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  • The Not So Honorable Judge Khosla

    2 avril 2021 à 23:11 • Telephage-o-thèque •

    Ces derniers mois, ce sont pas moins de 3 adaptations de la série israélienne Kvodo (ou Your Honor de son titre international) qui ont fait leur apparition sur les télévisions du monde. Voilà qui fait beaucoup ! Personne ne les regardera toutes, et il y a, en dehors de l’étude de cas, peu de raisons de le faire. Alors comment choisir une version plutôt qu’une autre ? Je suis comme vous, je me suis posé la question, et pour y répondre j’ai décidé de vous livrer une review de chacune de ces adaptations… mais, histoire de lutter à armes égales, uniquement sur la base de leur premier épisode, puisque c’est tout ce que j’ai pu voir de la série originale. Et aussi parce que j’ai une réputation de pilotovore à tenir.


    Pourquoi ce choix est-il compliqué ? Parce que le cahier des charges de Kvodo (comme pour beaucoup d’adaptations basées sur une série israélienne ; c’est par exemple le cas de BeTipul) est particulièrement précis. L’histoire est rigoureusement la même, pour commencer : tout commence avec un accident entre une voiture et une moto, sans témoin si ce n’est un chien errant, sur une autoroute. A bord de la voiture : le fils d’un juge. Au lieu d’avertir les secours quant à l’état de la victime qu’il a percutée, le jeune homme prend la fuite, et empire ainsi passablement la situation. Que fera son père, juge respecté et respectable, pour le sauver ?
    Dans aucune de ces séries, la juge ne va être une femme, ou la conductrice sa fille, par exemple. Dans un autre registre (a contrario de l’exercice similaire qui avait été le nôtre autour de Gran Hotel), aucune de ces séries ne va faire le choix de se dérouler à une époque différente, ce qui entrainerait un univers à la fois esthétique et juridique singulier. Ce serait trop facile de trouver des variations aussi visibles, mais superficielles. Non, les nuances sont plus subtiles que cela. Elles tiennent à des choix qui ne changent pas les enjeux de la série, mais plutôt la façon dont ceux-ci sont présentés et donc perçus par les spectatrices.

    La première adaptation a eu lieu en Inde, sur la plateforme Sony LIV, au mois de juin dernier. Sobrement nommée Your Honor (en anglais dans le texte), la série suit exactement le format de la première saison de la série originale, soit 12 épisodes d’une demi-heure.

    En fait, le moins qu’on puisse dire c’est que de toutes les adaptations, la version indienne est la plus « fidèle ». Non seulement par sa structure générale, qui comme je l’ai dit suit celle de Kvodo, mais aussi par son déroulé, son ton, ses dialogues, jusqu’à ses plans. S’il ne vous est pas possible de voir la série israélienne mais que vous espérez en trouver le meilleur substitut possible, le voilà.
    Comme son aînée, l’indienne Your Honor fait lentement monter les enchères. Il est difficile de comprendre immédiatement le degré de gravité de l’accident, dont la série ne révèle que très lentement le déroulé après en avoir présenté des plans presque abstraits (voiture – route – moto – boom! – chien errant étant le seul à assister à la scène). De cette technique naît l’impression d’assister à une fuite qui serait impardonnable, parce que le contexte ne nous autorise pas à trouver de circonstances atténuantes. Parce que le héros de la série est un juge, et qu’il nous a été présenté comme attaché à la justice, ce que son fils lui dévoile progressivement apparaît comme une situation claire : une erreur.

    L’aveu sur l’accident et la fuite apparaît d’ailleurs très tôt (environ au bout d’un tiers d’épisode, qui, encore une fois, est d’une demi-heure à peine), parce que ce que Your Honor, comme Kvodo, veut relater, c’est le cas de conscience. Le premier élan du juge Khosla est de se rendre à la police, de tout avouer pour rectifier le tir aussi tôt que possible, et essayer de survivre à cette nouvelle épreuve. Or, une fois au poste de police, ces bonnes intentions s’effondrent apprenant que le motocycliste n’est autre que le fils d’un des criminels les plus puissants et plus cruels possible ; ce n’est pas la Justice que le juge Khosla craint, c’est les représailles potentielles. Une arrestation, une peine de prison, bon, ça, c’est la façon dont le monde est supposé fonctionner, mais être pourchassé sans relâche par une organisation criminelle sans merci, ce n’est pas concevable. Alors notre bon juge décide ce qui semblait quelques minutes plus tôt impossible : mentir. A la police, à la Justice, à tout le monde. Maquiller le crime, et sauver son fils non pas du système judiciaire, mais d’une mort certaine.

    C’est le nerf de la guerre parce que ce n’est pas naturel pour le juge Khosla. L’épisode va suivre non seulement le moment où il fait volte-face, au commissariat, mais aussi les premières étapes de son mensonge. Il ne sait pas comment effacer les preuves qui incriminent son fils, mais bon, il est juge, il est mieux informé sur les méthodes criminelles qu’un père moyen. Il a des contacts dans la police, aussi, et dans la panique, il a la clarté d’esprit de faire appel à un flic avec qui il a une relation de confiance, pour l’aider à faire disparaître la voiture du délit.

    Tous ces ingrédients sont présents, quasiment à la virgule près, dans Kvodo. Mais Your Honor a un défi bien spécifique tout de même devant elle : établir la moralité du juge Khosla avant que tout cela ne se produise.
    Dans la série israélienne, la droiture du juge Alkobi nous était montrée grâce à une scène dans son tribunal, dans laquelle il rendait un jugement en faveur d’une minorité opprimée, plus spécifiquement des Palestiniens. A la fin du procès, il prend même un instant pour s’exprimer en arabe (ce sera rappelé une seconde fois vers la fin de l’épisode initial de Kvodo, lorsqu’il demandera de l’aide à un flic arabe).
    L’équivalent que trouve Your Honor est de faire se dérouler l’intrigue dans la région du Punjab, un Etat partageant une frontière avec le Pakistan. Les relations entre les deux pays n’étant plus à décrire, l’affaire que traite le juge Khosla le conduit à prendre fait et cause pour des prévenues pakistanaises. Et d’insister dans son verdict sur le fait que, bien qu’immigrantes, elles ont beaucoup en commun avec les Indiennes (et prient un Dieu qui, dans le fond, est le même), et qu’ils ont donc les mêmes droits. Your Honor établit le profond besoin d’égalité devant la loi, pour mieux forcer son protagoniste central à l’enfreindre.

    Ce sont les cartes que le cahier des charges établi par Kvodo était voué à lui faire jouer… Ou bien ? Se peut-il qu’il y ait une façon totalement différente de présenter les faits, les personnages et donc les enjeux moraux de notre histoire ? Je n’ose le croire.


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  • L’enfer, c’est les potes

    21 mars 2021 à 23:30 • Zappeur, Zappeur n'aies pas peur ! •

    C’est triste à dire, mais j’ai regardé deux séries se déroulant en France ce weekend, et j’ai l’impression d’avoir atteint le summum de l’exotisme.
    La bonne nouvelle, c’est que si je ne suis pas encore sûre de reviewer la première, sur la seconde en revanche je n’ai quasiment que des compliments à faire. Parfaitement, vous m’avez bien lue. Ce soir, je dis du bien d’une série française. Ou plutôt d’une mini-série, Escape ; la première série dramatique de W9.
    Je fais le choix de parler d’une série ici, parce que bien que diffusée d’une traite le mois dernier, et malgré sa durée de téléfilm, Escape est bel et bien structurée par deux épisodes distincts. L’un porte clairement sur une exposition, et l’autre sur une résolution. Il y a même un cliffhanger au milieu. Pour moi, Escape répond donc aux critères d’une mini-série, même si je comprends que d’autres puissent faire le choix d’y voir un téléfilm en raison de son mode de diffusion. Ils ont tort, mais je les comprends.

    Trigger warning : viol, suicide.

    Je mets les trigger warnings au risque de spoiler un peu, mais je vous promets de ne pas dévoiler la résolution en question dans la suite de cette review.

    Escape commence de façon très légère alors qu’une bande de potes se réunit devant le bâtiment d’un escape game appelé « Le Château », pour fêter l’anniversaire de Vladimir, l’un d’entre eux. Cependant, les dialogues nous révèlent très tôt que tout n’est pas parfait entre les personnages.
    Vlad, qui n’est pas spécialement de bonne humeur, est un restaurateur égocentrique qui aurait préféré que cette célébration ne tombe pas pendant le coup de feu du vendredi soir. Ce qui déjà donne bien envie de lui fourrer ses cadeaux d’anniversaire au fond de la gorge, mais passons. Son épouse Hélène, dont on perçoit rapidement la frustration, essaie de lui changer les idées, non sans peine. Les copains de toujours sont là aussi : Steph, un célibataire un peu grincheux qui se fait chambrer à longueur de temps et qui a fondé le restaurant avec Vlad ; et Thomas, le vieux beau, qui semble avoir pris de la distance avec le groupe récemment. Comme Thomas a récemment commencé une relation avec la serveuse Céline, celle-ci est exceptionnellement présente aussi, même si typiquement elle ne fait pas réellement partie du groupe d’amies. Ne manque à l’appel que Pauline, la soeur de Vlad.

