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  • With a twist

    6 février 2021 à 23:57 • Review vers le futur •

    Easton West est un chef. Et comme tous les chefs, il est soucieux du moindre détail, attentif à la bonne marche de sa cuisine, et méticuleux dans la gestion de ses collaborateurs.
    Bref c’est un connard avec un ego énorme.

    Jusque là, les choses ont plutôt bien marché pour lui. Il tient l’un des restaurants les plus en vue de Beijing, il est étoilé, on le reconnaît partout. Certes son établissement perd de l’argent chaque jour et il ne s’est fait que des ennemis dans l’industrie, mais ce sont les risques du métier. Mais un jour il pique la colère de trop, celle qui est capturée par un smartphone et devient virale. C’était la dernière chose dont il avait besoin pour ruiner sa carrière, et c’est ainsi que débute la dramédie australienne Aftertaste.

    Deux semaines après cette débâcle, Easton West retourne dans sa ville natale d’Adelaide, auprès d’une famille qu’il n’a pas vue depuis des décennies : son père Jim, un vieil ivrogne bougon chez qui il retourne vivre ; sa sœur Denise, qui lui tient rigueur d’années de silence ; et sa nièce Diana, dont il ne connaissait même pas l’existence. C’est vous dire si l’accueil est chaleureux. La question qui se pose, bien-sûr, c’est : et maintenant ?

    Aftertaste semble tourner autour d’un personnage qu’on a l’impression d’avoir rencontré cent fois, dans la fiction et ailleurs. Ce chef sûr de lui jusqu’à l’excès, irascible, détestable vraiment, mais talentueux, qui se contrefiche complètement des sentiments de son entourage. La série semble le plonger dans un trope dont je suis peu friande, celui du retour au bercail, qui généralement prédit une réalisation plus ou moins rapide que le protagoniste avait tout pour être heureux dés le début, qu’il a voulu tenter sa chance dans le monde et qu’il a échoué, et que revenir à la case départ va lui faire comprendre ce qui est vraiment important. En l’occurrence le matériel promotionnel de la série (c’est-à-dire deux photos et demies prises sur fond monochrome, la télévision publique australienne se serre la ceinture) laisse imaginer que sa nièce Diana va jouer un rôle là-dedans.
    Pour toutes ces raisons, sur le papier, Aftertaste ne m’excitait pas vraiment.

    Il faut regarder le premier épisode pour comprendre ce que la série apporte de neuf : Aftertaste en a autant marre que nous, de cette figure du chef insupportable. Ce mec (c’est toujours un mec) blanc (c’est toujours un blanc) colérique (c’est toujours un colérique) qui croit que son talent dans une cuisine est un don des dieux qui lui confère tous les droits sur autrui, il a largement fait son temps. Il y a même une réplique de cet épisode qui explicitement confronte le personnage à cette réalité : « bullying, abuse, sexism, generally just being a dick […] people are over the white guy shtick !« , et Aftertaste semble vraiment vouloir travailler là-dessus. Le pire c’est que de son propre aveu, Easton pense que c’est ça, sa vraie personnalité, ce n’est pas un personnage qu’il joue, il se pense authentique (…quand bien même son vrai prénom est Jimmy et qu’il vient d’Adelaide au nom du ciel). Aftertaste veut redéfinir cette authenticité. D’abord pourquoi est-il tellement en colère tout le temps, ce type ? Qu’est-ce qui justifie cette colère ? Est-ce qu’il ne peut pas s’en passer ?

    Effectivement, cette remise en question passe par Diana. Pas seulement parce qu’elle est jeune et qu’elle apporte une perspective nouvelle à la vie d’Easton… il ne s’agit pas de créer une bête buddy comedy, mais de parler de ce qu’elle apporte, elle.
    Parce qu’elle est passionnée de pâtisserie. Parce qu’elle recrée, depuis des années, les recettes de la mère d’Easton/Jimmy, avec sa propre personnalité. Parce qu’elle s’inscrit dans l’histoire familiale de passion pour la cuisine. Qu’elle a ses propres fragilités et son propre parcours. Qu’elle a un avenir. Mieux : cette adolescente grosse qui tente de toujours rester joviale (et que sa mère préfèrerait voir à l’université qu’aux fourneaux) est l’avenir de la cuisine.

    Si Aftertaste, au-delà de son premier épisode, continue d’explorer cet aspect, je passerai aisément l’éponge sur le reste, qui pourtant m’affole peu. Je crois même qu’il y a moyen pour que cette comédie réussisse à transcender ses clichés et ses tropes, pour raconter quelque chose d’intéressant sur les mutations du monde de la haute cuisine… et très franchement, sur le monde en général.
    Il est temps de passer le flambeau.


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  • A means to an end

    5 février 2021 à 19:56 • Dorama Chick •

    Si vous savez quoi que ce soit sur mes goûts téléphagiques, vous n’ignorez pas que je suis fascinée par tous les moyens que trouvent certaines séries pour nous fourguer de la camelote. Aujourd’hui on ne va pas, hélas, avoir le temps de parler de la longue et merveilleuse histoire du product placement, mais par la grâce du Dieu de la Téléphagie, on va à tout le moins en observer un magnifique exemple. Qui, hasard ou coïncidence, nous provient une fois de plus du Japon, et qui entre en collision avec le monde fabuleux des idols.
    Je le dis sans une once d’ironie, je me délecte d’avance de vous en parler. Regardez-moi ce matériel promotionnel prometteur :

    Parlons donc du premier épisode d’Aikatsu Planet! (c’est son nom) en lui-même.
    Tout commence alors qu’une jeune fille appelée Mao découvre, ébahie, la popularité d’une idol animée appelée Hana. Elle en avait vaguement entendu parler, de nom quoi… mais la vraie fan dans cette affaire, c’est sa meilleure amie Shiori, qui connaît tout du monde animé d’Aikatsu Planet et ses idols. Hana s’avère être la personnalité la plus populaire de cet univers (le terme de « top idol » est même employé), mais évidemment tout le monde sait, au fond, que derrière ce personnage se cachent les talents artistiques d’une vraie personne. Shiori, qui décidément est incollable, sait que c’est en réalité une chanteuse et danseuse du nom de Meisa Hinata qui se cache derrière l’aspect coloré de Hana. Elle ignore qu’elle est en train d’exposer une grande partie de l’intrigue à notre héroïne !
    Ignorant tout ce qui les attend, les deux adolescentes se rendent en cours, où des camarades de classe supplient Mao de les aider à créer une danse pour une quelconque activité extrascolaire ; comme Mao a fait de la danse classique, elle est la seule en mesure d’aider cette bande de pieds gauches à aligner deux pas. Désireuse de tenter de nouvelles expériences, Mao accepte, et imagine bientôt toute une chorégraphie qu’elle leur enseigne dans la cour de son école. La petite démonstration n’échappe pas à l’oeil entraîné d’Izumi Watanuki, manager de la compagnie Starlet, qui jusqu’à présent gérait l’emploi du temps d’une autre idol, Ruri Tamaki. Celle-ci endosse une identité secrète de l’idol animée Ruli dans le monde d’Aikatsu Planet.
    Plus tard à son bureau, Izumi Watanuki apprend que l’interprète de Hana, cette fameuse Meisa Hinata, a décidé du jour au lendemain de jouer plutôt la fille de l’air. L’agence Starlet est bien embêtée : il n’y a donc personne pour faire chanter et danser Hana, et celle-ci a des activités promotionnelles prévues cette semaine ! Le suspense est de courte durée : Izumi repense à la jeune Mao, et à ce qui se dégageait d’elle lorsqu’elle dansait à l’école. Elle lui propose donc ni une ni deux de devenir la nouvelle interprète de Hana. Mao va-t-elle accepter de devenir une idol du jour au lendemain ? Le suspense est intolérable.

    Dans l’univers d’Aikatsu Planet!, les idols sont systématiquement animées, un peu comme Miku. Leurs gestes sont, toutefois, créés en temps réel par des actrices qui elles, font le véritable travail d’idols, simplement elles le font en coulisses pour ne pas dire en secret.
    Cela permet à la série d’avoir plusieurs ressorts, dont celui (habituel dans les séries pour la jeunesse) de la double-vie qu’il ne faut pas laisser découvrir, à plus forte raison pour Mao qui remplace au pied levé une autre idol dans le rôle de Hana. Il y a aussi le fait que, même si elle rencontre des avatars animés, Mao ne saura pas nécessairement qui est la personne qui se cache derrière.
    Car cela va même plus loin que ça encore : la série nous explique en fait que les idols sont des avatars virtuels vivant dans un monde animé ! Elles ne sont pas dessinées par une équipe, non, elle vivent sur Aikatsu Planet, comme si c’était un monde parallèle. Il faut simplement se synchroniser avec l’une d’entre elles pour pouvoir entrer dans le monde d’Aikatsu Planet et pouvoir y chanter et danser (…ou y faire partie du public). Il y a toute une mythologie autour de leurs performances. L’exemple le plus flagrant concerne les costumes de scène : là encore, ils ne sont pas conçus par des équipes artistiques, non, ça serait trop prosaïque. A la place, ils viennent d’être magiques appelés des Dressia ; ces créatures peuplent Aikatsu Planet et ont le pouvoir d’investir leur personnalité dans des cartes spéciales, Aikatsu Cards, qui donne à quiconque les utilise la possibilité d’endosser cette aura… et donc de porter un vêtement magique représentant les Dressia. Vous avez suivi ?
    Dans le premier épisode, Mao va devoir tenir sa première performance en tant que Hana, elle va donc à ce titre devoir se synchroniser avec le personnage animé, se rendre sur Aikatsu Planet, partir à la recherche d’un Dressia magique, obtenir son pouvoir dans une Aikatsu Cards, et finalement pouvoir se produire dans une battle musicale devant tous les fans de Hana.

