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    6 décembre 2020 à 23:22 • Telephage-o-thèque •

    C’est un plaisir rare quand une série que j’ai tenté de trouver il y a plusieurs années apparaît soudain quelque part où je peux la voir. Vu l’appétit à géométrie variable des plateformes de SVOD pour la fiction de diverses contrées (…enfin, pour leurs parts de marché), c’est aussi un plaisir un peu aléatoire. Il semblerait que cette fois je doive à Amazon Prime l’acquisition d’Optimisty, une série russe remontant au printemps 2017, et qui s’intéresse à la Guerre froide pendant les années 60… évidemment du point de vue soviétique.
    Des séries historiques (y compris des séries se déroulant pendant la Guerre froide), ce n’est pas ça qui manque dans l’histoire de la télévision russe. Alors pourquoi avoir espéré voir celle-ci en particulier ?

    Pour son angle, d’abord. Optimisty est un drama d’espionnage, et on ne peut certes pas dire que le genre soit rare sur les écrans russes ; mais la série a une approche bien à elle, expliqué dés les premières minutes de son épisode inaugural.
    Celui-ci s’ouvre alors que se déroule l’Exposition nationale américaine de Moscou en 1959 : un événement qui semblait s’inscrire dans un effort de réchauffement pour les relations entre les USA et l’Union soviétique, et qui en réalité a rafraîchi la situation diplomatique. Beaucoup parmi les dirigeants soviétiques voient ce défilé de produits américains comme un affront plus que comme un échange culturel… y compris dans la salle-même de l’exposition, bien que faisant mine d’y siroter un Pepsi d’un air ravi. Pendant que Nixon et Khrushchev se lancent des petites piques en direct sur les écrans de télévision couleur, Ruta Blomane et son supérieur Fedotov devisent de la façon dont ils pourraient tourner la situation à l’avantage de l’URSS. Ce qui n’est pas chose facile lorsque le grand public s’extasie sur des biens exotiques et hors d’accès… Ruta, surnommée « l’Américaine » pour avoir vécu plusieurs années à l’Ouest avant d’être passée à l’Est pour épouser un pilote de l’armée soviétique, possède une connaissance imbattable de l’ennemi ; elle plaide pour la création d’une unité intégrant d’autres analystes, partageant son point de vue et sa compétence, qui pourraient former la diplomatie soviétique dans son ensemble à comprendre comment fonctionnent les USA… et donc à mieux les combattre. Les futurs membres de ce nouveau département du ministère des Affaires étrangères, elle les surnomme les « optimistes », pour leur aptitude à croire qu’ils peuvent changer le monde, et plus particulièrement le rendre communiste, en accumulant autant de connaissances que possible sur le monde capitaliste.
    Même si l’idée revient à Ruta, pourtant, les choses ne se passent pas comme prévu. Peu après la création de ce nouveau département, l’ancien bras droit de Varennikov est nommé à sa tête. Grigory Biryukov est-il lui aussi un optimiste, ou s’apprête-t-il à resserrer les vis du bureau le plus américanisé de tout le pays ?

    La seconde raison qui m’avait donné envie de voir Optimisty, c’est sa réputation d’être extrêmement soignée. Pour vous la faire courte, disons simplement que l’époque de la série se prêtait à des comparaisons à Mad Men pleines de louanges, et ce que j’avais vu du matériel promotionnel le confirmait plutôt. Mais comme je suis aussi fâchée avec les comparaisons (surtout avec un succès critique comme Mad Men, qui devient vite un raccourci erroné si l’on n’y prête garde), j’avais bien envie de voir un épisode entier et voir par moi-même de quoi il retournait. 
    Alors effectivement, visuellement il y a un net effort. Les couleurs, en particulier, donnent un cachet unique à Optimisty ; il y a eu un travail de dingue dessus. Mais de là à dire qu’Optimisty et Mad Men jouent dans la même cour… euh… au vu de cet épisode, pas vraiment. Sauf à considérer que Mad Men était exclusivement intéressée par une représentation glamour de son époque, ce qui se discute amplement. Comme souvent dans les fictions historiques (et a fortiori les fictions historiques de certains pays), il y a une certaine complaisance qui fait qu’on est plus dans la nostalgie que dans le décorticage d’une époque.

    Parce qu’au fond c’est un peu la pomme de discorde de ce premier épisode d’Optimisty. Certes la série a un angle d’approche très intéressant, matérialisé par le biais de cet unité d’optimistes plus cosmopolites que la plupart de leurs contemporains. Mais au-delà de ça, ce qui se dit n’est guère excitant pour le moment. Avec un peu de chance les choses deviennent plus complexe avec le temps, mais au stade de ce seul épisode introductif, ça semble assez surfait.
    La majeure partie de l’intrigue du premier épisode se déroule en effet le 1er mai 1960, et nous avons droit à une vision des coulisses de cet événement. C’est Ruta qui a le plus d’enjeux personnels : le jour-même où son poste à la tête de l’unité optimiste est donné à un homme, sans beaucoup d’explications (et en-dehors du ressentiment évident du personnage, la série n’essaie même pas vraiment d’en discuter non plus), le crash de l’avion américain a lieu à des kilomètres de là… là où son militaire de mari travaille. C’est le mari de Ruta qui va devoir donner, dans le feu de l’action, des ordres décisifs, et elle va donc avoir d’une part, des informations que quasiment personne n’a sur le moment, mais aussi une préoccupation supplémentaire en voyant le poids qui pèse désormais sur les épaules de son mari.
    Étrangement ce premier épisode n’a pas vraiment envie de développer le ressenti de Ruta, pourtant. En essayant de créer un ensemble show, et notamment en cédant beaucoup de place à Biryukov qui vient remplacer Ruta (…ce qui pour lui est d’ailleurs une mise au placard), Optimisty passe énormément de temps avec lui, détaillant son point de vue sur le poste comme sur les tensions diplomatiques résultant de l’incident aérien, bref… on revient sur quelque chose de très classique en termes d’espionnage. Quant aux autres optimistes, ils sont pour l’instant des seconds couteaux sans grand intérêt, fournissant des storylines secondaires voire tertiaires (une série sans enjeu romantique ? vous n’y pensez pas !), et le reste du temps, sont là pour donner des éléments de contexte quant à la situation historique ou les différents vécus de l’époque (l’un d’entre eux est le fils d’aristocrates jetés dans des camps). Tout cela reste superficiel, et d’ailleurs le rôle des optimistes dans les quelques événements de ce premier épisode est concrètement très minime.

    Je ne vous cache pas que je suis déçue. Et c’est l’occasion parfaite pour moi de dire et répéter ce que j’ai déjà dit et répété, mais que vraisemblablement il faut dire et répéter encore : arrêtez les comparaisons simplistes. C’est un raccourci qui ne rend service à personne, au bout du compte. Si je n’avais pas lu les comparaisons avec Mad Men, par exemple, je pense que j’aurais pu réviser mes attentes à la baisse, et au finale, en découvrant une série d’espionnage jolie mais classique, j’aurais été moins déçue. Voire pas du tout.
    Parce que soyons clairs, Optimisty n’offre absolument pas un mauvais épisode d’introduction. C’est visuellement léché, il y a un rythme décent (pourvu de ne pas estimer qu’une série d’espionnage est nécessairement une série d’action), on y apprend plein de choses, et il y a beaucoup de personnages à apprivoiser. Certains ont vraiment du potentiel et, après tout, rien ne dit que plus tard, Ruta n’est pas mieux développée, par exemple (à mon sens c’est le personnage le plus complexe et prometteur pour le moment, mais il y en a d’autres qui pourraient tout autant surprendre en bien). Donc je ne suis pas en train d’essayer de vous dégoûter, simplement de ne pas vous laissez imaginer des choses.

    En un sens c’est toujours compliqué, quand on écrit une review, de gérer les attentes des lecteurs. Est-ce que je vous donne envie plus qu’il ne le faudrait… ou pas assez ? Peut-être qu’en vous faisant part de ma déception, je vous laissez croire que vous pourriez être déçus aussi.
    Mon point de vue n’est que cela : mon point de vue. Peut-être que certaines subtilités m’ont échappé, par exemple, ou tout simplement peut-être que le fait que je sois rarement friande de séries historiques a joué dans ma perception des choses. Mais surtout c’est un point de vue qui dépend lui-même de mes propres attentes. J’avais entendu parler d’Optimisty il y a 3 ans et demi, j’avais fait des recherches, lu des retours de l’époque, vu des photos… je m’en était construit une idée. Vous, probablement pas (ce qui n’est que très normal, personne n’étant capable de se souvenir de chaque fun fact que j’ai publié pendant 5 ans !). Et du coup votre approche est différente, vous avez moins vécu d’anticipation pendant deux ans et demi.
    Alors cette review va-t-elle vous décourager ? J’espère que non. Mais honnêtement à ce stade, c’est un peu hors de mon contrôle.
    Espérons que je n’ai pas trop salopé le boulot, et le reste, vous ferez la part des choses par vous-mêmes. C’est le maximum que je puisse produire en termes d’optimisme.