    Le premier épisode réussit vraiment bien son exposition des personnages et de leurs dynamiques. On s’aperçoit rapidement qu’il n’y a pas de dialogue inutile dans Escape : tout ce qui est dit l’est à dessein. Ce qui ressemble à des petites querelles ou des piques entre potes révèle vite quelque chose de plus profond sur les interactions tissées au fil des années, et qui sont plus tendues qu’il n’y paraît. Tout le monde essaie de se mettre dans l’ambiance du Château, et résoudre les énigmes autour du viol perpétré par le roi de France à la cour de Versailles, mais ce n’est pas gagné d’avance, les habitudes ayant la vie dure. Les fêtes d’anniversaire n’effacent pas les conflits du reste de l’année ; pire, elles peuvent les souligner.

    Sauf qu’à mesure que les énigmes se succèdent, il apparaît justement que le mystère de Versailles veut dire quelque chose sur les joueurs en présence. Le Château n’est pas n’importe quel escape game, il semble s’adapter aux personnes qui tentent de résoudre ses puzzles… Il ne s’agit pas de trouver des indices. Il s’agit d’utiliser la personnalité des amies présentes dans la pièce ce jour-là. En cela, le côté huis clos fonctionne à merveille.
    Sous ses airs de thriller, Escape est donc avant tout une série profondément dramatique ; pendant un moment j’ai pensé à toutes ces séries high concept japonaises dont j’aime tant vous parler, et je me suis demandé s’il n’y avait pas un peu de Soumatou Kabushikigaisha là-dessous. Le jeu aurait eu une capacité quasi-surnaturelle à révéler les gens et les secrets, et en plus c’est toujours ça de gagné si jamais on veut renouveler la série (ce qui apparemment n’est pas totalement écarté par les exécutifs de W9). Bon, en fait j’étais en tort, et ce n’est pas ainsi que fonctionne la série ; mais il n’empêche que pour que j’aie eu cette impression, c’est qu’il se passe quand même quelque chose d’intéressant.

    Cela ne fait que se confirmer dans le second épisode, qui après avoir établi qui les protagonistes peuvent être dans toute leur complexité (révélant plus de défauts que de qualités, même), décide de mettre la pression et forcer les vérités les plus dérangeantes à sortir. Et des vérités dérangeantes, après des décennies de relation, ce n’est pas ça qui manque.
    Escape ne fait pas forcément des choses originales (cependant on les voit plus souvent au cinéma qu’à la télévision), mais elle les fait bien. Les choses que l’on apprend ont du sens grâce à tout ce que l’on a appris sur les protagonistes, il n’y a, là encore, pas de twist pour le plaisir de surprendre, mais une réelle cohérence dramatique. A cela s’ajoute l’impression grandissante qu’il y a un vrai enjeu dans cet escape game, qui, quand bien même on n’en connaît pas encore la raison, met vraiment en danger les personnages. Cela a pour effet naturel de les pousser dans leurs retranchements, ainsi que de nous mettre à cran… et c’est savoureux.

    On aurait pu craindre qu’une série structurée autour d’épisodes si brefs (le premier épisode dure une demi-heure, le second trois quarts d’heure) aurait dû sacrifier des choses sur le ton ou la complexité, mais pas du tout. Il se dit des choses très fines par moments, tout en faisant monter les enchères de façon spectaculaire. J’ai poussé des réels cris vers la fin, d’abord dans la scène-pivot du deuxième épisode, et puis à la toute fin ; pour des raisons différentes. Il n’y a pas un trait qui dépasse dans cette fiction écrite au cordeau, et la conclusion, glaçante, offre une résolution avant tout dramatique, au lieu de jouer uniquement sur l’aspect thriller. Même si je n’ai pas apprécié toutes les performances du cast de la même façon (ce serait ma seule vraie critique), le résultat est excellent, la conclusion satisfaisante, et le contrat rempli.
    Escape est une percée plus que convaincante pour W9 ; même si la chaîne devait décider de ne pas la renouveler (ce serait dommage, mais compréhensible), il faut en tout cas poursuivre les expériences dans cette voie, bien plus que dans la shortcom. C’est le genre de politique de fiction française derrière laquelle je peux me ranger.


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  • Rien à feutre

    20 mars 2021 à 20:35 • Review vers le futur •

    Malgré tout le scepticisme que m’inspire régulièrement Netflix, la plateforme a aussi des mérites. L’un d’entre eux, et non des moindres, est d’avoir amélioré en l’espace de quelques années seulement l’accès aux séries du monde arabe. Tardivement, si l’on compare avec d’autres territoires ; sans nul doute. Mais amélioré quand même. On partait de loin ! Le concept-même d’importation (et donc de traduction) de ces séries était proche de zéro… aujourd’hui on se retrouve avec des séries originales Netflix commandées au Liban, en Jordanie ou en Egypte, en plus d’acquisitions de séries diffusées à la télévision traditionnelle.

    En ce mois de mars, Netflix a même lancé une nouvelle série… et ce n’est même pas le Ramadan ! On a atteint une forme d’opulence incroyable, vous ne vous rendez pas compte.
    Cette série, c’est Abla Fahita : Drama Queen, une comédie dont l’héroïne est une veuve au caractère insupportable qui se trouve empêtrée dans une affaire des plus sordides. La série est plutôt courte, toutefois fidèle à mes habitudes je ne vais vous parler aujourd’hui que du pilote… après vous avoir brièvement présenté son héroïne.

    Abla Fahita est à l’origine une personnalité qui a connu la gloire grâce à Youtube ; ses videos (la première à trouver écho parlait de… fajitas) ont séduit pour leur ton irrévérencieux, qui n’a que gagné en vigueur avec la révolution égyptienne de 2011, quand elle a ouvertement critiqué certaines figures politiques. Depuis, l’ascension a été constante : apparitions dans une émission satirique, puis obtention de son propre show hebdomadaire à partir de 2015, contrats publicitaires et même un Lion à Cannes, Abla Fahita a tout fait… mais pas sans s’attirer des critiques. Son anti-conformisme, ses positions politiques, son goût pour les hommes séduisants (et sa propension à la nudité, à l’occasion), ne pouvaient pas plaire aux conservateurs. Menacée plusieurs fois de censure et d’interdiction, la voilà pourtant qui trouve un public international grâce à Netflix. Le conte de fées, quoi.
    Qui aurait cru que cette marionnette partie de rien deviendrait une superstar internationale ?


    Quand commence Abla Fahita : Drama Queen, l’héroïne éponyme a la grosse tête, justement. Elle se prépare à monter sur scène pour le rôle principal d’une comédie musicale, et en profite pour terroriser son entourage : sa fille aînée Caro qu’elle traite comme une moins que rien, mais aussi manager, régisseuse, costumière… Hélas pour elle, ses caprices ne lui évitent pas un scandale. A un moment-clé de la pièce où elle doit révéler un costume, elle s’aperçoit qu’elle a oublié de l’enfiler et se retrouve nue sur scène. C’est le déshonneur ! Elle est accusée de l’avoir fait exprès et perd tout, du jour au lendemain.
    L’intrigue ne démarre vraiment que trois mois après cette soirée, lorsque, affamée (ainsi que ses enfants, Caro et le bébé Boudi), elle décide d’accepter l’offre à dîner d’un homme d’affaires qui la courtise depuis des mois. Au départ elle espère juste profiter des miettes de son statut de star pour manger à l’oeil, mais rapidement elle se trouve à devoir réellement négocier un contrat avec l’homme obséquieux qui l’a invitée dans son nightclub.

    Abla Fahita : Drama Queen n’hésite pas à montrer d’abord son héroïne sous un jour profondément antipathique. Tout ce qui fait d’elle une icône la rend aussi insupportable au quotidien : cette langue bien pendue, cette façon de ne pas mâcher ses mots, son ego surdimensionné, sont détestables au possible. L’exposé de ses torts prend une grande place pendant ce premier épisode.
    Parce qu’Abla Fahita est une marionnette, ces défauts peuvent être poussés à leur paroxysme avec plus de facilité sans avoir l’air totalement aberrants ou la rendre réellement repoussante. C’est même ce qui permet de rire de ses excès. De la même façon, certains plans ou bien-sûr la scène du « scandale » seraient impossibles avec une actrice en chair et en os. Il y a même une inventivité renouvelée dans la façon de filmer la série, et plein de super bonnes idées visuelles pour tirer partie pleinement la nature de son héroïne. Mais il faut noter que personne, absolument personne, ne semble remarquer qu’elle est une femme en tissus, ce qui est toujours ma façon préférée de traiter les marionnettes dans des séries ! Jurisprudence Randy Feltface.

    Comme beaucoup de séries égyptiennes que j’ai pu voir avant elles, Abla Fahita : Drama Queen semble parfois bavarde, voire même lente. Personnellement je le perçois comme une spécificité, et à l’occasion comme une force, mais de toute évidence ça ne plaira pas à tout le monde. Sans doute que pas mal de subtext m’a échappé, aussi, et je reconnais que j’ai des lacunes d’une façon générale dans le domaine de la fiction égyptienne (et la popculture égyptienne dans son ensemble) ; c’est bien pour ça que je suis si ravie qu’on puisse en voir plus qu’avant ! Il y a pourtant très peu de temps dans cette (première ?) saison de 6 épisodes, alors je gage que pour faire la lumière sur les événements du nightclub, Abla Fahita va devoir s’activer un peu au lieu d’invectiver tout le monde à longueur d’épisode.
    On ne se tape pas forcément sur les cuisses en regardant Abla Fahita : Drama Queen, par contre il y a un délice indéniable à faire connaissance avec cette bonne femme un peu odieuse, mais en même temps tellement sûre d’elle, de sa valeur, de sa place dans le monde. La tournure des événements va-t-elle lui insuffler un peu d’humilité ? Je ne le parierais pas, vu l’essence-même du personnage. Qu’importe. Malgré son tempérament (et en même temps, à cause de lui), on a envie de voir Abla Fahita se tirer du pétrin.

