The way to a woman’s heart is through her stomach

13 décembre 2019 à 17:11

Harcèlement en ligne.
Colonisation.
Fin du monde.
Mort. Mort. Mort. Viol. Mort…

Ah ouais quand même. Euh, ça a pas toujours été jouasse par ici ces derniers temps, hein ? Ouais, c’est vrai que je pourrais faire un effort un peu plus souvent, quand même. Vous savez quoi ? Aujourd’hui, je nous fais une fleur, et je me propose de vous parler du premier épisode d’une romcom gastronomique du nom de Nang Sao Kon Krua (ou Miss Culinary de son titre anglophone, notamment sur Netflix qui en a les droits internationaux). Je ne vais pas vous raconter des cracks : c’est pas la meilleure série au monde, et ça se regarde très légèrement. Mais c’est garanti sans prise de tête. Par contre, pas certain que ce soit une bonne idée de regarder la série en ayant faim.

Ce matin-là, Chen est en train de préparer le petit-déjeuner, quand sa petite amie Kelly fait irruption dans la cuisine pour lui annoncer qu’elle le quitte : elle a trouvé des messages et des photos compromettantes dans son téléphone. Or elle avait été claire depuis le début : elle voulait une relation mo.no.ga.meuh ! Donc voilà, c’est décidé, elle le quitte. Sauf que Chen n’est pas le dernier des imbéciles, alors il insiste pour qu’elle mange quand même le petit-déjeuner avant de partir (« pense à tous ces gens qui ont faim de par le monde ! »). Il en profite, pendant qu’elle se régale parce qu’en plus il est doué en cuisine ce sagouin, pour lui raconter des histoires propres à l’attendrir…
C’est à l’intérieur de ce cadre que l’intrigue de Nang Sao Kon Krua va réellement se jouer : Chen raconte ainsi l’histoire de sa mère, Taew, à partir du moment où à la fin des années 70 elle a quitté sa ville natale pour aller tenter sa chance à Bangkok. Dans la grande ville, elle a découvert les deux amours de sa vie : la cuisine et son futur mari.

Il apparaît vite que Taew est aussi pure que Chen est manipulateur. Le contraste est même saisissant, la camera s’attardant sur les expressions faciales du jeune homme alors qu’il essaie de se rattraper aux branches pour mentir à sa petite amie (certains effets sonores venant même souligner ses mensonges)… tandis que dans le passé, chaque apparition de Taew prouve qu’elle est d’une infinie naïveté et qu’elle s’attache toujours facilement aux gens. Elle utilise aussi son talent culinaire naissant pour faire le bien, tandis que Chen est passé du côté sombre de la Force et emploie les recettes léguées par sa mère pour manipuler son auditoire.
Bon sang ! Utiliser la bouffe pour parvenir à ses fins, n’y a-t-il donc rien de sacré ?!

Mais en un sens ce n’est pas très grave, car les scènes de Chen et Kelly relèvent un peu du prétexte. Ce qui compte, c’est justement de voir Taew évoluer dans la vie, depuis le moment où elle quitte sa mère le cœur serré sur un quai de gare. Malgré les manigances sombres de Chen, Nang Sao Kon Krua offre d’ailleurs de jolis moments d’émotion, d’une belle sincérité, à plus forte raison parce que ce premier épisode (j’ignore si ce sera le cas des suivants) s’attache qui plus est à parler d’émotions féminines uniquement.
Taew trouve en effet un emploi de bonne chez une femme riche mais aigrie ; les premiers instants de Taew sont d’abord difficiles, Madame n’ayant aucune sorte de patience pour l’innocence de la jeune fille et ladite jeune fille n’ayant aucune experience professionnelle, ce qui n’arrange rien. Mais très vite il apparaît qu’il existe une très bonne raison à la mauvaise humeur de Madame : lentement, son mari a arrêté de rentrer à la maison, et cela fait maintenant deux ans qu’elle ne l’a plus vu. Elle continue pourtant, chaque vendredi, de cuisiner ses plats préférés, au cas où il rentre dîner. C’est ce qui explique qu’elle soit si protectrice de son espace préféré de la maison, la cuisine, où les domestiques n’ont pas le droit d’entrer.
Après quelques développements, toutefois, Madame va s’ouvrir à Taew, et par la même occasion la prendre sous son aile pour lui apprendre à cuisiner… ce qui sera le point de départ de l’odyssée culinaire de notre héroïne.

C’est tellement émouvant qu’on en viendrait presque à pardonner à Chen d’être le pire des fuckboys… mais il en faudra plus pour convaincre Kelly de ne pas prendre ses cliques et ses claques. Coup de chance : il reste cependant encore beaucoup de choses à raconter, car Taew ne reste pas indéfiniment au service de Madame, et elle n’a pas encore rencontré son mari (ou bien ? la série entretient volontairement le suspense à ce sujet). Nang Sao Kon Krua promet de nous raconter tout son parcours, et à travers lui, comment elle est devenue une incroyable cuisinière… même si, osons le dire, ses qualités d’éducatrice sont moins évidentes vu le rejeton de l’Enfer qu’elle a lâché dans la nature.
Nang Sao Kon Krua n’a pas d’autre prétention que celle-là, et raconte son histoire tantôt sur le registre comique, tantôt avec tout le sérieux d’un drama tear jerker efficace. C’est léger, plein de bons sentiments (et de Chen torse nu sous son tablier, if you’re into that sort of things), et évidemment il y a de la bonne bouffe à tous les étages.
Ecoutez, plus léger et appétissant que ça, je peux pas.

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

1 commentaire

  1. Tiadeets dit :

    J’ai beaucoup de mal à me mettre à manger ces temps-ci et à me motiver, peut-être que c’est ce qu’il me faut ? (La série, pas le fuckboy xD)

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