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  • Help me help you

    5 décembre 2020 à 23:41 • Telephage-o-thèque •

    Avez-vous déjà écrit à un magazine ou appelé une libre-antenne dans l’espoir que quelqu’un puisse vous donner de bons conseils ? En France, on appelle parfois cela le courrier du cœur, mais ailleurs on parle aussi d’advice columns ou d’agony aunts, et la tradition reste vivace même sur internet (par exemple sur Slate, avec Dear Prudence, ou Kotaku avec Ask Dr. Nerdlove). La tentation est grande d’essayer de faire appel à un tiers, que l’on suppose neutre et objectif, en cas de préoccupation interpersonnelle avec un proche (on pourrait aisément arguer que r/AmITheAsshole est une autre expression de ce besoin), dans l’espoir d’obtenir à la fois une solution pratique et une réaffirmation émotionnelle.
    Mais qui est vraiment capable de répondre à ces questions ? Qu’est-ce qui qualifie quelqu’un pour vous dire comment gérer les attaques mesquines d’un beau-parent détestable ou quelle attitude adopter face à une amitié qui s’effrite ? Nul n’a des relations idylliques en toutes circonstances. Mais étrangement, il y a des personnes qu’on écoute comme si elles avaient toujours la clé pour tout… et le pire c’est que bien souvent, elles l’ont.
    Parce que c’est tellement plus facile d’aider les autres que de s’aider soi-même.

    Agony est une comédie britannique qui s’appuie amplement sur ce paradoxe, et qui suit Jane, une agony aunt qui travaille à la fois pour un magazine et une station de radio, et vient en aide à quiconque la contacte en quête d’un conseil avisé. Mais devinez quoi : elle aussi, parfois, aurait bien besoin d’un coup de pouce.

    L’épisode inaugural d’Agony commence légèrement alors que Jane, qui a mal dormi la nuit passée (son mari parlait dans son sommeil, et s’est même mis à chanter à un moment…), débarque au magazine Person le lundi matin. La journée va être longue, d’autant que comme sa radieuse assistante Val le lui apprend, elle a toutes sortes de rendez-vous toute la matinée, qui s’annonce chargée jusqu’à ce qu’elle se rende à la station Happening Radio 242 pour prendre des appels en direct.
    C’est un démarrage plutôt classique pour un premier épisode de sitcom, les personnages se succédant pour dévoiler les multiples relations, personnelles ou professionnelles, que Jane entretient au quotidien : son étouffante mère, son psychiatre de mari, la directrice de Person qui ne rêve que de la relooker pour que Jane ressemble plus à sa prédécessrice, ou le présentateur de l’émission de radio qui ne se lasse pas de lui faire des avances. Sans parler des rencontres plus brèves, par exemple avec un homme qui lui a écrit plusieurs fois mais refuse pour le moment de lui parler du problème qui le préoccupe, les courriers auxquels elle répond avec l’aide de Val, ou les gens qui appellent pendant la libre-antenne. Pas étonnant que Jane soit épuisée, on le serait à moins. Tous sont là à la fois pour présenter l’univers dans lequel évolue l’héroïne, et la présenter, elle : on apprend donc qu’elle a un mère, qu’elle est mariée, qu’elle est juive, qu’elle est peu intéressée par les apparences, qu’elle est progressiste… C’est un épisode d’exposition, et d’exposition on ne va pas manquer.
    Avec quelques répliques bien senties, un rythme qui ne faiblit pas, mais surtout beaucoup de bonne humeur, cet épisode introductif semble donc banal. Pas désagréable, hein ; mais banal. C’est inoffensif et distrayant, sans plus. Comme un vieux sitcom. Après tout Agony date de 1979.

    Pourtant impossible de ne pas hausser un sourcil surpris lorsque, pendant son émission radiophonique, Jane prend l’appel (entre autres) d’un interlocuteur d’extrême-droite, et lui rive le clou en direct. Difficile de ne pas relever quand elle discute avec ses deux meilleurs amis, un couple gay qui est ensemble depuis 3 ans, avec une bienveillance évidente. Difficile de ne pas écarquiller les yeux quand un joint circule dans son salon après le travail…
    Mon Dieu, on a tendance à oublier, pas vrai ? Qu’une série de 1979 peut parfaitement ne pas sembler dépassée, dans son propos comme dans sa forme, pour les spectateurs d’aujourd’hui. Pour une étrange raison, on se met en tête que ces séries seront forcément datées, et pourtant le premier épisode d’Agony est là, tranquille, à sonner tellement actuel. Et, ce faisant, à se montrer incroyablement apaisant à regarder. Je refais cette découverte régulièrement, comme une idiote.

    Ma surprise n’était pourtant rien comparée à celle suscitée par le twist qui intervient dans le dernier tiers, et qui a soudain transformé non seulement l’intrigue, mais le ton de l’épisode tout entier. Le cœur en miettes, j’ai réalisé qu’Agony se refusait à être un simple sitcom.
    Je n’ai rien, bien au contraire, contre les comédies qui se focalisent exclusivement sur l’humour ; j’ai moi-même des amies qui en sont. Cela étant, force est de constater que peu de choses me font autant fondre qu’une série qui sait faire rire ET pleurer dans le même mouvement. Ou, pas forcément pleurer, mais au moins s’autoriser à être à fleur de peau. Agony, c’est une ode à la vulnérabilité et la tendresse, qui sont indissociables dans sa vision des choses.
    Jane n’est pas là uniquement pour balancer des punchlines et guider les autres (ce qu’elle fait extrêmement bien pourtant). Elle se présente à nous comme quelqu’un de désireux de s’ouvrir aux autres autant qu’ils s’ouvrent à elle, et au final, de partager des moments sincères. C’est sa force. En montrant combien Jane aime les gens, aime être à leur écoute (elle fait d’ailleurs remarquer à sa patronne que, s’il est vrai que la personne qui tenait le poste précédemment avait plus de decorum, les gens osaient moins lui faire part de ce qui les troublait vraiment), aime leur ouvrir son cœur (et sa porte… son appartement est un vrai moulin !), Agony prépare un énorme pay off : on découvre vouloir pour Jane ce qu’elle veut pour les autres.

    Le lien qui est construit pendant la progression de cet épisode inaugural est immédiatement intime et sincère. Les bons mots et l’esprit vif de Jane ne sont rien comparé au fait qu’elle a construit avec les spectateurs une relation de confiance et d’affection, qui nous fait prendre de plein fouet ce qui lui arrive en plein épisode, pour mieux l’encourager à le surmonter.
    Non, la vie des gens qui savent nous conseiller (y compris dans des attributions professionnelles) n’est pas toujours simple, pas plus que ne l’est la nôtre. Tout le monde a son lot à gérer. L’idée n’est pas de se trouver des role models à la vie parfaite pour les copier (ça ne marcherait pas même si une telle personne existait, de toute façon), cela n’apporterait rien. Ce qui importe, c’est d’être écoutées par des personnes qui veulent notre bien, et de le leur rendre. Rien qu’en s’ouvrant à la possibilité que d’autres soient aussi vulnérables que nous le sommes, nous augmentons radicalement nos chances de résoudre bien des problèmes.

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  • The return of the kings

    4 décembre 2020 à 21:13 • Review vers le futur •

    La semaine dernière, Netflix a annulé le renouvellement de Queen Sono (…tout ça se payera en Enfer), mais que les amateurs de séries africaines ne sautent pas tout de suite du haut d’un pont, car ce vendredi une nouvelle série produite en Afrique du Sud a fait son apparition sur la plateforme : Kings of Joburg (ou Kings of Jo’Burg, essentiellement orthographiée ainsi à l’international). Produite et créée par Connie Ferguson (dont j’ai déjà eu l’heur de vous parler plusieurs fois) avec son mari Shona Ferguson (qui incarne également l’un des personnages principaux), la série est un étrange mélange de crime drama, de soap familial et de… euh, surnaturel ? C’est sûr, ça ? Ah bon.


    Nan je suis surprise parce que, il faut quand même le signaler, les séries fantastiques à la télévision sud-africaine, c’est pas tous les jours. Je ne dis pas que ça ne se produit jamais, mais c’est quand même suprêmement rare ; en revanche il est difficile de ne pas relever que, quand Netflix commande des séries et en particulier des séries non-anglophones, un GRAND nombre d’entre elles relèvent du fantastique. Netflix semble penser qu’un peu de surnaturel aide à faire passer les différences culturelles, on dirait. Je ne sais trop qu’en penser.
    Cependant, il me faut vous prévenir : après avoir regardé le premier épisode de Kings of Joburg, il est assez clair que l’aspect paranormal n’est pas supposé être un axe majeur de la série. On dirait limite que ça a été ajouté au dernier moment. Pour coller à un cahier des charges peut-être ? Je m’avance mais pas de beaucoup.