    Comment ? C’est ce que je vais découvrir par moi-même, et je vous encourage à en faire autant.


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  • She was there

    19 mars 2021 à 22:18 • Review vers le futur •

    Après avoir perdu le même jour son job et son petit ami de longue date, une jeune femme se présente par hasard à la porte d’un veuf qui cherche une nourrice pour s’occuper de ses enfants. Par un concours de circonstances (et parce que les enfants n’ont jusque là jamais laissé une chance aux gouvernantes précédentes), elle se retrouve embauchée en l’espace de quelques heures, quand bien même la blonde qui partage la vie du veuf est très inquiète devant cette nouvelle menace.
    Où est-ce que j’ai déjà lu ce résumé de pilote, voyons ?

    Ah oui, Country Comfort. Un sitcom qui de toute évidence est extrêmement original et innovant, et qui n’a rien en commun avec aucune série préexistante. Je pense que ça se remarquerait !
    Attendez… Où est-ce que j’ai déjà vu ces deux noms ?


    Ne prolongeons pas la charade plus longtemps : deux productrices de The Nanny sont au générique de la nouvelle comédie de Netflix, et ça se sent (Peter Marc Jacobson est même l’ex-mari de Fran Drescher, pour celles d’entre vous qui ont de graves lacunes). Vous vous rappelez quand je vous disais que Netflix commande des copies de séries à succès pour n’avoir pas (ou plus) à en négocier les droits ? En voilà un excellent exemple.
    Fort heureusement, Country Comfort débarque avec son petit twist à elle : la série a pour héroïne une chanteuse de country, et une famille qui joue de la musique ensemble, et du coup le premier épisode inclut des séquences chantées.
    A ce stade j’essaie à grand-peine de masquer mon agacement, mais en vain. Et ce n’est pas seulement par nostalgie (quoique, évidemment, ce soit l’une des raisons) mais aussi parce que Country Comfort semble simplifier pas mal des dynamiques d’origine, comme pour ne garder que le stéréotype de The Nanny, mais pas ses thèmes ou son essence.

    A ce jour je n’ai pas encore écrit de review globale de The Nanny, même pas lors de mon dernier marathon en date. Pour tout dire, j’en suis la première étonnée, je n’avais pas vraiment réalisé ! Il faudra corriger le tir un de ces jours. Mais j’ai sûrement dû dire, dans ces colonnes ou sur Twitter, que l’une des forces de The Nanny, c’était son discours sur les questions de classe. Dés le premier épisode, il est clairement établi que Maxwell Sheffield est plein aux as, qu’il mène une vie radicalement différente de celle qu’a toujours connue Fran Fine, et que par conséquent ses enfants élevés en WASPs allaient connaître un choc culturel face à cette jeune femme juive venue des couches populaires de Flushing (bon, c’était dans les années 90, pré-gentrification du quartier). Pour leur bien, évidemment. La doctrine de The Nanny est que le bon sens, l’humour et la sincérité de Fran, dépeintes en grande partie comme une caractéristique socio-économique, est ce qui est voué à apporter une solide dose d’amour à une famille qui ne manque de rien à part, eh bien, d’amour.
    De nombreux épisodes de la série mettent dans la balance le contraste entre les domestiques d’un côté (Fran mais aussi Niles, qui bien que britannique et élégant, est payé des clopinettes pour travailler au service des Sheffield) et les riches employeurs de l’autre (Maxwell mais aussi par extension CC, qui est souvent dépeinte comme quelqu’un d’extrêmement riche, au point qu’on se demande parfois si la seule raison pour laquelle elle est le bras droit de Sheffield est qu’elle a un gigantesque béguin pour lui). Outre la juxtaposition constante de ces deux groupes, de leur conception de l’existence et de leur quotidien, il faut aussi ajouter de multiples épisodes portant explicitement sur la lutte des classes, notamment lorsqu’il est question de grèves, ou quand Fran a une chance d’améliorer son statut social… et que Maxwell réalise systématiquement dans ces moments-là que s’il la perd en tant qu’employée, il la perd entièrement (la symbolique fait parfois froid dans le dos d’ailleurs). En fait, pour schématiser, The Nanny est cent fois meilleure dans ses intrigues sur les questions de dynamiques de classe que dans son discours féministe ! Bon, encore une fois, il faudra vraiment que je me fende d’une review en propre un de ces jours, je n’arrive pas à croire que depuis 2007 que j’écris ici ça n’était jamais arrivé.
    Je n’attendais pas de Country Comfort qu’elle fasse la même chose ; je n’attends certainement pas de miracles d’un premier épisode, qui ne peut évidemment pas rivaliser avec 6 saisons de texte et de sous-texte (quand bien même Netflix ne commande pas réellement de pilotes, et qu’on peut attendre du premier épisode d’une de ses séries plus de cohérence que d’un pilote comme The Nanny, où certaines scènes ont été modifiées entre la commande et la diffusion, parce qu’on y allait à tâtons). Je suis regardante, mais pas foncièrement injuste, quand même !
    Cependant, force est de constater qu’il n’y a pas de thème équivalent dans cette introduction.

    La nourrice, qui répond au nom de Bailey, n’est placée que dans une situation d’échec amoureux (et professionnel, mais uniquement parce que son gagne-pain jusque là était de se produire avec son petit-ami), et c’est uniquement sur le registre de l’émotionnel que les choses se passent. Elle est en pleine crise de panique parce que sa voiture l’a lâchée au plus mauvais moment (c’est-à-dire après cette rupture encore fraîche, et au beau milieu d’une tempête), elle se retrouve par hasard au milieu de cette famille, et l’attachement commence en quelques heures. Tout se passe sur le registre affectif à partir de là, et en vingt minutes exposition comprise, l’affectif peut difficilement être autre chose que superficiel.
    En outre, il n’y a pas de contraste notable avec le père, Beau. Le fait qu’il possède un ranch, ait les moyens de se payer une nourrice, et ait 5 enfants, ne semble pas vraiment dire quoi que ce soit de lui. Il y aurait pourtant plusieurs options. La série ignore totalement, au moins dans ce premier épisode (si vous croyez que je me suis fatiguée à regarder les autres…), toute implication socio-économique alors que pourtant, elle pourrait en dire quelque chose. De la même façon, culturellement il est même plutôt proche de Bailey, étant donné qu’elle est chanteuse de country et qu’il est, selon toute vraisemblance, très country aussi (voir également : possède un ranch). Pour paraphraser un générique célèbre : « she’s the lady in blue jeans, when everyone else is wearing… blue jeans« . Il ne se distingue pas par une différence religieuse non plus, a priori. En fait, il n’a même pas de caractéristique notoire, à part être veuf et séduisant… on ne sait même pas pourquoi il aurait besoin des services d’une nourrice, étant donné qu’il n’est pas un père absent ou incapable (et surtout pas pourquoi il aurait besoin de celle-là en particulier). Bien-sûr le premier épisode établit qu’il a du mal avec l’une de ses filles spécifiquement, parce qu’il a des difficultés à communiquer avec elle depuis le décès de sa mère, mais rien ne justifie totalement la nécessité d’une employée de maison pour toute la fratrie, d’autant que plusieurs des enfants sont déjà au stade de l’adolescence (les frères aînés, en particulier, sont thirsty as fuck pour Bailey, ce qui est très dérangeant à mes yeux mais clarifie au moins une chose, c’est qu’ils ont passé l’âge d’avoir besoin d’une nourrice). Il n’y a, en conséquence, aucune forme de conflit latent ; comme Beau est transparent au possible, et que la série n’indique rien de sa situation qui soit à l’opposé de celle de Bailey, rien ne promet de mettre en place un choc culturel, ou personnel, entre les deux protagonistes.
    En somme, Country Comfort ne pose les bases d’aucun sujet si ce n’est : on a besoin d’introduire cette nourrice dans la vie de cet homme, pour ensuite les voir se tourner autour. Le rôle de la blonde Summer (petite amie de Beau, qui est veuf mais pas célibataire) est là pour créer artificiellement cette impression de menace, et donc de romance potentielle… à partir de rien parce que ce n’est clairement pas une préoccupation pour Bailey ou Beau dans cette introduction (contrairement à The Nanny où Fran et Maxwell flirtent un peu dés les heures suivant leur rencontre ; se référer au regard que lance Sheffield en l’entendant rire pour la première fois !). Et comme il n’y a pas de conflit, c’est à se demander pourquoi ils ne tombent pas dans les bras l’un de l’autre dés le premier épisode. D’ailleurs quelqu’un veut-il me montrer où est Summer sur les photos de promo ? Où est le will-they-won’t-they, au juste ?

