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  • Ce pourrait être n’importe qui

    16 décembre 2022 à 23:45 • Review vers le futur •

    Viaplay est probablement l’une de mes plateformes préférées de ces dernières années. La plupart de ses séries originales sont non seulement très convaincantes sur un plan qualitatif, mais également animées d’une volonté d’aller au-delà de la solution de facilité. Pour moi, c’est l’anti-Netflix : la réussite est au rendez-vous à quasiment chaque sortie. Tenter une série de Viaplay au hasard, ce n’est jamais une perte de temps.
    Je me dois d’ajouter que Viaplay offre un éventail de séries absolument saisissant lorsqu’il s’agit de parler de personnages féminins complexes. Harmonica, Pørni, Systrabönd, Heder, ou Älska Mig (les tags sont en fin d’article si vous avez loupé ces reviews) offrent des portraits fins et nuancés dont je ne me lasse pas. Et cette consistance ne saurait être accidentelle.

    Cette impression se confirmait avec le lancement cet été de Håber du kom godt hjem, une série adolescente dont il va être question dans la review du jour. Et avant d’aller plus loin :

    Trigger warning : viol d’une mineure.

    Pour ma défense, j’ai jamais promis qu’on allait se marrer.

    Louise et Monica sont la meilleure amie l’une de l’autre ; inséparables, leurs vies se ressemblent en outre beaucoup. Par exemple, chacune a un petit ami stable : Mikkel pour l’une, Peter pour l’autre. Les deux couples sont à un stade où, ma foi, on commence à évoquer la possibilité de rapports sexuels, et pour les deux adolescentes, c’est l’objet à la fois d’une fascination et d’une appréhension. Sont-elles prêtes ? Est-ce le bon moment ? Et… veulent-elles sauter le pas toute seule ?
    En-dehors de ça, il y a les rapports avec les parents, la vie au lycée, bref, la routine.
    C’est justement pour briser la routine que toutes les quatre décident, un soir, de s’introduire illégalement dans l’enceinte de leur lycée pour une fête improvisée. Avec quelques autres potes, l’idée est simplement d’avoir un lieu au chaud pour être ensemble, boire, mettre un peu de musique, et évidemment être loin du regard inquisiteur des adultes. C’est dangereux mais pas trop, juste ce qu’il faut. Louise, de son côté, a invité secrètement Thais, un camarade de classe ténébreux mais impopulaire. Elle tente de se convaincre qu’elle n’est pas attirée par lui, mais toute la soirée elle n’a d’yeux que pour le jeune homme, et a en revanche du mal à réprimer son mouvement de recul quand Mikkel tente de passer du temps avec elle. Comme elle n’est pas dans son état normal, Monica ne manque pas de remarquer que quelque chose cloche ; mais on parle d’adolescentes et évidemment ça tourne au conflit au lieu de gérer la situation avec finesse. Au bout du compte, les deux amies se disputent ; Louise décide de rentrer chez elle, laissant Monica à la fête.

    Elle va se le reprocher amèrement pendant la suite du premier épisode de Håber du kom godt hjem, et vraisemblablement au-delà.
    C’est que, la scène d’introduction de la série ne laisse pas vraiment de doute quant au sujet de l’intrigue : Monica a été violée, dans la nuit, sur la pelouse givrée du stade de ce lycée qui quelques heures plus tôt semblait être le parfait refuge. Lorsqu’elle l’apprend, le lendemain, Louise est évidemment effondrée pour son amie, mais aussi rongée par la culpabilité. Si seulement elle n’avait pas laissé son amie derrière…
    Mais il y a plus pressant : déterminer qui a violé Monica. C’est que, celle-ci, qui avait perdu connaissance, ne le sait pas elle-même.

    Håber du kom godt hjem est l’un de ces teen dramas (et je suis toujours reconnaissante quand ça arrive) qui essayent de s’adresser à une tranche d’âge extrêmement précise, plutôt qu’essayer de ratisser large au risque de proposer une intrigue plate qui parle à tout le monde. Parfois, une série pour ados peut (et doit ?) ne pas plaire aussi aux préados ET aux jeunes adultes. Cela permet à la série de trouver un ton qui sonne comme authentique, qui maintienne une ambiance sincère, qui ne se force pas ni à rendre les choses plus digérables ni à les rendre plus dures. L’équilibre trouvé par Håber du kom godt hjem, qui évoque celui d’autres séries adolescentes scandinaves (je n’ai pas regardé tout SKAM, mais c’est difficile de ne pas discerner la parenté), fonctionne bien, et c’est d’autant plus nécessaire vu le numéro d’équilibriste requis par le sujet de la série lui-même.
    Dans l’ensemble, ce premier épisode expose de façon intelligente à la fois les circonstances, et l’état d’esprit de son héroïne. C’est d’ailleurs un choix auquel je ne suis pas habituée, de voir ce genre d’intrigue du point de vue non pas de la victime, ni de la police (qui fait ici une très brève apparition, au moins pour le moment), ni même du criminel, mais bien du point de vue de quelqu’un qui, concrètement, n’a pas grand’chose en jeu dans ce qui se trame. Je ne sais pas si ça compte comme un women in refrigerators ? La perspective, après tout, reste féminine.

    Une fois passée la simple mise en place des faits (Louise apprend ce qui est arrivé à Monica, on a droit à un long flashback d’environ une moitié d’épisode sur le déroulement de la fête), ce premier épisode de Håber du kom godt hjem a en outre le bon sens de commencer déjà à discuter de l’après. Déjà se dessinent quelques propos que, je pense, la série va ensuite étudier au fil de son intrigue : le refus de Monica de porter plainte formellement (elle a juste passé les examens médicaux), la réaction des parents (la mère de Monica étant prompte à adresser des reproches), le choc des potes au lycée (dont Peter, Mikkel et Thais, dont les réactions sont guettées avec intérêt d’emblée, leur statut de petit-ami parfait en dépend)… On commence à s’interroger sur tout ce qui entoure le viol, soit les ramifications légales et sociales. En cela Håber du kom godt hjem m’a un peu rappelé la série thaï The Judgement, mais comme je ne l’ai jamais finie, cette foutue série (c’est de plus en plus courant que j’aie du mal à finir les séries dont le sujet m’attire le plus, ces dernières années…), je ne saurais le garantir complètement.

    Et naturellement la question principale qui se pose est : qui ?
    Qui a osé faire l’impensable ? Qui a fait entrer dans la vie de Monica (et par ricochets, de Louise) cette nouvelle réalité qu’on arrivait jusque là à puissamment ignorer ? Désormais tout le monde est triste, mais aussi inquiet. Tant qu’on ne sait pas qui, on ne sait pas non plus quand…
    Håber du kom godt hjem fait du bon travail, dans cet épisode introductif, pour mettre en place tous les mécanismes typiques de ces situations : les devoirs ont été faits. C’est accompli avec d’autant plus de brio qu’il s’agit d’un épisode d’une demi-heure à peine, ce qui n’est pas un petit exploit. Pour le reste, j’ai l’impression que la série met en place une enquête informelle (puisque la police n’a pas assez d’éléments en sa possession à l’heure actuelle pour déterminer grand’chose) par Louise, et en même temps, bien-sûr, une observation des retombées sur cet ensemble de personnages de ce qui est à la fois un drame personnel, et un problème collectif.
    C’est pour le moment plutôt bien tourné… quand bien même il n’y a, pour le moment, rien de foncièrement nouveau pour qui s’est déjà intéressée au sujet.


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  • Misfits of science

    13 décembre 2022 à 23:05 • Review vers le futur •

    Il y a des séries dont on ne regarde le premier épisode que pour le sport, parce que d’une part on sait très bien qu’on n’est pas dans la cible, et d’autre part… eh bien, dans le cas qui nous occupe aujourd’hui, The Imperfects, le sort de la série est d’ores et déjà scellé. Lancée en septembre pendant que mon activité téléphagique était en berne, la série a été annulée début novembre, ce qui signifie que j’arrive après la bataille à bien des égards.
    Mais de toute façon, si je suis honnête, c’est sans regret : The Imperfects est effectivement imparfaite.

    Sur le papier, The Imperfects rassemble pourtant plusieurs idées intéressantes. La première et non des moindres est qu’elle a pour protagonistes trois jeunes adultes dont l’ADN a été modifié, si bien que désormais elles ont les caractéristiques (et superpouvoirs) de créatures mythologiques. C’est un bon point pour The Imperfects pour la simple et bonne raison que ça nous change des vampires ou des zombies, et que ça nous change légèrement des superhéros habituels, mais hélas, on a aussi un peu l’impression que c’est comme ça qu’est née l’idée : pour faire différent. Mais pas pour l’être.
    D’ailleurs, dans ce premier épisode, c’est sur le ton de la plaisanterie qu’est amenée l’idée que Tilda, Juan et Abbi sont, dans l’ordre, une banshee, un chupacabra et une succube. C’est dire si même la série ne prend pas vraiment son idée au sérieux, et n’a pas vraiment l’intention d’en faire grand’chose hors gimmick.

