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  • Ai meu Hamster !

    7 mars 2021 à 20:00 • Telephage-o-thèque •

    Depuis toute petite, j’ai toujours été fascinée par les blagues sur les anges et les démons. Je ne saurais au juste expliquer pourquoi (on verra ça en thérapie après que j’aie soigné ma dépression, mon anxiété et mes troubles du sommeil), mais il y a quelque chose de profondément hilarant dans cette opposition entre le Bien et le Mal. Gamine, je connaissais par cœur des dizaines et des dizaines d’histoires drôles autour du concept.
    Et j’avais complètement oublié ce détail de mon enfance jusqu’à ce que je tombe sur Ninguém Tá Olhando, une série brésilienne de Netflix lancée en 2019 mais dont jusque récemment je n’avais pas pu voir les épisodes. Cette comédie se déroule parmi des anges qui veillent sur la population… enfin, avec des clauses en petits caractères.

    Il existe en effet 4 règles immuables qu’à tout moment une ange se doit de suivre scrupuleusement :
    1 – Suivre l’Ordre d’Assignation du Jour (ou OAJ ; bon c’est ma traduction, j’ai pas vu la série avec des sous-titres français). Chaque jour, les anges se voient en effet attribué le sort d’une humaine, un ordre qui vient du Chef. Avec une majuscule parce que vous devinez qui est le Supérieur en question.
    2 – Ne pas apparaître aux humaines. Les anges doivent rester à tout moment invisibles, ainsi que leurs actions. C’est ce qui fait leur tâche à la fois si noble et si difficile.
    3 – Ne pas protéger les humaines ne figurant pas sur l’OAJ. Le rôle des anges est de ne protéger qu’une personne à la fois, quoiqu’il arrive aux autres qui l’entourent. Tout fait partie de Son plan, après tout.
    4 – Ne pas entrer dans le bureau du Chef. Bah oui, Il est occupé à travailler sur Son plan pour l’humanité, quand même, il ne s’agirait pas de Le déranger. Il y a une porte qui conduit au bureau du Chef dans tous les districts angéliques du monde, visible à tout moment par n’importe quelle ange, MAIS il ne faut surtout pas l’ouvrir. Hm, j’ai déjà entendu ça quelque part.

    Nous apprenons ces règles alors que l’ange Ulisses apparaît, faisant de lui le premier ange créé en 300 ans. Affecté au district angélique n°5511 (un district 5 étoiles !), il est rapidement informé de ces règles essentielles par une vidéo préenregistrée, puis pris en charge par Fred, le superviseur du district, et Wanda, responsable de relever les OAJ, les attribuer aux anges, recevoir les rapports d’OAJ rédigés par les anges, et enfin du classement des OAJ. On lui assigne également deux tutrices, Greta et Chun. Ulisses s’apprête à passer un jour avec chacune d’entre elles pour pouvoir apprendre le métier, avant de se lancer dans son propre OAJ.
    Ce qui d’emblée est génial dés les premières minutes de Ninguém Tá Olhando (« personne ne regarde »), c’est que la série se régale vraiment de mettre en lumière tous les détails du fonctionnement de l’administration angélique. De la vidéo de présentation à la visite des installations du district 5511, tout, tout regorge de détails hilarants, souvent absurdes. Et cette absurdité ne manque pas d’être relevée par Ulisses, qui est nouveau et donc naïf, et pose toutes sortes de question que, depuis 300 ans, personne n’a même songé à poser. Comme par exemple : que fait le superviseur Fred de ses journées, alors que clairement Wanda fait tout le boulot d’administration du district ? Ces questions ébranlent souvent les interlocutrices d’Ulisses, et montrent que le monde bien établi de l’administration angélique… n’est pas établi sur grand’chose. Tout repose en réalité beaucoup sur le « on a toujours fait comme ça ». Au cours de ses deux journées de formation aux côtés de la froide Greta puis du débonnaire Chun, Ulisses va s’interroger, et interroger son entourage professionnel également, sur la raison d’être de toutes les règles qui régissent le travail des anges. Même pas sur les 4 règles primordiales, mais sur toutes les autres, qui en découlent plus ou moins directement.

    Evidemment, toute comédie vous le dira, les règles sont faites pour être enfreintes. Et c’est un véritable régal que d’attendre avec impatience laquelle de ces règles Ulisses va inévitablement enfreindre en premier.
    Ninguém Tá Olhando a tout ce que j’ai toujours adoré dans l’humour autour du Bien et du Mal ; il y a quelque chose de profondément absurde dans le concept lui-même, et donc forcément dans son exécution. Sûrement parce que cette binarité est trop radicale : qui peut prétendre être toujours tout l’un ou tout l’autre ? L’humour autour de ces situations conduit toujours à montrer, en fait, de profondes contradictions ; et quoi de mieux qu’un milieu administratif pour le souligner ?

    Le premier épisode de Ninguém Tá Olhando fourmille d’incongruités qui vont crescendo, et je ne vous les raconte pas toutes. Certains ingrédients vous mettent sûrement la puce à l’oreille (comme la toute première séquence de la série), d’autres vont, comme ça a été mon cas, vous faire exploser de rire devant votre écran sous l’effet de la surprise. Je regrette vraiment de ne pas avoir pu voir la série plus tôt (en même temps ça ne m’étonne qu’à moitié d’une comédie récompensée aux International Emmy Awards), et je vais de ce pas enfourner les 7 épisodes suivants.
    Si ce n’est pas encore fait, je ne peux que vous conseiller d’en faire autant ; voyez ça comme MA façon de veiller sur vous.


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  • A thousand mothers

    6 mars 2021 à 20:54 • Review vers le futur •

    Vous pourriez penser que j’ai dit tout ce que j’avais à dire (et pleuré toutes les larmes de mon corps) sur la naissance et la maternité à l’époque de la review de Sanhoojoriwon, et pour être honnête, c’était mon cas aussi il y a encore quelques jours. Mais nous aurions toutes tort.
    Cette semaine a démarré une nouvelle série australienne, Amazing Grace, qui a pour décor principal une maison de naissance, et pour héroïne une sage-femme du nom de… eh bien, bon, Grace, le titre n’est pas des plus subtils. Il s’avère que le premier épisode est touchant, plutôt original dans son traitement d’une intrigue pourtant bateau, et que… bah comme je le disais hier, depuis que j’ai tâté du Debris je suis un peu sensible de toute façon. Alors laissez-moi vous dire pourquoi j’ai versé des larmes pour Amazing Grace.
    Hélas il me faudra vous le dire avec des spoilers, si tant est qu’on puisse considérer que quelque chose qui se passe vers la 7e d’un pilote est un spoiler.

    Le pitch d’Amazing Grace est en effet plutôt simpliste : Grace est une sage-femme, responsable d’une maison de naissance accolée à un grand hôpital (qui a l’air d’une structure privée, si j’ai bien compris). Elle jongle entre plusieurs casquettes à cause de cela, participant à des mises au monde mais aussi gérant le personnel, défendant les finances du centre devant le conseil d’administration, et ainsi de suite. En outre elle sort d’un divorce qui a l’air récent, et même si elle est plus ou moins en bon termes avec son ex, elle va devoir se préparer à vendre leur maison commune (où elle réside toujours) et ainsi procéder à la dernière étape concrète de leur séparation. Heureusement elle peut compter sur le soutien indéfectible de son amie et collègue Laney, et surtout, sur une énergie débordante et une volonté de fer. Il lui en faudra, parce que ses journées se déroulent toujours à 200km/h, et qu’il lui faut en plus faire preuve d’une patience d’or et d’une incroyable intelligence émotionnelle, pour avoir en permanence la réaction qui rassurera ses interlocutrices dans l’un des moments les plus vulnérables de leur existence.
    En gros, Amazing Grace se préparait à être un gentil drama sur la naissance (et, hey, vu comme j’ai dévoré les épisodes de séries comme Kounodori, vous ne me voyez pas m’en plaindre). Mais ça c’était sur le papier.

    Dans la pratique, après une saine dose d’exposition, Amazing Grace rentre à ma grande surprise dans le cœur de l’intrigue qui se prépare. Car on ne va pas exactement faire dans du procédural ici ! Bien qu’il y ait suffisamment de potentiel pour suivre une naissance spécifique pendant un épisode bouclé (et c’est le cas pour une storyline secondaire de cet épisode, d’ailleurs), puis passer à la suivante sans se retourner, et ainsi rester à la surface des choses pour collectionner des expériences, au contraire la série a des visées sur le long terme.
    Alors qu’elle fait passer un premier entretien à une nouvelle patiente, Sophia, Grace a la surprise d’apprendre qu’il s’agit de… sa fille ! Il y a 17 ans, elle a en effet eu une enfant, qu’elle a ensuite donnée pour adoption ; depuis elle a vécu sa vie, s’est mariée, a divorcé ; et voilà que Sophia réapparaît, sans être passée par les services sociaux mais de sa propre initiative, pour retrouver sa mère biologique. Grace, on peut aisément le comprendre, est bouleversée. Hélas elle doit faire une présentation de ses résultats financiers et demande donc à Sophia de rester un peu, et de l’attendre pour qu’elles puissent parler.