    Je n’ai jamais écrit de review globale de The Nanny, mais j’ai en revanche écrit sur Fran Drescher elle-même, et le ton qu’elle a imprimé à ses séries. Drescher (qui n’est pas auteure de formation mais surtout interprète, et pourtant elle a systématiquement eu une maîtrise impeccable ses personnages et sa personnalité publique même avant de trouver le succès vraiment je comprends pas comment je n’ai jamais écrit cette review, c’est aberrant) est quelqu’un qui a un respect profond pour l’histoire du sitcom ainsi que les classiques du genre, devant lesquels elle a grandi. Son humour est référencé, et révérencieux. Quand bien même le pitch de The Nanny, à la base, n’est pas d’une originalité folle, a fortiori pour une actrice qui est apparue dans plusieurs épisodes de Who’s the Boss?, elle a su y imprimer rapidement une patte personnelle. C’est cette patte qu’on sent dans The Nanny, et c’est cette patte qu’ensuite on a senti dans Living with Fran et Happily Divorced, les deux autres séries de sa carrière basées (en partie) sur des expériences personnelles ET où elle a eu un contrôle sur les intrigues. Il y a quelque chose qui se dit, parce qu’il y a une personnalité qui insuffle quelque chose dans ce qui se dit.
    Quelle est la personnalité qui insuffle quoi que ce soit à Country Comfort ? Quelles sont les influences, autre que « on a voulu faire The Nanny sans avoir accès à l’IP de The Nanny » ? Quels sont les thèmes ? Quel est le but ? Si Country Comfort avait la moitié d’un quart de tiers de huitième d’âme, la série admettrait son lien de parenté sans ambages, s’en moquerait peut-être même un peu. Aucun autre genre mieux que le sitcom ne peut se le permettre ! Mais elle ne veut surtout pas le reconnaître, parce que ce serait avouer que cette parenté est la seule raison de son existence…

    Ce n’est donc pas que la nostalgie qui m’agace. C’est cette impression de « on n’a gardé que l’idée que les gens se font de The Nanny, mais on n’a pas créé une série ». Country Comfort ne dit rien, ne s’inscrit dans rien, ne porte rien ni personne. Elle est là pour venir gonfler artificiellement le catalogue de Netflix.
    Elle est juste là, et c’est la vraie raison de mon écœurement en la voyant.


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  • The practice makes perfect

    14 mars 2021 à 20:52 • Review vers le futur •

    Ce weekend, à la base, je voulais vous parler de Bombay Begums. C’était sur le planning et tout. Le premier problème que j’ai eu a été de me procurer le premier épisode. Le second problème a été que je l’ai tellement aimé… que maintenant je veux vous parler plutôt de toute la saison ! La tuile, quoi. Mais euh, du coup… retour au premier problème d’acheminement. En plus ya un troisième problème, mais je vous en parlerai le moment venu.
    Donc euh, qu’est-ce qu’on fait, on plie les gaules et on annule tout ?

    Je vous rassure, en l’an de grâce 2021, il y a beaucoup de choses dont on peut se plaindre… mais certainement pas de n’avoir rien à dire sur les séries. Comme par exemple, mettons, un legal drama afro-américain ? C’est pas le genre de choses dont on a l’occasion de parler tous les jours. Cette semaine, OWN lançait en effet sa nouvelle série Delilah, qu’on doit à Craig Wright.

    Ce nom ne parlera pas forcément à tout le monde et pourtant ça fait 20 ans qu’il travaille sur quelques unes des séries les plus importantes de la télévision étasunienne : il a fait ses débuts au sein de la writers’ room de Six Feet Under (et obtenu un Emmy pour un épisode écrit à l’époque), puis on l’a trouvé sur Lost et Brothers & Sisters. Par la suite il a pu créer sa première série, Dirty Sexy Money ; ça n’a pas duré, comme on sait, et il a passé quelques années à tenter sa chance sur des projets aussi différents qu’Underemployed, Rush ou Tyrant. Finalement c’est sur OWN qu’il a posé ses valises, grâce à Greenleaf qui est devenue un solide succès de 5 saisons sur la chaîne d’Oprah (et qui a un spin-off en préparation à l’heure actuelle).
    Jusqu’à Greenleaf, personne dans le monde téléphagique n’avait vraiment pris OWN au sérieux ; s’acoquiner avec Tyler Perry a ce genre de conséquences, étant donné que son succès financier se traduit rarement en succès critique et qu’il avait créé pour la chaîne The Haves and the Have Nots, If Loving You Is Wrong et Love Thy Neighbor. Certaines ont eu plus de succès que d’autres, sans conteste, mais les chiffres, ça ne fait pas toujours tout. Et à OWN, une toute jeune chaîne visant le public noir, dont la politique de fiction était plus récente encore, il semblait manquer une légitimité qu’il a fallu aller chercher chez d’autres créateurs. Greenleaf était la première étape de cette transformation (et Queen Sugar une autre). Aussi bien au niveau de son CV que sur un plan symbolique, Wright a donc accompli énormément.
    Ce qu’ont les séries de son parcours ont en commun ? Rien ou trois fois rien. Certaines scénaristes de télévision ont un genre ou un ton bien spécifique ; Wright est plutôt un touche-à-tout (il a des thèmes, cependant, et j’ai hâte de voir comment ils vont être développés ici). Ce n’est pas sans curiosité que j’ai attaqué son nouveau projet ; croyez-moi, ce visionnage du premier épisode de Delilah n’était pas un pis-aller.

    Delilah est le nom d’une avocate et mère de famille (incarnée avec une présence incroyable par Maahra Hill qui jusque là était passée sous mon radar). Lorsque la série commence, elle jongle entre toutes sortes de responsabilités : ses deux enfants Maia et Marcus, d’abord, qu’elle élève seule depuis son divorce (et son ex-mari n’est pas franchement fiable) ; son neveu Dion, qu’elle héberge depuis plusieurs mois (le père de celui-ci, un militaire, a été blessé au combat, et sa mère est aux abonnées absentes) ; son cabinet, qu’elle tient seule (même si elle est largement épaulée par une assistante épatante, Harper) et où elle s’est promis de venir en aide aux plus faibles ; et sa vie sociale, parce qu’elle essaie quand même d’en avoir une, notamment avec sa meilleure amie Tamara (également une avocate). La vie de Delilah est donc, sans conteste, très bien remplie. Financièrement ce n’est pas toujours facile, mais les choses ne sont pas si pires dans l’ensemble. Malgré cet emploi du temps perpétuellement chargé, Delilah trouve d’ailleurs toujours le moyen d’écouter ses enfants, son neveu ou ses clients avec attention et patience, et le premier épisode montre cela en dépit d’une journée d’introduction vécue à 712m/h.

    Pourtant plusieurs choses, sans qu’elle s’en aperçoive, vont commencer à venir charger encore un peu la mule.
    D’une part, il y a cette jeune femme, Demetria, qui se présente à elle sans dévoiler tout de suite qu’elle cherche à rejoindre le cabinet de Delilah (je crois que je n’avais jamais vu quelqu’un faire passer un entretien d’embauche sans le savoir avant !). Mais surtout, il y a cette vieille connaissance, Leah, qui reprend contact un peu brutalement.

    Delilah comme Delilah minimisent d’abord l’importance du premier message de Leah. Le premier épisode semble au début être un drama comme tant d’autres sur une femme qui essaie de « tout » avoir (et qui ne se débrouille d’ailleurs pas trop mal malgré les circonstances), mais bifurque sans qu’on s’en rende vraiment compte vers un legal drama pur jus. Chaque interaction avec Leah va faire monter crescendo les enjeux ; ce qui semblait n’être qu’une affaire de plus (et une affaire que Delilah ne voulait même pas accepter, en plus) va clairement devenir un fil rouge pour la suite.
    A la fin de cet épisode introductif, c’est comme si on avait complètement changé d’univers. Les scènes familiales et amicales sont toujours là, mais elles ont d’ores et déjà un air plus inquiétant voire menaçant, à cause de ce qui se trame au cabinet. Delilah a mis le doigt dans un engrenage qui pourrait tout menacer.

    La montée en puissance de cette introduction est du genre qu’on devrait faire figurer dans les livres de classe. Delilah n’abat pas toutes ses cartes tout de suite, mais n’est pas non plus dans une démarche de nous faire mariner avant que les choses ne deviennent sérieuses. La vie de son héroïne est composée d’ingrédients qui sont suffisamment forts dramatiquement par eux-mêmes sans que l’épisode ne semble se reposer sur le suspense.
    Pourtant, quand est venue la fin de cet épisode (en moins de 40 minutes montre en main, en plus), j’ai laissé échapper une exclamation mi-choquée mi-ravie. Delilah est une série qui a 20 ans d’expérience et ça se sent.

    C’est, en outre, l’un des très rares legal dramas commandés par une chaîne Black-owned, à destination d’un public afro-américain et un cast uniquement noir. C’est encore très, très rare de voir des séries de ce type sur ces chaînes, qui n’en ont pas la tradition (mais j’ai déjà résumé l’histoire de la télévision afro-américaine plusieurs fois, par exemple ici, donc permettez que je ne me répète pas). Il y en a eu, bien-sûr, comme In Contempt sur BET, mais ça reste encore très marginal. Pour quelqu’un qui, comme moi, raffole des séries juridiques, un genre où on ne peut tolérer rien moins que de la finesse et de l’intelligence, assister à une aussi solide mise en place ne peut être qu’un régal.
    Il n’y a, à tous les niveaux, que de bonnes choses à dire de ce premier épisode de Delilah. Et du coup je n’ai aucun regret : on parlera de Bombay Begums une prochaine fois.


