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  • De père en flic

    5 janvier 2022 à 21:13 • Review vers le futur •

    J’aimais bien le concept de Folk med ångest (soit Anxious People de son titre international), une série suédoise lancée en catimini par Netflix à la toute fin de l’année. Sur le papier, c’est ce dont les séries sympathiques sont faites : un mélange de sujet vieux comme le monde et de variations sympathiques, presque innovantes, pour un peu.
    Cela étant posé, je m’apprête à reviewer le premier épisode de Folk med ångest avec la ferme intention de ne pas en voir plus, au moins pas dans l’immédiat… et voici pourquoi.

    Bon alors ce concept, quel est-il, pour commencer ?
    Folk med ångest est l’histoire d’une étrange affaire : celle qui se produit dans l’appartement d’un immeuble parmi tant d’autres, que plusieurs personnes en apparence quelconques visitent, un jour comme un autre. Sauf que ce jour-là précisément, quelqu’un attaque la banque d’à côté, et en s’apercevant que deux agents de police sont présents sur les lieux, prend la fuite dans l’immeuble en question, et se réfugie dans l’appartement. Plusieurs heures passent, pendant lesquelles les otages sont retenues dans l’appartement, l’immeuble étant encerclé par la police, avant de finalement être libérées. Sauf que… où est passé la personne qui a réalisé le braquage ?
    Pour le moment, le premier épisode de Folk med ångest n’est pas encore arrivé à la conclusion la plus évidente (on prétend pour le moment que la braqueuse s’est échappée), mais on y vient, sans aucun doute : le braquage aurait été réalisé par quelqu’un se faisant passer pour otage ! Le jeu étant naturellement de découvrir qui…

    Ce qui est intéressant dans ce premier épisode, c’est que finalement Folk med ångest n’a pas tout-à-fait envie de s’intéresser au huis clos. Ou au moins, pas tout de suite. Les personnalités des otages sont assez peu détaillées (ça ne commence vraiment que vers la fin de l’épisode introductif), sans même parler de motifs ou d’opportunités.
    Non, à la place, Folk med ångest veut nous parler des deux flics, non seulement parce que l’enquête va évidemment être vécue de leur point de vue, mais parce que la série veut aussi nous humaniser. Une large place de l’intrigue de ce premier épisode se concentre ainsi sur la relation père-fils entre Jim et Jim, policiers en uniforme qui vivent également ensemble. Ils ont, chose exceptionnelle, une plutôt bonne relation, et sont proches aussi bien au travail (ils sont partenaires) qu’à la maison. Mais voilà : c’est la veille du Nouvel An, et tous deux composent en outre avec des rapports familiaux tendus avec Jill, fille de Jim et sœur de Jack. Leur fera-t-elle encore faux bond cette année ? Le cœur tordu par le désir de revoir sa fille, Jim lui a en effet secrètement réservé un billet pour qu’elle vienne en ville…
    Dans d’autres séries, cette intrigue serait très secondaire, permettrait de dire qui sont les enquêteurs hors de leur enquête ; mais elle occupe dans Folk med ångest une place équitable avec l’histoire du braquage, au moins. Au point qu’à elle seule, elle annule presque totalement les passages comiques de ce premier épisode, faisant marcher la série sur la corde raide de la dramédie, plutôt. Ce n’est pas un tort, loin de là ; il y a quelque chose de vraiment touchant à les voir interagir, se soucier l’un de l’autre, et se parler sur divers tons pendant ce premier épisode. Mais cela signifie tout de même que Jim et Jack ont beaucoup de préoccupations qui occultent un peu le cœur de notre affaire.

    D’ordinaire, je n’ai vraiment pas envie de reprocher à une série, même une série qui se veut être une comédie, de ménager de la place pour de l’émotion et/ou des personnages ouvertement vulnérables. Dans le cas de Folk med ångest, toutefois, ce n’était pas du tout ce pour quoi j’étais venue, mais bien pour un huis clos (et/ou un mystère de chambre close) un peu délirant où n’importe qui pourrait être coupable (…voire, éventuellement, tout le monde) parmi une galerie de protagonistes hautes en couleurs. Je vous le demande : le matériel promotionnel de Folk med ångest vous donne-t-il l’impression que vous signez pour une belle chronique sur une relation entre un flic et son fils également flic ? Et pourtant c’est vraiment l’impression que laisse ce premier épisode.
    C’est à cause de cela, et cela uniquement, que je n’ai pas envie de poursuivre la série (je n’exclus pas d’y revenir lorsque mes envies auront changé… mais je sais trop bien qu’il est très possible que j’oublie son existence dans l’intervalle). Si vous êtes moins fine bouche que moi, ou si mon avertissement aura suffit à ménager vos attentes et amoindrir la déception, alors allez-y, foncez, regardez Folk med ångest, ça n’a pas l’air mauvais en-dehors de cet inconvenient.


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  • Love to unlove you baby

    4 janvier 2022 à 23:57 • Review vers le futur •

    C’est fou le nombre de séries sur la séparation et le divorce, en ce moment… ne serait-ce que sur les plateformes de VOD ! Todo va a estar bien, Desjuntados, et Decoupled… Sûrement d’autres. Le pire c’est que ces séries ont peu en commun, à part l’extrêmement spécifique détail que toutes ces séparations et divorces ne peuvent vraiment se faire, et que les couples sont donc obligés de cohabiter pendant un moment. Si vous me disiez que cela reflète des tendances sociales depuis un an ou deux, je le croirais facilement… ah, bah tiens, qu’est-ce que je disais ?
    Comme j’ai décidé de faire l’impasse sur Desjuntados (qui n’a d’intéressants que ses choix esthétiques, si j’en juge par son épisode inaugural), et qu’il y a déjà une review sur Todo va a estar bien, me voici donc à vous parler de Decoupled qui, chose plutôt originale, est une série indienne. Dans un pays où la plupart des fictions de la télévision traditionnelle ne parlent que de mariage et/ou d’amour, ça va nous faire du changement.

    De l’extérieur, Arya et Shruti forment un power couple idéal : il est un romancier plutôt connu, et elle a créé sa propre compagnie (de relations publiques, si j’ai bien compris). Dans leur magnifique demeure, où elles emploient une domestique et un chauffeur, elles vivent ensemble et élèvent leur fille Rohini, qui est au début de l’adolescence.
    Tout pour être heureuses ? Bah, pas vraiment, parce qu’elles ne se supportent plus ; et ça ne date pas d’hier, non plus. Désormais Arya et Shruti cohabitent, et partagent donc toujours un foyer, des employées, certaines obligations professionnelles, des moments du quotidien, et bien-sûr la responsabilité de leur fille. Mais en-dehors de ça, elles ne font plus vraiment partie l’une de la vie de l’autre.

    Le premier épisode de Decoupled (…et le second, sur lequel j’ai aussi jeté un oeil curieux) ne nous dit pas vraiment pourquoi ça ne va plus. C’est peut-être un ensemble de choses. Au début de l’épisode, pendant une conversation sur l’odeur corporelle apparemment gênante de leur chauffeur, Shruti fait en aparté une allusion qui semble indiquer que c’est, au moins à son avis, la faute d’Arya (« si son nez marchait aussi bien que sa bite, on n’en serait pas là »). Lourds sous-entendus. On la verra aussi, plus tard, prendre l’initiative d’informer Arya qu’elle veut changer son statut Facebook (le deuxième épisode vient confirmer que c’est elle qui prend ces initiatives dans leur « découple »). Mais ça ne nous dit pas de façon définitive ce qui s’est produit pour en arriver là.
    Est-ce que c’est important ? L’important c’est que pour le moment, afin de ne pas choquer Rohini, elles continuent de faire semblant d’être encore ensemble, mais le cœur n’y est plus, quand bien même il existe encore des habitudes, des réflexes, des moments passés ensemble. Ma foi, en grande partie parce qu’il n’y a personne d’autre, au moins pour le moment.

    On peut se faire sa propre théorie, cependant : Arya apparaît rapidement comme le pire des connards. Il a une très haute opinion de lui-même, n’a aucun égard pour qui que ce soit, méprise tout le monde, et vit d’après toutes sortes de principes rigides qu’il énonce de façon grandiloquente comme s’il était le seul au monde à avoir percé le mystère de l’âme humaine. Par moments, ces scènes de Decoupled me rappellent certaines séries par/avec (et franchement, pour) un humoriste de stand-up, ravi d’avoir une demi-heure par semaine pour raconter à quel point le monde est injuste avec lui, mais combien lui par contre a tous les droits de dénigrer autrui à longueur de journée. J’ai vérifié : Decoupled n’est pas un vehicle d’un comédien de stand-up. L’acteur qui joue Arya est différent du créateur et scénariste de la série… qui est également un romancier plutôt connu. Ah, bon, j’étais pas si loin du compte finalement.
    Decoupled hésite entre glorifier ses tirades suffisantes et le ridiculiser, comme si la série se cherchait un juste milieu sans réellement vouloir le concéder. Dans les plis de sa bouffitude, pourtant, existe un personnage plutôt intéressant : celle qui essaie de lui échapper et de respirer, loin de lui. Elle est une femme qui réussit sa vie, qui est équilibrée, qui est animée d’émotions complexes… elle mérite mieux que lui. Personnellement je trouve difficile de ne pas totalement s’aligner sur Shruti dans la situation, tant on a nous aussi envie de distribuer des baffes à Arya. On lui souhaite de se tirer de là au plus vite.

    Dans les moments où le découple échange quelques passes d’armes, Shruti réussit à briller autant qu’elle apporte de la lumière sur le niveau d’agacement que provoque Arya. Très franchement, qui supporterait ça au quotidien ?! Le pire c’est qu’il n’y a pour le moment pas exactement de l’hostilité entre elles, comme le démontrent les (souvent excellents) dialogues glaciaux et dépassionnés. Par exemple, la seule fois où j’ai explosé de rire devant cet épisode, c’est quand Shruti dépose Arya à l’aéroport ; il sort de la voiture mais se retourne : au fait, est-ce qu’elle sait seulement où il va ? Shruti a un bref instant de réalisation, avant de laisser tomber calmement : « fuck, it’s come to this » (« merde, on en est arrivées là »). Dans ce type d’échanges complètement blasés, Decoupled tient quelque chose.
    Mais la série semble trop peu intéressée par cela, et beaucoup plus par le micro qu’elle veut tendre à Arya pour déblatérer toutes ses certitudes sur le monde, comme si cette séparation lui en donnait le droit. Un monde qui a entièrement tort, bien-sûr, toujours… sauf lui.

    On a presque envie de conseiller à son scénariste de regarder sa propre série.


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  • Un ange passe

    3 janvier 2022 à 20:54 • Review vers le futur •

    Fin décembre, la chaîne TV Globo a diffusé une mini-série historique, Passaporte para Liberdade. Celle-ci a la particularité d’avoir été entièrement tournée en anglais (une première dans l’histoire de la chaîne) avec une distribution internationale. Actrices brésiliennes, italiennes, polonaises, israéliennes, américaines ou allemandes se succèdent à l’écran pour raconter l’histoire vraie d’Aracy de Carvalho, une Juste qui a travaillé depuis le consulat du Brésil à Hambourg pour aider des citoyennes juives à fuir l’Allemagne nazie.
    Passaporte para Liberdade, ou Passport to Freedom de son titre international, aura mis un peu moins de 5 ans à arriver sur les écrans brésiliens, après avoir cumulé : des retards administratifs, le lancement tardif d’une co-production avec Sony Pictures Television (d’où le tournage en anglais), et, en 2020 pour couronner le tout, un arrêt du tournage quelques semaines après avoir commencé, à cause de la pandémie évidemment. Pour quel résultat ?