    Une grande partie de l’épisode va continuer à suivre Grace dans son marathon quotidien à la maison de naissance, mais cette fois en montrant à quel point la rencontre avec Sophia l’a ébranlée et est même… devenue sa priorité. En fait, même si elle est touchée par tout cela, la première réaction de Grace est de vouloir absolument prendre du temps pour sa fille (alors que bon, elle est au boulot et tout). Son instinct premier est de se tourner vers elle ; là où tant d’autres personnages, dans une situation similaire, auraient pu être soit indifférentes, soit perdues, Grace pressent qu’elle a autant besoin que Sophia de cette rencontre.
    Mais la journée n’en finit pas et Sophia se prépare, déçue, à partir.

    Amazing Grace ne bifurque pas totalement à partir du moment où Sophia débarque dans la vie de Grace, mais fait prendre aux événements un sens différent, en tout cas. Il ne faisait aucun doute précédemment que toute naissance avait de l’importance aux yeux de Grace (on a eu droit à des scènes le démontrant plutôt joliment), mais il y a, naturellement, un enjeu supplémentaire dans le fait que Sophia soit enceinte.
    Alors que Sophia est sur le point d’elle-même devenir mère, Grace le devient le même jour, en quelque sorte, et bien qu’émue, elle accueille cela avec beaucoup de… pardon, de grâce. Il y a dans la série, et surtout dans la façon dont l’héroïne est écrite, une approche qui dégage quelque chose d’incroyablement positif. Grace est si habituée à travailler dans l’urgence et dans des moments-clés d’une vie, qu’elle s’adapte aisément à la complexité émotionnelle de la situation qui est la sienne ce jour-là. Ce qui ne signifie pas qu’elle n’est pas un peu perdue, mais en tout cas elle accueille tout cela avec énormément de bienveillance et d’ouverture d’esprit.

    Alors évidemment, des naissances il va y en avoir d’autres dans les épisodes d’Amazing Grace, et je ne doute pas que la série continuera de montrer des petites intrigues secondaires à la maison de naissance par la suite. Toutefois, ce qui va être déterminant, c’est la façon dont la relation entre Grace et Sophia va évoluer (…et encore, je n’ai pas parlé d’une troisième protagoniste qui fait partie de l’arbre généalogique de ces deux-là), d’autant que Sophia n’a nulle part où aller après la naissance… Je ne serais pas surprise de découvrir au fil des épisodes que Grace s’investit émotionnellement dans cette relation, dans son « rôle » (qui n’est pas attendu d’elle mais ça n’empêche rien) de mère voire de grand’mère, ou qu’au moins cela remue toutes sortes de choses sur son histoire personnelle. En revanche, je redoute d’apprendre qui est le père du bébé de Sophia ; son insistance à ne pas contacter son père adoptif et à vivre son accouchement sans visage familier me fait craindre le pire. J’espère être paranoïaque.
    En tout cas vu ce qui est mis en place, on se prepare à trouver dans Amazing Grace, si elle continue sur sa lancée, plein de dynamiques familiales à explorer, de questions sur ce que c’est que d’être mère dans tous les sens du terme, et de larmes émues.


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  • Perte et fracas

    5 mars 2021 à 22:27 • Review vers le futur •

    L’air de rien, ça faisait un bout de temps que je n’avais pas ressenti un coup de cœur pour une série étasunienne récente. Les papillons que je ressens depuis que j’ai découvert le premier épisode de Debris sont venus changer ça.

    Pourtant, je ne m’attendais pas à grand’chose en démarrant la série. Entre les comparaisons simplistes que j’avais pu voir passer sur Twitter (principalement avec The X-Files) et le pitch de la série en elle-même… il n’y avait pas de quoi être optimiste. Ces dernières années, les networks et en particulier NBC ont souvent dégainé des séries de genre chiantes comme la pluie, présentées comme des événements (…jurisprudence The Event) mais avec en fait assez peu de choses dans le ventre. J’avais l’impression que tout partait toujours de l’envie de créer du suspense en ne nous donnant rien de concret pour nous inciter à attendre les réponses aux questions. C’est la raison pour laquelle j’ai vite abandonné Manifest (dont j’ai besoin de croire qu’à un moment dans ses saisons ultérieures qu’elle a quand même délivré un peu plus que des « ohlala c’est inexplicable quand même »), notamment. Une part de moi partait du principe que Debris allait provoquer la chute d’objets célestes dans le pilote, sans vraiment nous dire de quoi il s’agissait. A charge pour les deux protagonistes centrales de comprendre ce qui se passe.

    A ma grande surprise, Debris commence avec de brefs panneaux de texte à l’écran, qui nous informent du contraire, nous donnant d’ores et déjà une clé très importante sur le contexte. Ces débris, qui en fait ont commencé à s’abattre sur la Terre voilà 3 années déjà, proviennent de ce qui a été identifié comme un appareil extraterrestre. Depuis, une task force internationale a été chargée de mettre la main sur les objets qui nous tombent du ciel.
    Le temps n’est donc plus à se demander ce qui se passe, mais à déterminer son… impact.

    Cette nuance a fait toute la différence au début du premier épisode, pour moi. Il y a un facteur immersif certain à fournir d’entrée de jeu des éléments explicatifs, dont les héroïnes sont familières ; la task force américano-britannique de l’Orbital est abondamment financée, il y a déjà un savoir scientifique déployé autour des débris, et un vocabulaire qui dans les premières scènes nous est rapidement dévoilé (lesdits débris sont par exemple surnommés, à cause de leur forme je suppose, des « nachos » !). On comprend rapidement qu’il est acquis pour la série que les débris émettent quelque chose (l’Orbital est équipée pour faire des relevés dans une unité appelée le Laghari), qu’ils ne se ressemblent pas tous, qu’ils ont même des pouvoirs spécifiques. La mythologie de la série n’est clairement pas là pour nous faire mariner et nous forcer à nous interroger sur la façon dont fonctionne ce monde. C’est établi.
    Ce qui évidemment ne signifie pas que tout est limpide dans Debris. Et il y a, effectivement, une dimension conspirationniste (qui explique en partie le rapport fait avec The X-Files, je suppose). Son « twist » de fin de pilote n’en est d’ailleurs pas totalement un : on en sait une partie depuis les premiers mots de la série, après tout. Non, vraiment, c’est la portée de ces facteurs qui nous est inconnue.

    Et c’est là que vraiment s’est jouée la grande force du premier épisode de Debris pour moi. Parce que cette portée, elle est principalement émotionnelle. Elle touche à l’intime.
    A ma grande surprise, Debris est une série sur la perte et le deuil, mais aussi, explicitement, intéressée par ce qui nous rapproche, nous connecte, fait de nous des humaines en somme. Il y a explicitement des dialogues entiers qui se désintéressent des complots, et même de l’aspect science-fiction, pour se concentrer uniquement sur le ressenti de Jones et Beneventi, les deux enquêtrices forcées de faire équipe sur le terrain. La série est construite comme si la Britannique et l’Américain devaient se surveiller mutuellement ; au début de l’épisode, leurs supérieures hiérarchiques respectives le leur rappellent explicitement, mais c’est trop tard ! En dépit de leur collaboration encore neuve, les deux héroïnes ont déjà noué des liens en partageant des choses personnelles, même si l’on en a sûrement à peine effleuré la surface.
    Debris cherche à établir, notamment vers la fin de l’épisode, que Jones et Beneventi vont être tiraillées, mais finalement faire un choix (qui à mon sens est vite vu) sur qui a leur loyauté. Ma main à couper que cette loyauté va les pousser à se faire de plus en plus confiance, plutôt qu’à leur gouvernement cachottier.

    Précisément, la deuxième moitié du pilote de Debris est focalisée sur ces expériences privées que les deux enquêtrices partagent plus ou moins. L’intrigue de l’épisode (qui a failli nous faire un The Whispers, puis évite élégamment l’obstacle) les met en présence de personnages secondaires qui doivent faire un deuil. Plus encore, les manifestations des débris les forcent à se confronter à ce qui les hante, à évoquer les deuils qu’elles ont dû faire elles-mêmes, et même à trouver une forme de catharsis. Peut-être pour commencer à guérir ? Je veux bien que pour Mulder et Scully, l’aventure conspirationniste ait eu (ou pris) une dimension personnelle, mais jamais à ce point en un seul épisode. Jamais de façon si intense.
    Parce que Debris met vraiment ses protagonistes au défit émotionnellement, et ses spectatrices avec. A un moment je me suis même demandé : est-ce qu’on est devant une série de SF qui est aussi un tear jerker ? Est-ce que NBC (qui pour rappelle diffuse the mother of all tear jerkers, la série familiale high concept This is Us) a trouvé le moyen d’arrêter de vouloir nous donner des frissons par suspense ou curiosité, et décidé de faire de la fiction conspirationniste une fiction moins cérébrale ? Ce serait révolutionnaire à mes yeux.
    Tout cela n’est pas accidentel, et n’est certainement pas un produit dérivé de ce que nous sommes supposées prendre pour l’intrigue « principale » du fil rouge de la série. Non, Debris est explicitement décidée à expérimenter sur ce terrain en premier lieu. Il y a tout un dialogue, à un moment, sur la façon dont c’est notre besoin de nous connecter aux autres, de partager notre ressenti, d’exposer nos vulnérabilités, qui nous enrichit. Qui fait de nous qui nous sommes. Qui définit notre humanité. Debris est très consciente de mettre tout cela sur la table d’entrée de jeu. La résolution de l’intrigue de l’épisode en dépend, et je n’ai pas beaucoup de doutes sur le fait que la résolution du fil rouge pourrait en dépendre aussi.