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  • My way

    13 mars 2021 à 23:05 • Dorama Chick •

    Il y a deux mois et demi maintenant, j’ai pris ma retraite. A bien des égards ça m’amuse beaucoup de le dire, alors que je viens de fêter mes 39 ans, et pour le moment je me régale des réactions que j’obtiens (c’est encore plus drôle sur internet où les gens laissent échapper un « mais je savais pas que t’étais aussi vieille » qui me fait rire sous cape ; j’ai acheté une cape spécialement pour l’occasion). Sûrement qu’avec le temps ça me passera, ainsi, bien-sûr, que le choc souvent suscité.
    Dans le même temps, être à la retraite à 39 ans, et plus encore sans avoir fait fortune avant (qui est le second cliché qui vient généralement à l’esprit dans ce genre de situations), ça reste quand même un peu compliqué à m’expliquer à moi-même. Je n’avais pour ainsi dire aucune représentation de ce que cela pourrait représenter que de m’arrêter de travailler à un si jeune âge, quand bien même, il est vrai, j’avais été en long congés maladie précédemment (et au chômage de longue durée plusieurs années avant ça).

    Instinctivement je me suis donc tournée vers les séries en espérant y trouver quelque inspiration quant à ce que les décennies à venir pourraient me réserver. A quoi ressemble la vie dans une société où tout tourne entièrement autour du travail ? Quelles sont les options ? Ca a toujours été ma fenêtre ouverte sur l’ailleurs et l’autre, alors j’ai essayé de trouver quelque chose, n’importe quoi, qui parle spécifiquement du virage de la retraite.
    Voilà comment j’en viens à vous parler de bouffe une fois de plus aujourd’hui, avec Nobushi no Gourmet, une série originale que Netflix propose à l’international sous le titre Samurai Gourmet.

    Jusqu’alors j’avais pas mal fait l’impasse sur Nobushi no Gourmet, parce que… bon, pour être honnête, je n’avais pas confiance en Netflix.
    La série avait été mise en ligne dans un relatif anonymat en 2017, mais fleurait bon l’opportunisme parce que Netflix, tout comme moi, a bien compris l’intérêt des séries d’appétit pour le public japonais. Or donc, comme la plateforme essaie d’acquérir le moins possible de séries déjà produites (faut payer d’autres gens pour les obtenir, après faut renégocier les droits régulièrement, on risque de perdre une partie du catalogue avec le temps… bref, c’est le bordel), l’idée était de produire la même série qu’ailleurs, mais en Netflix Original. Quand vous regardez la majorité des productions de la plateforme ces dernières années, c’est le principe essentiel qui anime Netflix dans ses commandes, ainsi que la meilleure explication à ses 712 nouvelles sorties par semaine.
    Procédé peu inspiré, donc. Et puis sur le principe, je me méfie toujours quand des exécutifs américains commencent à employer le mot « samurai », ça n’augure de rien de bon.

    A cela faut-il encore ajouter que la genèse de la série d’appétit japonaise se situe, sans jeu de mots, aux antipodes de ce que fait Netflix. De ce qu’EST Netflix.
    La série d’appétit, c’est traditionnellement une série peu chère, contemplative, sans enjeu. La formule est sensiblement la même de série en série (même si j’ai eu l’occasion, par exemple avec Konya wa Konoji de, de vous parler d’exceptions au fil du temps). C’est assez répétitif, chaque épisode commençant par une longue phase d’appétit, pendant laquelle les protagonistes ont faim et fantasment sur ce qui pourrait être mangé et/ou cuisiné… et un dernier quart d’épisode dédié à voir un ou plusieurs personnages enfin manger les plats auxquels on a rêvé pendant les 15 minutes précédentes (les épisodes sont généralement d’une demi-heure maximum). C’est une fiction qui est produite en s’inspirant d’un manga donné (pour le coup effectivement il y a un manga à l’origine de Nobushi no Gourmet) et essentiellement pour faire plaisir à son lectorat fidèle, souvent parce qu’il y a identification ; ainsi qu’aux fans du genre éventuellement. Les séries d’appétit sont généralement diffusées tard dans la nuit, dans des cases un peu bouche-trou, et/ou sur des chaînes désargentées. Très peu trouvent le succès, et si elles mettent en bouche, en revanche le bouche-à-oreille fonctionne très peu pour elles ; Kodoku no Gourmet est une exception à cette règle.
    Les variations sont introduites par la personnalité et/ou la nature du personnage central : parfois un VRP, parfois une étudiante, parfois un mafieux, parfois un couple, parfois un garçon timide… Chacun a ses préférences, son style de vie, ses moyens financiers, son histoire. C’est ce qui va déterminer ce qui est mangé, comment, pourquoi… et quel genre d’expérience résultera de chaque festin. Il n’y a aucun suspense, juste un moment à partager. C’est un sous-genre où l’on ressent de la faim par procuration et, si la série est bien faite, on se trouve rassasiée par procuration à la fin, aussi. Je l’ai dit et je le redis : je ne comprends pas qu’on n’ait pas de série d’appétit en France, c’est pas comme si on n’avait pas la culture culinaire pour, merde.
    C’est procédural, c’est niche, c’est de la slow TV, c’est intimiste. C’est tout ce que Netflix n’EST pas. De quoi se mêle donc Netflix à se lancer dans ce genre de séries ?

    Donc je me suis assise sur mes épisodes depuis 2017, et je n’y ai plus pensé. Ce n’est que fin décembre que tout d’un coup, alors que j’étais en pleine négociation du virage de la retraite, elle m’a accidentellement été évoquée par une inconnue sur Twitter. J’ai eu le déclic : je vais tester Nobushi no Gourmet. Pas pour la série d’appétit, mais pour la question de la retraite.


    Takeshi Kasumi a passé toute sa vie au travail et le voilà qui pour la première fois de sa vie n’a pas besoin de s’y rendre. C’est le premier jour de sa vie à la retraite et euh… bah merde alors, qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Il est tellement habitué à être attendu ailleurs que ce jour-là, il s’est levé en panique quand il a vu l’heure ; il a fallu que sa femme Shizuko lui rappelle qu’à 60 ans maintenant, il est tout naturellement à la retraite. La retraite à 60 ans ? Hahaha, on est un late bloomer, hein ?
    Alors qu’est-ce qu’on fait quand on n’a rien à faire ?

    Eh bien heureusement que Shizuko est là. Elle lui donne un peu de structure pour cette première journée d’oisiveté… en lui donnant quelque chose à faire (arroser les plantes) et lui posant une deadline (elle sera de retour en fin de journée). C’est déjà quelque chose.
    Dans la note qu’elle lui laisse en son absence, elle rappelle aussi à Takeshi de manger quelque chose pour le déjeuner. Aaaaah, nous y voilà.

    Toute cette journée inaugurale va être ressentie comme telle. Takeshi est confronté à toutes sortes de premières fois (la première fois qu’il a pu faire la grasse matinée, par exemple). La première fois qu’il a traversé son quartier résidentiel entièrement vide, lui rappelant que désormais il vit hors du monde. La première fois qu’il a pu se balader dans le parc du coin, où d’ordinaire il marchait d’un pas pressé pour aller prendre son train. La première fois qu’il a regardé passer les trains au lieu d’être dedans avec un endroit où aller. La première fois qu’il a dû décider d’où manger dans son propre quartier qu’il ne connaît pas, faute d’y avoir passé une seule minute ces 15 dernières années qu’il y habite.
    Où est-ce qu’on va quand on n’est attendu nulle part ?

    Takeshi finit par trouver une petite échoppe traditionnelle, pas loin de la gare où d’ordinaire il se dépêche de se rendre. L’endroit ne paie pas de mine et les prix sont à l’avenants. Mais, devant le menu simplissime, soudain Takeshi réalise qu’il n’a aucune habitude (d’ordinaire à la cafét’ du boulot, il commanderait toujours le même menu). Il n’a rien de prévu ensuite, non plus. Il n’y a, en somme, aucune contrainte qui puisse déterminer par avance ce qu’il va commander.
    Que déguste-t-on quand on peut manger tout ce qu’on veut ?

    La réalisation de Nobushi no Gourmet accompagne Takeshi alors que, perplexe, il se heurte non pas à des difficultés, mais à ses propres barrières intérieures. Tout ce qui lui semblait évident et acquis, et qui dirigeait sa vie pour lui, a disparu. Ni boulot, ni patron, ni collègues pour juger ce qu’il va commander. Pas de travail à accomplir après le déjeuner. Aucune conséquence. IL EST TOTALEMENT LIBRE. Comme un… comme… voyons qu’est-ce qui pourrait représenter une totale indépendance pour un vieil homme un peu conservateur ? Un nobushi !
    Oui parce que, comme d’habitude le titre traduit de la série nous fait perdre en subtilités : un samurai est normalement à la solde d’un daimyou, et tout noble guerrier soit-il, il est l’employé d’un autre. C’est même étymologiquement la raison d’être du terme « samurai » ! Mais le nobushi, lui, est un homme qui ne répond de ce qu’il fait à personne, qui décide pour qui travailler (c’est souvent un mercenaire), qui choisit son destin.

    En prenant sa retraite, Takeshi est devenu un nobushi. Fort de cette réalisation soudaine mais splendide, il décide de commander une bière avec son repas. Parfaitement, une bière à la mi-journée !!!
    Et pour conjurer le courage de commander la boisson qui, en pleine journée mais aussi en plein été, lui fait tellement envie, il imagine un nobushi qui commanderait, dans une échoppe similaire à celle-ci, son repas sans jamais laisser quiconque lui imposer ou même lui reprocher quoi que ce soit.