    Le premier épisode de Passaporte para Liberdade, puisque c’est de lui qu’il est question aujourd’hui (ce mois-ci, attendez-vous à beaucoup de reviews de « pilotes« , même pour des mini-séries) est assez conventionnel. On y fait la connaissance d’Aracy, une femme qui travaille en tant que simple assistante au consulat de son pays, et qui secrètement fait éditer des passeports pour des Juives (sans leur faire porter la mention « J », qui plus est), afin de les aider à quitter discrètement le territoire allemand pour un autre continent. Aracy a toutes les qualités : elle est compétente, discrète, engagée, et pleine de compassion pour les Juives qu’elle voit chaque jour être humiliées et attaquées dans les rues de Hambourg. La série la présente aussi comme une mère-courage qui élève seule son fils en Allemagne, après un divorce qu’elle s’est démenée pour obtenir, et qui est très indépendante (elle conduit ! à l’époque ce n’était pas possible au Brésil, apparemment). Elle n’a, évidemment, pas oublié d’être belle non plus.
    Bref, Passaporte para Liberdade n’a pas vraiment envie de la dépeindre comme une personne très complexe, seulement comme une héroïne brave et admirable. Vu le contexte, ça se conçoit que la série n’ait pas voulu en dire du mal, mais on aurait pu espérer qu’il y ait une marge de manœuvre entre ces deux extrêmes. En outre, à part sa prudence parce qu’elle ne veut évidemment pas être découverte, Aracy ne fait montre dans cet épisode d’aucune forme de doute ou de peur, et cela rend son portrait très monochrome et prévisible (et inexact, si j’en crois cet article en portugais). J’espère que les épisodes suivants lui apporteront quelques nuances, un peu de profondeur, quelque chose quoi, même si pour le moment j’ai quelques doutes.

    Il est vrai qu’Aracy a un statut un peu privilégié : son travail au consulat semble, vu de l’extérieur, totalement anodin, et dans le même temps elle a la confiance de sa hiérarchie, qui ne la soupçonne donc de rien. Certes, le Brésil (qui à la même époque est dirigée par un dictateur) a arrêté de fournir des visa aux Juives et soutient le gouvernement nazi, et elle pourrait donc être découverte ; mais les conséquences pour elle seraient sûrement de l’ordre d’un retour au pays, pas d’une exécution. Le fait de n’être pas une citoyenne allemande la préserve de certaines inquiétudes dans le climat ambiant, quand bien même il est vrai qu’elle n’a pas de protection diplomatique non plus, n’étant qu’une secrétaire.
    Toutefois, quelqu’un nourrit quelques doutes quant à ses activités au cours de cet épisode introductif. João Guimarães Rosa, nouvellement nommé au consulat, prend ses fonctions comme adjoint du consul, et alors qu’elle l’accompagne pour son installation, il commence à comprendre qu’Aracy a beau défendre poliment la politique officielle du consulat devant lui, elle n’en pense pas moins. Et ça tombe bien, il trouve aussi que ce qui se passe en Allemagne est indigne et que son consulat devrait faire plus ! Il est en outre très attiré par elle, ce qui ne gâche rien.
    On sent que Passaporte para Liberdade va nous dire quelque chose sur ces deux-là. Que leur fiche Wikipedia aura peut-être déjà trahie pour vous…

    Tout en émaillant son exposition de scènes dans lesquelles Aracy nous prouve qu’elle est choquée par le visage de l’Allemagne nazie, et/ou dans lesquelles on nous fait comprendre que João est également outré, Passaporte para Liberdade essaie de nous expliquer « où on en est » en 1938.
    C’est-à-dire que, pour le moment au moins, il n’est pas question de camps ni de solution finale, mais d’émigration forcée. A plusieurs reprises, l’épisode nous montre ainsi que les Juives polonaises sont les premières cibles de la Gestapo, qui procède à des arrestations massives ; quelques images d’archives se glissent également dans l’épisode pour insister sur la chronologie des événements. Et pour mieux expliciter cet aspect des choses, la série utilise également une intrigue secondaire qui tourne autour de deux personnages : la chanteuse de cabaret Vivi Krüger, et le soldat Thomas Zumkle.
    Vivi, de son véritable nom Taibele Bashevis, est une jeune femme belle et talentueuse, mais rejetée par sa famille orthodoxe à cause de ses choix de vie. Elle est également une toxicomane, ce qui ne va sûrement pas aider par la suite. Elle est éprise de Thomas, son amant, que la série nous dépeint comme un agent de la Gestapo « avec des principes » : il ne bronche pas quand on procède à des arrestations massives au milieu de la nuit, par contre il trouve que ça va trop loin lorsqu’on vole les rares effets personnels d’un prisonnier… Celui-ci fait donc partie des « méchants-mais-gentils » (un trope récurrent des séries sur le nazisme, d’ailleurs). Il y est décrit comme étant différent des autres membres de la Gestapo, la série s’arrêtant à plusieurs reprises sur son attitude : il entretient cette relation amoureuse avec Vivi (dont il sait qu’elle est juive), il défend (mollement) les Juives attaquées par ses collègues dans la rue, et on le voit dans ce premier épisode avertir une famille juive riche qu’il vaudrait mieux qu’elle plie bagages avant que le pire ne se produise, et qu’il leur donnera le signal quand sera venu le moment. Il semble réprouver la violence lorsqu’elle est trop visible, mais il n’est pas non plus exactement dépeint comme quelqu’un qui s’oppose à ce qui se passe avec beaucoup de fermeté. Pas pour le moment du moins ; cela peut évoluer.

    En choisissant de ne montrer que des protagonistes bien intentionnées (même si cela couvre des actions d’une valeur variable) et/ou ce qu’elle décrit comme des victimes potentielles/futures, Passaporte para Liberdade fait ce qui devenu plutôt courant de faire dans ce genre de séries historiques : rester à la surface des choses (ce qu’évitait plutôt bien, sur un thème similaire mais une autre époque, la série Invisible Heroes). Ne surtout pas se demander comment on peut en venir à laisser se produire toutes ces horreurs… ce qui pourtant en 2021 (et pour une série brésilienne) pourrait avoir du sens pour les spectatrices. Il s’agit juste de raconter la gentille partie de l’Histoire vécue par les gens gentils ; et si effectivement il y a eu 27 921 Justes d’après les chiffres officiels, il s’agissait tout de même, vous en conviendrez, d’un nombre très minoritaire de personnes dans le monde. Pourquoi ne pas avoir un ou deux personnages de second plan pour aussi le souligner ? Ne serait-ce que pour essayer d’apporter quelque chose d’un peu intéressant à cette fiction très classique…

    D’une certaine façon, j’ai l’impression que Passaporte para Liberdade est confrontée à un épineux dilemme : comment raconter une période de l’Histoire à laquelle on n’a pris part que tardivement et de façon lointaine ? Il n’y a, après tout, que deux Brésiliennes qui ont été reconnues comme Justes, plus quelques milliers de soldats engagés dans la Seconde Guerre mondiale. Surtout quand l’un des rares angles d’approche que l’on a cette protagoniste surnommée « l’Ange de Hambourg », dont on peut difficilement salir la mémoire. En outre, la série est ouvertement basée sur un ouvrage biographique paru après la mort d’Aracy de Carvalho, même si la chaîne dit avoir fait ses propres recherches. Cela étant, j’ignore si ce dilemme s’est réellement présenté à son créateur Mário Teixeira : il est aussi tout-à-fait possible que l’ambition n’ait jamais été de produire autre chose qu’une fiction romanesque et/ou héroïque. D’ailleurs le procédé consistant, à la fin de l’épisode (et je présume, des suivants) de faire témoigner une proche de l’une des personnes sauvées par Aracy vient renforcer l’idée qu’on voulait vraiment jouer la carte de la vénération.
    Passaporte para Liberdade ne dure que 8 épisodes, diffusés par Globo de façon quotidienne les soirs de semaine (et… doublés en portugais !). Je ne sais pas dans quelle mesure elle a eu la possibilité de développer ses intrigues en évitant les écueils relevés dans cette review. Vu mon planning téléphagique en ce mois de janvier, je n’aurai sans doute pas le temps de vérifier… et pour être honnête, je ne suis pas certaine de vouloir en faire une priorité pour février. Vous me raconterez !


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  • Litige

    2 janvier 2022 à 20:31 • Telephage-o-thèque •

    Décider de regarder le premier épisode d’Avocats et Associés n’est évidemment pas un hasard : en travaillant sur la review de Le Code (que vous avez toutes lue, naturellement…), je me suis aperçue que j’avais vu quelques épisodes par le passé, en attendant que commence ma série de deuxième ou troisième partie de soirée. Essentiellement les premières saisons. Mais je ne l’avais jamais suivi la série de près et n’avais, d’ailleurs, jamais vu son premier épisode. Pour une pilotovore notoire comme moi, c’était évidemment inacceptable.
    Ajoutons à cela le fait que j’ai l’air de rien adopté la coutume de regarder une série française « ancienne » par an (en 2020, c’était Belphégor, en 2021, plusieurs épisodes de Salle n°8), et que, ma foi, j’y prends goût. Limite je prends plus de plaisir avec cette nouvelle tradition qu’à commencer certaines séries françaises récentes. Heureusement pas toutes, mais vous n’avez pas idée des glaviots que je n’ai pas lancés dans des reviews finalement jamais achevées. J’emporte avec moi dans ma tombe mon avis sur Le Bazar de la Charité… par charité, précisément.

    Comblons donc cette insupportable lacune, et profitons-en pour faire un petit tour par les années 90, décennie pourtant assez maudite du côté de la fiction française™.

    La review que vous vous apprêtez à lire va cependant être beaucoup moins élogieuse que celle de Le Code, autant vous prévenir. Avocats et Associés commence en effet in media res lors d’un entretien entre un accusé et son avocat (dont on apprendra par la suite qu’il s’appelle Carvani). Au bout d’une réplique et demie, on est déjà dans l’hystérie. Ça s’attrape par le col, ça se hurle dessus, c’est déjà pénible. Très mauvaise première impression.
    Et même après cette première scène, la tension ne retombe pas vraiment, non pas parce que la foire d’empoigne continue, mais parce que la musique est décidée à accompagner le travail d’exposition de cet épisode en étant à 712 sur l’échelle de Richter, comme si la menace était permanente qui vérifient leurs message en arrivant au bureau le matin. Malgré cette tension artificielle (et assez inutile), on apprend rapidement à cerner nos protagonistes.
    Le cabinet a été co-créé par Antoine Zelder et Robert Carvani, qui entretiennent une relation plutôt amicale ; Laurent Zelder, fils de, est également avocat au cabinet, quoique peu investi dans sa vie professionnelle (plus tard dans l’épisode, il en fera l’aveu lui-même) que dans ce qui ressemble à une activité nocturne plus passionnante ; enfin, il y a Michèle, une avocate workaholic qui vit au bureau et espère un jour devenir partenaire de la firme. Plus mineures sont les petites mains du cabinet, comme la secrétaire Vanessa ou la standardiste Audrey ; sur elles, on en saura très peu. Ce premier épisode décide également d’utiliser l’introduction d’une nouvelle avocate, Caroline Varennes, pour nous initier à son univers. Elle commence son premier jour en tant que collaboratrice de Carvani sous des auspices peu engageants, alors que les autres employées du cabinet discutent devant elle de la façon dont, comme d’habitude, une jeune femme a été engagée pour ce poste où personne ne fait long feu, et que ses compétences sont d’ores et déjà remises en question avant qu’elle n’ait serré la moindre main.
    Et, oui, il semblerait que ma photo soit d’une saison ultérieure.