    Parce qu’en son cœur, Kings of Joburg est une série sud-africaine assez classique, en fait, où il est question de luttes de pouvoir et de famille, de crime et de ressentiment. Cette famille, ce sont les Masire, qui croulent sous l’argent mais font aussi régulièrement scandale. Voilà 10 ans, l’un des hommes de la famille, Mogomotsi dit « Mo », a fait les gros titres pendant son procès pour un crime qu’en réalité, tout son clan a commis ; il a accepté de bonne grâce de prendre pour tout le monde, et a donc passé la décennie suivante derrière les barreaux, pendant que son frère Simon dit « Vader » (…si j’essayais de vous faire croire qu’il est le gentil de l’histoire, vous ne me croiriez sans doute pas !) a continué de s’enrichir, de façon plus ou moins légale. Souvent moins que plus.
    Les Masire ne sont en effet pas seulement à la tête d’un empire corporate : ils sont spécialisés dans les braquages à haute valeur ajoutée. Le premier épisode s’ouvre d’ailleurs sur l’une de ces opérations, alors que les hommes surentraînés de Simon prennent d’assaut des coffres remplis de diamants ! Hasard ou coïncidence ? Le casse du siècle se déroule justement le jour de la libération de Mo.

    Pourtant, à première vue, Mo semble s’être assagi. A sa sortie de prison (il est lâchement largué en plein milieu de la cambrousse par les autorités carcérales), il est forcé de faire du stop pour regagner la ville, et fait ainsi la connaissance de la charmante Phumzi, une jeune femme pleine de bonnes intentions qui se prend d’affection pour lui en dépit de son casier judiciaire, le conduit en ville, et lui offre même un peu d’argent. Le premier geste de Mo suite à cela sera d’essayer de contacter son fils, Tlotlo, qui a aujourd’hui la vingtaine et auquel il n’a pas parlé depuis le procès ; les retrouvailles ne sont pas exactement chaleureuses. Le reste des relations familiales n’est pas meilleur, en particulier si l’on considère que pendant que Mo était en prison, Simon a épousé… Angela, l’ex-femme de Mo. Ambiance.
    Le premier épisode détricote tout cela lentement (parfois très, parfois trop), montrant qu’il y a un peu du ressentiment à tous les étages. Et que celui-ci vient se mêler aux préoccupations organisationnelles du clan Massire : tout le monde craint Mo, d’autant qu’il a été traité en pestiféré pendant 10 ans et que maintenant il pourrait décider de se venger. J’ai envie de dire : la faute à qui ? Vous aviez 10 ans pour assurer vos arrières, les potos ! Donc forcément, maintenant, c’est la panique, quand bien même Simon, tout réputé pour sa poigne de fer qu’il soit, n’a pas envie de se précipiter pour faire éliminer son frère. Les liens du sang comptent encore pour quelque chose… cela dit, pour combien de temps ?

    D’autant que pendant ce temps, la police et en particulier l’enquêtrice Jazmine Gumede, a bien compris qui était derrière le vol de diamants, et met tout en oeuvre pour coincer un Masire. N’importe lequel. Tous les moyens sont bons, y compris embarquer Mo au commissariat et lui faire savoir que s’il ne balance pas sur son frère, il portera le chapeau pour lui. Again. Alors que clairement Mo essaie de raccrocher !
    S’ajoutent encore quelques rebondissements plus ou moins dramatiques, mais c’est dans les grandes lignes ce qu’il y a besoin de savoir sur cet épisode introductif. On est ici typiquement dans une configuration semi-soapesque, avec un aspect criminel en sus, et quand bien même Kings of Joburg fait son possible pour prendre au sérieux ses personnages, il y a quand même des trucs qui auraient mérité un peu plus d’attention dans l’exposition comme dans le détail. Et je ne parle pas simplement du moment assez baroque pendant lequel Mo change de costume entre deux scènes dans la même pièce et avec les mêmes interlocuteurs, non ça à côté c’est juste un détail loufoque (sûrement dû à des coupes au montage d’ailleurs). Il y a des revirements que j’aurais essayé de reporter, des émotions que j’aurais essayé de détailler, et globalement, des situations que j’aurais un peu plus explicitées. Tenez, si vous êtes capables de deviner lequel de ces personnages possède des pouvoirs surnaturels, franchement bravo, parce que ça se voit pendant, genre, 20 secondes sur tout l’épisode. Pourquoi ne pas en parler ? Pas forcément nous dire d’où viennent ces pouvoirs, mais au moins nous dire si quelqu’un d’autre dans le clan les possède, et si oui, est-ce qu’ils fonctionnent pareil ? Je ne suis même pas entièrement certaine du degré de secret de ces pouvoirs, c’est quand même fâcheux.

    Donc non, ce premier épisode de Kings of Joburg n’est pas parfait. Il est plutôt bien écrit, plutôt bien réalisé, plutôt bien joué… mais plutôt seulement.
    Je soupçonne que l’une des raisons à cela soit une certaine chronologie brusquée de sa production… ce ne sont que des soupçons, car personne dans les medias sud-africains ne savait avant la mi-novembre que les Ferguson avaient signé avec Netflix ! Mais il semblerait qu’au moins le tournage de la série (et peut-être même certaines étapes préalables) ait commencé au printemps dernier, alors même que Connie et Shona Ferguson travaillent sur leur série quotidienne The Queen en parallèle. Shona a quitté brusquement son rôle dans la série en mai, très probablement pour se consacrer à Kings of Joburg… Alors certes, ça ne garantit pas que j’ai raison quant à la précipitation du projet, mais si c’est le cas ça explique à la fois cet épisode où tout se bouscule, son budget (laaaaaargement inférieur à celui de Queen Sono), ainsi que les autres reproches fait à la série par le public sud-africain : le sujet, l’angle (à l’exception du fantastique…) et le cast sont tous recyclés de productions antérieures de Fergusons Films. En fait, sur les réseaux sociaux, Connie et Shona se prennent une volée de bois vert depuis le mois dernier. Le sentiment de resucée est réel.

    Mais j’ai envie de dire : tant mieux. Pour nous, je veux dire. Nous qui n’avons pas accès à la télévision sud-africaine, plus précisément. Tant mieux pour nous. C’est égocentrique mais c’est le mieux que je puisse vous proposer.
    Pourquoi tant mieux ? Eh bien, je me tue à vous le répéter : toutes « internationales » qu’elles soient, les séries non-anglophones de Netflix sont très souvent éloignées des standards de production du pays dont elles sont originaires. Le lissage est dû en partie aux flying producers, qui bossent sur 712 séries non-américaines par an, et appliquent donc des standards nord-américains à des pays qui ont normalement des habitudes de production propres ; il y a aussi tout simplement le fait que les paramètres de diffusion (nombre d’épisodes, durée, etc.) constituent un moule qui transforme pas mal de choses. Ce serait sûrement très intéressant de voir également quelles séries ne sont pas commandées par Netflix, mais on n’aura probablement jamais vraiment de données sur le sujet ; pourtant ça nous en dirait certainement très long sur les séries « trop locales » qui sont écartées par peur de ne pas plaire à un public international.
    Dans ce contexte, on se retrouve avec un Kings of Joburg qui est non seulement cohérent avec les productions précédentes des Ferguson, mais plus largement, aussi, avec les productions sud-africaines à succès en général. Pas toutes, et c’est fort heureux, mais pas mal quand même Et donc, vous avez accès ici à une production estampillée Netflix qui est aussi proche que possible d’une production locale « moyenne ». Je considère ça comme une aubaine, au moins au niveau de la découverte. Après, est-ce que cette découverte va vous chavirer, je ne vais pas vous mentir, probablement pas. Mais au moins vous tâterez de la vraie série sud-africaine, et je peux rarement en dire autant de certaines autres séries non-anglophones de Netflix.


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  • Première classe

    3 décembre 2020 à 23:11 • Review vers le futur •

    Avoir hâte qu’une série sorte est devenu rare pour moi ; il faut dire que les sorties se bousculent de plus en plus, ce qui n’aide pas. Cela dit la raison est tout simplement que je passe aussi peu de temps possible à attendre une série : avec les années, j’ai moins envie de m’intéresser aux projets en développement qu’aux fictions qui existent déjà. Et puis pourquoi espérer quelque chose d’une série à venir ? Ni le pitch ni le cast ni même le trailer d’une série ne sont des outils précis et efficaces pour prédire ce qu’on pensera d’une série. Le seul moyen de le savoir, c’est tout simplement de la regarder. The Flight Attendant est l’une des rares exceptions à ce tableau.

    A mon humble avis, Kaley Cuoco est la meilleure (…potentiellement la seule) chose qui soit ressortie du succès colossal de The Big Bang Theory. Elle a su apporter toutes sortes de qualités qui n’étaient pas partie intégrante de son personnage à l’origine, pour faire de Penny la seule des protagonistes de ce sitcom un personnage qui sache évoluer. Souvent en dépit de l’écriture, et non grâce à elle d’ailleurs… Elle a en outre un sens du timing impeccable, une aura tendre, et il émane d’elle quelque chose que je trouve très fort, et qui a réussi à percer l’enveloppe de bimbo blonde stupide qui lui avait été initialement infligée. Cela, alors que ce typecasting ne date pas d’hier : elle incarnait déjà une blonde superficielle et pas très futée dans 8 Simple Rules il y a près de 20 ans ! Et Charmed n’était pas exactement un oeuvre réputée pour sa finesse dans le domaine non plus.
    Tout justement : à la télévision au moins, Kaley Cuoco semble avoir été, pendant deux décennies, limitée à la façon dont elle était perçue : une « belle blonde ». Cela lui a indubitablement apporté de bonnes choses, mais The Flight Attendant promettait à la fois un changement de ton (il s’agit d’un thriller), et de paradigme, puisqu’elle allait être productrice exécutive de la série. Alors j’avais vraiment envie de voir ça, et l’annonce du jour sur HBO Max m’a donné la dernière impulsion don’t j’avais besoin pour me lancer.