    Bon, là comme ça, ça a l’air un peu compliqué pour pas grand’chose. Mais quand on considère POURQUOI la série Aikatsu Planet! existe, tous ces ingrédients ont du sens. C’est là que le régal commence.


    A l’origine, Aikatsu Planet! n’est pas une série : c’est un jeu conçu par la société Bandai. Eh oui, La compagnie est, certes, connue pour ses jouets, et notamment ses produits dérivés pour d’autres séries (il suffit de regarder la page d’accueil de son site internet !), mais elle a amplement étendu ses activités au-delà des propriétés intellectuelles d’autres compagnies, et a des produits originaux aussi. « Aikatsu » est, en particulier, une franchise remontant à 2012, et qui lui a permis de s’étendre jusque dans les salles d’arcade et de jeu grâce à une invention géniale : le Data Cardass (ci-contre ; je sais pas si, même comme ça, j’ai su vous donner une idée de la taille du truc). Il s’agit d’une technologie prenant la forme d’une borne de jeu dans laquelle on peut insérer des cartes (les fameuses Aikatsu Cards), lesquelles contiennent des données permettant de déterminer le jeu. Meilleures sont les cartes, meilleurs sont les résultats, bien-sûr, donc collectionnez-les toutes ! Au fil des années, la franchise Aikatsu s’est accompagnée de plusieurs séries animées diffusées par TV Tokyo. Au fil des saisons, elles se sont succédées dans les grilles avec succès (la série animée qui a tout démarré, en 2012, simplement intitulée Aikatsu!, a donné lieu à des films, des adaptations dans d’autre media : manga, roman, et même jeu video pour Nintendo DS…) dans les grilles de la chaîne, chaque nouvelle série s’accompagnant de la sortie de nouvelles cartes, et même de nouvelles bornes Data Cardass, qu’on trouve parfois aussi dans les magasins de jouet. Aikatsu Planet! est en cela parfaitement dans la lignée des séries précédentes.
    Depuis le début de la franchise, les Data Cardass fonctionnent donc avec ces cartes spéciales, qui représentent chacune une tenue différente. La tenue que porte un personnage est capitale pour ses performances en tant qu’idol, et il lui faut évidemment être la plus mignonne possible. Toutes les séries de la franchise reposent sur ce principe, et cela fait donc quasiment une décennie qu’à travers le Japon, des petites filles espèrent trouver la robe ou les chaussures de leurs rêves dans le prochain paquet de cartes.

    Alors en quoi Aikatsu Planet! est-elle innovante dans ce contexte ? Eh bien dans plusieurs choses. D’abord, à cause de ces fameuses cartes : la nouvelle collection Data Cardass (qui dit nouvelle série dit nouvelle borne, et donc nouvelles cartes) ne porte plus exactement sur les mêmes choses. La série introduit les Dressias, vous savez, ces fameuses créatures vivant sur Aikatsu Planet ? Même si leurs pouvoirs magiques se traduisent toujours par des vêtements, qui figurent au dos de la carte, il faut quand même bien admettre que désormais les cartes à collectionner évoquent plutôt Pokemon qu’autre chose.


    Et surtout, Aikatsu Planet! est la première série de la franchise à n’être pas une série animée, mais une série hybride, mélangeant des scènes en live action avec des activités animées dans le monde virtuel d’Aikatsu Planet.

    Cette virtualité n’est d’ailleurs pas accidentelle non plus : chaque joueuse peut se créer un avatar sur les bornes de jeu. Une partie de l’écran des Data Cardass est en effet tactile, et permet de jouer un peu comme… un peu… genre… ça ressemble un peu à une Nintendo DS géante, étrangement. Mais ce n’est sûrement qu’un hasard. En tout cas, cela permet de donner l’impression d’être face à des avatars animés grandeur nature, et donc de vivre soi-même ce qui se produit dans le monde parallèle d’Aikatsu Planet. Le génie est donc de faire en sorte que certains des outils narratifs de la série retranscrivent cela, avec une partie de l’intrigue en animation, et l’autre en live action.
    N’importe qui peut devenir une idol, nous promet Aikatsu Planet!, il suffit de se synchroniser avec un personnage animé, se rendre sur Aikatsu Planet, partir à la recherche d’un Dressia magique, obtenir son pouvoir dans une Aikatsu Cards, et finalement pouvoir se produire dans une battle musicale. Tous les éléments du jeu se retrouvent dans le premier épisode (et a priori les suivants).

    Personnellement, je ne vous recommanderai JAMAIS ce genre de série en tant que spectatrice. Je ne me la recommande même pas à moi-même, pour tout vous dire.
    Mais je suis et reste fascinée par les mécanismes qui contrôlent son intrigue. A ce stade on est loin des mécanismes dont j’ai pu vous parler par le passé : d’underwriting ici, ou de séries créées en coopération entre plusieurs compagnies afin qu’elle s’entre-promeuvent. Non, à ce stade ces techniques ne sont plus qu’un vague point sur l’horizon dans le rétroviseur. Ici, on a une série qui est un produit dont le but tout entier est de vendre d’autres produits. Mieux que ça : chaque articulation de l’histoire correspond à une indication sur comment consommer ces produits.
    Et ce, sans faux-semblant. La compagnie qui a créé le Data Cardass est la même compagnie qui a créé les cartes, et c’est la même compagnie (du moins, une filiale de la même compagnie, en l’occurrence Bandai Namco Pictures) qui produit la série. Pas d’intervenant extérieur, pas d’interférence. Pas de partage du magot. Si Bandai avait sa propre chaîne de télévision, elle diffuserait Aikatsu Planet! sans avoir à passer par TV Tokyo, vous pouvez me croire.

    Non, ce ne sera jamais de la grande télévision. Mais c’est aussi grâce à ce genre de procédés que TV Tokyo peut se remplir les fouilles en diffusant à moindre frais, chaque dimanche matin, une série à succès auprès d’une cible très profitable… et ainsi financer, le soir en énième partie de soirée, des séries high concept audacieuses dont le public adulte pourra se régaler (et qui permet à Netflix de savoir quelles séries financer).
    Ce n’est pas de la grande télévision, mais c’est aussi comme ça qu’on fait de la télévision.


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  • État des lieux

    4 février 2021 à 16:00 • Review vers le futur •

    Pendant l’année 2020, je me suis montrée un peu mauvaise élève quant à la fiction québécoise, en dépit du fait que je maintiens qu’il s’agit de la meilleure fiction francophone au monde. Ah mais c’est même pas la peine d’essayer d’argumenter, amies téléphages, c’est la vérité, rien que la vérité. Alors on va essayer d’arranger ça en parlant aujourd’hui du premier épisode de Contre-offre, la dernière comédie en date de la plateforme Noovo.ca.
    Je n’en ai jamais parlé parce que je n’ai vu aucune autre série originale de Noovo.ca, et surtout pas Le Killing qui à tort ou à raison me donnait de sérieuses vibes de Wet Hot American Summer: First Day of Camp. Brrr.

    Contre-offre se déroule dans l’univers étrangement peu prisé par les séries de l’immobilier, et plus précisément d’agents immobiliers (on dit apparemment « courtiers » au Québec, on en apprend tous les jours). On aurait aisément pu voir ce contexte professionnel transformé en machine à gag pour shortcom française ; je n’ai trouvé trace d’aucune série historique sur les années 80 dans laquelle un groupe de femme aurait trouvé l’indépendance financière en vendant des maisons ; ç’aurait pu faire un drama du câble US avec un anti-héros masculin broyant du noir alors qu’il essaie de vendre des demeures au-dessus de ses moyens et/ou en y conduisant quelque trafic illégal ; je ne comprends même pas qu’il n’existe pas une série japonaise high concept où chaque épisode révèlerait la complexité de la nature humaine via des détails cachés dans les recoins intimes de nos appartements. Je sais pas, le truc est riche pourtant, j’ai mal cherché, ou…?
    Toujours est-il que Contre-offre fait le choix d’être une dramédie en single camera, qui, même si elle a définitivement des passages comiques, ne repose pas que sur l’humour.

