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  • Broken thoughts

    1 mars 2020 à 22:38 • Review vers le futur •

    Ces dernières années, on a vu un nombre croissant de séries s’intéresser, directement ou indirectement, à l’immigration. C’est normal et même un devoir pour la télévision que de s’emparer de sujets d’actualité ; à mon sens, c’est ce qui nous permet, protégés par la fiction, d’approcher des questions sensibles qui nous préoccupent par ailleurs, et d’y appliquer à raison d’une heure par semaine notre esprit et notre disponibilité émotionnelle. Il y a plusieurs façons de le faire et, si vous allez fouiner dans les tags, vous verrez que des séries comme Lampedusa, Taken Down, Party of Five, Beforeigners ou Carnival Row ont pratiqué des tons variés pour aborder le sujet.
    Stateless, qui a démarré il y a quelques heures à la télévision publique australienne, a choisi quelque chose de différent encore.

    La mini-série est supposée se passer dans un centre de détention pour demandeurs d’asile, mais ce n’est pas son propos central et d’ailleurs, seule la toute fin de ce premier épisode s’y déroule. On pourrait penser que c’est simplement la mise en place qui aura été longue, mais je ne le pense pas.
    Je crois que Stateless a l’ambition d’en faire son décor. Pas son sujet.
    Ce serait même une erreur de le croire. Si cet épisode inaugural passe un temps infini hors les murs de ce centre de détention, c’est parce qu’il veut présenter ses personnages, étudier leurs circonstances, et sonder leur âme. Pour mieux s’adresser à la nôtre.

    Sofie Werner est celle qui occupe le plus de place ; cette hôtesse de l’air mène une existence assez banale mais étouffante, en particulier dans sa famille où elle se sent négligée, pour ne pas dire méprisée, par ses parents et notamment sa mère. Rien de ce que fait Sofie n’est jamais assez bien, et la jeune femme souffre de la comparaison avec sa sœur aînée, Margot, une femme mariée mère de deux enfants dont l’existence correspond beaucoup plus aux attentes de leurs parents, des immigrés européens assez vieux jeu. Les repas de famille sont insupportables pour Sofie, et le soir de Noël, alors qu’elle essuie une fois de plus les critiques condescendantes de sa mère, Sofie s’échappe par la fenêtre de la salle de bains. Elle finit la soirée à un gala organisé par GOPA, un studio de danse. Enfin… en apparence, car ce que GOPA propose est plutôt de l’ordre du développement personnel. Bien entendu, Sofie est en demande des discours d’amélioration tenus par Gordon et Pat, le couple à la tête de l’organisation. Ce qui échappe totalement à Sofie, mais pas aux spectateurs, c’est que GOPA est tout simplement une secte, et que l’addiction de la jeune femme à la reconnaissance va la piéger progressivement.
    A côté de ça, Stateless raconte aussi d’autres histoires, et en particulier celle d’Ameer, un Afghan qui avec sa femme et leur deux filles, tente de rejoindre l’Australie. Pour eux, il est hors de question de retourner en Afghanistan, pour le bien de Mina et Sadi en particulier, mais la traversée n’est pas simple à organiser. Les réfugiés, ce n’est pas ça qui manque, et Ameer va s’en rendre compte en débarquant dans un hôtel délabré où des dizaines de personnes s’entassent pour attendre comme la Providence un bateau affrété par un passeur qui semble très organisé. Ce qui paraissait initialement être un plan relativement sûr devient pourtant stressant : l’attente du moment du départ (qui peut se faire à tout moment), le coût très élevé du voyage, la question de la sécurité de ses filles… La série ne veut pas raconter l’arrivée d’Ameer en Australie (et en cela, diffère de beaucoup de séries s’intéressant à des réfugiés), mais bien s’intéresser à ses préoccupations en amont, à la peur qui le tenaille pour lui-même et pour sa famille, et à la façon dont les événements vont tourner (encore plus) en sa défaveur.
    Enfin et dans une moindre mesure, ce premier épisode met en place un autre personnage, celui de Cam, qui bosse dans une casse auto où il parvient à peine à joindre les deux bouts. Il ne mène pas une vie désagréable, mais ce n’est pas non plus la vie qu’il voudrait pour lui ou sa famille. Son ami Phil, surveillant dans un centre de demandeurs d’asile, lui, se fait des couilles en or, et Cam ne peut s’empêcher de jalouser ses finances. Finalement, un peu par hasard, il se retrouve à prendre un verre avec Phil et plusieurs de ses collègues ; ceux-ci l’encouragent alors à se reconvertir et rejoindre leurs rangs. Cam n’a jamais travaillé dans un endroit pareil, mais après six petites semaines de formation, il est envoyé sur le terrain pour s’occuper des réfugiés qui, chaque jour, franchissent les portes de l’établissement.
    A noter que Stateless (et son poster promotionnel est assez transparent là-dessus) prévoit de présenter un quatrième personnage par la suite, mais pour le moment il n’en est pas question ici.

    Stateless n’est donc pas vraiment intéressée par les débats autour de la demande d’asile. Je ne crois même pas que ça l’intéresse vraiment d’en détailler les mécanismes (et après tout c’est son droit, il y a effectivement d’autres séries pour ça, y compris à la télévision australienne puisqu’il y a eu Safe Harbour précédemment, co-écrite par l’autre scénariste de Stateless, Belinda Chayko). Il n’y a pas d’ambition politique ici.
    A la place, Stateless se veut un pur human drama. Du genre qui vous atteint intimement. Une série qui vous parle d’émotions avant tout, qui explore votre vie intérieure sans vraiment vous demander l’autorisation, qui vous éreinte, mais qui le fait à but cathartique. Les personnages de Stateless sont désabusés et épuisés, quand commence la série ; et si à la fin de ce premier épisode, la plupart d’entre eux se portent encore bien mal, la mini-série promet aussi une forme de guérison. Comment en serait-il autrement, vu cette mise en place ? On ne sait pas encore quelle forme elle va prendre, on ne sait pas comment ces personnages (qui pour l’instant ne se sont jamais croisés) vont influencer les uns l’apaisement des autres, on ne sait pas ce qu’il adviendra de leurs circonstances précises. Mais on sent, on sait devant Stateless que la promesse, c’est celle d’une cicatrisation des plaies présentées comme si intenses dans ce premier épisode.

    Honnêtement ? Je ne suis pas la dernière à me mettre devant une série tenant un propos politique, et traitant de sujets de société. Loin s’en faut. C’est d’ailleurs ce que je pensais être en train de faire quand j’ai lancé ce premier épisode !
    Mais là, je suis plus que satisfaite du choix opéré par Stateless. Je n’en souhaiterais pas d’autre. Je veux que ces personnages souffrent mais qu’ensuite ils aillent mieux. Je veux que, par le pouvoir de la fiction, au lieu de mettre mon esprit et ma disponibilité émotionnelle au service d’un sujet d’actualité, déployer mon énergie à aller mieux avec eux. Tout ce que je veux, tous les dimanches pendant 6 semaines, ce n’est pas grand’chose, juste qu’on me broie proprement, puis qu’on me réanime.


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  • Children of the struggle

    29 février 2020 à 21:57 • Review vers le futur •

    Après le ballon d’essai qu’était Shadow voilà près d’un an (bien que les communiqués de presse semblent avoir la mémoire courte, et du coup pas mal de la presse spécialisée aussi), Netflix part depuis cette semaine à la conquête du continent africain avec le lancement en grande pompe de Queen Sono.
    Et de continent il s’agit bien ici : ostensiblement promue comme une série panafricaine, Queen Sono est la première pierre d’un édifice encore fragile, mais clairement en construction, pour que la plateforme s’installe durablement auprès des spectateurs de la région. D’ailleurs hier, alors que la série était lancée mondialement, Ted Sarandos en profitait pour rappeler les initiatives à venir de Netflix en Afrique du Sud (avec la série à venir Blood & Water), mais aussi ses plans au Nigeria (avec la commande d’une série de science-fiction s’appuyant sur la mythologie locale) et prochainement au Kenya ensuite. C’est dire si la compagnie, bien qu’en retard en Afrique comparativement à d’autres territoires, a bien l’intention de s’implanter durablement auprès de son public ; même si, et je vous en parlais déjà à l’époque de Shadow, pour le moment cette ambition ne concerne absolument pas l’Afrique francophone.

    Comment se traduit cette ambition dans Queen Sono ? Eh bien de façon réussie, et même si je suis loin d’être la mieux placée pour en parler, on va essayer d’en aborder un maximum d’aspects dans la review du jour, qui aborde la première saison, mais sans spoiler.

    Trigger warning : PTSD.