    Quelle actrice est Kaley Cuoco quand elle maîtrise quel rôle elle incarne ? Eh bah, elle est elle-même. En mieux.


    Cassandra Bowden est une hôtesse de l’air qui profite pleinement de ses voyages internationaux pour mener une vie excitante… du moins le pense-t-elle. Tout le monde sauf elle semble avoir remarqué qu’en réalité elle est une alcoolique peu fiable et à la vie privée toujours bordélique. Mais cela lui convient en l’état, ou plutôt, elle n’a pas vraiment le temps ni l’envie de s’interroger à ce sujet, et continue à boire et faire la fête aux quatre coins de la planète.
    Jusqu’au jour où. Car dans ce type d’histoires (surtout si ces histoires arrivent à des femmes), il y a toujours un jour où, vous aurez noté.
    Lors d’un vol vers Bangkok, Cassie tombe sous le charme d’un passager, le charmant (et riche) homme d’affaires Alex Sokolov. Ce n’est pas vraiment professionnel de flirter avec un client, mais ce n’est pas le genre de choses qui arrête Cassie ; aussi une fois à destination, elle accepte de dîner avec lui. S’en suit une folle soirée dans les restaurant, club et chambre d’hôtel les plus chics de la ville, qui se finit (évidemment ?) dans le lit d’Alex.
    Sauf qu’au petit matin, Cassie a l’horrible surprise de se réveiller à côté d’un cadavre. Alex a été égorgé, et s’est vidé de son sang dans le lit. Elle ne se souvient pas de ce qui a bien pu se passer.

    Cassie est un personnage pour lequel on se prend vite d’affection, malgré ou peut-être justement à cause de ses imperfections, qui sont à la fois assumées et gentiment passées sous le tapis. Il y a mélange de déni et d’acceptance dans son comportement. Sa meilleure amie Meg, également hôtesse de l’air pour Imperial Airlines, n’est pas dupe, mais elle est conciliante. D’autres de ses collègues, ainsi que son frère Davey et son amie l’avocate Ani, sont parfois plus directs quant à ce qu’ils pensent de son mode de vie, sans toutefois se montrer trop durs (à l’exception d’une consœur avec laquelle elle s’entend moins, Jada). Dans l’ensemble, de toute façon, il n’y a pas grand’chose à redire sur elle, puisqu’elle est fonctionnelle, et même plutôt sympathique dans l’ensemble. Cassie est simplement quelqu’un dont les défauts sont aussi visibles que les qualités.
    Naturellement, la mort d’Alex Sokolov va tout changer. Très vite, The Flight Attendant pointe du doigt un défaut, qui d’inconséquent devient dramatique dans les circonstances présentes : Cassie boit tellement, qu’elle oublie ce qu’elle a fait la veille. Et elle a donc totalement oublié ce qui s’est produit pendant sa soirée avec Alex. Cela veut dire que sa première peur est qu’elle puisse être arrêtée pour meurtre ; elle est terrifiée à l’idée que la police puisse le penser… et très franchement, terrifiée à l’idée qu’elle puisse elle-même le penser.

    Au-delà de la performance de Kaley Cuoco, qui est incroyable et cristallise tout ce que je considère faire partie de ses qualités, ce qui m’a vraiment électrisée dans ce premier épisode, c’est d’une part sa réalisation impeccable (le sens du rythme, du montage, de la superposition…), et d’autre part, que justement la série prenne le temps de regarder la réaction de son héroïne.
    Il ne fait pas grand doute qu’à mesure que l’intrigue va se développer, on va se demander qui a réellement tué Alex. Je ne pense pas à ce stade que Cassie soit responsable, mais que ce soit le cas ou non, on va sans doute essayer de remonter le fil des événements et donc avoir la « clé ». La « solution ». La « réponse ». Ce n’est pas souvent la partie que j’aime le plus dans un thriller, donc je suis ravie de voir à quel point The Flight Attendant soigne la réaction de Cassie, et le mental breakdown qui est déclenché ce matin-là dans la chambre d’hôtel de Bangkok. Toute la belle assurance de Cassie s’est évaporée, quand bien même elle essaie de prendre les choses en main pour éviter le pire (une arrestation, en l’occurrence). Preuve qu’elle est parfaitement consciente de ses défauts, elle va même vers la fin de ce premier épisode se promettre de se reprendre en main. Les coups d’un soir, et surtout les beuveries, c’est fini, se jure-t-elle.
    Derrière la panique, pourtant, d’autres choses apparaissent. L’anxiété provoque des sortes d’hallucinations. La paranoïa s’installe. Les flashbacks du cadavre d’Alex se mêlent à des souvenirs plus lointains. Des éclats de mémoire qui semblent encore faire mal, comme du shrapnel émotionnel. Si The Flight Attendant s’apprête à utiliser cela comme je le crois, alors on va encore plus approfondir qui Cassie est, et comment elle est devenue la jeune femme que nous avons appris à connaître pendant cette introduction (je vais pas vous mentir, j’ai eu parfois le sentiment d’avoir affaire à une version plus dynamique et moins caricaturale de Patrick Melrose, on verra si ça se confirme).

    Du coup, non seulement Kaley Cuoco m’a donné envie de tester la série, mais sa performance m’a convaincue de rester, et de surcroît je suis plus que charmée par l’approche choisie pour la suite. Les choses lancées pendant cette introduction prouvent que même si la série se ménage des points d’interrogation et même des passages plus légers, on se prépare à une belle exploration des complexités de son personnage central, et je ne peux qu’aimer.
    Ce premier épisode est brillant, et il me semble d’ailleurs n’avoir vu que du bien en être dit. A raison ! Je viens ajouter ma voix au concert de louanges.

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  • Goldmine

    2 décembre 2020 à 23:23 • Review vers le futur •

    Un thriller de science-fiction, ça commence bien souvent comme ça : tout se passait bien dans cette petite bourgade reculée, jusqu’à ce qu’un phénomène étrange se produise. Quelle en est la cause ? Peut-on y trouver une explication rationnelle ? Et si on ne le peut pas, cela ne remet-il pas en cause tout ce que nous pensions savoir ?
    C’est typiquement ainsi que, sur le papier, la série finlo-suédoise White Wall se présente : tout se passait bien dans une petite bourgade (anciennement ville minière) du Nord de la Suède, près de la frontière finlandaise. Mais la découverte dans une cave d’un étrange mur va tout chambouler… Rien que de très ordinaire, donc. Toutefois, rien qu’à voir de quelle région elle est originaire, vous aurez deviné que White Wall va être un peu plus compliquée que ça.


    Eh oui, White Wall nous vient de Scandinavie (où elle a été lancée cet automne), la région du monde qui a érigé la « double histoire » en modèle absolu. Alors naturellement ce modèle s’applique particulièrement bien aux séries policières (…ce que persistent à ne pas comprendre nombre de copycats non-scandinaves), mais il s’avère qu’il fonctionne aussi dans le cas de la science-fiction. Pour rappel, la « double histoire » (un procédé popularisé par la chaîne publique danoise DR, et plus particulièrement son directeur de la fiction du début des années 2000, Ingolf Gabold) consiste à développer une intrigue complexe par elle-même, tout en prenant en même temps le soin de développer des thèmes plus abstraits. Ainsi un meurtre de prostituée n’est jamais « seulement » un meurtre de prostituée, c’est l’occasion d’explorer les mécanismes et conséquences humaines/sociales du trafic humain ; la disparition d’une petite fille n’est pas « juste » la disparition d’une petite fille, c’est le révélateur de tensions raciales pré-existantes ; la découverte du cadavre d’une adolescente n’est pas « simplement » la découverte du cadavre d’une adolescence, c’est l’occasion de comprendre comment fonctionne une communauté religieuse repliée sur elle-même. Bon je vous rassure la « double histoire » peut aussi faire des victimes masculines, même si ce n’est pas vraiment l’option prévalente…
    White Wall se déroule donc dans une petite ville dont le « seul » point notable est d’avoir été choisie pour héberger la construction d’un centre de gestion pour déchets radioactifs. L’endroit est actuellement en fin de construction par la société ECSO, mandatée par le gouvernement. On est dans la dernière ligne droite du projet, alors que les premiers déchets devraient bientôt commencer à être enterrés mais que l’inauguration n’a pas encore eu lieu. C’est une période charnière pour la compagnie, donc, et ça explique qu’il y ait du remue-ménage autour de ses activités, avec notamment des militants anti-nucléaire qui régulièrement tentent de pénétrer dans l’enceinte du site, ce qui en soi est déjà une préoccupation conséquente vu les risques que cela représente. Alors que des travaux sont conduits dans l’une des caves qui doit bientôt accueillir les déchets nucléaires pour (eh oui) les 100 000 prochaines années, une explosion tue plusieurs ouvriers, et en blesse d’autres. Le directeur du site, Lars Ruud, est donc chargé par sa hiérarchie de déterminer ce qui en est la cause. A sa grande surprise, il découvre au fond de la mine un mur très étrange.