    Bien-sûr elle va devoir prouver dans ce premier épisode qu’elle est un peu plus qu’une décoration pour le bureau de Carvani, et comme elle est au générique, on sait qu’elle va y arriver. Mais les vagues de remarques sexistes qu’elle se prend dans l’intervalle sont bien dégueulasses, quand bien même Avocats et Associés voudrait nous faire croire qu’il y a un côté pseudo-girl power derrière leur défilé. « Juré, on ne montre ces détails dix fois qu’afin que vous puissiez voir que malgré tout ça, Caroline va quand même mériter sa place » ! Il n’en reste pas moins que Carvani est un gros porc suffisant (et que son pote Zelder est un facilitateur qui a fait exprès d’engager une fille jolie pour lui faire plaisir), et qu’il y a quelques scènes, dont l’une dans le bureau d’Antoine Zelder, qui n’ont pas pour vocation de faire se confronter Caroline à l’adversité, mais juste à tenir des propos de mâle lubrique bien satisfait de soi parce qu’on sait à qui on parle. De la même façon, Michèle va attendre la toute fin de l’épisode pour arrêter ses blagues sexistes, parce qu’il faut bien qu’on comprenne qu’elle est cool comme femme, pas une mégère féministe qui ruine l’ambiance du cabinet.
    Même en essayant très fort de me rappeler que 1998, c’était un autre siècle, il faut quand même admettre que cet épisode a petit problème de sexisme, renforcé par le déballage totalement gratuit d’une paire de seins ou, vers la fin, d’une scène de douche. Oh non mais je sais, c’était une autre époque, j’y étais donc je ne suis pas plus surprise que ça. C’est juste que lors de ce visionnage, je n’arrêtais pas de penser à d’autres legal dramas contemporains d’Avocats et Associés, et qui ne passaient pas autant de temps à se vautrer dans la beauferie, voilà tout.

    Sur un plan totalement différent, Avocats et Associés ne soutient pas vraiment la comparaison non plus, mais c’est pas faute de se donner un peu plus de mal.
    Les intrigues ne sont en soi pas mauvaises : un procès pour meurtre où la victime est une jeune femme turque pauvre et l’accusé un jeune homme blanc riche ; et une médiation entre des parents d’accueil et une mère qui veut reprendre son fils sont les deux affaires principales. Ce ne sont pas des cas inintéressants, que ce soit de par les paramètres du dossier lui-même (l’accusé de meurtre est le fils d’un des plus gros clients du cabinet) ou les circonstances de la procédure (c’est la première affaire que traite Caroline… et même pour une avocate expérimentée ce serait impossible de gagner gain de cause). En revanche on assiste assez peu à l’impact de ces affaires, que ce soit sur les avocates elles-mêmes, ou sur les clientes. Ca n’est pas totalement exclu de l’intrigue, mais c’est fait de façon si fugace qu’on peut difficilement parler d’une approche dramatique.
    En fait, plus ce premier épisode d’Avocats et Associés avance, plus on s’aperçoit que la série ne veut surtout pas émouvoir : elle veut juste faire avancer l’intrigue. Parfois la faire avancer, ça signifie juste faire épeler à voix haute la prochaine étape, mais surtout ça veut dire trouver un retournement de situation. C’est particulièrement vrai pour l’affaire de meurtre de Carvani, où à deux reprises l’avocat fait des révélations dans le prétoire qu’on n’a absolument pas vues venir. Et c’est, en réalité, précisément le principe : trouver un coup d’éclat qui surprenne, peu importe s’il ne fait pas spécialement sens dramatiquement. Alors tout d’un coup on fait une grande révélation tirée d’un chapeau en gesticulant devant un témoin, et ça passe pour une intrigue juridique. Dans une série policière, l’équivalent de cette technique consisterait à fait arrêter le coupable en n’ayant pas procédé à l’examen tous les indices et motifs devant les spectatrices. Il n’y a pas de réel bénéfice ici, à part : « regardez, il va gagner son affaire ». Cool. Contente pour lui. The Practice this ain’t.

    Tout n’est pas à jeter dans cet épisode et, rappelons-le au cas où, c’est le premier épisode d’une série qui a duré 13 saisons. Mais vraiment, cette entrée en matière d’Avocats et Associés n’impressionne même pas mon chat, d’autant qu’au lieu de s’intéresser vraiment à ses personnages, à leurs cas de conscience, à leurs interactions, on reste en surface et on privilégie des moments où tout d’un coup ça hurle sans grand enjeu.
    D’une certaine façon, Avocats et Associés semble démarrer sans s’être demandé pourquoi parler du monde la Justice, pourquoi avoir choisi un cabinet d’avocates, pourquoi avoir choisi ces avocates-là. Cela peut (et va probablement) venir par la suite, mais pour l’instant on a l’impression de faire un peu du travail à la chaîne. Qu’est-ce qui fait que ces sujets peuvent revêtir de l’importance, d’un point de vue dramatique, éthique ou même philosophique ? On saura pas. Lorsque les affaires trouvent une conclusion, on en sort dans le même état qu’on y est entrées ; rien n’a vraiment d’importance. On a meublé 1h le vendredi soir, c’est déjà pas si mal. Vous voulez ressentir des trucs, en plus ?!
    Il y a bien un embryon de fil rouge qui semble avoir été lancé ici (en insistant sur la façon dont lentement, Carvani découvre que Caroline n’est pas juste jolie : elle est aussi belle et compétente ! et ce pile au moment où sa vie de couple de délite), mais il faudra attendre que cela paie plus tard parce que pour le moment, on ne s’intéresse pas aux protagonistes en tant que personnes. Vu que les intrigues n’ont pas de poids non plus, c’est une introduction dans laquelle il est difficile de s’investir.

    Bon, malgré ce bilan assez morose, laissez-moi finir sur une note un peu plus positive, par un mot sur le générique de la série : c’est un des rares génériques français que je trouve VRAIMENT bien. J’avais d’ailleurs oublié à quel point. Pas trop visuellement, je vous l’accorde, mais musicalement, c’est du thème qui tient la route ! Il partage quelques points communs avec d’autres séries de sa décennie, ce qui est normal, toutefois j’ai beaucoup aimé les ruptures de rythme, et les « vocalises » d’opéra qui parviennent à être brèves et légères tout en donnant de l’austérité, comme pour rappeler le côté sérieux d’une institution telle que la Justice. Un bon compromis pour moi qui n’aime pas les génériques avec des paroles ! C’est du générique des années 90 de qualité ; il part directement dans la playlist, celui-là.
    Pour le reste… bon bah pour le reste, ya plus qu’à se rabattre sur une saison 2 de Le Code, hein.


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  • Keep the bastards honest

    1 janvier 2022 à 17:54 • Review vers le futur •

    La première review de l’année porte sur ce qui est très probablement la première série de l’année, puisque The PM’s Daughter a démarré sa diffusion en Australie en ce 1er janvier. Il y a peut-être d’autres séries sur des longitudes proches qui ont démarré leur diffusion une ou deux heures plus tôt (quoique, The PM’s Daughter, en plus de sa présence dans les grilles de la chaîne publique ABC Me, est aussi en ligne sur la plateforme iView), mais je n’en ai pas connaissance et ça ne se joue probablement pas à grand’chose.
    Considérons donc que nous avons trouvé là notre première série de 2022 et passons à la review, parce qu’attention : notre pionnière est un teen drama politique !

    Catalina Parkes Pérez est une adolescente légèrement rebelle, qui jusque là menait une vie assez quelconque, mais qui du jour au lendemain voit sa vie bouleversée, lorsque sa mère l’oblige à déménager (ainsi que sa grand’tante) à Canberra, où elle vient de décrocher un nouvel emploi. Sauf qu’Isabel Perez n’a pas exactement un boulot ordinaire : elle vient d’être élue Première ministre de l’Australie. Voilà donc Cat forcée de tout quitter et de traverser le pays pour soudain se retrouver plongée dans un monde complètement différent, où elle a des obligations nouvelles et où elle doit se rendre à un lycée privé uniquement fréquenté par l’élite de la nation.

    Il y a quelques mois, je vous disais combien, lorsque j’étais jeune (certes c’était littéralement un autre siècle), les séries pour la jeunesse et/ou pour ados étaient peu voire pas du tout politisées. On y considérait que la politique ne concernait pas les jeunes spectatrices, et donc on n’en parlait pas… Au mieux parfois on avait droit à une protagoniste un peu plus intéressée par, disons, le droit animal ou l’écologie, mais généralement c’était un trait abandonné à quelqu’un d’autre de l’héroïne, quelqu’un de son entourage, dont on n’aurait pas besoin de prendre les préoccupations au sérieux, genre une tête de classe ou une hippie. Et d’ailleurs il y a eu toute une période (avec le recul, peut-être une phase de transition) pendant laquelle l’engagement politique, c’était un peu ridicule, et limité à du comic relief.
    Dans The PM’s Daughter, pas du tout. Avec son sujet de départ, la série aurait parfaitement pu décider de se concentrer sur le décalage entre la nouvelle vie de Cat et sa personnalité ou sa vie précédente. Trainer une mine blasée en énumérant tout ce qui ne va pas dans ce déménagement, et régulièrement se prendre le bec avec sa mère… Il n’y aurait aussi eu rien de plus simple que d’établir que c’est son quotidien au lycée, où elle doit se faire de nouvelles amies (et forcément, nouvelles ennemies) qui occupe le plus gros de ses préoccupations. D’autres l’ont fait avant The PM’s Daughter après tout.
    Sauf que The PM’s Daughter ne mange pas de ce pain-là. Quand bien même elle passe une partie de son épisode introductif sur le choc culturel ou la tristesse du déménagement, son ambition est réellement de parler engagement politique à son public-cible.