    Tout commence pour Contre-offre lorsqu’Alain, le fondateur de l’agence familiale Lévesque, décide de tout plaquer. Il a créé sa propre société il y a 20 ans, avec son meilleur pote Marcel, et ça signifie 20 années à supporter les pires vendeurs et les pires acheteurs des environs. Là c’est la goutte qui fait déborder le vase : lors d’un échange de trop avec un client dont le bien est super difficile à vendre mais qui vient en plus de refuser une offre pourtant décente, Alain pète les plombs. Dans la foulée, il annonce au personnel de l’agence qu’il vient de travailler pour la dernière fois, et part prendre des vacances. Ou sa retraite. C’est pas clair. De toute façon dans les deux cas, on ne risque pas de les voir de sitôt.
    Or, les employés de l’agence sont, précisément, ses proches. Et notamment, il travaille(-ait ?) avec deux de ses trois filles, pour qui la nouvelle n’est pas que professionnelle. Christine et Daphnée, qui bossent donc également à l’agence, vont se trouver à un carrefour, et doivent décider de la suite de leur carrière. Quant à Jade, qui a jusque là essayé d’éviter la prophétie familiale et tenté le coup comme comédienne, elle est également confrontée à ce changement soudain, et doit réévaluer certains choix. Que va-t-il advenir de l’agence Lévesque en l’absence d’Alain ? Que va-t-il advenir des filles Lévesques ?

    L’inconvénient majeur de ce premier épisode est que Contre-offre passe beaucoup de temps sur l’exposition de ses personnages et de son contexte immobilier (notamment en se focalisant sur la vente difficile d’une maison remplie d’objets phalliques)… mais sans vraiment nous délivrer les informations les plus importantes. Ou pas clairement, en tout cas. Jusqu’à ce qu’Alain annonce son départ, je n’avais personnellement pas saisi que certains personnages étaient des membres de sa famille. Pire : quand je l’ai compris, je ne savais pas s’ils l’étaient tous (mais, non, il s’avère que Marcel n’est pas un frère mais bien un ami). Vu que l’événement perturbateur intervient si tard dans l’épisode, j’aurais trouvé normal de l’avoir déjà amplement compris. Alors, vous me direz, il n’est pas à exclure que je sois passée à côté de cette information au détour d’un dialogue… Mais le fait que j’ai froncé les sourcils pendant l’annonce du départ d’Alain, alors que ce qui se tramait était justement le départ et aurait dû m’occuper émotionnellement à autre chose, est quand même un mauvais signe.

    Pourtant, en elle-même, cette histoire de maison remplie de pénis n’est pas inintéressante. Elle est le moteur de plusieurs passages drôles (et clairement Contre-offre tient à ménager ceux-ci), mais aussi le révélateur de certaines dynamiques entre deux des filles d’Alain (Christine est un requin, Daphnée a moins d’expérience et pédale un peu), et même un moteur d’une intrigue secondaire (par laquelle la compétition de l’agence Lévesque nous est présentée). Mais vraiment ce n’était pas le sujet pour ce premier épisode que de passer autant de temps sur les bites qui pourraient gâcher une vente lucrative. Il aurait fallu laisser ça à un épisode ultérieur.
    Surtout que les épisodes de Contre-offre durent moins d’une demi-heure et qu’il n’y avait pas une minute à perdre.

    Pour autant, malgré cet inconvénient propre aux dangers d’un épisode introductif, je ne crois pas que Contre-offre soit mauvaise. Son démarrage bordélique n’empêche pas des personnalités intéressantes de se révéler, avec un cast majoritairement féminin qui plus est (détail amusant dans ce contexte : à l’accueil de l’agence Lévesque, on trouve un personnage masculin émotif et quasi-muet que j’ai interprété comme un genderswap en bonne et due forme des clichés de réceptionniste). L’attachement des personnages pour l’agence est réel, et il y a quelques petites choses qui m’ont fait ressentir, si ce n’est un attachement similaire, au moins une certaine forme d’affection pour ces trois filles qui doivent considérer si le patrimoine familial mérite d’être sauvé. Et qui vont sûrement différer quand il s’agira de décider comment.
    Christine, qui possède de toute évidence la personnalité la plus adaptée à cet univers, et qui en plus a l’expérience nécessaire pour être une excellente euh courtière, est celle qui a le plus à gagner de ces changements : pour elle, le défi professionnel va sûrement être intéressant, mais il va être temps de s’interroger sur le reste de sa vie. A l’inverse Daphnée, qui semble toujours stressée (et pas que parce qu’elle est mère célibataire et jongle avec les responsabilités), a peut-être ici trouvé l’opportunité d’enfin acquérir une forme de contrôle et donc d’équilibre. Concernant Jade, il n’y a pas vraiment de mystère, tout le monde sauf elle semble savoir que l’immobilier est une carrière faite pour elle, je suis sûre qu’en dépit de ses velléités artistiques, elle prend la bonne décision en revenant au bercail (la vraie question étant de savoir si la pub qu’elle a tourné dans le premier épisode aura des conséquences là-dessus).
    Je vois plein de choses pour ces trois femmes-là (et, sans nul doute, sur certains points j’aurai tort). Que je sois capable de me projeter ainsi est un plutôt bon signe pour cette mise en place.
    En outre et si j’en crois le matériel promotionnel, Alain ne va pas totalement déserter la série, et ses interactions en tant qu’ex-chef d’entreprise avec sa famille vont probablement causer des remous. Je mets ma main à couper qu’après 20 ans à la tête de l’agence Lévesque, il ne va pas lui être si facile que ça de raccrocher entièrement les gants. Même s’il en a marre des clients et du bullshit en général, bah lui aussi, il y tient, à cette agence familiale, j’en suis sûre. Et on ne laisse pas les commandes si facilement.
    Pour une dramédie, c’est déjà pas mal de réussir à mettre tout ça en place ! C’est juste que ce n’était pas forcément super bien amené.

    Et encore une fois, je suis très étonnée que si peu de séries s’intéressent au monde immobilier (…j’ai lu que l’interprète de Jade avait bingewatché les 3 saisons de Selling Sunset pour se préparer à son rôle, c’est dire si les choses sont désespérées). Il y a clairement du potentiel pour plein de choses.
    D’ailleurs à ma grande (et agréable) surprise, il ne s’agit pas dans ce premier épisode pour Contre-offre d’en profiter pour nous fourguer une guest excentrique, mais vraiment pour nous montrer ce que la maison dit de sa propriétaire ! C’est une approche que j’aime beaucoup, amusante mais sans lourdeur, et j’ai hâte de voir si elle se répète dans les épisodes ultérieurs.
    Tout n’est donc pas à jeter, loin de là, et peut aussi prendre de la valeur avec le temps.


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  • Premier pas

    30 janvier 2021 à 23:46 • Review vers le futur •

    Hannah est nerveuse à l’approche de son premier jour à la middle school (l’équivalent australien du collège). Et c’est bien normal ! Quitter l’école primaire pour un nouveau monde, rencontrer de nouvelles camarades, essayer de s’y faire de nouvelles amies, cela impressionnerait n’importe qui.
    C’est là le pitch de First Day, une série australienne pour la jeunesse proposée par ABC Me (la chaîne publique pour les enfants et pré-adolescents, anciennement ABC3) au printemps dernier. Enfin, non, pas exactement bien-sûr. Comme souvent, un pitch ne dit pas tout de l’originalité et l’intérêt d’une série.

    Car ce que je ne vous ai pas dit, c’est que Hannah a décidé, pour la première fois de sa vie, de se présenter comme une élève féminine dans son nouvel établissement scolaire, et que cette petite fille trans a de nombreux défis bien spécifiques devant elle.

    Trigger warning : transphobie.

    Voilà des années que je vous dis et vous répète que la fiction pour la jeunesse australienne est l’une des meilleures au monde, et First Day ne fait que le confirmer. Le choix de s’adresser à son public en lui parlant de problèmes typiques de cette cible est futé : qui n’a pas ressenti un peu d’angoisse à l’idée de fréquenter une nouvelle école ? Qui n’a pas craint, au moins une fois, de ne pas savoir se faire d’amis dans un monde nouveau ? Qui ne s’est pas demandé s’il lui serait possible de trouver sa place dans un monde où les apparences sont souvent si importantes ? Cela fait partie des apprentissages de cette tranche d’âge, des hauts et des bas naturels de la vie d’une enfant.
    Mais évidemment, ces apprentissages prennent un sens supplémentaire dans le cas d’une fillette trans, qui négocie non seulement ces passages rituels de l’enfance à l’adolescence, mais aussi la façon dont elle se présente au monde en général, en tant que fille.