    Vous l’avez donc, la « double histoire » : White Wall n’est pas « que » le mystère qui entoure ce mur, c’est aussi un conte moderne sur les conséquences de politiques nucléaires, aujourd’hui et pour bien des générations à venir. Cela veut dire que même si on ne se fascine pas pour la question surnaturelle (et il faut le dire, dans ce premier épisode elle reste TRÈS discrète), on a quand même largement de quoi s’intéresser à ce que la série raconte.
    D’autant qu’elle ne fait pas semblant de le raconter : son monologue d’ouverture, mais aussi une conversation entre le dirigeant d’ECSO et l’une de ses conseillères, établissent de façon claire qu’il ne s’agit pas de balancer des éléments d’intrigue comme ça histoire de, mais bien de regarder en face un véritable problème. La « double histoire », c’est d’ailleurs un procédé qui n’a rien du prétexte à rajouter des minutes à l’épisode, mais est au contraire profondément ancré dans l’exploration intransigeante de son deuxième sujet, et la remise en question de ce qui nous a collectivement conduits à vivre dans une société où ledit sujet est une réalité. White Wall, très frontalement, nous invite à nous questionner sur un point dont on aime bien ne pas trop s’embarrasser, qui est de se demander comment l’énergie nucléaire « propre » est produite et gérée en notre nom, et si au final elle est si propre que ça.

    Et je vous le demande, combien de séries parlent de ce sujet ? Bon, oui, ça planait au-dessus de nos têtes pendant Chernobyl, mais à peu près tout. Eh bien c’est ça la force d’une série comme White Wall, qui va d’autant plus développer cet angle que l’autre, le « vrai », celui de son pitch, est un mystère dont la révélation se doit d’être plus progressive (il y a une raison pour laquelle les séries policières se prêtent si bien à la « double histoire » !).
    En mélangeant ces deux aspects, qui n’ont peut-être rien à voir si ce n’est un concours de circonstances (mais bien malin qui peut le deviner dés ce premier épisode), White Wall se garantit d’avoir toujours quelque chose à dire, sans essayer de meubler ses épisodes avec des intrigues secondaires/tertiaires sans saveur ou des dialogues de remplissage, et sans, non plus, se reposer entièrement sur son ambiance (bien que celle-ci soit pour le moment assez réussie). D’ailleurs au stade de cet épisode introductif, l’aspect thriller est très timide, la série n’essayant pas particulièrement d’insister sur les questions pour le moment sans réponse. C’est pas Lost ici.
    Tout ça en proposant en plus une série moderne, élégante, et internationale (le scénariste et certains acteurs/personnages de la série sont finlandais, et c’est coproduit avec YLE), et vous comprenez pourquoi il est hautement recommandé de faire de la place à White Wall dans son planning téléphagique.

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  • Sapincement de cœur

    1 décembre 2020 à 22:33 • Review vers le futur •

    Ce n’est pas vous apprendre quoi que ce soit que de vous dire que 2020 a été une année… allez, disons : compliquée. En ce qui me concerne, j’ai eu du mal à faire beaucoup de choses, dont écrire. Mais aussi regarder des séries, tout court. J’ai toujours eu des périodes pendant lesquelles l’une ou l’autre de ces activités était compliquée, mais là je pense que j’ai honnêtement battu des records de désœuvrement. Rien n’avait de sens. Je voulais à la fois ne pas penser à ce qui me préoccupait, et dans le même temps j’étais incapable de me laisser aller dans l’escapisme. Le résultat, c’est presque 6 mois sans pouvoir aligner plus de deux mots, et souvent sans même pouvoir aligner plus de deux épisodes. Donc ouais, compliquée.
    Mais voilà que, comme chaque année en décembre, je suis maintenant prise de remords et de regrets. Il y a tant de séries à voir et tant de séries à évoquer… pour beaucoup, si je ne le fais pas cette année, je ne le ferai jamais. Et l’année est sur le point de se terminer ! Alors comme à chaque mois de décembre, je laisse la culpabilité me motiver à reprendre les reviews abandonnées, et même les visionnages abandonnés.

    La review du jour est l’exemple typique de série que je ne reviewerai pas dans un mois. ÜberWeihnachten (ou Over Christmas de son titre international) est d’ailleurs une mini-série qui n’a aucune intention de vous laisser prétendre que vous la rattraperez en janvier ! Netflix a bien des travers, mais aveugle quant à la façon dont ses séries sont consommées n’en est pas un.


    A la veille des fêtes de fin d’année, Bastian revient dans son village natal comme à chaque mois de décembre (voyez, on a tous nos traditions !), pour célébrer Noël avec ses parents, sa grand’mère, et son frère Niklas. Cette année pourtant, cela lui est douloureux : c’est la première fois depuis sa rupture avec Fine qu’il doit faire le voyage, et prétendre avoir le cœur aux festivités (qui incluent aussi des beuveries avec ses copains d’enfance restés sur place). 
    La réalité c’est que Basti a d’autres problèmes ; simplement, sa rupture (qui date pourtant de près d’un an) le hante plus particulièrement. Après tout, c’est une relation de plus de cinq années qui s’est ainsi achevée, non ? Mais hors la douleur encore vivace, Basti est aussi de plus en plus conscient que rien ne va dans sa vie. Sa carrière musicale piétine, par exemple. Lui qui était parti à Berlin pour percer en est réduit à travailler pour une hotline informatique et faire la manche pour arrondir ses fins de mois. Même la musique ne semble en réalité pas lui apporter ce qu’elle a jadis pu lui procurer ; il est rongé par l’anxiété et, sans en parler à quiconque, a volontairement évité une audition dont il s’était convaincu qu’elle allait tourner à l’humiliation.
    En cela, le retour dans la petite bourgade d’Eifel est une pause rassurante… mais pas totalement. Vu l’état dans lequel se trouve Basti, il n’est pas vraiment capable d’apprécier la nostalgie du moment. Les petites choses confortables semblent obscurcies par celles qui le sont moins. Oui, il dort à nouveau dans sa chambre d’ado et mange les plats de sa maman, mais il se rappelle aussi à quel point sa relation avec son père n’est pas celle qu’il aurait aimé avoir, ou combien il n’a jamais réussi à faire démarrer sa carrière artistique malgré les espoirs placés en lui par ceux qui l’ont encouragé à se lancer. Mis face à ses échecs et ses regrets, Basti est déjà largement en souffrance, donc. C’est sans compter sur la révélation que son frère Niki a une nouvelle petite amie… qui n’est autre que Fine. Awkwaaaard !

    Je ne vais ici parler que du premier épisode d’ÜberWeihnachten, d’abord par principe et ensuite parce que pour être honnête, j’avais envie de regarder la mini-série (elle ne compte que 3 épisodes d’environ 45mn après tout) mais pas l’énergie. Il y a quelque chose d’incroyablement meta dans le fait d’assister à une série qui met en scène quelqu’un incapable de se réjouir d’une période de l’année supposément festive, quand soi-même on a du mal à s’enthousiasmer pour les fêtes de fin d’année et leur cortège de fictions de Noël. Par contre, oui c’est meta, mais ça ne motive pas…!
    Ne nous mentons pas : ÜberWeihnachten coche toutes les cases possibles dans le domaine ; elle n’est d’ailleurs pas sans évoquer ce qu’avait fait, l’an dernier à la même période, et sur la même plateforme, la comédie romantique Hjem til Jul. Bien-sûr le concept des deux séries est différent (et j’ai eu l’occasion de vous le dire précédemment), mais l’intention est la même d’essayer de parler aux jeunes adultes tout en profitant de l’enthousiasme dévorant d’une grande partie du public pour les fictions de Noël.

    On essaie d’y dépeindre un rapport à Noël qui résume le rapport à l’âge adulte : la distance physique s’ajoute à la distance émotionnelle avec les parents (qui ne sont ni loufoques ni mauvais ni quoi que ce soit, mais qui ne sont pas tout-à-fait les parents idéaux non plus), l’incontournable retour dans la maison d’enfance provoque autant d’anxiété que de joie si ce n’est plus, et l’heure est tristement au bilan plutôt qu’aux réjouissances devant les rites aujourd’hui vidés de toute magie, faute de leur avoir jamais trouvé un nouveau sens. Au milieu de ces personnages familiers qui ne comprennent pas forcément leurs préoccupations (…entre autres parce qu’ils ne s’en ouvrent pas spécialement, au passage), les jeunes héros de ces deux séries sont entièrement focalisés sur leurs affaires de cœur, et par conséquent, sur leur seul nombril. Au risque de passer à côté d’autre chose, de plus important, qui sans nul doute ne leur apparaîtra que plus tard, quand ils auront réglé leur bordel amoureux. Il y a dans ÜberWeihnachten une solide part de désœuvrement, illustrée par les nombreux scénarios que se fait Basti dans diverses situations : un peu comme dans Ally McBeal, l’épisode prend parfois un tour surréaliste lorsque soudain le héros s’imagine courser son frère avec une scie sauteuse à la main (qui finalement ne servira qu’à couper un sapin). Ce ne sont pas des scénarios heureux : ce sont des pulsions que Basti réprime, des souhaits qui l’envahissent d’autant plus brutalement qu’une part de lui-même est douloureusement consciente que cela n’arrivera jamais, des fantasmes vite écartés parce que, osons le dire, quand on déprime, on ne veut pas vraiment changer les choses pour aller mieux, on veut juste imaginer que magiquement les choses vont dans le bon sens. Difficile, en cette année… on avait dit quoi déjà ? Ah oui : compliquée. Difficile en cette année compliquée de ne pas compatir au moins à un certain degré.