    Ainsi, non seulement il est établi que Cat n’est pas une rebelle sans cause, mais d’autres personnages de la série aussi ont une position très marquée. Pour l’instant essentiellement vues en B-Roll pendant le journal télévisé, mais omniprésentes, sont par exemple les membres du groupe Action Uprising. On voit notamment sa porte-parole, Murphy Barnes, s’exprimer de façon très sérieuse (et prise au sérieux par Cat) sur la politique climatique de l’Australie, et le cas de conscience que cela devrait poser de passer par les industries les plus riches pour négocier des objectifs écologiques. On a ici tous les ingrédients qui montrent que The PM’s Daughter veut traiter avec sincérité ce sujet : les propos sont spécifiques, les protagonistes qui les expriment ne sont pas tournées en ridicule, et surtout, c’est le point de départ d’un fil rouge. The PM’s Daughter est en effet une série très feuilletonnante.
    Dans le derniers tiers de cette épisode d’exposition, on lance en effet les grandes lignes de ce sur quoi va porter le reste de la série : lors d’une de ses toutes premières apparitions publiques depuis son élection, Isabel est « attaquée » par un drone l’aspergeant d’un liquide ressemblant à de la fiente, tout en scandant le slogan d’Action Uprising. Le message est clair : il est inconcevable de ne pas prendre des mesures plus drastiques en faveur du climat. La seule question qui se pose est : qui a vraiment lâché ce drone ? Parce qu’Action Uprising est normalement un groupe engagé dans des actions ouvertement revendiquées comme pacifistes et légales. Alors y a-t-il scission au sein de ses membres, ou pire, s’agit-il d’une opération visant à les décrédibiliser ? Cat, qui en outre a besoin de se prouver qu’elle n’a pas compromis sa conscience politique à cause des changements récents dans sa vie, s’interroge sur tout cela, et à voir le résumé de l’épisode suivant (que normalement je zappe mais qui m’a prise par surprise ici… c’est assez rare chez les séries australiennes), elle va sûrement se lancer dans une investigation complète de son côté.

    Loin d’avoir le temps de se lancer dans des choses complexes en moins d’une demi-heure, The PM’s Daughter prend cependant de nombreuses précautions pour ne pas nous laisser un instant penser que son intrigue va être superficielle. Je ne dirais pas qu’elle subvertit les tropes, mais elle les utilise à son avantage, en tout cas, pour offrir à des spectatrices adolescentes (quoiqu’elle soit regardable par des préados aussi, chaîne de service public pour la jeunesse oblige) une intrigue prenant au sérieux un sujet sérieux. Et ça fait plaisir à voir, et c’est bien l’intention que j’ai pour les 9 autres épisodes.

    L’année commence donc fort. En ce mois de janvier, on va avoir sept reviews par semaine, alors accrochez vos ceintures ! On n’a pas fini les découvertes… et j’ai hâte de passer cette année avec vous.


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  • 2021, a radical notion

    31 décembre 2021 à 20:00 • 3615 My (So-Called) Life •

    ChristmasTree-300Chaque 31 décembre, je me promets que mon bilan de fin d’année sera bref, et chaque année je me mens à moi-même. Il faut dire que je ne déteste rien autant que de devoir faire des classements pour établir des priorités saugrenues parmi mes découvertes de l’année écoulée. La hiérarchisation des séries me semble incompatible avec la vraie curiosité, et en particulier, ça ne m’intéresse pas de vous dire quelle série mérite votre attention au détriment d’une autre. Je préfère que vous fassiez vos choix vous-même !
    Mon bilan de l’année, c’est un bilan exhaustif et détaillé, et je l’aime comme ça ! A quoi bon choisir quand on peut tout avoir ?

    Cette année, on aura d’ailleurs battu tous les records : c’est un total de 151 articles et reviews (sans inclure ce récap) qui auront été publiées au fil des 12 derniers mois ! Contre 79 en 2020, certes année creuse. Pour un rythme de publication dicté par VOS contributions sur Tipeee puis uTip, ce n’est quand même pas rien.
    D’ailleurs parlons-en : cette année aura été celle du déménagement. Découvrant l’ampleur de la politique éthique (ou absence de) sur Tipeee, où j’étais installée depuis décembre 2018, j’ai pris la décision de changer de plateforme de financement. La transition aura été plus longue que je ne l’aurais souhaité (c’est que, on ne vous laisse pas plier bagages du jour au lendemain), et certaines questions sont encore en suspens, mais globalement ça s’est bien passé. Dans le mouvement, je me suis aperçue que, si j’avais mentionné le passage à Tipeee précédemment, je n’y avais jamais dédié à un article complet, c’est donc désormais le cas pour uTip sur cette page qui détaille les raisons de ma démarche. Vous pouvez la consulter à tout moment, et si vous avez des questions qui n’y trouvent pas réponse, n’hésitez pas à me le faire savoir pour que je la complète.
    Je suis infiniment reconnaissante aux contributrices qui m’ont suivie pendant ce déménagement, et plus largement, qui continuent de soutenir ce que je fais ici. Elles m’encouragent directement et/ou indirectement à produire plus d’articles et de reviews. C’est sûrement un tort, mais je crois profondément à ce que je fais sur ladyteruki.com ; évidemment je n’y guéris pas le cancer, loin de là, mais j’espère que la voix que je prête aux séries du monde entier, même voire surtout les moins renommées, permet d’apporter quelque chose aux personnes passionnées par la télévision, en tant que forme artistique ou divertissement. Pour moi, la curiosité, la découverte, le voyage émotionnel par les séries, c’est important, et communiquer tout cela plus encore. Alors, que d’autres considèrent que je mérite d’être aidée pour en parler, et contribuent de façon à me faire écrire plus d’articles par mois, ça me touche, surtout alors que ma situation personnelle est si complexe. Et puis l’année 2020 avait été (ici comme ailleurs) si compliquée… Pardon, je m’arrête là pour les violons. Je voulais juste vous dire : merci.

    Tiens, d’ailleurs, oui : « les contributrices ». Cette année, sans rien dire à personne, j’ai décidé de changer ma façon d’écrire sur le Dotcom, et dorénavant passer au féminin générique.
    C’est-à-dire que lorsqu’il y a un pluriel, il devient féminin (« les employées du camping »), et que lors d’une énumération, l’accord se fait au féminin (« les désagréments et les déceptions rencontrées »). A mes yeux, c’est une solution (imparfaite) au problème du masculin générique en français. Cela faisait plusieurs années que je voulais passer à une écriture plus inclusive, mais toutes mes tentatives s’étaient soldées par des échecs, faute d’être capable (en particulier) de trouver la bonne façon d’accorder mes adjectifs (à plus forte raison parce que je voulais éviter les points médians). Il y a des adjectifs pour lesquels ça coulait de source, pour d’autres, c’était le casse-tête juste pour écrire une phrase ; je persiste à dire que j’ai besoin d’un dictionnaire des accords inclusifs, si quelqu’un veut se dévouer à en écrire et m’en offrir un. Je n’y arrivais pas et ça m’agaçait beaucoup de ne pas trouver de solution pour rendre mon écriture plus flexible, mais à raison de plusieurs articles publiés chaque semaine, passer plusieurs heures à trouver la bonne formulation tout en préservant une certaine fluidité de lecture était inenvisageable. Finalement je me suis donc arrêtée sur ce féminin générique, qui j’en suis consciente n’est pas totalement satisfaisant (et je m’en excuse sincèrement aux personnes non-binaires qui me liraient, entre autres), mais qui m’a semblé être une bonne transition pour ressemeler mon cerveau, qui, ayant reçu une éducation littéraire, avait bouffé du masculin générique à toutes les sauces pendant près de 40 ans. Je ne perds pas espoir d’y arriver un jour.
    J’ai été très surprise de constater que personne ne m’a fait de commentaire à ce sujet, ce qui signifie soit que personne n’a remarqué (bien !), soit que personne n’a objecté (mieux !). Moi-même pendant les premiers mois, j’ai eu un peu de mal à toujours appliquer ma propre règle ; quand bien même j’en ai corrigé plusieurs, je suis à peu près sûre que subsistent encore quelques oublis çà et là. Mais arrivée à l’été, c’était déjà devenu beaucoup plus naturel ! C’était une agréable surprise me concernant, je pensais pédaler dans la semoule pendant plus longtemps. C’était finalement plutôt amusant de voir comment ces choix influençaient mon vocabulaire (par exemple en parlant plus souvent de « protagonistes » que de « personnages »).

    Avant de procéder au passage en revue exhaustif de l’année écoulée, quelques mots sur son déroulement et du coup… son organisation. En 2021, pour la première fois, j’ai tenu un journal précis de mes visionnages ET de mes publications dans Notion, un outil paramétrable à volonté et que j’ai transformé en multiples bases de données, dont plusieurs relatives aux séries. Ce n’était pas, loin s’en faut, ma première tentative de garder trace de mes visionnages, mais en 2020 par exemple, cette initiative s’était faite avec un stylo et du papier, et c’était quand même beaucoup moins exploitable à terme. Quel aura été le bénéfice apporté par Notion ? Eh bien, il m’est possible d’entrer toutes les données qui me passent par la tête (même celles qui ne sont pas ou pas encore utiles), et ensuite faire des statistiques.

    Par exemple, je peux vous dire que pendant l’année 2021, j’ai regardé 929 épisodes. Bon, ça c’est facile ; mais je peux aussi vous dire :
    – parmi ces épisodes, 300 étaient des pilotes ;
    – parmi ces épisodes, 50 étaient des season et/ou series finales ;
    – parmi ces épisodes, 159 étaient des épisodes de série asiatique
    – parmi ces épisodes, 307 étaient des séries ayant débuté en 2021…
    Pour celles d’entre vous qui se posent la question, je n’ai pas cherché à atteindre 1000 épisodes vus cette année, on s’en approche par le plus pur hasard.

    Et bien plus encore. Je peux faire le même genre de choses avec les reviews, aussi. Mais le plus simple, plutôt que de vous embêter avec ma compta personnelle, c’est encore de vous présenter TOUS les articles de 2021, en petits groupes thématiques.

    Upcoming

    Telephagia, Tivistory & Divers

    Parce que je publie des articles plusieurs fois par semaine, je peux moins me permettre qu’avant de préparer de grands dossiers abstraits l’histoire télévisuelle ou autre. A la place, j’incorpore des ingrédients historiques ou théoriques dans mes reviews (je trouve que ça les enrichit et donne un exemple concret de choses qui le sont souvent peu), et du coup cette catégorie est en train de lentement tomber en désuétude. Par exemple, dans cette review d’une série de Shahid, j’ai aussi glissé une énorme vue d’ensemble du fonctionnement de la plateforme et quelques unes des fictions de son catalogue. Je fais de plus en plus ce genre de mélanges, et sûrement qu’on perd en clarté au niveau des catégories, mais en même temps j’essaie de composer avec les légers désavantages de notre système de contributions.

     

    Pilotes - US

    Pilotes – US

    Sans même m’en apercevoir, j’ai reviewé pas mal de pilotes de séries étasunienne cette année. Je suis loin d’en avoir toujours dit du bien, mais il y a parmi ces pilotes quelques bonnes découvertes. Hélas, il y a aussi les autres ! J’ai l’impression qu’il faudrait que je fasse un meilleur tri des séries américaines dont je discute du premier épisode ou non, sûrement quelque chose à travailler l’an prochain.

    Pilotes - Asie

    Pilotes – Asie

    Bon, on a l’habitude que je parle d’Asie… mais il faut quand même admettre que 2021 aura été un très bon cru ! En cause, eh bien… une poussée de la télévision chinoise, ma bonne dame, dont j’ai rarement consommé autant de premiers épisodes que cette année (d’ailleurs ces comparatifs de « pilotes » sur un genre ou thème donné, ça m’a vraiment régalée ; c’est plus de travail qu’une review normale mais je songe à en faire d’autres à l’avenir quand même). On constatera aussi que, lentement mais sûrement, il devient plus aisé d’avoir accès à la télévision indienne, et que j’ai même trouvé du temps pour des séries malaisienne, indonésienne ou thaï… Tout cela, additionné à mes habitudes de consommation sud-coréennes et surtout japonaises, forcément, explique le volume.