    Dans le cas de Hannah, le transfert dans une middle school s’est accompagné d’un choix important pour elle : en finir avec l’identité masculine qu’on lui a longtemps collée, et devenir pleinement elle-même. Elle a la chance d’être accompagnée par des parents et un grand-frère qui ne semblent jamais avoir remis en question son identité (et si cela s’est éventuellement produit par le passé, en tout cas la série fait le choix très net de ne pas du tout s’intéresser au coming out familial et ses potentielles répercussions), et qui s’inquiètent simplement pour les conséquences de ces choix. On sent que dans First Day, certes l’expérience appartient à Hannah, mais que toute la famille tâtonne un peu sans savoir quelle est la bonne décision à prendre. C’est une chose de vouloir accompagner la petite fille pendant une étape importante de sa vie, mais c’en est une autre que de savoir comment.
    Et Hannah elle-même va, au cours des 4 épisodes de cette courte première saison, hésiter à plusieurs reprises sur la conduite à prendre. L’inquiétude est parfois trop grande, et toute la volonté qu’elle a d’être fidèle à sa décision ne suffit pas toujours à avoir de l’assurance. A nouveau, First Day va fusionner cela avec des passages-clés de la pré-adolescence : le premier jour de rentrée dans un nouvel établissement, le premier goûter d’anniversaire, les premières amitiés fusionnelles, les premières invitations à la piscine… et même, très légèrement, les premières histoires de cœur. Cela fait beaucoup pour n’importe quelle petite fille. C’est encore plus compliquée pour une petite fille qui a peur de n’être pas perçue comme une petite fille.

    D’autant que dés le premier jour de cours, Hannah a découvert avec horreur qu’Isabella, qui à l’école primaire la terrorisait régulièrement, est inscrite dans la même middle school à présent. Or, on l’a dit, à l’époque Hannah utilisait son prénom masculin (il me semble d’ailleurs que c’est le seul cas de figure dans lequel une série peut se permettre d’utiliser le deadname d’un personnage trans : en montrant la blessure que son utilisation peut représenter), tentait d’adopter une présentation masculine, et n’avait absolument pas révélé au monde qu’elle était trans. Elle qui pensait que cette nouvelle école serait l’occasion d’un nouveau départ, elle a désormais une menace qui pèse au-dessus de sa tête.
    Alors quoi ? Devra-t-elle révéler à ses nouvelles camarades qu’elle est trans ? Elle aurait souhaité l’éviter. Ce ne sera pas forcément possible, mais comment négocier cela, si vraiment il faut le faire ? Ce sont des décisions difficiles pour une petite fille.
    Difficiles, mais importantes. Et First Day présente son intrigue sans jamais laisser à quiconque (et surtout pas ses jeunes spectatrices) le droit de douter du bienfondé des décisions prises par Hannah pour assumer qui elle est. Elle va d’ailleurs se découvrir des soutiens, quand bien même tout n’est pas facile, qui vont lui rendre la vie un peu plus douce : le personnel du collège, certaines camarades, en premier lieu Olivia. Les amies qu’on se fait au collège, ce sont des amies pour la vie, ou au moins c’est l’impression qu’on a à ce moment-là ; First Day montre avec tendresse comment ces amitiés se tissent et deviennent primordiales dans la façon dont on peut affronter le monde, en particulier le monde adolescent.

    Il a quelques semaines, la communauté trans française réagissait à la diffusion du documentaire Petite fille par arte, suivant la jeune Sasha à un âge similaire. Je n’ai pas vu ce documentaire (en particulier à cause des réactions négatives de certaines personnes trans devant ce documentaire ; cette tribune sur Mediapart en est un bon exemple), mais j’ai l’impression que First Day parvient à faire certains meilleurs choix dans la façon de présenter un parcours similaire, c’est-à-dire une petite fille blanche au début de sa transition. Tous les choix ne sont pas parfaits, mais plusieurs le sont (il semblerait en outre que la créatrice de la série Julie Kalceff soit une femme cis, et que l’idée lui soit venue d’une membre de sa famille commençant sa transition dans l’enfance…).
    Le simple fait de prendre Hannah comme héroïne, plutôt que son entourage, laisse la série explorer son intériorité. Ses émotions sont ce qui prime, et ce n’est qu’à travers elle que le regard de tiers prend de l’importance : la question n’est pas « comment la société perçoit une petite fille trans » mais « comment moi, petite fille trans, vais-je être perçue par ma camarade de classe, ma prof ou mon grand-frère », et il me semble (sans en être experte) que cet angle fait une grosse différence. Certains autres aspects laissent, sûrement, à désirer, et peut-être seront-ils corrigés lors de la deuxième saison qui a d’ores et déjà été commandée (même si COVID a, une fois de plus, fait un peu déraillé ses plans de production). Toutefois globalement, de mon point de vue cis en tout cas, et avec ce que je sais intellectuellement de cette expérience, First Day semble faire du bon travail, surtout lorsqu’on prend en compte à qui elle s’adresse (Petite fille n’est PAS un documentaire pour enfants).
    Mais comme je peux très bien avoir totalement tort, j’ouvre volontiers mes colonnes à toute personne trans ayant vu la série qui souhaiterait proposer un point de vue différent sur First Day, il vous suffit de demander.

    Je crois que ce qui fait de First Day un projet plutôt about en dépit de sa brièveté, c’est qu’avant d’être une série, il s’agissait d’un court-métrage proposé en 2017 (qui fait plus ou moins figure de pilote, même si le pilote n’est pas vraiment une pratique répandue en Australie et encore moins sur la télévision publique). L’idée a donc eu le temps de mûrir, et d’ailleurs on peut noter quelques différences entre les deux « versions » de cette même histoire.
    Dans les deux cas cependant, le rôle principal de Hannah est interprété par la jeune Evie Macdonald, qui est ainsi devenue la première actrice trans à obtenir un rôle principal dans une série australienne. C’est aussi, à ma connaissance, la plus jeune actrice trans de toute la planète à tenir un rôle principal dans une série. La jeune adolescente est d’ailleurs très douée non seulement pour interpréter les mots des autres, mais aussi pour s’exprimer elle-même avec beaucoup d’aisance, et ses interviews en tant que militante trans sont pleines de finesse. Sa présence fait beaucoup de différence dans la façon dont First Day fonctionne, et je pense également que le souhait de la production de respecter les limites de cette enfant dans la façon dont les choses sont montrées (par exemple dans les scènes du dernier épisode, et les questions autour de la baignade) ont eu un impact non-négligeable sur le prisme par lequel son corps trans a été présenté dans la série.

    De mon point de vue certes partiel, First Day réussit un pari difficile. Et le fait avec douceur, intelligence et légèreté. Il n’y a pas de lourdeur dans cette intrigue ou dans la façon dont elle est développée (peut-être n’y a-t-il pas le temps pour la lourdeur, aussi !). Pas de pathos exagéré. Pas de pédagogie lourdingue. En fait, surtout au regard d’une intrigue secondaire lancée dans le quatrième épisode, j’ai l’impression que First Day ambitionne parfois moins de parler aux enfants cis, que de parler aux enfants queer. Ce qui serait, mon Dieu, fantastique. Ce n’est évidemment pas toujours le cas, et certains clichés subsistent, mais ces premiers défis apparaissent comme remportés.
    Il faut maintenant que la deuxième saison continue sur cette lancée, et je suis curieuse de voir quelles prochaines étapes de la vie adolescente de Hannah First Day va explorer.


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  • No rain can get the rainbow

    29 janvier 2021 à 19:53 • Dorama Chick •

    « Cet article existe grâce au soutien des contributrices sur Tipeee« .

    J’ai beaucoup pensé au soutien ces derniers mois. Essentiellement parce que j’ai eu tant l’impression de ne pas le mériter (et je crois que mon récapitulatif de 2020 le soulignait plutôt bien). Au juste je ne saurais pas dire comment je pourrais le mériter ; même quand en 2019 j’ai écrit parfaitement régulièrement, je n’ai pas eu l’impression que c’était le cas. Et au-delà de la question du soutien financier, je n’ai absolument jamais le sentiment de mériter du soutien émotionnel de toute façon, ne nous berçons pas d’illusions. C’est tout le contraire. Je me sens coupable d’avoir besoin d’autres pour survivre et avancer, et plus encore, d’oser leur demander.
    Avec le temps, il semble même que cela empire. Le fait que ma condition psychologique, affective, financière, administrative (et maintenant légale !) semble se complexifier avec les années n’arrange pas ce sentiment de toujours recevoir plus que ce que je devrais attendre. Plus la pluie tombe dru, plus j’estime que je devrais m’en sortir seule, mais… mécaniquement, bien-sûr, moins je le peux. Objectivement ça va de soi, demander de l’aide est humain (et souvent salvateur). Dans les faits je me sens coupable de demander tant aux autres quand je me sais incapable de faire autant en échange, ou même moitié moins, sur quelque plan que ce soit. Le plus dur c’est d’accepter que je ne pourrai jamais payer de retour de façon « équivalente » le soutien qui m’est apporté ; me considérer endettée me fait me sentir vulnérable. Je suis un fardeau.

    Et pourtant. Pourtant cette vulnérabilité est belle, sous un certain angle. Elle indique que je suis en confiance, et que je sais encore, une fois de temps en temps, ouvrir mon cœur et ma vie à d’autres, en un sens. Peut-être que c’est ma façon de rationnaliser ma faiblesse, mais d’un autre côté il est humain d’être faible. Encore plus dans un monde parfois si inhumain. Bon sang, regardez autour de vous, qui ne s’est pas senti faible au moins de temps à autres ces derniers temps…? Le temps a été mauvais pour tout le monde, et chacun à notre façon, nous espérons une embellie qui bien souvent ne peut provenir que de nos pairs, tant il ne faut pas compter sur le système.
    Surtout, cette vulnérabilité démontre que je suis bien entourée. Ce qui n’a pas toujours été vrai (et je me demande souvent combien de temps ce le sera), mais est tellement important. Quand je regarde le soutien que j’ai reçu ces derniers mois, sous tant de formes, je vois tous ces visages (quand bien même ce sont souvent des avatars) qui, à leur façon, m’accueillent chaleureusement dans leur vie, sans traiter ma vulnérabilité comme un obstacle, un défaut, une tare.