    Toutefois quelque chose me chiffonne. C’est vraiment cette impression de nombrilisme que donne ce premier épisode d’ÜberWeihnachten, qui paradoxalement camoufle un mystère sans vraiment faire de mystère. De multiples indices nous indiquent que la famille de Basti a des préoccupations que pour le moment il ignore. Le premier épisode n’est pas tellement subtil à ce sujet : Basti est tellement focalisé sur le fait que son ex-petite amie et son frère sont ensemble qu’il ne voit pas les indices et les messes basses (ou il voit mais ne percute pas, parce que trop auto-centré pour faire attention à qui que ce soit d’autre). Les spectateurs, eux, sont tirés par le bras à plusieurs reprises. A voir le ton adopté, il ne fait pas vraiment doute dans mon esprit que dés qu’il va daigner penser à quelqu’un d’autre que lui, Basti va probablement découvrir qu’il y a des gens autour à aimer, genre ses parents, peut-être son frère, et peut-être une vieille connaissance qui oh miracle est aussi un enjeu amoureux. Ecoutez, on a moins de 3 heures, on va pas prétendre réinventer la boule de Noël. Toujours est-il qu’à un moment, régler ses problèmes amoureux va probablement faire un peu de place dans sa tête pour d’autres. En soi ce n’est pas nécessairement la pire chose jamais présentée dans une série, mais je trouve un peu triste ce trope du jeune adulte qui n’est capable de s’intéresser aux membres de sa propre famille qu’après avoir pris le temps de se focaliser sur lui-même, sa vie romantique et/ou sa vie sexuelle. Bon, en même temps ÜberWeihnachten pourra difficilement y poser une conclusion pire que celle de Hjem til Jul, mais quand même.
    Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : je ne présume en rien quant au public qui se reconnaîtra dans ce petit conte djeunz de Noël. En revanche, c’est vrai que je suis soulagée de ne pas me sentir concernée à plusieurs égards, même si, pour le désœuvrement, pas de problème, je suis sur la même longueur d’ondes que Basti. Franchement, on l’est tous un peu.

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  • Meet the future

    24 mai 2020 à 23:42 • Telephage-o-thèque •

    Si soudainement vous vous retrouviez dans le futur à votre insu quelle serait votre première réaction ? Seriez-vous capable de comprendre que c’est du futur qu’il s’agit, seulement ? Il y a une bonne dizaine d’explications qui vous apparaîtraient comme plus évidentes et rationnelles avant d’en arriver à cette conclusion. Et quand bien même vous comprendriez que vous vivez désormais dans le futur, ça ne vous aiderait pas pour autant à faire sens de ce qui se passe.
    Le premier épisode de la série québécoise Les Rescapés démontre cela plutôt finement. Pendant la première moitié de cette introduction, les Boivin vivent à Montréal en 1964, et mènent leurs vie de façon aussi normale que possible. Mais à mi-chemin, ils sont soudainement transposés en 2010, et leur univers est évidemment chamboulé de fond en combles.


    La vraie réussite de cet épisode inaugural, c’est de nous donner environ autant d’informations qu’aux protagonistes. Très peu d’éléments nous sont délivrés, qui seraient refusés aux Boivin. Leur ignorance des causes de ce voyage dans le temps est la nôtre (nous avons l’unique avantage de comprendre avant eux qu’ils sont dans leur futur… pour la bonne raison que nous reconnaissons notre propre présent !). L’exposition est là avant tout pour nous dire qui ils sont, quelle vie ordinaire ils mènent, quelles sont leurs préoccupations banales.

    Gérald Boivin est ainsi un inspecteur de police qui, pour la première fois de sa carrière, est incapable de résoudre une affaire ; nous n’en avons pas les tenants et aboutissants plus que lui. Pas sûr qu’il soit même possible de comprendre exactement le crime dont il s’agit, les quelques éléments délivrés via les dialogues semblant sans queue ni tête. Son supérieur finit par le mettre en congés sans solde, lui prête une caravane et l’enjoint à partir en vacances se changer les idées… peut-être avec une arrière-pensée, peut-être pas, difficile d’en être certaine à ce stade. Toujours est-il que Gérald embarque toute sa famille dans ce périple soudain, mais qu’au moment de partir, un inconnu lui délivre une mallette contenant soi-disant des preuves de l’identité du coupable… et qu’un orage s’abat brutalement sur le véhicule des Boivin.
    Charles, le fils aîné, est convaincu qu’en réalité c’est lui qui est visé par les manigances de cet informateur. Il pense qu’il s’agit du mari de Thérèse, la jeune femme qu’il voit en secret, en dépit qu’elle soit mariée à un homme très jaloux. Cette relation avec Thérèse est pourtant la seule chose qui importe à Charles, qui par ailleurs n’arrive à rien accomplir dans sa vie de jeune adulte. Jeanne, l’unique fille de la fratrie, est toute entière dédiée à sa vie d’adolescentes, entre son premier amour et sa passion pour le rock’n’roll, et ne s’intéresse pas trop aux tourments de ses proches. Le plus jeune fils, Marco, est quant à lui un enfant curieux mais remuant, qui a de plus en plus de conflits avec son père. Monique, la matriarche, est certainement la plus paniquée par le tour que prennent les événements ; sans nul doute, sa sur-consommation de divers médicaments (pour rendre sa vie de femme au foyer plus supportable) joue un rôle dans sa réaction. Il faut aussi compter Horace « Pépère » Boivin, le grand-père à la santé physique défaillante.

    Tous font ce bond de 46 années dans le futur sans vraiment comprendre qu’il s’agit du futur. Ils accusent bien du monde : les communistes, les Russes, les Chinois (ya comme un thème…), les Martiens… Mais rien n’a de sens parce que les transformations qu’ils observent ont eu lieu en si peu de temps, et ils semblent être les seuls à les avoir remarquer !
    Le premier épisode des Rescapés fait un bon travail introductif en ne cherchant pas vraiment à expliquer ce qui se déroule… et moins encore les raisons profondes. Quel genre de conspiration étrange (parce que la thèse du hasard semble pour le moment écartée) pourrait organiser un saut dans le temps de plusieurs personnes juste à cause d’un crime irrésolu ou d’une romance adultérine ? En soi, ce n’est pas ce qui importe et on n’a rien pour étayer le sujet. Le premier épisode se fixe plutôt pour but de partager la confusion des protagonistes alors qu’ils font leurs premiers pas dans un Montréal totalement étranger (et si vous croyez que vous feriez mieux, j’aimerais vous y voir, tiens !). L’aspect mythologique n’est pas la priorité : Les Rescapés est une série de science-fiction où c’est la dimension dramatique qui passe avant tout le reste ; bref, le meilleur genre de science-fiction.


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  • Droit au but

    24 mai 2020 à 23:41 • Telephage-o-thèque •

    A très exactement 13 jours du début de la saison, l’entraîneur du club de foot Varg IL s’effondre en plein milieu du terrain. Il laisse l’équipe dans la panique, d’autant que cette année, l’équipe devait faire son grand retour en première division.
    La star de l’équipe, Michael Ellingsen, n’a jamais caché son ambition de devenir coach ; pendant la saison précédente, il était même assistant en plus d’assurer ses fonctions sur le terrain. Il semble en bonne voie pour remplacer son supérieur au pied levé… mais finalement la direction décide d’embaucher quelqu’un de l’extérieur. Pire encore, ce quelqu’un est Helena Mikkelsen, qui jusque là entraînait exclusivement des équipes féminines.


    Je n’ai jamais trop compris pourquoi la télévision française avait si peu de séries sur le football (perso je n’ai trouvé trace que d’une, Goal, remontant à 1992, et dans une certaine mesure Virage nord, mais le projet Mercato créé par un agent sportif pourrait venir gonfler un peu les rangs). Mexique, Brésil, Colombie, Serbie, Belgique, ou encore au Royaume-Uni : heureusement, d’autres pays ne nous ont pas attendus, et se sont attelés au sujet. C’est depuis 2018 le tour de la Norvège avec Heimebane, commandée par la chaîne publique NRK pour une rondelette petite somme.