    Quels que soient les tests que Debris va faire passer aux humaines, et ils semblent d’ores et déjà plus profonds que ceux de la moitié des séries en sont genre, j’ai l’impression que sa thèse se loge précisément là. Dans ce que l’univers nous envoie pour nous révéler à nous-mêmes. Presque de façon religieuse ! C’est l’impact de ces débris sur nous qui va être le centre de l’attention de la série, semble dire cet épisode introductif.
    Peut-être faut-il même y voir un sens nouveau à l’aspect conspirationniste. Les mensonges des gouvernements ne font pas que nous dissimuler des intentions sombres, c’est aussi ce qui ce dresse au travers de notre capacité à nous ouvrir, à faire confiance, à partager. J’y lis probablement un peu plus que ce qui a été dit, mais si Debris accomplit quelque chose de moitié moins original comme conclusion philosophique, ce sera déjà énorme.

    Vous l’aurez compris, je suis plus que charmée : touchée. Je suis sortie de mon visionnage de Debris, me suis rendue sur les réseaux sociaux par habitude, et l’un de mes premiers réflexes a été de répondre quelque chose de sincère et vulnérable à quelqu’un dont je ne suis pas très proche pourtant, et qui avait dit quelque chose que j’aurais pu prendre à la plaisanterie si j’avais voulu. Mais mon instinct, sous l’influence de Debris et ses nachos de l’intime, a été au contraire de lui dire quelque chose de vrai sur mon état émotionnel. En voyant mon tweet envoyé, j’ai eu un mouvement de recul surpris. Je me suis adossée à ma chaise, ai froncé les sourcils, et me suis demandé pourquoi j’avais eu cette impulsion soudaine de dire à une vague connaissance quelque chose d’aussi personnel dans une situation où j’avais le choix d’esquiver ; c’était clairement Debris.
    Ce premier épisode me hante depuis que je l’ai vu. Son approche émotionnelle m’a mise un peu à vif. J’admets bien volontiers être quelqu’un qui n’a pas de difficultés à parler de ma vie intérieure, mais cela me demande une énergie supplémentaire de juste plaisanter superficiellement. Comme si je ressentais des choses plus intensément, surtout lorsque je dois les partager.
    Je n’arrive pas à m’ôter cette phrase de Jones de la tête : « I always find when I give a part of myself, I don’t know, I always get so much more back« . Une part de moi veut croire que c’est le genre d’échange que Debris veut avoir avec son public, je suppose.

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  • Happy hour

    28 février 2021 à 21:50 • Dorama Chick •

    Il y a des jours pendant lesquels tout semble aller de travers. Des jours où tout semble trop lourd à porter et où on espère qu’à un moment, le plus insignifiant des détails va nous requinquer. Des jours à la fin desquels tout ce qu’on veut, c’est trouver quelque chose ou quelqu’un pour nous remettre d’aplomb, histoire de pouvoir aller affronter le suivant.

    La série d’appétit dont on va parler aujourd’hui est une nouvelle variation autour de la formule, et s’intitule Nishiogikubo Mitsuboshi Youshudou. Un nom qu’elle doit au quartier tokyoïte de Nishiogikubo, connu principalement pour ses bars élégants, ses restaurants intimistes et ses boutiques d’antiquité. Ca vous donne déjà un peu une idée de l’ambiance.
    J’ai déjà eu l’honneur de vous parler, par le passé, de ce que je surnomme « séries d’appétit », faute d’une appellation officielle. Les séries d’appétit (qui souvent sont des adaptations de manga) ont l’apparence d’une série sans grands enjeux, et presque sans intrigue même, où l’essentiel est de présenter divers mets consommés par des personnages de tout acabit. C’est de la slow TV scriptée, en un sens.
    Derrière cette vocation simple, il y a l’une des tâches les plus nobles qu’on puisse imaginer : celle d’apporter un peu de réconfort aux spectatrices. Quand à la fin d’un épisode, les protagonistes ont le ventre plein, les spectatrices ont leur cœur réchauffé.

    En réalité, Nishiogikubo Mitsuboshi Youshudou n’est pas une série d’appétit classique ; la formule de ce sous-genre est en fait très spécifique (et détaillée ici), et n’a d’ordinaire qu’une seule protagoniste.
    Le premier épisode de Nishiogikubo Mitsuboshi Youshudou semble commencer de cette façon : un chef démissionne du restaurant étoilé où il travaillait (et est même prêt à se séparer de ses couteaux, n’ayant plus l’intention de cuisiner à l’avenir), et erre dans la ville, le cœur en peine, sous la pluie, bien-sûr sous la pluie, avant de tomber par hasard sur un établissement où il va finir par entrer.
    Sauf que le twist, c’est que le barman de cet établissement est quelqu’un avec qui il allait au lycée, et que c’est avant tout la raison pour laquelle il entre dans ce bar.

    Nakauchi, c’est le nom de notre chef, déguste un cocktail tout en prenant des nouvelles de son camarade, Amamiya. Celui-ci était l’un des meilleurs élèves, et président du conseil de classe, à l’époque ; aussi c’est un peu surprenant de le voir opérer derrière un comptoir servir des verres à longueur de soirée. Mais une chose est sûre : Amamiya est resté le même. Il a toujours eu un don pour parler à des personnes très différentes, avec ce mélange d’intelligence émotionnelle et d’insistance qui fait qu’on se sent à la fois invitée à lui parler, et un peu obligée aussi. Force est de constater que le rôle de barman sied parfaitement à Amamiya.
    Pendant que les deux anciens camarades de classe discutent, dans le fond du bar, Nakauchi découvre qu’un troisième homme est présent. Il va s’avérer que cet homme n’est autre que Kobayashi, également une connaissance remontant au lycée. Les trois garçons n’étaient pas spécialement amis, mais les trois hommesse mettent à discuter, maladroitement, comme n’importe qui après plus d’une décennie sans se parler. Dans le même temps, une jeune femme trempée par la pluie entre dans le bar, et sur l’invitation d’Amamiya, commande un verre en attendant que le temps soit plus clément pour rentrer chez elle.

    C’est à peu près l’intégralité de l’intrigue de ce premier épisode (dans les grandes lignes, en tout cas), au cours duquel les échanges entre les personnages remplacent le dialogue intérieur propre aux séries d’appétit. On retrouve, certes, un point d’orgue similaire, atteint vers la fin de l’épisode lorsque la cliente commande à manger. C’est à ce moment-là qu’on découvre qu’outre les cocktails préparés par Amamiya l’établissement sert des plats en conserve, que Nakauchi est invité à cuisiner pour la cliente, et que finalement celle-ci déguste, étonnée et ravie, un plat qui va totalement apaiser ses tourments. Mais pour l’essentiel, cet épisode évite plusieurs des passages obligés de la série d’appétit.
    Il y a une bonne raison à cela : Nishiogikubo Mitsuboshi Youshudou a décidé (un peu comme Konya wa Konoji de, si vous vous souvenez), que l’appétit des personnages était plus pour les interactions que pour une boisson ou un plat. C’est de contact humain dont tout ce petit monde a besoin, et plus spécifiquement, de l’environnement très particulier que favorise un bar calme comme celui-là. Le genre d’endroit où on peut vraiment parler de ce qu’on a sur le cœur, de ce qui pèse, de tout ce qui semble aller de travers. Et, oui, certes, des cocktails et un étonnant plat à base de conserves (qui sont clairement le gimmick de cette série ; toutes les séries d’appétit on le leur).

    Si vous voulez voir des gens boire des cocktails colorés et déguster des plats étranges à base de conserves pendant une petite demi-heure, bon, effectivement vous avez poussé la bonne porte, mais il y a mieux dans le genre. Cela étant, si vous aviez besoin de voir des personnages ouvrir leur cœur à des inconnues (ou quasi-inconnues) pendant un peu moins d’une demi-heure, dans un univers comme parallèle, où le monde extérieur n’aurait aucun pouvoir sur personne, pour vous sentir mieux, alors Nishiogikubo Mitsuboshi Youshudou est absolument la série que vous avez besoin de découvrir en ce début d’année.

    Il y a des jours pendant lesquels tout semble aller de travers. Pour ces jours-là, il y a la fiction japonaise.


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  • White lies

    27 février 2021 à 23:00 • Telephage-o-thèque •

    Ce soir je m’apprête à vous parler d’une série britannique, et on s’accordera tous sur le fait que cela ne se produit pas souvent. Et d’ailleurs celle-ci a bien failli m’échapper : ce n’est qu’à la faveur de sa diffusion américaine en ce début d’année que j’ai découvert The Long Song, une mini-série historique initialement diffusée en 2018.
    Pourtant son contexte est unique, puisque la série raconte à la fois l’histoire de son personnage central, une femme noire nommée July, et l’Histoire du pays où elle est née, la Jamaïque, alors colonie britannique. Et vous admettrez qu’on ne voit pas tous les jours des fictions s’intéresser à la Jamaïque.

    The Long Song est, à bien des égards, évocatrice de ce que pouvait représenter Roots. En surface d’abord : les deux mini-séries parlent de l’esclavage, à travers la servitude subie par des protagonistes noires. Mais surtout, elles sont toutes les deux adaptées d’oeuvres littéraires s’inspirant de l’histoire familiale de leur autrices respectives ; le roman The Long Song retrace certes l’histoire d’un personnage fictif, certes mais comme l’intégralité de l’oeuvre de son autrice Andrea Levy, s’intéresse au vécu jamaïcain (une partie de l’héritage de Levy). En outre The Long Song est une série dont le focus est explicitement féminin : l’héroïne (incarnée par 3 actrices différentes au long de sa vie), la majorité des personnages importants, mais aussi la scénariste et la réalisatrice, en sont la meilleure preuve.
    Mais qui dit femme noire esclave dit aussi…

    Trigger warning : violS.

