La moyenne évasion

9 mai 2021 à 20:54

C’était un peu une surprise de découvrir Intergalactic. Son premier épisode ne ressemblait pas tellement à une série de science-fiction britannique, mais plutôt aux productions nord-américaines. Les moyens investis semblent largement supérieurs à la moyenne, la distribution est plus diverse que dans la plupart des séries d’outre-Manche, et l’action est omniprésente.
Et pourtant Intergalactic est terriblement anglaise dans sa présentation d’un « Commonworld » aux ressources limitées mais qui compte sur sa flotte spatiale pour se décharger des prisonnières encombrantes, et les envoyer vers une colonie carcérale. Arrêtez-moi si vous la connaissez déjà.

De la situation de monde vivant 122 années après nous, on n’en saura pas beaucoup plus dans le premier épisode. Quelques éléments nous indiquent une catastrophe écologique ici et l’existence d’une nouvelle substance (« New Aurum ») là, mais c’est bien tout. Ce qui intéresse Intergalactic le plus, ce sont ses personnages, en grande majorité des femmes.

L’héroïne est Ash Harper, fille d’un héros aujourd’hui disparu et d’une gradée influente, Rebecca Harper. Lorsque l’épisode démarre, Ash a tout l’air d’avoir des états de service tout aussi impeccables, et son supérieur direct la recommande même pour une médaille après qu’elle ait intercepté une criminelle qui avait volé du New Aurum. Le sentiment de fierté sera de courte durée : quelques minutes plus tard, elle est arrêtée pour vol de New Aurum, une video la montrant en train de subtiliser le paquet qu’elle a confisqué lors de l’interpellation. Pourquoi et comment une video peut-elle la montrer se servir parmi les pièces à conviction, alors que nous avons de nos yeux vu l’inverse ? Patience.
En tout cas le vol de New Aurum est pris très au sérieux : c’est un acte de trahison. Elle est donc envoyée, sans autre forme de procès (littéralement : apparemment tous les moyens de la Justice ont été attribués à la police dans ce futur), sur le Hemlock, au sein d’un convoi de prisonnières. Elle y retrouve, coïncidence malencontreuse, la voleuse qu’elle avait fait coffrer quelques minutes plus tôt, dénommée Verona. Plusieurs autres prisonnières sont également à bord : Tula, une criminelle impulsive et colérique ; Genevieve, la fille de celle-ci et une machine à tuer ; Candy, une étrange humaine au comportement complètement dérangé ; et une mystérieuse prisonnière dotée d’un harnais la forçant au mutisme, dont on nous révèle en cours d’épisode qu’il s’agit d’une terroriste, la Dr Emma Grieves.

Ce qui va se passer à partir de là va être ébouriffant, nous pas parce que c’est particulièrement innovant, mais parce qu’il n’y a pas de temps mort. Intergalactic met en scène une rébellion à l’intérieur du Hemlock, qui bientôt est pris en otage par ses propres prisonnières, Farscape-style. Et avec des coordonnées bien précises en vue…
Ash Harper, dans tout ça, va devoir faire son possible pour survivre, dans des conditions dangereuses parce que les prisonnières en fuite sont parfaitement imprévisibles. Elle s’accroche désespérément à sa droiture morale, et je me demande dans quelle mesure Intergalactic va lui permettre de s’y tenir. Je subodore en tout cas que plus nous allons en savoir sur le but poursuivi par les criminelles, plus les choses vont nous apparaître comme relatives…
C’est rythmé, c’est joli, ça bouge dans tous les sens, et on a encore plein de choses apprendre sur ce monde, bref il y a de quoi s’occuper pour une saison de 8 épisodes, qui apparemment est tombée d’un coup d’un seul la semaine dernière au Royaume-Uni (ainsi qu’en Australie le lendemain et aux USA plus tard ce mois-ci, eh oui, des effets spéciaux chers ça implique quelques préventes). Pas certaine que la série en ait assez dans le ventre pour aller beaucoup plus loin, mais si toutes les séries de science-fiction devaient être des dissertations de philosophie, ça se saurait.


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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

2 commentaires

  1. Tiadeets dit :

    Oh Eleanor Tomlinson est dans cette série !

  2. Mila dit :

    Okay, je suis déjà bien plus inspirée par celle-là (par rapport à Domina, j’entends) 😀 Ca a l’air divertissant et de bouger vite, et ça me parle bien.
    (pardon c’est pas hyper profond comme commentaire, je rattrape mon retard dans tes articles mais j’ai le cerveau un peu trop naze)

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