    J’essaie d’apprendre à mieux chérir la façon dont je suis ainsi accueillie dans le cœur de celles qui m’apprécient voire peut-être m’aiment, même de loin. C’est un long parcours, toutefois il en vaut la peine. En tout cas, c’est ce que je me dis les rares jours sans pluie.

    Forcément, le premier épisode de Nijiiro Karte (l’une des nouvelles séries de la saison hivernale japonaise, lancée la semaine dernière) m’a atteinte en plein cœur. Il a su toucher la corde sensible.
    Il s’agit d’un human drama (ce n’est pas sale) dans lequel Masora Kureno, une jeune docteure en médecine, apprend qu’elle est atteinte d’une maladie si grave, qu’elle ne peut plus exercer. L’hôpital tokyoïte où pourtant ses services ont paru si appréciés jusqu’à présent… refuse tout simplement de continuer de l’employer. Parce qu’elle est passionnée par son métier, mais aussi plus prosaïquement parce qu’elle a encore des prêts étudiants à rembourser, elle est absolument désespérée. Par le plus grand des hasards, dans ce premier épisode, elle croise le chemin de Kei Kirigaya, l’un des employés de la mairie de Nijino, un petit village de province qui cherche désespérément à survivre. Comble du hasard, Nijino cherche tout aussi désespérément à recruter un docteur en médecine.
    Entre gens désespérés, on se comprend : Masora décide de postuler et de quitter Tokyo pour ce petit bled perdu dans les montagnes.

    Une fois sur place, Masora Kureno est accueillie avec tous les honneurs. Nijino est un endroit chaleureux et accueillant, où certes on ne compte que 170 âmes (…enfin, sûrement 171 maintenant), et où on ne trouve qu’un seul magasin qui fait aussi office de salle des fêtes, mais où tout le monde est ravi d’avoir trouvé une nouvelle docteure. Elle vient en effet compléter l’équipe médicale composée d’un chirurgien et d’un infirmier, dans la petite école transformée en clinique de montagne, et désormais les villageoises ont tous les services médicaux dont elles peuvent avoir à disposition sans se lancer dans un long voyage sur la grande route tortueuse de montagne qui sépare Nijino du reste du monde.
    C’est une aubaine qui donne des espoirs à chacune de peut-être, un jour, redynamiser le village plutôt que le voir dépérir.

    Vous allez me dire : « oui, euh, okay lady, tout ça c’est très bien, mais quel est le conflit ? ». Parce que dans une série, surtout le premier épisode, il y a toujours un conflit, n’est-ce pas. On ne peut pas écrire de fiction dans laquelle il n’y a pas de conflit, tout le monde sait ça. Il faut que quelqu’un veuille quelque chose qui n’est pas réalisable immédiatement, voire pas du tout, ou incompatible avec ce que veut quelqu’un d’autre. Il faut qu’un événement négatif soit déclenché, qui aille à l’encontre du bonheur de quelqu’un. Il faut un problème à résoudre. Je sais pas, moi, il faut… quelque chose ! Dans ce cas fort bien, je vais vous le dire : dans le premier épisode de Nijiiro Karte, le conflit c’est que Masora n’a pas dit qu’elle était malade. En fait, elle a menti quand elle a postulé, et que la question lui a été posée. Voilà, vous avez un conflit. Vous êtes contentes ? Alors revenons à ce qui est important.
    Ce qui est important, c’est justement cette chaleur que ressent Masora immédiatement. Et que, précision majeure, les spectatrices ressentent aussi. Une chaleur qui en fait symbolise l’espoir.
    Elle est d’autant plus primordiale, cette chaleur, que depuis les premières minutes de l’épisode, Nijiiro Karte nous a mises à fleur de peau. Je m’avancerais même jusqu’à dire qu’il est physiquement impossible de ne pas avoir eu le cœur serré (et, me concernant, la larme à l’oeil, que certes j’ai facile) dans les dix premières minutes de cet épisode introductif. La joie que Masora ressent à l’idée de pratiquer la médecine, suivie de la déception de ne plus pouvoir le faire, et l’impression que sa vie s’arrête au moment où la maladie se déclare… rien que ça devrait vous chavirer l’âme. Ce qui naturellement rend d’autant plus incroyable la joie ressentie par cette même Masora lorsqu’elle arrive à Nijino, et tombe dans les bras grands ouverts de ses habitants.
    Quand bien même c’est une joie amère, à cause de son mensonge par omission.

    C’est le moment où je vous dois quelques explications de texte : le mot « niji » en japonais signifie arc-en-ciel.
    Effectivement, le village où elle vient d’atterrir (Nijino pourrait se traduire grossièrement par « de l’arc-en-ciel ») est extrêmement fier de son étymologie. Il y a des couleurs partout ! Des arcs-en-ciel à tous les coins de rue ! Quand bien même le village est si petit qu’il n’y a pas de rue ! En-dehors de ça, c’est un village vraiment quelconque (c’est pour tout dire ce qui fait son charme). Il n’a vraiment rien d’extraordinaire, le chemin pour s’y rendre est jalonné de repères complètement oubliables, et en-dehors de la montagne environnante et son épaisse forêt, il n’y a vraiment rien à dire ce qu’il y a en-dehors du village… ce qui ne fait que souligner l’importance de cette communauté arc-en-ciel, avec toutes ses personnalités hautes en couleurs et ce décor assorti. De son côté, le titre de Nijiiro Karte pourrait quant à lui se traduire par « Dossier médical* aux couleurs de l’arc-en-ciel » ; la série va vraiment jouer au maximum sur cette idée d’embellie après que Masora soit passée par la pire intempérie de sa vie. En fait il semble qu’il y ait tout un vocabulaire autour de cette idée dissimulé dans les noms propres de la série, du nom de famille de Masora (« kure » renvoie à une couleur écarlate) à un protagoniste se prénommant Taiyou (« soleil »).
    *Fun fact : Karte est un mot emprunté à l’allemand, comme un grand nombre de termes médicaux japonais, parce que pour résumer, à l’ère Meiji, les tous premiers docteurs japonais formés à la médecine occidentale ont été formés par des Allemands. En anglais, on utiliserait le mot « chart« … vous saisissez l’idée générale.

    De la même façon qu’il est impossible de ne pas avoir le cœur serré au début de l’épisode, il est impossible de ne pas le sentir se remplir d’amour par la suite. Même si Nijiiro Karte n’est pas filmée avec de gros moyens, elle a de la suite dans les idées. En particulier, la série porte une attention soutenue à la façon dont, dans la plupart des scènes à Nijino, les villageoises se bousculent dans les plans, épaule contre épaule, s’approchant les unes des autres lorsqu’elles prennent la parole, leurs voix se chevauchant dans un joyeux bordel où l’on se sent parfois perdues, mais dans le bon sens. Plus l’épisode avance plus cet effet prend de l’ampleur, démontre combien ces quelques âmes se serrent les coudes et sont aptes à ne former qu’un corps contre les difficultés, tout autant qu’elles sont capables de faire la fête ensemble. Ensemble est d’ailleurs le maître-mot de la vie à Nijino, vu que Masora partage également son lieu de vie avec le chirurgien et l’infirmier, logeant tous les trois dans une aile de l’ancienne école leur servant aujourd’hui de clinique (Masora dort dans les combles, là où jadis on trouvait le clocher). Il est donc physiquement impossible de s’y sentir isolée ! Ce qui est tellement dingue quand on considère combien Nijino est, à l’inverse, géographiquement isolée du reste du monde…

    Voilà donc pourquoi l’épisode introductif de Nijiiro Karte était si fabuleux à regarder. Parce qu’il y a des séries où le conflit prime, et dont l’intrigue à venir va dépendre. Et il y a des séries où franchement l’essentiel est ailleurs, et c’est tant mieux. On est là pour ressentir des choses aussi intimes que la sensation des gouttes de pluie tombant sur nos joues ou, au contraire, les premiers rayons de soleil commençant à nous réchauffer la peau.
    Par plusieurs aspects, Nijiiro Karte m’a évoqué Ruri no Shima, et cette évocation n’a fait que m’émouvoir plus encore (même si ça fait mal au cœur que les problématiques plus larges sur la mort des périphéries rurales japonaises soient toujours inchangées en une décennie et demie). Mais même si vous n’avez pas la référence, je vous mets au défi de ne pas tomber en adoration devant ce qui se dégage de ce premier épisode (et a priori des suivants), parce que nous avons tous besoin de trouver une communauté chaleureuse qui nous accueille à bras ouverts.