    Quand bien même The Long Song fait son possible pour éviter le voyeurisme dans ses scènes les plus crues, il lui est difficile d’éviter le sujet. D’autant que son héroïne elle-même, July, est née d’un viol : sa mère Kitty, esclave d’une plantation de canne à sucre nommée Amity, est régulièrement abusée par le contremaître.

    July grandit dans les champs, élevée avec amour par sa mère jusqu’à ce qu’un jour, le propriétaire de la plantation Amity croise leur chemin tout-à-fait par hasard. Sa sœur Caroline, sur un coup de tête, décide que la petite July pourrait devenir sa suivante, et l’enfant est retirée à sa mère séance tenante pour aller vivre avec ses maîtres. Les années passent et The Long Song démarre vraiment lorsque July (que Caroline a décidé de rebaptiser Marguerite) est adolescente, et travaille avec les autres domestiques noires, loin des champs qui sont pourtant voisins. C’est une jeune fille effrontée qui n’éprouve que du mépris pour sa patronne, et n’hésite pas à grapiller la moindre miette de liberté insolente qu’elle peut lui soustraire, que ce soit par grève du zèle ou simplement en lui dérobant certaines de ses possessions. On lui a tout pris (et on lui a même affirmé que sa mère avait été vendue ailleurs), alors c’est bien la moindre des choses. Et dans les circonstances qui sont les siennes, il n’y a pas beaucoup d’autres possibilités de rébellion.

    Pourtant July ne peut pas ignorer que de plus en plus, toute l’île vrombit de rumeurs quant à une éventuelle libération des esclaves. Les conflits en Jamaïque se sont multipliés et sont devenus un véritable casse-tête, qu’une émancipation semble enfin pouvoir résoudre. Certains commencent même à pouvoir acheter leur indépendance, comme le séduisant M. Nimrod, que July aime bien. Le premier épisode (la mini-série en compte trois) mentionne l’un de ces conflits : une révolte de 11 jours surnommée entre autres « Christmas Uprising« . A ce moment-là, July croit sincèrement que les choses peuvent changer, lorsqu’elle voit les blanches paniquées et les noires s’affirmer, pour la première fois.
    Ses espoirs seront de courte durée. En fait, The Long Song est une suite de déceptions, les unes après les autres, pour son héroïne : les différentes étapes la menant à la liberté se soldent toutes par des échecs cuisants. Il n’y a pas d’autonomie totale possible dans un monde créé pour asservir July et les siens ; et finalement, même une fois officiellement libre, elle va devoir continuer de grapiller des petits bouts de liberté pour mieux découvrir que même avec ces miettes elle avait déjà visé trop haut. Le constat de The Long Song rappelle, douloureusement, que l’esclavage n’est pas qu’une loi décrétant qui appartient à qui. C’est tout un système qui enferme (et que ce système s’entretient même quand la loi prétend le contraire).
    Plus la série progresse, plus il semble clair que chacune dans ce système connaît, instinctivement, la place qu’il est possible d’y tenir, et que les efforts de celles qui tentent de sortir de leur rôle seront toujours durement découragés.

    Il ne s’agit pas simplement pour The Long Song de montrer une série d’horreurs ; il y en a, c’est évident, mais l’idée n’est pas de donner dans le trauma porn. D’ailleurs très ostensiblement, la série essaie de détourner le regard chaque fois que quelque chose d’horrible se produit, pour mieux se focaliser sur qui regarde la souffrance qui est infligée… et surtout, qui ne la remarque absolument pas.
    Accusatrice, The Long Song met un point d’honneur à montrer des blanches qui vivent dans une sorte de Jamaïque parallèle, où le pire qui puisse se produire est de ne pas avoir de la compagnie, ou bien où l’on décide d’adopter une petite fille noire pour s’occuper… pendant que sous leurs yeux des êtres humains subissent les tortures physiques et psychologiques les plus infâmes. Il n’y a aucune nostalgie pour l’ère coloniale dans The Long Song, et la réalisation se refuse à rendre glamour les costumes de l’époque ou les décors exotiques (on n’est pas dans Indian Summers, ici), il n’y a que des ironies d’une cruauté sans nom, qui échappent totalement à celles qui auraient le pouvoir, mais n’auront jamais la volonté, d’y faire quelque chose. Pour réellement changer la façon dont tout cela fonctionne (ou plutôt dysfonctionne), il faudrait déjà commencer par remarquer les injustices perpétrées…

    La mini-série, bien que brève, se charge de décrire les multiples ressorts, jusqu’aux plus subtils, de ce système. Lorsque July tombe amoureuse du nouveau contremaître d’Amity, le jeune et idéaliste Robert Goodwin, et qu’il s’éprend d’elle à son tour, l’avertissement est clair : il ne suffit pas d’avoir de bonnes intentions pour changer les choses. Les meilleures des intentions ne changent pas qui a vraiment le pouvoir, ni qui va se sentir menacé si jamais ce pouvoir venait à vaciller. Or rien n’est plus dangereux qu’une personne qui perd un peu de son pouvoir face à des personnes qu’elle tient pour inférieures.
    La vie de July, qu’elle soit esclave ou qu’elle soit libre, dépend toujours du bon vouloir d’autrui.

    Je ne suis vraiment pas la meilleure personne pour parler de The Long Song (on n’est pas supposée s’identifier à Caroline pendant ce visionnage, mais force est de constater que je suis cent fois plus une Caroline que je serai jamais une July), mais la série m’a fait forte impression. C’est une fiction qui insiste pour raconter l’histoire d’une femme noire (et à travers elle de plusieurs autres) avec aussi peu d’égards que possible pour « Massa » et « Missis ». Leurs tourments sont tantôt ridicules tantôt dangereux, et quand ce n’est pas le cas, la série n’en a que faire : ce sont leurs affaires, pas celles des esclaves. Il y a déjà eu tant de séries sur leurs amours, et leurs déceptions, et leurs craintes ! The Long Song est très explicite : si c’est ça qui vous intéresse, vous regardez la mauvaise série.

    Pourtant, The Long Song est dans le même temps très attachée à parler à son public blanc pour lui intimer de se questionner fermement quant à ses actions (et non ses intentions), et comment celles-ci perpétuent un système qui semble appartenir au passé. Semble, seulement. Qui continue d’avoir le pouvoir dans les relations entre les blanches et les noires ? Trop souvent les vies des secondes dépendent encore du bon vouloir des premières. The Long Song interdit à ses spectatrices blanches de détourner le regard comme ses protagonistes blanches peuvent souvent le faire.
    The Long Song interdit de continuer de se mentir.


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  • I see the girl who turns my world around

    26 février 2021 à 22:44 • Review vers le futur •

    La vague de nostalgie qui envahit la télévision étasunienne (et en particulier ses diverses plateformes de VOD) n’en finit pas de m’étonner. J’ai si souvent l’impression que le public, en pratiquant plusieurs médias, en ayant de plus en plus de choix, et en vivant en des temps peu propices à la naïveté en général, est plus cynique que jamais. Et pourtant, nous y voilà : les revivals nostalgiques se succèdent, preuve que quelque part, quelqu’un doit les regarder et même les apprécier.
    Cette semaine, c’était le tour de Punky Brewster, et je crois que je n’ai jamais été autant interpelée par tout cela que devant son premier épisode.

    Le re-premier épisode de Punky Brewster est pourtant des plus classiques. C’est la formule qu’ont choisi de nombreux revivals avant elle (et sans doute après), consistant à essayer de présenter les mêmes personnages, interprétées par les mêmes actrices, plus ou moins dans le même contexte, mais avec des décennies de plus. L’épisode multiplie les contorsions pour nous dire que même si tout a changé, rien n’a changé.

    On pourrait difficilement le faire plus explicitement que dans cet épisode réintroductif : Punky est peut-être une divorcée qui élève trois enfants aujourd’hui, mais elle porte toujours des chaussures dépareillées. Les intrigues ont changé mais les symboles restent. C’est assez cosmétique, dans l’ensemble, et Punky elle-même l’avoue à demi-mots lorsqu’elle admet avoir l’impression de s’être perdue avec les années et les épreuves, et se réfugie dans des détails comme ses godasses pour essayer de se rassurer. Sauf que c’est surtout les spectatrices qu’il faut rassurer. Alors pour bien enfoncer le clou, Punkier Brewstier répète les clins d’oeil sans aucune subtilité (parler au portrait de feu Henry Warnimont, par exemple), on réintroduit des personnages secondaires qui ne sont là que parce qu’ils ont un air familier (rien ne nous sera dit à propos de Cherie qui ne serve l’intrigue de Punky ; mais bon, c’est aussi parce qu’elle est noire), et on rappelle des points essentiels de l’intrigue de la première série comme des psaumes (on ne sait jamais, si on les invoque juste une fois de plus, peut-être que la magie opèrera comme au premier jour).