    Queen Sono se présente au premier abord comme une série d’espionnage reposant sur une héroïne badass, et évoquant une forme de parenté avec la formule initiale d’ALIAS. Queen Sono (c’est son nom également) est une jeune femme qui travaille pour le Special Operations Group (ou SOG), une organisation d’intelligence sud-africaine mais dont les interventions se déroulent dans toute l’Afrique. Notre héroïne est généralement envoyée sur place avec un appui logistique fourni par Fred, l’expert informatique, Viljoen, l’ancien agent de terrain reconverti en employé de bureau, et Miri, l’exécutive, sous le commandement du Dr Sid Isaacs, qui travaille pour le SOG depuis plusieurs décennies. Jusque là tout est relativement classique, d’autant que Queen est peu investie dans les affaires qu’elle traite, préférant agir sans avoir à réfléchir ni ressentir quoi que ce soit, de son propre aveu.

    Pourtant la série n’a aucune intention de s’arrêter à un mélange d’espionnage et d’action. Au contraire, son intention est de mettre en place des éléments allant bien au-delà, et de tenir un propos ouvertement engagé.
    Pour commencer, Queen Sono n’est nulle autre que la fille de Safiya Sono, une révolutionnaire engagée dans la lutte contre l’Apartheid dans les années 80 et 90 ; lorsque commence le premier épisode, c’est justement l’anniversaire des 25 ans de son meurtre. Celui-ci a-t-il été un assassinat politique ? Son tueur, qui croupit en prison, s’en défend, et a toujours prétendu avoir agi seul. Safiya Sono n’en est pas moins devenue depuis une figure emblématique voire une martyre post-Apartheid, ce qui évidemment ne rend pas les choses plus simples pour Queen, qui était encore une petite fille lorsque sa mère est morte sous ses yeux et se voit sans cesse rappeler à quel point celle-ci était importante pour tout un peuple.
    Cet aspect est en réalité un point de départ, un ingrédient parmi plusieurs autres que Queen Sono emploie pour parler de ce qui l’intéresse réellement. Ce n’est pas simplement de vivre dans l’ombre d’une héroïne de la nation qui complique l’existence de la protagoniste de la série, et dans une certaine mesure même le traumatisme qui résulte des événements de son enfance n’est pas le sujet, quoiqu’étant exploité plusieurs fois au fil de l’intrigue.

    Non, Queen Sono veut clairement parler de l’Afrique. Tout l’Afrique. Celle d’hier, et celle d’aujourd’hui, et comment s’est faite la transition de l’une à l’autre. Et surtout, Queen Sono veut parler de décolonialisme.

    Cela s’exprime par plusieurs aspects, mais aucun aussi important que l’apparition d’un nouveau groupe terroriste appelé Watu Wema (ou « Good People »). Une organisation obscure au début de la série, qui émerge hors de l’Afrique du Sud et n’alerte pas vraiment le SOG ; mais nous allons apprendre très tôt qu’elle a de l’importance.
    Elle est en effet conduite par Shandu Magwaza, un ancien du SOG qui a quitté ses fonctions pour entreprendre une gigantesque quête politique : libérer l’Afrique. Pour Shandu et ses hommes, dont son fidèle second Bulabule, l’Afrique n’est pas libre, les révolutionnaires de la génération passée n’ont jamais réalisé les rêves d’une Afrique toujours placée sous le joug européen, et en succombant aux richesses étrangères, se sont laissés corrompre. Ceux qui sont à présent à la tête des nations africaines les ont vendues aux blancs, et Shandu est bien décidé, de gré ou de force, à libérer son continent.
    Queen Sono est particulièrement consciente, et établit de façon claire, que les circonstances ont changé pour l’Afrique pendant le dernier quart de siècle : les militants d’hier sont devenus les politiciens d’aujourd’hui, les terroristes du passé sont les décideurs du présent, et les fugitifs d’antan se sont reconvertis en riches désormais. L’influence étrangère et en particulier européenne (bien que la série ait une vision très large de l’Europe, qui englobe la Russie) se traduit concrètement non pas par des politiciens blancs, mais par des entrepreneurs blancs qui, en investissant dans l’économie africaine mais surtout dans ceux qui en décident, conservent une main-mise plus subtile que jadis. Queen Sono a choisi plusieurs manifestations de ce phénomène, le plus important se matérialisant par l’existence de Superior Solutions, une compagnie britannique de sécurité privée et d’armement qui a signé d’importants contrats avec plusieurs pays de la région, et vise désormais l’Afrique du Sud. La série est bien décidée à démontrer les coulisses pas très propres et le pouvoir immense de telles compagnies étrangères.

    Je pense que pour des spectateurs africains et de la diaspora africaine, ce propos n’a rien de nouveau, mais pour une série internationale, proposée par une plateforme américaine plus implantée dans le reste du monde que sur le continent africain pour le moment, c’est une approche assez révolutionnaire. Peu de spectateurs nord-américains ou européens ont entendu ce genre de choses dans une série mainstream. C’est vraiment tout à son honneur que le créateur de la série, Kagiso Lediga, ait poussé ce propos aussi loin, de façon aussi détaillée, quand on sait les enjeux internationaux de la série.
    Queen Sono (et à travers elle, Netflix) réussit à mon sens le pari de ne pas trop atténuer les problématiques africaines en craignant de contrarier un public non-africain, afin de réellement adresser des questions politiques vitales : qu’est-ce qui garantit la véritable indépendance des pays africains ? Comment se libérer d’un carcan idéologique hérité de la colonialisation, sans tomber dans le piège néo-colonialiste ? A quoi ressemble la liberté d’un peuple qui n’en a connu qu’une forme dérivée, et récente ?

    Il n’y a pas vraiment de suspense pour la série : il s’agit de discuter de méthodes plus que de principes (en cela, j’ai trouvé Queen Sono très proche du discours tenu par la canadienne Continuum). Queen Sono donne tellement de place aux idées de Shandu (en particulier alors que Queen elle-même n’en nourrit pas vraiment) que la question est vraiment de savoir ce qu’il est possible, et surtout juste, de faire pour gagner une indépendance qui n’a que trop tardé déjà. La lutte n’est pas finie, la série interroge avant tout la façon de la mener.
    Il n’y a pas de vaches sacrées dans Queen Sono : outre l’influence des dollars étrangers, la courte de saison va aussi évoquer la corruption, l’influence de la chrétienté (et notamment du prosperity gospel en Afrique), la cultivation d’une xénophobie intra-africaine, le commerce de diamants, ou encore le trafic d’armes au fil de ses développements.
    Si elle avait eu plus que 6 épisodes (ce qui, il faut d’ailleurs le souligner, est vraiment court pour une série originale Netflix…), nul doute qu’elle serait allée plus loin encore ; j’ai d’ailleurs été à moitié surprise de voir l’influence chinoise totalement épargnée de ces discussions âpres et complexes. Peut-être en saison 2 ?

    Il y aurait encore long à dire sur la série, bien-sûr. Elle est riche de son propos, mais pas seulement. Il y aurait long à dire sur ses aspects les plus esthétiques, notamment ses choix musicaux (là encore, volontairement panafricains, puisqu’on trouve des titres d’artistes sud-africains mais aussi nigériens ou zambiens). Queen Sono a clairement plus de budget que Shadow, et ça se voit à l’œil nu. Il faudrait aussi mentionner sa représentation des corps noirs, et notamment les corps féminins ; Queen Sono n’est pas spécialement afro-féministe, pour autant que je sois capable d’en juger, mais elle est attentive à ce qu’elle montre de son héroïne, et des quelques autres personnages féminins de la série. Les coiffures et looks de Queen mais aussi de Miri semblent représentatifs de leur personnalité et leur engagement, par exemple. J’ajoute que Queen Sono est la deuxième série africaine de Netflix après Shadow à inclure un personnage handicapé moteur dans sa distribution… sur deux séries africaines de Netflix, donc (bon, encore interprété par un acteur valide, mais tout de même).
    Sur un mode moins laudatif, il faudrait quand même mentionner les dialogues parfois peu fins et les articulations du récit manquant de subtilité à plusieurs passages, rendant la série prévisible. C’est un défaut sans nul doute dû à la volonté de Queen Sono de se concentrer sur le fond de ses intrigues et non sur les missions à proprement parler, et d’un certain point de vue ça s’excuse. Sans compter que la brièveté de cette saison n’aide pas à prendre le temps de jouer au plus malin. Mais ça reste tout de même dommage et nuit à la qualité générale de la série. Et puis, j’ai aussi été agacée par le « wokisme » parfois très grossier de petites scènes totalement anodines (et honnêtement : inutiles) affirmant par exemple une prise de position superficielle sur l’homophobie ou le harcèlement de rue ; une façon de faire qui semble satisfaire le cahier des charges souvent putassier de Netflix sans aucun apport à la série elle-même.

    Sincèrement, je pourrais parler encore longtemps de Queen Sono, de sa richesse thématique aussi bien que visuelle, de ses portraits complexes, de son approche hautement politique mais de son rythme impeccable, de son application à utiliser le peu de temps qu’elle a pour occuper un espace jusque là inoccupé dans une fiction proposée à un public mondial. Cependant, vous l’aurez compris, ce n’est pas ma place de m’étendre sur le sujet, juste d’attirer votre attention sur une série qui, autrement, pourrait risquer de tomber dans les oubliettes (qu’on sait abruptes et profondes) de Netflix. J’ajoute que je me ferai un plaisir d’ajouter ici même un lien vers les reviews des spectatrices noires qui en publieront, et qui auront, sans nul doute, bien plus à raconter que moi sur les subtilités (et peut-être sur les problèmes que je n’ai pas perçus) de cette première saison.
    A mon niveau, je trouve que Queen Sono est une promesse tenue, et je lui souhaite de ne pas sombrer dans l’oubli de sitôt, mais au contraire d’obtenir rapidement une nouvelle saison lui permettant d’aller plus loin encore. Long live the Queen.