    Le problème additionnel de The Imperfects est qu’elle a beaucoup d’attitude… mais pas grand’chose d’autre. La série se complait dans une exposition très longue, présentant d’abord ses trois personnages sous l’angle de la normalité, PUIS, une seconde fois, présentant les « effets indésirables » une fois qu’ils se déclarent, à l’arrêt d’un traitement mystérieux. On a l’impression de faire un deuxième passage qui enfonce plus les portes ouvertes qu’autre chose. Ces effets indésirables, ce sont bien-sûr les pouvoirs surnaturels que développent Tilda, Juan et Abbi, et que la série va ensuite faire taire temporairement le temps d’introduire un nouveau personnage, le scientifique exubérant Dr. Alex Sarkov. Là encore ça prend des plombes, et l’exposition continue de s’étirer dans le temps sans que The Imperfects ne nous dise où sont ses enjeux sur la durée. Il faudra attendre vraiment longtemps pour que Sarkov disparaisse dans la nature et que nos trois créatures retrouvent Dr. Sydney Burke, autrefois la partenaire professionnelle de Sarkov et désormais la seule personne qui peut les aider à gérer leurs symptômes en attendant de faire main basse sur l’odieux scientifique. Mais même là, la série peine à nous dire pourquoi c’est important, surtout si l’on considère que Burke pourrait très bien plancher sur un remède à la place du savant fou. Bien-sûr, elle en sait moins que lui sur le traitement qu’il a administré à ces trois jeunes (…et, apparemment, quelques autres), mais elle est suffisamment compétente pour qu’on n’ait pas besoin de lui sur le long terme. Du coup, The Imperfects a du mal à nous donner des échéances.

    Sur le reste, toutefois, elle fait le boulot : les dialogues sont enlevés (je ne m’avance pas trop en suggérant que les scénaristes ont grandi devant Buffy), les personnages hauts en couleurs, et il y a un côté légèrement décalé à l’ensemble (volontiers hérité des comic books, et j’aurais bien voulu que la série, un peu comme la première saison de Heroes, embrasse mieux cette parenté sur un plan visuel). Par certains aspects, ça m’a un peu rappelé Alphas, par d’autres ça m’a donné envie de revoir Inhuman Condition (il me semble que j’ai gardé au moins le premier épisode dans mes archives, il faut que je vérifie)… En fait à mesure que l’épisode avance, on se rend compte que, comme beaucoup de séries Netflix, The Imperfects est un parfait patchwork de plein d’autres choses ; évidemment une fois que l’esprit en arrive à cette conclusion, c’est un peu mission impossible que d’arrêter de penser que The Imperfects est une commande d’algorithme plutôt qu’un vrai projet sériel. C’est sûrement un peu injuste mais enfin, on en est là.
    Sauf que de toute évidence, c’est facile de dire ça avec le recul, une fois qu’elle est annulée, comme si c’était couru d’avance (c’est pas comme si Netflix n’avait pas d’autres séries au moins aussi emprunteuses qui duraient plus longtemps). Et c’est toujours un peu le problème d’écrire sur une série une fois que son avenir est amputé, mais enfin, bon, en même temps il n’y avait pas urgence à se mettre devant ce premier épisode !

    Que The Imperfects ait vu le jour uniquement grâce aux calculs savants d’un algorithme ou pas, en tout cas, elle est sûrement morte à cause de lui. Et même si elle est plaisante à regarder sur le moment, elle n’est pas inoubliable au point que qui que ce soit espère une résurrection. L’avantage c’est qu’en revanche elle donne une liste d’autres choses à potentiellement regarder. A moins que ce soit ça, maintenant, le but d’une nouveauté Netflix ?


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  • A golden crown men shall tremble to behold

    11 décembre 2022 à 23:37 • Telephage-o-thèque •

    48%.
    QUARANTE HUIT POURCENT ! C’est d’après un récent sondage la proportion de Norvégiennes qui pensent que le roi Johan fait du bon boulot. Ce qui évidemment signifie que l’immense majorité du pays n’est pas satisfaite du roi. Vous savez ce qui arrive aux rois dont un pays n’est pas satisfait ? Personne n’est plus au courant de ce qui arrive qu’un roi, soyez-en sûre : la fin d’un roi de son vivant, c’est généralement la fin de la monarchie. Sacrée pression !
    La dramédie norvégienne Kjære Landsmenn suit ce roi fictif, mais avec des angoisses bien réelles, suite à la réception de ce sondage. 48%, quand même, quoi…

    Loin des nombreuses, très nombreuses séries sur des têtes couronnées existantes, qui tentent de retracer des faits réels, Kjære Landsmenn (dont le titre international est King Johan – The Last King of Norway, mais qui se traduirait plutôt par « chères compatriotes ») porte donc sur une famille royale imaginaire. L’équipe de la série insiste d’ailleurs beaucoup sur ce sujet dans les entretiens et articles sur la série, comme si elle craignait les conséquences des interrogations qu’elle émet pourtant elle-même à voix haute.
    Johan est le fils de la défunte reine Amalie, une femme pour laquelle il a beaucoup de respect. Il a grandi dans la tradition royale et ne connaît rien d’autre que la vie au palais royal d’Oslo. Il a épousé Isabella, qui aujourd’hui représente une reine parfaite, mais qui autrefois était une jeune femme qu’Amalie désapprouvait, peut-être parce qu’elle était plutôt indépendante ; mais avec les années, Isabella s’est conformée au moule royal. Elle a même donné à la monarchie deux enfants : Henrik, l’aîné, aujourd’hui entré dans l’armée (même si quand commence la série il est parti faire un séjour de quelques mois en Allemagne pour y retrouver sa petite amie, Adele), et Ellinor, une adolescente qui fréquente un lycée privé. Tout se passe comme tout est supposé se passer.
    C’est d’ailleurs bien là où le bât blesse : Johan a l’impression d’avoir toujours suivi les règles et fait ce qu’il est attendu d’un roi ! Il est à la fois ulcéré et blessé que la Norvège semble le trouver… ma foi, toutes sortes de choses. Après avoir reçu le sondage, il en fait commander un autre lui-même dans le deuxième épisode de la première saison, pour avoir plus d’informations sur ce qu’on lui reproche également ; l’occasion de découvrir que les termes librement suggérés par les sondées lui sont très peu favorables. En fait, même les gens qui n’ont rien contre le roi pensent quand même qu’il n’est pas très important. Inutile de dire que Johan et Isabella tombent de haut en découvrant que tout ce que le couple royal fait est, au mieux, jugé comme accessoire : les visites officielles partout dans le pays, les cérémonies guindées qui jalonnent leur emploi du temps, et la rigidité des us et coutumes qui dirigent chaque décision, même la plus personnelle.
    Et naturellement il y a le fait qu’un nouveau Statsminister (« ministre d’État », l’équivalent d’un Premier ministre) vienne d’être élu, et que celui-ci soit ouvertement anti-monarchie.

    Kjære Landsmenn essaye de dépeindre certaines choses comme ridicules ; le début de la saison n’est pas très différent de ce que proposait Hénaut Président sur la catastrophe que représentent les tentatives de plaire aux citoyennes à tout prix. Les tentatives de Johan, sa famille, ou son cabinet (Berit sa fidèle cheffe de cabinet psycho-rigide, Frode son attaché de presse, ou encore la stagiaire Mia), pour ne pas se ridiculiser devant tout le pays voire au-delà, sont tangibles, et vouées à l’échec. Pourtant la série conserve une certaine tendresse envers la famille royale. Elle semble se diriger vers la fin d’une ère, et Kjære Landsmenn a un peu de peine, comme si ces gens-là, personnellement, ne méritaient pas de perdre ce qui constitue leur identité.
    Effectivement au fil des premiers épisodes de la première saison (qui en compte huit au total), les bourdes se succèdent. Plus Johan essaie de limiter la casse et de retrouver le respect de ses concitoyennes, plus il s’enfonce. Il faut dire que cette histoire de sondage, c’est avant tout une question de perception, et il réagit toujours sur l’angle du paraître : avoir l’air proche des citoyennes, sembler normal, utiliser les transports en commun, organiser une fête avec rien que des « petites gens »… Personne au palais royal ne semble réaliser que ce n’est pas qu’une question d’image, mais que la crise a des ramifications politiques ; n’en doutez pas, la chose n’a en revanche pas échappé au Statsminister (…que la série décrit de façon très superficielle comme un antagoniste guettant sa proie). Mais plus la saison avance, plus il apparaît que Johan et Isabella, et dans une certaine mesure Henrik et Ellinor également, traversent une véritable crise d’identité. Qui sont ces membres de la famille royale, et qui sont ces membres sans la royauté ? Puisque la période est au flottement, cela permet à chacune de se poser des questions sur son rapport à la royauté et notamment ses obligations : celles-ci entrent-elles en conflit avec leur véritable identité ? Si bien qu’en fin de saison, certains axes ont nettement pris une tournure dramatique, au point de conjurer quelques larmes dans le season finale.

    Tout cela est bien gentil mais c’est, clairement, la marque d’une série qui prétend interroger la monarchie tout en humanisant ses représentantes. Toutes fictives soient-elles. Vu la conclusion de cette première saison (spoiler alert : la monarchie y existe toujours… au moins pour le moment, revenez en saison 2), Kjære Landsmenn a choisi son parti.
    Il manque parfois un peu de mordant dans la façon dont cette famille royale évoque de ses propres privilèges, comme si cela suffisait à les relativiser. En outre, les tentatives de se réhabiliter aux yeux du grand public restent limitées aux apparences : à aucun moment Johan ne se dit, tiens, faisons des propositions concrètes pour changer l’opinion que les gens ont de l’inutilité de ma fonction. Le déclic n’a pas lieu (ce qui est d’autant plus surprenant que je lis qu’en Norvège, le roi a quelques pouvoirs exécutifs, simplement par tradition il ne les utilise pas) de se dire, très bien, je vais me rendre utile. A un moment, son majordome lui dit que plutôt que descendre de son piédestal, il devrait inviter le reste du pays à sa hauteur ; mais Johan ne le comprend que comme un exercice de relations publiques. Ce qui en soi est logique de la part d’un roi qui, comme Johan, a été élevé dans une certaines idée de sa fonction, mais la série, elle, ne l’interroge pas, et c’est ça ce qui me chagrine.
    Au fond, ce sera peut-être le cas dans la prochaine saison. Peut-être que c’était la saison de la prise de conscience, nécessaire avant toute autre chose. Hélas, je ne l’ai pas sous la main pour vérifier, et je trouve donc cette saison inaugurale un peu limitée dans son propos.