     

    Pilotes - Canada

    Pilotes – Canada

    Petite année pour le Canada anglophone dont je n’ai parlé qu’une fois… Par contre, pas trop mal pour le Canada francophone, qui, sur tous les tons et dans toutes sortes de genre, a eu droit à un intéressant échantillon cette année. Ce qu’on n’aura pas eu en quantité, on l’aura eu en qualité !

    Pilotes - Océanie

    Pilotes – Océanie

    Ce fût, toutes proportions gardées, une année correcte pour l’Océanie (même si c’était principalement l’Australie), avec des séries de genres assez variés, et un peu plus de reviews de pilote que les années précédentes.

    Pilotes - Europe de l'Ouest

    Pilotes – Europe de l’Ouest

    Je constate une percée des séries européennes francophones : une série belge et une autre suisse sont venues se glisser parmi des pays dont vous avez un peu plus l’habitude que je vous parle, comme l’Allemagne, l’Espagne ou même le Royaume-Uni.

    Pilotes - Scandinavie

    Pilotes – Scandinavie

    Depuis que j’ai décidé de ne plus parler de polars, la Scandinavie en a pris un coup, et c’est normal, la majorité de ses exportations répondent souvent à ce genre de séries. Néanmoins, avec un meilleur accès aux séries de plateformes comme Viaplay (qui commande vraiment des trucs super intéressants, et d’ailleurs on en verra d’autres dans les bilans de saison), on se retrouve quand même avec une sélection éclectique, et l’honneur est sauf !

     

    Pilotes - France

    Pilotes – Turquie & monde arabe

    Cette année il a suffit de passer une semaine d’essai sur la plateforme Shahid pour complètement changer les choses pour cette région. D’ordinaire les séries turques sont plus faciles à trouver (même si elles ne me ravissent pas toutes de la même façon), mais là j’ai pu ajouter à mon régime téléphagique des séries venues d’Egypte, du Liban, du Koweït, de Jordanie… Ca n’est pas encore ma consommation idéale, mais on s’en approche. J’en suis à considérer sérieusement un abonnement à Shahid, pour être sincère, si les finances parviennent à suivre.

    Pilotes - France

    Pilotes – France

    Je sais pas à quoi vous vous attendiez, sérieusement. On est entre adultes ici : qui pensait réellement qu’on trouverait autant de reviews de pilotes français que, mettons, étasuniens dans ces colonnes ? Personne de réaliste. Ce qui ne veut pas dire que j’ai totalement boudé la France, hein, mais trouver de la matière à en parler plus que d’autres choses ne se présente pas souvent.

    Pilotes - Divers

    Pilotes – Divers

    C’est toujours la catégorie de la pluralité, par ici, et je tiens à dire que pour une fois, l’Amérique du Sud y est dans une très bonne situation, avec plein de séries très différentes au cours de l’année. On y trouve aussi, chose encore hélas trop rare, quelques séries africaines ; mais si les choses continuent de progresser, je ne désespère pas de leur donner leur propre catégorie un jour. Par contre comme d’habitude, sitôt qu’on ne fréquente plus les festivals de séries assidûment, tout d’un coup les séries israéliennes se font petites.

    Saisons / Séries complètes

    Saisons / Séries complètes

    Comme chacun sait, je suis toujours plus attirée par les reviews de pilote que celles de saisons ou séries complètes. Toutefois il y a eu de sacrés temps forts cette année, et je ne suis pas mécontente du résultat, tout modeste semble-t-il par comparaison ! Je ne vous dirai pas quelles auront été mes préférées cette année (cough The Empire cough) mais vraiment je me suis délectée. En plus on aura vraiment touché à tous les continents en 2021 ! Moar !

     
    Une année bien remplie, donc ! Si jamais vous aviez loupé quelque chose, vous voilà maintenant armée pour y remédier.
    Et sans vouloir vous bousculer, ne traînez pas trop : grâce aux exceptionnelles contributions sur uTip en décembre, le mois de janvier aura pas moins de SEPT reviews par semaine. Inutile de dire qu’on va avoir droit en l’espace du premier mois de 2022 à près de 1/5e de la production de 2021 ! Ah ça, pour faire des découvertes, ça va être parfait !
    Par contre je songe à me procurer ces gants d’esport qui protègent les poignets…

    En janvier, on fêtera aussi les 15 ans de ces colonnes (les habituées s’en souviennent peut-être, l’aventure avait commencé sur Canalblog).
    15 années à parler de séries ici, et avant cela sur feu SeriesLive.com… Tant de choses ont changé dans ma consommation des séries, dans ma façon de les appréhender, dans ma façon d’en parler. C’est une chance immense, surtout dans le monde si obsolescent d’internet, de parvenir à ce genre de longévité.
    Et cette longévité, je la dois non seulement à ma passion, mais à votre fidélité et votre soutien. Je me répète, hein, mais merci de tout cœur d’être là pour moi, de me lire, parfois de me commenter (jamais assez à mon goût, mais bon, on a toutes des préoccupations en-dehors des séries !).

    Pour 2022, mon Dieu, je ne sais pas ce qu’on se souhaite. Plein de bonnes séries, évidemment, mais aussi les meilleures nouvelles possibles dans tous les autres domaines. On en a bien besoin.
    Meilleurs vœux, amies téléphages.

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  • It’s like a reward

    31 décembre 2021 à 17:32 • Dorama Chick •

    Comme beaucoup de monde, je suis passée par une période de chômage. Sauf que j’avais moins de 25 ans et à l’époque, le RSA ne s’appliquait pas du tout à ma tranche d’âge ; une fois épuisés mes droits au chômage, je me suis donc retrouvée sans aucune ressource, avec juste mon épargne pour pleurer. Elle a, naturellement, fondu comme neige au soleil, vu que j’étais au tout début de ma vie active. Quand je trouvais un emploi, c’était un CDD, et il fallait mettre autant que possible de côté pour l’après…
    C’était une période plutôt difficile, de toute évidence. Avec mon budget serré, je ne pouvais pas dépenser plus de 30€ en courses par mois. Il fallait faire des choix, et pas des moindres, et certains me perturbent encore. Parfois ce choix, c’était juste entre pâtes ou pâtes au beurre (mais pas tous les jours) ; parfois c’était plus déchirant. La nuit, j’ai commencé à faire des rêves dans lesquels je parcourais les rayons de supermarchés imaginaires, achetant tout ce qu’il me ferait plaisir de manger. Juste ça : des nuits entières passées à mettre dans mon caddie des poireaux et du jambon. Je ne sais pas trop comment on se remet d’un food trauma comme celui-là ; je vous tiens au courant si jamais ça m’arrive un jour.
    Et puis, au bout de 5 années de on/off, de petits contrats çà et là, et de serrage de ceinture grandissant, j’ai réussi un concours de la fonction publique. J’ai obtenu le saint Graal des revenus réguliers, et je me suis dit que j’allais pouvoir souffler.

    Souffler voulait surtout dire repasser à plusieurs repas par jour. Et dés que je me mettais à table, tout était délicieux. Non pas que j’aie dépensé des fortunes en nourriture, mais je pouvais manger à ma faim et c’était déjà énorme. J’ai commencé à travailler en cabinet ministériel (le choc de passer de l’extrême pauvreté aux fameux ors de la République a été immense), et mes revenus m’ont même permis d’aller de temps en temps au restaurant. Au restaurant ! Avec une collègue arrivée grâce au même concours que moi, nous nous faisions un dîner par mois dehors ; on s’invitait alternativement : « le restaurant de fruits de mer, c’est pour moi ; tu règleras l’italien la prochaine fois ». Parfois je faisais mes courses en prévoyant un encas à déguster plus tard en déballant mes sacs (pluriel !!!), ou je me préparais un déjeuner pour le travail le lendemain, ou je m’arrêtais à la boulangerie pour un éclair le matin… Tout était délicieux et il y avait toujours une raison de se régaler, même à la cantine le midi où je poussais des « oh » et des « ah » devant le buffet de salades : « des carottes râpées ? oh c’est mon entrée favorite ! des concombres à la crème ? oh c’est mon entrée favorite ! de la salade verte avec des tomates cerises ? oh c’est mon entrée favorite ! »… vous voyez le tableau. Mes collègues se plaignaient de la qualité de la nourriture, et je me retenais de leur dire qu’elles avaient vraiment des goûts de princesse. Mais je ne disais rien, en partie parce que j’étais nouvelle, et en partie parce que j’avais la bouche pleine de salade de chou rouge, et c’est mon entrée favorite !
    Certains soirs, je m’arrêtais au restaurant japonais en face de la gare de RER dans ma ville, et je m’offrais un petit bonus après une journée de 12 heures éreintante. Je me revois, assise sous l’éclairage violet de son plafond (sérendipité !), déguster chaque bouchée avec un air ravi qui, de l’extérieur, semblait sûrement ridicule. A force, les proprios me connaissaient si bien qu’elles m’offraient un lait de soja en dessert, et c’était comme avoir gagné la loterie. Emue presque aux larmes d’avoir fait pareil festin, je quittais ce petit restaurant de banlieue avec l’impression que la vie valait d’être vécue.
    …J’ai passé quelques années de grâce comme ça. Puis est tombé le premier arrêt de travail. Puis le deuxième. Puis le troisième. Et soudain, j’étais en arrêt longue durée, puis en invalidité. Un beau jour me voilà tout d’un coup à la retraite à 38 ans. Je suis de nouveau sous le seuil de pauvreté, probablement jusqu’à la fin de ma vie, et ça fait depuis 2015 que je ne mange de nouveau plus qu’un repas par jour.

    Dés lors, est-il vraiment étonnant que je me sois prise de passion pour les « séries d’appétit » ?

    Ces séries japonaises dont je vous ai tant parlé, qui suivent un cahier des charges narratif très précis (en partie hérité du « manga d’appétit »), mais qui à l’intérieur de ces contraintes se révèlent riches en variations… est-il vraiment surprenant qu’elles parlent à mon âme ? Je leur ai même écrit une déclaration d’amour il y a quelques mois. Je conçois totalement qu’on ne partage pas mon enthousiasme pour ce genre particulier (entre autres parce qu’on ne partage pas nécessairement mon vécu et/ou ma relation à la nourriture), toutefois elles se sont imposées comme une nécessité dans ma consommation télévisuelle.
    Personne n’est surprise, donc, lorsque je vous annonce que ceci est la review de saison de Gohoubi Gohan, probablement ma série d’appétit préférée de 2021. Et pourtant, j’en ai vues quelques unes.

    Le principe de Gohoubi Gohan est que son héroïne, Sakiko Ikeda, vient de commencer un travail dans une entreprise tokyoïte qui conçoit et commercialise des fournitures de bureau. C’est le premier emploi de Sakiko, fraîchement diplômée de l’université, et qui de surcroît vient de la province, loin de sa famille. Pour Sakiko, tout est nouveau, et donc un peu impressionnant, dans sa nouvelle vie. L’entrée dans la vie active est pleine de moments de stress, alors la jeune femme a décidé que, pour se récompenser d’une journée ou semaine de dur labeur, elle s’offrirait régulièrement un gohoubi gohan. Ou, en français : un repas récompense.