    C’est moi-même ce que j’ai trouvé, tout au long de l’année dernière par exemple, mais encore en ce mois de janvier. Malgré mes problèmes. Malgré mon désespoir. Malgré ma maladie. Ce qui pour d’autres ferait de moi un fardeau est accepté, embrassé, accompagné, quand bien même je ne pense pas le mériter. Certaines villageoises d’internet sont têtues, ignorent l’opinion que j’ai de moi-même, et essaient de m’offrir leur aide, leur chaleur, leur amitié. Leur soutien.
    J’ai regardé Nijiiro Karte en songeant à la chance que j’avais de les avoir dans ma vie. Quand bien même je formule souvent mal, et insuffisamment, ma reconnaissance pour ce soutien déborde. Avec ma mise à la retraite le mois dernier, on aurait pu croire que ma vie s’arrêtait pour de bon cette fois, que les choses étaient sans espoir, et que mon cas était désespéré. Toutefois, le soutien que je continue de recevoir depuis me rappelle que je ne suis pas finie. Pas avec un entourage comme celui-là.


    Thank you for being my rainbow.


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  • Dress for success

    24 janvier 2021 à 19:48 • Telephage-o-thèque •

    On a toutes besoin de douceur en ce moment, et par là je veux dire que c’est mon cas. Vous faites bien comme vous voulez. J’ai donc décidé qu’en ce dimanche, j’allais pas me compliquer la vie avec une série abordant des thèmes complexes ou requérant une à deux heures de recherches complémentaires, et mon choix s’est tout naturellement porté vers une charmante petite comédie égyptienne du nom de Ana Sherry dot com (soit I’m Sherry dot com de son titre international). Rien qu’à voir le matériel promotionnel, on se sent déjà bien.
    Qu’est-ce qu’on fait, on se lance ? Allez, on se lance.

    L’héroïne de cette série proposée par la plateforme Viu est Sherry Al Qadi, et elle a 25 ans… ce qui commence un peu à être longuet pour une célibataire. Sauf que si elle est célibataire, c’est en grande partie parce qu’elle le veut bien : elle trouve toujours une bonne raison de rompre avec ses petits amis successifs. Heureusement elle peut compter sur ses amies : Ramzi, un gosse de riche sans ambition qui travaille dans le café Shining où Sherry scelle la plupart de ses ruptures ; Noura, une employée de sécurité au tempérament explosif ; et Mai, la plus âgée du groupe, une conseillère matrimoniale dont le seul conseil est de préconiser un divorce à ses couples de clients.
    Tout ce petit monde a assisté aux échecs amoureux successifs de Sherry, mais aussi à ses échecs professionnels. La jeune femme n’a en effet pas vraiment de profession, juste des espoirs de succès qu’elle n’a pas encore réussi à matérialiser. Dans le premier épisode, sa dernière trouvaille en date est d’organiser des soirées de speed dating, financées par de l’argent que Sherry emprunte à son père, Mahmoud. En dépit du soin que met notre héroïne à essayer d’organiser une soirée parfaite, les choses ne fonctionnent cependant pas du tout, et une fois de plus, Sherry se retrouve à essayer de trouver quelque chose à faire. Quelque chose qui marche, si possible.

    L’exposition de cet épisode inaugural est extrêmement simple : un narrateur omniscient (dont certaines répliques m’ont parfois un peu évoqué le Narrateur de Jane the Virgin) présente les protagonistes principales, et explicite autant de détails que possible à leur sujet. Il y a quelques notes d’humour (généralement quand un personnage s’énerve), mais en toile de fond, on note dans Ana Sherry dot com une pointe de défaitisme. Quel que soit le domaine, Sherry ne trouve jamais quelque chose qui la satisfasse, et on comprend que cela lui pèse, quand bien même, telle une girouette, elle se lance dans un autre projet rapidement.
    Ce n’est qu’à la fin de ce premier épisode que l’on comprend ce vers quoi la série veut s’orienter : on nous révèle que la défunte mère de Sherry était une styliste dans l’industrie du cinéma avant de se marier, et qu’elle a habillé les plus grandes stars de son époque. Lorsqu’elle s’est retirée du monde du travail, elle a emmené avec elle de nombreuses robes célèbres, qui aujourd’hui prennent la poussière chez les Al Qadi…

    Ana Sherry dot com veut-elle tenter un Girlboss ? On dirait bien, et son goût pour le vintage colle plutôt pas mal avec ce qu’elle inspire de désillusions quant au présent, ou la nostalgie distillée parfois au détour de ses dialogues. En outre je trouve ça plutôt intéressant que ces robes soient liées au cinéma égyptien ; ça se trouve, la série va foisonner de références !
    Sherry trouvera-t-elle le succès grâce à l’héritage de sa mère ? Probablement, pourvu de ne pas reproduire les mêmes erreurs. Trouvera-t-elle aussi l’amour ? Pour l’instant je ne vois pas beaucoup de choses lancées dans cette direction (à moins qu’elle soit vouée à se découvrir des sentiments pour l’ami de toujours, Ramzi), mais vu le ton de la série, je ne doute pas qu’elle rencontrera encore quelques échecs avant de pouvoir trouver la sérénité.
    Et dans tous les cas, ce premier épisode sans prétention aura illuminé mon dimanche, ce qui est tout ce que je lui demandais.

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  • Lose it all

    23 janvier 2021 à 22:20 • Review vers le futur •

    C’est fascinant cette façon qu’a Leabed et Alice (Losing Alice de son titre international) de tout tourner comme un thriller alors que l’intrigue de son premier épisode est celle d’une série dramatique sur la crise de la quarantaine. A plusieurs reprises, l’introduction de cette série israélienne (diffusée par HOT3 l’an dernier, acquise par AppleTV+ qui s’est dépêchée en ce début d’année de la qualifier d’original) tente de nous faire pressentir le pire, et pourtant il n’y a pas vraiment de twist glaçant à l’horizon. Ce qui ne l’empêche absolument pas de nous dresser à rester sur nos gardes, chose qui pourra toujours lui être utile plus tard.

    Alice Ginor mène pourtant une existence des plus calmes : cette réalisatrice jadis encensée par la critique pour ses films ambitieux et osés s’est désormais tournée vers des jobs plus commerciaux qui lui permettent de consacrer du temps aux trois filles qu’elle a eu avec son mari, David, un acteur populaire.
    Le problème tient justement dans le calme de cette existence : elle n’a plus rien d’excitant, et cela ouvre la porte à toutes les insécurités. A mesure que se déroule cet épisode inaugural, nous découvrons qu’Alice est terrifiée par la possibilité de n’être plus que l’ombre d’elle-même, aussi bien artistiquement, relationnellement que physiquement. Elle a tant, mais cela veut surtout dire qu’elle a beaucoup à perdre. En fait, elle a tout ! Alice est la personnification de la promesse qui a si souvent été faite aux femmes d’obtenir tout ce qu’elles souhaitent. Toutefois au lieu d’apprécier ce qu’elle a, Alice est terrifiée par l’idée de le perdre. Cette pensée, nous le découvrons rapidement, devient une obsession. Le moindre signe qu’elle n’est plus le centre des attentions d’autrui est interprété par elle comme le  signal qu’elle est sur la pente descendante.

    Il est évidemment très net que la vie d’Alice est la vie d’une femme de quarante ans. Une vie qui n’est plus aussi excitante (en témoigne l’aperçu que nous avons de sa vie sexuelle), plus aussi fascinante (sa rapide interview, vers la fin de l’épisode, où personne ne s’intéresse à ses projets mais uniquement ceux de David, l’indique clairement), plus aussi impressionnante (eh oui, aujourd’hui Alice tourne des pubs pour du yaourt et plus des thrillers sensuels). Mais ce n’est pas une mauvaise vie, loin de là. Après tout on ne peut pas être jeune éternellement. Cela ne veut pas dire que prendre de l’âge soit une mauvaise chose ! Forcément, cette perspective échappe à Alice.
    Toujours est-il que cette paranoia ne fait que s’accentuer lorsque, dans le train, par hasard, elle rencontre Sofi, une jeune femme qui lui confesse s’être passionnée pour le cinéma grâce aux premières oeuvres d’Alice. Progressivement, Sofi explique avoir écrit son propre film, et l’avoir déjà proposé à David, qui s’est montré enthousiaste. Il n’en faut pas plus à Alice pour qu’elle se sente menacée, pour qu’elle se comporte comme si le bonheur était une denrée finie, et que tout succès acquis par Sofi lui était forcément retiré, à elle. Au stade de ce premier épisode en tout cas, je n’en suis pas si convaincue.