    On ne peut pas accuser Punkiest Brewstiest de nous chambouler, et ce n’est pas son rôle. Son job, et sous un certain angle je suppose qu’il est bien fait, est de nous conforter dans ce que nous savons déjà. La télévision nostalgique c’est avant tout de la télévision de sécurité ; on ne peut pas tout avoir, c’est soit les souvenirs soit une série plan-plan. Même si ce dont nous nous souvenons est, avec les décennies, réduit à peau de chagrin. En saurions-nous autant sur la première série en lisant le résumé au dos des DVD ? Oui, mais plus personne n’achète de DVD alors tout va bien, on peut se contenter du service minimum, et limiter l’affection pour la série à des chaussures dépareillées et un soleil peint sur une vitre dans l’arrière-plan.

    Entre nous soit dit, je ne sais même pas vraiment s’il y avait tellement plus à dire sur la série d’origine. Alors dans le doute je suis allée relire ma review du pilote original de 1984. Une review qui remonte non pas à 1984 (je ne savais pas écrire quand la série a été lancée ; je veux bien être précoce m’enfin peut-être pas à 2 ans quand même) mais à 2012, lorsque je me suis lancée dans un visionnage du premier épisode, et ai découvert qu’il était en réalité constitué de trois parties.
    Un visionnage ouvertement motivé par… la nostalgie.

    A ce stade j’ai bien été obligée de prendre une pause, histoire de méditer à la critique lapidaire que je m’apprêtais à écrire. Inspirer, expirer, inspirer… Pourquoi est-ce que j’en veux autant à 2Punk2Brewster pour ses méthodes de revival facile ?


    Est-ce précisément parce que cette fois, c’est pour une série envers laquelle j’éprouve réellement de l’affection (avec tout l’irrespect que je dois à Fuller House) que mes attentes sont différentes ? Pourtant il suffit que je me relise pour réaliser que sans ce revisionnage il y a 9 ans, moi non plus je ne me souviendrais que des choses les plus cosmétiques dans la série. Et encore, dans le meilleur des cas. La plupart des gens n’ont pas 72 minutes à passer dans des revisionnages de vieux pilotes pour se remettre les détails d’un simple pilote en tête… alors pourquoi le scénario d’un revival n’en tiendrait-il pas compte ?

    Mais surtout, j’ai l’impression que c’est moi qui suis devenue cynique. En voilà une autre qui s’est perdue avec les années et les épreuves, tiens. Il devrait pourtant y avoir de la place pour des revivals simplistes dans une alimentation télévisuelle équilibrée. Et la preuve est qu’il y en a, de la place ! Alors pourquoi en attendre autre chose ?
    Au juste, je ne suis pas certaine de ce que je voudrais à la place ; on ne peut pas dire qu’une version dans laquelle Punky Brewster serait devenue tueuse en série (ou pire, enquêterait sur un tueur en série) soit tellement plus souhaitable, par exemple. On ne peut absolument pas faire de gritty remake de Punky Brewster, quasiment par définition. Ce serait une pire trahison encore ! Tout bien pesé, les choix opérés par cette nouvelle série font totalement sens.

    Il n’est pas erroné de dire que ce premier épisode n’est, fondamentalement, pas très bon. Sa structure est scolaire, ses personnages transparents, ses tentatives pour paraître actuelle sont grossières, et son humour n’est en réalité pas très drôle. Peut-être que j’aurais aimé rire sincèrement à ce que fait ce premier épisode lorsqu’il prétend être drôle. Il y a les rires placés au bon moment pour m’indiquer quand le faire, en plus (décidément je ne m’y ferais jamais, aux rires dans Punky Brewster). Mais rien à faire. Dans mon souvenir, la série d’origine savait être drôle… mais c’est aussi ça, l’effet de la nostalgie. Les années qui passent embellissent les choses (un peu comme quand mes souvenirs du premier jeu des Sims, sorti en 2000, sont en 3D).

    Bien-sûr, tout ce que fait cette nouvelle mouture est facile mais… la série d’origine était avant tout une série pour la jeunesse, avant, bien avant, que celles-ci ne soient reléguées à des chaînes spécialisées. On ne parle pas de revivals de… non vous savez quoi, j’allais donner des exemples mais je veux pas tenter le sort. Disons simplement que cette vague de revivals, en grande majorité, ne touche pas les séries les plus complexes et intelligentes de leur décennie. Cela ne signifie pas qu’il est impossible de faire quelque chose de futé (Saved by the Bell l’a prouvé l’an dernier), mais ce n’est absolument pas le but du jeu, parce que d’un âne on ne fera jamais un cheval de course. Et pourtant ça me coûte à dire, précisément parce que je l’aime, mon vieil âne.

    En fait, la seule façon d’apprécier ce retour de Punky Brewster, c’est d’essayer d’interroger le moins possible cette histoire de nostalgie. La téléphagie, ce n’est pas qu’une question de qualité, de toute façon. Affirmer le contraire, c’est passer à côté de ce que fait toute forme artistique : susciter des émotions. Et parfois, tout ce qu’on veut, c’est ressentir la profonde conviction qu’on est en terrain familier, et qu’on est rassurée. Juste parce qu’on peut consacrer une petite demi-heure à se réjouir que Punky continue à porter des chaussures dépareillées.
    Être rassurant, en ce moment, ce n’est pas la moindre des ambitions, après tout, et certains jours on dirait même que seule la nostalgie peut nous tirer de nos pensées les plus sombres (« maybe the world is blind or just a little unkind » hits different, comme disent les jeunes). Alors va pour Punky Brewster.


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  • Les plaisanteries les plus courtes…

    21 février 2021 à 19:32 • Dorama Chick •

    A l’automne 2015, la plateforme Amazon Prime Video faisait son entrée sur le sol nippon, dans le sillon de Netflix et de Hulu. Cela signifie qu’en septembre 2020, Amazon Prime fêtait son 5e anniversaire avec le public japonais, et pour cette occasion, a lancé une série du nom de Dareka ga, Miteiru (ou Peep Time de son titre international).
    Sauf qu’il ne s’agit pas de n’importe quel genre de série. Là où la plupart des séries de SVOD se sont arrangées pour innover le moins possible en arrivant au Japon, n’hésitant pas à s’associer à des chaînes traditionnelles pour co-produire du contenu qui leur convienne et/ou à simplement importer les formats et genres fonctionnant à l’étranger (et Netflix, on a eu l’occasion de le dire, a pratiqué un lissage assez agressif), Amazon Prime a entrepris de célébrer cet anniversaire avec… un sitcom multi-camera.

    Et si je le formule de cette façon, c’est parce que le sitcom multi-camera, ça n’existe pas au Japon.

    Alors, bon, c’est une exagération, bien-sûr : des sitcoms en multi-camera, sur les écrans japonais, il y en a eu.
    Quatre, pour être exacte.

    C’est en 2003 qu’est apparu le tout premier du genre : HR, alors proposée par Fuji TV. La série s’intéresse aux personnages qui fréquentent des cours du soir, et plus particulièrement des cours d’anglais. HR a bien des particularités dans le paysage japonais quand elle apparaît : elle ne dure qu’une demi-heure (l’immense majorité des séries japonaises sont plutôt proches de 50 minutes à 1 heure), elle est tournée en multi-camera (le single camera est omniprésent à la télévision japonaise), elle est filmée devant un public (les comédies de la télévision japonaises n’en ont jamais, c’est quelque chose de réservé aux émissions nippones de variété et autres programmes non-scriptés) et elle compte 23 épisodes (la plupart des fictions japonaises ne durent que la moitié). Vous savez ce que sont ces standards ? Des standards de sitcom étasunien.
    La série est aussi entièrement écrite et réalisée par la même personne, le cinéaste Kouki Mitani (très peu de séries japonaises laissent ces deux casquettes être portées par la même personne, faut-il préciser). De façon publique comme critique, HR n’est pas spécialement un succès ; mais Mitani, qui à l’époque tient en parallèle une colonne régulière dans le Asahi Shimbun, et n’hésite pas à y parler de sa série pendant la diffusion de celle-ci, confesse n’être absolument pas intéressé par la perspective d’un succès (d’ailleurs, un succès, à la télévision japonaise, ça se mesure comment ? la plupart des séries même avec de grosses audiences ne sont de toute façon pas renouvelées !), mais par l’idée d’expérimenter. D’être le premier à le faire, et de réussir à le faire : un sitcom à l’américaine avec beaucoup d’épisodes qui doivent être drôles non-stop. Personne ne l’a fait avant lui. Alors il s’est lancé un défi. Comme il vient du théâtre, il pense pouvoir y arriver, voilà tout.

    C’est la raison essentielle de l’existence de HR.
    Pas étonnant que l’essai n’ait pas spécialement inspiré d’autres chaînes de télévision du pays. Cela ne s’est donc reproduit que très rarement par la suite, avec des sitcoms relégués à des cases horaires tardives où les séries ne sont pas mises à l’antenne pour être massivement vues, voire limite là où on s’attend à ce qu’elles ne soient pas vues du tout.

