[DL] Paramédicos

16 novembre 2012 à 21:54

Très honnêtement, les génériques de séries médicales/d’intervention sont rarement très originaux. Bien-sûr, ça ne les empêche pas d’entrer dans les annales et de devenir inoubliables, à l’instar de celui d’Urgences, mais globalement, c’est un peu toujours la même chose : on suit les médecins/infirmers/ambulanciers/pompiers sur leur lieu d’intervention, embarquant avec eux un équipement si possible volumineux, intervenant sur des victimes sans visage, sauvant des vies avec bien des filtres bleus et/ou rouges. D’ailleurs, ça n’est pas vraiment propre aux américains, car même le générique de Gyne reprenait les mêmes codes (même s’il choisissait de le faire avec une chanson pop/reggae pour varier quand même un peu les plaisirs), si vous vous souvenez.

Après tout, le principe de ces génériques, c’est de mettre en valeur les courageux héros qui sauvent des vies. On a besoin de voir leurs visages, pas ceux des anonymes qu’ils traitent ; on a besoin de voir leurs actions, de se glisser dans leur blouse (surtout s’il s’agit de Noah Wyle… j’ai dit ça à voix haute ?), de vivre les évènements à leurs côtés, de comprendre ce que cela implique pour eux. Dés le générique, ces séries veulent faire monter l’adrénaline et/ou l’émotion pour que nous nous mettions aux côtés des urgentistes de tous poils.
Mais Paramédicos, une nocturna mexicaine qui s’achèvera jeudi prochain, a décidé de porter sur tous ces clichés un regard un peu neuf. Le générique de la série n’a pas un concept plus original que les autres, mais c’est l’angle abordé qui fait tout. Jugez plutôt.


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Dés la première image, alors que le générique n’a pas vraiment commencé et que s’affichent à peine des logos, dont celui de la Croix Rouge qui a participé à la production de la série, Paramédicos dit déjà sa différence. C’est même un peu destabilisant dans un premier temps. Mais, traitant cette première image comme le début de sa narration, le générique va nous raconter une histoire. Et une seule.
Décider de suivre une seule intervention, c’est déjà révolutionnaire en soi, quand on y pense. Peu de génériques médicaux le font, tout simplement parce que trouver des images de plein de sauvetages/opérations différents, issus d’épisodes variés, permet de ne piocher que ce qui est le plus émouvant, le plus à même d’impressionner. Mais Paramédicos ne mange pas de ce pain-là, et va suivre un cas, et un seul, du moment où un accidenté reprend connaissance sur la chaussée jusqu’au moment où il va arriver à bon port, aux urgences.

Mais ce qui fonctionne certainement le mieux dans ce générique, c’est que la perspective dominante est celle du patient. La camera subjective regarde les actions des personnages à travers le regard perdu et sans doute un peu choqué de l’accidenté. Et curieusement, ce procédé permet de tout de même montrer l’héroïsme du personnel médical, mais sans leur attribuer de visage, sans clairement définir leur personnalité. On est là, dans l’urgence, la même qui fait que tout d’un coup les portes battantes du Chicago County s’ouvrent sur un personnel médical affairé. Sauf qu’ici, ce qui importe, c’est le sort du patient, pas la réussite du médecin. Les actes médicaux sont les mêmes, les ressorts sont les mêmes… sauf que regarder l’intervention en étant dans la peau (abimée) du patient change tout. Et c’est diablement efficace, du coup.

Paramédicos est pourtant, sur le contenu, une série assez classique dans le genre médical, suivant de nouveaux ambulanciers alors qu’ils viennent de finir leur formation auprès de la Croix Rouge et qu’ils entrent dans la cour des grands. Dans le genre, on a difficilement fait plus classique, si j’en juge par le pilote. Malgré cela, avec ce générique énergique et capable d’apporter un regard différent, Paramédicos parvient à se vendre avec une touche d’originalité en plus.
Le générique, qui plus est, souligne combien la réalisation de Paramédicos est importante : on trouve dans la série, pendant les scènes d’intervention (dont celle qui ouvre le pilote) au moins autant de filtres et d’angles léchés que dans un épisode des Experts. C’est quelque chose que le générique, avec son sens de la couleur et du montage, retranscrit très bien.

C’est à ce genre de techniques qu’on reconnaît une série qui sait appâter le spectateur, qui a compris qu’il fallait innover pour attirer l’attention (la garder étant un sujet différent). D’ailleurs, Paramédicos a reçu cette semaine un Pantalla de Cristal, un prix remis à l’occasion du festival du même nom, dont la vocation est de mettre en valeur des productions indépendantes mexicaines ; les récompenses concernent également les campagnes publicitaires et les stratégies marketing, et justement, la production de la série a été saluée pour son travail en matière de promotion digitale et sa dimension sociale (au sens « interactif » du terme). Comme quoi, quand on y met les formes…

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