    Que choisit-on quand on n’est plus obligé de rien ? Mais ce qu’on veut, mes amies, très exactement ce qu’on veut, absolument tout ce qu’on veut ! La vie n’est pas finie au moment de la retraite, elle ne fait que commencer. Pour la première fois, Takeshi est totalement libre. Aucune entrave, aucune contrainte, aucune règle. La voie du nobushi est entièrement ouverte.
    Et du coup la mienne aussi.
    Tout ce que j’ai à faire, c’est décider de ce que je vais manger au prochain repas… pas vrai ? L’espace d’un épisode (ou deux, ou trois) de Nobushi no Gourmet, en tout cas, j’arrive à le croire.


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  • Abandonne tout espoir

    12 mars 2021 à 22:38 • Review vers le futur •

    Si vous avez le moral aujourd’hui, attendez-vous à ce que ça ne dure pas en lisant cette review.
    Si vous n’avez pas le moral aujourd’hui, je ne vais strictement rien faire pour arranger ça.

    Proposée depuis cette semaine par ICI TOU.TV (la plateforme de VOD de la télévision publique francophone au Canada), Je voudrais qu’on m’efface est déjà tout un programme rien qu’à son titre. Il s’agit de l’adaptation d’un roman de 2010 se déroulant dans une barre d’immeuble de logement social, racontant le quotidien du point de vue de 3 adolescentes qui vivent au même endroit, mais ne sont pas très proches.

    Ma première réflexion a été devant ce premier épisode de froncer les sourcils. C’est difficile de ne pas ressentir une méfiance naturelle devant ce type de sujet à la télévision ; la vie dans les milieux défavorisés a une énorme tendance à la caricature dans la fiction.
    Enfin, je vous dis ça comme si ça arrivait tous les quatre matins alors que la fiction, précisément, n’aime pas trop se pencher sur les conditions de vie des plus précaires. Elle laisse ça aux programmes documentaires et/ou d’information. Les scénaristes et/ou les exécutifs des chaînes n’aiment pas trop parler des pauvres, c’est pas très aspirationnel. Et puis les pauvres ils ne sont pas toujours blancs et on n’aime pas trop ça, dans les bureaux des chaînes (ou alors on les aime mais seulement présentés d’une très spécifique façon). Enfin, quand ça se produit, c’est souvent avec un regard misérabiliste pour ne pas dire infantilisant qu’on les décrit.
    En fait, c’est peut-être justement parce que les séries dramatiques ne foutent jamais les pieds dans ces endroits-là qu’il y a de quoi être méfiante, d’ailleurs.

    Il y a des ingrédients dans le premier épisode de Je voudrais qu’on m’efface qui n’ont pas tout-à-fait apaisé mes craintes encore (sur les 3 adolescentes observées, la famille la plus blanche est celle qui est la moins dysfonctionnelle par exemple). Cependant, pour l’essentiel, la série fait un plutôt bon boulot à essayer de décrire un quotidien tristement banal pour quiconque a vécu ou vit en logement social, comme c’est mon cas (et encore, je m’estime heureuse). Et si elle y parvient, c’est parce que son premier épisode prend des airs de teen drama avant tout.
    Mélissa, Eddy et Karine vivent donc dans le même immeuble. S’ils se connaissent de vue, ils ne se fréquentent pas : le bâtiment est grand, et le collège aussi. En outre chacun a trop de préoccupations pour avoir l’énergie de s’intéresser aux autres.

    Mélissa est l’aînée de 3 enfants, et vit avec son beau-père. Celui-ci écope de leur garde lors de ce premier épisode, mais il n’est pas spécialement enchanté par l’idée, et à peine plus par les responsabilités que cela représente au quotidien. Mélissa tente comme elle peut de faire tourner la barraque en veillant à ce que son petit frère et son demi-frère ne manquent pas de l’essentiel, à défaut de mieux. Parce que les choses sont encore fraîches, elle a retourné son incompréhension et son sens de l’injustice contre son beau-père, qu’elle déteste avec énergie (il faut admettre qu’il le mérite, de toute façon).
    Eddy est un introverti, un silencieux. Vivant dans un appartement qui est largement un dépotoir, dans des vêtements qui n’ont pas été touchés par un quelconque savon depuis des lustres, et tentant autant que possible d’ignorer les violences dont sa mère est victime, il se réfugie dans la musique.
    Karine est forte en gueule, et elle a une relation plutôt tendre avec son père célibataire. Elle a une jolie chambre avec de jolies lumières, et elle se débrouille bien en classe (faisant la fierté de son père, dont elle ignore qu’il ne sait pas lire). Mais au collège, elle ne tarde pas à avoir des ennuis lorsqu’elle se défend face à une bully.

    Ce sont trois gosses très isolés dont le quotidien se dévoile devant nous. Ils n’ont pas d’amis, déjà ; mais leur famille est distante, violente et/ou préoccupée par d’autres choses. Il n’y a personne à qui se confier, et pas vraiment la capacité à verbaliser ce qui ne va pas. Et pourtant, ça ne va pas. Composer avec l’adolescence n’est déjà pas facile, mais le faire dans un bâtiment qui vrombit constamment de la musique et des cris des voisins, sans rien avoir ou presque, sans source de joie qui ne soit entachée par quoi que ce soit, sans espoir…
    Je voudrais qu’on m’efface semble vouloir précisément parler de cet espoir, ou absence de. Parler de ces voies qui apparaissent sans issue. Evoquer ces mauvaises nouvelles qui ne font que s’empiler, comme le prouve la fin de l’épisode. Et en creux, poser la question : pourquoi personne ne s’intéresse au sort de ces gamins ? Pas juste dans leur entourage, mais au-delà aussi. Je voudrais qu’on m’efface est l’une des rares à parler de ces trajectoires, et à s’y essayer avec bonne volonté plutôt que paternalisme ; regarder ce premier épisode ne fait que souligner combien d’ordinaire la société ne fait que détourner le regard.

    Inutile de préciser que Je voudrais qu’on m’efface n’est pas le genre de visionnage qu’on lance pour se marrer, quand bien même ses épisodes plutôt courts (la saison compte huit épisodes d’une vingtaine de minutes) peuvent éventuellement alléger un peu la charge ressentie… et encore.
    Je ne connais pas le roman d’origine, mais il semble que plusieurs changements aient été introduits par la série. Certaines protagonistes ont été modifiées, par exemple, y compris les 3 héroïnes. Mais le plus frappant est celui du lieu où se déroule l’action ; dans le livre, il s’agit apparemment du quartier de Hochelaga-Maisonneuve, quand dans la série cela se déroule dans le quartier de Saint-Michel. Deux explications à cela : d’une part, le réalisateur Éric Piccoli est lui-même originaire de Saint-Michel… et, d’autre part (beaucoup plus impressionnant), ces dix dernières années « Hochelag » a vraisemblablement connu une gentrification galopante qui rend en quelque sorte caduque le propos de la série. Le problème étant que lorsque des cités comme celle-là disparaissent, hélas, cela ne signifie absolument pas les choses s’améliorent pour tous ceux qui y ont vécu…
    Et sur ces bonnes paroles je pense que je vais boire, ce soir, moi.


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  • Ai meu Hamster !

    7 mars 2021 à 20:00 • Telephage-o-thèque •

    Depuis toute petite, j’ai toujours été fascinée par les blagues sur les anges et les démons. Je ne saurais au juste expliquer pourquoi (on verra ça en thérapie après que j’aie soigné ma dépression, mon anxiété et mes troubles du sommeil), mais il y a quelque chose de profondément hilarant dans cette opposition entre le Bien et le Mal. Gamine, je connaissais par cœur des dizaines et des dizaines d’histoires drôles autour du concept.
    Et j’avais complètement oublié ce détail de mon enfance jusqu’à ce que je tombe sur Ninguém Tá Olhando, une série brésilienne de Netflix lancée en 2019 mais dont jusque récemment je n’avais pas pu voir les épisodes. Cette comédie se déroule parmi des anges qui veillent sur la population… enfin, avec des clauses en petits caractères.

    Il existe en effet 4 règles immuables qu’à tout moment une ange se doit de suivre scrupuleusement :
    1 – Suivre l’Ordre d’Assignation du Jour (ou OAJ ; bon c’est ma traduction, j’ai pas vu la série avec des sous-titres français). Chaque jour, les anges se voient en effet attribué le sort d’une humaine, un ordre qui vient du Chef. Avec une majuscule parce que vous devinez qui est le Supérieur en question.
    2 – Ne pas apparaître aux humaines. Les anges doivent rester à tout moment invisibles, ainsi que leurs actions. C’est ce qui fait leur tâche à la fois si noble et si difficile.
    3 – Ne pas protéger les humaines ne figurant pas sur l’OAJ. Le rôle des anges est de ne protéger qu’une personne à la fois, quoiqu’il arrive aux autres qui l’entourent. Tout fait partie de Son plan, après tout.
    4 – Ne pas entrer dans le bureau du Chef. Bah oui, Il est occupé à travailler sur Son plan pour l’humanité, quand même, il ne s’agirait pas de Le déranger. Il y a une porte qui conduit au bureau du Chef dans tous les districts angéliques du monde, visible à tout moment par n’importe quelle ange, MAIS il ne faut surtout pas l’ouvrir. Hm, j’ai déjà entendu ça quelque part.