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  • Licence to die

    28 février 2020 à 20:57 • Review vers le futur •

    Des séries indiennes parlant de santé mentale, vous savez combien il y en a ?
    Oh, moins que ça.

    Trigger warning : dépression, suicide.

    C’est donc, a priori, un sacré défi que celui que se choisit Afsos, une mini-série lancée par Amazon Prime le mois dernier, et qui s’intéresse à Nakul, un homme suicidaire. Et pas qu’un peu : il a fait plusieurs tentatives, et rien à faire, il est toujours en vie. Pire encore, à chaque nouvel essai, il y a toujours quelqu’un d’autre qui trouve le moyen de mourir accidentellement, comme si la mort évitait soigneusement de venir à notre héros en particulier. Mais Nakul est obstiné…

    Je dois à la vérité d’avouer qu’il est difficile de parler de ce que tente de faire Afsos dans son premier épisode. D’abord parce qu’il est court, que le sujet est complexe pour une comédie en single camera, et que sa mise en place profondément feuilletonnante laisse envisager des possibilités sans vraiment garantir l’orientation qui sera finalement choisie.
    On est d’accord que c’est le propre d’un épisode introductif, et que ça fait partie des « risques du métier » ; je suis la première à trouver justement cette phase passionnante parce que ce que l’on devine est aussi intéressant que ce que l’on croit deviner. Parfois un « pilote » (l’Inde ne produit pas de pilotes au sens américain du terme, et les plateformes de SVOD encore moins, mais vous saisissez l’idée) semble nous envoyer un certain nombre de signaux, que nous interprétons plus ou moins bien à cause de la difficulté de l’exercice, et à l’aune de nos biais personnels qui plus est. C’est quand même bien la raison pour laquelle il y a plusieurs épisodes dans une série ! Chacun prend ensuite le temps de détailler les personnages, les intrigues, les idées, présentées succinctement (et, dans l’idéal, efficacement) dans le premier épisode. Il m’arrive régulièrement, dans ces colonnes, de vous parler d’un épisode inaugural et d’avoir une impression que les épisodes suivants viennent contredire ; d’ailleurs c’est assez souvent, en particulier sur Twitter, qu’on vient me dire : « ah ouais alors non, les épisodes suivants sont pas du tout comme ça », et ça me fait enrager parce que, à mes yeux, l’idée n’est pas de prédire à l’aide d’un seul épisode ce que sera la série, mais plutôt d’avoir un aperçu du potentiel.
    Le potentiel, c’est ce que doit montrer un épisode d’introduction ; c’est bien la raison pour laquelle il est si difficile d’en faire un bon. Et c’est aussi la raison pour laquelle j’en raffole, à la fois à regarder et à reviewer. Un premier épisode, c’est toutes sortes de promesses qui seront et/ou ne seront pas forcément tenues, mais qui accrochent l’attention, et nous font penser qu’on a envie de s’investir. Et du coup ce n’est pas grave de se « tromper », l’essentiel c’est d’avoir regardé ce premier épisode en se ayant envie de voir où ça mène. Si ça ne mène pas là où on pensait, on a alors deux options : soit lâcher l’affaire (c’est autorisé ! regarder un pilote ce n’est pas signer un chèque en blanc…), soit s’adapter en découvrant que la série, si elle ne suit pas parfaitement le plan qu’on imaginait pour elle, a beaucoup à nous offrir.

    Alors oui, c’est normal qu’Afsos, avec son petit épisode inaugural de moins d’une demi-heure, soit difficile à cerner. J’accepte totalement cet état de fait.
    Mais la difficulté supplémentaire est qu’on est en territoire complètement inconnu ici. Il n’y a rien à quoi se raccrocher, précisément parce que les comédies en single camera sont rarissimes en Inde (elles commencent à peine à exploser grâce au boom des webséries), parce que le ton d’Afsos en lui-même est extrêmement compliqué à déchiffrer (l’humour noir c’est complexe, encore plus quand on y ajoute le fait que l’humour est profondément culturel), et parce que pour finir, justement, la dépression et le suicide, les séries indiennes n’en parlent ja-mais. Quels tropes sont en présence ici ? Le savoir aiderait à se faire une idée, mais ce n’est pas aisé à déterminer.

    Alors l’intrigue de ce premier épisode d’Afsos, en fait, elle peut s’avérer dire tout et son contraire.
    Après avoir établi le caractère suicidaire du personnage central, ainsi que ses échecs répétés à mourir (d’abord avec la scène d’ouverture, qui montre Nakul attendant la mort allongé sur une voie ferrée mais agacé par l’inconfort des rails en métal… puis chez sa psy qui est l’occasion de rappeler des essais précédents), Afsos semble essayer de dire que celui-ci veut mourir sans vraiment y tenir. Il est dépressif, et d’après lui il a de bonnes raisons de l’être, mais il souhaite la mort un peu en dépit de lui-même. C’est assez étrange de poser ça comme motivation. Le véritable twist de l’épisode se produit lors de sa 12e tentative de suicide (quand même), quand Nakul se retrouve par hasard en possession d’un flyer faisant de la promotion pour « Emergency Exit ». Il s’agit d’une étrange affaire montée par d’anciens tueurs à gages, qui pensent avoir trouvé à la fois une parfaite aubaine commerciale et une façon de pratiquer leur art en toute légalité. Ils aident en effet les personnes suicidaires à mettre fin à leurs jours, en échange, évidemment, d’une contrepartie financière.
    Nakul, qui vraiment n’arrive à rien par ses propres moyens, se dit qu’engager quelqu’un pour lui tirer une balle au milieu du front va enfin résoudre son problème…

    A ce stade, ce n’est plus de l’humour noir, c’est de l’humour vantablack. Et j’accrochais plutôt bien à tout cela jusqu’à ce que je voie la scène finale de l’épisode, qui installe un autre personnage : la tueuse à gage (celle que Nakul n’a pas encore rencontrée dans l’équipe) chargée de l’aider à accomplir sa dernière volonté. La scène m’a semblé grotesque et en même temps difficilement déchiffrable ; il émane de cette femme quelque chose d’inutilement cool… comment vous dire ? de tellement compétent qu’elle en devient ridicule. Et je n’arrive pas trop à saisir comment tout ça s’emboîte avec le sort de Nakul, et l’exploration de son effort suicidaire.
    Au juste peut-être que la différence culturelle joue, et qu’il me manque des codes. Ou peut-être qu’Afsos n’est réellement drôle que quand elle se contente de montrer les ratages de son héros, au lieu d’y adjoindre le comportement absurde de quelqu’un d’autre. Je ne sais pas. Je vous livre mon impression telle quelle, c’est le mieux que je puisse faire.
    Enfin, ça, et tenter de jeter un œil à la suite de la mini-série, évidemment. C’est encore le plus simple. Mais à mon humble avis d’amatrice d’épisodes introductifs, c’est moins excitant à reviewer.


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  • Born to be weird

    23 février 2020 à 16:19 • Review vers le futur •

    Hier soir, Série Club lançait la diffusion de Magnus, une série norvégienne présente sur son offre à la demande depuis début janvier.
    Rien que sur le principe, je trouve l’initiative satisfaisante : certes, Magnus est une série policière scandinave, à une époque qui n’en manque pas… mais son ton humoristique assumé est rafraîchissant dans un panorama où, d’ordinaire, seuls les dramas les plus sombres nous parviennent des télévisions nordiques. Rappelons (parce que j’aime bien cette statistique pour garder à l’esprit la vision biaisée que nous avons des écrans de ces pays) qu’environ un tiers des séries produites en Scandinavie sont des comédies ou dramédies, et qu’on ne les voit pour ainsi dire jamais chez nous. En tout cas pas jusqu’à ce que Canneseries s’en mêle, et donne à Série Club l’idée d’importer Magnus ; causons donc de son premier épisode aujourd’hui.

    C’est pour commencer son angle qui fait la force de Magnus : contrairement à beaucoup de séries humoristiques (comme par exemple Hellfjord, qui lui est similaire par d’autres aspects mais résolument pas celui-ci), la série a pour personnage principal un type anormal dans un monde complètement normal. C’est d’abord et avant tout par lui que la dinguerie de cet univers se manifeste, alors qu’il est un inventeur raté convaincu de son propre génie, mais qu’il est bien le seul. Magnus Undredal est, en réalité, un flic en uniforme que tout le monde prend un peu de haut, qui n’a pas l’estime de sa hiérarchie ou de ses collègues, qui est perpétuellement écarté même des interventions les plus banales, et qui encombre plutôt qu’autre chose. Il en est d’ailleurs conscient, et c’est probablement sa plus grande force.