    Qu’en est-il vraiment ? L’atmosphère de Leabed et Alice voudrait nous faire croire qu’il y a un danger. Ou en tout cas, si ce n’est de Sofi… peut-être que le problème vient d’Alice elle-même. Quelle est la part de subjectivité dans ce qui nous est présenté ? Sa perspective est-elle fiable ? La conclusion de la scène du train pourrait laisser penser qu’il y a une part d’illusion (a-t-elle imaginé Sofi ?), par exemple, mais il nous est ensuite révélé par David que ce script existe bien. D’ailleurs d’autres personnages interagissent avec Sofi plus tard dans l’épisode. Et finalement le danger n’est pas d’avoir inventé Sofi, mais qu’elle soit bien réelle…
    Lors de plusieurs détours de son introduction, Leabed et Alice nous place dans des situations similaires, nous poussant à craindre que ce qui est n’est pas, ou au moins que les apparences sont trompeuses. Quelque chose se cache derrière les intentions de Sofi, elle ne peut pas être une simple scénariste montante. L’épluchage de son compte Instagram nous indique qu’il y a un secret, quelque part, une menace que seule une attention soutenue peut démasquer, pas les éléments du réel ayant inspiré la jeune femme pour son premier film. Tout est à l’avenant. Qui a tort ? Qui a raison ?

    Et d’ailleurs si l’on tend bien l’oreille, on peut à plusieurs reprises entendre Alice, Sofi ou David s’interroger à voix haute sur la limite entre le réel et le fantasmé dans l’écriture de la fiction. Comme si, après tout ce temps passé sur leur propre art, il leur restait quand même encore un doute. Leabed et Alice entend bien jouer de cette ambiguïté (il suffit de voir la première et la dernière scène de cet épisode introductif) pour jouer avec nos nerfs.
    Parce que, dans les faits, personne ne présente de réel danger pour le moment, et il n’y a rien d’autre à craindre que le temps qui passe.


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  • Fée blesse

    22 janvier 2021 à 23:20 • Review vers le futur •

    C’est une chose que toute la planète ait à subir une vague intensive d’adaptations, remakes et reboots de tous poils pour que les diffuseurs et plateformes arrivent à fourguer du « contenu » par camions entiers. Mais ne devrait-il pas y avoir une limite, à un moment, quant à la façon dont c’est fait ? En particulier, où s’arrêtera donc la folie du « gritty reboot » ? Est-ce que vous arrivez à croire que la série d’animation italienne Winx Club a maintenant une version live action qui ressemble à ça ?

    Parfaitement. 

    On est passé de ça…

    …à ça.

    Alors bon. Loin de moi l’idée de contester qu’il y avait des um, disons, imperfections (oui voilà, disons ça) avec l’original, surtout si l’on considère que la version animée est principalement destinée aux fillettes… quel genre de complexe a-t-elle pu donner à une génération de gamine ? Sûrement de quoi payer la villa en Toscane de centaine de milliers de nutritionnistes. Et d’ailleurs sur ce point, Fate: The Winx Saga est d’ailleurs semi-attentive.
    Mais sur le reste, c’est le gros plantage.

    Déjà parce que, pardon, mais il n’y a que des clichés dans cette version : une adolescente ne connaissant rien à la magie est balancée du jour au lendemain dans une école pour fées, appelée Alfea. Evidemment un danger guette, et il va s’avérer (on y est préparés dés ce premier épisode) que cette adolescente doit jouer un rôle important dans la suite des événements.
    Par de nombreux aspects, le premier épisode de Fate: The Winx Saga m’a rappelé The Magicians. Avec une différence majeure cependant : avec un grand nombre d’ingrédients similaires, la série de SyFy était capable de mettre en place un univers où ces clichés étaient présentés pour mieux être détournés, employant les codes du genre pour mieux en montrer l’aspect pervers ou jouer avec les espoirs de son public… Hélas, dans Fate: The Winx Saga, ils sont repris au premier degré, sans une once de recul.
    De tous les choix faits par cette adaptation (et comme vous le savez en me lisant, une adaptation c’est toujours une question de choix), pourquoi faire celui-là ? Le choix du moindre effort n’est jamais le bon. Si l’idée est réellement de proposer une série pour les adolescents et jeunes adultes (partant probablement du principe que les fans de la première heure du Winx Club sont aujourd’hui dans cette tranche d’âge), pourquoi ne pas faire preuve d’un peu d’ambition, même minimale ?
    Et encore, on n’a pas encore abordé le problème de whitewashing de deux des personnages.

    Ce qui accable Fate: The Winx Saga, c’est que la grande époque de la fiction fantastique YA est quand même, pour l’essentiel, derrière nous. Pour le meilleur comme pour le pire, ces sagas cinématographiques ou télévisuelles commencent à dater d’il y a plusieurs années, voire une bonne décennie. Cela ne veut pas dire qu’il n’est plus possible de créer des fictions répondant à ces codes, mais force est de constater que passer après le gros du peloton ne fait que souligner le manque de finesse dans la conception de Fate: The Winx Saga.
    Je veux bien que le public adolescent ne soit pas toujours très regardant (quoique, bon, le goût de la fiction bien faite, ça se cultive), mais n’est-ce pas un peu sous-estimer sa tolérance à regarder, encore et encore, la même histoire se répéter de série en série ?
    A ce compte-là autant se farcir Pandora. Parfaitement, je passe aux insultes.

    On ne pourra pas m’accuser d’être une nostalgique de la série d’origine. Je suis bien trop vieille pour l’avoir regardée. Mais si justement Fate: The Winx Saga n’est pas capable de plaire aux puristes, ni se faire de nouveaux fans avec son intrigue toute pétée, j’avoue que je ne sais pas trop à qui elle est destinée. La question se pose sincèrement de savoir si cette série existe pour une autre raison que les royalties de son créateur.


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  • Crimes de naguère

    17 janvier 2021 à 21:01 • Review vers le futur •

    Le commandant John de Koning pensait avoir laissé tout cela derrière lui. Loin du déploiement sur le terrain dans des zones de combat, il est aujourd’hui chez lui, aux Pays-Bas, et assure la sécurité de dignitaires étrangers pour le compte de la diplomatie néerlandaise. Il ne parle plus trop à ses anciens camarades de combat : en-dehors du jeune Simon, qui travaille avec lui, les autres sont restés dans l’armée active et plus ou moins coupé les ponts. Après tout, cela fait déjà trois ans…

    Trigger warning : PTSD, viol d’une mineure.

    La série Commando’s, dévoilée en avant-première pendant l’atypique Séries Mania de 2020, n’est pas encore arrivée sur les écrans français, mais d’autres n’ont pas été si lents à la détente, et c’est ce qui me permet aujourd’hui de vous parler de son premier épisode. Mais, parce que la série se déroule sur fond d’intervention militaire, de liens avec Boko Haram, et de potentiels crimes de guerre, j’aime autant vous prévenir, ça ne va pas être de la rigolade.
    C’est aussi un peu pour ça que je ne retiens pas mon souffle jusqu’à une diffusion française…

    Que s’est-il passé voilà trois ans, au juste ?
    Le premier épisode de Commando’s multiplie les allusions, mais pour le moment l’ampleur des choses ne nous est pas révélée. John et son ancienne équipe sont terrifiés que cela se sache, et cette paranoïa s’étend aux spectatrices de la série, auxquelles on en dit le moins possible. Le peu que l’on comprend, pourtant, est déjà bien lugubre.
    Postée au Nigéria, l’unité dirigée par John de Koning reçoit l’ordre d’assister les Américains dans une mission de type « special ops« , consistant à extraire Obadiya Zuberi, un dignitaire nigérian kidnappé par Boko Haram… Il apparaît cependant que Zuberi est traité plus comme un invité que comme un prisonnier, et qu’il profite de son séjour aux côtés du groupe jihadiste pour violer des petites filles.

    Ces faits remontent donc à trois années, et l’on pourrait penser que, bien qu’atroces, ces faits appartiennent donc au passé. Mais ils hantent encore clairement John, Simon, et probablement les autres. Les cauchemars de John, quand bien même nous n’en comprenons pas les points de détail, montrent qu’il souffre d’un syndrome post-traumatique (…sa fille aussi, et on ne sait pas pourquoi à l’heure actuelle). Cela explique certainement son nouveau choix de carrière. Simon, dont le visage a été brûlé lors de cette opération, se lance de son côté à cœur perdu dans sa relation naissante avec une jeune femme du nom d’Isabella. Il n’a pas l’air bien non plus.
    Au milieu de tout cela, Zuberi refait surface. Pendant les trois années qui se sont écoulées, il est devenu ministre au Nigéria ; pendant une visite diplomatique aux Pays-Bas en apparence anodine, il exige que John gère sa sécurité. John pressent que la demande n’est pas si anodine et les faits vont lui donner raison : Zuberi non plus ne veut pas que quelqu’un parle de ce qui s’est passé à l’époque, et il est prêt à tout pour que le silence soit préservé.

