d’une unité anti-émeutes, protégés par plusieurs couches de métal et de kevlar. Une évacuation pour loyers impayés qui s’envenime. Aucun renfort.
    Un mort.

    Trigger warning : violences policières.

    La mini-série espagnole Antidisturbios commence d’une façon qui, hélas, nous est familière. C’est l’une des rares séries policières (et c’est indubitablement une série policière) dont vous allez me voir parler ici. J’ai fait le choix de ne plus traiter ces séries, même quand je les vois, et c’est devenu rare. Proposée il y a quelques mois sur Polar+ et désormais par Canal+, la mini-série est pourtant terriblement d’actualité. Alors faisons une exception, juste aujourd’hui, parce qu’Antidisturbios essaie, au moins, de dire les choses différemment.

    Je le disais, Antidisturbios est une série qu’on ne peut qualifier autrement que de série policière : non seulement le point de vue adopté est strictement celui de flics (bien qu’occupant différents postes), mais on y trouve également une enquête policière, qui va devenir le fil rouge de cette courte saison de 6 épisodes. Les habitudes ont la vie dure, on ne sait pas encore parler de la police sans la police.

    Le premier épisode est le plus difficile à digérer. Le point de vue principal est celui des membres de l’unité Puma 93, qui intervient sur les situations à haut risque à travers tout Madrid. Nous faisons leur connaissance alors qu’ils (c’est une unité purement masculine quand la série démarre) sont envoyés sur une situation dangereuse, une de plus : l’évacuation d’un appartement pour impayés, avec la présence d’un huissier de justice, et sur décision d’un juge. La situation ne pourrait pas être plus quelconque, à un détail près : Puma 93 est envoyée seule, là où d’ordinaire une mission de cette ampleur nécessiterait au moins le triple de policiers. Malgré les tentatives multiples du chef Salvador Osorio, les ordres sont maintenus, et Puma 93 doit vider les lieux coûte que coûte.
    Dans le chaos qui s’en suit, Yemi Adichie, un jeune homme d’origine sénégalaise, voisin du couple expulsé, se retrouve pris dans le chaos, et chute depuis le premier étage. Il est prononcé mort peu de temps après, ce qui, et c’est heureux, n’est pas sans conséquence.

    Parce qu’Antidisturbios adopte un style aussi proche que possible du documentaire, et que sa camera est gluée aux policiers de Puma 93, nous allons vivre la confusion de ces quelques minutes. La panique, la colère, la fatigue du moment, défilent sous nos yeux à toute vitesse ; nous n’avons pas le temps (malgré les tentatives de certaines militantes venues soutenir les expulsées) de prêter oreille au pourquoi du comment, si l’intervention est légale, ou juste. Personne ici n’a le pouvoir de prendre des décisions, semble-t-il ; tout est déjà décidé en haut lieu. Les policiers exécutent leurs ordres, et la violence du moment semble une conséquence logique.
    Bien-sûr, une fois qu’un jeune immigré noir meurt, c’est différent. Là on cherche à savoir si les choses ont été bien faites, si les ordres ont été respectés, et pourquoi les ordres étaient d’agir en sous-effectif. Une fois que la politique s’en mêle, là on pose des questions. Une fois que c’est trop tard.
    C’est donc là qu’intervient Laia Urquijo, une enquêtrice qui travaille pour la police des polices. Son bureau a été chargé de faire la lumière sur les circonstances de la mort de Yemi Adichie, et la tâche devient vite d’autant plus ardue que les flics se concertent et se protègent. Nous avons assisté aux événements, et nous avons une opinion sur ce que nous avons vu (je pense d’ailleurs que des spectatrices aux positions très différentes percevraient ces mêmes scènes d’une façon très différente), mais Laia et ses collègues vont, avec une précision clinique, éplucher tous les détails de l’affaire.