    Contrairement à beaucoup de séries d’appétit, Gohoubi Gohan est très flexible sur ce à quoi son repas éponyme peut ressembler : il s’agit aussi bien d’une sortie au restaurant que d’un plat cuisiné à la maison, et toutes les variations possibles entre les deux. De la même façon, le dorama n’est pas très ferme sur la façon dont ce repas peut être dégusté : parfois c’est en solitaire, parfois avec de la compagnie. Pour un sous-genre sériel profondément formulaïque, Gohoubi Gohan se laisse la possibilité de changer d’avis sur l’application de sa formule, pourvu que le concept de récompense subsiste.
    Sakiko éprouve une joie sincère, et communicative, à l’idée de manger de bons petits plats (dans un épisode on apprend qu’elle a décoré son bureau avec des photos de ses mets préférés !). Son attitude naturellement positive la pousse à commander ce qu’elle ne connaît pas, ou à cuisiner avec des ingrédients inconnus. La nourriture n’est pas qu’une question de comfort food (ce qui la pousserait à se limiter aux classiques rassurants), c’est un moment de plaisir qui prend en compte le fait que la découverte est, en soi, un plaisir autant que la dégustation. En cela, je dois dire que l’attitude culinaire de l’héroïne m’a rappelé ma propre pratique téléphagique, et forcément, ça crée des liens.
    Bien entendu, Gohoubi Gohan ne serait pas une série d’appétit si à chaque épisode, on n’entendait pas le dialogue intérieur de Sakiko sur le menu, l’apparence du plat, son goût, sa texture, ou simplement la joie d’avoir fait le bon choix (de restaurant, de commande, de produit, de recette…). Il ne s’agit pas de la regarder manger dans un gigantesque mukbang, mais bien de vivre à ses côtés chaque émotion, et obtenir à ses côtés la satisfaction tant promise.

    Regarder Sakiko déguster chaque bouchée avec un air ravi qui, de l’extérieur, semble sûrement ridicule, a provoqué une joie intense en moi, semaine après semaine. Au passage, justement, Gohoubi Gohan est l’une des rares séries que j’ai suivies quasi-hebdomadairement cette année, en grande partie grâce à l’extrême réactivité de la personne qui s’est lancée dans le fansub de ce dorama.
    Qu’elle mange seule, avec des collègues, avec sa sœur… Sakiko trouve toujours dans un plat, un bon verre ou une friandise le courage d’aller de l’avant. Et ça aussi, c’est communicatif. Comme souvent dans les séries d’appétit, la nourriture est le symbole de plein de choses, d’une faim qui dépasse le simple appétit physique : Gohoubi Gohan est ouvertement intéressée par la façon la plus accessible de trouver la force d’aller de l’avant, et le courage nécessaire pour avancer dans la vie même alors qu’on est épuisée ou qu’on a passé une mauvaise journée. Trouver une satisfaction simple mais intense dans le quotidien !

    Alors on ne va pas se mentir : comme un nombre titanesque de séries japonaises, Gohoubi Gohan se fait un devoir d’insister sur l’importance de travailler dur, ne conteste absolument la culture d’entreprise japonaise (ou même le poids écrasant de la hiérarchie), et globalement ne semble pas avoir de problème avec le fait que la vie de Sakiko se limite à travailler pour manger et manger pour travailler. Ecoutez, je suis la première à dire qu’il y a des problèmes avec tout cela mais… c’est pas le genre de série dont on doit attendre une quelconque remise en question. On est ici plus proche de la comédie que d’autre chose, bien que l’humour soit en réalité peu présent ; c’est du fluff. Et parfois le fluff c’est très bien. Surtout sur une tranche de brioche.
    A l’instar de l’immense majorité des séries d’appétit, le ton de chronique, le food porn décomplexé, et les personnages aux réactions simples font partie du package. On est là pour passer un bon moment, se donner faim, et… et, ma foi, regarder Gohoubi Gohan comme une récompense au terme d’une semaine difficile, pour faire face à la suivante. C’est de la comfort television, pure et simple. Et sur moi ça marche, quand bien même on peut difficilement m’accuser d’avoir une vie professionnelle éreintante aujourd’hui.

    Dans Gohoubi Gohan comme dans la plupart des séries d’appétit, il s’agit avant tout de retranscrire (pas de philosopher !) la signification émotionnelle, sociale et culturelle de la nourriture au quotidien. Parfois, trouver un peu de plaisir dans le quotidien, c’est déjà beaucoup recevoir d’une série. Pour moi, regarder Gohoubi Gohan a été un acte réparateur. Il n’y a pas un épisode qui se soit achevé sans que je m’aperçoive que j’avais un immense sourire aux lèvres, et j’en avais bien besoin. C’était aussi un moment de nostalgie : je me suis retrouvée dans le parcours de Sakiko, jusque dans sa philosophie consistant à considérer la moindre bouchée comme une récompense divine pour les désagréments et les déceptions rencontrées précédemment.
    Devant les séries d’appétit, j’ai le sentiment de manger par procuration, de ressentir le plaisir culinaire par procuration, de partager une découverte par procuration, mais de retrouver un peu des émotions jadis ressenties, à la cantine de mon ancien boulot ou au restaurant japonais de mon ancienne ville ; celle-ci en a été un brillant exemple. Cela signifie très certainement que tout le monde n’appréciera pas Gohoubi Gohan de la même façon, ou pas du tout. C’est tout-à-fait normal, on n’a pas la même histoire. On n’a pas non plus toutes le même rapport à la nourriture, ni aux séries. Alors aux séries sur la nourriture…
    Pour ma part, je suis reconnaissante d’avoir vu cette série, et vous souhaite d’en avoir trouvé au moins une, cette année, qui vous ai rassasiée de multiples façons.


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  • Dispositions générales

    31 décembre 2021 à 17:31 • Zappeur, Zappeur n'aies pas peur ! •

    Je dis souvent que les séries n’ont pas de date de péremption, et que le « retard » ne devrait même pas être un concept en matière de consommation de séries… mais force est de constater que je me sens un peu coupable de ne vous délivrer une review de la première saison de Le Code qu’en fin de mois, quand elle aurait pu, quand elle aurait dû soutenir la diffusion et éventuellement encourager des gens à se mettre devant leur poste. Même si, pour ma défense, les chaînes devraient savoir que décembre est un mois chargé pour les téléphages, et qu’y faire démarrer une série est risqué, mais bon… Disons qu’on porte à égalité le poids du blâme.
    Certes, vous n’êtes pas là pour assister aux prises de judo entre ma conscience et moi-même, donc parlons aujourd’hui d’une des rares séries françaises que j’ai appréciées cette année, en grande partie parce qu’il s’agissait d’un legal drama. Or, je suis, depuis des décennies, très réceptive aux legal dramas, genre qui plus que tout autre a une obligation d’intelligence, et vis-à-vis duquel j’ai tendance à être exigeante. La mission est-elle remplie pour The Code ?

    Coupons court au semi-suspense : dans l’ensemble, plutôt, oui ! Malgré sa brièveté, sur laquelle je vais revenir dans un instant, Le Code (en référence au Code pénal, ce qui d’ailleurs explique l’esthétique rouge du matériel promotionnel ou bien-sûr du générique) parvient à trouver un équilibre très honnête. Il y a d’un côté une formule procédurale qui a fait ses preuves pour ce genre en particulier, héritée des legal dramas des années 90 (l’une de ses co-créatrices a fait ses débuts sur Avocats et Associés, après tout, avant de passer à Engrenages ; dans des interviews, The Practice est également citée), et de l’autre, ce qu’il faut d’efforts pour créer un fil rouge (ha ! rouge) permettant de tout de même s’aventurer dans le feuilletonnant, surtout en début et fin d’épisode.

    Cette intrigue tourne autour d’Idriss Toma, un avocat qui a trouvé le succès à la Cour de Paris, jusqu’à la victoire de trop. En défendant un fabricant de peintures dont les produits sont suspectés d’avoir empoisonné plusieurs personnes, il provoque la colère du mari d’une des victimes. Celui-ci se rend dans son bureau et décharge trois balles sur l’avocat, dont une à la tête. Après une douzaine de jours dans le coma, Idriss Toma reprend conscience, passe par des semaines de rééducation physique, et finalement décide de tout plaquer pour aller s’installer à Lille dans un petit cabinet, fondé avec deux avocates et amies : Jeanne Vanhoven et Nadia Ayad. Le cabinet compte également deux collaboratrices, Clarence Caldeira et Maxime Laffargue, ainsi qu’une seule et unique secrétaire, Élodie. Wikipedia me dit que son nom de famille est Nedelec, très franchement je l’apprends, mais soit.
    A plusieurs égards, Idriss Toma a changé. Toutefois, la mutation la plus importante de sa vie est que désormais il veut se consacrer à « donner une seconde chance » aux personnes qu’il défend. Il s’évertuera à le répéter à plusieurs reprises, haut et fort, quand bien même Jeanne, qui préside aux réunions du cabinet, passe son temps à insister plutôt pour prendre des dossiers prestigieux et rémunérateurs. Au cabinet, seule Élodie est au courant de son état de santé… puisqu’en effet, Idriss continue d’avoir un shrapnel dans la tête qui est inopérable, et lui cause régulièrement des migraines intenses. Entre autres. On verra au fil de cette première saison que Le Code veut à la fois nous indiquer qu’il y a un problème, et ne surtout pas s’embarquer dans une explication trop concrète de ce qui se trame, exactement, sur un plan médical. Et en même temps, j’ai envie de dire, si on veut s’assurer qu’Idriss Toma vivra pendant plusieurs saisons, c’est pas plus mal de se garder un deus ex machina dans la manche.
    Cela, évidemment, pose des questions sur sa capacité à pratiquer, même à un rythme moins soutenu ; et cette épée de Damoclès pèse aussi sur sa relation avec sa fille, Chloé, dont pour la première fois en près de deux décennies il tente de se rapprocher.

    Le Code, c’est donc en partie l’histoire d’une quête de rédemption. Elle est assortie d’une autre thématique, renforcée par le personnage de Jeanne qui est sortie de retraite pour fonder ce cabinet avec Idriss, mais qui semble lentement lâcher la rampe elle aussi, sur la capacité intellectuelle de ces avocates, et ce qui se produit lorsque celle-ci s’effrite. C’est un des grands thèmes récurrents de David E. Kelley (on le retrouvait dans quasiment toutes ses séries des années 90 et 2000, à un moment où à un autre, en particulier s’il pouvait être incarné par Fyvush Finkel), et vu les influences des scénaristes, je ne suis pas surprise de l’avoir retrouvé ici. On ne nous en dira rien de nouveau, et les protagonistes visées ont tendance soit à faire des cachotteries, soit à être traitées avec humour, ce qui n’aide pas à aller au fond de la question.
    Cela étant, encore une fois, Le Code n’a une première saison que de 6 épisodes, et à l’impossible nulle n’est tenue. C’est d’ailleurs ce qui semble parfois gêner la série le plus, plutôt que ses choix d’intrigues ou ses orientations pour ses personnages : le manque de temps. Les séries judiciaires dont elle tire son glorieux héritage, en particulier les legal dramas étasuniens, sont des séries bâties sur des saisons autrement plus longues (généralement une vingtaine d’épisodes). Ce qui est permis par le mélange de procédural et de feuilletonnant, et se construit sur la longueur, manque ici de place pour s’épanouir. Je ne sais pas si j’aurais aimé TOUS les choix faits si la saison de Le Code avait été plus longue, évidemment ! Toutefois elle aurait gagné en nuances dans l’exploration de ses personnages et de leurs relations. Le season finale procède heureusement à quelques explications (tardives, mais bienvenues) sur la façon dont plusieurs de ces personnages ont commencé à travailler ensemble, qui font que ce n’est pas un trop grand défaut, mais on ne m’ôtera pas de l’idée que certaines choses auraient gagné à être détaillées. Parce que moi, avant le season finale, je n’avais paaaaaaas du tout compris qu’Élodie en pinçait pour Idriss, d’ailleurs je refuse que ce soit canon, je vais faire celle qui a rien entendu.