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  • Les maquereaux de la colère

    10 décembre 2022 à 22:02 • Dorama Chick •

    Peu de télévisions s’inquiètent autant du sort de la province que la télévision japonaise. Les séries se multiplient, et ce, au bas mot depuis 15 ans, pour raconter les ravages de l’exode rural. C’est généralement dans une quelconque petite bourgade vieillissante, quasi-abandonnée ou déjà vide, dont les commerces et/ou institutions ferment les unes après les autres, que s’installent les séries voulant raconter les efforts des dernières résistantes qui refusent d’abandonner ce que l’on appelle la « périphérie ».
    L’enjeu de la périphérie japonaise est complexe, et c’est sûrement ce qui explique que cela fait aussi longtemps que les séries répètent inlassablement la même chose, sans espoir de résolution. La province se meurt, il ne faut compter sur personne, et ce ne sont que des initiatives individuelles qui sauveront (peut-être) les meubles. Et encore, seulement très localement. Peut-être même seulement temporairement, aussi.

    Cette inquiétude, FIRST PENGUIN!, lancée cet automne sur NTV, la partage. Derrière ses airs de dramédies enlevée, elle se déroule à son tour dans une bourgade vieillissante, quasi-abandonnée, dont les commerces et/ou institutions ferment les unes après les autres. Même le port, jadis si vivant et au cœur de l’activité économique des environs, vit ses dernières heures. Et puisqu’on ne peut compter sur personne, et que ce ne sont que des initiatives individuelles qui sauveront (peut-être) les meubles, devinez ce qu’on va faire ?

    Sanshisendanmaru est une petite entreprise regroupant trois pêcheurs de la petite ville portuaire de Shiogasaki. La compagnie tente de survivre autant que faire se peut, ce qui est un euphémisme pour dire qu’elle croule sous les dettes et que plus personne ne touche de salaire depuis bien longtemps. Ce n’est pas exactement surprenant, et ça frappe toute l’industrie dans la région : les eaux sont moins poissonneuses, et les Japonais consomment moins de poisson de toute façon, ce qui fait que les recettes sont en chute libre. Particulièrement préoccupé par la situation (à plus forte raison parce qu’il vient de perdre l’un des rares employés jeunes des environs ; pas faute de l’avoir supplié pourtant), Hiroshi Kataoka, le président de Sanshisendanmaru, commence à réaliser que la tradition de la pêche dans toute la région va disparaître en même temps que lui, quand il prendra sa retraite. Peut-être même avant. Il n’arrive pas à se faire à l’idée.
    Entre en scène Nodoka Iwasaki qui débarque de Tokyo avec son fils, vraisemblablement en pleine séparation d’avec son mari (mais le premier épisode ne rentre pas dans les détails). En tant que mère célibataire, sa priorité est de mettre du riz sur la table pour son petit garçon, Susumu, et elle accepte donc toutes sortes de jobs pourvu d’être payée. Elle a décroché un emploi de serveuse, mais cherche aussi des emplois partiels en-dehors des événements organisés au restaurant. Or c’est justement pendant un banquet d’anniversaire, organisé en l’honneur du président de la coopérative maritime de la ville, que Nodoka fait la rencontre de Hiroshi. Celui-ci est frappé par son enthousiasme et son esprit d’entreprise, et décide de faire appel à elle pour un boulot tout-à-fait unique : imaginer un plan pour redynamiser Sanshisendanmaru, et ainsi, indirectement, redonner de la vie à tout le port local. Nodoka n’y connait rien en pêche, ou même en poisson ; mais elle tente quand même le coup. Et Hiroshi croit en elle, parce qu’il a besoin de croire en elle.
    Peut-être que cette femme jeune et sortie de nulle part peut tout sauver. Vu les circonstances, la fine équipe de pêcheurs de Sanshisendanmaru a, de toute façon, à la fois tout et rien à perdre.

    Le ton léger de la série (très léger) et sa réalisation peu soignée (elle fournit le minimum syndical, pas plus) n’arrivent pas à occulter que son sujet ne pourrait pas être plus sérieux. Il y a pas mal de raccourcis scénaristiques, à la fois dans la façon dont Hiroshi décide d’embaucher Nodoka comme consultante alors qu’elle n’est pas qualifiée pour (essentiellement parce que « because of reasons« ), mais aussi dans le cheminement de pensée qui va permettre à la jeune femme d’avoir une idée révolutionnaire vers le milieu du premier épisode. Eh oui, le problème qui paralyse toute une industrie est en fait réglé en un peu plus de vingt minutes !!!
    …Enfin, non, évidemment que non. Car si l’idée de Nodoka a du mérite, encore faut-il la mettre en place, bien-sûr. Et vu que cette idée va à l’encontre de « ce qui se fait » depuis des décennies, ce n’est pas gagné d’avance.
    Rien dans la formule de FIRST PENGUIN! ne s’avère révolutionnaire. Elle s’appuie sur quelque chose de courant à la télévision nippone, où si souvent la fiction raconte l’histoire d’une protagoniste, ou d’une entreprise, ou d’une équipe sportive, peu importe : d’une entité qui perd, mais qui va se donner à fond pour quand même sauver tout ce qu’il est possible d’être sauvé, et finalement triompher. Sur les écrans japonais, on aime bien raconter ces histoires de bonne volonté, d’efforts et de dépassement de soi, pour résoudre les problèmes et, au final, sortir victorieuse de la pire des situations. Si Hiroshi, Nodoka et les pêcheurs de Sanshisendanmaru s’en donnent la peine, à terme c’est sûr, le port peut être sauvé !

    Non, la formule n’est pas révolutionnaire. Mais à ma grande surprise, il semblerait que son ton le soit. De toutes les séries s’acharnant à sauver la périphérie, c’est la première fois que j’en vois une aussi… EN COLERE !
    Pour tout dire, les séries japonaises en colère, tous genres confondus, il n’y en a pas des masses. Or, la conclusion du premier épisode de FIRST PENGUIN! ne laisse absolument aucune sorte de doute à ce sujet. A la fin du premier épisode, Nodoka présente son plan brillant à Sanshisendanmaru, qui s’accompagne d’une première victoire, parce qu’elle ne vient pas les mains vides ; mais elle s’aperçoit que les pêcheurs sont décidés à ne rien changer, même si tout le monde va droit dans le mur. Dans une ultime trahison, une fois face au président de la coopérative, Hiroshi fait même mine de désavouer le projet qu’elle lui apportait sur un plateau… et Nodoka explose dans une longue et furieuse tirade. Ce n’est pas une simple colère, c’est l’expression de quelque chose que la jeune femme porte en elle depuis des années, mais cela ne s’explique pas que par sa backstory : FIRST PENGUIN!, dans sa façon de formuler sa critique de la vision à court-terme et de l’immobilisme, dit quelque chose de plus large sur les raisons pour lesquelles en 2022… il faut encore faire des séries qui appellent à sauver la périphérie japonaise.
    Nodoka représente non seulement l’envie d’aller de l’avant, de résoudre les problèmes, de tout donner pour aller vers le mieux ; mais elle incarne aussi une furieuse rage contre tous ceux (…masculin volontaire) qui ont conduit à la situation présente. Sa colère se déchaîne crescendo, des larmes de dégoût roulant sur son menton, le visage déformé par la colère. Rien dans la scène n’est fait pour l’atténuer, la tourner à l’humoristique, ou la dépeindre comme excessive. Non, FIRST PENGUIN! assume que cette colère dure 3 minutes ininterrompues pendant lesquelles les hommes autour de Nodoka n’ont qu’à se taire et subir la fureur de la jeune femme, parce qu’ils la méritent. Et ça, c’est assez nouveau, et un peu désarmant.