    En 2009, deux chaînes s’y essaient. D’abord en janvier, sur TV Tokyo ; la chaîne, qui propose généralement en soirée dans sa case dite « Dorama24 » des séries très différentes, visant un public de niche (et souvent geek ; c’est là qu’on trouve aussi les séries high concept de la chaîne, qui en journée propose plutôt des séries animées et/ou pour la jeunesse), lance le sitcom CeleBry3.
    Sur la forme, il s’agit effectivement d’une série d’une demi-heure, mais elle est en réalité tournée en single camera, et le public n’est pas réellement sur place, quand bien même on entend des rires et des applaudissements. On y découvre 3 sœurs qui sont les filles de deux célébrités, et ne rêvent que de gloire et de paillettes elles aussi. La série est surtout conçue pour offrir une version féminine des vignettes THE3meisama, une comédie tirée d’un manga, tournée en single camera et sortie en direct-to-DVD à partir de 2005, qui mettait en scène trois glandus passant tout leur temps dans un famiresu (ou restaurant familial, une sorte d’équivalent des diners américains). En outre, ses 12 épisodes ont été tournés en l’espace de 10 jours, ce qui explique que les épisodes de CeleBry3 conservent une unité de lieu qui est de toute évidence une contrainte budgétaire et pratique. Toutefois, cette comédie féminine est innovante, à sa façon : ses 3 comédiennes ont réussi à pérenniser un peu leur marque, en la portant au théâtre. Des DVD sont sortis de leurs spectacles, qui mêlent sketches et chant, quand bien même ils n’ont rien ou si peu à voir avec les « intrigues » de la série.
    En octobre de cette même année, c’est la télévision publique NHK qui s’y essaie, avec le sitcom sportif Mama-san Volley de Tsukamaete, où les héroïnes sont les membres d’une équipe de volleyball féminine entièrement constituée de mères (essentiellement des mères au foyer). Le format est un peu bâtard : les épisodes font bien une demi-heure, en revanche la saison n’en compte que 8. C’est court, même pour une série nippone. Mama-san Volley de Tsukamaete est utilisée en bouche-trou, juste avant minuit le dimanche. Comme pour HR, la série est filmée devant un public ; on imagine sans peine que le créateur et réalisateur de la série, Masafumi Nishida, qui vient également du théâtre, a puisé comme Mitani dans son expérience des planches. La plupart du temps, les ressorts humoristiques de la série reposent sur les quiproquos, notamment parce que Mama-san Volley de Tsukamaete a une forme d’intrigue en fil rouge : deux des personnages ont secrètement entretenu une relation, et maintenant qu’ils veulent se marier, il va bien falloir l’annoncer à l’équipe.
    Ces deux séries passent totalement hors des radars du grand public.

    La dernière tentative de sitcom est, toutes proportions gardées, celle qui a connu le plus de succès. Urero☆Mikakunin Shoujo (ci-contre) est lancée en 2011 par TV Tokyo encore, et a l’immense singularité d’avoir duré 4 saisons (la quatrième changeant de titre et de formule, mais pas son équipe créative ni technique). Les 3 premières saisons se déroulent dans une agence artistique pour idols (oui, encore elles), et la 4e dans une agence pour superhéros, mais dans les deux cas l’agence s’appelle pareil : Kawashima. Au cœur du projet, on trouve BAKARHYTHM, un touche-à-tout tantôt comédien, humoriste, présentateur, parolier, et à l’occasion scénariste (j’ai pu par le passé vous parler de la série de voyages dans le temps Suteki na Sen TAXI, bah c’était de lui) et les comédiens de la troupe « Tokyo03 » (qui, je vous le donne en mille, sont un trio tokyoïte), plutôt familière de la comédie à sketches au théâtre. La série est diffusée un peu avant 1h du matin dans la nuit du vendredi au samedi, c’est vous dire si peu de monde l’a vue, mais elle a au moins le mérite d’avoir un public relativement fidèle, à défaut d’être massif.

    Et. C’est. Tout. A ma connaissance il n’existe dans toute l’histoire de la télévision japonaise (dont la naissance, pour mémoire, remonte aux années 30) pas d’autre sitcom que ces quatre-là. J’avais prévenu : c’est l’article de Tivistory le plus court que j’aie jamais écrit !
    Enfin, si : maintenant ça fait cinq, grâce à Dareka ga, Miteiru.

    Cela devrait vous indiquer quelque chose clairement sur la façon dont le sitcom fonctionne au Japon.
    C’est-à-dire que déjà, il ne fonctionne pas, sinon il y en aurait beaucoup plus (c’est la règle élémentaire en matière de télévision). Mais surtout il doit quasiment tout au théâtre : ses créateurs, ses interprètes, sa formule basée sur la comédie à sketches… Plus encore, aux Etats-Unis, le sitcom est un genre vieux de plusieurs décennies, considéré comme grand public, prévu pour le primetime et, historiquement, visant une audience familiale, alors qu’au Japon, c’est tout le contraire ! Le sitcom y est expérimental, nocturne, et trouve par voie de conséquence un public très restreint.
    Et quand bien même, malgré tout cela, quelqu’un voudrait en créer, il est impossible de se former à l’écriture de sitcom multicamera au Japon, puisqu’il n’y en presque jamais à l’antenne !

    Cela explique en partie le fonctionnement Dareka ga, Miteiru (« il y a quelqu’un qui regarde ») et sa simplicité déconcertante. Oui, revenons à nos moutons.
    La série a pour héros un grand benêt, Shinichi Toneri, qui vit seul dans un appartement coloré dont on se demande comment il peut bien en payer le loyer, étant donné qu’il passe son temps à faire des petits boulots dont il se fait virer en quelques jours. Shinichi a en effet un don incroyable : quoi qu’il fasse, tout tourne toujours à la catastrophe. C’est souvent un mélange de malchance incroyable, et de maladresse confinant quasiment au pathologique.
    Grâce à un trou dans leur mur mitoyen, les voisins de Shinichi sont aux premières loges pour assister à ses pitreries ; dans le premier épisode, la fille desdits voisins découvre le potentiel comique de cet étrange type, et décide de le filmer pour obtenir des vues sur Youtube (« il y a quelqu’un qui regarde » a donc deux sens distincts ici).

    Dareka ga, Miteiru est très fière d’être enregistrée avec un vrai public (on pourrait presque dire que ça donne une troisième dimension au titre de la série !), et très intentionnellement essaie de filmer ses scènes en une seule prise, sans aucune coupure ; ce qu’évidemment le système en multi-camera permet de faire mieux que tout autre. Beaucoup de ses séquences, en particulier quand elles mettent en scène Shinichi, sont quasiment silencieuses, quelques interjections venant parfois ponctuer ses activités mais sans plus ; on entend plus le public que les comédiens, dans cette série. L’humour de Dareka ga, Miteiru repose donc essentiellement sur de la comédie physique (et certains dialogues donnent même un peu l’impression d’être improvisés, ce qui ne serait pas totalement étonnant), d’ailleurs il n’est pas clairement établi si les deux appartements peuvent entendre ce qui se passe l’un dans l’autre. Si Shinichi était un personnage juste un peu plus intelligent (intellectuellement ou émotionnellement), il me rappellerait presque le personnage principal de la comédie australienne Woodley, pour un peu.
    Si vous accrochez à ce type d’humour, tant mieux ; il a l’avantage supplémentaire de ne pas nécessiter de traduction (quoique, j’ai regardé cet épisode avec des sous-titres, donc c’est aussi faisable). Si vous n’accrochez pas… eh bien, de toute évidence je ne peux pas vraiment vous recommander d’alternative.

    Votre visage va probablement s’éclairer quand je vais vous dire ceci : le créateur de la série est Kouki Mitani, auquel on devait déjà HR ! Et mieux encore, l’acteur qui incarne Shinichi est Shingo Katori, qui était déjà au générique de HR (c’était à l’époque son premier rôle comique).
    C’est vous dire si ce qui se passe avec cette série commandée pour l’anniversaire d’Amazon Prime Video relève plus de la private joke que d’autre chose. Et cette blague-là, au moins, vous êtes maintenant certaines de pouvoir la comprendre.


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  • Origin story

    20 février 2021 à 23:51 • Review vers le futur •

    Imaginez n’avoir aucun souvenir de votre propre histoire. Ni votre enfance, ni vos parents, rien. Comment pouvez-vous construire une vie adulte ?
    C’est bien le problème de Gölge, un homme qui ignore tout de son propre passé. Jusqu’à son nom : Gölge signifie « ombre » en turc.

    Dans 50m², on ne sait rien du héros, mais au moins ça nous fait ça en commun avec lui. On va en revanche vite apprendre qui il est quand la série démarre : c’est l’homme de main d’un dénommé Servet, un genre de mafieux local.
    En fait, Gölge doit bien plus qu’un job à Servet, il lui doit la vie. C’est cet homme qui l’a recueilli, alors qu’il n’était qu’enfant ; il l’a trouvé dans une rue, seul, à l’abandon, et l’a depuis lors traité comme son propre fils. Un fils qui fait tous les sales boulots pour lui, mais un fils quand même. Aujourd’hui, grâce à la générosité (et grâce aux activités criminelles) de Servet, Gölge a une belle maison, une belle voiture, et une vie confortable dans l’ensemble. Mais rien à faire, il a besoin de faire la lumière sur sa propre identité.

    Le démarrage de 50m² est intéressant, dans le sens où on a déjà vu 712 séries sur des activités illégales, mais généralement on les a vues du point de vue du mafieux. La plupart des autres séries porteraient sur Servet ! Mais ici on s’intéresse à son homme de main, celui qui casse la gueule ou menace les gens, voire leur fait la peau si besoin est.
    Vous savez, c’est idiot, mais par moments dans ce premier épisode j’ai pensé à City Hunter (ou Nicky Larson dans nos contrées), la façon dont la série avait toujours des tonnes d’hommes de main pour se dresser entre le héros et la fille qu’il voulait sauver/draguer dans l’épisode, tous avec une tronche patibulaire évidemment. Et bien-sûr ils se font étaler en deux temps trois mouvements, et personne ne s’inquiète jamais de savoir ce qui leur est arrivé pour finir là, démontés par le héros sur son chemin pour aller vers le VRAI méchant de l’épisode. Bah 50m² est un peu la réponse à cette question, au moins un peu disons. Gölge en est arrivé là parce qu’il était un enfant seul, vulnérable, et que le VRAI méchant l’a recueilli et lui a donné un boulot.
    Mais rien à faire. Bien que Servet ait déjà déplacé des montagnes pour trouver l’identité des parents, ceux-ci restent un grand point d’interrogation et Gölge n’arrive pas à arrêter de les chercher. Or, tout ce qu’il a, c’est UNE photo les représentant, photo qu’il avait sur lui lorsque Servet l’a trouvé.