    Nous apprenons ces règles alors que l’ange Ulisses apparaît, faisant de lui le premier ange créé en 300 ans. Affecté au district angélique n°5511 (un district 5 étoiles !), il est rapidement informé de ces règles essentielles par une vidéo préenregistrée, puis pris en charge par Fred, le superviseur du district, et Wanda, responsable de relever les OAJ, les attribuer aux anges, recevoir les rapports d’OAJ rédigés par les anges, et enfin du classement des OAJ. On lui assigne également deux tutrices, Greta et Chun. Ulisses s’apprête à passer un jour avec chacune d’entre elles pour pouvoir apprendre le métier, avant de se lancer dans son propre OAJ.
    Ce qui d’emblée est génial dés les premières minutes de Ninguém Tá Olhando (« personne ne regarde »), c’est que la série se régale vraiment de mettre en lumière tous les détails du fonctionnement de l’administration angélique. De la vidéo de présentation à la visite des installations du district 5511, tout, tout regorge de détails hilarants, souvent absurdes. Et cette absurdité ne manque pas d’être relevée par Ulisses, qui est nouveau et donc naïf, et pose toutes sortes de question que, depuis 300 ans, personne n’a même songé à poser. Comme par exemple : que fait le superviseur Fred de ses journées, alors que clairement Wanda fait tout le boulot d’administration du district ? Ces questions ébranlent souvent les interlocutrices d’Ulisses, et montrent que le monde bien établi de l’administration angélique… n’est pas établi sur grand’chose. Tout repose en réalité beaucoup sur le « on a toujours fait comme ça ». Au cours de ses deux journées de formation aux côtés de la froide Greta puis du débonnaire Chun, Ulisses va s’interroger, et interroger son entourage professionnel également, sur la raison d’être de toutes les règles qui régissent le travail des anges. Même pas sur les 4 règles primordiales, mais sur toutes les autres, qui en découlent plus ou moins directement.

    Evidemment, toute comédie vous le dira, les règles sont faites pour être enfreintes. Et c’est un véritable régal que d’attendre avec impatience laquelle de ces règles Ulisses va inévitablement enfreindre en premier.
    Ninguém Tá Olhando a tout ce que j’ai toujours adoré dans l’humour autour du Bien et du Mal ; il y a quelque chose de profondément absurde dans le concept lui-même, et donc forcément dans son exécution. Sûrement parce que cette binarité est trop radicale : qui peut prétendre être toujours tout l’un ou tout l’autre ? L’humour autour de ces situations conduit toujours à montrer, en fait, de profondes contradictions ; et quoi de mieux qu’un milieu administratif pour le souligner ?

    Le premier épisode de Ninguém Tá Olhando fourmille d’incongruités qui vont crescendo, et je ne vous les raconte pas toutes. Certains ingrédients vous mettent sûrement la puce à l’oreille (comme la toute première séquence de la série), d’autres vont, comme ça a été mon cas, vous faire exploser de rire devant votre écran sous l’effet de la surprise. Je regrette vraiment de ne pas avoir pu voir la série plus tôt (en même temps ça ne m’étonne qu’à moitié d’une comédie récompensée aux International Emmy Awards), et je vais de ce pas enfourner les 7 épisodes suivants.
    Si ce n’est pas encore fait, je ne peux que vous conseiller d’en faire autant ; voyez ça comme MA façon de veiller sur vous.


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  • A thousand mothers

    6 mars 2021 à 20:54 • Review vers le futur •

    Vous pourriez penser que j’ai dit tout ce que j’avais à dire (et pleuré toutes les larmes de mon corps) sur la naissance et la maternité à l’époque de la review de Sanhoojoriwon, et pour être honnête, c’était mon cas aussi il y a encore quelques jours. Mais nous aurions toutes tort.
    Cette semaine a démarré une nouvelle série australienne, Amazing Grace, qui a pour décor principal une maison de naissance, et pour héroïne une sage-femme du nom de… eh bien, bon, Grace, le titre n’est pas des plus subtils. Il s’avère que le premier épisode est touchant, plutôt original dans son traitement d’une intrigue pourtant bateau, et que… bah comme je le disais hier, depuis que j’ai tâté du Debris je suis un peu sensible de toute façon. Alors laissez-moi vous dire pourquoi j’ai versé des larmes pour Amazing Grace.
    Hélas il me faudra vous le dire avec des spoilers, si tant est qu’on puisse considérer que quelque chose qui se passe vers la 7e minute d’un pilote est un spoiler.

    Le pitch d’Amazing Grace est en effet plutôt simpliste : Grace est une sage-femme, responsable d’une maison de naissance accolée à un grand hôpital (qui a l’air d’une structure privée, si j’ai bien compris). Elle jongle entre plusieurs casquettes à cause de cela, participant à des mises au monde mais aussi gérant le personnel, défendant les finances du centre devant le conseil d’administration, et ainsi de suite. En outre elle sort d’un divorce qui a l’air récent, et même si elle est plus ou moins en bons termes avec son ex, elle va devoir se préparer à vendre leur maison commune (où elle réside toujours) et ainsi procéder à la dernière étape concrète de leur séparation. Heureusement elle peut compter sur le soutien indéfectible de son amie et collègue Laney, et surtout, sur une énergie débordante et une volonté de fer. Il lui en faudra, parce que ses journées se déroulent toujours à 200km/h, et qu’il lui faut en plus faire preuve d’une patience d’or et d’une incroyable intelligence émotionnelle, pour avoir en permanence la réaction qui rassurera ses interlocutrices dans l’un des moments les plus vulnérables de leur existence.
    En gros, Amazing Grace se préparait à être un gentil drama sur la naissance (et, hey, vu comme j’ai dévoré les épisodes de séries comme Kounodori, vous ne me voyez pas m’en plaindre). Mais ça c’était sur le papier.

    Dans la pratique, après une saine dose d’exposition, Amazing Grace rentre à ma grande surprise dans le cœur de l’intrigue qui se prépare. Car on ne va pas exactement faire dans du procédural ici ! Bien qu’il y ait suffisamment de potentiel pour suivre une naissance spécifique pendant un épisode bouclé (et c’est le cas pour une storyline secondaire de cet épisode, d’ailleurs), puis passer à la suivante sans se retourner, et ainsi rester à la surface des choses pour collectionner des expériences, au contraire la série a des visées sur le long terme.
    Alors qu’elle fait passer un premier entretien à une nouvelle patiente, Sophia, Grace a la surprise d’apprendre qu’il s’agit de… sa fille ! Il y a 17 ans, elle a en effet eu une enfant, qu’elle a ensuite donnée pour adoption ; depuis elle a vécu sa vie, s’est mariée, a divorcé ; et voilà que Sophia réapparaît, sans être passée par les services sociaux mais de sa propre initiative, pour retrouver sa mère biologique. Grace, on peut aisément le comprendre, est bouleversée. Hélas elle doit faire une présentation de ses résultats financiers et demande donc à Sophia de rester un peu, et de l’attendre pour qu’elles puissent parler.

    Une grande partie de l’épisode va continuer à suivre Grace dans son marathon quotidien à la maison de naissance, mais cette fois en montrant à quel point la rencontre avec Sophia l’a ébranlée et est même… devenue sa priorité. En fait, même si elle est touchée par tout cela, la première réaction de Grace est de vouloir absolument prendre du temps pour sa fille (alors que bon, elle est au boulot et tout). Son instinct premier est de se tourner vers elle ; là où tant d’autres personnages, dans une situation similaire, auraient pu être soit indifférentes, soit perdues, Grace pressent qu’elle a autant besoin que Sophia de cette rencontre.
    Mais la journée n’en finit pas et Sophia se prépare, déçue, à partir.

    Amazing Grace ne bifurque pas totalement à partir du moment où Sophia débarque dans la vie de Grace, mais fait prendre aux événements un sens différent, en tout cas. Il ne faisait aucun doute précédemment que toute naissance avait de l’importance aux yeux de Grace (on a eu droit à des scènes le démontrant plutôt joliment), mais il y a, naturellement, un enjeu supplémentaire dans le fait que Sophia soit enceinte.
    Alors que Sophia est sur le point d’elle-même devenir mère, Grace le devient le même jour, en quelque sorte, et bien qu’émue, elle accueille cela avec beaucoup de… pardon, de grâce. Il y a dans la série, et surtout dans la façon dont l’héroïne est écrite, une approche qui dégage quelque chose d’incroyablement positif. Grace est si habituée à travailler dans l’urgence et dans des moments-clés d’une vie, qu’elle s’adapte aisément à la complexité émotionnelle de la situation qui est la sienne ce jour-là. Ce qui ne signifie pas qu’elle n’est pas un peu perdue, mais en tout cas elle accueille tout cela avec énormément de bienveillance et d’ouverture d’esprit.

    Alors évidemment, des naissances il va y en avoir d’autres dans les épisodes d’Amazing Grace, et je ne doute pas que la série continuera de montrer des petites intrigues secondaires à la maison de naissance par la suite. Toutefois, ce qui va être déterminant, c’est la façon dont la relation entre Grace et Sophia va évoluer (…et encore, je n’ai pas parlé d’une troisième protagoniste qui fait partie de l’arbre généalogique de ces deux-là), d’autant que Sophia n’a nulle part où aller après la naissance… Je ne serais pas surprise de découvrir au fil des épisodes que Grace s’investit émotionnellement dans cette relation, dans son « rôle » (qui n’est pas attendu d’elle mais ça n’empêche rien) de mère voire de grand’mère, ou qu’au moins cela remue toutes sortes de choses sur son histoire personnelle. En revanche, je redoute d’apprendre qui est le père du bébé de Sophia ; son insistance à ne pas contacter son père adoptif et à vivre son accouchement sans visage familier me fait craindre le pire. J’espère être paranoïaque.
    En tout cas vu ce qui est mis en place, on se prepare à trouver dans Amazing Grace, si elle continue sur sa lancée, plein de dynamiques familiales à explorer, de questions sur ce que c’est que d’être mère dans tous les sens du terme, et de larmes émues.