    Dans FIRST PENGUIN!, l’initiative individuelle est une chose, mais elle ne fait surtout pas oublier qu’il y a, derrière, un aspect systémique. Alors franchement la bonne volonté, les efforts et le dépassement de soi, ça va bien, hein. Elle a bon dos, la femme jeune et sortie de nulle part qui peut tout sauver ! A un moment il faut aussi se remettre en question, bande de vieux cons, et arrêter d’attendre qu’une personne providentielle résolve tous les problèmes que vous créez.
    J’observe de près les séries japonaises depuis pas loin de vingt ans maintenant, et je suis confondue par le tournant que j’y décèle. Pas forcément sur la forme mais clairement sur le ton. Il y a encore quelques années, en particulier sur les grandes chaînes nationales, il était très difficile de trouver des séries remettant en question l’ordre des choses ; on n’y parlait pas de problèmes systémiques ou de responsabilité générationnelle. Ou disons, on pouvait y faire référence implicitement, mais les personnages finissaient quand même par résoudre des problèmes individuels ou à très petites échelle ; c’était ça, un happy ending. A voir des séries comme FIRST PENGUIN!, ou 17 Sai no Teikoku dont je chantais les louanges l’été dernier, ou la surprenante AVALANCHE même, il semblerait que de plus en plus de séries s’autorisent à dire que, vous savez quoi ? On a beau se donner tout le mal du monde à une petite échelle, si les choses ne bougent pas de façon plus large, ça ne servira à rien. Si vous êtes en position de pouvoir, à quelque niveau que ce soit, au lieu de rester dans la posture du « après moi, le déluge » eh bien il faut bouger vos vieux culs, voilà, merde. FIRST PENGUIN! est d’ailleurs très prompte à utiliser des insultes ordurières, ce qui est également peu courant à la télévision japonaise ; c’est adorable parce que même les fansubs s’excusent du langage employé !
    C’est rare pour une série japonaise mainstream de tenir ce discours. Et c’est d’autant plus rare dans une série sur l’agonie de la périphérie. Alors, après, ça n’enlève rien au fait que FIRST PENGUIN! n’est pas une production très léchée, et que son ton généralement léger (à part cette fameuse tirade, quoi) rappelle qu’on est là avant tout pour du divertissement. Mais, si vraiment Nodoka doit sauver le port, ce ne sera pas grâce à son enthousiasme et son esprit d’entreprise, mais en dépit de la vision à court-terme et de l’immobilisme de ses seniors. Et ça, c’est déjà énorme de le dire.


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  • Wishful thinking

    10 décembre 2022 à 22:01 • Review vers le futur •

    Si vous avez n’avez pas encore atteint votre majorité, vous aimerez peut-être La flor más bella. Autrement ? Rien n’est moins sûr.
    La nouvelle comédie adolescente de Netflix nous vient du Mexique, et présente Mich (diminutif de « Michelle »), une protagoniste qui a décidé qu’il n’y a rien de pire au lycée que de ne pas être populaire, et que donc, elle va arrêter d’être invisible. Il faut le dire qu’elle est vraiment invisible… au point que même la proviseure ne la reconnaît pas, alors qu’elle a fait du babysitting pour son môme ! Forcément c’est insultant, et encore, ce n’est que la partie émergée de l’iceberg, mais il n’en reste pas moins que l’héroïne de La flor más bella en tire uniquement les mauvaises conclusions. Et potentiellement, La flor más bella aussi.

    C’est évidemment toujours le risque de parler d’une série en n’ayant vu que son premier épisode (un risque que j’ai encouru plus de 1600 fois dans ces colonnes, et avec plaisir encore, parce que parler d’une découverte me procure plus de joie que m’assurer d’avoir raison), car une série peut très bien avoir son cheminement interne, et ce qu’elle dit dans son épisode introductif n’est pas nécessairement la totalité de son propos. Mais, il faudra m’excuser, je n’aurai pas l’énergie de suivre pendant La flor más bella toute une saison.
    Pour ce que j’en ai vu en tout cas, j’ai l’impression que Mich, à tout le moins, n’a pas compris ce dont elle-même parle.

    Reprenons : Mich est une jeune fille qui ne correspond à aucun critère de beauté conventionnel, et dotée d’une personnalité imposante, pas très conventionnelle non plus. C’est le genre d’ado qui ne rentre pas aisément dans une case, et qui, à cause de ça, ne comptera jamais parmi les personnalités les plus populaires d’un lycée stéréotypique. Or, évidemment, elle ne veut rien tant que d’être vue, et reconnue, et appréciée de ses paires ; non, ses deux amies (elles aussi peu populaires) ne lui suffisent pas.
    Pourtant Mich est fière d’être le genre de personne qu’elle est. Ou disons, la plupart du temps, elle l’est. Elle se trouve plein de qualités et se définit régulièrement comme fabuleuse… mais d’un autre côté, elle ne peut pas s’empêcher de penser aussi qu’on ne peut pas être fabuleuse si personne ne le remarque. Paradoxalement, cette blessure d’amour-propre que lui renvoie constamment la hiérarchie sociale de son lycée la fait se sentir inférieure. Une part d’elle sait qu’elle mérite mieux ; une autre part ressent le besoin de se l’entendre dire. C’est compliqué, quoi. Dans ses scènes au lycée, Mich est véritablement obsédée par la validation qu’elle espère obtenir, et ça contredit un peu son propos en privé (avec son beau-père, avec Dani, ou avec elle-même d’ailleurs) sur sa propre valeur… A un moment, il faut choisir : l’amour-propre vient-il de l’intérieur ou de l’extérieur ?
    Deux chemins s’ouvrent donc devant La flor más bella : soit faire en sorte que Mich réussisse sa quête de reconnaissance publique (parce que sortir avec le mec le plus populaire du lycée en scred, c’est pas assez, ou en tout cas ça ne l’est plus), une bataille qui ne saurait être gagnée, si elle l’est, qu’après une âpre lutte ; soit faire en sorte que Mich s’affranchisse de ce désir de reconnaissance, ce qui est une lutte aussi, mais interne celle-là. Au vu du ton de ce premier épisode, je ne pense pas qu’on se dirige vers la deuxième solution, et c’est regrettable : le discours que voudrait tenir La flor más bella sur l’estime de soi se heurte à une volonté de baser l’estime de soi sur le regard d’autrui. Mais cela ne veut pas dire que ce n’est pas son objectif, à terme ; simplement que pour ce premier épisode je trouve les choses un peu mal barrées.

    Et puis, pour être honnête, La flor más bella ne se fait pas vraiment une faveur sur la forme. Son ton est très Disneyen, ses couleurs colorées sont vites criardes, ses personnages se comportent de façon caricaturale. Franchement si je ne connaissais pas mieux Netflix, je penserais qu’on a volé le cahier des charges des séries ados de Disney pour l’appliquer quasiment à l’identique, à la différence qu’ici on est en single camera (…mais qu’est-ce que je raconte, je connais très bien Netflix, et ça leur ressemble trait pour trait). Si on ajoute à ça la façon dont la série présente la culture mexicaine de façon très simpliste, comme pour la résumer à quelques clichés à des fins d’exportation… Comment vous dire ? C’est un peu comme regarder un prequel live action d’Encanto, dans lequel Mirabel Madrigal tenterait désespérément de se faire aimer à l’école du village.
    Ce ne serait pas tellement grave si La flor más bella, qui est apparemment inspirée par l’adolescence de sa co-créatrice Michelle Rodríguez (non, pas celle-là), ne donnait pas également l’impression de prendre directement les pages du journal intime de son autrice pour les retranscrire pour la télévision. A plusieurs moments, cet épisode introductif m’a rappelé les rêves éveillés que je faisais, adolescente, quand dans une bouffée d’extase je me jurais qu’un jour tout le monde serait bien obligé d’être gentil avec moi au lieu de me harceler ; il n’y avait pas de scénario trop absurde dans ma tête, tout pouvait se passer, peu importe si c’était impossible ou simplement ridicule. J’avais besoin de croire que j’allais devenir la plus jeune Présidente de l’Histoire, ou que j’allais sauver mon collège d’une attaque extra-terrestre, ou que le garçon qui me plaisait allait secrètement tomber amoureux de moi jusqu’à ce que je le rembarre faute d’être devenue trop bien pour lui (…ces trois scénarios avaient exactement le même degré de réalisme). Eh bien La flor más bella confère le sentiment que sa co-créatrice en est toujours là, et que peu importe si ce n’est pas possible, l’essentiel c’est que rêver à tout cela donne un sentiment de triomphe à Michelle (démerdez-vous pour décider laquelle).

    En somme, c’est de la fiction qui peut être escapiste et/ou cathartique, mais ce n’est pas de la fiction qui aide à avancer. Or, je me trompe peut-être, mais quand on écrit une série sur l’estime de soi destinée à des ados, il faudrait aider aussi. Encore une fois, peut-être qu’au bout d’une saison, La flor más bella permettra à son héroïne d’arriver à une nouvelle étape de sa relation avec elle-même, hein… Cependant, il faudra trouver une adolescente volontaire pour regarder la totalité de la série, qui voudra bien nous le confirmer, parce que moi c’est au-dessus de mes forces, j’ai passé l’âge (j’espère).


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  • Más allá

    8 décembre 2022 à 18:20 • Review vers le futur •

    Le mois dernier, Paramount+ lançait sa série originale espagnole Bosé dans plusieurs pays de la planète (d’autres dont les USA n’y ont accès que depuis début décembre), et j’étais prête à me lancer dans une longue tirade sur « oh, regardez, qu’est-ce que je vous disais, ENCORE un biopic hispanophone, c’est vraiment la mode en ce moment« .
    Bien que ce n’en soit pas moins vrai, j’ai vite changé d’avis devant le premier épisode de Bosé : il y avait, clairement, quelque chose d’inédit dans le choix d’adapter cette vie-là pour le petit écran. Et ne vous inquiétez pas, j’y reviens bien-sûr dans un instant.
    …Hélas, ô combien hélas, j’ai changé d’avis une nouvelle fois au moment de la rédaction de cette review. Vous dire que je suis très partagée quant à l’existence de Bosé, et ce qu’elle implique, est un euphémisme. Car, pour discrètement révolutionnaire qu’elle puisse être… elle n’aurait jamais dû exister.

    Sauf qu’avant d’entrer dans les détails de mon raisonnement, bien-sûr, il faut que je vous raconte quand même un peu Bosé.