    Pendant un moment, j’ai sincèrement cru qu’Antidisturbios allait parler des sujets qui fâchent : de la violence des policiers (qu’elle soit celle des hommes ou celle du corps de métier), de ce qui s’est joué ce jour-là dans la cour d’un petit immeuble madrilène, du fait que (comme par hasaaaard) la victime est un jeune homme noir, et de ce que l’on attend, à tort ou à raison, des enquêtes internes sur cette violence.
    Si c’est la série que vous espérez trouver, manque de chance, ce n’est pas la série qu’a décidé de devenir Antidisturbios. Malgré sa brièveté, elle va au contraire se permettre d’orienter son enquête et donc son propos dans une toute autre direction, et chercher ses explications du côté d’une sombre affaire de corruption, ramenant la plus grande partie de ses problématiques à une simple affaire de morale individuelle. Nous savons depuis la toute première scène de la série que Laia est une femme profondément droite et morale (dans ce qui est probablement l’une des meilleures scènes d’introduction pour un personnage de ces 10 dernières années), et nous comprenons vite qu’elle a une véritable obsession pour la vérité, quoi qu’il lui en coûte personnellement. Ce portrait, pour bien écrit et bien incarné qu’il puisse être, n’a rien de très original dans une série policière. Elle devient en outre rapidement le point focal de la série, si bien que même lorsqu’il s’agit de nous interroger sur la police, cela se fait à travers les yeux d’un personnage parfaitement rectiligne et admirable. Dans son combat pour comprendre d’abord l’affaire de l’expulsion, puis les ramifications de celle-ci, Laia incarne une certaine idée de la police qui n’a rien de neuf. Et si sur la fin, son évolution devient légèrement plus ambiguë, il faut quand même avouer qu’il y a un aspect réhabilitatif qui est irritant, surtout si on y ajoute le fait qu’en réalité, Antidisturbios n’a pas envie de parler des problèmes dans la police.
    Elle veut parler des pommes pourries.

    Est-ce à dire qu’il s’agit d’une mauvaise série ? Non. Mais ce n’est pas la série courageuse que j’espérais voir, ça c’est certain. Sous couvert de montrer la complexité de la fonction de policier (et effectivement ce n’est pas un métier facile, en même temps, comme certains personnages l’illustreront, on a le droit de le quitter…), on tombe parfois dans un bothsiderism des plus tièdes.
    Comme dans l’épisode au cours duquel Puma 93 est chargé du maintien de l’ordre pendant une rencontre entre le Real et l’OM, et que les ultras des deux pays trouvent le moyen de se foutre sur la tronche : pendant plusieurs minutes, on a droit à une séquence démente au cours de laquelle les flics tapent dans le tas, sans maintenir aucun ordre que ce soit, sans même se soucier de procéder à des arrestations ou quoi que ce soit. Antidisturbios veut-elle faire un commentaire sur la façon dont la violence est une évidence pour ces policiers ? Oui, mais surtout sans trop les juger sévèrement, d’ailleurs regardez, les flics s’inquiètent pour l’un des leurs qui a été roué de coup. Ils ne peuvent donc pas être si mauvais.

    Dans les discussions sur la violence policière, personne ne nie que les policiers se soutiennent entre eux. Personne ne nie non plus l’humanité des policiers. Et sûrement qu’ils sont convaincus, comme les mecs de Puma 93, de ne faire que suivre les ordres, même quand ce sont des ordres de merde. Pour autant, j’attendais d’Antidisturbios qu’à un moment elle se sente pousser une colonne vertébrale, et qu’elle dise que cette violence n’est pas normale. Qu’elle n’est pas seulement le fait d’individus (les flics sur le terrain ou leurs supérieurs). Il faut interroger cela, et parce qu’elle veut faire mine de rester « objective », la série s’y refuse. Ce n’est pourtant même pas un service à rendre à ces hommes que de les envoyer au front (parce que c’est exactement ça, sauf que l’ennemi est un simple citoyen) comme ça, pour se briser et briser d’autres êtres humains. Le faire sans raison, juste parce que la violence est devenue normale aux abords des stades, ou juste parce que la police est le bras armé des banques… Ce n’est juste pour personne, mais Antidisturbios ne va même pas jusque là.

    J’ai vu sur les visages des hommes de Puma 93 l’expression de mon père, un ancien flic. Ce regard noir qui en a trop vu et ne s’éclairera plus jamais complètement. Ils ont presque tous quelque chose en commun avec lui, que ce soit un dos en miettes, une tendance à la violence en cas de contrariété, ou une aptitude hors du commun à se sentir seul contre tous en toute circonstance. Je sais que ce n’est pas un métier facile, croyez-moi…
    Mais est-ce qu’une série avec de tels ingrédients ne pouvait pas aller un peu plus loin que chercher à réhabiliter ces flics imparfaits ? On passe un temps fou avec ces hommes (et parfois, fugacement, ces femmes) de l’anti-émeutes, leurs familles, leurs amies, à essayer de les humaniser. Toujours avec la camera à leur niveau.
    Réveillez-moi quand on en fait autant pour tous les Yemi Adichie.


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