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  • Perte et fracas

    5 mars 2021 à 22:27 • Review vers le futur •

    L’air de rien, ça faisait un bout de temps que je n’avais pas ressenti un coup de cœur pour une série étasunienne récente. Les papillons que je ressens depuis que j’ai découvert le premier épisode de Debris sont venus changer ça.

    Pourtant, je ne m’attendais pas à grand’chose en démarrant la série. Entre les comparaisons simplistes que j’avais pu voir passer sur Twitter (principalement avec The X-Files) et le pitch de la série en elle-même… il n’y avait pas de quoi être optimiste. Ces dernières années, les networks et en particulier NBC ont souvent dégainé des séries de genre chiantes comme la pluie, présentées comme des événements (…jurisprudence The Event) mais avec en fait assez peu de choses dans le ventre. J’avais l’impression que tout partait toujours de l’envie de créer du suspense en ne nous donnant rien de concret pour nous inciter à attendre les réponses aux questions. C’est la raison pour laquelle j’ai vite abandonné Manifest (dont j’ai besoin de croire qu’à un moment dans ses saisons ultérieures qu’elle a quand même délivré un peu plus que des « ohlala c’est inexplicable quand même »), notamment. Une part de moi partait du principe que Debris allait provoquer la chute d’objets célestes dans le pilote, sans vraiment nous dire de quoi il s’agissait. A charge pour les deux protagonistes centrales de comprendre ce qui se passe.

    A ma grande surprise, Debris commence avec de brefs panneaux de texte à l’écran, qui nous informent du contraire, nous donnant d’ores et déjà une clé très importante sur le contexte. Ces débris, qui en fait ont commencé à s’abattre sur la Terre voilà 3 années déjà, proviennent de ce qui a été identifié comme un appareil extraterrestre. Depuis, une task force internationale a été chargée de mettre la main sur les objets qui nous tombent du ciel.
    Le temps n’est donc plus à se demander ce qui se passe, mais à déterminer son… impact.

    Cette nuance a fait toute la différence au début du premier épisode, pour moi. Il y a un facteur immersif certain à fournir d’entrée de jeu des éléments explicatifs, dont les héroïnes sont familières ; la task force américano-britannique de l’Orbital est abondamment financée, il y a déjà un savoir scientifique déployé autour des débris, et un vocabulaire qui dans les premières scènes nous est rapidement dévoilé (lesdits débris sont par exemple surnommés, à cause de leur forme je suppose, des « nachos » !). On comprend rapidement qu’il est acquis pour la série que les débris émettent quelque chose (l’Orbital est équipée pour faire des relevés dans une unité appelée le Laghari), qu’ils ne se ressemblent pas tous, qu’ils ont même des pouvoirs spécifiques. La mythologie de la série n’est clairement pas là pour nous faire mariner et nous forcer à nous interroger sur la façon dont fonctionne ce monde. C’est établi.
    Ce qui évidemment ne signifie pas que tout est limpide dans Debris. Et il y a, effectivement, une dimension conspirationniste (qui explique en partie le rapport fait avec The X-Files, je suppose). Son « twist » de fin de pilote n’en est d’ailleurs pas totalement un : on en sait une partie depuis les premiers mots de la série, après tout. Non, vraiment, c’est la portée de ces facteurs qui nous est inconnue.

    Et c’est là que vraiment s’est jouée la grande force du premier épisode de Debris pour moi. Parce que cette portée, elle est principalement émotionnelle. Elle touche à l’intime.
    A ma grande surprise, Debris est une série sur la perte et le deuil, mais aussi, explicitement, intéressée par ce qui nous rapproche, nous connecte, fait de nous des humaines en somme. Il y a explicitement des dialogues entiers qui se désintéressent des complots, et même de l’aspect science-fiction, pour se concentrer uniquement sur le ressenti de Jones et Beneventi, les deux enquêtrices forcées de faire équipe sur le terrain. La série est construite comme si la Britannique et l’Américain devaient se surveiller mutuellement ; au début de l’épisode, leurs supérieures hiérarchiques respectives le leur rappellent explicitement, mais c’est trop tard ! En dépit de leur collaboration encore neuve, les deux héroïnes ont déjà noué des liens en partageant des choses personnelles, même si l’on en a sûrement à peine effleuré la surface.
    Debris cherche à établir, notamment vers la fin de l’épisode, que Jones et Beneventi vont être tiraillées, mais finalement faire un choix (qui à mon sens est vite vu) sur qui a leur loyauté. Ma main à couper que cette loyauté va les pousser à se faire de plus en plus confiance, plutôt qu’à leur gouvernement cachottier.

    Précisément, la deuxième moitié du pilote de Debris est focalisée sur ces expériences privées que les deux enquêtrices partagent plus ou moins. L’intrigue de l’épisode (qui a failli nous faire un The Whispers, puis évite élégamment l’obstacle) les met en présence de personnages secondaires qui doivent faire un deuil. Plus encore, les manifestations des débris les forcent à se confronter à ce qui les hante, à évoquer les deuils qu’elles ont dû faire elles-mêmes, et même à trouver une forme de catharsis. Peut-être pour commencer à guérir ? Je veux bien que pour Mulder et Scully, l’aventure conspirationniste ait eu (ou pris) une dimension personnelle, mais jamais à ce point en un seul épisode. Jamais de façon si intense.
    Parce que Debris met vraiment ses protagonistes au défit émotionnellement, et ses spectatrices avec. A un moment je me suis même demandé : est-ce qu’on est devant une série de SF qui est aussi un tear jerker ? Est-ce que NBC (qui pour rappelle diffuse the mother of all tear jerkers, la série familiale high concept This is Us) a trouvé le moyen d’arrêter de vouloir nous donner des frissons par suspense ou curiosité, et décidé de faire de la fiction conspirationniste une fiction moins cérébrale ? Ce serait révolutionnaire à mes yeux.
    Tout cela n’est pas accidentel, et n’est certainement pas un produit dérivé de ce que nous sommes supposées prendre pour l’intrigue « principale » du fil rouge de la série. Non, Debris est explicitement décidée à expérimenter sur ce terrain en premier lieu. Il y a tout un dialogue, à un moment, sur la façon dont c’est notre besoin de nous connecter aux autres, de partager notre ressenti, d’exposer nos vulnérabilités, qui nous enrichit. Qui fait de nous qui nous sommes. Qui définit notre humanité. Debris est très consciente de mettre tout cela sur la table d’entrée de jeu. La résolution de l’intrigue de l’épisode en dépend, et je n’ai pas beaucoup de doutes sur le fait que la résolution du fil rouge pourrait en dépendre aussi.

    Quels que soient les tests que Debris va faire passer aux humaines, et ils semblent d’ores et déjà plus profonds que ceux de la moitié des séries en son genre, j’ai l’impression que sa thèse se loge précisément là. Dans ce que l’univers nous envoie pour nous révéler à nous-mêmes. Presque de façon religieuse ! C’est l’impact de ces débris sur nous qui va être le centre de l’attention de la série, semble dire cet épisode introductif.
    Peut-être faut-il même y voir un sens nouveau à l’aspect conspirationniste. Les mensonges des gouvernements ne font pas que nous dissimuler des intentions sombres, c’est aussi ce qui ce dresse au travers de notre capacité à nous ouvrir, à faire confiance, à partager. J’y lis probablement un peu plus que ce qui a été dit, mais si Debris accomplit quelque chose de moitié moins original comme conclusion philosophique, ce sera déjà énorme.

    Vous l’aurez compris, je suis plus que charmée : touchée. Je suis sortie de mon visionnage de Debris, me suis rendue sur les réseaux sociaux par habitude, et l’un de mes premiers réflexes a été de répondre quelque chose de sincère et vulnérable à quelqu’un dont je ne suis pas très proche pourtant, et qui avait dit quelque chose que j’aurais pu prendre à la plaisanterie si j’avais voulu. Mais mon instinct, sous l’influence de Debris et ses nachos de l’intime, a été au contraire de lui dire quelque chose de vrai sur mon état émotionnel. En voyant mon tweet envoyé, j’ai eu un mouvement de recul surpris. Je me suis adossée à ma chaise, ai froncé les sourcils, et me suis demandé pourquoi j’avais eu cette impulsion soudaine de dire à une vague connaissance quelque chose d’aussi personnel dans une situation où j’avais le choix d’esquiver ; c’était clairement Debris.
    Ce premier épisode me hante depuis que je l’ai vu. Son approche émotionnelle m’a mise un peu à vif. J’admets bien volontiers être quelqu’un qui n’a pas de difficultés à parler de ma vie intérieure, mais cela me demande une énergie supplémentaire de juste plaisanter superficiellement. Comme si je ressentais des choses plus intensément, surtout lorsque je dois les partager.
    Je n’arrive pas à m’ôter cette phrase de Jones de la tête : « I always find when I give a part of myself, I don’t know, I always get so much more back« . Une part de moi veut croire que c’est le genre d’échange que Debris veut avoir avec son public, je suppose.


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