    Le premier épisode de la série (elle en compte six ; je ne regarderai pas les suivants) commence dans les années 70, alors que Luis Miguel González Bosé, le fils d’un matador espagnol reconverti dans les affaires et d’une actrice italienne, se sent étouffer dans une existence qu’il ne contrôle pas. Alors que son père voudrait qu’il travaille dans sa compagnie, mettant en pratique son don pour les langues étrangères (Miguel parle couramment l’espagnol et l’italien, mais aussi le français) tout en apprenant le marketing, le jeune homme, encouragé par sa mère, rêve d’une carrière dans le cinéma. Le dilemme est d’autant plus déchirant que ses parents ont divorcé de longue date, et que ses choix reflètent indirectement de qui il « prend le parti ». Mais après avoir reçu une offre pour aller tourner en Italie (avec l’aide de sa mère qui a activé son réseau), Miguel décide de plaquer son job aux côtés de son père, et d’aller tenter de réussir la carrière qui, semble-t-il, lui plaît véritablement.
    Pendant le tournage en Italie, il rencontre une jeune actrice elle aussi débutante, Barbara, avec laquelle il commence une relation. Tout semble sourire au jeune homme… si ce n’est que Barbara est terriblement jalouse de l’actrice plus expérimentée avec laquelle Miguel a des scènes de sexe dans le film. Elle ignore que ce n’est pas de cette actrice (aussi entreprenante soit-elle) qu’il lui faut se méfier…

    Au bout d’un quart d’heure de sa litanie de clichés, Bosé révèle enfin quelques aspérités (avec l’aide d’une voix-off qui, d’ailleurs, n’est pas vraiment présente dans le reste de l’épisode, comme si la série avait vraiment besoin de nous expliciter quelque chose d’intime à ce moment-là). Le parcours de son idole est en effet atypique : dans les années 70, Miguel Bosé entretient en parallèle une relation amoureuse avec un homme politique italien, d’ailleurs parfaitement au courant que le jeune homme voit des femmes à côté.
    Cela fait de Bosé, à ma connaissance, le seul biopic musical hispanophone (et il y en a eu pas mal ces dernières années) à ouvertement s’intéresser à une personnalité LGBT ! Cela dit c’est plutôt cohérent avec ce qui se passe en ce moment sur les écrans espagnols, qui font une place de plus en plus large aux représentations queers ; on en parlait pour Veneno (qui après tout est un biopic aussi, quoique pas musical) mais aussi pour la série #Luimelia (et je vous invite d’ailleurs à relire cette review pour prendre la mesure du phénomène plus large dans lequel elle s’inscrit), toutes deux proposées par Atresplayer. Paramount+ se jette donc dans la mêlée, et le résultat est une série qui reprend tous les codes du biopic musical, mais avec une nuance d’importance.
    Et pour cause : le cadre narratif de Bosé consiste en réalité à remonter les souvenirs de son personnage éponyme, alors que celui-ci entame une tournée anniversaire célébrant plusieurs décennies de sa carrière. Deux acteurs différents l’incarnent donc dans la série : José Pastor pendant la vingtaine et à la naissance de son succès, et Iván Sánchez au moment de la cinquantaine, en pleine gloire, et en train d’explorer son désir de paternité. Chaque épisode porte apparemment le titre d’une chanson emblématique, interprétée pendant la tournée, et reflétant une phase marquante de sa vie privée comme publique. Vous saisissez l’idée, et elle n’a rien de révolutionnaire.

    La principale originalité de Bosé, donc, est la personne sur laquelle porte la série, et rien d’autre. Au cinéma ou à la télévision, beaucoup de biopics (et ça a été amplement décrié ces dernières années) ont tendance à l’hétéronormativité pour leur personnage principal. C’est même parfois le cas également pour un personnage secondaire (on en parlait il y a quelques mois pour Mui Yim Fong, après tout). Bosé aurait éventuellement pu faire le choix de taire cet aspect aussi. Après tout, Miguel Bosé s’est toujours refusé à nommer précisément sa sexualité, même si évidemment il est des choses de notoriété publique. C’est intéressant d’ailleurs de regarder de près les mains utilisées sur le poster promotionnel. Mais c’est dans son refus que se loge toute son identité. Elle veut dire qui est Miguel Bosé.
    …Et c’est un peu le problème. Ouaip, nous y voilà.

    C’est que, lorsque j’ai commencé à faire mes devoirs pour cette review, quelque chose m’est apparu de façon frappante : Miguel Bosé est un gros connard. Et un gros connard complotiste, en plus : l’un de ses plus hauts faits de gloire pendant les trois dernières années, ça a été de clamer que COVID n’existe pas, qu’il ne s’agit que d’un grand complot, et qu’évidemment il ne peut qu’être antivax (il fait parti de celles qui hurlaient à grands cris que le vaccin contre COVID injectait la 5G au grand public ; on entend cette excuse curieusement moins, maintenant). Alors pardon si j’ai un peu de mal à trouver qu’en l’an de grâce 2022, c’est une bonne idée de lui dédier un biopic… et surtout un biopic qui prend bien soin de se dérouler bien avant la pandémie, comme ça on n’a pas à rappeler ses positions plus que douteuses sur le sujet.
    Un biopic, quasiment par principe mais surtout quand il concerne une célébrité popculturelle, a tendance à déjà arrondir les angles et essayer de faire entrer dans la légende beaucoup de positif. La place laissée au négatif, elle, est plus variable, quand elle existe (encore une fois on évoquait cette problématique pour Mui Yim Fong). L’hagiographie est indéniable dans le cas de Bosé, qui ne cesse de nous bâtir un personnage de « rebelle » qui s’oppose à la fortune et donc l’emprise de son père afin de pouvoir vivre son rêve, qui tente de se libérer de l’étreinte plus chaleureuse mais non moins étouffante de sa mère et trouver sa propre forme de célébrité, et qui, ah oui, il faut qu’on parle de la paternité, aussi.

    Parce que c’est l’un des gros arguments de l’humanisation de Miguel Bosé dans la série qui porte son nom. Dans les années 70, alors que le jeune homme est sur le point de faire des choix déterminants (continuer le cinéma, ou tenter la chanson ?), Barbara tombe enceinte. Forcément le moment n’est pas extrêmement bien choisi, mais Miguel décide de faire « ce qu’il faut », de demander sa main à Barbara, et de prendre la nouvelle aussi bien que possible, même s’il a du mal à faire taire les petites voix (…volontiers fournies par son entourage) qui lui susurrent qu’il est trop tôt. Après avoir timidement tenté d’essayer de suggérer que peut-être éventuellement il serait possiblement envisageable de ne pas totalement écarter l’idée d’un tout petit avortement à Barbara, quand même, voilà notre jeune homme qui fait des plans pour l’avenir avec un bébé. Sauf que Barbara perd le bébé dans un accident de la route, et que, si cela laisse le champ libre à la carrière de notre protagoniste, le vide n’est jamais comblé.
    Vers la fin de l’épisode, pendant la partie de l’intrigue se déroulant à la cinquantaine, il révèle au jeune homme avec lequel il entretient une relation qu’il est grand temps qu’il ait un enfant. Tout cela est fort bien… sur le papier. Je ne peux qu’encourager les hommes à parler de leur désir d’enfant, un sujet trop souvent réservé aux femmes (il y a fort heureusement quelques exceptions déjà, j’aime bien citer ce que fait Kaamelott sur le sujet par exemple). Et l’idée de parler de ce désir pour un homme alors dans une relation avec un autre homme ? Oui, cent fois oui.
    Sauf qu’encore une fois j’ai fait mes devoirs. Or, il s’avère que Miguel Bosé a eu quatre fils avec son compagnon Nacho Palau (via mère porteuse ; je suppose que les épisodes suivants en parleront au moins en partie). En 2018, il a décidé de quitter Palau… et n’a emmené que deux de ses fils en Amérique latine (…ah d’ailleurs, ai-je précisé qu’il apparaît dans les Panama Papers ?), laissant les deux autres en Espagne avec son ex. Il est même allé en procès pour s’en assurer, alors que Palau voulait essayer de regrouper les garçons (certes avec lui en Espagne). Alors, vous m’excuserez si le discours de Bosé autour du puissant désir d’enfant de son protagoniste éponyme m’émeut autant que le chant des bennes à ordures le lundi matin.

    Le problème majeur de ce biopic, en somme, est exactement logé dans ce que la série considère être sa plus grande force : sur qui porte la biographie. Il me semble difficile d’ignorer qui est Miguel Bosé en 2022. On peut essayer de faire semblant, et la série, dans ce premier épisode, semble résolue à refouler puissamment tout ce qui rend Bosé problématique aujourd’hui. Mais le problème reste qu’elle est produite et mise en ligne aujourd’hui, et ça, rien ne peut l’effacer. Très franchement, si je l’avais su avant de lancer l’épisode, je me serais économisé un visionnage ; je vous donne autant que possible l’opportunité que je n’ai pas eue.
    Est-ce qu’il n’y a vraiment aucune autre personnalité LGBT qui mériterait d’avoir un biopic ? Et si vraiment on veut parler de celle-là, ne peut-on pas, à tout le moins, mentionner à quel point la vieillesse est un naufrage ?