    Tout l’intérêt de Magnus réside dans ce décalage. L’intrigue du premier épisode s’appuie sur la normalité de tous ceux qui entourent son héros éponyme, et à quel point cette normalité est prévisible. Magnus est capable de comprendre rapidement ce que l’on attend de lui, et les spectateurs comprennent aisément les forces en présence, parce que tout cela s’appuie sur des enchaînements logiques. Personne ne prend quelqu’un comme Magnus au sérieux, les gens louches ne veulent pas que des flics compétents fouinent dans leurs affaires, et donc Magnus est mis sur une affaire pour laquelle tout le monde le pense incapable.
    Mais cette logique glisse complètement sur Magnus, et c’est peut-être là que se loge son véritable génie : pas dans ses inventions ou ses théories alambiquées, mais dans cette capacité à voir à travers la logique des gens normaux pour mieux l’ignorer… et se retrouver happé dans un monde absurde à la place, en suivant sa propre étrangeté où qu’elle le conduise.

    Je ne sais pas où veut nous mener l’enquête de Magnus, mais je me régale du grain de folie de son premier épisode. Elle a quelque chose de contagieux et de triomphant, dans son refus de la normalité comme repère à la fois à son intrigue et à son humour. Ce qui est incongru peut mener loin, semble dire la série, et du coup ça donne envie de la suivre dans ses scènes absurdes. Je ne suis pas étonnée que Magnus ait été sacrée meilleure série comique lors des Seriedagene décernés en septembre dernier, et pas plus étonnée de sa capacité à piquer l’intérêt d’une chaîne française suite à son passage à Canneseries : Magnus semble être l’antidote parfaite au rationalisme rigide des séries policières que d’ordinaires nous importons.


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  • Unfinished business

    22 février 2020 à 20:54 • Dorama Chick •

    Les réunions d’anciens élèves sont un thème plutôt fréquent dans les séries japonaises, si j’en juge par mes reviews passées : Dousoukai, Gekiryuu, REVERSE…
    De par leur faculté (un peu par définition) à mêler le passé au présent, ces séries possèdent aussi un angle dramatique auquel il est aisé de s’identifier : qui n’est pas tenté de faire le bilan des années écoulées au moment de retrouver des visages familiers ? C’est bien la raison pour laquelle ces réunions sont souvent difficiles pour beaucoup, malgré l’envie justement de retrouver des personnes qui étaient importantes à époque passée. Mais, plus étonnant, il s’agit aussi de séries qui s’orientent systématiquement vers le thriller, auxquelles les scénaristes nippons semblent penser qu’elles se prêtent naturellement (contrairement à l’Américaine The Class ou l’Australienne Winners & Losers, mettons).

    Kamen Dousoukai, diffusée l’été dernier sur Fuji TV, en est non seulement le dernier exemple en date, mais aussi le plus criant. Son ton volontairement angoissant et ses faux airs de slasher éliminent tout-à-fait la moindre tentation de céder à la nostalgie.

    Personnellement, je n’ai pas beaucoup de bons souvenirs de ma scolarité, et ce n’est que vers la fin du lycée que j’ai commencé à voir le bout du tunnel. J’ai été la cible de harcèlement scolaire pendant mes années d’école primaire et au collège, et même si je conçois parfaitement que ce ne soit pas l’expérience de tout le monde, ça me fait toujours bizarre de voir tant de gens repenser avec affection à leur années adolescentes, et à considérer qu’il s’agissait des meilleures années de leur vie, un temps plus simple, plus innocent. C’est également vrai dans les séries, et en particulier dans les séries sur les réunions d’anciens élèves, où, quoi qu’il ait pu se passer, globalement l’idée est toujours de mettre en contraste une adolescence gaie et une vie adulte plus compliquée. Ce n’est vraiment pas mon expérience (…pour moi, ya pas une décennie pour rattraper les autres !).
    Alors je dois dire que ce premier épisode de Kamen Dousoukai apparaît comme plutôt rafraîchissant dans sa façon de présenter les choses.
    Le personnage principal, Yousuke Shintani, galère à l’âge adulte, dans un boulot où il n’est clairement pas performant, où son patron n’a aucune hésitation à le maltraiter… mais il n’y a pas vraiment de différence avec l’adolescence de Yousuke. Même s’il avait des amis à l’époque, il n’a gardé aucune tendresse pour ses années de lycée. Le responsable était, en grande partie, un dénommé Kashimura. A cette époque, il était professeur de sport, et plus précisément un tortionnaire de la pire espèce qui concevait l’exercice physique comme une punition et l’humiliation comme une approche pédagogique. Ce qui est sûr, c’est que tout cela ne serait plus légal aujourd’hui. Fort charmant bonhomme, donc, et dix ans plus tard, Yousuke est toujours  traumatisé par le harcèlement psychologique dont lui et ses camarades d’alors ont pu faire les frais. C’est comme s’il y avait une continuité entre les souffrances d’alors et celle de maintenant ; émotionnellement, ça a beaucoup plus de sens pour moi.

    Le premier épisode est donc l’occasion d’expliquer ce parcours, et en même temps, de planter d’autres éléments, grâce à deux faits en apparence isolés.
    Il y a d’abord cette soirée, en rentrant du boulot, où Yousuke est accosté par une jeune femme effrayée qui dit être suivie par un homme louche, lui demandant de l’accompagner. Échappant de justesse au stalker, Yousuke réalise que la jeune femme n’est autre que Misato, l’adolescente pour laquelle il avait un méchant béguin au lycée, bien qu’il n’en ait jamais rien dévoilé. Cette reprise de contact fortuite est l’occasion d’échanger quelques politesses, et de réaliser que (bah tiens), dans une semaine, c’est la réunion d’anciens élèves. Yousuke n’avait pas trop l’intention de s’y rendre mais sachant que Misato y sera présente, il fait un effort. Ce soir-là, une autre jeune femme est poursuivie par un personnage louche (dont on peut supposer que c’est le même, bien que celui-ci porte un masque), et est agressée dans une ruelle.
    Vient donc le deuxième événement : la réunion d’anciens élèves à proprement parler. C’est l’occasion pour Yousuke de retrouver ses 3 potes de lycée : le séduisant et assuré Kiichi, Yamato l’intellectuel, Kazuyasu le gaffeur. Comme toujours dans cette situation, il y a ceux qui ont réussi, et ceux qui ont l’impression de n’avoir rien accompli. Pourtant, avec eux, un verre à la main, Yousuke semble être dans sa zone de confort, heureux pour la première fois depuis longtemps… quand bien même ils ont, ensemble, partagé bien des mauvais souvenirs. Ils semblent pouvoir en rire aujourd’hui. Et, évidemment, il y a la jolie Misato, qui d’ailleurs ne semble pas vouloir parler à quiconque hors Yousuke. Hélas la soirée est aussi l’occasion de raviver des choses moins agréables, notamment lorsqu’il s’avère que le professeur Kashimura est désormais membre de l’équipe de direction du lycée, et que tout le monde, sauf notre quatre amis, le porte toujours aux nues.

    Kamen Dousoukai va cependant plus loin que cette réunion d’anciens élèves. Le véritable coup d’envoi est réellement donné lorsque Kiichi, Yamato et Kazu font part à Yousuke de leurs plans : ils veulent se venger du professeur Kashimura, en le kidnappant pendant son jogging. Juste pour rire. Juste pour égaliser le score. Juste au nom du mauvais vieux temps. Yousuke est d’abord hésitant, mais les mauvais souvenirs prennent le dessus sur sa moralité, et il décide de prêter main forte à ses potes pour mettre le plan à exécution. Munis de masques, utilisant un entrepôt vide et planifiant leur frappe, les quatre amis parviennent, dix ans plus tard, à accomplir leur vengeance, en humiliant, terrifiant et électrocutant leur professeur avec un taser.
    Les choses commencent à dégénérer lorsque Kazu, qui souffre toujours d’une séquelle physique héritée d’un des rituels humiliants du prof de sport, commence à le rouer de coups… Même si des gaffes sont commises, les quatre amis se tirent de là en ayant, globalement, le sentiment d’avoir remis les compteurs à zéro, laissant leur victime ligotée derrière eux.
    Sauf que le lendemain matin, ils apprennent à la télé que le corps de Kashimura a été retrouvé, sans vie.