    Hélas ce qui transparaît dans ce premier épisode, c’est que beaucoup d’argent a été investi dans une série très conventionnelle, où une fois qu’on connaît le pitch, il ne se passe pas grand’chose d’éblouissant.
    Les coulisses de l’industrie telle que Heimebane les dépeint sont très prévisibles même pour quiconque ne connaît pas bien le milieu, et la façon dont le sexisme s’exprime n’a aucune particularité. Tout le monde semble trouver très naturel de rejeter Helena parce qu’elle est une femme, comme dans absolument toutes les séries ayant tenté de placer ce type de personnage dans un milieu exclusivement masculin. En-dehors du manager du Varg IL (et encore, initialement il ne voulait l’embaucher que comme assistante de l’entraîneur), personne ne prend l’héroïne au sérieux. On se doute qu’elle va leur donner des raisons par la suite, sans quoi il n’y aurait pas de série.
    Et pourtant ce n’est pas un mauvais sujet, bien-sûr. Simplement les personnages s’expriment exactement comme on s’y attend, n’ont aucune épaisseur, aucune complexité. Même Helena, dont le scénario a de toute évidence pris le parti, semble transparente (elle est bien incarnée par Ane Dahl Torp, qui a beaucoup de présence et lui insuffle une volonté titanesque, mais le problème remonte à l’écriture), elle n’existe en somme que parce qu’elle est une femme dans ce scénario. A en croire la mise en place comme le matériel promotionnel, la relation conflictuelle avec Michael, qui est le capitaine de l’équipe et qui briguait le poste d’entraîneur, devrait occuper les dynamiques à venir, mais lui-même n’a aucune complexité. Heimebane tire son unique originalité de la présence d’une femme, et ne semble pas avoir grand’chose à dire au-delà, ni quoi savoir en faire.

    En somme, Heimebane est une série qui parle de foot (même si pour le moment on ne le voit pas vraiment pratiqué à l’écran), mais qui n’a pas grand’chose à dire des personnages qui en vivent. En tout cas pas dans ce premier épisode qui est très exactement ce qu’on attend d’une intrigue comme celle-là, et surtout rien de plus. Au juste je ne suis pas entièrement certaine que ça s’arrange avec les épisodes, et si c’était le cas, cela me semblerait radical (pour ne pas dire miraculeux) comme transformation.
    Notez bien que ça n’a pas empêché la série de durer 2 saisons (et d’essayer d’en vendre une 3e à un autre diffuseur après que NRK ait annulé la série, apparemment pour des questions de financement), donc tout n’est pas à jeter. Et ça reste une série sur le football avec une héroïne féminine, ce qui ne court pas encore les rues.
    Au-delà des aficionados du sport lui-même, à qui la série permet de prolonger leur passion pour le football au sens large (ce qui est aussi la raison pour laquelle j’en reparle en ces temps de coronavirus…), je doute que beaucoup de monde soit captivé par Heimebane.


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  • Ghost whisperer

    23 mai 2020 à 23:44 • Telephage-o-thèque •

    Si je vous disais aujourd’hui qu’on s’apprête à parler d’une série policière mâtinée de fantastique, où converser avec les morts permet de résoudre des mystères… allez-vous m’accuser d’une fois de plus faire du forcing sur Pushing Daisies ?
    Comment ça, « oui » ? Ah. Bon bah alors disons que j’avais prévu dés le départ de parler de la série russe Anna-Detektiv, alors.

    Lancée initialement en 2016, Anna-Detektiv (dont je ne vous fais pas l’affront de traduire le titre) a cependant une originalité toute particulière : aux dimensions policière et surnaturelle vient s’ajouter une approche historique. La série se déroule en effet en 1888 à Zadonsk, une petite ville située à l’extrémité ouest de l’empire russe.

    Je craignais initialement qu’Anna-Detektiv soit une énième série policière avec un léger twist ; après tout il y a tant de séries d’enquêtes pour lesquelles les compétences des protagonistes sont secondaires, pour ne pas dire des gimmicks ! Mais la toute première séquence de la série m’a immédiatement rassurée : il ne s’agit pas d’un simple prétexte. On y découvre un cauchemar d’Anna, une jeune fille bourgeoise de 19 ans, qui augure de choses assez morbides mais pour le moment difficilement déchiffrables. Rapidement la série établit que Piotr, l’oncle paternel d’Anna, travaille comme médium, organisant des séances de spiritisme dans la haute société (enfin, « travaille »… ça ne nourrit pas un homme, mais ça lui donne des opportunités de voyager et rencontrer des femmes). Revenu à Zadonsk après 5 années passées en France, il attise la curiosité d’Anna qui insiste pour le suivre à sa prochaine soirée ésotérique.
    Tous les deux ont depuis toujours une relation très forte, que les années n’ont pas atténué. Et puis, quelle enfant ne serait pas enchantée à l’idée qu’un membre de sa famille puisse l’emmener parler à des esprits ? C’est intrigant pour quelqu’un comme elle. Parce que, oui, en définitive, Anna n’est pas vraiment sortie de l’enfance : elle vit une existence privilégiée, est sur-protégée, et n’a (…pour l’instant) jamais vraiment pensé à la romance. Il suffit de la voir s’extasier sur le vélo que lui offre son oncle pour comprendre qu’elle n’a pas grand’chose d’une adulte.
    A mesure que progresse ce premier épisode, Anna-Detektiv nous raconte précisément les causes à ces dynamiques. Lorsqu’elle était enfant, Anna a eu une vision lui permettant de voir sa défunte grand’mère ; quelque chose qui a grandement inquiété ses parents, lesquels l’ont depuis couvée et surveillée pour qu’elle ne se mette plus ce genre de choses en tête. Son oncle, en revanche, a pris ses visions très au sérieux ; il partage volontiers ses lectures ou son savoir avec elle, et agit parfois comme un confident. C’est une relation intéressante parce que, d’une part, il est important que tout le monde autour d’Anna ne nie pas perpétuellement son don, et d’autre part ça fait vraiment du bien de voir (a fortiori dans une série historique) une amitié comme celle-là, entre un homme et une femme qui échangent principalement sur un plan intellectuel et se prennent au sérieux l’un l’autre sans aucune forme de sous-entendu. Ce serait glauque s’il y avait un sous-entendu, évidemment, mais bon au 19e siècle ce ne serait pas totalement inédit non plus.

    En parallèle, Anna-Detektiv installe un autre personnage, l’inspecteur Shtolman. Il s’agit d’un détective ayant eu une belle carrière à Moscou mais qui, après un incident (dont on a peu de détails mais qui s’est visiblement soldé par un duel), a été envoyé à Zadonsk histoire de se mettre au vert. Il est rapidement présenté comme extrêmement observateur et compétent grâce à deux affaires mineures qui servent d’exposition pour lui et son nouvel assistant. Il est sans ambiguïté qu’il représente aussi un enjeu romantique pour Anna, même si pour le moment celle-ci a vraiment autre chose à l’esprit.

    Au-delà de l’origin story des visions d’Anna (qui, apparemment, ne se limitent pas à des rêves), le premier épisode met aussi en place une véritable énigme. La séance de spiritisme à laquelle Piotr doit présider, et à laquelle il avait promis d’emmener Anna, tourne mal : Piotr, prétendant être possédé par l’esprit d’une légendaire médium française, fait une révélation morbide à la maîtresse de maison (Piotr croît de toute évidence à ce qu’il fait, mais son don est contestable). Au même moment, Anna voit le fantôme de cette médium lui apparaître, et mentionner une phrase-clé de son rêve un peu plus tôt. Anna est terrifiée, les autres convives en panique, et la soirée se finit dans l’embarras le plus complet. Mais le lendemain, il apparaît que la maîtresse de maison est morte, noyée dans le Don. Le mystère s’épaissit quand il s’avère que la défunte était aussi la maîtresse de Piotr… et qu’il y a 5 ans (soit juste avant son départ pour Paris), une ancienne conquête de Piotr était morte dans exactement les mêmes circonstances.

    Parce qu’on a établit qu’Anna avait un don, une relation particulière à son oncle, et une certaine forme d’innocence, tous ces éléments s’emboîtent de façon à ce que la jeune femme mène l’enquête. L’oncle Piotr est-il coupable ? C’est le moment pour moi de vous préciser que je n’en connais pas la conclusion, parce que les intrigues d’Anna-Detektiv occupent en fait deux épisodes chacune…

    La façon dont Anna-Detektiv soigne son exposition, prend au sérieux ses personnages et leurs relations, et ne cherche pas immédiatement à se ruer dans une intrigue policière générique, est vraiment louable. Il faut aussi noter que le choix de faire se dérouler la série à Zadonsk (une ville auréolée pendant longtemps d’un certain mysticisme) est un détail bienvenu.
    Je suis un peu moins fan de certains autres aspects, hélas. La direction d’acteurs n’est pas toujours au point, par exemple ; certaines scènes sont longues et bavardes ; l’absence de musique empire les choses plusieurs fois (il y a aussi un véritable problème de prise de son à plusieurs moments, ce qui n’arrange rien). On est loin du sans faute, mais enfin, admettons que ça se tient, et que visuellement il y a des efforts visibles en dépit d’un budget ostensiblement serré.
    Mais dans l’ensemble, ça se tient, et je me demande quel genre d’enquêtes la série va trouver pour la suite, une fois la culpabilité ou innocence de Piotr établie ; apparemment la série est quand même plutôt procédurale, mais de toute évidence Anna va progressivement apprivoiser son don paranormal à mesure que la série avance. Du moins est-on en droit de le supposer. Ca s’annonce donc comme un visionnage pas forcément indispensable, mais intrigant et sympathique, et si l’aventure vous tente aussi, apparemment Amazon Prime a les droits de la série dans certains pays, et de toute façon les épisodes sont disponibles sur Youtube en version sous-titrée. Je ne vous rappellerai jamais assez que StarMedia a tendance à y proposer plusieurs de ses séries quelques années après leur diffusion originale ; on n’y vient pas pour les plus fraîches des nouveautés, par contre ça permet largement d’étendre ses horizons.