    Pour autant, on s’attache à la série assez facilement. La plupart des dialogues y invitent, et surtout Le Code mise régulièrement sur une forme d’intimité (toute professionnelle, s’entend) entre ses personnages, qui fonctionne pleinement.
    Je suis par exemple extrêmement fan des multiples échanges entre Capucine Caldeira et Maxime Laffargue, qui émaillent les épisodes à la fois pour commenter l’action, histoire de s’assurer que tout le monde suit bien ce qui se passe (…ce qui est loin d’être superflu pour une série qui n’a même pas 6h devant elle), et à la fois s’arrêtent sur l’impact émotionnel des affaires traitées. Le Code ne fait en outre pas l’erreur de créer une rivalité entre ces deux collaboratrices (genre The Good Wife des premières saisons). La série les pousse à se soutenir, ce qui leur permet de s’ouvrir l’une à l’autre, et donc à nous.
    Les doutes ne sont pas totalement absents des affaires traitées par les autres avocates de la série, bien-sûr ; mais Le Code s’applique particulièrement avec Clothilde Caldeira et Maxime Laffargue, probablement parce qu’elles sont notre cheval de Troie émotionnel : le fait qu’elles soient en début de carrière les rend plus accessibles pour des néophytes en Droit que sont la plupart des spectatrices.

    Plus largement, ce cabinet vit comme un vrai bureau. On se croise dans l’entrée, on demande des choses à l’assistante, on fait des réunions, on parle agenda, on fait des pots, on reçoit des courriers… Le Code réussit à insuffler quelque chose de réaliste (autant que faire se peut) dans la vie de ses personnages, dont d’ailleurs (hors Idriss et Chloé ; mais franchement j’aurais bien aimé qu’on m’explique pourquoi cet appartement est au-dessus du bureau) on ne connaît pas vraiment la vie domestique. Du coup, le seul moyen d’apprendre à vivre aux côtés de ces avocates, c’est de transformer leur bureau en une maison, avec son petit train-train quotidien. Je trouve que ça fonctionne très bien parce que, même si les protagonistes ne se témoignent pas nécessairement de l’amitié (ou autre) en continu, on sent une proximité entre elles. En cela, même si le cabinet est un peu plus élégant et moins couvert de piles de paperasse, je vois totalement la parenté avec The Practice.
    J’ajoute que je suis tombée irrémédiablement sous le charme de Catherine Demaiffe, qui joue Élodie, et qui a non seulement une présence incroyable, mélange d’assurance et de vulnérabilité, mais aussi une capacité bluffante à incarner la super-assistante qu’on a toutes croisée au moins une fois dans notre carrière. Et c’est une ex-assistante qui le dit. Elle sert de ciment à cette équipe de façon discrète mais tangible, et j’aurais vraiment aimé savoir sur elle des choses qui ne soient pas liées à Idriss. Notez que le reste du cast ne démérite pas, c’est juste que j’ai ma préférée et qu’elle joue un rôle-pivot dans cette dynamique si appréciable.

    Comme souvent pour ne pas dire toujours dans des dramas procéduraux comme celui-ci, tous les épisodes ne se valent pas nécessairement, et plairont à des publics variables. Pour ma part j’ai une solide préférence pour le 3e (Parole contre parole, qui porte sur une affaire de viol) et sur le 5e (Le moment de vérité, se penchant sur la personnalité d’un accusé).
    Au début j’avais pourtant des sueurs froides devant l’intrigue de Parole contre parole : l’intrigue semblait prendre un parti étonnant (limite contraire à sa position jusque là), puis a fait volte-face sans prévenir (l’accusé dévoilant sa véritable nature sans aucune raison apparente)… Je me disais que j’avais trouvé le ventre mou de la saison. Pas du tout ! Le Code fait en fait le choix de ne pas s’intéresser autant au procès qu’aux conséquences de celui-ci (notamment sur Caroline Caldeira), et sur les dilemmes que pose l’exercice-même de la loi. Ne perdant pas son principe de vue, celui qui veut qu’Idriss tente d’être un avocat avec une âme, l’épisode conclut son intrigue sur la façon dont le héros va gérer le cas de conscience, plus que sur le résultat du procès lui-même, quand bien même les deux sont évidemment liés.
    Le moment de vérité a un mérite tout différent, celui d’interroger l’attitude du système judiciaire vis-à-vis de la perception de l’accusé. Celui-ci apparaît en effet coupable, et Jeanne n’a d’ailleurs pas vraiment de problème avec cette possibilité (elle défendrait le pire des criminels tout pareil pourvu de gagner et d’être payée !). En revanche, sa réalisation que les idées reçues jouent contre lui parce qu’il est neuroatypique est intéressante, surtout dans un procès devant un public et avec un jury citoyen. Souffrez que je me répète, mais c’est exactement le genre d’intrigue, plus intéressée par son commentaire sur le système que sur l’issue d’un seul procès, qui aurait pu être déclinée de mille (ou au moins dix) façons captivantes. Quand je vois des épisodes comme Le moment de vérité, je suis un peu révoltée contre la pingrerie de France2, je l’admets.

    Bon… je mets le tag « Série complète » par principe, parce que je le fais toujours lorsque je reviewe des séries qui n’ont pas encore été renouvelées. Mais vous aurez compris que je n’attends que de le retirer, et que je milite activement pour une deuxième saison, si possible plus longue. Le Code est le genre de série qui mérite de s’épanouir, pour sa connaissance des classiques (…l’avocate sans âme qui s’appelle Louise Litt !) autant que sa volonté de raconter des histoires modernes sur le monde judiciaire. Et puis, un legal drama s’affine nécessairement avec le temps.
    D’autant que j’ai trouvé que cette première saison se finissait de façon peu satisfaisante, sans toutefois délivrer un véritable cliffhanger. Ce serait indigne de s’arrêter là… Renouvelez ! Ou je vais voir rouge.


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  • Tomboy

    30 décembre 2021 à 21:15 • Review vers le futur •

    Tentant de faire ce que je prêche, j’ai décidé d’essayer de reviewer des soaps un peu plus souvent, et mon choix s’est quasi-immédiatement tourné vers Meet, un soap indien en hindi lancé fin août par Zee TV, qui affiche l’ambition de bousculer un peu les normes de genre. Et quand on est un soap, c’est une intention vraiment intéressante !

    En réalité, Meet est l’adaptation d’un autre serial indien, Sindura Bindu, tourné lui en odia pour une chaîne régionale et remontant à 2017. Cette série a déjà donné naissance à de nombreuses versions pour diverses chaînes spécialisées du groupe Zee, en bengali ou tamoul par exemple. Ce qui fait d’elle une série un peu différente, c’est qu’outre ses dialogues en hindi, Meet est produite pour la chaîne nationale Zee TV, et même mise à disposition au-delà, sur la plateforme Zee5. Elle est donc destinée à un public très large (ce qui inclut aussi une grande partie de la diaspora indienne).

    Meet est le nom de l’héroïne de la série, une jeune femme de vingt ans qui est la cadette de deux filles élevées par leur mère et leur grand’mère. On apprendra au cours de ce premier épisode que leur père était un officier de police et qu’il est décédé, bien qu’on n’explore pas dans quelles circonstances pour le moment.
    Manushi, sa grande sœur, est très féminine, fait attention à son apparence, et se montre à l’occasion superficielle. Elle n’est pas fondamentalement méchante, mais elle a une moins grande considération pour sa petite sœur que pour d’autres membres de sa famille, en particulier la grand’mère dont elle est la petite favorite. Meet par comparaison est plutôt masculine, quelque chose souligné à la fois par ses cheveux courts mais aussi par le fait qu’elle a un travail en tant que coursière. Sa grand’mère considère qu’une femme ne devrait pas travailler hors de la maison, et n’éprouve que du mépris pour son travail ; une attitude que Manushi a également adoptée. L’héroïne subvient pourtant, grâce à ce job, aux besoins de la totalité des femmes de sa famille.

    Le premier épisode commence justement alors qu’elle est en train de livrer un paquet. La femme qui lui ouvre la porte la prend (évidemment) pour un homme au début, puis Meet ôte son casque de moto pour la détromper, et finit par l’aider à monter le meuble pour bébé que la cliente avait commandé. C’est par ce genre de scènes que Meet veut nous indiquer que sa protagoniste centrale n’est pas une femme comme les autres. Chaque fois qu’elle est prise pour un homme, Meet met un point d’honneur à détromper son interlocutrice, mais en rappelant que ce qu’elle fait n’est pas masculin. A la cliente, par exemple, elle indiquera que pour faire son travail il n’y a pas besoin d’être un homme, juste d’être passionnée. La démonstration n’est pas absolument fine, mais la subtilité n’est pas l’enjeu ici puisqu’on est dans un épisode d’exposition de moins d’une demi-heure. Or, on a d’autres éléments de la série à introduire.
    En particulier, ce premier épisode de Meet commence à laisser entendre que ce n’est pas un hasard si son héroïne éponyme endosse un rôle plutôt masculin. Après le décès de son père, la jeune femme a en effet pris sur elle de s’assurer du bien-être de sa famille, celle-ci n’ayant plus de membre masculin pouvant être « l’homme de la maison ». Dans une brève scène de flashback, on la verra même avec des cheveux longs tressés, ce qui tend à indiquer que son apparence a commencé à adopter une présentation plus masculine après que Meet ait pris de nouvelles responsabilités considérées comme masculines.

    Un autre aspect de l’intrigue de cet épisode inaugural vient encore souligner combien les rôles genrés ont basculé dans cette famille. L’épisode se déroule en effet le jour de Raksha Bandhan, une fête pendant laquelle, traditionnellement, les sœurs offrent un symbole de leur attachement aux frères (en particulier un rakhi noué autour du poignet), et les frères en échange leur offrent des petits cadeaux. La mère de Manushi et Meet insiste (apparemment pas pour la première fois) pour que cette année, Manu offre à Meet un rakhi et suive la cérémonie traditionnelle à la lettre, quand bien même, normalement, elle n’a pas lieu entre deux sœurs. Manu, qui ne pense qu’à aller voir ses amies, comme sa grand’mère qui est très traditionnelle (ce qui est illustré par sa méconnaissance de l’anglais au début de l’épisode), tentent d’échapper à cette tradition… mais rien à faire, la mère insiste.
    Finalement après quelques péripéties, le rakhi est bien noué autour du poignet de Meet par Manushi, et vient l’heure des cadeaux ; à la surprise générale, Meet va en profiter pour offrir des présents en or massif, prouvant qu’elle est à même à la fois de prendre soin de toute sa famille, et de tenir une lointaine promesse autrefois faite par son père.