    Et d’ailleurs Servet il n’a pas l’air si mauvais homme. Outre le fait qu’il a élevé Gölge comme son fils (quand bien même c’est une vie de criminel, c’est mieux que rien), il est aussi en train de préparer l’ouverture prochaine d’un orphelinat flambant neuf, financé avec de l’argent sale, certes, mais confortable au possible, pour que les enfants comme Gölge ne manquent jamais de rien. Il n’a pas bon coeur, ce truand, je vous le demande ?
    Pas vraiment. Le premier épisode de 50m² lève progressivement le voile sur qui est Servet. Par exemple le fait que l’orphelinat ne soit qu’une couverture à un trafic d’armes (le premier pour Servet, qui est en train de diversifier ses activités)…

    Pourtant, l’air de rien, cet épisode ne parle pas que de crime, et je l’en remercie parce que personnellement je suis assez peu friande de ce genre de choses. A des années-lumière de l’intrigue entre Gölge et Servet, il se passe dans un petit quartier sans histoire quelque chose d’à la fois triste et banal : un vieil homme meurt. C’était le tailleur de son quartier, un quartier criblé de dettes qui ne vit que grâce à des prêts octroyés par le seul commerçant dont les affaires florissent, et qui possède la plupart des bâtiments du quartier. La mort de ce petit tailleur, qui vivait dans sa boutique et n’avait a priori pas de famille, libère d’ailleurs les lieux, à moins qu’on ne trouve un héritier qui souhaite reprendre la boutique.
    Par un concours de circonstances, Gölge va laisser croire aux amis du défunts qu’il est son fils. Au début, bien plus préoccupé par sa relation avec Servet et ses développements que je ne vous détaillerai pas, il balaie du revers de la main la possibilité de reprendre la boutique… mais très vite cela devient l’endroit idéal où se replier discrètement.

    Une petite boutique de 50m² dans un quartier sans histoires pour un homme sans histoire. Une petite boutique dont l’orphelin a hérité de son père. Il y a une certaine poésie là-dedans.
    Mais de l’humour, aussi, et c’est je dois dire ma plus grande surprise quant à 50m². En dépit de l’aspect sérieux des affaires de Servet, ou de la tragédie qui se joue au quotidien pour Gölge parce qu’il souffre de ne pas savoir qui il est, il y a un côté incroyablement drôle dans le traitement. Le héros Gölge, par exemple, a beau prendre un air profond et désabusé quand il boit, personne ne prend vraiment ses airs lugubres au sérieux, et il est même tourné à la limite du ridicule. Plus encore, la série comporte des one-liners qui fonctionnent très bien pendant une scène de baston ou autre. Au final on s’amuse beaucoup alors que sur le papier, il n’y avait rien que de très sérieux.

    Hélas, cent fois hélas, c’est le moment où je vous dis que tout n’est pas parfait : je ne sais pas exactement où va conduire ce détour par la boutique du tailleur, mais je sais que ça va me faire puissamment chier. Et je le sais d’autant mieux que ça fait près de 3 semaines que j’essaie de finir le 2e épisode de 50m², et que je n’y arrive pas, parce que pour le moment les scènes qui se passent dans ce quartier m’ennuient puissamment. A la base je m’étais bien amusée devant le premier épisode, et j’étais partie pour une review de saison, mais là je dépose les armes (Servet peut les revendre s’il veut) et me contente d’une review du premier épisode. Entre la romance qui se prépare (et se voit comme le nez au milieu du visage), les petits vieux qui parlent sans arrêt pour ne rien dire, et la pseudo-menace incarnée par le type le plus riche du quartier, franchement j’ai trop de peine à garder les yeux ouverts.
    Alors, même si par ailleurs je reste persuadée que 50m² n’est pas entièrement à jeter, et que je suis un peu intriguée par le mystère des origines de Gölge, je m’arrête là. Vous me raconterez.


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  • Tri(be) hard

    19 février 2021 à 21:25 • Review vers le futur •

    Comment ça va en ce vendredi soir de février. Le moral ? Bon bah attendez de voir le programme du jour, puisqu’on va causer dystopie.
    Et plus particulièrement dystopie allemande, puisque c’est du premier épisode de la dernière série en date de Netflix, Tribes of Europa (en anglais dans le texte).
    Avant de me lancer, notons que c’est, encore une fois, de Netflix que nous vient une série allemande dite « de genre ». Après Dark, 8 Tage, SPIDES, Biohackers… on assiste vraiment à un incroyable phénomène de tout un genre complètement boosté par des acteurs récemment arrivés sur le marché (des chaînes du câble/satellite sont à inclure dans le lot) alors que dans le même temps, les chaînes historiques teutonnes continuent de copieusement ignorer la science-fiction. God, I see what you’ve done for others.

    Tribes of Europa commence dans la joie et l’allégresse en nous apprenant que pendant l’année 2029, un gigantesque blackout surnommé Black December a plongé le monde dans le chaos. C’est neuf années plus tard que mes estimations mais soit. La série se déroule dans un futur post-apocalyptique où les pays que nous connaissons aujourd’hui ont alors disparu, et toutes sortes de micronations sont apparues pendant les décennies suivantes, qu’on appelle donc des tribus (comme la série emploie le terme anglais, et que ça colle avec le titre, j’emploierai dans cette review le terme de « tribe« ). Elles se font la guerre aux quatre coins de l’Europe pour prendre le contrôle du territoire, parce que pourquoi rompre avec des habitudes millénaires ? Et tout ça nous amène donc à notre intrigue, qui démarre en 2074.

    Notre héroïne dans la série se nomme Liv, et elle vient des Origines, une tribe fondée par sa mère (aujourd’hui décédée) et dirigée par son père, vivant proche de la nature dans un village retiré dans la forêt, le Refugium. C’est tout ce qu’elle a connu, faisant partie de la première génération de sa tribe à naître et grandir dans la forêt, comme c’est également le cas de ses deux frères, Kiano l’aventurier qui ne rêve que de découvrir le monde, et le jeune Elja, fasciné par le monde d’avant et sa technologie. Les Origines sont pacifiques, refusant de prendre part aux conflits menés par les autres tribes… cela n’est évidemment pas voué à perdurer.
    C’est le crash d’un appareil étrange qui vient semer la zizanie ; c’est une sorte de navette, qui ne ressemble à aucune technologie d’avant Black December, laissant penser que quelqu’un, quelque part, possède à nouveau une technologie avancée, voire même plus avancée qu’avant le blackout. Mais la question la plus pressante pour les Origines, c’est surtout de déterminer où est passé le pilote de l’engin, afin de s’assurer que personne ne viendra troubler la quiétude du Refugium. Pas de chance, une tribe particulièrement hostile, les Crows, sont à la recherche de l’appareil, dans l’espoir de mettre la main sur la technologie embarquée (ils suspectent que la technologie appartient à la tribe Atlantis). L’une des cheffes de guerre, Varvara, mue essentiellement par l’envie de gravir les échelons et plaire aux seigneurs des Crows, se lance sur la piste de ce pilote et n’hésite pas à laisser une trainée de sang dans son sillon. Visiblement, les Crows ne sont pas du genre pacifiques du tout du tout… Liv, Kiano et Elja s’apprêtent à voir leur vie complètement bouleversée, et forcés de s’impliquer dans le conflit entre les tribes.

    Ce qui est fascinant avec Tribes of Europa, c’est que ce sujet de départ aurait pu se décliner de cent façons… et pourtant chaque fois qu’il y a un choix à faire, ce premier épisode va systématiquement opter pour le plus évident. La raison à cela n’est pas à chercher très loin : la série est un amalgame plutôt grossier de ficelles ayant fait leurs preuves dans d’autres fictions, que Tribes or Europa s’approprie histoire de ne surtout pas prendre de risques. C’est un peu la méthode Another Life, avec du post-apocalyptique au lieu du space opera.

    Parfois on dirait que Netflix commande des remakes avant d’avoir commandé l’original, c’est assez dingue. La recette est si grossière, qu’on pourrait la trouver sur Marmiton :

    Il y a du Revolution, il y a du Hunger Games, il y a du Mad Max, il y a du The 100, tout ça avec les décors et les costumes de Spellbinder. Tribes of Europa essaie, essaie très fort, de manger à tous les râteliers.
    A un certain moment je me suis demandé si Tribes of Europa était supposée être une série pour la jeunesse, et puis j’ai vu les hectolitres de sang vers la fin de l’épisode et j’ai réalisé que non ; c’est généralement mauvais signe. Quand une série utilise le Wilhelm scream au premier degré en 2021, difficile de la prendre au sérieux ! Rien que la dégaine et le surjeu du Vilain Méchant, le Kapitan à la tête des Crows, ont de quoi faire douter de la démarche.
    Alors je ne dis pas, il y a quelques scènes vaguement réussies, et les effets quelques spéciaux ne sont pas dégueulasses. Quand les Crows arrivent au Refugium, il y a une brève scène qui fonctionne vraiment bien, pendant laquelle le père de nos trois héroïnes tente de négocier une issue pacifique à la rencontre entre les deux tribes… c’était glaçant à souhait (bien plus que la scène de torture vers la fin de l’épisode). Pas original pour un sou, mais sur le moment ça fonctionne.