    Quand bien même la réalisation de Kamen Dousoukai n’est pas toujours au rendez-vous, la série parvient dans ce premier épisode à instaurer un climat de malaise et de ressentiment auquel j’ai plutôt bien répondu. Je crois qu’il n’y a personne au monde qui soit capable de survivre à une forme de maltraitance sans, à un moment ou à un autre, ne serait-ce que par mécanisme psychologique de survie, s’imaginer se venger ; la série retranscrit bien cela, mais aussi à quel point il s’agit d’une profonde transgression que de réellement commettre cet acte. A fortiori une décennie après les faits. Après tout, quel que soit le traumatisme (et à bientôt 40 ans je vous jure que le ressens encore dans certaines situations), n’est-on pas supposé dépasser le stade du ressentiment, et en particulier mettre la violence de cette période derrière soi ?
    Evidemment au terme de cet épisode inaugural, toutes sortes de questions se posent. Qui a tué Kashimura, par exemple ? Yousuke est clairement sur la liste des suspects, mais en même temps, nous, nous l’avons vu épargner son prof, rentrer avec ses potes, puis aller directement se coucher avant d’être réveillé par un message lui intimant de regarder les informations. Difficile de ne pas soupçonner le personnage masqué, plutôt, mais tout dépend de sa réelle identité. Un autre aspect du passé de Yousuke, que je n’ai pas évoqué ici, m’interroge également. Et dans une série aussi pessimiste, l’innocence de Misato apparaît presque comme louche… d’autant que son expérience du lycée semble, d’après le peu d’éléments qu’on en a, assez peu brillante. Cela veut-il dire que dans ce cas…?

    Comme vous le voyez, Kamen Dousoukai a mis tellement de choses en place, et laissé tant d’inconnues, qu’il y a pas mal de suspense. En outre j’apprécie son portrait sans fard des années lycéennes, refusant toute idéalisation de l’adolescence. Ah ça c’est sûr, ceux d’entre vous qui ont eu une jeunesse marrante et ont gardé de bons souvenirs de leur prof de sport ne vont pas s’y reconnaître beaucoup !
    …Losers.


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  • La neutralité n’est pas neutre

    21 février 2020 à 21:11 • Review vers le futur •

    La réputation du régime de Pinochet n’est plus à faire, et on sait aujourd’hui tout le mal qu’il a fait à plusieurs générations de Chiliens après sa prise de pouvoir en 1973. Des séries chiliennes se sont intéressées à cette période, bien-sûr, mais elles ne sont pas les seules. La mini-série Invisible Heroes, dont il va être question aujourd’hui, apporte un regard différent sur la violence du coup d’Etat, avec pour originalité d’être une commande pour la télévision publique finlandaise Yle.

    Au début des années 70, le jeune diplomate Tapani Brotherus est choisi pour partir au Chili afin de signer un traité d’échanges commerciaux avec la Finlande. En fait de choix, disons surtout qu’il n’y a pas 712 options : seule une poignée d’employés des affaires étrangères parlent l’espagnol. Et puis, la mission diplomatique au Chili est d’une façon plus large assez insignifiante, étant donné qu’il n’y a à ce moment-là que 5 ressortissants finlandais dans le pays. Cela ne s’annonce donc pas comme une assignation particulièrement excitante, mais Tapani, sa femme Lysa et leurs enfants s’envolent le cœur léger. Sur place, leur résidence diplomatique est ravissante, inclut une jolie piscine, et même si le climat social est sous tension (avec notamment des grèves qui compliquent l’approvisionnement alimentaire), ça n’empêche pas de mener une vie agréable pendant que, avec l’aide du vice-consul Jaamala, le traité est préparé, puis signé.
    Tout bascule le 11 septembre 1973, naturellement, lorsque le gouvernement socialiste d’Allende est renversé par un coup d’Etat militaire, mené par Pinochet. En l’espace de quelques heures, Tapani et les siens assistent à la violence dans les rues de Santiago, et à l’ambiance de peur panique qui saisit aussitôt tout le monde. Notre diplomate, qui n’est pas ambassadeur (celui-ci est de toute façon hors du pays ce jour-là), tente de savoir quoi faire à son niveau, et s’appuie comme il peut sur l’ambassadeur suédois Harald Edelstam, rompu à ce genre de situations. Parce que l’ambassade suédoise possède un telex, Tapani finit par contourner les coupures téléphoniques et contacter sa hiérarchie en Finlande. Les instructions venant des affaires étrangères sont claires : rester neutre, ne pas interférer, se tenir à distance des événements. A tout prix éviter de s’impliquer. Mais cette position de principe s’avère n’être plus tenable lorsque des gens escaladent le mur de la résidence diplomatique pour y chercher asile…

    Invisible Heroes (en anglais dans le texte) est un peu la réponse scandinave à Argo, d’une certaine façon. Après tout, il y est également question de protection diplomatique et d’exfiltration, et cela se déroule pendant la même décennie : la comparaison est facile.
    La différence, et elle est d’importance, est qu’Invisible Heroes s’intéresse à des personnages principaux finlandais, mais elle suit également ses personnages chiliens, et plus largement, traduit un souci de parler non pas des actions de Tapani Brotherus mais du pourquoi de ces actions. C’est-à-dire que la série se préoccupe réellement de la situation des Chiliens, et en particulier des socialistes et communistes chiliens, pendant les mois suivant le coup d’Etat. Ce n’est pas un hasard : sur les deux scénaristes de la série, l’une est chilienne, et la mini-série a été financée en partie avec le soutien de la chaîne chilienne Chilevisión. Elle se déroule d’ailleurs, en grande partie, en espagnol (avec un peu de finnois bien entendu, mais aussi de l’allemand et un peu d’anglais).
    Retranscrivant la peur (une paranoia plus que légitime, vu le nombre de morts) qui s’abat sur le pays, Invisible Heroes s’est donc certes choisi un personnage immunisé contre la terreur, mais cela le place précisément dans une position privilégiée pour assister à ses manifestations sous toutes leurs formes. Outre les réfugiés qu’il cache dans sa résidence diplomatique (et dont le nombre ne va cesser de croître), qu’à un moment il faudra bien faire sortir de là, Tapani accompagne aussi la ressortissante finlandaise Seija Sandoval, qui est mariée à un socialiste chilien qui a été arrêté ; les développements autour du Plan Zeta mettent tout le monde à cran ; les tensions diplomatiques s’accentuent entre l’Est et l’Ouest (eh bien oui, c’est la Guerre Froide !) ; les meurtres politiques se poursuivent… L’intrigue met un point d’honneur à offrir une vision d’ensemble, et à faire de notre diplomate un témoin avant toute autre chose.

    C’est ce qui produit la posture d’Invisible Heroes à propos des actions de son personnage central, et fonde tout son propos sur l’héroïsme.
    De prime abord, il peut être difficile de ne pas voir Invisible Heroes comme une énième manifestation de white saviorism. Mais en ramenant toujours le propos aux Chiliens (qu’il s’agisse de personnages identifiés ou d’anonymes), et la façon dont le coup d’Etat a des retombées sur eux et uniquement eux, en laissant s’exprimer la parole politique des réfugiés et pas uniquement leur souffrance (mais elle aussi), la série semble faire son possible pour ne jamais invisibiliser les premiers concernés.
    Ainsi la question qui se pose au personnage central n’est pas tant centrée sur lui, que sur la façon dont il peut se mettre au service des communistes et socialistes chiliens réprimés au moment de la prise de pouvoir de Pinochet. Il n’a d’ailleurs pas toutes les réponses, et dans un premier temps, bien que sentant confusément que ce qui se passe ne va pas, ne sait pas la conduite à tenir ; le Suédois Edelstam va le pousser et l’inspirer à entrer en action. A l’inverse, son ami et collègue le Finlandais Jaamala est plus réticent à s’engager dans des actions illégales, surtout sans l’appui de la hiérarchie au pays. L’héroïsme d’Invisible Heroes est là, dans ces choix qu’on fait sans trop savoir s’ils sont les bons ni si on s’y prend bien, dans ce petit quelque chose de profondément ordinaire parce qu’hésitant au lieu de grandiose.
    Ce faisant la mini-série pose la question, aussi bien à son protagoniste qu’à ses spectateurs, du rôle que doivent jouer les forces internationales lors d’un conflit national comme celui-ci. L’immunité que procurent les passeports, bâtiments et écussons diplomatiques est une immense force, mais sans une volonté politique de leurs pays respectifs, Edelstam le Suédois, Brotherus le Finlandais et plus tard Koss l’Allemand ne peuvent rien ou pas grand’chose. Invisible Heroes ne veut pas juste rendre hommage à ces quelques Européens qui ont utilisé leur statut privilégié pour sauver des vies, mais bel et bien adresser un avertissement : il est impossible de détourner le regard et laisser un pays maltraiter son peuple en attendant que ça se passe. Invisible Heroes remet clairement en question la neutralité finlandaise, pointe aussi d’un doigt accusateur, à plusieurs reprises, l’ingérence de la CIA dans les affaires chiliennes, souligne que sans l’aide de Cuba ou de l’Argentine, beaucoup plus de gens seraient morts.

    La conclusion d’Invisible Heroes n’est pas que Tapani Brotherus est un grand homme (ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : il a certes sauvé des milliers de vies, et on ne peut lui enlever ça). Son propos est plutôt qu’il en va de la responsabilité de la communauté internationale d’agir lorsque les Droits de l’Homme sont attaqués. La neutralité n’est pas une option.