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  • Dogging it

    7 décembre 2022 à 23:47 • Review vers le futur •

    C’est un instant comme tiré d’un roman à l’eau de rose. Lui, en trajet en voiture. Elle, traversant la rue. Une intersection. Derrière le volant, il lui fait signe d’avancer. Sur le trottoir, elle fait de même. Après s’être fait des politesses pendant une longue minute, il finit par la laisser passer d’abord. Pour le remercier, elle lui montre brièvement son sein droit.
    C’est mignon, c’est impertinent, c’est sexy.
    C’est l’accident.

    Ce qu’aucun d’entre elles n’avait vu, absorbées dans leur meet cute, c’est qu’un chien qui quelques minutes plus tôt s’était échappé de la cour de sa maison, trottait lui aussi dans la rue. Désormais il se trouve sous les roues de la voiture. Alors nos deux inconnues ravalent leur moment romantique, et courent chez le vétérinaire.
    C’est le début.

    Colin From Accounts ne fait pas vraiment de mystère quant à ce qui attend ces deux protagonistes. Il est évident que cet accident incident déclencheur est là pour les forcer à passer du temps ensemble, autour de ce chien inconnu mais qui devient très vite leur ciment. Bien malgré elles.
    Ne reste que la question du charme : Colin From Accounts en a-t-elle ?

    En ce qui me concerne (et on sait toutes combien je suis difficile à ce sujet), je trouve que oui, dans l’ensemble. Les deux héroïnes ne sont pas posées avec autant d’intérêt, et au stade du premier épisode on a l’impression d’en savoir beaucoup plus sur Ashley, étudiante en médecine à la vie complètement désarticulée, que sur Gordon, patron d’une brasserie de bière imbibé de mauvaise humeur. En tout cas j’ai trouvé plus facile de voir Ashley comme une humaine, et Gordon plutôt comme un stéréotype ; il faudra évidemment voir sur la longueur, et nul doute qu’au fil des interactions les choses devraient se décanter. Ah non merde, ça c’est le vin.

    Colin From Accounts ne m’apparaît pas comme fondamentalement originale, mais comme je pense aussi en règle générale que toutes les romcoms se ressemblent, forcément, il ne faut pas m’écouter. J’avais pas aimé Starstruck alors bon. En tout cas, il y a quand même quelques passages qui m’ont sincèrement fait marrer, pour une comédie ça tombe plutôt bien. Les scènes chez la vétérinaire (Yvette the vet) était à la fois tordantes et douloureuses. Cela dit, moins que la facture, quand le couple inopiné se retrouve avec, pardon, DOUZE MILLE DOLLARS de facture à régler, faute d’avoir trouvé la force de faire piquer le chien, qui vit donc maintenant sur roulettes et avec de gros besoins d’aide médicale et personnelle. Bon, bah, ça m’aide à relativiser ma facture du jour…
    Finit par se produire avant la fin de l’épisode ce qu’on pouvait prédire qu’il se produirait, mais non sans quelques passages vraiment drôles. J’aurais pu en revanche me passer de l’humour scatophile, mais enfin, dans une série avec un chien, je suppose que c’était inévitable.

    Dans un genre similaire, ça m’a un peu rappelé Catastrophe, en remplaçant évidemment la grossesse par un chien malade. D’un autre côté je n’ai jamais fini Catastrophe et encore moins son remake québécois, alors qu’est-ce que j’en sais ? Dans un genre pas du tout similaire parce que rien ne ressemble à Wolf Like Me, ça m’a aussi rappelé Wolf Like Me, mais je crois que c’est parce que j’ai vu assez peu de romcoms se déroulant en Australie, à la réflexion. Pis d’façon faut regarder Wolf Like Me, il n’y a pas de mauvaise raison de l’évoquer (par contre ne googlez pas avant de la regarder).
    Bon. Pour une fois que je n’ai pas que du mal à dire d’une romcom, je m’aperçois que je ne sais pas trop quoi en dire. On ne s’en sort pas. Le mieux c’est encore que vous regardiez Colin From Accounts de votre côté, vous vous ferez votre propre avis. Ou au moins vous apprendrez pourquoi la série s’appelle comme ça.


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  • Mommy issues

    6 décembre 2022 à 23:16 • Review vers le futur •

    Étant donné la tournure des derniers mois, vous serez peu surprise d’apprendre que j’ai pris un peu de « retard » sur les diverses rentrées télévisuelles de la planète. La bonne nouvelle, c’est que je ne crois franchement pas au retard en téléphagie, vu que les séries ne s’auto-détruisent pas ; ça veut juste dire que j’ai l’embarras du choix en matière de nouveautés à tester.
    C’est d’ailleurs une expérience intéressante que de se lancer dans une série dont on a entendu parler en pointillés depuis plusieurs mois : on s’est un peu fait une idée (un peu malgré soi) de ce à quoi elle pourrait ressembler, alors qu’au final, rien ne vaut un visionnage pour se faire une opinion réelle de si elle nous plaît. Or, il s’avère que So Help Me Todd a pas mal fait parler d’elle depuis son lancement à la rentrée ; elle n’est pas spécialement populaire dans les cercles que je lis… mais elle est populaire partout ailleurs ! C’est même la troisième nouveauté de la rentrée automnale en termes d’audiences, derrière Fire Country (qui m’a donné des envies de m’auto-trépaner, même si ça n’aurait sûrement pas entravé ma compréhension de l’intrigue du pilote) et East New York (qui est à base de poulet). Des services d’urgence, de la flicaille, et du juridique ; ça va, le public américain ne prend pas franchement de risques. Du coup, inutile de préciser que CBS (qui propose les trois séries) ne va pas en prendre beaucoup plus, et a déjà renouvelé tout ce petit monde.

    So Help Me Todd a, au moins, le mérite d’être une dramédie ne se prenant pas exagérément au sérieux, et de mêler à ses intrigues de legal drama un aspect familial permettant de sortir légèrement des sentiers battus. Son principe ? Une avocate et son fils adulte, anciennement détective privé désormais interdit d’exercer, se retrouvent à collaborer lorsque le mari de la mère disparaît brutalement. L’occasion, évidemment, d’explorer tout ce qui sépare ces deux membres d’une même famille où, par ailleurs, tout le monde semble bien s’entendre. Todd et Margaret vont devoir se confronter au regard de l’autre sur un plan privé, et, bientôt, sur un plan professionnel, ce qui ne va pas manquer de créer des frictions nouvelles vu que leur éthique est aussi radicalement différente que leurs personnalités.

    En toute honnêteté, j’ai eu beaucoup de mal à regarder ce premier épisode sans penser à de nombreuses reprises à The Good Wife. Comme cette dernière, So Help Me Todd tente un mélange des genres qui n’est peut-être pas entièrement inédit, mais qui permet de rebattre les cartes du genre de façon à se garder quelques surprises dramatiques dans la manche. Le ton est évidemment très différent, mais en termes de formule, pas tellement : l’équilibre professionnel/privé est au cœur des deux séries.
    C’est même tellement évident que mon plus grand regret après le visionnage de ce pilote est que ses protagonistes ne comprennent pas plus tôt dans quelle genre de série elles se trouvent. Il est couru d’avance que Todd et Margaret vont devoir travailler ensemble tôt ou tard, alors autant que ce soit tôt, non ? Non, rien à faire, les deux personnages se chamaillent en attendant avec impatience de n’avoir plus à être dans la même pièce (ou voiture), alors qu’il est évident que c’est tout le contraire qui les attend. Toutefois, cet aspect de l’épisode introductif a beau être irritant, et légèrement infantilisant, je n’oublie pas que ce n’est qu’un premier épisode, et qu’il faut qu’exposition se passe… D’ailleurs, le premier épisode de The Good Wife ne m’avait pas fait une grande impression au moment de mon tout premier visionnage non plus, et ce n’est qu’en cours de première saison que la série a trouvé un meilleur équilibre, ainsi que su révéler ses qualités. Du coup, j’ai du mal à en vouloir à So Help Me Todd si vite.

    Ce n’est pas la seule raison pour laquelle j’ai pensé en permanence à The Good Wife : les bureaux du cabinet d’avocats où va se dérouler la majeure partie de l’intrigue introduite ici présente une troublante ressemblance visuelle avec les bureaux de Stern, Lockhart & Gardner (en particulier au début). Je suis à deux doigts de penser que c’est exactement les mêmes décors, mais j’ai la flemme d’aller vérifier. Probablement pas, de toute façon.
    En outre, il n’y a pas des centaines de legal dramas à s’être intéressés au rôle des enquêtrices privées embauchées par les cabinets juridiques pour leurs investigations ; ici de toute évidence, Todd va kalinder pour le compte de Margaret. L’épisode introductif insiste sur les techniques employées par Todd (et, à l’occasion, par Margaret), ainsi que son goût pour le mensonge et les petits bricolages avec la loi, ce qui fait le « charme » de cette profession dans les séries, et personnellement j’ai toujours regretté qu’on ne voit pas plus ce que faisait Kalinda dans The Good Wife. Vu les tensions entre la mère et le fils, pas sûre qu’on évite un split-screen non plus, d’ailleurs.