    Le premier épisode de Meet insiste donc sur l’entre-deux dans lequel existe son héroïne : elle est une femme, et personne ne le nie (ou jamais longtemps lorsqu’il y a malentendu). Elle se comporte « comme un garçon », et sa mère la traite comme le chef de la famille, mais n’en est pas un.
    C’est important pour la série de le souligner pour deux raisons, qui montrent que malgré son pitch légèrement original, Meet n’a aucune intention de rompre avec deux puissants tropes de la télévision quotidienne, notamment indienne.

    D’abord, parce que Meet va commencer très vite à mettre en place un enjeu amoureux et il est hors de question que cet enjeu ne soit pas masculin. On veut bien rigoler avec les normes de genre mais pas avec avec l’hétérocentrisme ! On est quand même à la télévision traditionnelle… L’épisode introduit un personnage masculin (dans ce qui était, en-dehors de ça, un fabuleux gynécée), fils d’un entrepreneur. Plein d’ambition, il espère lui aussi faire fortune un jour. Entre outre, il se distingue dans cette introduction en sauvant la vie d’un petit garçon sur un chantier de son père. Cet homme généreux et musclé porte le nom de… Meet ! Hélas il est aussi plutôt colérique, et lorsque sa voiture percute la moto de notre héroïne (…Meet, vous suivez ?), une altercation publique va suivre. Evidemment, à l’issue de leur dispute sur la voie publique, Meet et Meet (aucune chance que ça prête à confusion) se jurent d’en rester là et espèrent ne jamais recroiser l’une le chemin de l’autre, mais ça va, on sait. A partir de là il est assez net que Meet et Meet vont devoir apprendre (à leur corps défendant) à s’apprécier, une chamaillerie à la fois ; une brève lecture des résumés d’épisodes suivants me le confirme d’ailleurs. En fait, malgré ces clichés, je trouve assez intéressant que Meet semble faire le choix de prouver qu’une femme exhibant peu de caractéristiques considérées comme féminines puisse faire un enjeu amoureux enviable. En tout cas, à terme.
    L’autre passage obligé de tout soap indien (à quelques exceptions près), c’est la thématique selon laquelle toute héroïne a forcément le ciel qui lui tombe sur la tête et fait face à toutes les galères du monde, contre lesquelles elle est supposée faire preuve d’encore plus d’innocence, de gentillesse et de patience. Le culte de la « victime perpétuelle » parfaite est ici entretenu par les échanges entre Meet et sa grand’mère. Au cours de cette première demi-heure, on apprendra pourquoi le décès de son père n’est pas la seule explication au traitement un peu à part que sa famille fait de Meet : la jeune femme a en effet commis une sorte de « péché originel » au moment de sa naissance, en survivant à son frère jumeau (lequel était trop faible et n’a pas survécu plus de quelques minutes après l’accouchement). L’explication « médicale » donnée il y a 20 ans à la grand’mère est que l’un des bébés ayant pris trop de place pendant la grossesse, l’autre n’a pas pu devenir fort et a péri. C’est ce qui vaut à Meet d’être détestée par sa grand’mère, qui aurait préféré qu’à choisir, des deux jumeaux, ce soit le frère qui survive. Quoi que fasse Meet depuis, en dépit des efforts qu’elle fournit pour survenir aux besoins de sa famille, de l’attention dont elle fait preuve à tout moment, et de sa bonne humeur constante, sa grand’mère va perpétuellement la traiter comme une moins que rien et la cause de tous les malheurs du monde. Ce ne sera sûrement pas la seule. Donc bon, pour le moment Meet s’en prend plein les dents malgré toute sa bonne volonté, mais il y a une chance pour que, au bout d’un moment, l’intrigue de Meet finisse par exemple par faire comprendre à la grand’mère que Meet ne vaut pas moins qu’un petit-fils…

    En soi, Meet n’est donc pas révolutionnaire : elle coche à peu près tous les critères d’un soap indien classique comme on en diffuse depuis des décennies. Il ne faut pas s’attendre à un discours novateur, ou même à des intrigues très différentes de l’habituelle dynamique saas-bahu (soit belle-mère et bru, où le personnage féminin plus jeune est maltraité par le personnage féminin plus âgé), mais seulement à une justification différente de cette dynamique. Ici c’est à la fois son genre et la façon dont elle l’exprime qui portent préjudice à la protagoniste de Meet, dans d’autres séries ce serait son âge (Balika Vadhu), son poids (Dhhai Kilo Prem), sa couleur de peau (Saat Phere) ou son origine sociale (…à peu près toutes les séries du genre).
    Toutefois je n’irai pas jusqu’à dire qu’il s’agit purement d’un gimmick, vu l’importance que cette exposition place à prouver ostensiblement les qualités morales de son héroïne sans, pour le moment, insinuer une seule fois qu’elle devrait changer son apparence ou son style de vie. La rançon probable de tout cela étant qu’à un moment, loin, loin dans le futur de la série sûrement, Meet nous dira que n’être pas une femme féminine n’empêche pas d’être une femme normale, voire même une femme aimable.
    Et si c’est le cas, c’est déjà pas mal, pour une « simple » série quotidienne d’une demi-heure.


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  • On a échangé nos mamans

    28 décembre 2021 à 20:59 • Review vers le futur •

    Quand une scénariste voit deux bébés, c’est plus fort qu’elle, il faut qu’elle les échange. C’est entre autres la situation de départ de Madre sólo hay dos, une dramédie lancée par Netflix en janvier dernier… et dont, pour la veille de Noël, la plateforme a d’ores et déjà délivré une seconde saison. Booooon, je vois ce que c’est, on va tenter le coup de cette petite comédie passée totalement inaperç-…

    Ah ! Ah ouais quand même. Bon, bah là, il me semble difficile d’éviter d’y jeter un oeil.

    Tout commence comme on pouvait l’imaginer (surtout au vu du matériel promotionnel), alors que deux femmes que tout sépare s’apprêtent à accoucher le même jour.

    Il y a d’un côté Mariana, une étudiante de 22 ans qui est tombée enceinte de son petit-ami Pablo, avant de finalement rompre avec lui et commencer une relation avec une autre étudiante, Elena. Dans la famille de Mariana, c’est de mère en fille depuis au moins 3 générations qu’on croît aux médecines douces, à la relaxation et aux bienfaits de la nature ; bref, on est un peu hippie. Pour autant, Mariana, sa mère Teresa, et même sa grand’mère, sont très investies dans cette naissance, qui doit se dérouler à la maison, dans une piscine gonflable d’eau tiède et avec de la musique relaxante…
    De l’autre côté, il y a Ana, une femme d’affaires qui a déjà deux enfants (dont l’aînée est une adolescente) avec son époux Juan Carlos. Elle dirige sa compagnie d’une main de fer, quand bien même elle avait initialement promis à son mari de ne pas travailler pendant un an, pour se consacrer au bébé. Ana est très préoccupée par les apparences, y compris son apparence, et c’est la raison pour laquelle elle avait tout organisé pour accoucher dans le meilleur hôpital de la ville, accompagnée de Juan Carlos, de ses enfants, de son assistante, de son styliste et de son photographe. Oui, vous savez, dans la plus grande intimité.
    Aucune des deux ne va obtenir ce qu’elle souhaite, et voilà Mariana comme Ana forcées de partager quelques heures à la maternité d’un hôpital de quartier, dans l’urgence. Sauf que les deux femmes, en grande partie à cause de leurs différences, ne se supportent pas. Mais, hey, heureusement qu’elles n’auront plus jamais à se voir après ça, pas vrai ? Pas vrai ???

    Si ça ne se sentait pas à cette présentation, oui, Mariana et Ana vont devoir se retrouver, lorsque quelques mois après, l’hôpital réalise que les bracelets des bébés ont été échangés : Valentina n’est pas la fille de Mariana, et Regina n’est en fait pas la fille d’Ana. Alors que faire ? Eh bien, fort heureusement, l’erreur a été repérée tôt, et on les encourage à échanger leurs filles dés que possible pour que la vie reprenne son cours normal.
    Là où Madre sólo hay dos réussit son coup, c’est en traitant cet échange comme il le mérite : un déchirement. Les deux femmes se sont attachées à leur fille, qu’elles ont des difficultés à « abandonner », et se retrouvent par-dessus le marché avec un nourrisson qui leur semble inconnu. La routine fraîchement installée est bouleversée, et les deux mères avec elle.

    Alors que faire ? Après quelques tergiversations, plus quelques intrigues secondaires concernant les papas, Madre sólo hay dos décrète que la solution pourrait bien être… de faire en sorte que les deux mères élèvent les deux filles ensemble. On voit bien le potentiel de l’idée for the memes, mais parce que ce premier épisode de Madre sólo hay dos a bien fait son boulot, on en voit aussi la valeur dramatique. Emotionnellement, ça a du sens que ces deux femmes prennent ce chemin commun malgré tout ce qui les sépare. Même si l’idée est quand même un peu vouée à l’échec, objectivement !
    Je ne sais pas trop vers quoi se dirige la série avec cette idée. Bien-sûr, la cohabitation (et la co-parentalité atypique qui les attend) va être la source de plein de disputes sur ce qui serait, ou non, la « bonne » façon d’élever un enfant ; une façon nouvelle de remettre sur le tapis les bonnes vieilles mommy wars, on ne s’en lasse pas. Sûrement avec, à terme, l’idée de répéter une fois de plus qu’il n’y a pas une façon parfaite d’éduquer un enfant, et surtout pas une façon aussi extrême que ce que les personnalités radicalement opposées de Mariana et Ana suggèrent. Mais je trouve quand même un peu étrange que la série accepte pleinement cette idée qu’Ana comme Mariana ne sont pas capables de s’attacher à leur fille biologique (dont en plus elles ont du mal à s’occuper, comme si elles étaient incapables de s’adapter aux besoin d’un bébé), et préfèrent cette solution pour rester dans la vie de l’ancienne à tout prix.
    Cela dit, c’est toujours mieux que la première suggestion faite par Ana… qui consistait à adopter Valentina et à élever les deux filles toute seule ! Oui, parce que, évidemment, les pauvres n’ont pas vraiment la capacité d’élever un bébé correctement… connasse, va.

    Madre sólo hay dos n’invente pas le lait maternel chaud, mais en tout cas on ne pas lui reprocher grand’chose. Pas au-delà de son idée tirée par les cheveux, en tout cas. Elle est capable de trouver un équilibre plutôt honnête entre la comédie, l’émotion, et un peu d’intrigues soapesques. Bien-sûr, ce n’est pas mon genre de séries, mais je reconnais que ce qu’elle fait, elle le fait plutôt bien, et s’inscrit dans la lignée des comédies et dramédies mexicaines qui peuplent les écrans sans qu’on ne pense jamais (y compris dans ces colonnes) à souligner à quel point l’industrie télévisuelle de ce pays maîtrise le genre. Le fait que cet humour concerne la maternité (plus quelques intrigues plus classiques sur les relations amoureuses ou familiales) ne doit pas m’empêcher de saluer le résultat !


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