    C’est un peu le drame en fait : tout ce qui tient à peu près la route dans ce premier épisode a été pompé ailleurs.  Globalement tout n’est pas à jeter dans Tribes of Europa… mais la majorité l’est et ça reste quand même problématique parce que ce qui est bon vient d’ailleurs, et pour le même prix je préfère me refaire l’original, tant qu’à faire.
    Et puisque le chaos n’a pas l’air d’attendre 2029, je suis pas convaincue de vouloir perdre mon temps avec des séries comme celle-là.


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  • The Loving Dead

    14 février 2021 à 17:32 • Dorama Chick •

    Vous savez que rien ne me ferait plus plaisir que de parler de romance aujourd’hui… aussi parlons de la série japonaise Kimi to Sekai ga Owaru Hi ni (« avec toi le jour de la fin du monde »).
    Oui, il y a un piège.

    Vous l’aurez sûrement deviné, il ne s’agit pas d’une romance à l’eau de rose. Kimi to Sekai ga Owaru Hi ni est en réalité une série de genre avant tout, même si effectivement la relation entre les deux protagonistes centrales y tient un rôle prépondérant.
    Tout avait commencé comme une belle journée. Hibiki s’était levé, avait préparé à l’avance le déjeuner du jour, puis avait tendrement réveillé sa petite amie Kurumi avant de partir au travail. Non sans lui avoir, au préalable, fait la promesse qu’il aurait quelque chose d’important à lui demander le soir-même, quand elle rentrerait de l’hôpital où elle fait des horaires décalées. Content de lui (et ignorant que Kurumi a trouvé la bague de fiançailles qu’il veut lui présenter !), Hibiki part en moto… et c’est là que la série dérape.

    Quelques phénomènes attirent son attention : la fumée noire d’une usine, un automobiliste à la conduite erratique, le plafond du tunnel qu’il traverse qui commence à se fissurer… Il n’a cependant pas le temps de se poser beaucoup de questions, car il perd le contrôle de sa moto. Lorsqu’il reprend connaissance, il réalise que le tunnel s’est effondré, et qu’il est prisonnier. Heureusement on va découvrir la qualité majeure de Hibiki à ce moment-là : il est obstiné et patient. Il lui faudra 4 jours pour dégager les gravats et se faire un chemin vers l’extérieur, mais à force de persévérance, il réussit.
    Malheureusement lorsqu’il s’extirpe de son tunnel, ce n’est que pour mieux découvrir que la ville s’est complètement vidée. Où sont donc passés les habitantes ?
    Je vous rassure, Kimi to Sekai ga Owaru Hi ni n’est pas un copycat de Imawa no Kuni no Arisu ! Si le monde semble s’être entièrement vidé, notre héros va assez vite comprendre pourquoi : lorsqu’il se rend au garage où il travaille, il découvre… des zombies !

    Eh oui, Kimi to Sekai ga Owaru Hi ni est en réalité, à choisir, plutôt un copycat de The Walking Dead. D’ailleurs si la série est une adaptation de quelque chose (manga, roman, etc.), je n’en ai pas trouvé trace, ce qui me laisse penser qu’il s’agit bel et bien d’une de ces adaptations officieuses dont les chaînes japonaises ont eu le secret pendant si longtemps, avant de commencer à faire des vrais remakes il y a quelques années. Comprenons-nous bien, il y a des éléments qui diffèrent, et notamment cette romance sur laquelle je vais revenir dans une seconde. Mais pour l’essentiel, Kimi to Sekai ga Owaru Hi ni fait le choix assez clair de proposer dans son épisode d’exposition assez peu de différences avec la fameuse série américaine.
    Alors bon, non. Le mot « zombie » n’est pas prononcé pendant cet épisode introductif, mais croyez-moi, on les reconnaît. Toutes les caractéristiques sont là, et en particulier, l’appétit est le même…

    Reprenons : Hibiki s’extrait à grand’peine du garage et se rue vers l’appartement qu’il partage avec Kurumi. Il commence à avoir un mauvais pressentiment. Hélas, il ne la trouve pas sur place.
    En partant à sa recherche, Hibiki fait la connaissance de plusieurs survivantes qui se sont retranchés dans un bâtiment, et où elles ont passé les derniers jours. Les zombies sont à leurs portes, et pire encore, ils poussent des cris pour appeler leurs semblables à venir en renforts. Sauf que les rations commencent à baisser et que parmi ces survivantes, une petite fille asthmatique commence à être à court de ventoline, et qu’à un moment il va bien falloir prendre la décision de sortir de là. De son côté, Hibiki va commencer à se voir expliquer ce qui s’est passé pendant les quatre jours qu’il a passés dans le tunnel, et ainsi combler les trous. Mais tout cela, et ça se comprend, ne fait pas encore tout-à-fait sens pour lui. Lorsque ses nouvelles camarades d’infortune entreprennent de quitter leur cachette pour se diriger vers le lycée qui a officiellement été désigné comme refuge à toute la population (c’est d’ailleurs là que, si tout le monde a bien suivi les consignes officielles, le reste de la ville devrait avoir été évacué… en théorie), Hibiki va les suivre en espérant trouver Kurumi, et progressivement apprendre les bases de la survie dans un monde rempli de zombies. Et de zombies particulièrement virulents la nuit, par-dessus le marché, ce qui diminue de moitié le temps que des survivants peuvent passer dehors.
    Il faudra attendre la fin du premier épisode de Kimi to Sekai ga Owaru Hi ni pour connaître le sort de la jeune femme. Ne comptez pas sur moi pour vous le spoiler.

    Avec pas mal de scènes d’attaque de zombies, je le disais, Kimi to Sekai ga Owaru Hi ni ne se distingue pas par son originalité : il y a résolument beaucoup d’action. Toutefois, si dans les faits ce premier épisode ne surprend pas toujours, il introduit quand même une différence majeure : cette idée que l’amour qui lie Hibiki et Kurumi est un moteur de l’intrigue. Bien-sûr cela motive Hibiki à aller à la recherche de la femme qu’il aime dans ce premier épisode ; toutefois je soupçonne fortement que le but ne soit pas de ne faire que ça pendant toute la saison.
    Je tiens d’ailleurs à signaler au passage que NTV, qui diffuse actuellement la série, a eu une super idée promotionnelle, avec sa double affiche : le côté de Hibiki, et… l’autre côté. Littéralement !
    C’est un peu la semaine d’appréciation des posters, en ce moment.

    Au-delà de la romance, j’ai une autre bonne nouvelle pour finir : Kimi to Sekai ga Owaru Hi ni esquisse aussi un aspect mythologique. Dans la dernière scène avant le générique de fin, mais quand même ! Il est quasiment certain, avec cette seule et unique scène, qu’on va savoir pourquoi les zombies sont apparus… et peut-être même avoir une chance de les voir disparaître. Et en fait, vous savez quoi ? Kimi to Sekai ga Owaru Hi ni est un peu obligée.
    Contrairement à beaucoup de séries de zombies, en particulier occidentales, qui sont condamnées à lambiner sur la question parce que si l’on résout le problème, on n’a plus de série de zombies (bah ouais), Kimi to Sekai ga Owaru Hi ni a une deadline. Cette deadline s’appelle au-Japon-on-ne-renouvelle-pas-les-séries-ad–vitam–aeternam. Présentement, Kimi to Sekai ga Owaru Hi ni est assurée d’avoir très exactement deux saisons : l’une diffusée par NTV depuis janvier, comptant 10 épisodes, et une autre qui prendra la relève en mars sur Hulu, composée de 6 épisodes. Après ça ? Après ça, ce sera probablement fini. On aura déjà largement dépassé le nombre d’épisode moyen pour une série hebdomadaire au Japon de toute façon (deux saisons ! et encore, uniquement parce qu’il s’agit d’un partenariat entre deux diffuseurs !). A titre de comparaison, les rares autres séries zombiesques japonaises (comme Tamagawa Kuyakushou OF THE DEAD ou Zombie ga Kita Kara Jinsei Mitsumenaoshita Ken) n’ont pas duré plus d’une saison.
    Quand on sait quand la fin est programmée, ça tombe sous le sens : on planifie soigneusement la façon dont les choses vont tourner. Il faut aussi garder à l’esprit qu’on n’imaginerait pas promettre des choses aux spectatrices pour ne jamais les leur délivrer, dans un pays où quelques courriers de protestation suffisent à entrainer de profuses excuses publiques de la part des exécutifs des chaînes. Au Japon, les séries sont rarement longues, et pour cette raison, elle se concluent donc rarement sur un cliffhanger.

    C’est là que Kimi to Sekai ga Owaru Hi ni a une opportunité de faire des choix uniques : dans sa façon d’expliquer l’épidémie, et peut-être même de la conclure. Donc dans le simple fait qu’il s’agisse d’une série japonaise. Admettez que vous n’avez pas vu beaucoup de séries asiatiques de zombies (peut-être Kingdom, qui était une série Netflix, et quoi d’autre…?), et que ça vaut quand même le coup de tenter l’expérience pour voir comment les pratiques de différentes industries influent sur le résultat final.


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