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  • Court toujours

    16 février 2020 à 18:08 • Review vers le futur •

    La plateforme de streaming Crave, qui propose les catalogues de HBO et Showtime (et bientôt HBO Max) au Canada en plus de ses propres programmes, est disponible depuis fin janvier en français. Une bonne nouvelle pour nos amis canadiens francophones, qui pour couronner le tout ont également une séries originale intitulée Pour toujours, plus un jour.
    C’est à ce stade que s’arrêtent les réjouissances, parce que, amis téléphages, autant vous l’avouer dés maintenant : Pour toujours, plus un jour est une série dramatique dont le premier épisode est plutôt déprimant. C’est assez normal puisque cette fiction destinée s’intéresse à un sujet peu joyeux : la mort. Oui, on est dimanche et je vous refais le même coup qu’avec Zoe Valentine, pour vous plomber le moral juste avant la fin du weekend.

    Chuck est né avec une maladie génétique, aussi n’y a-t-il pas vraiment d’élément de surprise lorsque les évolutions de sa pathologie rendent les médecins très pessimistes. Avec environ une année à vivre, peut-être un peu plus (…peut-être un peu moins), Chuck n’a plus beaucoup de temps, et en particulier, plus beaucoup de temps avec sa compagne Delphine. Ces deux-là s’aiment d’un amour fou, éternel… sauf que leur éternité s’apprête à être écourtée.

    Le ton de ce premier épisode tente de préserver une certaine dose de légèreté, sans tout-à-fait y parvenir. Même si la première scène de Pour toujours, plus un jour essaie désespérément d’adopter un ton enjoué pour lancer son premier épisode, rien à faire, le sujet est trop grave, et les personnages ne sont pas autorités à faire abstraction de cette épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes. C’est donc une bonne chose que les aspects les plus légers n’éclipsent jamais la teneur dramatique de la situation. Cela rend les émotions de Chuck et Delphine contagieuse.
    Le jeune couple a déjà appris la nouvelle quand commence ce premier épisode, mais il leur reste encore une autre épreuve à affronter, car maintenant, il va falloir l’annoncer à leurs proches. Pour le moment, Chuck ne parvient pas à dire la vérité à sa mère, mais lui et Delphine ont organisé une soirée pour au moins le dire à leurs amis. Une fête un peu particulière, douce-amère. Ce soir-là, ils sont tous réunis, sans avoir la moindre idée de ce qui s’apprête à être révélé. Il y a Benji, le jeune frère irresponsable de Chuck ; Mia, la meilleure amie de Delphine ; Junior, l’ami brillant qui revient de Harvard ; et même l’unique employé de Chuck, JD. Ils pensent qu’il s’agit d’une simple fête… même s’ils commencent à se douter que quelque chose ne va pas.

    Les épisodes de Pour toujours, plus un jour ne durent qu’une vingtaine de minutes, alors il n’y a pas vraiment beaucoup de temps, dans cet épisode introductif, pour une intrigue à couper le souffle. Pas si l’on veut ressentir l’émotion de ces moments difficiles, mais en même temps complices. Moi, je dis tant mieux. Je n’aurais pas voulu que le scénario essaie de faire diversion, et même l’aspect le plus absurde de ce premier épisode (quelqu’un s’entête à peindre des bites sur la fourgonnette de Chuck) nous ramène toujours à ce qui se passe. Parce que rien, en réalité, ne peut nous en distraire, pas plus que les personnages eux-mêmes.
    Ce qui ne signifie pas que tout soit sombre, et j’exagérais un peu, en introduction, en vous parlant d’une review déprimante. La façon dont les protagonistes (enfin, ceux qui sont au courant) réagissent à l’annonce est chaleureuse, et tendre. J’ai été émue par le regard de Benji, lourd de sens, comme s’il s’était préparé depuis toujours à entendre cette nouvelle ; les épisodes suivants nous en diront peut-être plus. Plus largement, il y a tant d’affection dans Pour toujours, plus un jour. Tant de complicité entre le couple central aussi, qui se promet de vivre les derniers mois comme si… eh bien, ma foi, comme si c’étaient les derniers.

    L’équipe de Pour toujours, plus un jour est coutumière des séries pour adolescents et jeunes adultes (on lui devait précédemment la série Le Chalet), et l’approche se veut simple et sincère. Ce premier épisode délivre la juste mesure d’émotion, sans tomber dans le larmoyant, mais sans jamais cesser de prendre ses personnages au sérieux. Je ne sais pas comment Chuck, Delphine, Benji et tous les autres vont vivre les mois à venir ; en revanche, je sais que je veux les accompagner, parce que c’est vraiment à ça que ça ressemble, à accompagner des gens, et c’est la plus belle promesse télévisuelle qui soit.


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  • All’s fair

    15 février 2020 à 19:46 • Dorama Chick •

    Pendant que vous regardiez ailleurs, ce qui a été l’une des plus importantes séries sud-coréennes de 2016 est tranquillement en train de prendre d’assaut le reste de l’Asie. Des mots que je n’emploie pas à la légère.

    La romance Taeyangui Huye (dont le titre international est Descendants of the Sun) connaît de multiples adaptations dans la région, après avoir battu des records au moment de sa diffusion. La télévision vietnamienne l’a ainsi adaptée en Hậu Duệ Mặt Trời (une traduction littérale) en 2018, et une version philippine vient de démarrer cette semaine sous le titre de Descendants of the Sun (parce que pourquoi se compliquer la vie). Je mentionne aussi le projet d’adaptation chinoise, qui serait apparemment un long métrage, et que donc je vais puissamment ignorer à partir de maintenant.
    Pour resituer, rappelons que l’intrigue de la série d’origine est la suivante : une docteure en médecine et un capitaine de l’armée se rencontrent en Corée du Sud, mais ce n’est qu’en se recroisant en mission à l’étranger qu’ils tombent amoureux l’un de l’autre. Aujourd’hui on va donc parler d’amour et de guerre, avec le premier épisode de Hậu Duệ Mặt Trời, une série vietnamienne qu’hélas je ne suis pas en mesure de bien prononcer mais qu’en tout cas je ne me suis pas privée de tester.

    L’intrigue du premier épisode de la version vietnamienne est très, très similaire à celle de la série sud-coréenne. Une copie quasi-conforme, en fait.
    On y découvre une unité d’élite appelée NH1 qui est envoyée pour une opération risquée, offrant ainsi en guise d’ouverture de la série une scène d’action. Après quoi on suit ses deux meilleurs éléments pendant leur journée de permission suivante : le capitaine Võ Duy Kiên et son meilleur ami le sergent Bảo Huy tombent nez à nez avec un voleur à la tire, qu’ils interceptent. Ils lui prodiguent les premiers secours puis le confient à une ambulance sans s’apercevoir que le voleur a soutiré à Bảo son téléphone portable. Lorsqu’ils s’en aperçoivent, les deux amis se ruent à l’hôpital pour récupérer le mobile, découvrent que le voleur fait partie d’un gang dont il souhaite se libérer, et font la rencontre de Hoài Phương, une jeune docteure qui espère un jour ouvrir sa propre clinique. L’ex petite amie de Bảo, la lieutenant Minh Ngọc, est également sur place suite à un quiproquos, et en profite pour confronter le jeune homme à propos de la raison pour laquelle il l’a ghostée comme une malpropre.

    Si vous avez lu ma review de Taeyangui Huye, vous connaissez déjà par cœur le déroulé.
    Tout au plus notera-t-on que le premier épisode de Hậu Duệ Mặt Trời interrompt l’histoire un peu plus tôt que prévu (Võ Duy et Hoài n’ont pas encore eu leur premier rendez-vous), mais étant donné que les épisodes de la série vietnamienne sont plus courts que ceux de l’originale d’une dizaine de minutes environ, ça n’est pas étonnant. C’est même plutôt une preuve que cette adaptation est tellement conforme qu’elle n’a pas même essayé de préserver le cliffhanger à la fin de son épisode introductif… à ce stade, ce n’est pas une adaptation, c’est une traduction filmée !
    Relevons pour la forme que certaines sources indiquent que les épisodes de Hậu Duệ Mặt Trời auraient duré une vingtaine de minutes et été diffusés deux par deux… mais la version que j’ai vue dure bel et bien trois quarts d’heure donc je m’en tiens à ce que j’observe de mes propres yeux, pas ce que je trouve sur un wiki ouverts aux quatre vents.

    Pourtant, en dépit de cette impression de copie carbone, il y a des choses à dire de ce premier épisode quand même. Plein.

    Ce qui se passe quand on regarde Hậu Duệ Mặt Trời pour la comparer à Taeyangui Huye, c’est un peu ce qui s’agitait sous la surface quand on parlait de la version malaisienne de The Bridge l’an dernier : l’intérêt est dans les choix qui sont faits, quand bien même ils sont subtils.
    Tenez, cette scène d’action au début de la série, là, bon, elle a l’air banale à première vue, pas vrai ? Après tout elle n’a pas d’incidence sur l’intrigue romantique qui, elle, sert bel et bien de fil rouge à la série, et qui en plus détermine bien plus le ton léger de Hậu Duệ Mặt Trời. Pourtant, cette introduction musculée soulève une différence fondamentale entre les deux séries : contrairement à son aïeule sud-coréenne, la version vietnamienne n’a aucune intention de se dérouler à l’étranger, ni de parler de conflits internationaux. Hậu Duệ Mặt Trời démarre en effet sur une prise d’otages qui a lieu sur un navire au pavillon étranger alors qu’il est dans les eaux vietnamiennes, et que les pirates promettent d’exécuter un otage par jour jusqu’à ce qu’ils obtiennent la rançon qu’ils exigent. L’unité NH1 intervient, maîtrise la situation, et restitue le bateau comme l’équipage à son pays d’origine. Ce n’est pas grand’chose, mais cette différence va perdurer au-delà : la série vietnamienne préfère parler d’opérations militaires sur son propre sol. Idéologiquement, ça fait une grosse différence, quand même.