    Et puis, il y a l’aspect plus sombre qui frémit sous ces ingrédients prompts à attirer le grand public. La relation entre Todd et Margaret est tendue, et ça ne date pas d’hier ; cet épisode introductif n’a pas le temps de psychanalyser la relation dans son intégralité (c’est, après tout, ce pour quoi les épisodes suivants sont faits), mais il ne fait aucun doute que les problèmes sont profonds. Et multifactoriels. L’épisode démarre en essayant de faire passer Todd pour un irresponsable que toute sa famille se sent obligée de traiter comme un grand enfant ; mais à mesure que le temps passe, on comprend que les torts sont probablement partagés. Ce qui évidemment joue contre Todd, c’est sa dépendance financière (et juridique) à sa famille, une situation infantilisante qui a permis à sa mère ou sa sœur d’oublier combien il est compétent ; l’épisode vient remettre les points sur les « i », sans toutefois faire du fils un héros incompris.
    Deux scènes m’ont particulièrement touchée, dans un épisode qui pourtant essayait de rester léger : une scène à table, pendant un repas de famille auquel Todd réalise qu’il n’a pas été invité alors qu’il se tient chaque semaine depuis des lustres, ce qui est la recette parfaite pour un clash avec tout le monde. Le déballage qui se tient pendant cette scène se conclut de façon suffocante (quoique ce sont peut-être mes traumas qui parlent), et même si, sur un strict aspect tonal, So Help Me Todd se corrige vite pour retrouver autant de légèreté que possible, le fait que cette scène existe est fascinant, et, en ce qui me concerne, prometteur. Mais l’épisode fait même un pas supplémentaire quand, plus tard, la grande sœur de Todd (considérée jusque là comme le parfait exemple de tout ce qu’il devrait aspirer à être) confesse à demi-mots être insatisfaite par son existence, et blâmer un peu leur mère pour tout cela elle aussi. Si j’étais taquine, j’ajouterais que l’absence d’un troisième adelphe, est également un indice de la façon dont la série pourrait explorer quelque chose de puissant. Cette espèce de « twist à la Madrigal », montrant combien Todd n’est pas le mouton noir mais simplement une conséquence différente des exactes mêmes causes, vient s’ajouter à tout le discours tenu par le mari de Margaret quand, finalement, Todd lui met la main dessus en fin d’épisode. Bref, au final, So Help Me Todd a de la matière pour à l’avenir raconter des tensions familiales riches en nuances et paradoxes, à un niveau moins soapesque que, disons, Blue Bloods.

    Dans l’ensemble, So Help Me Todd n’est pas la pire nouveauté étasunienne de la saison (je n’ai pas encore vu toutes lesdites nouveautés, mais en ce qui me concerne je suis d’ores et déjà prête à remettre le prix à Fire Country sans sourciller). Ce n’est pas non plus la meilleure, entendons-nous bien, mais ce premier épisode n’est pas le navet que je pensais trouver, à entendre autrui en parler. A tout prendre, So Help Me Todd est du niveau de dramédies juridiques du câble, genre Suits. Est-ce que ce sont de grandes séries, évidemment que non (…en dépit de ce que Youtube Shorts persiste à me faire croire en me fourguant des extraits de Suits à longueur de scrolling). Ce ne sont pas non plus des abominations… même si So Help Me Todd devait, avec le temps, connaître le même genre de tournure que, disons, Fairly Legal. Mon plus grand regret à ce stade, c’est que l’intrigue autour du mari de Margaret ne dure pas : j’en aurais volontiers fait un fil rouge, venant se superposer aux intrigues plus courtes sur les affaires traitées par Margaret, et sur lesquelles Todd enquête pour elle. Cela dit, encore une fois, on est sur CBS, où l’on a décidé que les spectatrices n’avaient pas la capacité mentale pour autre chose que du procédural.
    Reste que si toutes les séries procédurales étaient aussi divertissantes que So Help Me Todd, je les éviterais moins souvent.
    Je vais encore lui donner quelques épisodes pour décider quel genre d’équilibre elle veut trouver… c’est toujours mieux que les pompiers de Californie. Vous me direz, tout est mieux que les pompiers de Californie.


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  • All inclusive

    6 décembre 2022 à 23:15 • Review vers le futur •

    Ce ne sont pas les séries se déroulant dans un hôtel qui manquent, et parfois sur le papier, les choses peuvent sembler légèrement répétitives. La série québécoise Hôtel, qui a démarré sur la chaîne TVA en septembre, pourrait en évoquer d’autres : après la mort de la jeune directrice d’un hôtel de luxe, sa meilleure amie est embauchée pour la remplacer, ce qui l’oblige à interagir avec la riche famille de la défunte. Pourtant il ne s’agit pas là d’une énième variation autour du synopsis de Gran Hotel (ni ses nombreux remakes ; et encore, à l’époque où je vous en ai parlé, la version française n’existait pas), mais bien d’une saga originale, aux airs de primetime soap.
    En ce mois de décembre, je voulais essayer de poster quotidiennement. Je n’en ai pas été capable hier, alors permettez que je me rattrape aujourd’hui avec deux reviews, en commençant donc par Hôtel.

    C’est avec une certaine satisfaction que j’ai découvert que le premier épisode d’Hôtel n’avait pas l’intention de jouer le mystère : le décès prématuré de Jenny Dumont est un simple accident de voiture, qui a eu lieu à la suite d’une soirée arrosée. Il ne s’agit donc pas de découvrir les circonstances de sa mort ou d’épingler la responsabilité sur quelqu’un, mais bien d’un simple évènement déclencheur à la portée tragique. Jenny n’avait que la trentaine, et l’avenir devant elle…
    Sa mère, l’élégante Victoria Breault-Dumont, et propriétaire (ainsi que co-fondatrice, avec son défunt mari) de l’Hôtel Dumont, est évidemment déchirée. Aucune mère ne devrait avoir à enterrer son enfant. Fort heureusement elle peut compter sur le soutien du personnel de l’hôtel, discret mais présent, et surtout sur Sarah Joseph, l’amie d’enfance de Jenny. Toutes les deux ont grandi ensemble, grâce la mère de Sarah, une employée immigrée qui l’emmenait parfois sur son lieu de travail ; elles ont suivi les mêmes études en hôtellerie, même si évidemment Jenny a hérité d’un poste au sein de l’hôtel de prestige de ses parents, quand Sarah a trouvé, par elle-même, un poste de management dans une petite auberge. Il n’en est pas moins évident pour tout le monde que Sarah et Jenny sont… pardon, étaient, comme deux sœurs.
    Ce qui évidemment n’est pas du goût de Guillaume, le frère jumeau de Jenny. A l’occasion des funérailles de sa sœur, il est de retour en ville, après avoir mené la grande vie aux frais de la fortune familiale. Guillaume n’a rien de commun avec Jenny ou Sarah ; il ne travaille pas, il est égocentrique, il méprise quiconque n’a pas son niveau financier, évidemment il est aussi très raciste… et pourtant il s’est mis dans la tête qu’il allait reprendre l’hôtel maintenant que Jenny, dans l’ombre de laquelle il a toujours vécu, n’est plus là pour diriger l’Hôtel Dumont. Alors quand il apprend que Victoria a en fait offert le poste à Sarah, forcément…

    Hôtel se veut avant tout un ensemble drama : on pourrait croire à l’origine que l’héroïne de la série est Sarah (ce serait une bonne idée à plusieurs niveaux, l’un d’entre eux et non des moindres étant qu’il y a encore très peu de fictions québécoises avec une femme noire comme protagoniste principale), mais il devient apparent à mesure que progresse l’épisode que la série préfère un point de vue plus omniscient. Cela permet en outre des interactions plus variées entre les personnages, au lieu que tout soit ramené à Sarah (ou ce qu’elle voit). Y compris des scènes de réunion, pour le moment assez brèves et anodines, pour expliquer le fonctionnement de l’hôtel ou commencer à préparer les spectatrices à la perspective de s’intéresser au lieu autant qu’aux personnes qui le peuplent.

    Il est évident d’emblée devant ce premier épisode que Hôtel ne veut pas faire tourner l’intrigue autours de Jenny, mais bien utiliser son décès pour lancer ses intrigues sur fond d’ambitions personnelles, familiales et collectives. Toutefois il faut reconnaître à la série de ne pas brader son traitement du décès d’une protagoniste si centrale : le premier épisode laisse une large part aux funérailles, à la veillée qui s’en suit, et d’une façon général au deuil, omniprésent dans les esprits quand bien même il faut continuer de faire bonne figure devant les clientes.
    Hôtel réussit vraiment bien cet aspect. Trop bien, peut-être ; j’ai été prise à la gorge par cette succession de scènes ressemblant à plusieurs égards (dans l’esprit) aux funérailles de freescully, elle aussi partie trop tôt. Pourtant, au fil des années et des séries, j’en ai vu des scènes d’enterrement, des banquets funéraires et autres toasts portés aux disparues ; celles d’Hôtel mieux que la plupart des autres retranscrivent bien la douleur omniprésente, mais aussi les bons souvenirs, les anecdotes absurdes, et l’envie terrible de partager un peu de ce qui reste de quelqu’un qui n’est plus là. Hôtel pourrait se concentrer uniquement sur ses intrigues les plus soapesques, mais non : elle fait le choix d’offrir un peu mieux que ça à la protagoniste qu’on voit à peine, mais grâce à laquelle tout le reste se produit. Et c’est ça de gagné aussi, bien évidemment, sur un plan dramatique.

    Le reste est, ma foi, assez banal. Dans les décors plutôt réussis de l’Hôtel Dumont (ces suites de blanc et de bleu cobalt, en particulier !), les personnages se révèlent être exactement là où on les imagine : la propriétaire éplorée, mais pas sentimentale au point de faire l’erreur de mettre en danger son hôtel ; la meilleure amie endeuillée, rongée par la culpabilité (elle aurait dû conduire ce soir-là, mais à la place elle a quitté la fête plus tôt avec son petit-ami) ; le fils exécrable, qui croit que tout lui est dû et que, par un quelconque miracle cosmique, il sait mieux que tout le monde comment gérer l’hôtel ; le concierge séduisant qui vit dans l’ombre de son riche mais insupportable ami ; le manager qui espère prendre du galon pour étoffer ses dettes…
    Personne ne surprend, et les premières décisions prises (parfois sous le coup de l’acool…) pendant cet épisode d’introduction non plus. Les choses se mettent en place comme elles sont supposées le faire.