    A partir de ces ingrédients, Commando’s essaie de nous inquiéter : pour John et sa famille, que les menaces à peine voilées de Zuberi mettent en danger, et pour Simon, que la venue de Zuberi rend plus fragile que jamais. Pourtant, dans le même temps, il faudrait que nous nous inquiétions nous aussi que la vérité ne sorte pas. L’épisode est écrit  (et, je le suppose en tout cas, la série en général aussi) de façon à faire de John le protagoniste. Ce que le protagoniste veut, c’est ne plus penser à tout cela et tourner la page. Or, bien spuvent quand il s’agit de fiction, ce que le protagoniste veut, c’est ce que nous voulons.
    Alors, moi je veux bien, mais j’aimerais connaître les clauses en petits caractères : qu’a-t-il donc fait ? Quelles décisions, en tant que commandant de l’unité, a-t-il prises ? Quels ordres a-t-il donnés à son unité, dont ils ont tant honte aujourd’hui ? Pourquoi la seule chose qui pourrait les réunir aujourd’hui, c’est de maintenir le secret ? Et pourquoi cette brève scène dans laquelle on apprend qu’un charnier rempli de cadavres féminins a été retrouvé récemment au Nigéria ?
    A ce stade évidemment, on n’en sait rien. Mais l’imagination cavale et ne donne vraiment pas envie de traiter John, ou même ce pauvre Simon, en victime des circonstances. L’odeur de crimes de guerre qui se dégage de Commando’s pue bien trop. J’espère me tromper, mais comment à ce stade expliquer la réaction de cette unité que les faits passés ont séparée, et leur insistance à préserver le secret ? Trop de questions désagréables.

    Remarquez que ce serait une entreprise futée, sur le principe. Commencer la série en posant le « héros » comme un héros militaire, le genre de personne qu’on nous apprend à respecter pour ses sacrifices et la difficulté de son métier… poursuivre l’intrigue avec des spectatrices acquises à sa cause, parce qu’il est le protagoniste et parce qu’il a peur (et puis, ne l’a-t-on pas menacé ?)… et finir à un moment, peut-être, par nous révéler que tout du long, nous avons fait preuve d’empathie pour un monstre qui a commis des atrocités bonnes pour La Hague.
    Ce serait une démonstration assez implacable de la façon dont les crimes de guerre sont si souvent couverts, limite acceptés, lorsqu’ils sont commis par des troupes européennes en territoire étranger. Ce serait très puissant. Ce serait aussi un propos très rare pour une série européenne…

    Cependant, comme l’ambiguité de John et de toute son unité est indiquée très tôt dans Commando’s, je ne sais pas vraiment si c’est ce qui se passe ici. D’où mon sentiment de malaise.
    Remarquez que le sentiment de malaise peut aussi être intéressant en téléphagie. Si on devait ne regarder que des séries qui nous mettent à l’aise, on n’en verrait pas beaucoup qui aient de l’importance. Et, malgré l’ambivalence générée par le premier épisode de Commando’s, il reste en effet l’impression qu’il se passe quelque chose d’important…


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  • Curiosity took a day off

    16 janvier 2021 à 18:42 • Review vers le futur •

    Ma première série scandinave de l’année n’est pas exactement une série policière (genre que j’ai décidé d’éliminer le plus possible de ma consommation), mais une enquête tout de même. Ecoutez, on fait avec les moyens du bord.
    Equinox, c’est son nom (…alors qu’elle n’a même pas été lancée par Netflix un jour d’équinoxe, quelle arnaque) se déroule à deux époques en parallèle : 1999 et 2020. En effet de nombreux flashbacks sont disséminés dans ce premier épisode, permettant à son héroïne Astrid de se remémorer des faits vieux de plus de deux décennies alors qu’elle entreprend de résoudre un mystère ancien qui l’a touchée personnellement.

    Ca me fait plaisir qu’Equinox soit apparue, parce que comme je n’avais pas vu la fin de Limetown, ça va me permettre de compenser. Les deux séries ont en effet pas mal de points en commun : elles sont toutes les deux nées sur des plateformes (Facebook Watch pour Limetown et Netflix pour Equinox), portent toutes les deux sur la disparition d’un groupe entier d’individus (une ville scientifique pour Limetown et un bus de lycéens pour Equinox), et ont même pour cadre narratif l’enregistrement d’un podcast d’investigation (un cadre narratif qui est dû au matériau-source qui a inspiré la série : un podcast). D’ailleurs je comprends pas comment un podcast initialement produit par la filiale audio de DR finit en série sur Netflix, mais bon. C’est pas mon dos, comme disent les jeunes.
    Je vous rassure, il y a quand même des nuances.

    A la fin de l’année scolaire 1999, Astrid n’a encore que 10 ans mais elle assiste aux célébrations autour de l’obtention du diplôme de fins d’études de sa sœur aînée, Ida. L’ambiance est étrange, Ida en particulier n’a pas l’air heureuse alors que c’est un jour supposément de fête, et la petite fille capte auprès de sa sœur et ses parents des sous-entendus dont elle ne sait pas à quoi ils se rapportent. Clairement, il se passe quelque chose, mais avec sa compréhension d’enfant, Astrid ne sait pas quoi.
    Qui plus est, elle l’ignore, mais c’est la toute dernière fois qu’elle voit sa sœur : le bus dans lequel toute sa classe a embarqué est retrouvé quelques heures plus tard, totalement vide. Enfin, non, pas exactement. Trois élèves (dont le petit-ami d’Ida) sont toujours là, mais ils ne sont pas capables d’expliquer ce qui est arrivé aux autres. C’est comme s’ils s’étaient tous évaporés.

    La vie d’Astrid n’a jamais été la même après ça. On ne commence d’ailleurs à en prendre la mesure que très progressivement, l’épisode initial d’Equinox ne nous en disant pas trop tout de suite. Ce n’est que vers la fin qu’on découvre que la jeune femme n’est pas simplement obsédée par la disparition de sa sœur (une obsession relacée par un appel au cours de son émission de radio, mais qui n’a jamais vraiment été éteinte), elle souffre aussi psychologiquement de troubles qui se manifestent depuis l’enfance. S’agit-il de cauchemars, d’hallucinations, ou d’autre chose ? La cause directe est-elle la disparition d’Ida ? Au fil de ce premier épisode, on peut présupposer certaines choses, mais il s’agit ici de ne surtout pas nous donner de réponse. L’épisode introductif d’Equinox n’est que cela : une introduction, pour nous plonger dans la psyché de cette femme qui n’a jamais fait le deuil de sa sœur ni de sa santé mentale.
    Ce sont des angles présents de façon plus ou moins importante dans Limetown, donc. Alors quelle est la différence majeure ? Probablement le genre : Limetown lorgne du côté de la science-fiction, Equinox donne plus dans le fantastique (bien que se réservant, au moins pour le moment, une porte de sortie en accablant la santé mentale de son héroïne). Equinox a aussi un discours, au moins dans son premier épisode, plus tiède quant à la médiatisation d’une affaire étrange comme celle-ci, et prête finalement peu d’attention au temps qui passe, et qui émousse l’intérêt du grand public. Tout au plus pourra-t-on voir que les parents d’Astrid ont tenté de tourner la page bien avant elle, mais c’est bien tout. Le phénomène médiatique, et sa continuité à travers le podcast enregistré par l’héroïne, n’a pas l’air de faire l’objet de beaucoup d’attentions scénaristiques.

    En toute honnêteté, ça fait presque deux semaines que je dors sur cette review. Je me promets d’essayer de regarder un ou deux épisodes supplémentaires d’Equinox, pour envisager une review de saison moins vague… et pourtant, rien à faire, je n’en ai jamais envie. Il y a plein d’autres choses qui me motivent bien plus.
    Je vois ça comme un signe. Un signe que ma curiosité pour cette série et mon intérêt pour elle sont deux choses radicalement différentes. Un signe que je vais sans doute continuer de me faire des promesses encore un temps, puis complètement oublier l’existence d’Equinox. Cela m’est déjà arrivé avec de nombreuses séries, dont je regarde le premier épisode en me demandant où tout ça nous mène ; sans avoir, en tout cas pas réellement, envie de le découvrir. Il y a une ambiguïté dans cette introduction, entre ce qui a des causes psychologiques et ce qui a des causes fantastiques, et je sens bien que je devrais être intriguée… simplement le sujet et/ou son traitement ne m’inspirent aucune passion dévorante.
    Oui, une question est posée… mais à quel point ai-je envie de connaître la réponse ? Bof.

    A de nombreuses reprises par le passé, j’ai eu l’occasion de vous dire qu’un premier épisode, c’est une question de potentiel : il n’a pas pour obligation d’être bon, par contre il a pour obligation de laisser entrevoir ce que la série peut nous procurer à l’avenir. Eh bien, je crois que les rapprochements réguliers que je faisais entre Equinox et Limetown m’ont empêchée un peu de croire en son potentiel.
    Et aussi, plus largement, je crois fermement qu’une série peut avoir un peu de potentiel, mais que malgré lui, on est parfaitement en droit de s’en tamponner le coquillard s’il n’y a pas eu une connexion émotionnelle pendant le visionnage du premier épisode. Clairement, je ne me suis pas liée à cette Astrid, à son histoire, à son parcours, suffisamment pour m’intéresser aux réponses qu’elle tentera d’obtenir. Ce qui ne présume en rien de votre réaction potentielle devant Equinox (si vous n’y avez pas encore jeté un oeil), d’ailleurs, et à vrai dire très peu de monde en France a vu Limetown, donc les problèmes de comparaison ne se poseront pas… Il y a quelque chose à jouer pour une partie d’entre vous. Mais moi, non, je ne vais pas insister.


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