    Cela s’explique parfaitement, et c’est bel et bien le travail d’une adaptation que d’avoir opéré ce changement. Mais en cela, Hậu Duệ Mặt Trời s’inscrit dans la continuité d’une autre série dont je n’ai pas encore parlé…
    Il se disait à l’époque que Taeyangui Huye était la série coréenne préférée du premier ministre thaïlandais Prayut Chan-o-cha, un ancien commandant de l’armée royale parvenu au pouvoir grâce au coup d’Etat de 2014. En 2017, la chaîne thaï Channel7 commande la série Paragit Ruk, dont l’intrigue s’inspire lourdement de Taeyangui Huye… et Paragit Ruk est en réalité la première adaptation, quoiqu’officieuse, de ce drama sud-coréen. Constituée de 4 saisons de 10 épisodes diffusées en l’espace de quelques mois, la série inclut à la fois à une romance entre un soldat et une médecin, et des opérations militaires touchant au contre-terrorisme ou au trafic de drogue. Rappelons que Channel7 a la particularité d’appartenir à l’armée thaïlandaise…
    En cela, Hậu Duệ Mặt Trời est donc très proche de la version thaï, qui l’a précédée de plusieurs mois.

    Une adaptation, quand bien même elle est en apparence très fidèle (à la minute près !), dit donc bien des choses, et en particulier, elle en dit long sur son pays. Le simple fait de vouloir adapter (plus ou moins officiellement) une série comme Taeyangui Huye témoigne déjà d’une approche particulière : pourquoi cette romcom-là plutôt qu’une autre ? Bon alors, je ne suis, naturellement, pas en train de dire qu’aucune autre série sud-coréenne ne rencontre de succès en Asie (si un jour je viens à raconter ce genre de conneries, assurez-vous que ce seront les derniers mots que vous lirez de moi), et pas non plus en train de dire qu’aucune autre série sud-coréenne n’est adaptée en Asie (nan sérieusement, engagez un tueur à gages ce jour-là). En fait je suis un peu en train de sous-entendre le contraire : il y a beaucoup de séries sud-coréennes qui voyagent, mais pourquoi certaines plutôt que d’autres ? Ce qui intéresse les décideurs des chaînes asiatiques dans Taeyangui Huye n’est pas juste le soucis de faire de bonnes audiences.
    Que raconte-t-on sur le rôle de l’armée au public-cible de ces séries ? Rappelons que, comme en Corée du Sud, le service militaire au Vietnam dure deux ans, et est obligatoire pour les hommes de la même tranche d’âge que celle qui regarde ces romances. Et même si tout cela se fait en toile de fond d’une intrigue romantique, quelque chose est ici transmis qui dépasse le cadre seul de la romcom : nos jeunes soldats sont forts, et opérationnels, et mènent des combats justes. Forcément justes. Et cela les rend impossibles à vivre mais aussi séduisants. Très séduisants, mesdames, avez-vous noté combien ils sont séduisants ?

    Ni Taeyangui Huye, ni son adaptation vietnamienne Hậu Duệ Mặt Trời, n’ont pour vocation de se poser des questions sur le rôle de l’armée ou sur la difficulté à maintenir une vie sociale pendant 2 ans lorsqu’on est obligé de faire son service militaire. Sans aller jusqu’à parler de propagande (un terme qui s’applique plutôt à la version thaïlandaise, vous en conviendrez), on est quand même devant une romantisation de ce qui est présenté comme un état de fait, sans jamais s’attarder sur les implications idéologiques.
    Alors les romcoms, un produit inoffensif qui s’exporte sans arrière-pensée ? Vous me permettrez d’en douter.


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  • Too good to be true

    14 février 2020 à 20:52 • Review vers le futur •

    Utopia Falls n’apparaît pas, au premier coup d’œil, comme profondément originale. Rien qu’à écouter son introduction, on ressent une forte impression de déjà vu. Jugez plutôt : dans le futur, des catastrophes et des guerres ont ravagé la Terre, jusqu’à ce que finalement la technologie ait flanché et la planète soit devenue inhabitable. Il ne subsiste plus qu’une colonie humaine, la dernière, appelée New Babyl. Le temps a passé et New Babyl est devenue, contre toute attente, une utopie prospère, grâce à quelques valeurs fondamentales inculquées à des générations d’habitants. D’abord et avant tout, le bien commun passe en premier ; et puis, chacun doit tenir sa place. La société est organisée autour de 4 secteurs définis (Nature, Progress, Industry et Reform, chacun avec un uniforme défini), et gouvernée par le Tribunal ; c’est parce que l’ordre des choses est préservé que tous peuvent vivre dans l’harmonie.
    Dans cet univers, le plus grand honneur qui soit pour un adolescent est d’être sélectionné pour une compétition appelée l’Exemplar. Il s’agit d’un tournoi de danse auquel seuls les meilleurs peuvent participer, et un seul gagnant être choisi.
    Oui non mais, je sais. Mais attendez.

    « What if Divergent… but with dance ? » est certainement le pitch de série qui donne le moins confiance au monde, mais il est possible qu’Utopia Falls ait plus que ça à offrir. Conçue pour la plateforme de streaming canadienne CBC Gem (et proposée à l’international par Hulu), cette série de science-fiction camoufle dans un épisode d’exposition très conventionnel quelques promesses qui pourraient bien en faire une oeuvre tout-à-fait à part.

    Je me demande régulièrement s’il serait possible d’écrire une série se déroulant dans une utopie.
    D’abord parce que je crois que ce serait un exercice de style particulièrement satisfaisant. Même dans un monde parfait, les humains restent des humains, imparfaits et animés de passions diverses, et il me semble intéressant d’essayer de décrire des micro-conflits dans un monde qui ne génère que des choses positives à un niveau social et politique. A une époque c’était l’idée derrière la franchise Star Trek, mais je ne ressens pas cela en regardant Discovery ou Picard.
    Et puis ensuite, voire surtout, parce que la fiction a un tel pouvoir que je crois qu’on a aussi besoin d’utopies. De fictions qui nous donnent de l’espoir. Qui nous donnent des choses positives à construire, pour nous-mêmes et pour nos communautés. Qui nous disent, au moins une fois de temps en temps, ce pour quoi aujourd’hui nombre d’entre nous se donnent du mal pour faire bouger les choses. Or, à l’heure actuelle, nous avons beaucoup de dystopies qui nous disent comment les choses pourraient tourner mal, ou qui, sur un mode métaphorique, nous invitent à regarder droit dans les yeux les dysfonctionnements actuels de nos sociétés. Ne vous méprenez pas : je crois qu’on a aussi besoin de ces séries… mais elles épuisent. Souvent on me parle de fictions « anxiogènes » et, même si j’ai du mal avec ce qualificatif notamment parce que je le trouve fourre-tout, il traduit une impression que les discours négatifs nous enlisent dans un point de vue sur le monde déprimant. Où sont les fictions qui nous disent ce qu’il y a au bout du tunnel ? Au lieu de dépeindre un futur où le sexisme est le même qu’aujourd’hui sinon pire, nous raconter un monde où le sexisme n’existe plus… parce que, j’ai beau nourrir des idéaux féministes, je n’arrive pas vraiment à imaginer à quoi ressemble un monde où mes propres idées ont « gagné ». Parfois j’aimerais bien avoir une série vers laquelle me retourner qui soit positive sans être dans l’escapisme, et une utopie semble être le genre tout trouvé… sauf que je n’en trouve pas.

    Toutes les utopies de fiction que j’ai pu voir jusqu’à présent (dans les séries, mais aussi dans les films ; j’avoue n’être pas une grande lectrice alors il y a peut-être de meilleurs exemples en littérature) finissent en général par se révéler être des dystopies.
    Vous vous souvenez de ce qu’on disait la semaine dernière à l’occasion d’Onisciente ? La dystopie est dans l’œil de celui qui regarde, et n’a pas pour vocation d’être visible à l’œil nu pour ceux qui y vivent. Utopia Falls est ce qui s’approche le plus d’une utopie parce que les gens qui vivent dans son univers sont dans l’ensemble satisfaits de la façon dont leur monde fonctionne. Les habitants de New Babyl semblent heureux parce que tout leur apparaît comme positif. La communauté avant l’individualité ? Bien. Chacun à sa place ? Parfait. Personne ne semble avoir de problème avec la façon dont les affaires sont conduites, il ne semble pas y avoir de perdant, et tous, même ceux qui vivent à Reform, nourrissent une forme de contentement permanent avec l’état de la société.