    En soi, Hôtel ne transcende pas le genre. Au pire, elle sait qu’elle a 24 épisodes pour faire évoluer les choses si besoin est, un luxe que de moins en moins de séries ont de nos jours.
    Et un luxe dont même elle ne jouira pas longtemps : en novembre déjà, TVA annonçait que la série n’aurait jamais de deuxième saison. On ne peut pas parler ici d’annulation, puisque la série reste à l’antenne jusqu’en avril pour délivrer la conclusion prévue à sa première saison ; mais en tout cas elle n’est pas là pour durer. Qu’importe, il sera toujours temps de faire un autre deuil au printemps. En attendant, Hôtel se laisse regarder, parce qu’elle combine les tropes du primetime soap avec un véritable soucis de laisser des émotions sincères s’exprimer. C’est plus que ce que beaucoup d’autres en son genre peuvent parfois délivrer.


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  • Jusqu’à ce que l’amour nous sépare

    4 décembre 2022 à 23:48 • Review vers le futur •

    En septembre dernier, Netflix a lancé discrètement sa toute première série produite au Koweït. Entre nous soit dit, ça parait fou qu’après ces années de sorties intensives, toutes les semaines, plusieurs fois par semaine, Netflix en soit encore à commencer à investir dans la fiction de certains pays. On aurait pu penser que la plateforme aurait fait le tour de toute la planète, mais non, il en reste !
    Hors peut-être dans son pays d’origine, Netflix n’a pas vraiment fait la promotion d’Al Qafas, pas même sous son titre international The Cage ; mais il est si rare pour le grand public d’avoir accès à des fictions venues des pays du Golfe (…surtout que je sais bien que pas une d’entre vous n’a jeté un oeil à Shahid) que je ne pouvais pas manquer ça. J’ai failli manquer de vous en parler, par contre, mais décembre est précisément le mois fait pour ce genre de séance de rattrapage !

    Sur le papier, l’intrigue d’Al Qafas est simple : Rawan et Zaid, un couple marié depuis les années 90, décide en dernier recours avant la séparation de consulter un thérapeute. Le Dr. Nasser devient donc leur conseiller conjugal.
    Dans la pratique, pourtant, Al Qafas va bien plus loin : la série met en place deux mécanismes supplémentaires. D’abord, en mettant en scène le passé de Rawan et Zaid, traversant à leurs côtés la décennie pendant laquelle elles se rencontrent, tombent amoureuses, se marient, et ont un enfant. Il est difficile de parler ici de flashbacks, tant ces scènes sont nombreuses et longues ; toutefois ce n’est pas non plus comme si les séances de thérapie en 2022 étaient un simple cadre narratif, car il se passe effectivement des choses en séance… et en-dehors. Car l’autre idée d’AlQafas consiste à suivre le Dr. Nasser dans ses propres histoires de cœur, en particulier avec sa petite-amie de longue date, Lamiaa, une relation qui se déroule sous l’oeil curieux de son assistante Asmaa, et qui s’apprête à être bouleversée par l’arrivée dans le cabinet voisin d’une coach de vie entreprenante, Hanan.
    C’est un peu beaucoup, surtout pour une série qui ne compte que huit épisodes d’environ une demi-heure !

    …Quoique, pour être honnête, Al Qafas n’est pas vraiment construite comme une série. Je vous rassure, je ne m’apprête pas à vous annoncer qu’elle est construite comme un film de 8 heures… c’est plutôt qu’il s’agit d’une pièce en 8 actes.
    Pour commencer, Al Qafas est assez peu intéressée par la verisimilitude de son intrigue, des actions de ses personnages ou même… de sa timeline. Tout cela est accessoire à son véritable but : jouer une comédie de mœurs aux airs de conte moral. En outre, le ton de la série est largement à l’exagération : des personnalités, des conflits, et même des souvenirs évoqués ; ce que soulignent bien ses costumes et décors colorés qui n’arrivent pas à choisir leur époque ! Il ne faut pas essayer de faire sens de la série comme si la progression de la thérapie devait être logique (une erreur induite par les représentations habituelles, et souvent occidentales d’ailleurs, de la thérapie dans la fiction), mais plutôt comme si chaque séance contribuait à divertir (au propre comme au figuré) en attendant la conclusion que s’est choisie la série. Je ne suis pas sûre de bien expliquer ; encore moins d’être capable de communiquer qu’il ne s’agit là pas nécessairement d’une mauvaise chose, ou qu’Al Qafas est superficielle. Elle ne l’est pas ; elle suit simplement des règles différentes de la moyenne des séries en son genre.

    Mais cela implique qu’il est parfois un peu difficile de la suivre, en particulier parce qu’elle repose également sur un certain nombre de non-dits, qui n’arrangent rien à notre affaire. Par exemple au début de la série, on a l’impression que Nasser et Lamiaa sont plutôt dans une relation d’amitié ; l’une de leur discussion semble aller dans ce sens. Dans la façon qu’elles ont de parler de leur passé amoureux comme d’une simple anecdote (« on a convenu que c’était mieux comme ça »), Al Qafas laisse planer le doute. Hanan, l’amie de longue date, donne une version similaire lorsque Lamiaa objecte en apprenant qu’elle s’est installée dans le bureau voisin de celui de Nasser : mais de toutes façons, vous n’êtes qu’amies, donc tu t’en fous non ? Alors, quand Lamiaa se révèle être épuisée par cette relation telle qu’elle est aujourd’hui, et vouloir plus d’implication de la part de Nasser, tout en jalousant Hanan, on a l’impression que ses sentiments sont à sens unique et/ou récents. Ce n’est pas tout-à-fait vrai : vers la fin de la saison, on comprendra qu’en réalité Nasser et Lamiaa sont en couple depuis pas moins de 15 ans, et que la seule chose que refuse Nasser dans cette relation amoureuse, c’est le mariage. Vous me direz, c’est loin d’être anodin, mais il n’en reste pas moins que cette absence de clarté (potentiellement due en partie à une question culturelle ?) rend certaines interactions un peu compliquées à cerner. Alors que, du coup, c’est un des axes principaux de la série !
    Eh bien Al Qafas fait ça assez régulièrement, y compris avec cette thérapie de couple qui semble en permanence s’inquiéter de ce qui s’est déroulé il y a… 30 ans ? 30 ans ! Et très franchement c’est parfois difficile de suivre les souvenirs déballés en séance par Rawan et Zaid. Le Dr. Nasser semble d’ailleurs obsédé par cette idée que la « clé » des problèmes du couple se loge dans leur passé, et en un sens la série lui donnera raison à terme, mais on a parfois l’impression d’une idée préconçue plutôt qu’une découverte organique en laissant parler ses patientes. C’est, là encore, parce que la série inclut quelques non-dits, et qu’en outre sa « révélation » de ce que sera leur vrai problème tient sur quelque chose d’en réalité introduit de façon subtile au fil des épisodes.

    Pourtant, même si parfois je l’ai trouvée difficile à suivre dans son cheminement, Al Qafas ne manque pas de charme. Une grande partie de celui-ci repose sur son trio d’actrices centrales, qui incarnent le Dr. Nasser, Rawan et Zaid, quand bien même une constellation de personnages les entourent (et l’actrice qui joue Gomasha, la sœur de Zaid, ne démérite pas). Les personnages s’invectivent à longueur de temps, souvent pour essayer à la fois de matérialiser les conflits mais aussi, paradoxalement, faire redescendre la tension, l’énervement permanent des protagonistes étant utilisé à des fins de comic relief. Cela donne des scènes souvent bruyantes, mais au final très divertissantes !
    En outre il faut bien reconnaître que la thérapie n’est pas une pratique courante dans les pays du Golfe, et encore moins à la télévision (disons que c’est l’autre raison pour laquelle BeTipul n’a pas été adaptée dans la région…), et que Al Qafas a donc, en quelque sorte, tout à inventer quant à la façon de dépeindre une thérapie de couple. Sa façon d’explorer le passé sans chercher à psychanalyser la plupart des faits et gestes de ses protagonistes, en particulier, est intéressante, et rarissime dans le panorama télévisuel mondial, souvent imprégné par cette idée qu’on va essayer de disséquer les origines de chaque action pour en trouver l’explication profonde des rouages internes de chacune. Ce n’est pas exactement ce qui se trame ici, et je crois que j’en ai tiré autant de déboussolement que de joie.

    Maintenant, j’ai bien conscience que pareille review ne vous donnera pas nécessairement envie de vous ruer sur la série. Et encore, dites-vous que je n’ai même pas mentionné sa direction d’actrices un peu aléatoire, ou son petit budget (quoique bien employé). Ah, zut. Mais j’éprouve pour elle une certaine tendresse tout de même, peut-être justement parce qu’elle n’a pas forcément les moyens de ses ambitions, et plus encore parce qu’elle m’a désarçonnée à plusieurs reprises. Combien de fois cela arrive-t-il encore d’être prise par surprise non pas par les twists improbables d’une série, mais par ses choix, sa structure, son ton ?


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