    Avec tout ça, si vous ne donnez pas au moins une chance à Anna-Detektiv, je ne sais plus quoi faire de vous.


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  • Sweet utopias

    22 mai 2020 à 20:54 • Review vers le futur •

    Maddie, Dana Sue et Helen ont grandi ensemble dans la petite bourgade de Serenity, en Caroline du Sud. La solide amitié forgée entre ces trois femmes a survécu aux aléas de la vie, et elles vivent ensemble les hauts et les bas. Lorsque l’existence de l’une d’entre elles bascule, les trois amies décident d’en profiter pour se lancer dans une affaire ensemble, et deviennent également partenaires en affaires.
    Tel est le sujet de Sweet Magnolias, une série lancée ce mois-ci sur Netflix et qui m’attirait essentiellement parce que j’ai une certaine affection pour deux des actrices de sa distribution (JoAnna Garcia Swisher et Brooke Elliott, pour être précise). C’est-à-dire qu’elle était sur ma liste sans y être.

    Ce n’est pas pour son concept suprêmement original qu’on vient à Sweet Magnolias. Et pour cause : il s’agit de l’adaptation d’une série de romans de Sherryl Woods ayant connu un grand succès, publiés par Harlequin.
    Cela va au-delà : Sweet Magnolias veut volontairement sembler familière. La série se déroule dans une petite ville qui évidemment s’appelle Serenity (si ça n’avait pas été ça, alors ç’aurait sûrement été Trinity, Liberty ou Prosperity), où tout le monde se connaît, où on mentionne Dieu toutes les 2 minutes, où la vie est supposément plus douce, plus chaleureuse, plus simple. Vous l’avez déjà vue des centaines de fois cette bourgade, quand bien même c’était sous un autre nom.
    Même au niveau des intrigues, on n’est pas là pour faire dans l’inédit, tout étant prévisible de bout en bout dans la façon dont hommes et femmes interagissent, ou dans les rapports parent/enfant. Vous aimez voir des femmes boire des margaritas en parlant de leurs problèmes domestiques et/ou romantiques ? C’est parfait, vous allez apprécier Sweet Magnolias.

    Pour moi, ce qui est intéressant dans Sweet Magnolias, c’est le fait qu’elle existe sur Netflix.
    Netflix est une plateforme qui s’est fait un nom initialement en allant chasser sur les terres des chaînes du câble US premium, avec des séries qui se voulaient transgressives. C’était la première étape, on le sait maintenant à voir son catalogue : il n’est plus tant question de produire des fictions d’excellence, que de produire des fictions qui touchent toutes les catégories de publics. Et il y a un public qui ne se serait certainement pas abonné à Netflix pour du House of Cards, du Orange is the new black ou du Jessica Jones : celui-là même qu’on trouve massivement rassemblé devant les séries de, oh je ne sais pas moi, disons Hallmark Channel, au hasard (bon ok c’est pas un hasard si je cite cette chaîne, d’autant que Chesapeake Shores est en effet issue d’une autre série de romans de Sherryl Woods). Ce que ce public recherche, c’est que ses séries se passent dans des petites villes où tout le monde se connaît, où on mentionne Dieu toutes les 2 minutes, où la vie est supposément plus douce, plus chaleureuse, plus simple. C’est même pas familial, c’est plus que ça encore (ou alors au sens où c’est la seule série que les membres de One Million Moms acceptent que leurs enfants regardent). C’est conservateur.
    Et le secteur audiovisuel conservateur est une industrie éminemment juteuse aux USA ! Il y a de nombreux films qui connaissent un succès massif et dont on n’entend presque jamais parler si l’on n’appartient pas à ces cercles, qui sont produits et distribués dans des circuits parallèles aux blockbusters (à vrai dire nombre d’entre eux revendiquent totalement de ne pas faire partie du même système). Il y a, ça va de soi, des plateformes de SVOD dédiées à cette « industrie dans l’industrie », comme par exemple CrossFlix ou FishFlix, et qui ne se cachent pas de se placer en alternatives à des plateformes jugées trop « hollywoodiennes » (sous-entendu : décadentes). Quand je me déteste, je regarde des videos à propos de God’s Not Dead sur Youtube, ne faites pas attention.
    Mais pour le moment, cet essor se limite aux longs-métrages.

    C’est là qu’il y a un truc à jouer pour Netflix, avant que ces plateformes ne se piquent de financer des séries aussi. Alors la plateforme fait pour ce public exactement ce qu’elle a fait pour tous les autres qu’elle a voulu conquérir : commencer par acheter les droits de séries existantes (Chesapeake Shores, par exemple, est présente sur le service… comme on se retrouve), et puis en même temps, s’assurer de commander des séries originales similaires, histoire de ne pas avoir à se reposer sur le catalogue d’un tiers.
    Abracadabra, Sweet Magnolias !
    Soyons rigoureux : ce n’est pas la première fois que Netflix courtise ce public (c’était une partie des raisons derrière la commande du revival de Gilmore Girls, ou celle de la série anthologique de Dolly Parton). Cependant Sweet Magnolias est à ce jour l’exemple le plus évident d’efforts en ce sens. Tout dans ce premier épisode ne cesse de crier « regardez combien nous sommes wholesome« . Très fort. Le plus près possible de votre oreille.

    En soi ce n’est ni une qualité ni un défaut d’être wholesome. A condition qu’on soit bien clairs sur une chose : Sweet Magnolias est une série qui a été créée pour envoyer en permanence des signaux à un public bien précis, et le conforter à tout moment dans une certaine vision du monde. Quitte à embrasser un certain nombre de clichés, à s’interdire de poser certaines questions à ses personnages, ou même à refuser d’articuler des dialogues naturels. Il n’y a aucun naturel dans ce que Sweet Magnolias (ou les séries en son genre) fait, comble de l’ironie pour un sous-genre qui se réclame d’une authenticité à toute épreuve quant au visage de la vraie Amérique.
    Si ça vous convient, alors grand bien vous fasse. Allez regarder les aventures de ces trois trentenaires, et régalez-vous de cet univers où tout est parfait même quand ça va mal. Vous avez le droit, à vrai dire il m’arrive de le prendre aussi. Hey, quand j’étais plus jeune, je regardais assidûment Touched by an Angel et 7th Heaven, je ne suis là pour jeter la pierre à personne ! J’ai même une théorie personnelle selon laquelle la popculture conservatrice véhicule une forme de science-fiction aspirationnelle, qu’il est parfaitement compréhensible de vouloir regarder même quand on n’en partage pas nécessairement les idées. Nan mais j’écoute de la country, qu’est-ce que vous voulez que je dise d’autre ?
    Mais je pense que, de la même façon qu’on discute de façon critique de n’importe quelle autre série, il faut aussi dire les choses : la fiction conservatrice est encore très, très limitée… dans sa forme comme dans son fond. Parce qu’elle est toute entière tendue vers son objectif de dépeindre une vision très précise de la vie aux USA, son écriture, sa réalisation, et bien souvent son interprétation, manquent de richesse*. Elle se veut aussi « évangélisatrice » quant aux valeurs qu’elle véhicule… ce qui encore une fois, est vrai de beaucoup d’autres types de fiction (et on devrait sûrement en discuter plus souvent aussi, de cet impératif progressiste et ses manifestations), mais celle-ci a une façon très particulière de faire passer ses idées pour des normes absoutes de toute critique ou même interrogation. Ce sont, paradoxalement, des fictions très politiques, quand bien même elles se présentent comme des séries qui ne le sont absolument pas : on n’y discute ja-mais de questions politiques, par contre les dog-whistle politics sont partout.
    A mon sens, c’est important de le dire, et de ne pas faire passer ces divertissements en apparence tous publics pour des divertissements qui courtisent tous les publics. Il y a une nuance.

    Donc voilà, je ne sais pas si cette review vous en dit beaucoup sur les amourettes des unes et les difficultés professionnelles des autres, mais ça me semblait important à dire sur ce premier épisode. Après, c’est vous qui voyez ce que vous en faites.

    *Je suis tellement pas opposée à Sweet Magnolias que j’en ai, en réalité, vu déjà trois épisodes au moment où j’écris ces lignes. Et je dois admettre que les personnages sont un tantinet plus complexes que la moyenne pour des fictions de ce genre, mais ça se joue à pas grand’chose.


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