    C’est bien entendu suspect pour nous. Et quelques rares indices dans ce premier épisode d’Utopia Falls nous mettent sur la piste d’une vérité qui est toute autre. Par exemple, il n’y a pas de survivants qu’à New Babyl…
    Une dystopie ne prend forme que lorsqu’un ou plusieurs protagonistes prennent conscience des dessous pas très propres de leur utopie. Les dystopies partent du principe qu’une utopie est toujours trop belle pour être vraie, et c’est la vocation qui semble être celle d’Utopia Falls. Vers la fin du premier épisode les deux personnages principaux, Aliya5 et Bodhi2, font la découverte d’une archive secrète qui pourrait leur en dire plus sur l’art qui les fait vibrer… mais aussi plus largement, sur le monde dans lequel ils ont grandi.
    Je ne veux pas trop vous en dire, et le pilote lui-même est encore dans l’allusion à ce stade, après avoir passé beaucoup de temps à faire de l’exposition pure (et assez peu subtile… les dialogues sont poussifs au possible, notamment). Toutefois, il ne peut pas être un hasard que la plupart des personnages importants de la série soient racisés (Aliya5 et Bodhi2 sont noirs, il y a également deux acteurs asiatiques et une actrice hispanique au casting), que la voix de l’intelligence artificielle de l’archive soit celle d’un homme noir (…qui n’est nul autre que Snoop Dogg lui-même !), et que les formes d’art visibles ou audibles à l’intérieur de l’archive se réfèrent à la culture afro-américaine (et, à première vue du moins, aucune autre), qui semble totalement inconnue à ces adolescents.

    A voir ce seul épisode, il est un peu tôt pour en être certaine, mais Utopia Falls pourrait bien s’avérer être une série afro-futuriste !

    Vous le voyez, on est devant une série de science-fiction qui a peut-être quelque chose dans sa manche qui n’a jamais été vu auparavant. Et du coup, tout l’aspect hyper conventionnel présenté dans le premier épisode d’Utopia Falls pourrait bien n’avoir été mis là que pour être mieux critiqué.
    Bien-sûr, pour le savoir, il faudra regarder la totalité des 10 épisodes qui constituent la (première ?) saison de la série, et ça veut dire rester patiemment assis devant des intrigues vues cent fois (un triangle amoureux par exemple), en souffrant des dialogues insupportables de banalité délivrés sans grande nuance, et je ne parle même pas des scènes de chant/danse. Bon, clairement c’est une série pour ados d’abord et avant tout ; de ce fait, tout le monde n’y trouvera pas nécessairement son compte… mais je reste curieuse de savoir jusqu’où elle ira.


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  • Mundo perfeito

    9 février 2020 à 22:27 • Review vers le futur •

    C’est pas pour vous inquiéter, mais vous avez remarqué à quel point le genre dystopique a pris son essor à la télévision, en l’espace de, quoi, allez… une dizaine d’années ? Attention, il ne s’agit pas de dire que les séries n’ont jamais touché au dystopique auparavant, mais force est de constater qu’il y a, en tout cas, beaucoup plus de choix maintenant. Et euh, sans vouloir faire de la psychologie de comptoir, il est probable que ç’ait quelque chose à voir avec l’air du temps.
    La force de la dystopie (la science-fiction des anxieux), c’est précisément qu’elle anticipe nos peurs, et qu’elle les amplifie pour imaginer un monde où ce qui nous effraye maintenant… est devenu banal.

    Par voie de conséquence, c’est par essence de la science-fiction éminemment politique : la part du futur qui fait peur, ce n’est pas tant les évolutions technologiques ou les catastrophes naturelles à venir, que la façon dont notre monde s’adapte, d’une façon qui aujourd’hui nous semble terrifiante, à une nouvelle normalité. Après tout, s’il s’agissait juste de craindre un événement cataclysmique, mettons, on serait dans une fiction apocalyptique ou post-apocalyptique ; les protagonistes sauraient que les choses vont mal. Mais là, ce qui nous inquiète, c’est au contraire que les politiques publiques adoptent ce changement pour élargir son acceptation à tous, et le normaliser dans la conscience collective de notre société. Rendant une société dystopique parfaitement acceptable.
    Un peu par définition, la plupart des gens vivant dans une fiction dystopique ont accepté leur sort. En revanche, le spectateur de cette même fiction est placé dans une position privilégiée. Parce qu’il n’est pas dans cette situation (ou en tout cas, il ne considère pas l’être), elle ne lui apparaît pas comme normale.

    Dans la série brésilienne Onisciente, ce qui est inquiétant c’est précisément la façon dont tout le monde a accepté ce qui, sur le papier, nous est inacceptable : une société où tout le monde est surveillé en permanence. Dans ce futur, la criminalité est quasi-inexistante parce que, se sachant observés en temps réel, les gens prêtent doublement attention à ce qu’ils font…
    A quel prix ? Eh bien, en théorie, cette sécurité ne coûte rien à ceux qui en profitent. Le Système (…quand les noms communs commencent à avoir des majuscules, on sait que ça commence à sentir mauvais) est entièrement automatisé. Aucun humain n’a accès aux données relevées par les drones qui suivent, individuellement, chaque citoyen. Leur vie privée n’est pas menacée, répète-t-on. D’ailleurs, sans cette garantie absolue, les gens n’auraient jamais voté pour son implantation !

    Pourtant il est difficile de ne pas percevoir ce syst-… pardon, le Système comme une gigantesque intrusion : les drones (qui prennent la forme de petites libellules high tech) sont capables non seulement de filmer l’intégralité des faits et gestes des gens, mais aussi de mesurer leurs signes vitaux, de calculer leur état émotionnel à partir de données physiques et médicales… Et si une infraction est tout de même commise (l’humanité est têtue !), alors elle est affichée sur les écrans géants dans les lieux publics, y compris le nom du contrevenant. Comme ça si jamais il vient à manquer au citoyen un peu de self-control, le contrôle social est là pour prendre le relais, avec des retombées dans divers domaines y compris l’emploi. C’est beau comme un crédit social chinois. Grâce à cette auto-méfiance généralisée, chacun a tout intérêt à toujours se comporter parfaitement, et le futur d’Onisciente est donc, en apparence, un futur parfait. Et puis l’avantage c’est que le Système est en place depuis si longtemps, que les plus jeunes générations ont grandi avec lui, et ne le remettent donc même plus en question.
    Nina est de ceux-là : la jeune femme n’a jamais connu rien d’autre. Elle mène une vie parfaitement heureuse et équilibrée, et ne songe même pas vraiment à faire attention à ses moindres faits et gestes tant elle a intégré la présence du drone, et donc du Système, dans sa vie. D’ailleurs, elle est apprentie programmeuse pour Onisciente, la compagnie qui a créé le Système, et elle est en lice pour obtenir un poste permanent au sein de l’entreprise. Contribuer à enrichir le code d’Onisciente est non seulement son travail, mais aussi quelque chose qu’elle est fière d’accomplir, parce que son père Inácio a lui aussi travaillé pour le Système avant de prendre sa retraite.

    Tout dans Onisciente semble idéal. La différence entre une utopie et une dystopie est parfois bien mince, après tout ! C’est bien la raison pour laquelle les personnages qui vivent dans une dystopie ne se rebellent pas, pour la plupart : parce que les apparences jouent en sa faveur, et qu’il est entré dans les mentalité que la situation actuelle est la meilleure possible (ou, à tout le moins, la moins mauvaise possible). Le projet de société vendu à tous crée une illusion, si ce n’est de perfection, au moins d’équilibre : on promet aux citoyens qu’ils n’ont pas perdu plus que ce qu’ils ont gagné, alors juré, tout va bien. Les rues sont propres, les inconnus polis, qu’est-ce qu’il vous faut de plus, c’est une utopie !
    Mais bien entendu, Onisciente n’en est pas une, et il faudra un événement perturbateur tragique pour que Nina commence à remettre certaines choses en question. Nina, avec son petit minois amélipoulinesque, est justement l’une des personnes les mieux placées pour comprendre les failles du Système, pourvu qu’elle sache où regarder. Et pas juste les failles techniques, mais, au-delà, les failles idéologiques.

    Eh oui, fort heureusement, une dystopie est regardable pour nous uniquement parce qu’elle inclut quelques personnages qui savent se dresser contre le système, aller à l’encontre des conventions sociales, penser différemment, refuser de se conformer, et rêver à un monde meilleur. En tant que spectateur, il ne serait pas acceptable de regarder une dystopie dans laquelle personne ne se rebiffe, et où le cours des choses reste inchangé.
    Enfin, c’est à espérer. Peut-être d’ailleurs qu’il y a des gens qui regardent Onisciente, les mêmes qui s’empressent de dire que « si l’on a rien à se reprocher, on a rien à craindre », qui pensent que le Système fonctionne très bien, ou au moins, que les quelques ratés sont amplement compensés par les bénéfices… Honnêtement, certains jours ma pire peur c’est que des gens puissent regarder une dystopie sans réaliser qu’elle en est une.


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